Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

» Write a review

 

RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

Tricks & Tips

How can I change my username?

 

I do not allow people to change their username on their own yet. Maybe later. So if you want to change your username, contact me and give me your old and new username with your password for authentification.

 

 

   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 35 :: Convaincra ou convaincra pas ?

Published: 01-09-07 - Last update: 01-09-07

Comments: Coucou tout le monde ! Alors avant tout, merci de vous encouragements et de m'avoir certifiée que je me débrouille (en fin de compte ! qui l'eut cru ?) pas trop mal avec l'humour ! Bon, alors ce chapitre est plus sérieux. Car, oui, enfin, voilà ! LA RENCONTRE !! Alors, que va t-il se passer avec papa préfet ? Va t-il rameuter tout un bataillon de policiers prêt à pourfendre l'air, le ciel, la terre et la mer pour jeter en prison notre pauvre petit Ryô tout mal foutu dans sa chambre d'hôpital ? Ou se laisser convaincre du bien fondé et de la nécessité de laisser City Hunter libre comme l'air ? Pour le savoir, c'est bien simple : lisez ! Je vous fais de gros gros poutoux pour suivre cette fic ! Merci de votre fidélité. Kiss

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Sa femme le regardait, intriguée. Cela faisait le cinquième morceau de sucre qu’il mettait dans son café qu’il touillait distraitement. Bientôt un sixième morceau rejoignit les précédents. Elle mangeait tranquillement ses toasts tout en respectant son silence. S’il ne parlait pas, c’est que quelque chose le tracassait. Elle donnerait bien sûr cher pour savoir mais, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il prendrait mal l’interrogatoire. Aussi attendait-elle avec impatience qu’il porte sa tasse à ses lèvres pour découvrir le goût imbuvable du café trop sucré ! Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres. C’était mesquin de ne pas le prévenir mais bon…  

 

Il se sentait nerveux. Il en avait pourtant vu d’autre et il se targuait d’avoir un self contrôle à toute épreuve mais là, c’était une autre affaire. Un gros morceau. Très gros morceau. Le plus gros de toute sa carrière. Mais il y avait tellement d’enjeux. Sa fille… Elle l’avait presque supplié de lui accorder une chance de lui prouver qu’il ne fallait pas ennuyer City Hunter. Et dans un certain sens, elle avait raison. Il tenait la ville entre ses mains. Enfin, façon de parler. Mais il était un criminel. Sa place était en prison. Mais s’il décidait de l’arrêter, Saeko démissionnerait. Et ce serait un vrai gâchis. Mais laisser cet homme en liberté allait contre ses principes. Il était torturé. Quelle que soit la décision qu’il prendrait, il y perdrait quelque chose : sa fille, la paix relative au sein des clans mafieux de la ville ou son estime de soi s’il balayait tous ses principes. Quelle était la bonne solution ? Y en avait-il une ? Il aurait préféré ne jamais savoir, ne jamais comprendre. Continuer de penser que sa fille avait son réseau d’informateur comme lui du temps où il travaillait dans la rue sans se douter que c’était pire que cela.  

 

Il soupira et avala une gorgée de café. Qu’il recracha tout aussi vite dans sa tasse (ndt : beurk ! Pas sortable le papounet !). Un rire fusa et il fusilla sa femme du regard.  

« _Ah mon chéri, si tu voyais ta tête ! C’est trop drôle !  

_Tu trouves ?  

_Oh oui ! Tu as mis sept morceaux de sucre dans ton café ! Mais tu semblais si absorbé par tes pensées que je n’ai pas osé te déranger ! Je te connais, tu m’aurais encore crié dessus. »  

Un autre soupir marqua son exaspération ce qui fit rire davantage son épouse. Bien malgré lui, il ne put s’empêcher de l’admirer. Et ce rire lui fit du bien. Sa femme était toujours une très belle femme malgré l’âge qui avançait. Saeko était le portrait de sa mère. A part que sa fille était bien plus aguicheuse que sa mère ! Elle savait se servir de ses atouts pour arriver à ses fins. Mais elles étaient toutes deux des femmes fortes.  

