Chapter 20 :: Le ciel, Mystère et Ryô

Published: 23-06-06 - Last update: 23-06-06

Comments: Bon alors là, j'ai l'impression que je commence à tourner en rond. Ne m'en tenez pas trop rigueur. Promis, au prochain chap, je vais faire bouger tout cela ! Je vous kiss et merci à tous mes reviewers. Merci de me lire, de m'encourager.

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[ Il était assis, les coudes appuyés sur son bureau, les mains sous son menton, un sourire satisfait sur les lèvres. Pour le moment, son plan se passait comme prévu. A l’heure actuelle, tout était calme du côté des Méchants. Mais durant un moment, il avait craint le pire ! Il se tenait tranquille depuis des jours et il avait fallu qu’il craque devant elle ! Il soupira en se disant qu’il avait dû oublier de lui combler une case quelque part ! Il soupira.  

Cet homme était sa petite lumière dans la nuit. Il lui avait prévu un destin fabuleux. Il devait remanier le monde. Mais voilà, son ennemi de toujours avait décidé d’y mettre son grain de sel, découvrant par, il ne savait trop quel moyen, ce qu’il prévoyait pour lui. Et il y avait eu cet accident tragique. Pour éviter de le voir mourir, il l’avait mis sur la route de ces gens peu recommandables. Il avait beaucoup souffert mais finalement, le résultat était satisfaisant. Sans lui, le chaos règnerait. Il avait peut-être fait même mieux qu’initialement prévu. Mais au détriment de sa vie personnelle. Au détriment de l’amour, au détriment de son âme sœur… Il espérait vraiment que cette mascarade aurait une issue heureuse.  

C’est alors qu’un homme le sortit de ses pensées.  

Apôtre : Vous me semblez bien loin.  

Dieu : En effet, je pensais à nos deux amis.  

Apôtre : Votre plan est en place. Mais je suis sceptique.  

Dieu : Pourquoi ? Au moins, il se montrera sous son meilleur jour devant elle ! Et puis elle aussi ! Elle devra faire preuve de beaucoup de maîtrise de soi. Au final, ils se rendront compte chacun de leur côté qu’ils sont capables de se modérer.  

Apôtre : Oui, d’accord mais que se passera t-il lorsqu’il découvrira la vérité ? Quand elle lui dira tout ? Si jamais elle décide de le lui dire !  

Dieu : Et pourquoi ne le lui dirait-elle pas ?  

Apôtre : Moi j’ai peur qu’elle ne s’englue dans une situation dont elle ne sache comment se sortir. Et puis, vous le connaissez ! Vous savez comment il réagit lorsqu’il se sent trompé, trahi. Je sais que vous êtes assez fier de votre idée. Mais moi je crains qu’elle ne se retourne contre eux au final. Surtout si l’autre camp s’en mêle !  

Dieu : Il faut faire confiance au destin mon ami. Je ne minimise pas les risques. Je sais que ça peut être quitte ou double. Et je n’ai jamais dit que ce serait facile. Je pense juste que ça leur fera voir les choses sous un autre angle. Et puis, comme je vous le disais il y a quelques temps, ils sont âmes sœurs. J’ai rarement vu une telle dévotion chez deux êtres. Je n’ai fait que poser quelques pierres. A eux de faire le reste.  

Apôtre : Puissiez-vous avoir raison.  

Dieu : Mais j’ai toujours raison ! Ne suis-je pas Dieu, fit-il avec humour.  

Apôtre : Si, bien sûr mais…  

Dieu : Je sais… Comme je vous le faisais remarquer, eux seuls ont leur destin entre leurs mains. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer. Mais il fallait faire quelque chose. Je ne pouvais plus rester là sans rien faire à les regarder se détruire à petit feu. Laissons le temps faire son œuvre… ]  

