Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 31 :: Confession involontaire

Published: 01-08-07 - Last update: 01-08-07

Comments: Nous avançons ! Doucement mais sûrement ! Merci de continuer à me lire. Alors dans ce chap, quelqu'un va faire une gaffe ! Oups ! Bah vi, y'en faut des gaffes des fois sinon ce serait pas marrant ! Donc, j'attends de voir si je vais me prendre des massues ou non. Kiss

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Kaori regardait par la fenêtre. Elle ne distinguait que la nuit d’encre qu’elle n’observait d’ailleurs pas. Elle était perdue dans ses pensées. Elle ne sentait même plus le regard désapprobateur de Reika posé sur elle. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ce qu’elle pensait ? L’opinion de Reika n’avait jamais réellement compté pour elle. Elle se sentait lasse. Pourquoi n’avaient-ils pas encore eu de nouvelles ? Pourquoi ne pas les tenir un minimum informés de l’évolution de l’intervention ? Elle sentit alors une main se poser sur son épaule. Elle tourna légèrement la tête et vit Mick qui lui souriait. Elle eut alors du remord de l’avoir rembarré si durement tout à l’heure alors qu’il ne voulait que l’aider. Mais il ne semblait pas lui en vouloir. Il la comprenait, comme toujours. Elle tenta de lui rendre son sourire mais il n’eut qu’une maigre grimace. Il ne s’en formalisa pas. Il imaginait parfaitement ce qu’elle ressentait. Il mit sa main dans sa poche et saisit le briquet.  

« _J’ai quelque chose pour toi ma belle. J’espère que ça te fera du bien. Tiens. »  

Il lui mit dans la main le briquet et referma ses doigts dessus.  

« _Tu vois, c’est toujours grâce à toi. Même si tu ne le fais pas exprès, même si tu n’en as pas conscience. »  

Elle ouvrit de grands yeux, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire. Il libéra alors sa main et elle put voir ce qu’il avait mis dedans. Son cœur rata un battement.  

« _Mais… »  

Il ne lui fallut pas deux secondes pour reconnaître le cadeau qu’elle lui avait offert à son dernier anniversaire. Elle avait même osé y faire graver une inscription des plus équivoques malgré leurs relations plutôt tendues. Son regard était fixé sur le trou qui le transperçait de part en part et sur le sang séché qui le maculait un peu. Le sang de Ryô. Mais son esprit était embrouillé. Elle n’arrivait pas à faire le lien entre toutes les informations. Et Mick s’en aperçut alors il lui expliqua.  

« _La balle a traversé le briquet Kaori. Saeko a appris que l’arme de ton agresseur était un gros calibre, un H&K P7, .40. Ca traverse un mur ces trucs-là. Si le briquet ne s’était pas trouvé sur la trajectoire de la balle… »  

Kaori ferma les yeux et posa le briquet contre son cœur tandis que les larmes se remettaient à couler. Elle comprenait maintenant ce qu’avait voulu lui dire Mick. Si elle ne lui avait pas offert ce cadeau, il ne l’aurait pas eu dans sa poche et il serait mort sur le coup. Il la prit dans ses bras et elle se laissa aller à son chagrin. Personne ne parlait car c’était inutile.  

 

 

Le docteur Fugi franchit la porte de la salle d’attente et constata avec surprise qu’il y avait beaucoup de monde qui attendait. Ce Ryô Saeba avait beaucoup d’amis qui s’inquiétaient pour lui. Elle remarqua rapidement la chanteuse qui pleurait dans les bras d’un blond. Elle était fan de Mystère mais elle aurait préféré la rencontrer dans d’autres circonstances. Pour l’heure, elle devait demander qui était la personne la plus proche de son patient pour lui parler en privé de son état.  

Elle s’éclaircit la voix afin de signaler sa présence. Elle se sentit alors ensevelit sous d’innombrables paires d’yeux.  

« _Excusez-moi, je suis le Docteur Fugi. Je désirerais parler en aparté à la famille de Monsieur Saeba. »  

Elle vit alors la chanteuse se détacher de l’homme et se frotter les yeux.  

