Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 16 :: Le départ

Published: 10-06-06 - Last update: 10-06-06

Comments: Bon, voilà la suite. Comme promis, je me motive pour ne plus laisser passer des mois et des mois entre les majs. Voici un chapitre charnière. Alors, s'il vous plait, pas taper moi... Bonne lecture...

 


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Le trajet en voiture de Mamasi à chez eux se fit dans un silence total. Kaori avait fait leurs bagages en un temps record et ils étaient partis moins de 15 minutes après le souhait de leur cliente de laisser tomber (du moins pour le moment) leur affaire. De toute façon, rien ne s’était passé justifiant plus longtemps la présence des nettoyeurs chez elle. Et puis, elle, elle se ravissait de ce retournement de situation. Oh oui alors ! Un sourire se dessina sur ses lèvres…  

 

Ryô nota de suite la bonne humeur de sa compagne mais ceci eut le don de l’énerver profondément. Il ne comprenait pas la réaction de sa partenaire, il ne la reconnaissait plus depuis quelques temps. Son visage était fermé. Il en avait assez de cette situation. Rien n’allait plus normalement depuis quelques mois. Il s’était habitué durant ces années à leur mode de vie, à sa jalousie, à ses coups de massues. Il ne voulait pas que cela change. Premièrement parce que son comportement brutal lui indiquait qu’elle tenait à lui bien plus qu’elle ne voulait l’avouer et qu’il avait besoin de sentir son amour même si c’était par la manifestation de sa jalousie. Et deuxièmement, il la désirait de plus en plus et le manque de répondant de Kaori réduisait l’espace qu’il avait volontairement mis entre eux. Et puis, même s’il ne voulait pas l’admettre, il sentait qu’il était en train de la perdre. Et de la perdre dans les deux sens : elle s’éloignait de lui et son caractère se modifiait. Voilà qu’elle se fichait du sort de Mamasi. Où était passée sa Kaori protectrice ? Non, décidément, il fallait absolument qu’ils aient une conversation…  

 

Bien que la bonne humeur soit de mise chez elle, elle constata vite qu’il en était tout autre pour son partenaire. Elle le connaissait bien, elle savait qu’il était en colère même si rien ne le montrait vraiment à part un visage fermé. Bien qu’il semblait impassible, elle, elle savait que c’était du mécontentement. Elle soupira discrètement. Elle savait ce qu’il le gênait : il avait besoin d’aller au bout de ses enquêtes, c’était son orgueil de professionnel qui le voulait et le fait qu’elle ne soit pas allée dans son sens l’avait profondément irrité. Il allait encore lui lancer à la figure qu’elle était une mauvaise partenaire car elle n’avait pas abondé dans son sens. Elle haussa les épaules, fataliste. Elle savait qu’il attendait d’être à l’appartement pour lui faire la morale et l’accabler de reproches…  

 

Kaori posa sa valise dans sa chambre et eut un soupir de délectation. Enfin chez soi ! Elle n’avait pas attendu Ryô, préférant repousser le plus loin possible le moment de la confrontation. Car elle ne se faisait pas d’illusion, elle n’y échapperait pas. Le problème c’était qu’elle savait qu’elle ne le supporterait pas. Les choses étaient différentes depuis la mise au point, 5 mois en arrière. Et, de ce fait, elle sentait une nouvelle dispute arriver à pas de géant. Elle rangea calmement ses affaires et mit au panier celles qui devraient faire un tour dans la machine à laver. Et d’ailleurs, en manipulant les vêtements sales, elle tomba sur un tee shirt de Ryô, arrivé là par mégarde. Elle le tint entre ses mains quelques instants, caressant sans en avoir conscience le tissu du bout des doigts. Quand cesseraient-ils donc de se faire la guerre ? N’y avait-il donc aucune chance qu’ils finissent par se trouver ?…  

Mais pour l’heure, elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans sa chambre. Elle rejoignit lentement le salon où devait déjà l’attendre son partenaire…  

 

Ryô s’était installé sur le sofa, un whisky à la main. Il faisait tourner le liquide ambré dans le verre, signe chez lui d’une irritation certaine. Il l’attendait calmement, patiemment. Elle n’allait pas y couper. Et puis, il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir, puis se fermer et ses pas dans l’escalier. Quand elle fut en bas, prête à lancer son attaque, elle le devança, coupant net la belle tirade qu’il avait préparée.  

