Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 39 :: Ca ne sert plus à rien de lutter

Published: 02-12-07 - Last update: 02-12-07

Comments: Je vous prie très umblement de m'excuser pour ce retard. Je vous avais promis de majer régulièrement et, alors que nous arrivons à la fin de cette aventure, je n'ai su tenir mes engagements. Pas que je n'avais pas d'inspiration car je savais parfaitement comment finir cette fic mais je n'arrivais pas à écrire. Mais voilà, le dernier chapitre est là. Je sais, ça fait drôle que ce soir terminé. Enfin presque, j'ai encore un épilogue pour vous. Et ce sera vraiment tout. Alors je vous remercie de votre patience, de vos encouragements, de me suivre depuis le début de cette fic (2 ans et demie quand même !) J'espère que ce chapitre vous plaira. Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Cela faisait à présent 10 jours qu’il avait regagné l’appartement. 10 jours qu’il ne faisait pas grand chose à part se reposer. Il y avait deux jours, il avait tenté une sortie dans le sous-sol, histoire de retrouver quelques sensations, son python entre les mains. Il n’avait malheureusement pu passer le seuil de la porte !  

 

En effet, le cerbère qui lui servait de garde malade avait piqué une crise d’enfer en comprenant ses intentions ! Un cerbère prénommé Mick. C’est qu’il avait reçu des consignes très strictes de Kaori. Directives qu’il suivait à la lettre malgré la mauvaise humeur et les cris de Ryô. Rien n’y faisait, il ne voulait pas démordre de la mission que lui avait confié sa partenaire. Un vrai chien obéissant !  

 

C’était surtout que Mick savait parfaitement qu’il n’était pas état de se défendre sinon, jamais il n’aurait osé lui tenir ainsi tête. Mais pourquoi diable avait-elle demandé à Mick de le surveiller comme s’il était un enfant ? Il n’était plus un gosse ! Et il se sentait bien. Un peu faible certes, mais bien. Dans quelques semaines, ses blessures ne seraient plus qu’un lointain et mauvais souvenir.  

 

 

Il soupira. Il était quand même parvenu à négocier un peu de tranquillité pour aujourd’hui. Mick ne viendrait pas mais uniquement parce qu’il avait promis de ne pas descendre s’entraîner. Kaori avait été ferme sur ce point. Bien que leurs relations n’étaient pas au beau fixe, elle n’hésitait pas à hurler si elle estimait qu’il en faisait trop. Comme si rien ne s’était passé. Il savait pourquoi. Elle se sentait rassurée. Car elle savait… Alors elle lui avait jeté un regard suspicieux avant de quitter l’appartement pour ses dernières répétitions, lui faisant bien comprendre qu’il valait mieux pour lui qu’il se tienne tranquille. Il se félicitait de ses absences d’ailleurs. Elle partait tôt et rentrait en début de soirée, pour préparer le repas. Cela avait repoussé l’échéance de la discussion qu’ils devraient un jour avoir et qu’il s’obstinait à repousser.  

 

Kaori….  

 

Le retour avait été difficile après l’épisode Nelson. Elle avait essayé de lancer le sujet mais il s’était refermé comme une huître. Il avait été incapable d’en parler. Essentiellement pour trois raisons. Il avait montré à Kaori une facette de sa personnalité qu’elle ne connaissait pas et qu’il avait appris à contrôler avec le temps. Une facette forgée durant ces longues années passées dans la guérilla. Pleines de violence pure et de haine. Et il s’en voulait terriblement. Toute la frustration et l’exaspération qu’il ressentait avaient éclaté. Et il avait failli tuer un homme par simple jalousie. Ensuite, il lui avait ni plus ni moins dit, même de manière indirecte, qu’elle était à lui et que personne ne pourrait jamais se mettre entre eux. Si cela n’était pas un aveux d’amour, alors qu’est-ce que c’était ? Même si c’était de l’amour dans une de ses formes les plus noires. Et il ne voulait pas cela. Pas comme ça. Et puis, surtout, ce qu’elle avait dit…  

 

Il s’approcha de la fenêtre et s’y installa comme à son habitude. Il jeta un regard distrait sur les passants qu’il distinguait sans vraiment les voir.  