« _Alors vous pouvez parler sans crainte. C’est nous sa famille. »  

Ne voulant pas polémiquer sur le fait qu’elle était son employeur et non sa famille, la doctoresse n’insista pas. Après tout, elle avait bien le droit de savoir. Mystère s’avança alors vers la chirurgienne.  

« _Je vous en prie docteur, dites-moi comment il va ? Est-ce qu’il va s’en sortir ? »  

Il y avait tellement de peur dans ses yeux que la praticienne se demanda ce qu’il y avait exactement entre la chanteuse et son garde du corps…  

« _Je ne vais pas vous mentir, l’intervention a été périlleuse. La balle a fait pas mal de dégâts au poumon. Nous avons eu des sueurs froides durant l’opération. Mais nous sommes parvenus à endiguer l’hémorragie. Nous avons dû le placer sous respirateur artificiel. Son poumon est en trop mauvais état pour l’instant pour pouvoir fonctionner seul. Il est faible mais vivant. De là à pouvoir affirmer qu’il est tiré d’affaire… Je suis navrée, je ne le peux. Seul le temps sera en mesure de nous le dire. Il est 1h 30 du matin. Si vers 8h il est toujours des nôtres, il aura plus de chance d’être là demain. Et ainsi de suite. Je ne serais vraiment optimiste que lorsqu’il aura ouvert ses yeux. Mais il est en excellente condition physique, ce qui est très bon pour ce qu’il a.  

_Mais il est vivant, murmura Kaori. Vivant… Merci Seigneur… Merci d’avoir entendu ma prière… »  

Elle se cacha le visage dans les mains et éclata en puissants sanglots. Il n’était pas tiré d’affaire mais le savoir vivant fit retomber toute la tension qui reposait dans son corps. Ses genoux se mirent à trembler et elle sentit une faiblesse prendre possession d’elle. Ce fut Falcon qui la retint de justesse avant qu’elle ne s’effondre sur le sol. Elle perdit connaissance à l’instant même où elle sentit des bras la retenir.  

 

« _Kaori, s’écria Curtis en courant vers elle. »  

Falcon la souleva dans ses bras. Le docteur Fugi s’était approchée pour l’examiner mais le Doc la devança de peu.  

« _Elle est épuisée.  

_Installons-là dans une chambre, je vais l’ausculter.  

_C’est gentil, mais ça ira. Je vais m’occuper d’elle. Ce sont ses nerfs qui ont lâché. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que ça se produira ! Kazue, pars devant avec Mick pour préparer une chambre.  

_Bien ! Viens Mick, ne perdons pas de temps !  

_Allons-y Falcon, ajouta le Doc.  

_Miki, approche la voiture, demanda t-il à sa femme.  

_J’y cours mon chéri. »  

Umi était tellement préoccupé que, pour la première fois de sa vie, il ne rougit pas sous le mot doux prononcé par sa femme.  

« _Oh là, qui êtes-vous pour agir ainsi, interrogea abruptement la chirurgienne.  

_Oh, pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté, il est vrai. Je suis… Le Doc ! Docteur Le Doc, ajouta t-il pour faire plus crédible (ndt : plus crédible que ça tu meurs !). Je soigne Ryô depuis des années. Et je suis le médecin de cette famille. Nous sommes collègues ma chère.  

_Docteur « Le Doc » ? Et vous êtes médecin, vous, fit-elle avec suspicion en examinant l’homme des pieds à la tête. (NDB : tu m’étonnes qu’elle est suspicieuse ! MDR !)  

_Je vous assure que oui. Ne vous en faites pas, je vais bien m’occuper de Kaori. Bien, ne perdons pas plus de temps. A plus tard Docteur Fugi, nous serons amenés à nous revoir rapidement. »  

Et toute la bande partit sous l’œil médusé de la doctoresse. Bientôt il ne resta plus que Curtis et elle dans la salle. Elle se tourna alors vers lui. Ce dernier était livide et tétanisé. Personne ne s’était occupé de lui. Ils étaient tous partis sans se soucier de son sort. Exclu. Totalement exclu…  

« _Et vous, vous êtes qui, entendit-il à travers son dépit. »  

Il porta alors son attention sur la femme.  