« _C’est cela, moque-toi !  

_Si tu m’expliquais plutôt ce qui te tracasse ?  

_J’ai un rendez-vous de la plus haute importance cet après-midi, et j’appréhende. Beaucoup de chose dépendent de cet entretien.  

_Tu appréhendes ? Toi ? Et bien, c’est que ça doit effectivement être important ! Tu m’en dis plus ?  

_Je le voudrais bien ma chérie, mais je ne peux pas. Pas cette fois. Mais qui sait, plus tard peut-être, quand j’en saurais plus.  

_Très bien, comme tu veux. Mais je suis là si tu as besoin de moi.  

_Je le sais bien. »  

Il se leva, déposa un chaste baiser sur la bouche de Madame Nogami (ndt : tout le monde l’a reconnue quand même, non ? lol), fit le tour de la table, jeta son café dans l’évier et s’en resservit un autre qu’il prit grand soin de ne pas rendre imbuvable…  

La nervosité était à son comble. Hier soir, elle avait appelé Sayuri pour la tenir informée des derniers évènements. Inutile de préciser qu’elle n’avait vraiment pas apprécié ce qu’elle avait entendu. Comment pouvaient-ils tous envisager de rencontrer le préfet de la police de Tokyo sachant parfaitement qu’ils étaient tous considérés comme des criminels de la pire espèce par ce dernier ? Mais elle comprenait aussi qu’ils n’avaient pas beaucoup de choix : accepter ou peut-être devoir fuir. Et bien sûr, pour eux, la seconde solution est inenvisageable. Ils ne quitteraient jamais ce qu’ils avaient eu tant de mal à forger. Mais elle ne pouvait s’empêcher de trembler de peur pour sa petite sœur. Qu’allait-il encore lui arriver à cause de cet homme ? Elle avait appris à connaître Ryô. Elle avait su voir pratiquement au premier coup d’œil qu’il aimait Kaori mais… Mais Kaori avait fait son choix : c’était lui et cette vie-là qu’elle désirait. Jusqu’au bout, en dépit de tout… Il ne lui restait plus qu’à prier pour sa sœur, pour Ryô, pour leurs amis…  

 

Et là, Kaori sentit ses forces l’abandonner. Où tout cela allait-il les mener ? Bien qu’elle se soit montrée forte lorsqu’elle avait appelé le père de Saeko, elle était loin de l’être en vérité. Elle avait gagné beaucoup dans sa confiance en elle depuis qu’elle faisait de la scène et depuis qu’elle savait que Ryô avait des sentiments pour elle mais elle ne pourrait jamais totalement changer sa nature profonde.  

Elle se rembrunit. L’aimait-il encore ? Il ne voulait pas aborder le sujet. Certes ils avaient d’autres chats à fouetter pour le moment mais plus ils tarderaient à en parler et plus ça serait difficile. Et connaissant Ryô, elle craignait que ce soit son but : faire l’autruche et laisser à nouveau les non-dits s’installer. Elle soupira. S’il fallait croire en Dieu, c’était maintenant où jamais…  

 

 

Il avait enfin eu le droit de se lever pour prendre une douche rapide. Sa plaie ne supporterait pas une trop longue exposition à l’eau. Il avait donc fait vite, surtout pour se rafraîchir. Pas qu’il n’appréciait pas de se faire laver par les aides-soignantes (petite grimace lubrique passant sur son visage lol) mais il n’avait pas du tout la tête au batifolage. Il ne savait toujours pas trop où il en était. Kaori s’occupait à merveille de lui comme elle l’avait toujours fait mais, il se sentait mal à l’aise en sa présence désormais. Elle savait. Et lui ne savait pas quoi faire de ce fait. Elle avait essayé de lui en parler mais il s’était aussitôt fermé comme une huître, la douleur de sa trahison refaisant surface comme un raz de marée. Et il avait assez à faire avec sa douleur physique pour le moment. Il fallait qu’il se remette de ses blessures.  