 

Elle lui avait dit, non, hurlé serait plus juste, qu’elle l’aimait et que rien ni personne ne pourrait jamais changer cela. C’était la seconde fois qu’elle lui avouait ouvertement l’aimer. Même si la première fois, il ne l’avait perçu que dans une semi-conscience, avant de perdre connaissance. Cette fois-ci, il avait été parfaitement conscient. Fou furieux, mais conscient. Sans ces mots, il aurait certainement tué Nelson.  

 

Elle l’aimait. Il le savait depuis longtemps mais avait toujours tenté de l’ignorer. Aujourd’hui il ne le pouvait plus car les mots avaient été dits clairement, simplement, sans retenue.  

 

Il serait si simple de laisser tomber les armes. Lui même ne comprenait pas pourquoi il s’obstinait ainsi. Il était à présent très loin de la trahison de Kaori. Est-ce que ça servait encore à quelque chose de se retrancher derrière cela ? Car il était plus qu’évident qu’elle faisait définitivement partie de son univers. Elle le lui avait d’ailleurs dit ce jour-là : « rien ni personne ne nous séparera ». Elle supportait tout depuis des années. Elle avait résisté là où tant d’autres auraient abandonné depuis longtemps. Jamais il ne parviendrait à lui rendre une vie normale car elle ne voulait pas de vie normale. Elle voulait cette vie qu’elle partageait avec lui.  

 

Il soupira à nouveau.  

 

Bientôt il devrait prendre ses responsabilités. Dans deux semaines aurait lieu le dernier concert qui mettrait un terme définitif à la carrière de « Mystère ». Il n’y aurait plus de protection entre Kaori et lui. Un réel changement se profilait ce qui lui faisait peur.  

 

Comment changer dix ans d’habitude ? De non-dits ? De mensonges aussi ? Une vrai galère.  

 

Il tourna un peu la tête pour s’informer de l’heure : 18h41. Encore 20 minutes et elle serait de retour. Il redoutait chaque soir son retour tout en s’impatientant de la voir revenir. Il en avait assez de toutes ces contradictions…  

 

 

Elle soupira et posa sa tête contre son volant dans l’espoir de se détendre un peu de cette horrible journée. Elle s’était disputée avec Curtis. Il est vrai qu’elle l’évitait soigneusement depuis l’incident de l’hôpital qui avait laissé des marques sur le cou de son agent. Même après presque deux semaines, on pouvait encore distinguer les zébrures rouges sur sa peau. Ryô n’avait vraiment pas fait semblant…  

 

Aujourd’hui elle avait dû faire face à l’homme. Elle s’était excusée pour son partenaire. Mais Curtis n’avait bien sûr pas accepté, exigeant presque que Ryô s’excuse lui-même. Tout en sachant que ce n’était absolument pas envisageable. Une fois de plus, il avait cru pouvoir réussir sa manœuvre sur elle, s’imaginant que seul Ryô était dangereux. Elle avait remis les pendules à l’heure une seconde fois. Une partie de la conversation lui revint en mémoire.  

 

Flash back, quelques heures plus tôt  

 

« _Je ne vois pas pourquoi ce serait à toi de t’excuser pour lui ! Qu’il prenne ses responsabilités ! Je ne te comprends pas Kaori ! Comment peux-tu rester avec un homme tel que lui ! Ouvre enfin les yeux ! Et comment peut-il exiger de toi que tu abandonnes ta carrière pour une telle existence ! Il ne t’apportera jamais rien de bon !  