« _Je suis Curtis Nelson. L’agent de Mystère.  

_Ils vous ont planté là ! Vous faites partie des leurs pourtant si j’ai bien compris !  

_Non, pas du tout. Je suis l’agent artistique. Jusqu’à ce soir, je ne connaissais que Ryô Saeba. J’avais déjà entrevu Falcon, c’est tout. Je ne fais pas partie de leur « monde ». Je vais appeler un taxi. Merci pour tout docteur, merci de l’avoir sauvé. Kaori n’y aurait pas survécu. »  

Il s’en alla sans rien ajouter d’autre. Mais elle n’avait pas le temps de se pencher sur les histoires de familles. Elle devait veiller sur son patient, c’était sa priorité. Mais elle avait promis de rejoindre son équipe. Ensuite, elle retournerait à son chevet…  

 

 

Il était à peine 7h30 que Saeko était déjà à son poste. Elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Elle avait lancé nombreuses prières au ciel pour la guérison de Ryô mais elle avait aussi pas mal pensé à son problème : comment étouffer l’affaire ? Comment faire pour que le nom de Ryô n’apparaisse nulle part ? Ni celui de Kaori. Car même si elle avait signé une clause de confidentialité, vu les circonstances, les tribunaux pourraient facilement exiger d’avoir sa véritable identité. Il y avait eu beaucoup de témoins de la scène. Fort heureusement, ils n’avaient pas encore été réellement interrogés donc, aucun nom n’avait filtré. Mais Ling et Sion étaient de bons inspecteurs. Qui, certes, la craignaient comme tout le monde ici, mais elle savait qu’ils voudraient comprendre. Elle se sentait piégée… Que faire ? Demander le soutien de son père ? Elle avait toujours refusé de se tourner vers lui. Jusqu’à aujourd’hui, elle s’était montrée suffisamment rusée pour ne pas se servir de l’influence de son père. Elle n’avait jamais voulu être traitée différemment de ses collègues. Et il avait toujours joué le jeu, se montrant même souvent bien plus dur avec elle qu’avec ses collègues. Mais en cet instant, que pouvait-elle faire ?  

Elle soupira puis se passa les mains sur la nuque avec de les faire glisser sur ses yeux qu’elle frotta un peu. Elle devait procéder par élimination. Premièrement, descendre à l’institut médico-légale pour voir où en était l’autopsie du cinglé. Deuxièmement, passer par l’identité judiciaire pour avoir l’identité de ce gars, en espérant, bien évidemment, qu’il soit connu des services de police. Et ensuite… Elle n’en savait rien, elle verrait bien !  

 

Elle se leva donc de sa chaise et prit le direction de l’ascenseur qu’elle appela pour descendre au sous-sol. Les portes s’ouvrirent sur… Ling et Sion ! Ils se dévisagèrent. Elle remarqua de suite leur visage grave et quelque peu inquisiteur et ils remarquèrent ses traits tirés même si son expression demeurait toujours aussi froide et distante. Sachant parfaitement que la meilleure défense résidait dans l’attaque, elle prit la parole la première.  

« _Bonjour Messieurs. Je descendais justement voir où en était l’autopsie de notre maniaque. Je comptais faire un crochet ensuite vers l’I.J. Vous me suivez ? »  

Elle ne risquait trop rien sur ces sujets-là. De plus, ils étaient concernés vu que cette affaire était reliée à celle de l’agence immobilière. Sion réagit en premier.  

« _Oui, nous vous suivons. »  

Les deux hommes s’effacèrent pour laisser leur supérieur entrer dans l’ascenseur. Moins de deux minutes plus tard, ils étaient dans la salle d’autopsie. Le légiste les salua.  

« _Bonjour Lieutenant, messieurs.  