 

Et puis maintenant, il y avait cet autre problème qui venait se dresser. Saeko était venue lui relater les évènements. Et lui avait appris avec un sourire moqueur que, oui, Falcon avait filmer la scène. Bien sûr, son père ne pouvait pas, pour le moment, comprendre la portée de ce dont il avait été témoin mais c’était le but : le surprendre. Mais il avait eu un rire désabusé et avait demandé à Saeko :  

« Et s’il pense que tu t’es moqué de lui ? Qu’il prend cela pour une mise en scène grotesque ? »  

Elle avait simplement répondu :  

« Ne t’en fait pas ainsi, je connais mon père, je sais déjà ce qu’il me dira après l’entretien. Et je saurais parfaitement quoi lui répondre. Fais-moi confiance. »  

Alors elle avait pensé à tout ? Ca ne l’étonnait pas. Mais alors vraiment pas….  

 

La matinée se passa donc dans les différents foyers dans un calme plutôt pesant même si chacun le cachait à merveille. Ils avaient bien trop l’habitude des situations difficiles pour se laisser envahir par l’appréhension ou la peur. Ca ne menait à rien. Seule Reika ruminait dans son coin car Saeko avait catégoriquement refusé qu’elle se mêle à ça. Si jamais ça ne tournait pas en leur faveur, elle ne voulait pas que sa petite sœur soit prise au milieu des feux. Si elle pouvait être épargnée, ce serait toujours cela de prix. Et aussi pourrait-elle les aider s’il fallait agir vite. Et bien que cela lui en ait coûté, elle avait dû admettre que sa sœur avait raison, qu’elle devait rester dans l’ombre, un peu comme le dernier joker que l’on sort de son jeu de cartes…  

 

 

Kaori était auprès de Ryô depuis déjà 30 minutes lorsque le reste de la bande arriva. Il ne restait plus que quelques minutes avant que Saeko ne franchisse la porte accompagnée de son père. Elle avait les mains moites et son cœur battait vite. Elle jeta un regard sur Ryô qui, comme toujours, était d’un calme olympien. Comment faisait-il pour rester ainsi de marbre ? Où tirait-il son sang froid ? D’ailleurs, elle devait bien admettre que tous leurs amis semblaient également très calme. C’était incompréhensible ! Sentant son inquiétude, Ryô tenta de la rassurer.  

« _Ne t’en fait pas, tout se passera bien. Ce ne sera qu’une formalité.  

_Ryô a raison, Darling, ajouta Mick.  

_Je me demande comment vous faites pour être aussi confiants !  

_L’habitude, renchérit Falcon. »  

C’est à ce moment que trois petits coups retentirent contre la porte qui s’ouvrit lentement.  

 

Il était nerveux. Pourtant, il en avait vu d’autre ! Mais, là, c’était quand même un peu différent : il serait probablement le seul policier de cette terre à rencontrer le fameux City Hunter, le nettoyeur dont la réputation n’était plus à faire. Hormis sa fille bien sûr. Il ne savait toujours pas quelle attitude aborder. Il rêvait de mettre cet homme en prison depuis des années tout en sachant que sans lui, l’équilibre serait rompu. Mais il n’en restait pas moins un assassin. Il avait abattu un grand nombre de personnes. Même si elles étaient toutes des criminelles. Il inspira pour se donner courage tout en suivant sa fille dans les couloirs de l’hôpital. Puis enfin, elle s’arrêta devant un chambre. Elle frappa puis entra. Il la suivit tout en portant son attention sur le lit qui lui faisait face. Il fit quelques pas puis s’arrêta au milieu de la chambre.  

