Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem cor ...

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 36 :: Le calme... Avant la tempête ?

Published: 08-09-07 - Last update: 08-09-07

Comments: Bon alors voici le chapitre 36. Merci encore de vos encouragements et d'avoir apprécier le chapitre de la rencontre. Ce nouveau chapitre se tourne essentiellement sur les conséquences. Le chapitre suivant est à moitié écrit. J'avoue que je cale un peu mais mes bétas m'aident à me relancer donc, ne vous en faites pas trop pour la suite, elle ne devrait pas tarder. Je vous souhaite une bonne lecture. Kiss

 


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« _Et bien, ça ne s’est pas si mal passé finalement, lâcha lentement Mick.  

_En effet, ça aurait pu être pire, répondit Miki. Et maintenant ?  

_On attend. »  

Tout le monde se tourna vers Ryô qui s’était allongé et dont les yeux étaient fermés. Il semblait épuisé. Ce qui était très certainement le cas. Kazue s’approcha de lui.  

« _Comment te sens-tu ?  

_Pas trop mal pour un mec qui a failli y rester. Je suis sûr d’être assez en forme pour te proposer une petite sortie, fit-il en essayant de prendre une tête de pervers. »  

Mais personne n’était dupe. Il fallait vraiment être complètement à l’ouest pour ne pas s’apercevoir qu’il était totalement crevé.  

« _Je crois qu’il est surtout temps de te laisser seul pour que tu puisses te reposer. Tu as besoin de sommeil. Mick, dis au revoir à Ryô, nous rentrons.  

_Nous aussi, ajouta Miki. Le plus dur a été fait. Il ne nous reste plus qu’à attendre les nouvelles de Saeko. A bientôt.  

_Merci les amis, prononça lentement Ryô sans plus de commentaire. A plus tard. »  

Kaori se retrouva donc seule avec l’homme qu’elle considérait comme son homme à elle. Mais il s’était produit tant d’évènements. Elle avait peur. Peur que le préfet ne poursuive ses investigations contre eux et surtout peur que Ryô ne finisse par lui demander de partir, de quitter sa vie. Après tout, même s’il n’avait pas voulu reparler de ce sujet, il n’en restait pas moins qu’il se sentait trahi par elle.  

 

Mais comment dénouer le problème ?…  

 

De son côté, Ryô se sentait un peu nerveux. Pas au sujet du préfet. Il savait dores et déjà que le chef de la police ne pourrait rien faire contre eux au risque de voir sa fille tomber et de devoir remettre en liberté certains criminels comme l’avait si bien souligné Falcon. Sans compter qu’il serait obligé de démissionner alors qu’il faisait un excellent boulot. Il fallait être honnête : la famille Nogami avait sa place dans le cercle judiciaire. Ce serait trop bête de détruire cela.  

Non, ce qui lui mettait les nerfs à fleur de peau, c’était Kaori. Il savait que le mieux à faire serait de mettre à plat les malentendus et les reproches mais il ne se sentait pas encore la force de lui avouer ouvertement qu’il l’aimait bien qu’elle le savait parfaitement à présent. Et de lui pardonner son comportement. Elle s’était moquée de lui. Cette trahison faisait mal. C’était trop tôt. Il expira lentement sentant le regard de sa partenaire posé sur lui. Il sentait son hésitation. Aucun deux ne savait quoi dire. Mais ils ne pouvaient pas non plus rester là comme des idiots. Il allait ouvrir la bouche pour briser ce silence désagréable quand Kaori le devança.  

 

« _Ryô, je sais que je t’ai promis d’attendre que tu en parles mais on ne peut pas rester ainsi. Il faut que nous parlions. Plus nous attendrons et plus ça sera difficile.  

_Que veux-tu qu’on en dise, répondit-il sans ouvrir les yeux et sentant la colère affluer à nouveau en lui alors qu’il pensait avoir dépassé ce stade. Ce n’est pas le lieu. Je n’ai pas envie que tout l’hôpital en profite si jamais je… »  

Il se tut. S’il perdait le contrôle de la situation, s’il se mettait à crier. Ou si elle venait à pleurer.  

« _Si quoi Ryô ?  

