Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 22 :: Percer le secret (ou LES secrets...)

Published: 22-04-07 - Last update: 22-04-07

Comments: Voici le nouveau chapitre. Oui, je sais, il s'est fait désiré mais, à ma décharge, je suis en travaux, ma béta entre temps est partie en vacances, et retravaux. Bref, j'ai fait au mieux. Mais comme promis, je vais finir cette fic et majer régulièrement donc, pas de panique si les majs tarderont un peu mais j'ai vraiment un gros manque de temps. J'espère que ce chapitre vous plaira. Une révélation y est fait au sujet de Mystère même si vous aviez déjà tous compris ! LOL Bonne lecture et merci à mes reviewers du précédent chap. N'hésitez pas à me couvrir de commentaires : ça motive ! lol Kiss

 


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Il fallait bien se rendre à l’évidence : il n’avançait pas d’un cheveu ! Il se sentait bouillonnant à l’intérieur. Voilà maintenant deux semaines qu’il était « au service » de Mystère et les choses se passaient de la même manière qu’avec Mamasi. A savoir qu’il savait parfaitement « qu’il » était là mais qu’il ne pouvait rien faire d’autre que de supporter cette néfaste présence. D’autant plus « qu’il » ne faisait rien, se contentant d’énerver son monde en laissant entrevoir sa présence. Il avait penser à lui tendre un piège mais cela aurait signifié donner sa cliente en pâture à ce siphonné du bocal ! Car il ne pouvait être que siphonné du bocal pour agir de la sorte ! Il se comportait comme un vrai groupie de star de rock envers Mamasi alors que cette fille était, il fallait bien l’avouer, totalement insignifiante ! Certes, il avait fait l’imbécile face à elle mais c’était plus par jeu face à Kaori qu’autre chose ! Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui trouver pour vouloir éliminer toutes les personnes lui causant du tort d’une manière directe ou indirecte ? Ce n’était tout de même pas la faute de Mystère si le contrat n’avait pas abouti mais plutôt de la maison de production pour ne pas avoir tenu ses engagements. Elle aurait très bien pu produire les deux femmes et voir ce qui allait se passer. Non, vraiment, il était dans l’impasse. Si Kaori avait été là, ils auraient pu mettre une mise en scène en place. Elle aurait pris la place de Mystère le temps de fomenter le piège. Il n’aimait pas du tout se servir de Kaori comme appât mais parfois il ne pouvait faire autrement. Et puis, dans ces moments-là, il prévoyait tout donc, il était assuré, du moins en grande partie, qu’elle ne risquait pas grand chose. Oui, mais elle n’était pas là. Et c’était entièrement de sa faute.  

 

Et puisqu’il pensait à elle, il devait bien admettre que son instinct lui indiquait qu’il se passait quelque chose de louche. Il l’avait recontactée à deux reprises depuis son premier coup de téléphone. Elle, elle ne cherchait pas à le joindre. C’était sans doute sa manière de le pousser. Elle voulait que ce soit lui qui aille vers elle pour lui montrer son attachement. Il savait que c’était cela. Et il le faisait car il avait besoin d’elle. Et elle le savait parfaitement. Mais le véritable problème, enfin, problème, c’était vite dit, il s’agissait surtout d’une sensation, était autre. Il ne parvenait pas à la joindre directement. Sayuri lui avait appris qu’elle avait un portable mais ne lui avait pas communiqué le numéro. Ca lui avait fait mal mais il pouvait comprendre la méfiance de Kaori. A chaque fois, elle lui disait qu’elle n’était pas là, qu’elle lui passerait le message et qu’elle le rappellerait. Que voulait-elle exactement ? Le faire mariner ? Ou était-elle donc tellement débordée ? Que pouvait-elle faire de si important pour ne pas être là lorsqu’il l’appelait ? Il s’affolait sans doute pour rien mais… Arf ! Il devait sans doute avoir l’esprit trop embrouillé et il cherchait des peccadilles là où il n’y en avait pas ! Pour l’heure, il devait penser à son affaire. Et en trouver une solution ! Déjà parce qu’il voulait se concentrer sur ses problèmes avec sa partenaire mais et aussi parce qu’il redoutait un contact prolongé avec la chanteuse. Bien mal lui était d’admettre qu’elle l’attirait. Oui, il se sentait… Il secoua la tête. Non, il ne devait pas penser à cela. Plus il resterait près d’elle et plus il aurait envie de percer son mystère car il savait qu’elle en avait un ce qui la rendait, justement, si attractive à ses yeux. Et pourtant, il mourrait d’envie d’en apprendre davantage. Mais c’était si dangereux. Il ferma les yeux et le visage de Kaori apparut. Il ne devait penser qu’à elle. Mais il se sentait vibrer pour la chanteuse. Oui, c’était cela, il vibrait… Comme avec Kaori… La panique monta alors en lui face à ce constat. Ce n’était pas possible ! Il ne pouvait pas ressentir une telle émotion face à cette femme ! Depuis qu’il vivait avec Kaori, aucune autre femme n’était réellement parvenue à le captiver. Il avait eu des coups de sang mais aucune passion dévorante. Et voilà qu’il sentait que cette passion dévorante se manifestait pour une autre. Non… Il devait se sortir de ce guêpier le plus rapidement possible.  