Mystère avait finalement obtempéré face au ton implacable de, désormais, son garde du corps. Elle lui avait emboîté le pas pour voir ce qu’il allait raconter aux hommes de la sécurité. Ryô avait passé au moins trois quarts d’heure à leur expliquer comment gérer les entrées et les sorties. Il leur avait également expliqués comment réagir en cas d’attaque. Et finalement, ça l’arrangeait bien que la jeune femme l’ait suivi. Ainsi, il put lui expliquer comment il agirait si jamais l’homme se montrait et s’en prenait à elle. Il indiqua à ses hommes (car c’est ce qu’ils étaient du moins le temps de sa présence auprès de la chanteuse) comment prendre en charge la sécurité de Mystère si jamais il devait poursuivre l’assaillant. Elle fut admirative : il avait pensé à tout, paré toutes les éventualités. Soudainement, elle fut subjuguée par son comportement. Il était droit, sérieux, concentré. Son regard était fixe et aussi perçant que celui d’un aigle prêt à fondre sur sa proie. Son cœur se mit à battre de manière désordonnée. C’était comme si elle se rendait soudainement compte à quel point il était bel homme. Son attitude n’avait plus rien à voir avec l’autre. Ainsi, il avait un charme fou, un charisme indéniable. Elle sentait en lui une pointe de dangerosité. Et elle aimait cette sensation. Elle était en sécurité avec lui. Oh, elle ne se sentait pas réellement en danger avant son arrivée. Elle n’avait pas peur de celui qui la menaçait. Curtis ne pouvait pas savoir qu’elle avait l’habitude de ce style de situation. Parfois pire même. Et Ryô non plus… Un sourire ironique se dessina sur sa bouche. Ryô ne savait pas… Elle eut soudain envie d’éclater de rire devant cette situation ! C’était à mourir de rire ! Elle avait eu si peur en le voyant et puis, finalement, il ne s’était rien passé ! Il s’était même plutôt bien conduit mis à part l’épisode de la loge. Et il avait même montré une franchise insoupçonnée ! Et là, il mettait en place la sécurité pour la protéger ! La protéger, elle ! Comme si elle était la septième merveille du monde ! Elle ! La septième merveille du monde ! Son sourire devenait de plus en plus hilare. Bientôt, elle ne pourrait plus se retenir. Mais il le fallait ! Que lui donnerait-elle comme explication si elle éclatait de rire ainsi ? Sans raison ? Enfin, sans raison ! Pas vraiment. Il n’y avait vu que du feu ! C’était parfait ! Mais tout de même ! Quelque part, elle se sentait un peu vexée. Quel nigaud ! Qu’elle puisse si facilement tromper les autres, OK, mais lui ? Curtis lui avait bien dit qu’il était le meilleur. Et bien, pas sur ce coup là ! Mais c’était agréable de se sentir différente dans ses yeux. Elle posa à nouveau ses yeux sur lui et… Eclata de rire ! C’était plus fort qu’elle ! C’était nerveux. Elle ne se saurait jamais crû aussi douée…  

Surpris, tous les hommes se tournèrent vers elle. Une libellule et un corbeau passèrent lentement. Mais, qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? Le spectacle était surprenant. Elle était pliée en deux et se tenait le ventre. Des larmes d’hilarité coulaient le long de ses joues nacrées. Curtis, attiré par les rires, rejoignit le groupe. Il s’arrêta, stupéfait. C’était bien la première fois qu’il la voyait autant rire. Et bien que son mascara ait coulé, il la trouva encore plus belle que d’habitude. Elle était faite pour rire, il n’y avait aucun doute. Ryô, de son côté, ressentit un picotement le long de son épine dorsale en entendant ce rire si franc, si gai. C’était comme s’il l’avait déjà entendu, qu’il ne lui était pas inconnu. Quand il s’aperçut que c’était sa cliente qui riait à gorge déployée, un étrange émoi s’empara de lui. Pourquoi ? Pourquoi réagissait-il de manière si étrange ? Non, ce n’était pas lui mais son corps qui réagissait. Il fallait qu’il perce son mystère. Mais pour le moment, il aurait bien aimé avoir ce qui la faisait autant se pouffer.  

« _Et bien ? Qu’est-ce qui vous arrive ? Qu’y a t-il de si drôle ?  