 

Et son regard se posa sur l’homme à demi-assis dans son lit, la couverture jusqu'à la taille et une veste de pyjama blanche sur le dos. Il occulta tout ce qu’il y avait autour tant il était concentré. Il ne voyait que LUI. Son visage calme et inexpressif, ses yeux sombres qui ne laissaient rien transparaître, cette maîtrise de soi. Il n’avait jamais rencontré un personnage possédant autant de charisme alors que la pâleur de ses traits démontrait qu’il avait passé des jours difficiles. Il emplissait la chambre à lui tout seul alors que plusieurs autres personnes étaient également présentes. Il les sentait bien mais il était trop fixé sur City Hunter pour se rendre réellement compte de ce qui se passait autour de lui. Ce fut la voix de sa fille qui le tira de sa contemplation.  

« _Et bien nous y sommes. Laisse-moi te présenter Ryô que tu connais mieux sous le code de City Hunter. »  

Son esprit s’ouvrit enfin à son environnement. Il remarqua alors la présence d’une jeune femme sur une chaise près du lit. Probablement sa femme, celle-la même qu’il avait eu au téléphone quelques jours plus tôt. Mais, étrangement, son visage ne lui était pas inconnu. Et son cerveau superposa deux images : cette jeune femme et celle dans un café, deux jours plus tôt, avec une grosse massue entre les mains.  

« _Mais, je vous connais, fit-il en pointant Kaori du doigt. Je vous ai vu il y a deux jours, dans ce café !  

_Oui, c’est exact Monsieur le Préfet, répondit-elle si calmement qu’elle s’en étonna elle-même. »  

Il se tourna alors vers Saeko et avisa les autres personnes qui l’entouraient. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître les gens présents : il s’agissait de ceux qui se trouvaient également, ce jour-là, dans le café. Une stupéfaction totale se peignit sur son visage.  

« _Mais qu’est-ce que tout cela signifie ? »  

Une voix profonde et calme, mais un peu faible lui répondit.  

« _Vous aurez les réponses à vos questions en temps utile. Vous vouliez me rencontrer, c’est chose faite. C’est à présent à moi de vous demander ce que vous comptez faire. »  

Il se retourna vers l’homme. Il se sentait soudainement perdu face à tous ces yeux qui l’observaient sans relâche.  

« _Qui sont toutes ces personnes ?  

_Mes amis. Mes alliés devrais-je dire.  

_Qu’essayez-vous de me dire ? La rumeur dit que City Hunter est un homme. Serait-ce en fait une équipe ?  

_Pas exactement, répondit simplement Ryô. »  

Son regard s’assombrit. Kaori comprit qu’il rechignait à dire la vérité pour ne pas l’impliquer directement. Déjà qu’il la prenait pour sa femme alors s’il savait que c’était plus compliqué que cela. Mais tout était de sa faute et elle avait bien dit à Ryô qu’elle comptait assumer jusqu’au bout avec lui. Et ce même si elle savait parfaitement qu’il était en colère contre elle. Elle prit le relais.  

« _C’est en fait un duo, Monsieur le Préfet. City Hunter, c’est Ryô et moi. »  

Le chef de la police se tourna vers le couple, interloqué. Une femme ? Il travaillait en équipe avec sa femme ? Alors City Hunter était un couple de nettoyeurs !  

 

Ryô eut un petit sourire en coin. Elle était tendue, elle avait peur pour eux et pourtant, elle montrait un aplomb considérable. Où était donc passée sa douce et timide Kaori ? Les longs mois de scène sous les traits de Mystère lui avaient donné une sacrée confiance en elle ! Mais il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou non. En tout cas, il ne pouvait plus l’épargner. Elle venait de décider de son destin si jamais le policier décidait d’engager des poursuites. Même leurs amis avaient choisi de les suivre dans le gouffre. Il se devait d’empêcher cela. Il devait convaincre le père de Saeko.  

« _La police est bien la seule à ne pas le savoir. Hormis Saeko évidemment. Dans le milieu, tous savent qui nous sommes. Je suis surpris qu’aucun de vos indics ne vous ait donné cette information plutôt capitale. Dans d’autres circonstances, c’est une erreur qui aurait pu vous coûter cher.  

_Que voulez-vous dire ?  

_Si par exemple j’avais décidé de vous tuer, vous n’auriez pas su que vous deviez vous méfier de deux personnes.  