_Kaori, je suis furieux. Je ne me souviens pas avoir été aussi furieux de ma vie. Et je ne me sens pas l’énergie suffisante pour gérer le problème, dit-il avec une sincérité dont il ne se serait jamais cru capable. »  

Il ouvrit brusquement les yeux et les plongea dans ceux de la jeune femme qui se remettait doucement de cet aveu. Ils étaient si froids que son cœur se serra. Et lui vit la culpabilité et les larmes qui se formaient dans ceux de Kaori.  

« _Très bien, comme tu voudras. Je vais te laisser te reposer, tu en as besoin. De toute façon, je vais avoir des choses à faire dans les prochains jours. Je risque de venir moins souvent mais étant donné les circonstances, je ne pense pas que ça te pose réellement de problèmes. Tu ne seras pas seul. Les amis te visiteront pendant que je règlerai certaines choses.  

_De quoi tu parles, s’alarma t-il malgré lui.  

_Je ne crois pas que tu veuilles le savoir Ryô. Je t’en parlerai en temps utiles.  

_Une minute ! Tu ne vas pas me faire de nouvelles cachotteries ! Tu as épuisé ton quota pour la fin de tes jours il me semble alors, tu vas t’expliquer. »  

Le ton était monté d’un cran. Le nettoyeur reprenait des forces et le faisait bien sentir à sa partenaire.  

«_Tu veux vraiment aborder un sujet qui fâche ? C’est pourtant toi-même qui t’y refuses.  

_Le sujet que je ne veux pas aborder pour le moment c’est ton comportement malhonnête envers moi.  

_Je l’avais bien compris. Mais ce que je m’apprête à faire en sortant d’ici concerne cela puisqu’il s’agit de « Mystère ». Alors veux-tu réellement en savoir davantage ? »  

Un nouveau silence. Les mâchoires de Ryô se contractèrent. Qu’allait-elle faire au juste ? Bien sûr qu’il voulait savoir ! Même si ça ne l’enchantait pas.  

« _Oui, je veux savoir.  

_Je n’ai pas vu Curtis depuis… ce jour-là. Il n’est au courant de rien. Et je suis sûre qu’il s’inquiète beaucoup. Et puis, je vais devoir régler les détails pour mettre un terme à mon contrat. Et ça, ça risque d’être autre chose… Je vais devoir négocier mon départ de la maison de production. Ca ne se fera pas en un jour. Voilà. Satisfait ? »  

Satisfait ? Que voulait-elle dire par là ? Qu’il était content qu’elle abandonne sa carrière ? A vrai dire, il n’en savait rien. Tout était assez confus dans sa tête. Mais le voile de tristesse qui passa dans les beaux yeux de la jeune femme à l’idée de cesser sa carrière ne lui échappa pas. Et voilà qu’elle se sacrifiait une fois de plus pour lui. Il était assez lucide pour l’admettre. Il se passa une main lasse sur le visage.  

« _Ecoute, ne prend pas de décision dans la précipitation Kaori. Je sais bien que tout n’est pas simple mais je ne vois pas pourquoi tu abandonnerais une activité que tu aimes faire.  

_Oui, c’est vrai, tu as raison, j’aime chanter. Et avec tout ce qui s’est passé, je suis surprise par tes paroles Ryô. Me suggérerais-tu de poursuivre ma carrière ?  

_Je n’ai pas dit ça !  

_Peu importe de toute manière, je savais bien que ce jour viendrait. Il y a d’autres choses qui comptent bien plus pour moi et qui passent en priorité. »  

Il comprit de suite qu’elle parlait de lui et de leur vie. Mais pourraient-ils reprendre leur vie comme s’il ne s’était jamais rien passé ?  

« _J’y vais. Nous en reparlerons plus tard, quand tu te seras décidé. Si tu te décides un jour bien sûr. »  

Il tiqua face à cette phrase. Ou plutôt face à ce reproche.  

« _Qu’est-ce que tu veux dire, siffla t-il entre ses dents.  

_Tu le sais parfaitement Ryô. Ou devrais-je dire « monsieur le maître de la politique de l’autruche ». Repose-toi bien. Je repasse dès que possible. »  

Elle s’approcha de lui et faisant fi de son regard meurtrier, déposa un léger baiser sur son front puis quitta la chambre le cœur battant.  