« _Bon, c’est pas tout cela, mais il va être l’heure de préparer le repas ! Et je ne sais pas ce qui reste ici. Ca fait quelques jours que nous sommes partis, je vais sans doute devoir aller faire quelques courses en vitesse. Tu as envie de quelque chose de particulier ? »  

Et elle se retourna, le regardant en attendant sa réponse. Mais elle découvrit sur son visage un étonnement. Visiblement, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui dise une telle chose. Et puis, elle vit la colère prendre le pas. Elle soupira. Elle était sûre qu’il lui chercherait encore querelle.  

« _Tu te fous de moi, demanda t-il durement. »  

Elle fit néanmoins semblant de ne pas comprendre.  

« _Hein ? Qu’est-ce qui te prend de me parler comme ça ?! Qu’est-ce que tu as encore ?  

_Parce que tu me le demandes en plus, fit-il en se levant brusquement et en se plantant devant elle. Je peux savoir ce qui t’a prise tout à l’heure ? C’était quoi ce cinéma ?  

_Quel cinéma ?  

_Tu crois que je ne me suis pas rendu compte que tu étais plus que ravie de quitter Mamasi ! Mais de là à l’encourager en plus, en sachant que je n’étais pas d’accord avec ce choix ! Tu aurais dû au contraire…  

_Au contraire quoi, le coupa t-elle sèchement. Aller dans ton sens en bonne partenaire que je suis, te soutenir dans ta décision même si je ne partageais pas ton opinion ? C’est cela ? Que vas-tu encore me jeter au visage ? Que je suis une partenaire indigne ? Que je ne sais pas te soutenir ? Que le milieu rigolera bien en apprenant que tu n’es même pas capable de te faire respecter par ta propre partenaire ? Que je suis un boulet incapable de comprendre notre travail ? Ou pire ? Que je suis indigne de ce métier car je ne vais pas au bout des choses et que je laisse tomber une cliente ? Je te signale au passage que c’était la décision de notre cliente. Et que j’étais bien d’accord avec elle. Nous avons attendu des jours qu’il se manifeste et tu as toi-même admis qu’il n’était plus dans les parages. Alors, que voulais-tu que nous fassions de plus ? Si jamais il refait surface après le retour de Mamasi, elle nous recontactera. Pour l’instant, il n’y a plus rien à faire ! Et puis, moi, j’étouffais dans cet appart ! En plus, elle foutait rien ! C’est moi qui me tapait le ménage et la bouffe ! Et puis j’en ai marre de m’occuper de gens qui sont incapables de se prendre en main, dit-elle en le regardant droit dans les yeux. »  

 

Il n’en revenait pas. Contrairement à d’habitude, elle ne l’avait pas laissé aller au bout de ses reproches. Bien qu’il devait admettre que les mots qu’elle avait employés ressemblaient à peu de chose près à ce qu’il allait lui dire, entendre de sa bouche ces reproches-là lui fit un effet contre courant. Il y avait une différence entre prononcer ces mots et les entendre. Ainsi, il passait son temps à lui faire des reproches aussi moches ? Rien d’étonnant à ce qu’elle soit si peu sûre d’elle-même alors qu’elle faisait en fait un travail formidable. Notamment en épaulant les clients. Et c’était précisément pour cette raison qu’il était furieux contre elle aujourd’hui : elle n’avait pas épaulé Mamasi comme elle l’aurait du. Et puis, les derniers mots de Kaori atteignirent alors son cerveau. Son visage se ferma et ses yeux prirent une teinte très noire.  

