Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 21-01-20 - Ultimo aggiornamento: 21-01-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour l'accueil que vous avez fait à cette histoire. Et oui, je vais de nouveau persécuter nos héros pour de bonnes ou mauvaises raisons, pour votre (dé?)plaisir. Voyons, si les massues s'appliqueront pour ce chapitre ;). Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 2  

 

Réveillée de bonne heure le lendemain matin, Kaori se leva de bonne humeur, prise d’une excitation enfantine à l’idée de revoir enfin Sayuri et de visiter un peu les Etats-Unis. C’était son premier voyage en dehors du Japon et elle devait avouer qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire. Certainement un passeport, se dit-elle. Elle ferait des photos d’identité à la gare puis elle se rendrait en agence de voyages… A la limite de frapper des mains tellement elle était contente, elle bondit de son lit et fila sous la douche. En moins de dix minutes, elle était lavée et habillée et commençait à préparer le petit-déjeuner. Rien n’allait assez vite à son goût tant elle trépignait de pouvoir sortir. Elle déjeuna en moins de deux et se retrouva dehors, marchant d’un bon pas vers la gare.  

 

Chemin faisant, son excitation se tempéra. Elle aurait aimé pouvoir faire ce voyage avec Ryo, profiter de ce moment où ils auraient enfin pu être vraiment seuls à deux, sans danger, sans visite impromptues, sans mission pourrie… Peut-être même qu’il aurait pu lui montrer ce qu’avait été sa vie dans ce pays… Elle allait le laisser seul pendant quelques semaines, parce qu’il avait insisté encore la veille au soir et qu’il avait raison, un voyage aussi cher méritait de durer autant. Saurait-il se débrouiller ? Dans quel état retrouverait-elle la maison ? Et parmi les questions qui la terrifiaient le plus, en profiterait-il pour ramener des filles chez eux ? Serait-il encore célibataire ? Aurait-elle encore sa place ? Et la question ultime, serait-il encore vivant ?  

 

Soudain, ce voyage ne lui plaisait plus autant. Elle avait peur de le perdre, pour une autre ou définitivement, mais cela, elle ne pourrait jamais lui expliquer. Il ne comprendrait pas, ou ne voudrait pas le comprendre plutôt, il se moquerait certainement d’elle. Elle se secoua : il ne pouvait pas régir toute sa vie et c’était lui qui lui avait offert de partir quelques temps sans mauvaises intentions pour une fois. Elle devait se montrer courageuse et lui faire confiance.  

 

A la gare, le tableau était toujours vide. Elle s’arrêta à un photomaton et prit une planche de photos d’identité avant de ressortir. Toutes les agences de voyage qu’elle croisa sur sa route étaient fermées et n’ouvraient qu’à neuf heures. Elle consulta sa montre : huit heures cinq… Elle se mit à rire bêtement : elle s’était peut-être laissée un peu emporter… Elle préféra rentrer et revenir plus tard et reprit donc le chemin de l’immeuble. Arrivée proche de chez elle, elle vit garée non loin la Porsche rouge de Saeko.  

 

- Elle est bien matinale elle aussi., murmura-t-elle, levant les yeux vers l’appartement de Reika dont les fenêtres étaient ouvertes.  

 

Reika profiterait-elle de son absence pour tenter de mettre le grappin sur Ryo ? Elle chassa cette idée.  

 

- Je vais me marier, Saeko !, entendit-elle soudain.  

 

Elle aurait reconnu cette voix entre mille, Reika. Elle ne put s’empêcher de s’approcher de l’immeuble pour écouter la conversation malgré sa conscience qui la réprimandait vertement.  

 

- Reika, redescends sur Terre. Tu sais très bien que ce ne sera pas un vrai mariage., la tança Saeko.  

- Toi, tu es juste jalouse parce que c’est moi qui aurai le privilège de lui passer la bague au doigt., répondit sa sœur.  

 

« Va-t-en », lui répétait sa conscience. « Va-t-en avant qu’il ne soit trop tard » mais ses pieds refusaient de bouger.  

 

- Il ne tient qu’à moi de lui montrer que je suis la femme qu’il lui faut pendant cette mission., ajouta la détective.  

- Je compte sur toi pour être concentrée sur ta mission, Reika. Je ne veux pas t’enterrer., la réprimanda l’inspectrice.  

- Que veux-tu qu’il m’arrive ? Tu n’as pas confiance en Ryo pour me protéger ?, la nargua Reika.  

 

Ce fut comme si les enfers s’ouvraient sous ses pieds. Le sang de Kaori se glaça dans ses veines. Ryo, une mission, un mariage, Reika, son voyage aux Etats-Unis… Il l’avait bernée encore une fois… Il voulait l’écarter pour une mission où il se marierait avec la détective. Pourquoi pas elle ? Le rebutait-elle à ce point ? N’était-elle pas assez douée ? Pourquoi Reika ? Quand elle se réveilla de ses réflexions, elle faisait face aux deux sœurs Nogami, stupéfaites.  

 

- Kaori ?, l’appela Saeko.  

 

La nettoyeuse se retourna, voyant la porte grande ouverte. Hébétée, elle ne se souvenait pas d’être montée, quatre à quatre à en juger par son souffle court.  