_Alors, que pouvez-vous nous apprendre, demanda t-elle.  

« _Il a reçu une balle dans l’épaule il y a quelques jours car la blessure était déjà bien cicatrisée. Il a eu une vie mouvementée ce type. Son corps présente de nombreuses vieilles lésions. Un tatouage sur le biceps qui me fait penser à un blason de commando. Quelque chose dans ce goût-là. J’ai fait parvenir les photos à l’I.J. Ils vous en diront plus à ce sujet je présume.  

_Bien. Et la cause du décès ?  

_J’y viens. Une balle, en pleine tête. Un beau calibre. L’orifice est net à l’entrée mais l’arrière de la blessure est éclaté ! J’ai déjà ôté la balle qui est, elle aussi, sur le bureau des experts en balistique. Je me demande de quelle arme elle a pu être tiré pour causer un trou pareil !  

_Je peux vous le dire sans me tromper, dit doucement Saeko. Un python 357 magnum.  

_D’accord, je comprends mieux. A part cela, je n’ai pas grand chose à dire. Tous les prélèvements ont été envoyés au labo. Il faut voir avec eux.  

_Merci. Nous y allons de ce pas. »  

Les trois policiers gagnèrent alors l’antre des experts.  

 

« _Alors ? Avez-vous pu mettre un nom sur le visage de cet homme ?  

_Oui ! Il s’appelle, enfin, s’appelait, Yugi Tomura. Il a fait partie de l’armée pendant plusieurs années. Il était, plus précisément, démineur. Et puis il a été blessé à la tête par une explosion lors d’une opération. Il en a gardé des séquelles psychologiques. Il ne se maîtrisait plus, sa colère prenait le dessus, il ne respectait plus ni les ordres ni ses supérieurs. Il a donc été réformé. Les autorités ont alors perdu sa trace durant 3 ans pour finalement découvrir qu’il était devenu mercenaire. Il n’est revenu sur le sol japonais que depuis 2 ans. D’après les rapports il semblait se tenir tranquille. Enfin, pas tant que cela finalement ! Sinon, nous avons noté que son sang contient des narcotiques. Nous n’avons pas encore la réelle composition mais je pencherais pour des médicaments de style psychotropes. Sans doute suite à sa blessure. Je peux aussi dire qu’il en absorbait une sacrée dose. Il devait être sacrément atteint pour agir de la sorte en étant sous ce traitement de cheval ! J’attendais de vous voir pour avoir l’autorisation d’envoyer une équipe à son appartement. On en apprendra plus sur place.  

_Oui, je vais même les accompagner. Rendez-vous dans le parking dans 30 minutes. Merci pour votre travail et votre rapidité. »  

 

Saeko et ses hommes se retrouvèrent dans leur service. La tension était palpable. Elle se demandait ce qu’elle trouverait chez ce Tomura. Cela ne l’arrangeait pas ! Plus cela avançait, plus elle se sentait coincée ! Une petite voix ne cessait de lui souffler qu’elle n’avait plus le choix : elle devait demander de l’aide à son père. Il y avait trop de policiers impliqués. Jamais elle ne pourrait tout contenir.  

« _Veuillez m’excuser messieurs, je dois voir le Préfet. Je vous rejoindrai pour le départ. »  

Elle n’attendit pas leur réponse et se hâta de retrouver son père.  

 

Elle inspira pour prendre courage puis frappa. Un « entrez » tonna fortement lui indiquant qu’il était dans un mauvais jour. Pour bien faire…  

« _Bonjour, vous pouvez m’accorder quelques instants ? »  

Ce vouvoiement avait été convenu pour ne pas nuire à la réputation de la jeune femme.  

« _Oui ! Mais peu ! J’ai rendez-vous avec le maire dans une heure ! Et je m’en serais bien passé ! »  

Elle entra et referma le bureau en se demandant comment elle allait aborder la chose.  