« _Attend une minute ! Tu parles de qui là ? C’est après moi que tu en as ? Je te signale que je me débrouillais très bien avant que tu ne débarques dans ma vie ! C’est au contraire depuis que tu es ici que ma vie est compliquée ! A croire que tu n’es bonne qu’à m’attirer des ennuis ! »  

 

Et là, il vit une chose incroyable se produire, une chose qu’il n’aurait jamais cru voir un jour. Kaori devint livide et dans ses yeux s’alluma une flamme qui lui fit peur car c’était la même que celle qu’il avait lorsque sa colère de professionnel prenait le dessus sur lui.  

 

La réplique de la jeune femme siffla entre ses dents.  

« _Mais de qui te moques-tu ? Qui crois-tu convaincre ? Avant que je ne débarque dans ta vie comme tu le dis si bien, tu vivais comme une bête terrée dans un appartement crasseux, sans vie, sans lumière ! Tes placards ne contenaient que des bouteilles d’alcool et de la bouffe que je ne donnerais même pas à mon chien si j’en avais un ! Ton lit empestait toutes sortes de parfum pour femme bon marché ! Tu ne prenais même pas la peine de changer tes draps pour y accueillir tes conquêtes d’un soir ! Tu vivais la nuit, tu n’avais aucun équilibre ou si peu ! Et tu es là à me proférer de tels mots ! A me parler comme si j’étais une gamine constamment prise en faute, une bonne à rien ! Mais par contre juste assez bonne à m’occuper de ton intérieur, de ta cuisine ! Et encore, même là-dedans je ne semble pas exceller à tes yeux ! Et bien évidemment, bonne à me faire insulter en quasi permanence ! Et ça ne peut plus durer ! Tu m’entends ?! Tu me comprends, finit-elle par hurler. C’est fini Ryô ! Je t’avais déjà prévenu que je ne tolérerais plus que tu te conduises ainsi avec moi ! Et bien là, je te le confirme ! Tu dois me respecter ! Ne serait-ce que pour t’avoir supporté durant ces 10 années ! Et si tu ne veux pas que je te plante là, tu as intérêt à revoir sérieusement ton jugement à mon égard et ton comportement ! Et une dernière chose : si tu es incapable d’avoir confiance en moi, en mes jugements et en mes attitudes et bien, vas au diable ! »  

Et elle se détourna. La porte d’entrée claqua. Et il resta là, debout, au milieu du salon, comme un idiot, incapable de réagir.  

 

A cet instant, sa réaction froide lui fit comprendre qu’elle était définitivement de son monde. Et il prit conscience que le bon vieux temps était terminé, que plus jamais elle ne le laisserait l’humilier ou la manipuler. Pire, il entrevit que c’était le début de la fin car désormais, il savait qu’elle savait qu’elle lui était indispensable…  

 

 

Dès lors, leur relation ne cessa de se dégrader. Ils ne se parlaient plus qu’en cas de nécessité vitale et absolue. Ryô fuyait l’appartement dès qu’il en avait l’occasion et derrière le dos de tout le monde tenta de trouver quelques réponses à cette affaire dont Mamasi était mêlée même sans en avoir réellement conscience. Il sentait au fond de lui que le type qui la surveillait y était pour quelque chose et que le milieu musical semblait être le lien. Mais Saeko ne voulut pas lui révéler le nom de la chanteuse, et le nom de l’agent que lui avait donné sa cliente ne le mena nulle part car ce dernier avait regagné les Etats-Unis (NDA : oui, je ne l’ai jamais dit mais étant donné les noms anglais que j’utilise, je pense que tout le monde a compris que cette maison de production n’était pas japonaise). C’était une voie de garage. Il dut se rendre à l’évidence que Kaori avait raison : il n’y avait rien de plus à faire pour le moment.  