_Ah oui ? Contrairement à toi ? C’est cela que tu essaies de me dire ? La réaction de Ryô a été définie par la jalousie ! Parce qu’il a de suite compris ce que moi je n’avais pas remarqué ! Je parle des sentiments que tu me portes. Je suis navrée Curtis, mais je n’avais pas du tout réalisé que je te plaisais. Parce que pour moi, il n’y a jamais eu qu’un seul homme ! Et peu importe que tu ne le comprennes pas ou ne l’acceptes pas ! Je n’ai pas besoin de ton autorisation ni même de ta bénédiction ! Et je ne veux plus que tu me parles comme si j’étais une idiote tellement amoureuse qu’elle ne voit pas le vrai visage de l’homme qu’elle aime ! Je sais mieux que quiconque qui est Ryô ! Je le connais même mieux qu’il ne se connaît lui-même ! Et tu as tendance à oublier que je fais partie de son monde ! Tu es là devant moi à me lancer de beaux principes sans craintes alors que je peux être très dangereuse ! Je suis une femme du milieu ! Veux-tu connaître ma spécialité ? Ou plutôt mes spécialités ? Les armes lourdes et les explosifs ! Alors, je vais te le dire une dernière fois. Ne m’oblige pas à me répéter ! Je ne sacrifie rien ! Le sacrifice aurait été de le quitter, lui, pour ça, fit-elle d’un geste de la main qui désignait la scène. Je ne nie pas que je m’envole sur scène. Mais Ryô me fais ressentir bien plus encore. Je ne serais rien sans lui ! Et il ne serait rien sans moi ! Il en a d’ailleurs parfaitement conscience même s’il le dément ! Alors maintenant, je ne veux plus avoir ce genre de discussion avec toi ! Ma décision est prise ! Et n’espère pas trouver un subterfuge pour me forcer la main ! Après ce concert et la fin de l’enregistrement de l’album, j’arrête la chanson ! Suis-je assez claire ? »  

 

Curtis avait pâli. Il avait promis à la maison de production de trouver une solution mais il lui apparaissait clairement qu’il n’y arriverait pas. Elle avait une volonté de fer. Et pour la première fois depuis qu’il la connaissait, il eut peur d’elle. Des armes lourdes et des explosifs… C’est vrai qu’il n’assimilait pas qu’une jeune femme si belle et qui semblait si douce puisse appartenir à un tel milieu. Et pourtant, il devait bien se rendre à l’évidence.  

 

C’était la fin.  

 

Elle soupira et se radoucit.  

 

« _Ecoute Curtis, je suis consciente que tu penses, d’une certaine manière, à mon bien être. Et je te serais éternellement reconnaissante de tout ce que tu as fait pour moi, de ce que tu m’as fait vivre. Jamais je n’oublierai ces précieux moments passés en ta compagnie, avec l’équipe, avec le public. Mais je suis la seule à pouvoir juger de ce qui est bon ou mauvais pour moi. Et je suis aussi profondément désolée des sentiments que tu me portes car je ne pourrais jamais y répondre. Et que je sais que ça fait mal d’espérer quelque chose qui ne viendra jamais. Mais je te demande de te mettre quelques instants à ma place. Excuse-moi à présent, je dois encore voir pas mal de choses avec l’équipe pour le spectacle. »  

 

Laissant seul Curtis avec sa peine, elle rejoignit les musiciens…  

 

Fin du flash back  

 

Voilà comment elle avait définitivement clos le sujet. Le malaise entre Curtis et elle était toujours présent et elle regrettait que ça se termine ainsi. Elle aurait souhaité quitter le show-biz dans un sentiment de sérénité. Ce qui n’arriverait probablement pas. D’autant que ça lui déchirait le cœur de cesser sa carrière. Ce n’était pas tant le spectacle qu’elle aimait mais le contact avec le public, cette sensation d’être quelqu’un d’autre, de pouvoir oublier durant quelques heures qu’elle était Kaori Makimura, partenaire de City Hunter, sujette aux kidnappings à répétition, témoin de crimes innommables et qui avait vu trop de sang couler. La chanson c’était sa petite bouffée d’oxygène. Elle lui avait permis de comprendre qu’elle n’était pas aussi laide que le prétendait Ryô, que son physique (bien que grimée en rousse) était apprécié. Mais surtout, la musique lui avait permis de combattre cette timidité maladive qui était la sienne. Elle allait perdre beaucoup. Mais elle y gagnerait encore plus. Car à présent, elle avait parfaitement conscience des sentiments de Ryô à son égard.  