« Oui, mais si tu fais cela, murmura la voix de sa conscience, jamais tu ne comprendras pourquoi tu éprouvais cela. Et ça te rongera comme un poison… Aussi puissant que celui qui glisse dans tes veines lorsque tu penses à Kaori… »  

 

C’est ce moment que choisit Mystère pour se montrer…  

 

 

Deux longues semaines déjà que Ryô était entré dans la vie de Mystère et elle était épuisée à devoir constamment faire attention à ses paroles, à son comportement, à ses réactions, à ses colères ! Elle ne se sentait plus libre de ses mouvements et ça la fatiguait émotionnellement. Sa tournée était déjà éprouvante, la « présence » de son « fan » l’était tout autant et, cerise sur la gâteau, Ryô ! Bon sang ! Le destin prenait vraiment plaisir à les placer sur le même chemin alors même que toutes les routes les séparaient ! Comment aurait-elle pu imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde qu’il deviendrait son garde du corps ? C’était un coup du Bon Dieu ! Ou peut-être même du Diable à y regarder de plus près ! Bon, ok, elle admettait qu’elle était la seule responsable : à cacher la vérité, on finit toujours par avoir le revers de la médaille. Et quelle médaille ! Elle aurait dû lui avouer la vérité et affronter ses foudres plutôt que de continuer à jouer cette comédie. Comme le disait si justement sa grande sœur, ça l’agaçait de l’avouer mais elle n’avait pas le choix, avant elle ne faisait que lui cacher la vérité. A présent, elle lui mentait carrément ! Et ça faisait toute la différence. Et sa colère risquait d’être dévastatrice ! Elle soupira.  

Elle avait songé durant quelques instants à tout lui dire. Et puis, il avait avoué de lui-même avoir une femme dans sa vie. Et il avait dit Kaori. Pas Miki, ou Kazue ou Saeko. Non. Kaori. C’était comme si on avait déposé à ses pieds le plus fabuleux des trésors. Jusqu’à présent, elle s’était contentée du peu qu’il lui donnait, recevant ses marques d’affection de loin. Ses sentiments elle les avait à peine entrevus, comme s’il les lui présentait à travers une vitre sans tain et à l’épreuve des balles. Elle désespérait d’en recevoir plus. Et puis, soudainement, il ouvrait lui-même la porte. Comment aurait-elle pu résister à cet appel ? Oui, comment ? L’espoir qui commençait à mourir dans son cœur avait repris vie. Elle se redressa et, silencieusement, rejoignit le salon où elle savait le trouver.  

 

Elle se posta dans l’entrebâillement de la porte et l’observa. Il regardait par la fenêtre mais son expression vide lui fit comprendre qu’il ne regardait pas le paysage mais qu’il était plongé dans une intense réflexion. Son visage se crispa. Ses pensées ne devaient pas être très gaies. Pensait-il aux problèmes de Mystère ou à « sa femme » ? Elle souhaitait que la seconde hypothèse soit la bonne mais elle ne pouvait non plus négliger une autre possibilité qui lui serrait le cœur. A savoir un « pieux » mensonge pour se rattraper de sa bévue.  