 

Mais, à vrai dire, cela était bien sa dernière préoccupation. Il ne savait plus quoi faire. L’atmosphère était devenue invivable. Aussi bien elle que lui faisaient tout pour s’éviter. Elle ne venait plus le réveiller et les seuls instants où ils étaient ensemble, c’étaient au moment des repas. Et c’était devenu un calvaire. Il savait qu’il devait au moins s’excuser pour désamorcer le conflit mais il doutait qu’elle accepte ses excuses. Et son stupide orgueil le lui interdisait. Et puis, surtout, il craignait que s’il tentait de lui parler, elle ne prenne la mouche et le quitte définitivement. Alors il se tenait éloigné d’elle, ne cherchant même pas à savoir ce qu’elle faisait dans le seul but de l’éviter. Mais cette situation ne pouvait plus durer. Déjà 3 semaines. Les amis commençaient à devenir pressants dans leurs questions à vouloir absolument savoir ce qui se passait. Il se sentait de plus en plus mal dans ses baskets. D’aussi loin qu’il se souvenait, il ne s’était jamais senti aussi mal dans sa peau. Et pourtant, il en avait traversé des épreuves où ses nerfs avaient été mis à rude épreuve. Il pensait essentiellement à sa cure de désintoxication qui avait été le pire moment de son existence. Mais ce n’était rien en comparaison de ce mal être entre lui et Kaori. Il ne pouvait concevoir ce vide entre eux. Il avait trop besoin de sa chaleur. De son amour. Amour qu’il ne sentait plus… Il fallait trouver une solution…  

 

 

Un bureau, Immeuble Midnight Blue production (NDA : je sais, c’est nul comme nom mais j’ai vraiment pas d’imagination pour ça ^__^)  

 

La jeune femme se laissa tomber dans un fauteuil en soupirant fortement. Enfin ! Elle ne pensait pas y survivre ! Mais, ça y était ! Cette fois, c’était parti ! Presque trois semaines qu’ils y étaient. Et encore, elle n’avait pas été obligée de suivre toute la conception et la programmation. Les autres y étaient depuis des mois. Que de travail ! Elle n’aurait jamais cru qu’il fallait autant d’énergie pour mettre en place un tel projet ! Mais elle était heureuse que le jour J arrive enfin. Et puis, ça ne pouvait pas mieux tomber. Encore juste un petit détail d’ordre personnel à régler et elle serait parée. Une voix d’homme la tira de sa réflexion.  

« _Bon, et bien voilà. Les choses se passent exactement comme je l’avais prévu. Si tu savais le nombre de dates que j’ai du refuser ! Ils te voulaient tous de passage dans leur ville ou leur salle de spectacle ! Tu sais que tu fais un petit malheur, toi ! Si ça pouvait être aussi facile avec tous mes artistes ! Bon, alors ta première date, c’est à Nagoya. Nous devrons nous mettre en route dans exactement 7 jours. Seras-tu prête et disponible ?  

_Mais oui Curtis, ne te fais donc pas autant de soucis. Est-ce que j’ai l’air de m’en faire ? Mais quand j’y pense ! Il y a à peine 6 mois que j’ai débuté et je me lance déjà dans une tournée ! C’est assez rare pour une jeune artiste non ?  

_Rare ? Tu veux dire que c’est exceptionnel ! Mais c’est normal car tu es vraiment merveilleuse sur scène ! Tu sais que toutes tes dates sont bouclées ? Tu vas jouer à guichets fermés ma chérie !  

_Tu plaisantes ? »  

Mystère n’en croyait pas ses oreilles ! Son succès l’étonnait réellement. Il n’avait pas été dans ses projets de déplacer autant de foule et d’attirer autant de convoitise.  

« _Et bien ! Nous ne pouvions rêver mieux ! Curtis, c’est pas que je m’ennuie, fit-elle en se levant, mais j’ai des choses à faire pour préparer ce voyage et une semaine, c’est court quand même. Je vais te laisser.  

_Attend, j’ai encore un petit point à soulever avec toi, dit-il, le visage grave.  