 

Elle se redressa et son visage s’assombrit.  

 

Oui, elle savait. Mais il restait désespérément fermé. Pas moyen de discuter avec lui. Pourtant, depuis son altercation avec Curtis, les choses étaient claires. Elle lui avait ouvertement dit qu’elle l’aimait et lui aussi même s’il s’adressait à Curtis. Elle avait gagné ce si long combat qu’elle menait depuis dix ans. Mais il refusait de l’admettre encore et toujours. Pourquoi ? Par peur ? Ils n’en étaient plus là depuis longtemps. La mince frontière qui les séparait avait été franchie. C’était à n’y rien comprendre.  

 

Elle soupira. Elle venait de passer une journée monstrueuse et elle allait devoir rentrer chez elle dans une atmosphère également lourde et pleine de sous-entendus. Ca ne pouvait plus durer. Peu importe qu’il ne veuille pas parler, elle, elle dirait tout ce qu’elle avait sur le cœur. Tant pis s’il se contentait d’écouter sans répondre ni réagir. Ca la soulagerait. Du moins, elle l’espérait…  

 

Kaori mit le contact et s’engouffra dans la circulation tokyoïte…  

 

 

Ryô n’avait pas bougé de son poste d’observation. C’est ainsi qu’il vit la civic entrer dans le garage. Son estomac se serra. Elle était enfin de retour. Il ne savait plus trop comment se comporter avec elle. Ca en devenait ridicule. Il perçut la porte s’ouvrir puis se refermer. Il se fit violence pour ne pas se retourner et lui faire face et lui indiquer par cette réaction qu’il guettait son arrivée. Sa douce voix s’éleva alors.  

 

«_Tu es là ? Tu as passé une bonne journée ? J’espère que tu as tenu ta promesse, Ryô. Tu es resté tranquille, n’est-ce pas ? »  

 

Cette phrase l’agaça. Il se retourna donc et posa sur elle un regard fermé.  

 

« _Cesse de me materner ! Je ne suis pas un gamin !  

_La question n’est pas là ! Tu as besoin de repos.  

_Je vais bien Kaori ! Arrête un peu de me couver. Je sais bien que je ne suis pas encore tout à fait remis ! Tu t’obstines mais ce n’est pas parce que je vais me faire quelques cibles que ça va me fatiguer ! C’est toi qui me fatigues à épier mes moindres faits et gestes ! Au passage, je ne veux plus de Mick à la maison ! Il me rend dingue ! Plus dingue que toi encore ! S’il a le malheur de se repointer ici pour me surveiller, je le dégomme !  

_Il ne te surveille pas ! Il te tient juste compagnie quand je ne suis pas là. Comme tu ne peux pas trop bouger de l’appartement, je ne voulais pas que tu t’ennuies donc, je lui ai demander de rester avec toi.  

_Ne me prend pas pour un imbécile, veux-tu ! Il joue au Cerbère et je n’en peux plus ! Alors tu vas rappeler ton chien de garde ! C’est bien clair ? »  

 

Ils s’affrontèrent du regard. Mais, étrangement, Kaori eut envie de rire. Elle savait bien qu’il finirait par s’insurger contre la présence de son acolyte. Il avait quand même tenu pas mal de jours avant de manifester son mécontentement. Décidément, elle le connaissait par cœur. Tout comme il la connaissait aussi. Un sourire se dessina sur ses lèvres ce qui fit lever un sourcil interrogateur à l’homme.  

« _Pourquoi souris-tu ?  

_Tu me connais bien à ce que je vois. Trop bien peut-être même. Je suis transparente sous tes yeux. Mais sache que je te connais tout aussi bien. Je lis en toi comme dans un livre. Je me demandais juste combien de temps il te faudrait pour réagir à la présence de Mick. J’aurais dû parier avec Kazue, j’aurais gagné ! »  

 

Il se figea de stupeur. Voilà qu’elle se mettait à tenir des paris avec la femme de son jumeau ! Où allait le monde ?! Elle prenait ses manières. Il l’avait décidément contaminée ! Mais une partie de sa phrase lui sauta à la gorge.  