Elle le connaissait par cœur. Lorsqu’elle l’avait découvert dans sa loge et le nez dans ses petites affaires, il avait senti qu’il était grillé. Et il devait absolument regagner sa confiance. N’était-ce pas simplement une stratégie de dire qu’il avait une femme pour détourner les soupçons ? Et quel autre nom donner que celui de celle qui était le plus proche de lui ? Comme un réflexe ? Elle n’était pas là pour se défendre et nier toute relation avec lui. Il pouvait donc raconter ce qu’il voulait à sa « cliente ». Cette idée lui broya le cœur. Mais un regain d’énergie monta en elle. Elle se sentait plus forte depuis quelques mois. Qui ne le serait pas vu les circonstances ! Elle devait en avoir le cœur net ! Elle devait trouver le moyen de le faire parler, de découvrir la vérité. Elle n’aurait probablement pas une seconde chance de le démasquer.  

 

Plus déterminée que jamais, elle pénétra dans le salon de la suite qu’elle occupait depuis la veille. Elle avait un peu de temps devant elle : le prochain concert ne se déroulait que le lendemain soir. Aussi, s’appliquerait-elle à essayer de le faire parler. Elle réfléchirait aux conséquences plus tard…  

 

 

Les poils de ses bras se dressèrent tout à coup. Elle était là, dans la même pièce que lui. Il laissa échapper un petit soupir. A croire qu’elle avait senti qu’il était en conflit avec lui-même et venait en profiter pour lui donner le coup de grâce. Se forgeant un visage calme et impassible, il se tourna vers elle. Quelle erreur ! Elle le regardait avec une pointe de défi dans les yeux. Son corps parfait moulé dans un jeans taille basse, un petit top saumoné qui révélait les détails de son soutien-gorge. Ses magnifiques cheveux, son regard vert… Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Et pourquoi le fixait-elle ainsi ? Il s’attendait au pire.  

 

« Et bien, vous semblez bien pensif. Votre femme vous manque ? Où est-elle déjà ? »  

 

D’accord ! Il comprenait mieux ce petit air dans ses prunelles. Elle avait décidé de lui faire subir un interrogatoire en bonne et due forme. Elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Parce que la dernière chose qu’il souhaitait, c’était de lui parler, à elle, de Kaori.  

 

Elle avait noté de suite la crispation de sa mâchoire. Elle avait touché une corde sensible. Mais elle avait l’avantage de le connaître et de savoir comment le manipuler. Enfin, au moins un peu.  

 

« _Non, je ne pensais pas à Kaori, mentit t-il, mais à notre affaire.  

_Vous mentez très mal ! Dès que j’aborde ce sujet, vous devenez extrêmement tendu ! Vous savez, si vous avez des soucis, je suis toute prête à vous écouter. Qui sait, peut-être pourrais-je vous aider à en trouver la solution. Et faire revenir votre femme chez vous, répondit-elle sans se démonter. Ah mais oui, c’est vrai, suis-je bête, elle n’est pas partie, elle est juste en « vacances », ajouta t-elle avec ironie. »  

 

Et voilà, elle avait gagné, la moutarde lui monta immédiatement au nez ! Il en avait assez de son effronterie ! Elle ne le connaissait pas et pourtant, elle agissait comme si elle savait tout de lui. Tout à coup, elle lui parut bien moins attractive. (NDB : et voilà, on fait bobo et son ego, et hop on s’intéresse plus, les hommes je vous jure…) Pourquoi les bonnes femmes se mêlaient-elles toujours de tout ? (NDB : si vous les hommes vous nous racontiez tout aussi on n’aurait pas à fouiner pour savoir ce qui vous tracasse !) Le visage souriant de Miki apparut soudainement dans une bulle au-dessus de sa tête. Oui, Miki en était le meilleur exemple. Il fut pris d’une envie presque irrépressible de lui tordre le cou mais serra les dents et prit sur lui de répondre calmement pour ne pas lui laisser voir qu’elle n’avait pas tout à fait tort.  

« _Ce qui me rend « tendu », c’est vos questions et pas la soit-disant situation que vous supposez problématique entre ma femme et moi. Je crois qu’il serait meilleur pour vous de penser à vos soucis actuels plutôt que de vouloir absolument m’entendre m’épancher sur ma vie. Qui, au passage, se porte très bien. »  

 

Sa femme. Il l’avait encore dit. Sa vie se portait bien. Pas de problèmes. Quel gros menteur ! (NDB : à qui le dis-tu Kaori…) Elle plissa un peu les yeux et les planta dans les siens. Ils étaient aussi fermés qu’une huître. Le rendre furieux. Il n’y avait que cela qui pourrait le décoincer au moins un peu.  