_Maintenant que tu parles de point à soulever, moi aussi j’ai quelque chose à voir avec toi avant de rentrer chez moi.  

_Je commence si tu n’y vois pas d’inconvénient. Mystère, tu ne dois pas oublier qu’une bombe a explosé dans ta loge ! Il faut absolument prévoir des professionnels pour assurer ta sécurité.  

_Je n’ai pas besoin de garde du corps Curtis. Je ne veux pas me sentir constamment épiée. Et puis, il n’y a rien à craindre. C’eut été différent si nous avions eu des nouvelles de ce gars. Et puisque tu abordes le sujet, que peux-tu me raconter au sujet d’un agent du nom de Morton ? »  

Curtis écarquilla les yeux de surprise.  

« _Morton ? D’où le connais-tu ?  

_Je ne le connais pas mais répond-moi, s’il te plait.  

_Nous avons travaillé ensemble durant une période. Il est reparti au pays, il ne supportait plus le Japon ! Je me souviens qu’avant de partir, il avait proposé un contrat à une jeunette. Comment elle s’appelait déjà ?… Ah oui, Mamasi. Mais finalement, nous n’avons pas retenu cette option.  

_Pourquoi donc ?  

_Parce que nous t’avons trouvée ma chérie, tout simplement ! Et qu’entre vous deux, il n’y avait pas photo ! »  

Et Curtis vit une expression se peindre sur le visage de sa protégée. Cette dernière se tut. Ah oui, alors là, ça changeait tout. Elle entrevoyait les choses sous un autre angle. Mais son agent se demanda alors où pouvaient bien mener ces questions.  

« _Si tu m’expliquais à ton tour pourquoi tu t’intéresses à ce gars ?  

_Oh, rien de spécial. Juste de la curiosité. Bon, et bien je te dis à dans 7 jours. Bonsoir Curtis. »  

Et elle partit en s’enfuyant presque laissant, une fois de plus, un Curtis complément déboussolé. Décidément, jamais il ne comprendrait cette femme !…  

 

 

Une sonnerie de téléphone retentit quelque part dans un appartement, faisant émerger de sous les couvertures une tête brune. Un bras se leva et la main saisit le combiné. Tout en grommelant, la personne décrocha. Une voix ensommeillée répondit faiblement.  

« _Allô. Si ce n’est pas une question de vie ou de mort, je vais me recoucher.  

_C’est moi. Je sais que je te réveille mais je vais avoir besoin de ton aide une seconde fois. Mais cette fois-ci, il faudra me couvrir au moins deux mois et demie. T’en sens-tu capable ?  

_Oui, bien sûr que je m’en sens capable. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il est loin d’être idiot. La dernière fois, tu étais là mais cette fois, il faudra faire semblant. Mais, je suis avec toi. Fonce ma chérie. Maintenant, si tu n’y vois pas d’inconvénients, je vais me recoucher.  

_Bien sûr. Et excuse-moi encore.  

_De rien. Bonne chance.  

_De toute façon, je te tiens informée. Je t’embrasse sœurette et fais de beaux rêves. »  

Elle se rendormit sur la pensée qu’elle souhaitait que tout aille bien…  

 

 

Il était 20h quand Ryô décida de rentrer à l’appartement. Kaori l’attendait depuis une demi-heure. Quand elle entendit la porte, elle retourna à ses fourneaux pour réchauffer leur repas. Mais un énorme soupir s’échappa de ses lèvres. Il fallait mettre fin à cette situation tendue à l’extrême. D’ailleurs, elle avait trouvé le moyen. Elle n’était pas certaine que c’était le meilleur, mais il avait bien fonctionné la dernière fois. Même si c’était différent aujourd’hui : l’enjeu était bien plus important. Son cœur se déchirait à cette pensée. Elle l‘aimait tellement mais ça devait cesser une bonne fois pour toute. Oui. Si après il ne changeait rien à son attitude, même si cette idée lui transperçait le cœur, elle le quitterait, définitivement.  

