Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 33 :: L'ultimatum

Published: 15-08-07 - Last update: 15-08-07

Comments: Bon, comme j'ai de l'avance dans mes chap, je poste le 33 de suite. J'espère que ça vous plaira. Kiss et bonne lecture.

 


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« _Vous revenez de loin, Ryô, savez-vous, demanda le docteur Fugi en lui souriant. »  

Il ne pouvait pas répondre mais l’expression de ses yeux ne trompait pas : il ne comprenait pas.  

« _Vous étiez inconscient depuis presque 6 jours. Vous nous avez fait de belles frayeurs. Mais ça va aller maintenant. Vous êtes en bonne voie de guérison. Je sais que ce tuyau n’est pas très agréable mais il est nécessaire. Un peu de patience et nous vous l’enlèverons. Vous me comprenez ? »  

Il la fixa d’un œil étrange. Il semblait vouloir lui dire quelque chose mais quoi ?  

« _J’ai l’impression qu’il m’interroge du regard, fit-elle en se tournant vers Kaori qui patientait durant l’examen. »  

Elle se rapprocha du lit et se pencha sur lui. Il lâcha des yeux le médecin pour plonger son regard dans celui de sa partenaire. Elle y vit beaucoup de confusion mais aussi l’étincelle de compréhension lentement revenir. Il lui demandait à travers cette expression ce qu’il s’était passé.  

« _Tu ne te souviens pas Ryô ? »  

De la même manière, il lui fit comprendre que non.  

 

Le docteur Fugi assistait à cette étrange conversation. Kaori semblait parfaitement comprendre les regards du blessé. Incroyable ! Elle n’avait jamais vu cela. Ils parvenaient à communiquer rien qu’avec les yeux !…  

 

Elle devait lui rafraîchir la mémoire mais elle avait peur de sa réaction. Tout lui reviendrait alors. Peut-être refuserait-il sa présence après cela. Mais elle n’avait pas le choix. Elle ne lui mentirait plus. Non, plus jamais. Elle assumerait les conséquences de ses actions. Elle inspira puis plongea dans ses prunelles noires.  

«_Mystère, murmura t-elle simplement. »  

 

Mystère ?… Quoi Mystère ? Que voulait-elle lui dire par là ? Il ne comprenait pas. Il avait été blessé et elle ne savait pas comment ? Il lui demanda plus d’explications.  

 

Décidément, il était vraiment confus.  

« _Tu as été blessé en la protégeant, Ryô. Souviens-toi. »  

 

Un flash l’assaillit. Une rousse apparut devant lui. Oui… Une chanteuse. Et ce fut le déclic. Le visage de Mystère se superposa à celui de Kaori et toute la scène lui revint en mémoire. Son cœur tressaillit et l’électrocardiogramme s’agita. Le médecin se précipita mais ne nota rien d’anormal. C’était simplement la conséquence du souvenir qui revenait. Il regarda à nouveau sa partenaire mais cette fois le ton du regard était nettement différent. Coléreux, vindicatif. Elle eut mal mais elle savait qu’elle méritait cette colère. Elle soutint son regard, la mort dans l’âme.  

 

« _Oui Ryô, tu as raison. Je m’en veux terriblement si tu savais. »  

 

Elle se rapprocha un peu et lui caressa les cheveux. Il eut un léger mouvement de recul, à peine perceptible pour l’entourage mais qu’elle perçut comme un coup de poignard. Mais elle n’accéda pas à sa requête de ne pas l’approcher.  

 

« _Ne me repousse pas Ryô. Pas maintenant. Tu as besoin de moi. Plus tard… Plus tard… »  

 

La douleur revint. Mais les yeux de Kaori lui criaient à quel point elle l’aimait. Il ferma les siens et un autre souvenir remonta. Son cri de désespoir alors qu’il perdait conscience. Ce « je t’aime » hurlé…  

 

Le docteur Fugi ainsi que le personnel soignant assistaient perplexes à cette conversation. Elle comprenait ses regards comme s’il lui parlait de vive voix. Ils n’avaient jamais vu cela. Il fallait vraiment bien connaître son compagnon pour arriver à une telle prouesse…  

 

 

[ Dans le ciel  

 

Une grande table ronde blanche flottait au dessus des nuages. Douze hommes attendaient, se demandant ce qui pouvait motiver cette assemblée. Seul l’un d’entre eux savait de quoi il retournait mais il avait eu la consigne de se taire. Tout cela était bien mystérieux.  