 

Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert ? Non, elle se trompait. Elle ne le connaissait pas vraiment. Ses côtés les plus sombres, ce qu’il avait vraiment dans le cœur, elle ne pouvait pas savoir.  

 

« _Tu as tort Kaori. Tu penses me connaître mais tu ne sais rien, dit-il la voix rauque, le ton sombre. »  

 

Elle se figea de stupeur et planta son regard dans le sien. Au bout de quelques secondes, elle sourit à nouveau.  

 

« _C’est toi qui as tort Ryô. Je te connais bien mieux que tu ne sembles le penser. Ne te l’ai-je pas suffisamment prouvé ? Que va t-il falloir que je fasse Ryô pour que tu acceptes enfin cette évidence ? Nos vies sont liées à jamais. Tu ne pourras jamais rien y changé. Quand l’admettras-tu enfin ? Vais-je devoir me mettre à genoux pour pourvoir espérer avoir cette discussion avec toi ? Je n’irais pas jusque-là. Tu ne veux pas parler. Soit. Alors c’est moi qui parlerai. Tu n’auras qu’à écouter. J’en ai assez Ryô. Ca ne rime plus à rien de nier. Tu sais et je sais que le combat est terminé. Tu résistes simplement par habitude car tu ne veux pas perdre. Quand comprendras-tu qu’il n’y a pas de perdant dans cette histoire ? Nous sommes tous les deux gagnants sur toute la ligne. Je t’aime et tu m’aimes aussi. C’est ainsi. T’insurger n’y changera strictement rien. Je veux bien te laisser encore un peu de temps mais je ne patienterai pas éternellement. J’estime avoir suffisamment attendu, n’es-tu pas d’accord ? Bien, maintenant que les choses sont claires, je vais préparer le dîner. »  

 

Il la vit partir vers la cuisine sans réagir. Son corps s’était fait aussi lourd que du plomb. Mais où était donc passée sa Kaori, celle qui était toute timide, qui n’osait pas dire ouvertement ses pensées, qui venait de lui dire en le regardant droit dans les yeux qu’elle l’aimait ?… Ses si beaux yeux si brillants qui lui démontraient bien plus que n’importe quels mots ce qu’elle ressentait pour lui…  

 

C’est dans un état second qu’il prit place à la table, face à elle, pour manger. Il se sentait incapable de lui parler, de la regarder. Perdu. Il était totalement perdu. Kaori brisa le silence.  

 

« _Le concert est dans deux semaines. Je voudrais que tu viennes. J’ai invité tout le monde. Je vous ai réservés de très bonnes places. Quand je pense à mes fans qui ne se doutent pas que ce sera pour eux la dernière occasion de me voir… Ca va leur faire un choc quand ils apprendront dans la presse la semaine suivant le concert qu’il s’agissait d’un spectacle d’adieu… Tu viendras ? »  

 

Il redressa la tête pour l’observer. Pour lui aussi se serait la dernière fois qu’il verrait cette déesse de la musique chanter. Il n’avait pas oublier les sensations qui s’étaient emparées de lui lorsqu’il l’avait découverte pour la première fois à la télévision.  

 

« _Oui, je viendrai. »  

 

Un sourire franc et reconnaissant illumina son doux visage.  

 

« _Merci. Ah oui, et aussi, la presse annoncera mon départ de la scène deux ou trois jours après le concert.  

_Très bien.»  

 

Il n’ajouta rien de plus et replongea son nez dans son assiette ce qui l’empêcha de voir cet éclat de tristesse profonde envahir ses prunelles…  

 

 

Le jour du concert  

 