De son côté, ses émotions s’emmêlaient. Il la détestait tout en sachant qu’il l’aimait, il était furieux contre elle mais il avait suffit qu’il sente ses lèvres sur son front pour sentir le désir de l’étreindre monter en lui, il suffisait que les effluves de son parfum sucré montent à ses narines pour avoir envie d’elle.  

 

Il se prit la tête entre les mains. Il ne s’était jamais senti aussi perdu de toute sa vie…  

 

 

La voiture filait à allure modérée. Son père n’aimait pas trop la vitesse. Et puis, après toutes ces émotions, elle se sentait un peu dépassée. Elle avait besoin de reprendre calmement ses esprits même si elle savait qu’elle allait devoir attendre un peu avant de pouvoir décompresser. Les sourcils de son paternel étaient froncés ce qui indiquait qu’il était dans une intense réflexion. Et qu’elle devrait d’ici peu faire face à l’orage. Elle savait parfaitement à quoi s’attendre, elle avait tout prévu. Sauf qu’il reconnaîtrait Kaori après toutes ces années. Il l’avait peut-être croisée à peine deux ou trois fois du temps où Hide était encore dans la police. Elle n’était qu’une enfant. Ensuite il avait démissionné et avait travaillé quelques années avec Ryô. Il avait vraiment une mémoire d’éléphant. Elle savait aussi qu’elle l’avait déçu. Elle soupira doucement ce qui sembla faire sortir son père de ses réflexions. Il se tourna vers elle, en colère.  

 

« Tu t’es moquée de moi Saeko ! C’est une chose que je ne peux accepter. Je suis ton père et, rien que pour cela, je mérite ton respect ! Sans oublier que je suis ton supérieur hiérarchique. Ce qui ne fait qu’ajouter à l’honnêteté que tu dois avoir envers moi ! C’était quoi tout ce cirque. Hein ? Tu ne me feras pas croire que cette équipe de choc ne soit en fait qu’une bande de rigolos capable de mettre en place des sketches aussi lamentables ? Qui sont-ils ? Des nettoyeurs ou des comiques ? »  

 

Elle considéra la question avec soin bien qu’elle y ait déjà pensé. Une évidence la frappa alors : comment cela se faisait-il que dans le milieu tout le monde savait qu’ils étaient une bande d’originaux mais que la police (mis à part Reika et elle) ne savait pas ? Pourtant, City Hunter ne s’était jamais caché de leur nature profonde. Son père ne risquait pas de s’en remettre en apprenant la vérité.  

 

« _Non papa, je ne me suis pas moquée de toi. Ce que tu as vu, et bien, c’est la réalité. Il est vrai que je t’ai amené au Cat’s afin que tu fasses une première connaissance avec le groupe. Mais tout ce que tu as vu n’était pas une mise en scène. La consigne était : « Soyez tel que vous êtes en temps normal. Agissez comme si vous ne saviez pas que l’homme qui m’accompagnera sera mon père. » Et tu n’as pas pu voir Ryô à l’œuvre ! Il est encore pire que Mick ! Kaori le frappe d’ailleurs très fort pour lui remettre les idées en place ! Ca peut ressembler à du Vaudeville, je sais. Pourtant, tout est vrai. C’est comme ça que nous vivons. City Hunter est craint pourtant, tout le milieu connaît parfaitement ses travers. Et nombreux sont ceux qui ont tenté de s’en servir pour parvenir à l’éliminer. Mais sans succès. Allant jusqu’à utiliser de la lingerie fine comme appât ! Sincèrement Papa, quel intérêt aurais-je eu à vouloir te faire croire qu’ils n’étaient tous qu’une bande de dégénérés ? Avec leur réputation qui n’est plus à faire et sachant que tu voulais les envoyer en prison, la solution n’était certainement pas de les faire passer pour des débiles profonds. Il aurait mieux valu pour te convaincre et même t’intimider de te montrer leur plus mauvaise face afin que tu réalises que tu avais mis les pieds dans un nid de serpents. Mais mes amis ne sont pas un nid de serpents. Tu as pu les voir tels qu’ils sont dans la vie quand ils ne « travaillent » pas. Tu sais, toi tu ne connais que le sommet de l’iceberg. Moi je sais tout. Tu n’as aucune idée de ce qu’ils ont pu traverser comme épreuves. Si tu savais tout ce que je sais à propos de la vie de Ryô, tu comprendrais pourquoi il en est arrivé là. »  