Et puis il arriva enfin et s’installa à sa place.  

« _Messieurs, je désire vous entretenir d’une chose importante. Voilà pourquoi je vous ai convoqués. Vous êtes ici parce que j’ai l’intention de mettre une protection particulière sur un mortel et que pour se faire j’ai besoin de votre soutien inconditionnel. Cette réunion a donc pour but de vous avertir que vus allez devoir faire des heures supplémentaires durant quelques jours pour mettre en place cette protection.  

_Mais, cela irait contre la règle de l’équilibre bien/mal, objecta un apôtre. Enfin, si je peux me permettre de le signaler.  

_Je vais te dire mon ami, le mal se fout royalement des règles ! Quand je vous aurais dit le nom du mortel, vous comprendrez ce que je veux dire ! La mal en a fait un trophée de chasse entre eux et nous ! Toute sa vie n’a été que tourments et malheur ! A chaque fois qu’il est un peu heureux, paf ! Ils agissent en traite pour le briser ! Il n’est plus question de libre arbitre ici. Il y a longtemps qu’il a choisi son camp, c’est-à-dire le nôtre. Et de ce fait, l’enfer le harcèle sans cesse ! N’ayant pu obtenir son âme, ils cherchent à le détruire. Il faut que ça s’arrête ! J’ai déjà fait descendre deux anges gardiens qui ne le quitteront plus d’une semelle. Et ces anges ne sont pas n’importe qui : ses propres parents qui d’ailleurs sont morts à cause de l’enfer et de ce combat pour obtenir l’âme de ce mortel. Mais je crains que ça ne soit pas suffisant. Donc, il faut l’entourer d’une protection.  

_Si vous nous disiez qui est ce mortel ?  

_Il s’agit de Ryô Saeba. »  

Un silence ce fit. Le petit protégé de Dieu.  

« _Vous savez tout comme moi qu’il est primordial qu’il vive. Il est la clé d’un grand projet.  

_Vous ne cessez de nous le dire mais jamais vous n’avez dévoilé les grandes lignes de ce fameux projet ! Dites-en nous au moins un peu ?  

_Vous avez raison ! Il est temps que vous sachiez. L’enfer essaie de le séparer de son âme sœur car de leur union naîtra l’avenir du Japon. »  

Un nouveau silence s’installa. Chacun pesant le poids de ces mots.  

« _L’avenir du Japon ? Nous avons du mal à suivre là ?  

_Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus pour le moment. Bien. Alors tous au travail ! »  

 

Dieu se leva, satisfait. La guerre n’était pas encore gagné mais, au moins, il ne serait plus autant inquiété. Certes, il ne pourrait pas empêcher le mal de tenter de l’atteindre encore. Mais les actions maléfiques n’auraient désormais plus l’impact fracassant qu’elles avaient à chaque fois… ]  

 

 

L’équipe soignante avait quitté la chambre pour laisser Kaori seule avec celui qu’ils croyaient être son mari. Elle avait pris une chaise et s’était rapprochée du lit. Il la fixait durement du regard et elle dut lutter pour parvenir à le soutenir. Une boule se forma dans le fond de sa gorge et elle sentit les larmes monter dangereusement. Elle ne put les endiguer mais ne tenta aucun geste envers l’homme alors qu’elle mourait d’envie de le prendre dans ses bras. Elle méritait son intransigeance.  

 

Ryô l’observait. Il savait que son regard était rempli de reproches. La douleur était toujours présente. Et puis, cette douleur fit place à la peur. Celle qu’il avait ressenti lorsqu’il avait compris que le détraqué allait faire feu sur Kaori. Il avait agi instinctivement, sans penser à rien d’autre qu’à la sauver. Pourtant, une semaine auparavant, il avait éprouvé une envie de meurtre envers elle qui l’avait paniqué. Mais son amour avait été plus fort que sa haine. « Je t’aime ». Cette petite phrase repassait en échos. Elle avait fini par lui avouer ses sentiments. Lui, il y avait longtemps aussi qu’il avait admis l’aimer. Et qu’il songeait sérieusement le lui dire à son retour de New York… Où elle n’était jamais allée…  