_Hein ?… Oh… Et Bien… Ah ah ah… C’est-à-dire que… Ah ah ah… Rien… Laissez tomber… Ah ah ah… Vous ne comprendriez pas… Ah ah ah… Je vous… Ah ah ah… Attends dans… Ah ah ah… Ma loge…  

_Mais si ! Dites-moi ! Que je ne termine pas idiot ! On ne rit pas ainsi sans raison ! »  

Elle inspira plusieurs fois pour reprendre son souffle. Que pouvait-elle lui dire ? Qu’elle se moquait de lui ? De sa soi-disant perspicacité ? Mais, ce serait peut-être l’occasion de tout lui révéler. Il vaudrait même mieux qu’elle le fasse avant que la situation ne prenne de l’ampleur mais, d’un autre côté, il y avait cette petite voix qui lui disait qu’elle voulait découvrir le pourquoi de cette douleur dans le fond de ses magnifiques yeux noirs. Il fallait qu’elle trouve quelque chose ! Mais quoi ?… Et elle eut une idée.  

« _Oh, et bien, je vois que le personnel de Curtis vous écoute attentivement et avec respect même. On voit bien en vous le professionnel ! Pourtant, il n’y a que quelques minutes de cela, vous portiez un soutien-gorge sur la tête ! Et les gars ! Vous le preniez pour un guignol il y a à peine une demi-heure et voilà que vous buvez ses paroles maintenant ! Je suis morte de rire ! Et si je lui prêtais un de mes soutiens-gorge ? Qu’en pensez-vous ? Il pourrait en faire son couvre-chef et ainsi, tout le monde saurait en le voyant que c’est lui le chef de la sécurité ! Ah ah ah ! Je suis morte de rire !!! »  

Une nuée de bestioles volantes prirent d’assaut les têtes des hommes présents tandis que Mystère se tordait de rire. Le visage de Ryô se décomposa tandis que Corbeau et Libellule faisaient devant lui un défilé de lingerie fine… Il sentait que ça allait être dur pour lui… Et dire qu’il croyait l’avoir convaincue… Curtis, lui, sourit en avisant la figure défaite du pauvre garde du corps. Cette histoire de soutien-gorge risquait de lui coller à la peau ! Les gens du show-biz n’oubliaient pas ce genre de mésaventure… Et Mystère regagna sa loge en attendant que son « bodyguard » la ramène à son hôtel.  

Et Ryô serait désormais, et pour toujours, l’homme au soutien-gorge bleu…  

Un téléphone sonna. Au bout de plusieurs sonneries une voix ensommeillée répondit.  

« _J’espère que ça vaut la peine de me réveiller en pleine nuit.  

_Je suis désolée mais c’est important.  

_Qu’est-ce qui s’passe ‘cor, marmonna la voix.  

_Ca va se compliquer. Il est devenu mon garde du corps ! Et je ne sais pas trop quoi faire. »  

Cette nouvelle la réveilla complètement.  

« _Il ne t’a pas reconnue ?  

_Non ! Absolument pas !  

_Si lui ne t’a pas reconnue, personne ne le pourra ! Tu dois lui dire la vérité ! Je n’étais pas trop d’accord avec ta manière d’agir mais là, ça devient trop sérieux ! Si tu ne parles maintenant, tu vas t’enliser dans une situation infernale ! Et la chute n’en sera que plus difficile ! Crois-en mon expérience ! Jusqu’à présent tu ne faisais que lui cacher la vérité mais à présent, tu lui mens !  

_Je ne sais pas quoi faire mais je te tiens au courant. Je voulais juste te le dire pour éviter les bévues. Excuse-moi encore. Rendors-toi vite. Je t’embrasse. »  

Elle resta quelques minutes assise sur son lit, le téléphone dans la main. Ca se terminerait mal, elle le sentait…  

Ils étaient finalement arrivés à l’hôtel de Mystère. Bien évidemment, comme toujours, il avait tenu à prendre sa voiture. Et, curieusement, la jeune femme n’avait eu aucune réaction face à la Mini. Elle s’y était installée sans faire la moindre remarque. Ryô en fut étonné. Généralement, les moqueries étaient de rigueur mais là, rien. Elle devait probablement estimer qu’elle s’était suffisamment moquée de lui tout à l’heure. A ce souvenir, il se renfrogna un peu. Cette histoire allait lui coller à la peau ! Il avait effectivement passé pour un guignol ! Il eut un haussement d’épaules fataliste. Pour maintenant, il ne changerait plus alors pourquoi se prendre la tête avec de telles futilités ! Ca ne changerait en rien ce qui s’était produit dans cette fameuse loge. Devant l’hôtel, il stoppa. Un voiturier ouvrit la portière à la chanteuse tandis qu’un autre attendait que Ryô sorte pour garer la voiture au parking. Le nettoyeur indiqua bien au jeune homme où il devait stationner la Mini, ceci bien évidemment en cas de fuite.  

