Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 24 :: Faiblesses et chansons

Published: 28-05-07 - Last update: 28-05-07

Comments: Couc ou ! Voilà le chapitre suivant. Désolée pour l'attente mais j'étais en plein travaux à la maison. Donc voici. Ne vous attendez pas à de l'action dans ce chapitre, il n'y en pas. Par contre, je vous en promets pour le prochain. Il serait quand même temps que je fasse un peu avancer les choses ! Alors je vous souhaite une bonne lecture. N'oubliez pas les petits commentaires. Ca fait du bien de savoir qu'on écrit pas pour rien. Kiss et merci à tous ceux qui me lisent.

 


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Elle se laissa tomber sur le lit, le cœur battant, les joues en feu. Elle était parvenue par elle ne savait trop quel miracle à garder son calme devant lui, mais à présent qu’elle se trouvait seule dans sa chambre, ses émotions reprenaient violemment le dessus. Il avait enfin prononcé les mots : il était amoureux d’elle. Il l’aimait ! Elle ne parvenait pas encore à complètement y croire. Pourtant, c’était la vérité. Elle ferma les yeux tandis qu’une certaine rancœur montait en elle. Tout ce temps perdu inutilement dans de stupides conjectures ! Aussi bien de son côté à elle que du sien ! Elle n’avait pas osé faire le moindre geste envers lui de peur de se voir rejeter comme il le faisait si souvent alors que, au final, il aurait probablement suffit de peu pour le faire fléchir. Combien de fois Miki ne lui avait-elle pas dit de se lancer, de lui faire une scène de charme ou de se jeter carrément sur lui ? Que ça suffirait pour le faire craquer. Elle n’avait jamais voulu tenter le coup. Son amie avait été vraiment plus clairvoyante qu’elle. Elle avait raison depuis le début en affirmant que Ryô était littéralement fou d’elle ! Elle se souvenait encore de la dernière conversation qu’elle avait eu avec la barmaid quelques jours avant de « partir » pour New York et qui l’avait passablement agacée d’ailleurs.  

 

Flash back  

 

« _Ma chérie, je sais que tu n’aimes pas du tout lorsque je parle ainsi, mais sincèrement, pour une fois dans ta vie, tu devrais m’écouter et faire ce que je te conseille. Choisis un déshabillé sexy et transparent, installe-toi sur son lit dans une pose sensuelle et attend qu’il rentre de sa virée nocturne ! Ne t’énerve pas s’il te dit que le déshabillé est une merveille mais qu’il est gâché par ton corps plat de garçon manqué ! Ce sera juste une manière de se protéger car il sait que ça risque de t’énerver et que tu partiras furieuse après l’avoir savamment corrigé ! Si tu ne rentres pas dans son jeu mais que tu insistes sur le fait que tu sais parfaitement qu’il te trouve séduisante, il ne tiendra pas longtemps avant de te sauter dessus ! Crois en mon expérience ! C’est ce que j’ai fait avec Falcon car il ne se décidait pas ! Il a tenu 2 minutes avant de me sauter dessus ! » (NDB : Falcon ?? Sauter sur… Naaaaaan ! J’y crois pas ! Impossible! MDR !)  

C’est à ce moment précis que Falcon sortit de la réserve. En entendant ces mots, il se tourna vers les jeunes femmes. Il sentit le regard de Kaori posé sur lui et s’aperçut qu’elle rougissait. Cette dernière venait, bien malgré elle, d’imaginer la scène : Miki en déshabillé et Falcon… Elle secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas aller jusqu’au bout de cette pensée ! (NDB : moi non plus… Et remarquez au passage que Miki ne s’est pas faite aplatir comme une crêpe) Ce dernier réalisa alors la portée des paroles de sa femme. Sa tête se mit à fumer et un son digne des vieilles locomotive à vapeur s’échappa de lui. Il prit la fuite tellement vite qu’il ne laissa derrière lui qu’un nuage de poussière. Ce qui fit éclater de rire Miki.  

« _Il est incroyable ! Il est d’une timidité maladive même devant ses amis. Pourtant, tu peux me croire, si tu avais la possibilité de nous voir lorsque nous sommes seuls lui et moi, tu n’en reviendrais pas ! » (NDB : Je crois que moi non plus j’en reviendrais pas…)  

Sous l’allusion, Kaori rougit davantage. Elle n’arrivait vraiment pas à s’imaginer Falcon comme une bête de sexe ! Puis elle se reprit et donna ses impressions quant à l’idée saugrenue de sa meilleure amie.  