« _Ouaip, si vous le dites ! C’est pour cela qu’elle ne cherche jamais à vous joindre et que vous, vous avez un mal de chien à la contacter ! J’ai surpris une conversation, il semblerait qu’elle ne soit pas très enclin à vouloir vous parler. Qu’avez-vous fait pour qu’elle fuie à l’autre bout de la planète ? Vous l’avez trompée ? Ce qui ne m’étonnerais pas au bout du compte. Pervers comme vous l’êtes ! Bon, je concède que vous vous tenez bien avec moi mais, je ne suis pas aveugle, je vois bien le regard que vous posez souvent sur moi ! Je la comprends. Vivre avec un homme qui passe son temps à mater les autres femmes ! Ou alors, c’est qu’elle est laide ! Mais, ce n’est pas une raison ! Même si elle est laide, si vous l’avez aimée, c’est qu’elle doit avoir un bon fond ! Enfin, je suppose. Maintenant, vous connaissant, elle est peut-être comme vous ! Ou pire ! »  

Et elle lui tourna le dos pour prendre un verre d’eau, attendant que le coup porte la totalité de ses fruits. Elle avait vu son visage se décomposer au fur et à mesure de ses mots et elle se préparait psychologiquement à affronter la tempête. Ou plutôt l’ouragan Ryô !  

 

Plus les mots sortaient de la bouche de cette femme plus la colère grondait en lui. Mais de quel droit se permettait-elle de lui parler ainsi ? Elle ne savait rien et se permettait de faire des suppositions sans la moindre considération pour lui ! Et surtout pour Kaori ! Comment osait-elle proférer de telles inepties sur la femme qu’il aimait ? Qu’elle s’en prenne à lui et lui remette dans le nez sa désastreuse prestation du départ, il pouvait le comprendre, mais il n’accepterait pas qu’elle parle de sa partenaire en ces termes ! Qu’elle en parle tout court ! Personne n’avait le droit de toucher à l’intégrité ou la réputation de son ange ! Il tenta de se maîtriser mais ses paroles sèches démontrèrent sa colère.  

« _Puis-je savoir au nom de quoi vous vous permettez de telles paroles envers une personne que vous ne connaissez pas ? Pas plus que vous ne me connaissez d’ailleurs ? Et où êtes-vous allez chercher ces fadaises au sujet de notre entente ? Vous puisez votre inspiration dans « Les feux de l’amour » ? Et puis, quand bien même, qu’est-ce que ça peut vous faire ? Ce ne sont pas vos affaires ! Ma vie privée ne regarde que moi et personne d’autre ! Je ne vois pas pourquoi vous tenez tant à vous immiscer dans ma vie ? Je ne suis pas ici pour répondre à votre curiosité mais pour veiller à votre sécurité ! Et je ne vous conseillerais que vivement de ne plus me parler de ma femme ! Et, juste au passage, elle n’est absolument pas laide, termina t-il furieusement. »  

Mais Mystère ne se laissa pas démonter.  

« _Oh la la, mais c’est qu’il mordrait presque ! On se calme le molosse ! En tout cas, mes mots doivent contenir une certaine vérité pour vous mettre dans une telle fureur. Vous ne vous seriez pas énervé dans le cas contraire. Et si je me montre aussi curieuse, c’est justement pour être certaine que vous veillez pleinement à ma sécurité comme vous le dites. Vous semblez tellement préoccupé par moment que je me demande si vous êtes vraiment à ce que vous faites ! Etes-vous sûr de penser à moi ou à, comment déjà, ah oui, Kaori ? Quel est donc ce poids que vous portez sur vos épaules ? Pourquoi ne pas vous soulager et m’exposer vos soucis conjugaux ? Pourquoi vous a t-elle quitté ? Je serais sans doute de bons conseils étant une personne extérieure. Ou pensez-vous que cela doit rester un secret ? Les secrets ne font que détruire Ryô. Je vous offre une planche de salut. Saisissez-la. Qu’est-ce que cela vous coûte d’essayer ? Je ne vous offre qu’une épaule charitable. »  