Mystère se laissa tomber dans le sofa de sa suite. Ryô, lui, était impressionné par cette suite. La maison de production ne lésinait pas sur les moyens pour le confort de sa chanteuse !  

« _Et bien dites donc ! Ca c’est une chambre !  

_Oh, ça ne représente qu’un lieu pour dormir pour moi. J’ai plusieurs fois dit à Curtis que je n’avais pas besoin d’une suite mais il ne veut rien savoir ! Grand bien lui fasse. Moi, je déteste les hôtels. Même si j’adore ce que je fais, j’ai hâte de rentrer chez moi. Les hôtels sont impersonnels, n’ont pas d’âme. Rien ne vaut un bon petit chez soi. Qu’en dîtes-vous ? »  

Comme il ne répondait pas, elle crut qu’il ne l’avait pas entendue alors elle se tourna vers lui et constata sa mine renfrognée.  

Ryô l’avait pourtant bien entendue mais sa remarque avait fait mouche en lui. Un petit chez soi ? Oui, elle avait raison. L’appartement était devenu son « petit chez soi ». Mais seulement depuis qu’elle y était. L’appartement avait perdu son âme et son éclat sans sa présence. Oui, City Hunter avait un petit chez soi. Un endroit douillet où vivre. Même s’il ne ressentait plus cette joie de rentrer chez lui le soir, il devait admettre que ce havre de paix lui était désormais indispensable. C’est là qu’il avait pansé ses blessures. Grâce à elle. Bien qu’il n’ait pas pensé à elle depuis le début de sa mission, là, alors qu’il pouvait se permettre d’être moins sur ses gardes, elle revenait hanter ses pensées. Dieu qu’elle lui manquait ! C’était pas permis d’être autant en manque ! Mais c’était un manque qu’il ne voulait pas combler. Ainsi, il avait conscience de son importance pour lui. Il fallait qu’elle lui revienne ! Il mettrait tout en œuvre pour cela !  

Mystère n’osait pas le déranger dans ses réflexions. Visiblement, ce qu’elle lui avait dit avait eu de l’effet sur lui. Pourquoi cet air si lointain ? Hum… Elle devait probablement lui manquer. Elle se demanda une fois de plus si elle devait lui dire la vérité. Ce serait beaucoup plus sage, elle le savait mais, d’un autre côté… Il lui avait dit qu’il y avait une femme dans sa vie… C’était peut-être là sa chance d’enfin savoir… Elle trouverait bien le bon moment pour lui parler. Mais avant cela…  

« _Comment s’appelle t-elle ?  

_Pardon, fit-il en retombant sur terre. Qui ça ?  

_Et bien, votre femme. »  

Comme c’était étrange de dire cela. Sa femme… Qu’allait-il répondre ? Allait-il rectifier ? Et s’il répondait, quel nom donnerait-il ? Une crainte noua alors son estomac.  

Quant à Ryô… Il n’aimait pas trop répondre à la curiosité des gens, surtout lorsqu’il était question de ses sentiments. Mais bon, comme il lui avait dit qu’il avait une femme dans sa vie pour lui redonner confiance en lui, il se devait de lui donner quelques miettes. Et puis, ces miettes ne seraient pas un mensonge donc…  

« _Kaori. Elle s’appelle Kaori. »  

Le cœur de Mystère se mit à cogner violemment dans sa poitrine. Une subite envie de pleurer monta à ses yeux. Non. Elle ne devait pas. Elle devait se contrôler.  

« _Je peux me permettre de vous demander pourquoi elle n’est pas là ?  

_Comment cela ?  

_Et bien oui. Tout à l’heure vous m’avez dit qu’elle n’était pas là.  

_Elle… Elle est en visite chez sa sœur.  