Il l’observa alors un peu plus. Elle avait retrouvé son apparence. Et sa fragilité ressortait. D’autant plus qu’elle pleurait et se sentait coupable de tout. Mais était-elle vraiment responsable de tout ce désastre ? Non, il devait cesser de se mentir à lui-même. Il avait sa part de responsabilité. Même s’il savait qu’il lui faudrait du temps pour réellement lui pardonner. Il n’était pas toujours honnête envers elle, il l’admettait. Mais il ne s’était jamais joué d’elle ainsi. Du temps…  

 

Mais ses pleurs l’atteignaient en plein cœur. Il plongea plus profondément son regard dans le sien et elle ne put le soutenir. Les sanglots éclatèrent avec force et elle cacha son visage dans le creux de son épaule droite sans prononcer un mot. Son cœur s’affola à nouveau un peu. Alors lentement, il leva le bras gauche. Une douleur aiguë l’assaillit mais il poursuivit son mouvement pour finalement poser sa main sur la tête de la jeune femme. Du bout des doigts il caressa ses cheveux soyeux. Ils restèrent ainsi longtemps… (NDB : c’est vraiment beau sniff)  

 

 

Kaori se sentait vidée de toute énergie. Seuls ses nerfs lui avaient permis de tenir bon durant l’inconscience du nettoyeur. Maintenant qu’il était enfin réveillé, toute la pression accumulée était retombée. Il ne lui avait certes pas encore pardonné ce qui s’était passé, mais il avait essayé de la consoler un peu. Elle sentait encore la caresse de ses doigts sur ses cheveux. C’est donc dans un état second qu’elle arriva au Cat’s Eyes où toute la bande l’attendait comme chaque soir depuis six jours. Elle poussa la porte et tous les regards se posèrent sur elle. Aussitôt, ils comprirent qu’il s’était passé quelque chose tant elle était épuisée.  

« _Kaori, s’exclama Miki en allant à sa rencontre et en lui entourant les épaules pour l’aider à s’asseoir, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu sembles toute retournée ? Mon Dieu ? Il y a eu un problème ? »  

Les souffles se fixèrent, attendant la réponse avec crainte.  

« _Oui, il s’est passé quelque chose. Il a enfin ouvert les yeux. Il s’est réveillé. »  

Un silence puis un cri de joie.  

« _Yes ! I was sure ! Il ne pouvait pas y rester, déclara Mick triomphant. »  

Il s’était levé de son tabouret pour entamer une sorte de danse indienne d’allégresse. Un large sourire fendit le visage de Kaori. Il était bien comme Ryô. Un autre genre, certes, mais bien comme lui.  

« _Et comment va t-il, demanda Kazue, plus pragmatique bien que ravie.  

_Il était un peu paumé au début et puis… Il s’est souvenu. Il m’en veut toujours mais… Dieu merci, il est sorti d’affaire. Il devrait quitter la réa pour un service de soins intensifs d’ici 3 ou 4 jours.  

_Quel soulagement, soupira Saeko. »  

Elle baissa un peu la tête et la conversation qu’elle avait eu avec son père le matin même lui revint en tête. Il avait patienté mais ne voyant pas sa fille lui annoncer qu’il allait enfin « le » rencontrer, il avait fini par perdre patience. Elle lui avait expliqué qu’il était toujours inconscient mais il avait insisté. Elle n’avait pas le choix. Elle sentait l’épuisement nerveux de Kaori, mais l’ultimatum posé par son paternel ne lui permettait pas de repousser davantage cette discussion. Elle prit son courage à deux mains, mais fut interrompue dans son élan par Mick.  

« _Au fait, Saeko, avec tout cela, tu ne nous a rien appris au sujet du gars qui en voulait à Kaori ? Enfin, à Mystère. »  

Elle réalisa alors que c’était vrai. Tout le monde s’inquiétait tellement pour Ryô, que cette partie de l’affaire avait été totalement shuntée.  

« _Il s’appelait Yogi Tomura. Il avait 38 ans. Il faisait partie des forces spéciales de l’armée, spécialiste des explosifs, jusqu’à ce qu’un accident, dont je vous passerais les détails, ne le blesse assez gravement lui laissant des séquelles psychologiques importantes. L’armée s’est vue dans l’obligation de le réformer car il devenait trop dangereux d’autant qu’il manipulait les explosifs. Il a très mal pris sa réformation. Nous avons perdu sa trace quelques années avant de découvrir qu’il offrait ses services au plus offrant.  