 

Il regardait sa fille qui ne cachait rien de ses émotions. Il ne se souvenait plus de la dernière fois qu’il l’avait vue ainsi : fragile. Mais toutes ces révélations le laissaient pantois : ils étaient vraiment tels qu’ils les avaient vus ? Mais c’était une bande de fous furieux ! Et la bande la plus crainte de tout le territoire en plus ! Il nageait en pleine science fiction…  

 

« Et en ce qui concerne Hideyuki Makimura, parvint-il à demander dans son brouillard. »  

 

Elle soupira.  

 

« _Que puis-je te dire ? Il a suivi la voie de son père en entrant dans la police. Mais il s’est vite senti impuissant face à la criminalité que nous ne parvenions à endiguer malgré nos efforts. Ryô est entré dans nos vies et le reste à suivi. Il a quitté la police et s’est associé à Ryô qui débarquait des Etats-Unis où il avait travaillé quelques temps avec Mick. Mais Ryô a voulu retrouver son pays d’origine. Ensuite, Hide a été tué laissant sa sœur de 20 ans totalement seule, sans famille, sans ressources. Il ne lui restait plus que Ryô qu’elle connaissait depuis 4 ans. Que voulais-tu qu’elle fasse ? Elle est restée près de lui prenant la place de son frère. Et c’est comme ça depuis 10 ans maintenant. Mais pour en revenir à ta question, j’ai aimé Hide à la minute même où nous sommes rencontrés. Ca m’était égal qu’il devienne nettoyeur. D’autant que, comment te dire ?… Ils ne sont pas des criminels papa. Ils ne travaillent jamais pour la pègre mais contre eux. Les yakusa le savent très bien d’ailleurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils tentent de l’éliminer dès qu’ils le peuvent. Ils se ramassent à chaque fois mais ils persistent et signent dans leur bêtise ! Personne ne viendra jamais à bout de City Hunter.  

_Ce n’est pas l’impression que j’ai eu. Je te signale tout de même qu’il a failli y rester cette fois !  

_Mais il s’en est sorti comme à chaque fois. Il a un ange gardien super entraîné ! Il veille sur lui depuis tellement d’années qu’il est prêt à affronter toutes les situations. »  

 

Le préfet ne savait quoi répondre à cela. Il était évident que sa fille aimait profondément ces gens. Et qu’elle aimait un peu plus ce Ryô. Serait-elle amoureuse de lui ?  

 

« Saeko, je trouve que tu défends un peu trop cet homme. Ne serais-tu pas un peu amoureuse de lui ? Je te rappelle qu’il a une femme ! »  

 

Elle considéra la question et décida d’y répondre franchement.  

 

«_Oui, tu as raison. Je suis en quelque sorte amoureuse de lui mais c’est totalement platonique et il ne me viendrait pas à l’esprit d’essayer d’obtenir plus. C’est plutôt une sorte d’amitié amoureuse. Un jeu entre nous. Quant à lui, il aime une autre femme plus que sa propre vie… Papa, il ne faut pas les dénoncer. Les conséquences seraient bien trop désastreuses.  

_J’en ai conscience ma chérie. Tu pourras les rassurer. Je vais m’arranger pour que l’on croit que le garde du corps n’a pas survécu à ses blessures. L’affaire sera bouclée. On ne peut pas poursuivre un mort.  

_Merci papa. Du fond du cœur. »  

 

Voilà, il ne lui resterait plus qu’à avertir les autres que c’était fini. Du moins pour ce problème. A présent, Ryô et Kaori allaient devoir régler leurs comptes. Et ça, c’était une autre histoire…  

 

« _Allô ?  

_Bonjour Curtis, c’est Kaori.  

_Kaori ! Enfin ! Si tu savais comme je me suis inquiété ! Pourquoi ne m’as-tu pas appelé plus tôt ? C’était infernal !  

_Je suis navrée mais je n’avais pas la tête à cela, tu t’en doutes.  

_Oui, bien sûr mais quand même. Comment va t-il, demanda t-il plus par politesse.  