 

Les épaules de Ryô s’affaissèrent devant le toupet de cette harpie qui ne le craignait pas plus que Kaori ! Elle le savait dangereux, et pourtant, elle persistait dans son désir de le pousser à bout malgré les avertissements répétés ! Voilà qu’elle essayait la pitié et la compassion ! Tout ce qu’il détestait ! Mais qu’est-ce qu’elle lui voulait bon sang ? Connaître ses secrets ? (NDB : oui mon petit Ryo, va à la confesse chez Sœur Mystère LOL) Jamais ! Jamais il ne dirait le moindre mot à ce sujet ! Et puis, elle était plutôt mal placée pour parler de secrets qu’il fallait dévoiler ! N’en avait-elle pas, elle aussi, des secrets ? Tous ces non-dits que ne cessaient de lui faire se demander qui elle était vraiment et pourquoi il se sentait attiré par elle comme un papillon par une flamme. Son regard se durcit et prit une teinte de défi. Très bien, elle voulait jouer à cela ? Parfait, ils seraient deux dans ce cas. Et rira bien qui rira le dernier !  

 

Le regard meurtrier de l’homme ne lui parut pas de bon augure. L’idée de l’énerver était certes bonne mais la suite ne semblait pas vouloir se dérouler selon ses plans. Une idée lumineuse semblait avoir germé dans son esprit. Elle s’attendait au pire.  

 

Il se redressa alors, inspira et se dirigea vers le bar. Calmement, du moins en apparence, il se servit un verre d’eau, alors qu’il aurait plutôt bu un bon scotch bien tassé mais ça aurait révélé son trouble, puis se retourna vers son interlocutrice.  

« _Cela vous va bien de parler de secrets, lâcha t-il avec une ironie non dissimulée. C’est très intéressant. Vous êtes là à me lancer une superbe leçon de morale alors que vous êtes la première à la transgresser. Si, au lieu de parler de mes soi-disant secrets, nous parlions plutôt des vôtres ? Qu’en pensez-vous, Mademoiselle « Mystère » ? Quels sont donc tous les « mystères » qui sont à l’origine de la naissance de votre nom de scène ? Parce que, puisque nous en sommes visiblement aux confidences, vous ne me ferez pas croire que votre attitude est très transparente. Je m’interroge moi aussi sur certains points. Le plus important étant celui-ci : pourquoi personne ne connaît votre véritable nom ? A part bien sûr ce cher Curtis Nelson qui irait plutôt se faire couper un pied à vif que de l’avouer. Quels sont donc vos secrets ? Ceux qui vous empêchent de vous épanouir complètement en avouant à la face du monde qui vous êtes et ainsi étaler votre réussite aux yeux de tous ? N’est-ce pas ce que tous les artistes aiment et recherchent ? Se faire reconnaître ! Donnant donnant. Je ne vois pas pourquoi je devrais être le seul à subir les questions. Dîtes-moi tout et je jugerais par après si vos révélations valent suffisamment le coup pour que j’avoue les miennes. A supposer encore, bien évidemment, que j’en ai à vous faire ! »  

 

Et voilà ! Il était bien dans la merde maintenant car il venait de faire ce qu’il avait décidé quelques minutes plus tôt justement de ne pas faire : chercher à en savoir davantage sur elle ! (NDB : tu es pathétique Ryo…) Que se passerait-il s’il découvrait quelque chose qui la rendrait encore plus attirante pour lui ? Qu’il comprenait pourquoi elle lui faisait ressentir toutes ces émotions contradictoires alors qu’il était plus que persuadé d’aimer Kaori comme un fou ? Mais les dés étaient jetés. Il ne lui restait plus qu’à attendre le résultat tout en espérant que ça ne lui retomberait pas sur le nez.  