Du côté du préfet, il remarqua de suite les épaules légèrement voûtées de sa fille. Il leva un sourcil. Il ne l’avait vue que très rarement ainsi. Son doute fut confirmé quand il rencontra son regard. Elle pouvait peut-être tromper tout le monde mais pas lui. Il était son père et, surtout, même si elle ne s’en rendait pas compte, ils étaient trop semblables pour qu’elle puisse lui cacher ses émotions. De toutes ses filles, elle était la seule à avoir son caractère ce qui lui avait permis d’aller aussi loin dans sa carrière. Il était intimement persuadée qu’elle serait elle qui lui succèderait. Il vit son hésitation.  

« _Et bien, que t’arrive t-il, fit-il en reprenant le tutoiement laissant ainsi de côté son rôle de préfet pour reprendre celui du père. On dirait que tu as perdu ton meilleur ami !  

_Tu n’es pas loin de la vérité, papa.  

_Excuse-moi ma chérie, je ne voulais pas te peiner, j’ai dit cela sans penser à mal !  

_Je le sais bien, je ne t’en veux pas. Papa, je n’irai pas par quatre chemins, j’ai un énorme problème sur les bras que toi seul pourrais m’aider à résoudre mais je crains ta réaction lorsque je t’aurais… Disons… « Informé » de la situation. »  

Elle se sentait misérable. Comment lui dire ? Son père la regarda, dérouté.  

« _Dis m’en plus, je ne te suis pas ? Est-ce professionnel ?  

_Oui et non… Je ne sais pas comment aborder le sujet !  

_Lance-toi ! Commence au début. N’est-ce pas ce que j’ai t’ai appris à faire dans les situations difficiles ?  

_Il faut parfois réfléchir aux conséquences avant de se lancer !  

_Je vois… Aurais-tu fait quelque chose de répréhensible Saeko ? »  

C’était sans doute peu de le dire ! Cela faisait des années qu’elle « couvrait » City Hunter ! Mais comment aborder cela sans prononcer ce code ? Elle eut alors une idée. Bien qu’imprécise pour le moment, elle espérait que l’inspiration viendrait plus clairement pour la sortir de ce guêpier.  

« _Papa, pour pouvoir obtenir ce poste qui est le tien, tu as dû faire de nombreux sacrifices et travailler beaucoup. Je suis sûre que tu as parfois, aussi, dû te salir un peu les mains et, pour faire ton devoir, utiliser des méthodes peu orthodoxes, non ?  

_Et bien oui, en effet. J’ai toujours essayé de rester dans la légalité même si, je te l’avoue, il m’est arrivé quelque fois de franchir la frontière mais sans jamais aller trop loin non plus.  

_Si je te suis bien, tu avais tes indics, ton réseau, « tes alliés ». C’est bien cela ?  

_Oui, évidemment ! Comme tous les policiers ! Et comme toi ! Je ne suis pas né de la dernière pluie Saeko ! Tu es un de mes meilleurs éléments ! Je me doute parfaitement que ton « réseau », comme tu dis si bien, est particulièrement efficace ! Tu as un sacré palmarès à ton actif. Tu n’as pas pu réussir tout cela toute seule même avec ton niveau. Alors qu’essaies-tu de me dire ? Où veux-tu en venir exactement ?  

_L’affaire Mystère, papa. Même si tu n’as as eu mon rapport, je suis persuadée que tu es au courant.  

_En effet. Je sais que son garde du corps a tué son maniaque alors qu’il tentait d’assassiner la chanteuse mais qu’il a été gravement touché.  