_Bien mieux. Il est toujours à l’hôpital mais il est sorti d’affaire. Ce n’est plus qu’une question de jours avant qu’il ne puisse regagner l’appartement. Merci de demander. Mais je ne t’appelle pas pour cette raison. J’ai besoin de te parler de « Mystère ».  

_Et bien passe à la prod.  

_Non, je n’ai pas le temps d’enfiler mon costume de Mystère. Viens plutôt chez moi. Mon adresse est… »  

Curtis nota la main tremblante. Il savait déjà qu’il n’allait pas du tout aimer ce qu’elle voulait lui dire. Surtout quand elle ajouta :  

« _Prend mon contrat avec toi. »  

Il en fut frappé par la foudre. Elle voulait mettre fin à son contrat.  

« _Kaori, pourquoi ?  

_Je t’attends. Il serait mieux d’en parler de vive voix. Tu peux être là vers quelle heure ?  

_Le temps de faire la route.  

_Parfait. A tout de suite alors. »  

Elle raccrocha. Lui, resta là, comme un idiot, le téléphone collé à l’oreille, tétanisé…  

 

Quarante cinq minutes plus tard, il se garait en face de l’immeuble. Il inspira, sortit de sa voiture, prit sa mallette, referma mollement la portière, verrouilla la voiture et s’avança vers l’entrée. Il était en transe, les gestes se faisant de manière mécanique, sans réelle conscience. C’est ainsi qu’il fut devant la porte qui s’ouvrit à la volée sur la jeune femme. Il constata au premier coup d’œil qu’elle était fatiguée et stressée. Néanmoins, elle l’accueillit avec chaleur, l’embrassant comme s’il ne s’était jamais rien passé. Il réalisa alors à ce moment-là qu’il était vraiment amoureux d’elle. Et qu’il était tombé sous son charme quasiment tout de suite. Comme il ne savait pas grand chose d’elle, il avait supposé qu’elle était un cœur à prendre, qu’il avait toutes ses chances. Parfois, il avait eu l’impression qu’elle n’était pas insensible à sa personne non plus. Jusqu’à il y a quelques jours quand il avait découvert que… Les marques d’affection qu’elle lui avait donné n’était que cela, de l’affection car elle aimait un autre homme. Et pas n’importe lequel. Comment luter contre lui ? Il ne le savait pas mais il se battrait pour elle.  

« _Bonjour. Entre. Merci d’être venu si rapidement.  

_C’est normal. Mais tu aurais du m’appeler plus tôt. Je me suis fait beaucoup de soucis.  

_Pardonne-moi mais j’ai dû faire face à beaucoup de choses en peu de temps. Mais ça va mieux maintenant. Ecoute Curtis, je sais que ça risque de ne pas de te plaire mais… Si j’ai voulu te voir c’est que je désire mettre un terme à mon contrat. Mystère, c’est de l’histoire ancienne. Je veux que l’on voit comment s’organiser dans ce sens.  

_Ce serait une erreur. Cesser ta carrière alors que tu es en pleine apogée de ta gloire ! Et encore ! Tu es loin d’être au sommet !  

_Curtis, soupira t-elle. Assied-toi. Je vais nous faire du thé et nous pourrons parler calmement. »  

 

Elle disparut dans ce qu’il pensait être la cuisine et il en profita pour se débarrasser de sa veste. Il posa ensuite un regard circulaire autour de lui. Il n’avait pas pris la peine d’observer le salon en arrivant. Il était meublé avec simplicité mais goût. Et disons avec originalité ! C’est le mot qui lui vint à l’esprit quand il remarqua près du canapé deux énormes tonneaux en métal et les pneus en guise de table de salon ! Il vit aussi la cible et les fléchettes, la bouteille de whisky et les deux verres retournés sur le plateau. Aucun doute possible : on comprenait qu’un homme vivait dans cet appartement. Et une femme quand on avisait les plantes et les couleurs. Un couple.  

 

Kaori et Ryô. Le monde s’écroulait pour lui. Soit, il ne pourrait pas la séduire mais il ferait tout pour garder Mystère. Oui, tout…  

 

Elle revint rapidement et déposa sur la table un plateau avec du thé et des petits gâteaux. Ils s’installèrent t un certain silence s’abattit sur eux. Curtis inspira et se lança.  