Jusque maintenant tout se passait plutôt bien. Les fans étaient ravis et ne se doutaient absolument pas de ce qui se tramait. Curtis lui avait conseillé de ne rien dire de son prochain départ de la scène, pour éviter les émeutes mais aussi pour que son public s’éclate sans penser que c’était en fait la fin. Elle avait bien fait de suivre son conseil. Toute la bande avait été placé près de scène et elle pouvait voir tous ses amis prendre du réel plaisir à cette soirée. Contrairement à Ryô, personne ne lui en avait voulu de son attitude. Elle avait du talent et bien raison de l’exploiter. D’ailleurs, sur ce point, ils désapprouvaient tous sa décision de stopper là sa carrière. Ils en voulaient même à Ryô d’être l’investigateur de cette décision. Il n’avait bien sûr pas relevé l’attaque. Il était froid et distant avec tout le monde depuis. Elle avait appris pour sa soirée beuverie au Cat’s. Il avait du mal à regarder Miki et Falcon dans les yeux depuis. Bah, ça finirait bien par lui passer. Pour l’heure, elle allait à nouveau entrer en scène. Plus que deux chansons et c’était terminé. Elle avait soigneusement choisi ces deux dernières chansons. Avec l’avant-dernière, elle espérait que son idiot de partenaire comprendrait enfin. Et la dernière était un adieu à son public. Elle avait joué sur le double sens pour qu’il ne se doute pas que c’était la fin. Elle souhaitait seulement être assez forte pour chanter sans rien laisser paraître.  

 

«_Mystère ! C’est à toi ! Entre en scène ! »  

 

Elle obéit. Et entra sur scène avec enthousiasme.  

 

« _Alors les amis ? Ca va toujours ?  

_Ouiiiiiiiiiiiii !  

_Vous tenez toujours le coup ?  

_Ouiiiiiiiiiiiii !  

_Vous en voulez encore ?  

_Ouiiiiiii ! Mystère ! Mystère ! Mystère !  

_Ok ! Alors on va un peu changer de registre ! De la douceur, ça vous dit ?  

_Ouiiiiiii !  

_Bien, alors il faut que vous sachiez que j’ai écrit cette chanson pour une personne en particulier qui se reconnaîtra sans doute. Elle fera partie du prochain album. Son titre est « Lis dans mes pensées ». Musique ! »  

 

La musique s’éleva et, au bord de la scène, un groupe d’amis se demandait à qui faisait référence Kaori….  

 

 

On ne m’a pas appris à aimer  

Tout ce que je suis j’ai du l’inventer  

On ne m’a pas permis de pleurer  

Tout ce que je vis me fais vaciller  

On m’a juste laissé le cœur mort  

A trop l’oublier sans aucun effort  

 

Refrain : Lis, lis dans mes pensées  

Et viens, viens me chercher  

Je ne saurais pas faire le premier pas  

Lis, lis entre les lignes  

N’attend, n’attend pas un signe  

Je ne saurais pas  

J’ai trop peur de moi  

 

On m’a tant abîmer mise en pièce  

J’ai désespéré que l’amour renaisse  

On m’a tellement privé d’oxygène  

Que pas un baiser n’adoucit ma peine  

Mais quand je sens tes yeux ta présence  

Je rêve que les cieux m’accordent une chance  

 

Refrain  

 

Lis, lis dans mon passé  

Et viens, viens me sauver  

Tout au fond de moi  

J’ai  

J’ai la place pour toi  

Pour toi  

Pour toi  

 

Lis dans mes pensées, Julie Zénatti  

 

Le public s’exclama, s’esclaffa, totalement inconscient de l’attitude statufiée de quelques personnes installées dans les premiers rangs. Cette chanson avait frappé les esprits sans la moindre ambiguïté. Tous avaient parfaitement compris qui en était le sujet : Ryô. Ce dernier avait senti son cœur s’emballer puis s’arrêter de battre. Et les mots qu’elle avait prononcés quelques jours plus tôt, qu’elle le connaissait parfaitement bien alors qu’il lui avait certifié le contraire. Elle avait raison. Il avait peur. Il n’avait pas vraiment besoin d’être sauvé car cela, elle l’avait déjà fait même si c’était inconscient chez elle. Sans sa présence dans sa vie, il y avait longtemps que Ryô Saeba aurait rejoint Makimura…  

 

Voilà. Pourvu que son texte soit parvenu à faire tomber ses dernières défenses. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à dire adieu à son public. Son cœur se serra douloureusement. Mais elle n’avait pas le choix. Elle inspira pour prendre courage.  