« _Je ne pourrais jamais faire une chose pareille ! Tu oublies une chose primordiale Miki : vous êtes mariés et vous vous aimez. Vous êtes un couple. Ryô m’aime bien. Je n’ai pas l’intention de me ridiculiser en lui jouant une scène dont le rôle ne me convient pas. Je serais incapable de jouer les vamps !  

_Mais tu n’arriveras à rien si tu ne t’obliges pas à faire avancer les choses ! Ose bon sang, s’énerva t-elle ! Cesse donc de jouer les martyres ! Je te dis qu’il ne résistera pas ! Tu es une très belle femme Kaori ! Arrête de croire le contraire ! Eriko ne te prendrait pas comme modèle si tu étais aussi moche que Ryô le prétend ! Tu ne défilerais pas pour elle ! Réveille-toi ! Cesse de subir ! Je te le répète : il t’aime ! »  

 

Fin du flash back  

 

Oui, elle avait raté des tas d’occasions. Par peur du rejet. Parce qu’il lui avait fait croire qu’elle ne représentait rien, ou du moins pas grand chose pour lui. Et qu’il avait feint cela par crainte de la voir mourir, pour ne pas la mettre en danger plus qu’elle ne l’était. Mais aussi, elle en avait conscience à présent, pour se protéger lui-même. Car au final, elle était sa plus grande faiblesse. N’avait-il pas dit qu’il perdait ses moyens de professionnel lorsqu’elle était impliquée ? Et cela le mettait forcément en danger. Cette constatation l’affligea. Mais tout aussi vite, elle se redressa. Sa faiblesse ? Vraiment ? Non, c’était bien le contraire ! Que serait-il devenu sans elle à la mort d’Hideyuki ? Quelle vie aurait-il eu ? Et puis, s’il revenait toujours en vie des missions trop dangereuses pour elle qu’il accomplissait seul, c’était parce qu’elle lui faisait promettre de revenir. Et qu’il tenait toujours ses promesses. Elle était au contraire sa plus grande force ! Et cet imbécile ne semblait pas en avoir conscience ! L’amour n’était pas une faiblesse. Certes aujourd’hui il souhaitait qu’elle revienne dans sa vie mais à quelle place ? Lui-même ne semblait pas réellement le savoir. Même s’il y avait cet ultimatum.  

 

Elle soupira. Il fallait régler cette histoire au plus vite. Elle désirait que tout redevienne comme avant. A la différence près qu’elle ne se contenterait pas du peu que Ryô voulait bien lui donner. Elle voulait tout…  

 

 

Il s’était approché de la fenêtre et contemplait d’un œil absent les grandeurs d’Osaka. Ils devaient y rester 3 jours. Mais la beauté du paysage ne l’atteignait pas. Ses pensées n’étaient tournées que vers sa partenaire et la conversation plutôt désagréable qu’il venait d’avoir avec Mystère. Même si un poids était finalement tombé de ses épaules. C’était la première fois qu’il avouait ouvertement aimer Kaori. Mais ça ne résolvait absolument pas le problème. Mystère avait raison : il n’était qu’un lâche. Il ne la voulait pas complètement dans sa vie mais ne pouvait supporter l’idée qu’elle s’en aille. Il ne parvenait pas à se résigner de lui dire de partir tout en faisant tout ce qu’il pouvait pour qu’elle le quitte. Mais tout en espérant qu’elle résiste à ses perpétuelles attaques ! Il se prit la tête entre les mains. Il venait de prendre conscience de cette absurdité. Mais il ne pouvait s’empêcher de voir les mauvais côtés. Elle était constamment en danger à cause de lui. Et la colère qu’il ressentait, ainsi que la peur, lorsque l’on s’en prenait à elle les mettaient tous les deux en danger. Pourtant il parvenait toujours à la sauver et à faire payer aux individus qui l’approchaient. Ils rentraient toujours vivants chez eux. Pas toujours indemnes, mais en vie. Il inspira et redressa la tête.  