 

De son côté, la jeune femme se tut. Elle planta ses yeux dans les siens mais ne parla plus. Et bien, voilà bien une réaction qu’elle n’avait absolument pas prévu. Sa petite stratégie lui retombait sur le nez finalement. Elle avait pensé le coincer mais, au final, c’était elle qui était prise à son propre piège. Car bien évidemment, elle ne pouvait pas lui dire la vérité maintenant. Ce n’était pas le bon moment. Bien qu’elle commençait aussi à douter que le bon moment viendrait car, plus le temps passait plus elle s’enfonçait. (NDB : je crois qu’on appelle ça aussi des sables mouvants LOL) Mais qu’avait-il dit ? Qu’il lui répondrait si ses révélations en valaient la peine ? Ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée finalement. Le tout était de trouver comment formuler cela sans trop en dire mais juste assez pour lui donner l’envie de parler. Oui, c’était une bonne idée tout compte fait. Elle prit alors une mine contrariée et s’installa lentement sur le sofa. Ryô la regardait, les yeux légèrement plissés, se demandant à quelle sauce il allait être mangé.  

 

« _Vous avez raison. J’ai également des secrets que je ne veux pas révéler. Mais ils n’ont rien d’extraordinaires et je crains fort de vous décevoir si vous vous attendez à du sensationnel. Et puis, je doute fort que vous compreniez. Il faut vivre ce que je vis pour réaliser l’importance de mon choix. Je parle bien sûr de cet anonymat complet me concernant. Avez-vous la moindre petite idée de ce que je dois subir ? Je ne peux pas faire un pas sans être épiée, examinée à la loupe, sans qu’un paparazzi essaie de trouver la faille et l’information qui fera scandale. Et mes proches. Pensez-vous que je veuille qu’ils se retrouvent pris en otages par des gens vivant leur vie par procuration de la mienne ? Mais vous ne pouvez pas comprendre. Pour cela il faudrait que des personnes proches de vous aient eu à subir des désagréments de cette sorte. Imaginer que l’on puisse prendre pour cible mes proches pour m’atteindre ? Plutôt mourir. Mais j’aime ce que je fais. La scène, c’est mon métier. Alors j’ai fait en sorte que cela ne se produise jamais. »  

 

La colère et la rancœur de Ryô retombèrent aussi vite qu’elles étaient montées. Elle croyait qu’il ne la comprendrait pas ? Mon Dieu ! Mais elle voulait éviter ce que lui vivait depuis 7 longues années. Toutes ces fois où Kaori avait été kidnappée simplement parce qu’elle était sa partenaire ou parce que certains pensaient qu’elle était sa femme. Que ne donnerait-il pas pour être totalement anonyme dans son métier et pouvoir l’aimer sans avoir à se soucier de sa sécurité. Toutes ces choses qu’il lui faisait inlassablement subir dans le but de la protéger. Souffrances qui avaient fini par l’éloigner de lui. Et à présent elle était loin, à New York, et il se sentait si seul. Le poids sur ses épaules lui parut alors insoutenable. Il ressentit l’étrange besoin de le partager. Et cette femme pourrait sans doute le comprendre au moins un peu. C’est presque malgré lui que les mots franchirent la barrière de ses lèvres.  

« _Vous avez tort de croire que je ne comprendrais pas… Elle… Elle est constamment en danger à cause de mon métier. Et il m’est arrivé de dire et de faire certaines choses qui l’ont beaucoup blessée. Mais elle ne sait pas que je fais cela pour… Pour la protéger. Elle a fini par ressentir le besoin de… De faire le point. C’est pour cela qu’elle est partie quelques temps chez sa sœur… »  

Il savait que ce n’était pas l’exacte vérité mais il ne pouvait lui en dire plus. Peut-être lui ficherait-elle la paix après cela. Mais découvrir qu’ils avaient cela en commun n’était pas pour le rassurer.  

 

Mystère redressa vivement la tête pour constater que son garde du corps baissait la sienne. Elle eut une furieuse envie de se jeter dans ses bras. Les larmes lui montèrent aux yeux mais elle les refoula. Certains évènements, certains mots lui apparurent alors sous un angle nouveau. Mais il voulait la protéger de qui ? De leurs ennemis ou de lui ? Mais une chose était certaine : elle pouvait voir la peine dans chacun de ses gestes. Et son cœur se serra douloureusement car son attitude risquait d’aggraver la situation déjà précaire. Mais l’espoir revenait. Elle se leva et s’approcha de lui.  