_Ok, je vois le genre. Mais quel rapport avec Mystère ?  

_J’y viens. Ce n’est pas tellement en rapport avec Mystère mais plutôt avec une de leur cliente : Mamasi. Il y avait des photos d’elle partout chez lui, des comptes rendus de ses activités, son emploi du temps précis. Il était totalement obsédé par cette fille. Il tenait un journal précis. C’est ainsi que j’ai tout compris. Il a tenu Mystère responsable de l’échec de la carrière de chanteuse de Mamasi. A ses yeux, elle avait volé la place qui revenait de droit à sa petite protégée. Mais ça je crois que vous l’aviez déjà compris.  

_Ce que j’aimerais bien savoir, demanda calmement Kaori, c’est pourquoi il s’est entiché d’elle à ce point. Le dit-il dans son journal ?  

_Oui, et c’est à pâlir tant c’est… Ecoutez et vous comprendrez ce que je veux dire ! Il y a presque deux ans, il était sorti faire quelques courses et en sortant du magasin, il s’est pris les pieds dans le tapis et s’est étalé sur le trottoir. Ses courses se sont éparpillées au sol. Mamasi qui passait par là l’a aidé à se remettre debout et à ramasser ses achats… Tout est parti de là. »  

Un silence s’abattit sur le café.  

« _Et c’est pour cela qu’il a voulu me tuer ? C’est pour cette raison minable que Ryô a failli y rester ? »  

Kaori secoua la tête de dépit…  

 

Mais le mains de Saeko se crispèrent sur sa tasse de café. Elle devait maintenant enchaîner sur leur autre problème qui était bien plus conséquent que tout ce qu’ils avaient déjà connu.  

« _Kaori, je sais que ce n’est pas le moment mais je dois absolument te parler d’une chose primordiale. En fait, je dois vous en parler à tous. »  

 

Le visage soudain fermé et très sérieux de la policière inquiéta de suite la nettoyeuse.  

« _Tu me fais peur, Saeko.  

_Avant toute chose, vous savez tous que je fais toujours tout ce que je peux pour vous couvrir. Et je vous défends de me dire que c’est uniquement pour protéger ma carrière. Combien de fois vous suis-je venue en aide alors que je n’avais rien à voir avec vos affaires ? Il s’agissait là d’un échange de bons procédés. Vous m’aidez alors, je vous aide aussi du mieux que je peux. Mais, cette fois, je n’ai pas pu. Je ne pouvais pas étouffer tout ce battage. Alors…. »  

Elle s’arrêta de parler, cherchant ses mots. Mais comment expliquer sans attirer la fureur ? Ils étaient tous suspendus à ses lèvres, surtout Kaori. Elle vit les mâchoires de Mick se serrer.  

« _Alors quoi, interrogea t-il brusquement. Qu’as-tu fait ?  

_Je suis allée voir mon père pour lui demander de m’aider.  

_Comment, hurla Kaori en se dressant sur ses jambes faisant tomber le tabouret de bar sur lequel elle était assise. Mais tu te rends compte de ce que tu as fait ?  

_Et que voulais-tu que je fasse, répliqua t-elle sur le même ton. Deux inspecteurs étaient déjà impliqués dans l’affaire « Mystère » et le jour de l’attaque de ton détraqué, il y a eu beaucoup de va et vient autour de Ryô : la police, les pompiers, les médecins, les ambulanciers ! Et je te rappelle qu’il y a eu un mort ! Le garde du corps de Mystère a dû abattre son agresseur ! Tu t’imaginais qu’il suffisait que je claque des doigts pour tout effacer ? Je ne suis pas magicienne ! Je suis même bien souvent allée contre mes principes pour couvrir vos écarts de conduites ! »  

Le jeune femme resta debout mais se tut. Elle devait admettre que Saeko avait raison. Comment faire pour effacer tout ça ? Mais elle avait impliqué son père. Le découragement la saisit : cette fois, c’était la fin. Face au silence, Falcon enjoignit Saeko à poursuivre son explication.  