Il se sentait faible face à elle. Et jamais elle ne s’en était aperçue. Bon, il fallait bien avouer qu’il cachait bien son jeu. Il était passé maître dans l’art de la dissimulation. Il l’avait appris et acquis dès son plus jeune âge, c’était une question de survie à cette époque. Mais comment combattre un travers que l’on a depuis toujours ? D’autant plus que la voie qu’il avait choisi ne lui donnait pas la possibilité de s’en défaire. Et cette faiblesse lui était intolérable. Il n’avait jamais été vulnérable. Enfin si, si on omettait l’enfance (et encore !), il restait ce passage plus que sombre de son histoire personnelle : la poussière d’ange. Ou plutôt « l’après » poussière d’ange. Mais il ne voulait pas se remémorer cette partie de sa vie. Il n’avait donc jamais été faible avant Kaori. Pourtant, il se sentait encore plus faible quand elle n’était pas près de lui.  

 

« Ma faiblesse », murmura t-il, « alors pourquoi est-ce que je me sens capable de déplacer des montagnes pour elle ? Un seul de ses sourires me donne assez de force pour supporter le poids de mes erreurs passées. Ces erreurs dont elle se fout. Un sourire et je me sens revivre… »  

 

Il devait se rendre à l’évidence : il ne pouvait plus se passer d’elle. Il fallait cesser ce jeu stupide du « je t’aime moi non plus tiens prend un coup de massue ! ». Mystère avait raison : il n’avait pas pris en compte le désir de Kaori de rester près de lui. Il avait estimé jusqu’alors que ce serait mieux pour elle de quitter cette vie mais il ne pouvait le faire contre sa volonté. Lui n’accepterait pas qu’on décide à sa place de ce qui serait bon ou mauvais pour lui. Alors au nom de quoi s’était-il octroyé le droit de le faire ? C’était comme s’il avait voulu faire son bonheur sans lui demander son avis. Il n’avait fait que produire l’effet inverse et causer leur malheur à tous les deux. Oui, il allait tout arranger…  

 

 

Le repas se passa dans un silence pesant. Aucun d’eux n’osait poser son regard sur l’autre. Ils mangèrent dans la suite, absorbés par leurs pensées respectives. Kaori avait compris beaucoup de choses et comme elle le faisait régulièrement depuis qu’elle était entrée dans le monde de la chanson, elle avait passé deux heures dans sa chambre à tenter de coucher sur le papier ses émotions et ses sentiments. Cela lui permettait d’exorciser les évènements. Elle était assez fière du résultat. Elle avait écrit cela en espérant que les mots toucheraient Ryô et lui feraient prendre conscience de ses erreurs. Bien sûr, elle ignorait totalement que ses chansons le touchaient particulièrement à chaque fois et qu’il se retrouvait pour beaucoup dans les textes de la chanteuse. Et pour cause. Mais pour l’heure, elle n’osait plus le regarder tant elle craignait de se trahir.  

 

De son côté, Ryô se sentait mal à l’aise de toutes ses confidences. Mais il était aussi très préoccupé par l’indisponibilité de Kaori. Pourquoi Sayuri faisait-elle toujours barrage ? Que se passait-il exactement de l’autre côté de l’océan ? Il n’y avait qu’une seule manière de la savoir : se rendre là-bas sans prévenir pour en avoir le cœur net. Il allait boucler cette affaire illico presto. Et au passage, il devait découvrir ce que cachait Mystère. La voix claire de la jeune femme finit par le sortir de ses pensées.  

 

« _Nous devons y aller Ryô. Le studio n’est réservé que pour 3 heures seulement.  

_Euh, oui, allons-y… »  

 

Le silence dans le petit habitacle de la voiture était encore plus lourd que lors du déjeuner. C’en était presque palpable. La jeune femme commençait à suffoquer. Il fallait absolument qu’elle y mette un terme. Mais comment faire sans risquer de le froisser ? Elle dit la première chose qui lui passa par la tête.  

« _Je suis désolée. »  

Il lui jeta un rapide coup d’œil, interloqué, avant de reporter son attention sur la route.  

« _De quoi ?  

_Et bien, pour tout ce que j’ai pu te dire ce matin.  

_Tu n’as pas à l’être.  

_Vraiment ? Alors pourquoi ai-je la sensation que tu m’en veux ? Tu m’as à peine adressée deux mots depuis…  

_Non je ne t’en veux pas. J’ai simplement besoin de réfléchir un peu à tout cela. Tout est tellement compliqué.  