« _Je suis désolée. Je ne cesse de vous poser des questions, de vous importuner, de spéculer aussi. Il semblerait que je vous ai mal jugé. Mais qui aurait pu me dire que vous viviez une situation similaire. Je suis là à proférer des mots alors que vous traversez une crise avec votre femme. Je vous demande pardon. Mais, vous savez, mon offre tient toujours. Je suis toute prête à vous écouter et, qui sait, peut-être à vous aider. Je serais sans doute plus objective que vous. »  

 

Il ne savait plus trop comment agir. Il ne se permettait pas ce genre de confidences surtout à une parfaite étrangère. Il ne se confiait réellement qu’à Falcon. Et un peu à Mick. Bien que cette fois-ci, il ne leur ait rien dit. Il se sentait gêné d’autant plus qu’elle était trop proche de lui et qu’il sentait à nouveau cette étrange sensation l’envahir. Il devait s’éloigner. Aussi, alla t-il se poster devant la fenêtre puis :  

« _Merci mais, ça ira. Et, rassurez-vous, je suis bien à notre affaire. Mes problèmes personnels n’interféreront pas. Je débusquerai ce malade. »  

 

Elle ne répondit pas mais retourna dans sa chambre, le cœur battant la chamade. Tout ceci avait servi à quelque chose. Il tenait réellement à elle…  

 

Ryô souffla de soulagement en la sentant quitter la pièce. Tout se bousculait dans sa tête. Il ressentit l’envie de parler à Kaori mais jetant un œil sur sa montre, il constata qu’il faisait nuit à New York. Mais qu’importe, c’était vital pour lui d’entendre sa voix. Il composa le numéro.  

« _Allô, fit une voix ensommeillée.  

_Je sais que c’est la nuit mais, j’ai besoin de parler à Kaori. Peux-tu la réveiller s’il te plait ?  

_Non mais tu plaisantes ! Tu as vu l’heure ?  

_S’il te plait Sayuri.  

_Très bien ne quitte pas. »  

Mais il entendit un énorme vacarme et la ligne fut coupée. Deux minutes s’écoulèrent puis son portable sonna.  

« _Que se passe t-il Ryô ? Pourquoi appeler à cette heure ?  

_Que s’est-il passé avec Sayuri demanda t-il en même temps.  

_Elle a trébuchée. Mais toi ? Il y a un problème ?  

_Je ne sais pas. J’avais juste envie d’entendre ta voix. »  

Un silence lui répondit.  

« _Tu appelles en pleine nuit juste pour entendre ma voix ? Mais tu n’es pas un peu malade ! Sayuri aurait pu se faire très mal !  

_Je suis navré mais…  

_Mais c’est adorable, le coupa t-elle… »  

 

 

Dans une autre suite de l’hôtel, un homme était installé dans le divan et buvait lentement un whisky sec. Son front était plissé, son regard soucieux. Voilà maintenant deux semaines qu’il ne cessait de se poser les mêmes questions. Qui était vraiment Kaori ? Pourquoi lui avait-elle posé les mêmes questions que Saeba quelques temps plus tard ? Pourquoi ne lui avait-elle jamais parlé de son passé ? Pourquoi avoir exigé que son identité reste secrète ? Au départ, il avait accepté ses conditions sans négocier car il avait senti en elle tout le potentiel d’une grande star. Et il avait naïvement cru qu’une fois en confiance, elle lui aurait parlé d’elle. Mais non, rien. Et son attitude si passive face à la menace qui planait sur elle ? Et puis, le plus grave de l’histoire, cette dissimulation dont elle s’était rendue coupable et que lui, idiot qu’il était, avait couvert. Elle avait lavé la boîte qui contenait la première bombe, elle avait caché le papier cadeau dans son sac. Qui était-elle ? Il avait procédé à une rapide enquête mais n’avait rien trouvé de particulier. Elle n’avait pas de casier et son frère avait été policier avant de se faire tuer. Ca lui avait suffit comme renseignements. Mais à présent, il regrettait un peu. Peut-être devrait-il engager un privé pour approfondir le sujet ? Ou peut-être d’abord accorder une chance à la demoiselle de s’expliquer ? Pour lui montrer qu’il lui faisait confiance.  

 

Mais en attendant, toujours cette maxime qui passait et repassait : qui était réellement Kaori Makimura… (NDB : crois-moi mon vieux, tu ne veux vraiment pas savoir ! LOL )  

 

 


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