« _Donc, je suis allée trouver mon père pour lui expliquer que l’homme qui avait été blessé et qui avait tué Tomura était en fait un de mes indics et que s’il se retrouvait au milieu de ce bordel, ça détruirait mon réseau d’informateurs si on apprenait qu’un de mes indics s’était fait prendre. Je précise que je n’ai pas dit qui il était. Jamais je n’ai prononcé son nom ou votre code. Mais… »  

Elle se passa une main sur le visage dans un geste très las ce qui inquiéta Reika.  

« _Qu’est-ce que papa a dit ? Mais parle !  

_Il a bien compris que je risquais de perdre la confiance de mes informateurs mais comme il y avait eu un mort, il ne pouvait pas faire grand chose pour moi. Alors je lui ai dit que je ne lui communiquerais pas son nom et tant pis si ça me retombe sur le nez. Il a été surpris que je mette ma carrière en branle pour un simple indic. Et j’ai commis une grosse erreur. J’étais à bout, ce n’est pas une excuse et, en y réfléchissant, je n’ai pas dit quelque chose de direct. Mais mon père a été policier avant de gravir jusqu’à devenir préfet. Il a encore son petit réseau d’informateurs. Il croit que nous ne le savons pas mais nous sommes au courant. Quand il a voulu savoir pourquoi je voulais me compromettre pour un indic j’ai dit qu’il était plus que cela et que ça risquait de mettre en branle l’équilibre de Shinjuku. Il ne lui en a pas fallu plus pour faire le rapprochement avec City Hunter… »  

Saeko avait honte, terriblement honte d’avoir mis Kaori et Ryô en danger. Mais le mal était fait. Un silence de mort s’abattit dans le café. Elle enchaîna tant qu’elle en avait encore le courage.  

« _Je ne lui ai pas laissé le temps de réagir. Je lui ai dit qu’il aurait ma démission sur son bureau le lendemain. Mais il a refusé et m’a proposé un pacte : il mettrait le dossier en suspend et ne prendrait sa décision finale qu’après… Qu’après avoir pu parler à City Hunter. »  

 

Kaori bondit à ses mots et se planta dans l’inspectrice.  

 

« _HORS DE QUESTION !!!! TU M’AS BIEN COMPRISE ? JAMAIS !!! ET C’EST SEULEMENT MAINTENANT QUE TU NOUS RACONTES CELA ? ALORS QU’IL EST A LA MERCI DE TON PERE ! CE N’EST PAS DIFFICILE DE LE TROUVER DANS L’HOPITAL ! MEME SANS SAVOIR SON NOM IL N’Y A PAS BEAUCOUP DE BLESSES GRAVES PAR BALLE ! »  

 

Elle était hors d’elle. Il fallait mettre Ryô à l’abris immédiatement.  

 

« _Tu aurais dû m’avertir de suite afin que nous puissions le mettre à l’abris !  

_Crois-tu que je n’y ai pas songé peut-être ? Tu m’accables sans même savoir ce que j’avais dans la tête à ce moment ! Quand j’ai vu qu’il savait que l’homme en question était City Hunter, la première pensée que j’ai eu, fut : « il faut le mettre hors d’atteinte de mon père ! » Lorsque je lui ai dit que je démissionnais, je me suis hâtée pour sortir du bureau et faire le nécessaire dans ce sens mais, comme je disais, il m’en a empêchée ! Quand il m’a fait cette proposition, j’ai été soulagée d’avoir un peu de temps devant moi pour faire ce qu’il fallait.  

_Seigneur, peut-être est-il même déjà allé à l’hôpital et qu’il sait désormais à quoi ressemble City Hunter ! C’est une catastrophe !  

_Non, il ne le sait pas. Il m’a donné sa parole d’attendre mon feu vert. Et mon père est un homme de parole. Mais aujourd’hui il m’a fixée un ultimatum. Je lui ai pourtant dit qu’il était toujours inconscient mais il s’en moque. Il veut juger de ses yeux avant d’enterrer définitivement le dossier.  

_Et s’il ne veut pas enterrer le dossier, comme tu dis ? Y as-tu songé, demanda Mick, la mine fermée.  

_Il n’y a pas à discuter, intervint Kaori ! La réponse est non ! Il faut le faire transférer à la clinique ! Kazue, doc, tenez-vous prêts, nous allons le sortir de l’hôpital.  