_Ryô ! Je ne crois pas que ce soit la bonne marche à suivre, le réprimanda Kaori. Tu oublies la raison de cette rencontre ! »  

Elle se leva et planta son regard déterminé dans les yeux du préfet.  

« _Laissez-nous tranquilles ! Jusqu’à présent, vous n’avez jamais eu à vous plaindre de nous ! Nous vous avons même rendu bien souvent de nombreux services ! Vous n’avez pas idée du nombres d’épines que nous vous avons ôtées du pied ! Il a suffit d’une toute petite erreur pour que vous découvriez le pot aux roses. Et si ça n’avait tenu qu’à moi, jamais nous ne nous serions rencontrés !  

_Calme-toi Kaori ! »  

 

L’ordre avait claqué durement. Elle se tut, posa ses yeux sur lui et lut dans ses prunelles qu’il n’était pas content de son intervention. Elle se réinstalla sur sa chaise sans rien ajouter.  

 

Le préfet en était sidéré. Trois petits mots et le silence sembla soudain aussi lourd que du plomb. Mais il nota l’information : elle s’appelait Kaori.  

 

Ryô s’était contenté d’observer l’homme depuis son arrivée. La petite mise en scène l’avait chamboulé mais il savait parfaitement que les choses seraient différentes une fois qu’il aurait repris ses esprits. Il fallait donc agir maintenant, tant qu’il était un peu embrouillé.  

 

« _Quelles sont vos intentions ?  

_Saeko vous a défendu avec tant de ferveur que j’avais besoin de comprendre. Ma fille est un modèle de droiture alors découvrir qu’elle vous connaissait, qu’elle faisait appel à vous dans mon dos et qu’elle était prête à tout jeter au panier pour vous m’a franchement rendu furieux. Nous ne sommes pas du même monde mais elle balancerait tout pour vous couvrir, ajouta t-il franchement en colère.  

_Nous ne sommes pas du même monde ? »  

Ryô eut un petit rire désabusé devant la mine déconfite du préfet qui ne comprenait pas ce qu’il y avait de drôle dans ses derniers mots.  

« _Mais sur quelle planète vivez-vous ? La police ou le milieu, c’est exactement la même chose ! Sauf qu’il y a d’un côté le bien et d’un côté le mal. Mais quand on y regarde de plus près, on peut y associer le Ying et le Yang tout se mélange !  

_Hein ? »  

 

Les yeux du préfet clignotèrent de surprise. Mais où est-ce qu’il voulait en venir ? Qu’est-ce qu’il racontait cet hurluberlu !  

 

«_Ne faîtes pas cette tête ! La police, c’est le bien mais il y a toujours une part de gangrène à l’intérieur : les flics véreux, les flics violents, les idiots qui font capoter les opérations menées de longue haleine par trop d'orgueil, les loosers et les gagnants. Et dans le milieu, c’est la même chose, mais à l’envers : il y a les vrais méchants et ceux qui essaient du mieux qu’ils peuvent de maintenir un certain équilibre et de contenir les forces. C’est le concept du bien dans le mal en ce qui concerne le milieu, et du mal dans le bien en ce qui concerne la police. Ma partenaire et moi sommes cette lueur de bien dans le mal. Même si, je vous l’accorde, nous ne prenons pas de gants pour agir. Les lois, on s’en moque, elles ne font que nous entraver. Mais nous venons en aide aux plus faibles la plupart du temps quand la police, donc VOUS, ne peut rien faire pour eux. C’est en cela que nous travaillons avec votre fille. Elle nous envoie les clients qui ne peuvent pas compter sur le système pour leur venir en aide. Saeko a parfaitement conscience, ELLE, que vous avez besoin de gens comme NOUS. Et je peux aussi vous citer quelques coups de filets qui vous sont, comment dire, miraculeusement tombés dans le bec. Comme l’accident d’un camion juste en face d’un poste de police de quartier dans lequel on a découvert une importante cargaison de drogue pure qui vous a fait remonter à un gros poisson. C’est grâce à moi, c’est moi qui aie provoqué cet accident. Alors, c’est vrai que je suis amené à tuer parfois mais c’est pour défendre ma vie ou celle de ma partenaire. Ou celle de mes clients qui sont de simples personnes qui se retrouvent au milieu des feux sans trop savoir comment ni pourquoi. Cela va du pauvre comptable qui prend conscience que ses patrons sont des mafieux qui se servent de lui pour blanchir de l’argent sale à la pauvre demoiselle témoin d’un règlement de compte et trop apeurée pour passer par les voies légales. Voilà ce que fait City Hunter. »  