_Tout à fait. Papa, je connais très bien le garde du corps de Mystère. Pour ne rien te cacher, c’est même moi qui l’ai recommandé à l’agent artistique. Mais je ne pensais pas que la situation prendrait cette tournure et l’exposerait à nos services. Papa, comment te dire, il est le meilleur… partenaire que j’ai eu. J’entends par-là, partenaire hors police. Il fait partie de « mon réseau ». Et il ne doit pas être mêlé à l’affaire. Son identité ne doit pas être révélée. Il ne doit pas être fait mention de lui dans les rapports. Ce serait catastrophique si ça se produisait. Mais il y a tellement eu d’agitation autour de lui et de la chanteuse ! Ling et Sion ont été mêlés à l’affaire et tu connais leur obstination. Je t’avoue sans détour que j’ai récupéré les effets personnels du garde du corps ainsi que son arme pour éviter les analyses. Je ne vais pas te mentir : jusqu’à maintenant, j’ai toujours su comment étouffer les implications de cet homme, récoltant moi-même les mérites de ses actions à lui ! Tu n’as pas idée du nombre d’affaires qu’il m’a donnée sur un plateau d’argent ! Du nombre d’affaires que j’ai pu résoudre parce que j’ai pu obtenir son aide ! C’est un travailleur de l’ombre et il doit rester dans l’ombre. Je t’en prie, aide-moi à étouffer cette affaire. »  

Elle baissa la tête, n’osant plus regarder son père. Elle avait honte de devoir admettre qu’elle n’était pas si douée que cela car, après tout, sans Ryô, elle n’aurait peut-être pas autant réussi à impressionner la profession. Soudainement, elle se prit à croire qu’elle n’était pas une aussi bonne policière qu’elle aurait pu croire. Alors que tout démontrait le contraire. Combien d’enquêtes avait-elle résolu totalement seule ? Elle faisait partie de l’élite, il y avait tout de même une raison à cela…  

 

Le préfet s’appuya contre le dossier de son imposant fauteuil. Il ne savait dire ce qui le scotchait le plus. Que sa fille admette avoir des relations avec les hommes du milieu, car il s’agissait bien de cela. L’expression « homme de l’ombre » était utilisée dans ce sens. Ou qu’elle lui demande ouvertement de l’aider à étouffer une affaire pourtant grave ? Il y avait quand même eu un mort ! Ou bien était-il choqué d’apprendre qu’elle avait délibérément soustrait des pièces à conviction pour protéger ce mystérieux garde du corps ? Ou était-ce encore cette fragilité qu’il entrevoyait en elle et qu’il n’avait vu qu’une seule fois : à la mort de Makimura. Etait-elle amoureuse de cet homme de l’ombre comme elle avait aimé Makimura ? Son estomac se serra à cette éventualité et il ne put s’empêcher de lui poser la question.  

« _Cet homme est-il ton amant que tu le protèges de la sorte ? Allant jusqu’à compromettre ta carrière ? »  

Elle releva brusquement la tête, les yeux ouverts comme des soucoupes tellement grandes que ça aurait fait pâlir de jalousie Goldorak (ndt : désolée, j’avais envie de mélanger les genres mdr ! Suis aussi fan de Goldorak ! On se refait pas, c’est de mon jeune temps… Et je suis dans une période Goldorak en ce moment…).  

« _Quoi ? Mais bien sûr que non, cria t-elle en se levant brusquement. Mais il est plus qu’un simple indic pour moi ! Ca te surprendra peut-être et au risque de te choquer, c’est un ami ! Et s’il devait être ouvertement impliqué dans cette affaire, nos services ne mettraient pas longtemps à le relier à d’autres affaires. Et du statut de « gentil » il passerait immanquablement à celui de « méchant » ! Ce qu’il n’est pas même si tout pourrait faire penser le contraire ! Je le connais depuis des années et je sais sa valeur ! De plus ça bouleverserait tout l’équilibre ! Sans compter l’impact sur sa femme qui doit déjà gérer cette situation de stress intense car on ne sait pas s’il va vivre !  

_Hein ? De quoi tu parles ? Quel équilibre ?  