 

« _Et bien, mon cher public, nous voilà arriver à la fin de ce concert.  

_Nooooooooooooooon !!!  

_Et si ! Toutes les bonne choses ont une fin ! Mais je vous ai préparé une petite surprise. Cette dernière chanson, je vous la dédie. Elle est pour vous, pour vous remercier d’être là, de me soutenir, d’apprécier ma musique. Sans vous, je n’existerais pas. Un artiste n’est rien sans son public. C’est vous qui me faites vivre. Alors, recevez ces mots comme un élan de mon cœur. »  

 

I can’t pretend  

Not to love the things you do or say  

I didn’t wanna fall again  

I didn’t wanna let you in  

 

You look my way  

Without a word I seem to understand  

You you can take my breath away  

And in your arms I not afraid  

 

There a million stars out tonight  

A million reasons to look in your eyes  

So before I go  

I just want you to know  

 

Refrain : Forever in my heart  

Forever you will stay  

Forever I’ll be thankful  

Because you make me feel this way  

Forever in my dreams  

Forever you will be  

Forever I will love you  

Cause you’re the only one who can set my spirit free  

 

Only time will reveal  

If we’ll be together once again  

We must always believe  

Believe that what we feel is real  

 

There a million stars out tonight  

A million reasons to look in your eyes  

So before I go  

I really want you to know  

 

Refrain  

 

You’re the only one  

Only one  

 

Refrain  

 

You’re the only one who can set my spirit free  

 

Forever in my heart, Kirsten Steinhauer (ce morceau fait partie de la BO de City Hunter  

 

Le public se leva, hurla, cria sa joie et son approbation. Le bonheur total. Mystère, resplendissante sur scène parmi ses danseurs, choristes et musiciens semblait parfaitement dans son élément. Elle s’avança près de la scène et abaissa son regard afin d’accrocher les yeux du public face à elle. Ryô pouvait voir à quel point elle était émue mais également qu’elle luttait contre les larmes. Elle souriait dans une attitude qui paraissait décontractée alors qu’il n’en était rien.  

 

« _Je vous remercie beaucoup cher public ! Il est temps de nous quitter.  

_Une autre ! Une autre ! Une autre !  

_Ah j’aimerais bien mais je viens de vous chanter tout mon répertoire ! Merci pour votre accueil et votre participation chaleureuse à ce spectacle. »  

 

Elle leur envoya quelques baisers de la main et se retourna. Assez vite pour que son cher public ne remarque pas cette larme s’échapper et glisser sur sa joue mais pas suffisamment pour qu’elle n’échappe à l’œil affûté de Ryô. Ce fut comme un coup de poing dans son estomac. Elle avait certifié à Curtis qu’elle ne sacrifiait rien mais elle avait menti. Les paroles de cette chanson en était la preuve. Il comprit alors ce que représentait la chanson pour elle : un moyen de s’échapper de leur univers trop violent, d’oublier quelques heures qui elle était vraiment. Et il allait la priver de cela. Au nom de quoi ?… Sans rien dire, il se leva et quitta la salle de spectacle sous les regards médusés de ses amis qui le laissèrent néanmoins partir. Tous savaient qu’il devait digérer les paroles de l’avant-dernière chanson mais aussi cette larme qu’ils avaient tous vue briller…  

 

A peine fut-elle hors de vue que de longues larmes silencieuses baignèrent son visage. Elle se précipita dans sa loge et s’effondra sur sa table de maquillage. Mon Dieu comme c’était difficile. Elle perçut la porte s’ouvrir puis se refermer. Et une main sur sa tête.  

 

« _Kaori…  

_Je t’en prie Curtis, ne rend pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. Ma décision est prise, hoqueta t-elle. »  

 

Il ravala donc ses mots tout en maudissant Saeba. Mais il avait perdu…  

 

 

Elle s’étonna de trouver l’appartement plongé dans le noir. Il était certes tard mais elle se serait attendu à ce que Ryô l’attende. Mais elle avait perdu du temps à se démaquiller, quitter ses vêtements et sa perruque. Tant pis, elle lui parlerait demain. Elle s’apprêtait à monter l’escalier lorsqu’elle remarqua la silhouette assise dans le sofa qui lui tournait le dos. Elle s’immobilisa. Pourquoi n’avait-il pas manifesté sa présence ? Elle amorça un pas lorsque la voix de l’homme s’éleva calmement, presque un murmure. Elle arrêta donc son geste pour l’écouter.  