« _Je ne vais pas y aller par quatre chemins Kaori : je ne veux pas rompre le contrat. Tu as encore de belles années de succès devant toi. Il serait complètement idiot de tourner le dos à tout cela. Tu as amasser beaucoup d’argent en à peine quelques mois. Il n’y a pas de raison que cela change. Sais-tu que la vente de ton album a crevé le plafond depuis l’annonce de la fusillade ? Ta notoriété a grimpé. Il est de mon devoir de t’empêcher de commettre une erreur de jugement. »  

Il vit la mâchoire de la jeune femme se crisper et quand elle planta ses yeux dans les siens, il y vit une telle fureur qu’il en fut saisi. Pour la première fois, la réalité le rattrapa : il avait en face de lui les yeux d’une tueuse prête à bondir.  

« _Comment oses-tu me dire une telle chose ? Les ventes ont augmenté grâce au sacrifice de Ryô ! Et je devrais m’en réjouir ! Je n’en ai rien à faire que l’argent coule à flot ! L’homme que j’aime a failli mourir parce que je n’ai pas été honnête envers lui ! La première fois en 10 ans que je lui cache des choses et le résultat est loin d’être brillant ! Curtis, si j’ai accepté de devenir une chanteuse ce n’est pas par envie de faire carrière ou de voir mon visage dans tous les médias ! Je n’aurais pas choisi de me grimer en rousse pulpeuse sinon ! La vérité, c’est que Ryô et moi rencontrions de graves problèmes financiers. Tu t’es présenté à moi avec ton contrat juteux au bon moment. C’était ma seule motivation. Même si aujourd’hui je l’admets, chanter me fait du bien, me permet de respirer autre chose que la violence qui fait mon quotidien. Mais ceci n’est pas ma vie. Ma vie c’est Ryô et notre travail de nettoyeur. Tu comprends ? Après ce qui s’est passé, il est plus qu’évident que j’en ai fini avec Mystère. Donc, nous allons rompre le contrat. Débrouille-toi comme tu veux mais fais-le ! »  

Le ton était sans réplique. Mais il ne lâcherait pas le morceau aussi facilement.  

« _Ca ne va pas être aussi simple. Les deux dernières dates de ta tournée ont été annulé et nous avons remboursé les tickets. La production a fait la gueule Kaori. Tu imagines un peu l’argent qui a été dépensé pour se faire ? Sans compter l’argent investi pour la location des salle que nous avons perdu. Oublierais-tu que tu as un concert de prévu dans un mois dans la plus grande salle de Tokyo ? Tu crois sincèrement que la production va accepter de tout annulé pour tes beaux yeux ? Tu rêves ! Je ne pourrais rien faire pour cela. Tu vas devoir honorer cette date Kaori. Si tu t’y refuses, les big boss n’hésiteront pas à t’intenter un procès. Et tu perdrais, crois-moi car c’est toi qui veux mettre un terme à ton contrat alors que des sommes colossales ont été mises en jeu pour toi. Il te faudrait faire quelque concessions si tu veux que les choses se passent sans trop de bobos. Et puis, même si cette idée te répugnes, tu ressortiras avec un beau pactole donc de quoi prévenir les soucis pécuniers. Ce n’est pas négligeable puisqu’il semble que ce soit ta motivation principale. »  

 

Elle s’appuya contre le dossier de sa chaise en soupirant puis la dernière remarque de son agent fit mouche et la colère monta à nouveau.  

« _Dis donc, tu cherches vraiment à m’énerver, c’est cela ? Qu’insinues-tu ? Que je ne marche qu’à la carotte ? Méfie-toi Curtis ! Tu ne sais rien de moi ! De ma vie ! De Ryô ! Je ne t’ai jamais laissé entrevoir que le strict minimum me concernant alors je te conseille vivement de ne pas réveiller le démon qui dort en moi et qui ne demande qu’à sortir avec tout le stress que j’ai accumulé ces derniers temps ! Je ne te permets pas de me juger ! »  

 

Il baissa la tête, honteux de sa réaction. Mais il se sentait si mal à l’idée de la perdre qu’il ne savait réagir qu’avec colère. Il devait calmer le jeu. Il avait gagné un sursis d’un mois, il fallait mettre ces quatre semaines à profit.  