 

Kaori posa un regard admiratif sur l’homme allongé dans son lit. Lorsqu’il était sérieux comme ça, elle l’aimait encore plus. Il essayait de se faire passer pour un idiot mais il était loin de l’être. Mais son petit discours l’avait épuisé, elle le vit de suite. Elle se leva et lui servit un verre d’eau. Il transpirait un peu.  

« _Tiens, bois un peu. Tu t’es fatigué.  

_Merci mais ça va aller. »  

Il but néanmoins le contenu du verre qu’elle lui avait donné.  

 

Le préfet resta coi devant ce discours. Il ne s’attendait pas du tout à cela. Il ne s’imaginait pas City Hunter ainsi. Son plaidoyer était sans faille. Enfin, presque sans faille. Il agissait dans l’illégalité la plus totale même si ça servait la justice. Et sa fille cautionnait ses actions. Et lui demandait de l’aide. Il se souvenait parfaitement de cet accident miraculeux. Ainsi il avait provoqué l’accident. Mais comment ?  

 

« _Ce fameux accident dont vous venez de parler, comment l’avez-vous provoqué ?  

_J’ai tiré dans un pneu et avant que le camion ne se couche, j’ai tiré une seconde fois dans la porte afin que la marchandise s’écrase sur le sol. Il fallait un moyen pour justifier une fouille légale. »  

 

Une fouille légale… Ainsi Saeko l’utilisait afin de transformer ses actes illégaux en actes légaux. Et il n’y avait vu que du feu… Incroyable ! Il tourna alors le dos au nettoyeur et se massa la nuque pour tenter de mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Mais se faisant, il se retrouva à être dévisagé par les yeux des autres. Oui, allons bon, et eux, c’était qui dans tout cela ?  

 

« Et vous tous, vous êtes qui, interrogea un peu brutalement le préfet. »  

 

Mick, qui était assis dans un coin, s’avança lentement avec sa tête des mauvais jours histoire de bien faire comprendre au cher papa de l’inspectrice qu’il n’était pas non plus un enfant de chœur.  

« _Nous sommes… Hum ?… Comment dire ?… Je nous qualifierais de membres de secours ! Un peu comme une roue de secours quoi ! A part que nous sommes plusieurs ! Oui, je crois que c’est cela. »  

Un sourire béta apparut sur ses lèvres et une grosse goutte se matérialisa sur la tempe du préfet. Kazue se frappa le front de la paume de la main et rejoignit son compagnon.  

« _Non mais ça ne va pas de dire des choses pareilles ! Tu es malade ! Si c’est pour dire de telles âneries, tais-toi donc ! »  

 

Falcon secoua la tête de dépit. Quand donc cesserait-il de faire le pitre ? Ce n’était pas le moment de faire de l’humour. Il fallait que quelqu’un prenne les choses en main. Il se redressa du mur sur lequel il était nonchalamment appuyé et se planta devant le préfet.  