Elle était encore de dos lorsqu’il prit place devant son assiette qui n’attendait qu’à être remplie de nourriture digne (et non de bouffe même inacceptable pour un chien…). Il avait la tête baissée. Ils ne s’étaient pas regardés droit dans les yeux depuis cet affreux soir où ils s’étaient lancés tous ces vilains mots au visage. Elle vint les servir et prit place en face de lui. Au bout de quelques minutes, il constata qu’elle picorait plus qu’elle ne mangeait. Et c’était comme ça depuis 3 semaines. Mais, lui aussi avait perdu l’appétit. Et puis, elle posa bruyamment ses couverts et planta son regard dans le sien.  

« _Je vais partir. »  

Il eut comme une désagréable sensation de déjà-vu ! Mais cette fois, il était persuadé que c’était pour de bon. Combien de chance sur 100 avait-il qu’elle ne veuille que partir loin une seconde fois uniquement pour réfléchir ? 1 ou 2, pas plus. Son cœur se brisa. C’était la fin…  

Devant le silence de son partenaire et son regard qui lui sembla soudainement vide et désespéré, elle ajouta, l’estomac au bord des lèvres :  

« _Les choses sont devenues irrespirables entre nous Ryô. Je ne pense pas que tu le nieras. On ne se supporte plus. Cela fait 7 ans que nous vivons ainsi et, j’en ai plus qu’assez. Tu comprends ? J’en ai assez. »  

Une larme roula le long de sa joue et s’écrasa sur le rebord de son assiette. Malgré la douleur qu’il ressentait, il leva son bras et l’allongeant par dessus la table, essuya cette larme. Ce geste d’une infinie douceur la fit presque plier mais elle tint bon.  

« _Je prends l’avion après demain. Je ne sais pas combien de temps je compte rester chez Sayuri mais, une chose est sûre, j’ai besoin de faire le point. Ryô, je t’en prie, mets à profit cette séparation pour réfléchir à ton comportement. Je ne veux plus être blessée par toi. Je veux être considérée pour ce que je suis. Quand je reviendrais les choses devront être différentes. Tu saisis ? Ou je te jure que je partirais pour de bon et que jamais tu ne sauras ce que je suis devenue ! Je te laisserais seul ! Et on verra à ce moment-là si tu te débrouilleras réellement ! »  

 

Il ne disait toujours rien mais son cerveau comprit néanmoins qu’elle ne le quittait pas définitivement (du moins, pas encore). Et bien, il s’était trompé : les probabilités étaient de son côté ! Enfin, en théorie car elle venait ni plus ni moins de lui lancer un ultimatum.  

Il réalisa alors qu’elle attendait une réaction de sa part. Il déglutit.  

« _Je suis désolé. Je t’assure, je le pense vraiment. Je ne voulais pas ce qui est arrivé il y a trois semaines. La situation nous a échappés et tout a dérapé.  

_Peut-être. Mais ce qui a été dit, a été dit. Je… Tu pourras me joindre quand tu veux chez Sayuri ou sur mon portable… Tu sais, moi non plus je ne voulais pas dire tout ce que…  

_Chut, ne dis rien, fit-il en posant un doigt sur sa bouche. Je méritais ces mots. »  

Et il quitta la cuisine. Ses pas le conduisirent dans la salle de tir où il s’effondra contre le mur, se laissant glisser jusqu'à se retrouver assis sur le sol froid. Il sentait encore les battements désordonnés de son cœur. Et cette peur… Cette peur de finir seul, sans elle, comme une bête… Il leva la tête vers le plafond de la cave qu’il regarda comme s’il voyait le ciel. Dieu, s'il existait, était vraiment de son côté sur ce coup là…  

 

 

Et du haut des nuages, un sourire vint fendre le visage de Dieu. Pour une fois, il le remerciait au lieu de l’accabler de reproches. Peut-être allait-il enfin entrevoir la lumière ?…  

 

 


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