 

« J’ai entendu ce que tu as dit. Tu avais raison : tu me connais bien. Ce que tu ignores par contre, c’est qu’il y a déjà longtemps que tu m’as sauvé de moi-même. Si tu n’étais pas entrée dans ma vie, je pense qu’il y a longtemps que j’aurais rejoint ton frère. Il est vrai aussi que je lutte depuis des années contre un moulin à vent. C’est toi ce moulin à vent. C’était perdu d’avance et je l’ai toujours su. Je n’ai été qu’un fieffé imbécile. J’aurais pû nous éviter à tous les deux tant de peines. Mais je n’arrivais pas à franchir cette ligne. Surtout parce que je ne savais pas quoi faire de ça. Tous ces sentiments qui se bousculaient en moi quand tu étais là. Qui me faisaient me sentir faible, vulnérable. Et plus on s’en prenait à toi, plus je me sentais faible car je savais très bien que je n’existerais plus sans toi. J’étais chamboulé, irrationnel que j’ai fini par croire qu’en refoulant tout, ça arrangerait les choses. Mais c’est le contraire qui s’est produit. Avoir découvert la vérité sur Mystère n’a été que le déclencheur. Un jour ou l’autre, ça devait se produire. Un événement qui mette le feu aux poudres. A tout garder au fond de soi, à tout emmagasiner, il fallait bien que ça pète. Ce fut l’excuse. La vérité c’est que je suis fou de toi et que je ne sais pas quoi faire de tous ces sentiments Kaori. La vie que j’ai eu en est pour beaucoup mais pas seulement. Je l’ai abandonnée depuis longtemps. J’ai rencontré des gens qui m’ont apporté ce qui m’a tant manqué. Toi surtout. Tu m’as donné plus que tu n’as reçu de ma part. Pourtant tu es restée. »  

 

De nouvelles larmes coulèrent le long de ses joues. Des larmes de joie. Enfin… Elle le vit se lever à ces derniers mots, le dos raide, les bras le long du corps. Il se retourna, lui faisant face. Elle ne le distinguait pas bien à cause de l’obscurité de la pièce mais elle connaissait son visage et ses expressions par cœur alors elle pouvait imaginer sans mal ses traits. Il contourna le canapé et la rejoignit en quelques enjambées.  

 

« Mes sentiments compliquent tout pourtant j’en ai assez. Je voudrais que tout devienne simple Kaori. J’en ai marre de me battre contre moi-même. Je t’aime mon sugar boy. Je t’aime. »  

 

Et sans lui laisser le temps de réagir, il la saisit par les épaules, l’attira à lui et écrasa sa bouche sur la sienne. Surprise par ce soudain assaut, Kaori ne réagit pas immédiatement. Puis réalisant ce qui se passait, elle passa les bras autour de son cou et répondit fiévreusement à son baiser. Baiser qui devenait de plus en plus passionné, charnel, indécent. Les mains masculines commencèrent à la parcourir. Elle attendait depuis si longtemps qu’elle s’embrasa de suite. Elle en voulait plus, elle le voulait tout entier, nu contre elle, en elle. Sans hésitation, elle lui susurra entre deux baisers :  

 

« Viens. J’ai envie de toi, mon amour. Fais-moi l’amour Ryô. »  

 

Il voulut la soulever dans ses bras mais elle l’en empêcha.  

 

« Non, tu n’es pas suffisamment remis pour me porter. Mais tu dois l’être assez pour m’aimer non ?  

_Rien ne m’en empêchera… »  

 

Ils s’effondrèrent bientôt sur le lit de la jeune femme. Ils allaient rattraper le temps perdu de la plus belle manière qui soit…  

 


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