« _Nous faisons tous partie du milieu. A plus ou moins grande échelle. City Hunter est un duo efficace mais si vous vous imaginez qu’ils sont capables à eux deux de tout faire, vous êtes un idiot ! Les grosses affaires nous les traitons ensemble. On se soutient mutuellement. On se protège mutuellement. Je ne sais pas ce que vous cherchez exactement Monsieur Le Préfet de la police de Tokyo, ironisa t-il (ndt : et oui ! Notre Falcon sait ironiser ! Qui aurait cru ! mdr !), mais vous en prendre à City Hunter, c’est vous en prendre à nous tous. Et c’est perdu d’avance. Nous vous avons rendu énormément de services même si vous n’avez jamais su que c’était notre équipe derrière tout ça. A vous de nous rendre l’ascenseur. Débrouillez-vous pour enterrer cette affaire. Oubliez-nous et on vous oubliera aussi. Et vous pourrez continuer à jouir de notre efficacité sans même le savoir. Il suffit de laisser les choses telles qu’elles sont en place. Nous avons tous à y gagner et tous à y perdre. De plus vous avez oublié une petite chose dans votre réflexion qui pourtant, à mon sens, à un poids indéniable dans l’équation.  

_Ah oui, et laquelle ?  

_Si vous livrez City Hunter à la justice, une enquête approfondie sera lancée et beaucoup de choses seront déterrées. Notamment des affaires classées avec succès par vos soins ou ceux de Saeko. Votre fille sera donc impliquée. Et les affaires jugées suite aux enquêtes et preuves apportées par Saeko devront être rejugées. Les preuves seront très certainement rejetées du fait de leur provenance douteuse. Les hommes libérés de prison. Je ne vous raconte pas le bordel que ça ferait ! Et je doute fort que vous conserviez votre place. Suite à un scandale pareil, vous seriez obligé de démissionner. C’est plus que certain. »  

 

La bouche du préfet s’ouvrit. Il n’avait pas pensé à cette éventualité. Mais le grand chauve avait raison. Il avait tout à y perdre et rien à y gagner. Il jeta un regard circulaire et réalisa l’incroyable solidarité qu’il y avait au sein de ce groupe d’amis particuliers. Car il était plus qu’évident qu’ils étaient tous amis.  

 

Ryô posa un regard surpris sur Falcon. Il y avait bien réfléchi. Lui aussi avait pensé aux conséquences mais pas aussi profondément que l’ancien mercenaire. Il se redressa un peu et enchaîna.  

« _Je n’aurais pas mieux dit. Je tiens quand même à vous dire que je comprends parfaitement votre position. Vous représentez la justice et concevoir qu’on puisse la rendre différemment que vous doit être dérangeant. Mais nous vous sommes utiles. Et vous nous êtes utile. Bien, je crois que tout a été dit. Je ne vois pas ce que nous pourrions ajouter de plus. Vous vouliez me rencontrer, c’est chose faite. »  

Il fit une pause. Il se sentait épuisé même s’il avait du mal à l’admettre. Mais Kaori s’en aperçut.  

« _Tu es épuisé Ryô. Tu as besoin de te reposer. Bien, cet entretien est clos. Mais je vous préviens de suite : si vous décidez de poursuivre, je ne vous laisserais pas faire.  

_Rectification, lança Mick : NOUS ne vous laisserons pas faire. Nous ne sommes pas uniquement un clan de nettoyeurs ou d’amis, nous sommes plus que cela.  

_Ah oui ? Vraiment ? Je ne comprends pas ? »  

Miki s’avança à son tour et fixa l’homme qui fut saisi par l’expression froide et déterminé. Deux jours plus tôt cette jeune femme lui avait semblé si sympathique et voilà qu’elle était prête à le fusiller.  

« _Nous sommes une famille. Qui s’en prend à l’un d’entre nous attaque tout le monde. Nous faisons corps et c’est dans ces moments que nous sommes les plus forts. »  

 

Les mâchoires de policier se crispèrent tandis que Saeko sourit doucement. Elle posa un main sur l’épaule de son paternel.  

« _Partons, il est temps. Nous n’avons plus rien à faire ici. »  

 

Oui. Elle avait raison. Et il savait à présent qu’il ne pourrait pas faire arrêter cet homme. Les conséquences seraient bien trop catastrophiques. Mais, soudainement, une image se présenta dans son esprit et il reporta son attention sur Kaori. Il fronça les sourcils. Il avait l’impression de la connaître mais pas parce qu’il l’avait rencontrée dans ce café deux jours plus. Non, une réminiscence plus ancienne. Il se concentra et un visage plus jeune apparu. Ses yeux s’ouvrirent en grands, ses sourcils se froncèrent.  