_Je crains fort que ça soit impossible. »  

Le doc affronta le regard lourd de reproches de la jeune femme.  

« _Ne me regarde pas ainsi. Il est trop mal en point pour envisager de le bouger. Heureusement que le préfet s’est montré plutôt conciliant vu la bombe qui lui est tombée sur la tête car s’il avait fallu le bouger à ce moment-là… Il est trop faible.  

_Que faire alors, gémit Kaori, l’offrir en pâture au lion avec le sourire ? »  

 

« _Nous n’avons pas trop le choix, claqua une voix. »  

 

Miki se tourna vers son mari.  

« _Comment peux-tu dire une telle chose ?  

_Quelle autre option s’offre à nous ? Nous n’en avons pas. Il faut que cette affaire soit enterrée. A nous de convaincre Nogami que City Hunter n’est pas ce que la rumeur raconte c’est-à-dire un tueur sanguinaire sans foi ni loi.  

_Ah oui, et comment parviendrons-nous à ce miracle, répondit la mercenaire, un brin sarcastique.  

_Et bien, nous pourrions commencer par lui énumérer le nombre d’affaires que la police n’aurait pas résolues sans nous. Lui dire qu’il se plante sur toute la ligne en croyant que City Hunter n’est qu’un seul homme alors que c’est en fait un duo. Et surtout, laisser planer la menace : qu’il y a tout un groupe de personnes derrière City Hunter et que ce groupe est prêt à tout pour préserver son anonymat. Et puis, imagine qu’il se range à nos côtés ? Avoir un préfet dans son jeu de cartes ? C’est plutôt pas mal, non ?  

_Mais nous ne pouvons pas faire cela avant d’en avoir parlé à Ryô, signala Reika. Et il n’est pas en état ! Mais l’ultimatum semble clair ! Il n’attendra pas plus longtemps ! Saeko ! Il faut faire quelque chose !  

_J’ai essayé !  

_Alors nous allons de suite à la maison pour lui parler ! Je vais t’accompagner et lui dire que moi aussi je le protégerai ! S’il apprend que je le connais aussi, nous avons des chances de le faire plier.  

_Non ! »  

 

Kaori sortit de son mutisme. Tout était de sa faute à elle, c’était donc à elle d’arranger les choses.  

 

« _Donne-moi le numéro personnel de ton père, Saeko. Je m’occupe de le faire patienter jusqu’à ce que je puisse en parler à Ryô. »  

 

Son expression ne permettait aucune réplique. La policière s’exécuta et, après s’en être saisi, la nettoyeuse quitta le café sans un mot.  

 

Saeko croisa ses bras sur le comptoir et y posa son front. Comment avait-elle pu être aussi stupide ?  

 

« Pardonne-moi Hide… Je suis désolée mon amour… »  

 

Elle avait à peine murmuré mais l’ouie fine de Falcon avait bien capté les mots. Il s’avança et posa sa gigantesque main sur l’épaule qui semblait soudainement si frêle.  

 

« _Tout n’est pas de ta faute, ne t’accable pas autant. Quand on y réfléchit, c’est un miracle que cet incident ne se soit pas produit plus tôt. CH aurait pu être démasqué depuis bien longtemps sans ton aide précieuse. Tout s’arrangera. »  

 

Elle le remercia d’un sourire puis, lentement, chacun regagna son domicile…  

 

 

Elle regarda l’horloge accroché au mur du salon : 20h15. Elle se sentait étonnamment calme malgré ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle décrocha le téléphone et composa le numéro. Trois sonneries retentirent puis une voix d’homme s’éleva.  

« _Allô ?  

_Préfet Nogami ?  

_Oui, c’est moi-même. A qui ai-je l’honneur ?  

_Pour le moment, ça n’a pas grande importance. Je vous appelle simplement pour vous parler de cet inacceptable ultimatum que vous avez jeté à la figure de votre fille. Vous êtes donc un homme à piétiner un homme déjà à terre ? Je suis déçue de l’apprendre. Votre réputation qui vous prétend loyal semble bien surfaite. »  

L’estomac de l’homme se noua. Il ne savait pas qui était son interlocutrice (car il avait tout de même reconnu le timbre féminin de cette voix) mais il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’une complice de City Hunter. De son côté, Kaori n’en revenait pas de son calme.  