_Ah ! Alors ce n’est pas parce que vous êtes un pervers qu’elle est partie ? »  

Il la regarda alors et sa mâchoire se crispa. Son regard se fit plus dur. Visiblement, il n’aimait pas ses questions et encore moins ses insinuations ! Qu’importe ! Il ne l’impressionnait pas !  

« _Pourquoi me lancez-vous ce regard ? Il est normal que je me pose la question ! Vous avez vous-même admit adorer la lingerie ! Et pas seulement celle de votre femme visiblement mais « toutes » les lingeries ! Elle aurait très bien pue en avoir marre et vous quitter ! Mais si elle n’est que chez sa sœur, c’est que ce n’est pas cela ! En tout cas, je la félicite de supporter vos frasques ! Comme quoi, l’amour vous fait faire des choses incroyables et supporter des situations pour le moins difficiles. Je ne sais pas si moi j’accepterais cela venant de l’homme que j’aime. Ou alors juste un temps. Et après, j’abandonnerais. Enfin. Puisque ce n’est pas votre cas… Bon, je vais prendre un bain, me détendre un peu. L’heure du spectacle va vite arriver et je vais devoir faire mes vocalises avant.  

_Vos quoi ?  

_Mes vocalises ! Je dois échauffer ma voix espèce d’ignare ! »  

Et elle le planta là.  

Et Ryô repassa en boucle les paroles de la chanteuse. Si elle savait qu’elle était tombée juste et que Kaori était partie à cause de son comportement déplorable ! Mais la curiosité de la jeune femme ne lui plaisait pas. Il n’avait aucunement envie de lui parler de ses problèmes de couple. Il était déjà incapable d’en discuter avec Kaori ou même avec Falcon qui était son confident (NDA : ça ne peut pas être Mick le confident ! Falcon colle beaucoup mieux à ce rôle lol Vi ! Discrétion assurée avec Umi chou lol) alors s’épancher devant une parfaite inconnue ! Enfin, inconnue… Elle l’était pourtant, elle savait taper juste non seulement avec ses chansons mais également avec ses questions et suppositions ! Elle lisait dans ses pensées ou quoi ? Ca commençait à l’agacer ! Pourquoi se sentait-il si étrange à son contact ? Et si proche d’elle aussi ?… Ca le rendait dingue ! Il avait besoin de faire le point, d’oublier un peu ses problèmes avec Kaori sinon, il ne serait bon à rien ! Sa détermination refit surface : il fallait régler chaque problème les uns après les autres. Pour l’heure, son problème, c’était Mystère. Quant à Kaori ?… Il avait déjà pris la décision de tout mettre en œuvre pour la faire revenir. Ensuite ?… Il verrait…  

Le soir arriva vite. Il assista au préparatif « just » avant-concert comme ils disaient tous entre eux. Il se sentait un peu stressé. Protéger convenablement une personne dans des conditions aussi extrêmes n’était pas chose aisée. Comment parer toute éventualité dans un tel capharnaüm ! Et toute cette cacophonie risquait de masquer les bruits de balle. Il soupira. Il avait laissé la chanteuse aux bons soins des maquilleuses et habilleuses pendant qu’il faisait sa ronde et qu’il vérifiait que ses ordres avaient bien été respectés. Il fut soulager de constater que oui. Visiblement, tout le monde adorait Mystère et était bien décidé à mettre tout en œuvre pour sa sécurité ce qui était déjà une bonne chose. Il entendait les hurlements des fans. La salle était comble et tous appelaient Mystère avec hystérie. Il décida donc de rejoindre la star dans sa loge. Il poussa la porte et là, ce fut un choc !  