_Celui de Shinjuku, laissa-elle échapper sans le vouloir en tapant du poing sur le bureau de son père. »  

Et puis elle réalisa la portée de ses mots en apercevant le visage stupéfait de son père. Elle se rassit alors, paniquée pour la première fois de sa vie. Cette fois, c’était la fin ! Aussi bien pour elle que pour City Hunter. Pour la première fois de sa vie, sa langue avait été plus rapide que son cerveau. Qu’avait-elle fait ?… Mon Dieu…  

 

La bouche du préfet Nogami s’ouvrit de stupéfaction. Avait-il bien entendu ? L’équilibre de Shinjuku ?… C’était bien ce qu’avait dit sa progéniture ? Oui, pas de doute vu son expression de totale panique… L’équilibre de Shinjuku… Il ne travaillait plus dans la rue depuis de nombreuses années mais, ce qu’ignorait sa fille, c’est qu’il continuait de rencontrer de temps à autres ses anciens indics pour se tenir informer de l’évolution des « pouvoirs » en place dans le milieu et qu’il savait tout ce qu’il y avait à savoir pour pouvoir tenir la ville en son pouvoir de préfet de police. Comment faire correctement son travail s’il ne connaissait pas les tenants et aboutissants de la pègre ? De ce fait, il savait parfaitement comment fonctionnait chaque quartier de la capitale. Et le quartier le plus « calme », enfin les quartiers devrait-il plutôt dire, étaient Shinjuku et Kabuki-cho. Parce qu’ils étaient tenus d’une main de maître non par la pègre mais par un nettoyeur dont la réputation n’était plus à faire et dont personne ne savait rien. Ou plutôt dont personne ne voulait parler de peur des représailles et, justement, de la perte potentielle de ce fameux équilibre. Ce nettoyeur, c’était City Hunter…  

 

Ce qui signifiait que sa fille connaissait City Hunter !  

 

Il blêmit. Sa gorge se serra tandis que son cerveau réalisait la chose. Sa petite fille, la chair de sa chair travaillait en collaboration avec le nettoyeur numéro un du Japon ! Le plus craint, le plus dangereux ! Un homme qui n’hésitait pas à tuer si nécessaire ! Cet homme insaisissable faisait partie de son réseau. Non, c’était même pire que cela : il ETAIT son réseau. Comment devait-il prendre la chose ? Avec peur ? Effroi ? Ou fierté ? Après tout, elle avait découvert l’identité de cet homme alors que tous les autres policiers avaient échoué et était même parvenue à s’en faire un allié !  

 

Mais qu’avait-elle dit au juste ? Qu’il était un ami ?… Un ami ?…  

 

Et quoi d’autre ? Il ferma les yeux. Il devait reprendre son calme et réfléchir deux minutes à tout cela. Tout d’abord, faire l’association. Au départ, il était question de ce garde du corps qu’elle avait elle-même proposé à l’agent pour arriver à « l’équilibre » donc à City Hunter. Donc, City Hunter était le garde du corps de Mystère…  

 

Il comprenait parfaitement ce qu’elle avait voulu dire en affirmant qu’il passerait du statut de « gentil » à celui de « méchant » ! City Hunter était impliqué dans bons nombres d’instructions non résolues. De nombreux meurtres de mafieux entre autre. Et elle lui demandait de couvrir cet homme ? De l’aider à dissimuler son implication dans cette nouvelle affaire ? De cacher le fait que c’était lui qui avait tué le harceleur ?…  

 

Et soudain, la révélation : City Hunter était immobilisé dans un lit d’hôpital ! Incapable de se défendre, de s’enfuir, de se soustraire ! Mettre aux arrêts City Hunter ! Ce serait le meilleur coup de filet de toute sa carrière ! Il reporta son attention sur sa fille. Ce fut le choc.  

 

Elle s’était rassise, avait posé les bras croisés sur son bureau pour y poser sa tête dans une position totalement désespérée. City Hunter avait toujours été à ses yeux un animal assoiffé de sang et de pouvoir. Il tenait sous sa coupe deux des plus importants quartiers de Tokyo et rien que l’évocation de son nom faisait frémir. Il l’avait toujours considéré comme un parasite. Mais un parasite néanmoins nécessaire car sa présence rendait ces deux quartiers presque tranquilles. Et voilà qu’il apprenait qu’il était un ami de sa fille et qu’il l’aidait dans ses enquêtes. Mais quel genre d’homme était-ce ? Un nettoyeur qui aide un policier à combattre le crime ? Il n’y comprenait plus rien !…  

 

Saeko se sentait défaite comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Comment avait-elle pu être aussi bête et laisser échapper cette information à son père ? Comment ? Son inquiétude pour Ryô ne pouvait pas expliquer en totalité sa terrible bévue. Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle savait qu’il avait fait le rapprochement. Et jamais elle ne le laisserait s’en prendre à Ryô ! Non, jamais ! Bien, il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire. S’il fallait choisir et bien, son choix était fait ! Elle se redressa et offrit à son père un air plus déterminé que jamais.  