« _Vous êtes une complice de City Hunter.  

_Complice ? Et bien, si j’avais un doute, il vient de s’envoler ! Je croyais que vous désiriez le rencontrer pour vous forger votre propre opinion avant d’agir. Mais il semblerait que votre avis soit fait. Dans de telles condition, je ne vois aucune raison de poursuivre cette conversation. Si vous condamnez sans savoir, c’est perdu d’avance. La discussion s’arrête là ! Juste un dernier conseil : ne vous approchez pas de l’hôpital. Je ne vous laisserais pas approcher City Hunter.  

_Non, attendez ! Ne raccrochez pas ! »  

Un silence lui répondit mais la tonalité ne fut pas coupée ce qui le soulagea. Mais le ton de la femme l’intrigua. Elle semblait décidée à le défendre coûte que coûte. Un éclair de lucidité traversa son esprit. Il s’agissait très certainement de sa femme. Comment un homme comme City Hunter pouvait-il avoir une femme ? Comment pouvait-il seulement aimer une femme alors qu’il tuait aussi facilement qu’il disait bonjour ! Mais pour le moment, il devait rattraper le coup.  

« _Que voulez-vous que je pense d’autre ? Sa réputation le précède. Pourtant ma fille n’aurait pas hésité à sacrifier sa carrière pourtant brillante pour lui. Lorsque j’ai compris que son « indic » était lui, je n’ai eu qu’un désir : le crucifier pour avoir compromis ma fille. Et puis, elle a voulu démissionner. Pourquoi vouloir faire cela ? Eviter une explosion de violence n’est pas une raison suffisante. Ce qui m’a le plus choqué fut l’expression de son visage. Je connais bien ma fille. Je l’ai sentie réellement affectée par l’état de santé précaire de City Hunter. Ce qui ne pouvait signifier qu’une seule chose : elle a de l’affection pour lui. Un policier qui a de l’affection pour City Hunter ! J’ai besoin de comprendre.  

_Et si vous ne comprenez pas ? Vous le mettrez au pilori ? Je ne vous laisserais pas faire. Dois-je vous faire confiance ? Puis-je vous faire confiance ? »  

Il réfléchit un instant.  

« _Je suis un homme de parole. »  

Un nouveau silence. Kaori ne voulait pas mais elle devait gagner un peu de temps.  

« _Il n’est pas en état. Quel intérêt de le rencontrer s’il ne peut s’exprimer, si vous ne pouvez avoir d’échanges constructifs ? Cet ultimatum lancé est stupide ! Il doit être informé de votre souhait et c’est pour le moment impossible. Vous allez devoir prendre votre mal en patience !  

_Mais, cependant, bien qu’étant préfet, j’ai des comptes à rendre à la justice. Je ne peux passer ce dossier indéfiniment sous silence !  

_Et bien dîtes à votre précieuse justice que le garde du corps est toujours inconscient et que nous ne savons pas s’il va s’en tirer ! Ca fera patienter ! Et, dîtes-leur bien aussi que sans son intervention, la chanteuse serait six pieds sous terre à l’heure actuelle ! Je vous rappellerai dès que possible. En attendant, tenez-vous éloigné de l’hôpital ! Vous vous doutez bien que je le fais étroitement surveiller !  

_Vous êtes sa femme, n’est-ce pas ? »  

Le cœur de Kaori rata un battement mais ne put répondre. Le préfet l’interpréta positivement.  

« _Votre silence vaut un aveu. J’attendrai votre appel. »  

 

Et elle raccrocha sans ajouter un mot, son rythme cardiaque prêt à battre tous les records du monde. Mais elle avait su se maîtriser…  

 

Il resta un moment le téléphone en l’air, complètement épuisé par cette conversation. Elle avait beaucoup de caractère cette femme ! Et elle semblait prête à tout pour protéger l’homme. Elle n’avait pas hésité à le menacer. Mais il devait bien admettre qu’elle n’avait pas tout à fait tort. Il se sentait impatient comme un gamin devant un cornet de glace ! Mais quel intérêt de rencontrer un corps inerte allongé dans un lit d’hôpital ? Il reposa le combiné. Il n’avait pas le choix. Il attendrait qu’elle le contacte… 

 


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