Elle mettait la touche finale à son maquillage : à savoir le rouge à lèvres. Elle était là, devant lui, dans son costume de scène scintillant de 1000 paillettes de couleur dorée. Quand elle bougeait, le voile de cette robe ultra courte suivait les mouvements de son corps. Ses magnifiques jambes galbées qui dépassaient semblaient avoir une peau veloutée. Ses longs cheveux qui flottaient… Elle ne semblait pas s’être aperçue de sa présence. Elle chantonnait mais sur des tons différents. Et de plus en plus haut. Sans doute les fameuses vocalises… Il pouvait voir le reflet de son visage dans le miroir. Il était subjugué. Elle était déjà d’une beauté à couper le souffle sans maquillage mais à présent… Il ne trouvait pas les mots. Ses magnifiques yeux verts avaient pris un éclat quasi surnaturel, son teint clair était rehaussé, ses lèvres envoûtantes, attirantes… Il déglutit avec peine. Elle était déjà époustouflante au travers de son écran de TV mais en vrai c’était encore mieux… Un coucou pointa le bout de son nez. Et cette réaction lui fit peur. Généralement, il ne se sentait comme ça que lorsque Kaori le surprenait en faisant un effort côté féminité. Notamment lorqu’elle défilait pour Eriko ou quand elle voulait le tourmenter. Mais aujourd’hui il réagissait devant une autre femme… Il se détourna vite et s’enfuit avant qu’elle ne le remarque. Mais c’était trop tard. Elle l’avait vu dans le miroir mais l’avait ignoré, histoire de voir sa réaction. Et elle ne fut pas déçue ! Elle avisa le coucou. S’il agissait ainsi devant le corps de Mystère alors il devait en être de même devant son « autre » corps… Bien… Maintenant, elle savait. Il ne restait plus qu’à trouver le bon moment pour tout lui révéler. Et passer à l’action…  

Ryô s’était isolé pour se calmer. Mais comment ne pas réagir face à une telle déesse ?… C’était impossible ! Il n’était qu’un homme après tout. Un homme qui aimait les femmes. Peut-être même un peu trop…  

Et le spectacle commença. Il resta en retrait et se força à ne pas la regarder. Il se contenta de surveiller. Il se concentra à en oublier tout le reste…  

Il était une heure du matin lorsque Mystère sortit enfin de sa loge. Elle était démaquillée et avait enfilé un simple jeans et une chemise. Il respira mieux. Ainsi, elle n’était pas une femme fatale. Déjà l’équipe démontait et rangeait. La prochaine date était pour dans deux jours. Ils reprendraient tous la route demain après-midi. Le nettoyeur s’était calmé. Il avait pensé très fort à Kaori et aux sentiments qu’il avait pour elle. Il avait finalement décidé de ne pas chercher à comprendre pourquoi Mystère lui faisait un tel effet. De toute façon, il n’entendrait plus parler d’elle dans quelques temps. Ils reprendraient chacun leur route et leur vie alors pourquoi s’encombrer de futilité. Ok, elle était belle, excitante même, elle avait beaucoup de personnalité mais, son analyse devait s’arrêter là. Sa vie était assez compliquée comme ça sans en ce moment !  

Elle lui sourit en le rejoignant et ils avisèrent tout le monde qui rentrait à l’hôtel. Il la précéda et finit par pousser la porte de l’entrée des artistes qui donnait sur un petit parking privé. Il sortit Mystère sur les talons. Et là, il se figea. La jeune femme stoppa, surprise. Et c’est avec étonnement qu’elle le vit glisser vers elle et se poster de toute sa hauteur devant elle la cachant ainsi entièrement de son corps. Elle constata qu’il observait les alentours, aux aguets…  

Ryô ressentit un picotement dans la nuque. Aussitôt, il protégea sa cliente de son corps, prêt à dégainer son arme. Il chercha autour de lui la provenance de cette sensation mais dut se rendre à l’évidence qu’il n’arrivait pas à la localiser avec précision. C’était lui. Il n’y avait plus aucun doute à avoir. Il s’agissait bien du même homme. Il entendit Mystère remuer un peu.  

« _Qu’est-ce qui se passe ?  

_Il est là, répondit-il simplement.  

_Comment cela, il est là ?  

_Votre agresseur. Je sens sa présence. Et je n’ai plus de doute à présent. Il s’agit bien de la même affaire !  

_De quoi vous parlez ?  

_Nous allons devoir avoir une conversation demain avec Nelson. Pour l’heure, restez bien derrière moi et rejoignons ma voiture. Il ne fera rien ce soir. Il voulait juste que je sache qu’il était là !  

_Vous le connaissez ?  

_Pas exactement… Je vous expliquerai tout demain. »  

Et ils s’en allèrent. Ryô ne perçut plus sa présence. Il ne devait pas les suivre. Mais désormais il savait que tout ceci était bien sérieux…  

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