« _C’est pas vrai, murmura t-il, je vous connais vous. Pas de doute, je sais qui vous êtes. Je n’arrive pas à y croire. »  

 

La panique monta en elle. Elle ne se souvenait pas avoir déjà rencontrer le père de Saeko. Ce dernier poursuivit.  

 

« Vous êtes la petite sœur d’Hideyuki Makimura, n’est-ce pas ? »  

 

Silence de mort dans la chambre. Sans s'en apercevoir, elle serra dans sa main celle de Ryô, l’appelant par ce geste son secours. Elle ne savait pas quoi faire.  

 

Saeko faillit s’évanouir. Ca tournait au cauchemar. Elle interrogea Ryô du regard. Que faire ? Elle rencontra un regard soudainement las. Il en avait assez de tout cela.  

 

« Explique-lui. Au point où nous en sommes, dit-il à l’attention de Saeko. »  

 

Elle ferma les yeux et quand elle les rouvrit, son père l’observait. Elle inspira pour prendre courage mais son père la devança.  

« _Si je me souviens bien, tu fréquentais Makimura déjà avant qu’il ne démissionne et finisse par se faire tuer dans d’obscures circonstances. Qu’est-ce que ça veut dire ?  

_Hide a démissionné pour s’associer à Ryô. C’était en fait Hide le second membre de City Hunter. Mais Ryô et lui se sont battus contre l’Union Teope. Hide a été abattu par eux, dit-elle un sanglot dans la voix.  

_L’Union Teope ? C’était vous ?  

_Oui, c’était nous, confirma Ryô. Continue Saeko.  

_Après la mort de son frère, Kaori a décidé de le remplacer. Elle n’avait plus de famille. Ryô était son seul point d’ancrage si je puis dire. C’est ainsi que City Hunter a pu poursuivre ses activités.  

_Tu le savais et tu as continué à fréquenter Makimura malgré ça ?  

_Pourquoi l’aurais-je quitté ? Je l’aimais. Et j’approuvais ce qu’il faisait. »  

Kaori se laissa tomber sur sa chaise. C’était la première fois qu’elle entendait Saeko avouer ses sentiments envers son frère. Elle n’était pas la seule à être clouée. Personne n’avait jamais vu cette femme aussi fragile. Elle se reprit au prix d’un gros effort.  

« _Partons maintenant, papa. C’est fini.  

_Une chose encore et je te suis.  

_Quoi encore, s’énerva Kazue qui était restée jusque là en retrait. Vus ne trouvez pas que c’est assez ?  

_Présentez-vous. Vous m’avez dit faire parti du milieu. Alors je veux juger de votre place. Je suppose que je dois au moins vous connaître de réputation. Et je suppose que « Ryô » doit bien avoir un nom de famille. Je trouve injuste de connaître uniquement le nom complet de Kaori.  

_Très bien, si ça peut enfin vous forcer à quitter ma chambre, coupa Ryô exaspéré. Vous savez déjà comment s’appelle Kaori. Je m’appelle Ryô Saeba. Présentez-vous qu’on en finisse !  

_Je suis connu sous le nom de Falcon ou Umibozu. Ma femme se nomme bien Miki.  

_Vous êtes ce mercenaire à la réputation si fracassante ?  

_C’est ça.  

_Moi, je suis Mick Angel. »  

A ce nom, le préfet se figea.  

« _Mais vous êtes considéré comme le meilleur aux Etats-Unis ?  

_Of course ! It’s me. Et voici ma compagne : Kazue. Elle est infirmière. C’est elle qui soigne nos bobos en règle générale. »  

 

L’homme était soufflé. L’équipe de City Hunter ne contenait que de grosses pointures. Il tourna les talons sans rien ajouter et sa fille et lui quittèrent enfin l’hôpital. 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de