« _Pardonne-moi mais, moi aussi je me suis pris une sacrée claque dans la figure Kaori ! Qui aurait pu me préparer à cela ? Je pensais que tu étais une femme qui voulait seulement tirer un trait sur son passé et que c’était pour cela que tu te montrais si discrète sur ta vie avant Mystère. Ca m’intriguait mais dans le fond, je m’en fichais. J’avais de bonnes ondes te concernant. Et malgré tes révélations, j’ai toujours de bonnes ondes. Je n’en suis pas moins choqué. Je suis désolé. »  

 

Elle inspira à son tour pour reprendre contenance. Oui, elle se mettait aisément à sa place.  

« _Je te prie de m’excuser aussi. Je comprends, crois-moi, que ça ne soit pas facile pour toi d’encaisser ces évènements. Bon, je vais parler de cela avec Ryô et je te tiens au courant. Mais s’il faut que j’honore cette date, si ce n’est que cela pour être libérée du contrat, ce n’est pas cher payé. Vois de ton côté si la production acceptera cet accord. Sinon, et bien, s’il le faut, nous irons au procès car je suis décidée à stopper ma carrière. »  

 

Curtis acquiesça. Il avait un mois pour la convaincre de rester…  

 

 

Ling et Sion avaient vu revenir le préfet avec sa fille, enfin, son lieutenant puisque personne n’avait le droit de souligner leur lien de parenté dans l’enceinte du commissariat. Elle semblait plus détendue même si elle n’était pas du genre à montrer ses émotions. Quant au chef, lui, il était indéniable qu’il venait de prendre un coup de massue sur la tête ! Voilà des jours que les deux collègues attendaient d’avoir quelques miettes d’informations concernant l’affaire « Mystère » mais leurs supérieurs demeuraient désespérément muets. Mais ils avaient besoin de comprendre. Ils avaient juste appris le lien avec l’affaire de l’agence immobilière. Mais cette information ne servait à rien. Eux, ils voulaient découvrir ce qui liait l’inspectrice à la chanteuse et, surtout, à l’homme qui avait abattu Tomura. Les Nogami disparurent dans le bureau du préfet.  

« _Papa, il va falloir parler à Sion et Ling. Je ne sais pas si tu t’en es aperçu, mais ils ne nous ont pas quittés des yeux. Ils ont obéi à mon ordre de rester en dehors mais ils finiront par mettre leur nez où il ne faut pas si on ne leur dit rien.  

_Tu as raison, soupira t-il. Fais les venir. »  

Deux minutes plus tard, les deux inspecteurs se tenaient debout devant le grand patron.  

« _Messieurs, je vous ai convoqué pour vous signaler que l’enquête est bouclée.  

_Comment cela, s’enquit Sion, dépassé.  

_Le garde du corps n’a pas survécu à ses blessures. Nous venons de l’hôpital. Il est décédé ce matin.  

_Ah bah ça, murmura Ling, c’est pas de chance. La pauvre Mystère doit être effondrée.  

_Vous pouvez disposer.  

_A vos ordres. »  

Mais avant de sortir, Sion lança un regard en direction de Saeko et fronça les sourcils. Mais les deux hommes sortirent sans rien ajouter de plus. Sans un mot, ils se dirigèrent vers la cafétéria.  

« _Qu’est-ce que tu en penses Sion ?  

_Ils mentent ! Le gars n’est pas mort, j’en suis convaincu ! Tu sais tout comme moi que le lieutenant connaît Mystère et le garde du corps. Sa réaction tendait à les protéger. Tu as vu le visage détendu qu’elle a ? Pour une femme qui vient de perdre un ami proche, car je suis intimement persuadé que ce mystérieux garde du corps est un de ses amis, elle ne sembla pas démoralisée ! Je t’accorde que le préfet, lui, semble déboussolé. Il a du apprendre quelque chose qui l’a assommé. Mais elle… C’est pas clair cette histoire ! Et moi, j’ai besoin d’en avoir le cœur net ! Toi, tu fais comme tu veux, je comprendrais que tu ne veuilles pas te mouiller, mais moi, je vais me rendre à l’hôpital et découvrir le fin mot de cette histoire !  

_Je suis avec toi. Je commence aussi à en avoir assez d’être pris pour un imbécile ! »  

 

C’est résolus qu’ils quittèrent la préfecture de police… 

 


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