_A mon avis, ça l’est simplement parce que tu compliques tout ! Tant qu’il y a de l’amour, il y a de l’espoir.  

_L’amour ne suffit pas toujours Mystère.  

_Je ne suis pas d’accord. L’amour est la plus garde force au monde.  

_C’est aussi une grande faiblesse.  

_Non, tu te trompes Ryô. Tu te trompes… »  

 

Il se contrôla mais son cœur rata un battement. « L’amour est la plus grande force au monde ». Dieu sait qu’il avait besoin d’être fort pour évoluer dans son milieu. Il puisait souvent dans le regard de Kaori pour trouver le courage d’avancer…  

 

 

« _Bonjour ma belle, fit Jay, en l’embrassant profusément sur la joue. J’ai composé deux - trois mélodies. Je voulais te les faire entendre. Nous les avons un peu arrangées avec les copains. Mais elles pourront être améliorées. Et qui sait, peut-être que ça t’inspirera !  

_Bonjour Jay. Salut tout le monde, ajouta t-elle en regardant les autres musiciens de son groupe. Curtis n’est pas là ?  

_Il aura une heure de retard. Mais on va commencer sans lui. Son avis n’est pas primordial !  

_Oui, tu as raison. J’ai hâte de les entendre. J’ai justement écrit quelques lignes. Peut-être qu’une de tes compositions collera avec ce que j’ai en tête. »  

 

Ryô s’installa dans un coin pour ne pas déranger. Il essaya de fermer son esprit pour cesser de songer à ses tourments au moins quelques heures. Et il était plutôt curieux de découvrir comment la star travaillait…  

 

Les trois mélodies étaient douces aux oreilles. Bien que l’une d’entre elles était plus sombre. La seconde avait retenu l’attention de Mystère qui avait demandé à ses musiciens de la rejouer plusieurs fois. Elle avait alors sorti une feuille de son sac. Ryô en avait conclu qu’il s’agissait des fameuses quelques lignes et que, tout en écoutant l’air, elle essayait de calquer ses mots sur la musique. Finalement, au bout d’une demi-heure des mêmes notes en boucles, elle décréta qu’elle tenait le bon bout. Ce qui soulagea le nettoyeur. Il commençait à en avoir marre d’écouter la même chose !  

 

« _C’est bon ! Allez, on fait un essai.  

_Ok ! »  

 

La musique reprit mais la mélodieuse voix se mêla aux accords. A peine les premières phrases prononcées que le cœur de Ryô s’emballa.  

 

Si je te dis qu'il y a en moi  

Contre mon cœur le tien qui bat  

Si je te dis accroche ton cœur caché en moi  

Si je te dis qu'il y a en toi  

A contre cœur un cœur qui bat  

Qui passe des heures à prendre peur quand il reçoit  

Donne lui des ailes pour qu'il parvienne  

A vivre libre dans mes veines  

A voler ivre mais sans peine  

 

Il ne fallait pas être Einstein pour comprendre d’où elle sortait son texte. Leur conversation l’avait, semble t-il, bien inspirée. Encore une fois il fut effaré par la justesse des mots. Il ne lui avait pourtant pas tout révélé de la profondeur de ses sentiments et de ses angoisses. Pourtant elle semblait avoir deviné tout ce qu’il avait volontairement tu. Non seulement ce qu’il ressentait mais également ce que pouvait ressentir Kaori. Autant d’empathie était-ce réellement possible ? Oui son cœur était caché au fond de Kaori. Oui il ne savait pas comment gérer l’amour qu’elle lui portait et qu’il pensait ne pas mériter. Oui il avait combattu de toutes ses forces ce cœur qui s’était réveillé et qui réclamait la liberté de pouvoir l’aimer…  

 

{Refrain:}  

L’amour explore  

Nos trésors  

L’amour explore  

Ce qui dort dans nos corps  

Fort  

Rempli d'or  

Deux raisons qui ont tort  

C'est nos faiblesses qui nous rendent forts  

Nous rendent forts  

 