« _Monsieur le Préfet, veuillez accepter ma démission. Je vous la ferai parvenir rapidement par écrit. Maintenant, veuillez m’excuser, mais j’ai à faire. »  

Elle se leva précipitamment. Elle devait mettre Ryô à l’abri coûte que coûte !  

 

Le préfet Nogami faillit avoir une attaque cérébrale en entendant les mots durement prononcés par sa fille. Quoi ? Elle serait prête à sacrifier sa carrière et par voie de conséquence sa vie pour sauver cet homme ? Non, il ne pouvait pas laisser se produire une telle chose. Déjà parce qu’elle devait reprendre son flambeau et devenir préfet lorsque l’heure de la retraite sonnerait et, ensuite, parce que si sa femme apprenait qu’il était indirectement responsable de sa démission, elle lui servirait jusque la fin de sa vie des steaks trop cuits et lui donnerait à boire du vin de table premier prix qui l’empoisonnerait à petite dose ! (NDB : MDR !!!) A moins qu’elle y mette directement de l’arsenic pour l’achever au plus vite !  

 

« _Attend ! »  

 

Elle s’immobilisa devant la porte.  

 

« _Je ne peux pas te laisser faire une folie pareille !  

_Il me semble que je n’ai guère le choix. Je sais très bien que tu as compris. Que puis-je faire d’autre ? Il est évident à présent que tu ne m’aideras pas. C’est tout ce qu’il me reste à faire. Je suis désolée papa, je ne voulais pas te décevoir.  

_Me décevoir ? »  

Il fit rapidement le tour de son bureau et, posant les mains sur les épaules de sa fille, l’obligea à se retourner pour la regarder.  

« _Je suis au contraire tellement fier de toi ! Regarde tout ce que tu as accompli dans ta carrière. Je ne suis pas un idiot, j’ai été un simple flic avant d’être dans ce fauteuil. Je sais parfaitement qu’il faut se salir les mains. Que parfois seuls les résultats comptent. Mais je te mentirais en prétendant que ce qui vient de m’être révélé ne me chamboule pas. Faisons un deal : je garde ton dossier dans un tiroir à la condition que tu m’expliques tout. Et je veux LE rencontrer.  

_Pour ensuite mieux pouvoir le poignarder ? Non ! Jamais ! Je ne laisserais personne l’approcher !  

_Tu n’y es pas. Je veux pouvoir juger par moi-même. Comprendre si ta dévotion à cet homme qui est considéré comme un criminel de première zone est compréhensible. Et excusable.  

_Et si ça ne l’est pas à tes yeux ? »  

 

Le préfet serra les mâchoires.  

 

« _Et bien, je te laisserais agir à ta guise.  

_Tu me le promets ?  

_Oui Saeko. Tu as ma parole. »  

 

Elle hésita un instant mais elle savait que la parole de son père était sacrée. Il lui resterait à convaincre la bande et surtout Kaori qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’accepter le deal de son père.  

 

« _D’accord. Sache que nous nous rendons au domicile de Yugi Tomura. C’est le nom de l’agresseur de Mystère. Je te tiens au courant pour le reste. Surtout, ne cherche pas à aller le voir avant que je ne te le dise. Tu imagines sans peine qu’il est étroitement surveillé par « ses amis ».  

_Très bien. Je ferais comme tu l’entends.  

_Merci Papa de me donner une chance de t’expliquer. »  

 

Elle l’embrassa sur la joue et quitta le bureau le cœur battant…  

 


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