Les trésors ?… Avait-il seulement des trésors cachés en lui ? Kaori semblait le croire en tout cas. Mais lui ? Qu’en pensait-il réellement ? Il devait bien admettre qu’elle avait su faire ressortir des qualités si profondément ancrées qu’elles étaient insoupçonnées même de lui. Il s’était découvert de bons côtés. Il avait laissé la bonté de sa partenaire déteindre sur lui. Cette bonté qui lui avait donné l’envie d’y croire et cette folle espérance que tout n’était pas vain pour lui. Qu’il y avait une raison en chaque événement. Ca lui avait redonné une force nouvelle tout en l’affaiblissant. Il était donc vrai que les faiblesses rendaient également plus fort. Un tel antagonisme n’était-il pas qu’une chimère ? L’amour n’était-il pas une chimère qui s’estompait avec le temps ? Qui s’estompait, grignoté par la routine ou la lassitude ? Il ne voulait pas prendre ce risque même s’il savait qu’il n’avait pas le choix. Il allait devoir se battre et apprendre à avoir confiance en l’avenir. Et surtout en Kaori. Qui d’autre qu’elle saurait le guider ?…  

 

Si je te dis qu'il y a en eux  

Trop de non-dits de désaveux  

Si je te dis qu'on n's'ra que deux  

Voudras-tu mieux ?  

Si je te dis qu'on n's'ra pas ceux  

Qui se versent à boire dans les yeux  

Qui cessent de croire aux mots précieux  

Aux francs enjeux  

Dessine un sourire sur ton cœur  

Pour qu'il oublie toutes ses peurs  

Et qu'il se batte pour un bonheur  

 

Leurs cœurs contenaient effectivement bien trop de mots tus qui avaient fini par empoisonner leur quotidien. Il avait trop tiré sur la corde et elle avait gardé le silence bien trop longtemps. Mais leur environnement était impitoyable. C’était un rêve de croire qu’ils pourraient n’être que tous les deux même. Mystère ressemblait décidément énormément à Kaori. Elle était toutes les deux d’incommensurables romantiques. Persuadées l’une comme l’autre que l’amour était immuable. Et qu’il suffisait de sourire pour atteindre le bonheur. Qu’il aimerait en être capable. Sincèrement. Mais l’amour ce n’était pas que les marguerites et les pâquerettes. Il allait tout faire pour trouver une solution, il se l’était promis à lui-même. Mais l’univers dans lequel ils évoluaient était sombre. Ce qui ombrageait sérieusement la donne…  

 

{au Refrain, x2}  

 

Chimène Badi, L’amour explore  

 

Jay fut le premier à réagir.  

« _C’est pas mal du tout ! J’aime beaucoup ! Qu’est-ce que vous en pensez les gars ?  

_Oui ! Tu as écrit cela quand ?  

_Ce matin ! J’ai eu de l’inspiration, répondit-elle en jetant un regard discret vers Ryô qui eut un sourire en coin. Il faudra sans doute l’arranger un peu.  

_Il n’y aura pas grand chose à modifier. Qu’est-ce que vous en pensez Ryô ? »  

 

Ce qu’il en pensait ? Qu’elle l’avait encore touché en plein cœur. Mais ça l’agaçait un peu qu’elle ne considère que les bons côtés. Elle espérait sans doute lui rendre service mais il fallait bien qu’elle réalise qu’une médaille avait toujours son revers.  

Mystère demeurait impassible mais elle attendait le jugement avec angoisse : pourvu qu’il ait compris.  

« _C’est un très beau texte. Et puis, n’oublions pas le travail du groupe. La musique est très belle aussi. Seulement… »  

Il cherchait ses mots. Il ne voulait froisser personne.  

« _Seulement quoi, demanda t-elle, vexée malgré elle.  

_Et bien, pour ma part, entendre toujours des chansons qui vantent les mérites de l’amour aussi rose qu’un bonbon… C’est un peu lassant. Il n’y a pas que des bons côtés dans l’amour. On peut très bien aimer tout en sachant que l’amour peut être sombre ou qu’il ne suffit pas. »  

 

Elle ne réalisa pas tout de suite ses dires. Puis elle comprit. Elle soupira de frustration. Il serait difficile à convaincre. Si seulement elle pouvait savoir comment il voyait ce sentiment, ça l’aiderait tellement ! Soudain, une idée, presque diabolique, germa dans son esprit.  

« _D’accord. Donc tu trouves ma manière d’écrire un peu cucul !  

_Quoi ?! Mais non ! Je n’ai pas dis cela !  

_Non ! Tu as juste laissé entendre que j’étais trop fleur bleue ! Et bien, puisque tu sembles si prompt à critiquer, montre-nous un peu ce que tu ferais toi !  

_Hein, firent en chœur Ryô et les musiciens. » (NDB : aaaaah ? voilà qui devient intéressant…)  

 

Les yeux de Ryô papillonnèrent. Qu’est-ce qu’elle lui demandait au juste ? Voyant qu’il ne semblait pas comprendre (au passage elle pensa qu’il était décidément plutôt long à la détente ces temps-ci !), elle mit les points sur les « i ».  

« _Ecris-moi donc un texte qui parle d’amour et qui ne soit pas « rose bonbon » ! Si tu en es capable ! Parce que, à chacun son métier ! »  

Et voilà qu’elle le mettait au défi ! Ok ! Elle allait être surprise la donzelle !  

« _Très bien. Je relève le défi. Donnez-moi de quoi écrire. »  

Et sous les yeux ébahis de tout le monde, il s’installa et commença à écrire.  

 

Il prit place sur un tabouret et réfléchit un moment. Il s’était peut-être lancé un peu trop vite dans la bataille. Mais c’était trop tard. Les accords sombres d’une des mélodies de Jay lui revinrent aux oreilles. Quelques secondes plus tard, les premiers mots apparurent sur la feuille. Un quart d’heure plus tard, il acheva ses proses. Il se relut et fut surpris du résultat. Il ne se savait pas l’âme d’un compositeur ! Il en découvrait des choses sur lui-même depuis quelques jours ! Mais il avait envie d’aller encore plus loin, juste pour lui clouer le bec !  

« _Jay, la première mélodie que vous avez joué, vous pouvez recommencer ?  

_Euh, bien sûr. »  

Le groupe se réinstalla, totalement dépassé par les évènements tandis que Mystère ne savait pas comment réagir ni que penser. Avait-il l’intention de chanter lui-même ses paroles ? Elle savait qu’il avait une très belle voix et qu’il chantait à merveille mais elle n’aurait jamais cru qu’il irait jusque là ! Et pourtant, c’est ce qui se passa. (NDB : o________O ) Elle ne put que le constater. Il ne lui fallut qu’un léger coup d’œil à ses musiciens pour constater leur étonnement.  

 

Il y a des ombres dans " je t'aime "  

Pas que de l'amour, pas que ça  

Des traces de temps qui traînent  

Y a du contrat dans ces mots là  

 

Tu dis l'amour a son langage  

Et moi les mots ne servent à rien  

S'il te faut des phrases en otage  

Comme un sceau sur un parchemin  

 

Alors sache que je  

Sache le  

Sache que je  

 

C’est ce moment que choisi Curtis pour entrer. Il resta figé comme deux ronds de flan en découvrant la scène : Mystère en pâmoison devant son garde du corps qui chantait ! Et son oreille de professionnel constata de suite qu’il avait une voix à faire damner des foules féminines ! Mais, la surprise passée, il se demanda ce qui pouvait bien se passer dans ce studio ?  

 

Il y a mourir dans " je t'aime "  

Il y a je ne vois plus que toi  

Mourir au monde, à ses poèmes  

Ne plus lire que ses rimes à soi  

 

Un malhonnête stratagème  

Ces trois mots là n'affirment pas  

Il y a une question dans " je t'aime "  

Qui demande " et m'aimes-tu, toi ? "  

 

Alors sache que je  

Sache le  

Sache que je  

 

Jean-Jacques Goldman, Sache que je  

 

Kaori entrevoyait pour la première fois les profondeurs des tourments de l’homme qu’elle aimait. Des ombres, comme leur monde. Du contrat, lui qui n’avait jamais voulu se lier à quiconque et qui s’était malgré tout attaché à elle au point de s’en sentir faible. Des phrases en otage, lui qui n’arrivait pas à exprimer ses sentiments. Mais aujourd’hui qu’elle connaissait la vérité, il avait fait nombre d’actes qui prouvaient son attachement. Mourir dans je t’aime, parce que ça le rendait irrationnel. Une question dont la réponse avait toujours été là. « Sache le ». Oui, maintenant, elle savait… 

 


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