 

- On ne t’a pas appris à frapper avant d’entrer ?, lui lança aigrement Reika.  

- La ferme., répondit-elle calmement, dardant un regard lourd de menaces sur elle.  

 

Ce regard pesa quelques instants sur la détective avant de se tourner vers l’inspectrice. Les deux femmes se jaugèrent du regard avant que Saeko ne le détourna.  

 

- Assieds-toi., lui proposa-t-elle.  

- C’est quoi cette histoire de mission et de mariage, Saeko ?, demanda-t-elle d’une voix neutre.  

 

Elle se serait presque applaudie de cet exploit car, intérieurement, elle hurlait à la mort, le coeur déchiré. L’inspectrice jeta un regard vers les fenêtres, levant les yeux au ciel exaspérée, avant d’aller les fermer.  

 

- Je ne veux pas que tu t’en mêles, Kaori. C’est trop dangereux., lui dit-elle.  

- Trop dangereux pour moi, mais pas pour ta sœur ?, fit Kaori d’un ton pincé.  

- Hideyuki m’en voudrait à mort si je te laissais y aller., soupira Saeko.  

 

Pendant un instant, la nettoyeuse ne sut quoi répondre. Elle vit le même flash de douleur qu’elle ressentait dans les yeux de l’inspectrice. C’était souvent fugace mais très intense, la submergeant. Puis cela passa.  

 

- Explique-moi alors que je comprenne pourquoi vous me mettez tous à l’écart, pourquoi mon partenaire me ment et m’envoie au loin., lui demanda-t-elle avec une moue de défi.  

- Il s’agit de démanteler un réseau d’enlèvement de couples, des jeunes mariés qui disparaissent pendant leurs voyages de noces. Nous avons vingt-neuf couples jusqu’ici encore tous retenus en otage à l’exception de quatre hommes…  

- Quatre ?, intervint Reika.  

- Oui, on en a encore retrouvé un cette nuit. Aucun souvenir, visiblement drogué…, lui expliqua Saeko.  

- Mais les autres ? Leurs femmes ?, l’interrogea Kaori, le coeur serré.  

- On ne sait pas. On pense qu’une deuxième rançon va être demandée pour les femmes. On espère que c’est le scénario…, répondit l’inspectrice.  

- Ca dure depuis combien de temps ?  

- Un an pour la plus ancienne disparition.  

 

Kaori se laissa aller dans le canapé de Reika. Ca ne lui plaisait pas mais elle comprenait l’intérêt de Saeko et la volonté de Ryo d’intervenir.  

 

- Donc tu as demandé à Ryo de devenir une cible ?  

- Oui.  

- Et à ta sœur de jouer le rôle de son épouse ?  

 

Elle vit Saeko hésiter et jeter un regard à sa sœur qui esquissait un petit sourire victorieux.  

 

- En quelque sorte., répondit-elle.  

- En quelque sorte…, répéta Kaori à voix basse.  

- Ca commence quand ?, s’enquit-elle.  

 

Elle s’en voulut de sa question qui n’avait qu’une seule finalité : la faire souffrir.  

 

- Nous avons rendez-vous ce matin à neuf heures à l’agence qui va s’occuper de nos noces., répondit fièrement Reika, agitant un papier entre ses doigts.  

- Reika !, la reprit Saeko, le regard noir.  

- Kaori, que vas-tu faire ?, l’interrogea l’inspectrice, inquiète.  

 

La nettoyeuse baissa les yeux, le coeur en miettes. Réduire Reika en bouillie ? Ecraser Ryo sous une massue ? Hurler à la mort ? Se mettre à genoux et le supplier de la laisser être sa femme ? Elle releva la tête et regarda son amie.  

 

- Rien. Sois tranquille. Je vais prendre l’avion pour les Etats-Unis, partir voir Sayuri. Peut-être même que je ne reviendrai pas., répondit-elle, tournant les talons avant de sortir.  

 

Elle ne vit pas le regard peiné de Saeko et ignora celui victorieux de Reika. Elle sortit de l’immeuble, se recomposa une attitude neutre et rentra chez elle. Lorsqu’elle pénétra dans l’appartement, elle entendit le bruit de la douche et leva les yeux vers l’horloge : huit heures trente cinq… C’était un exploit pour Ryo : il était déjà levé, avait déjeuné de bon coeur à en juger les miettes éparpillées autour de la table et était sous la douche. Il devait être motivé par sa mission ou à l’idée de passer du temps avec Reika… Elle n’épilogua pas sur le sujet et débarrassa la table avant de partir en cuisine.  

 

- Salut, tu étais bien matinale ce matin., remarqua Ryo, entrant dans la cuisine alors qu’elle faisait la vaisselle.  

 

Il détailla sa silhouette habillée d’une jolie robe d’un jaune pâle sans se presser. Elle était si concentrée sur sa tâche qu’il n’avait même pas besoin de cacher ses émotions et surtout que la vue lui plaisait.  

 

- Oui. Je voulais aller faire des photos d’identité pour le passeport dont j’aurai besoin., répondit-elle.  

- Tu ne t’ennuieras pas pendant mon voyage., laissa-t-elle échapper.  

 

Elle s’en voulut : ça avait été plus fort qu’elle. Elle se retenait difficilement de lui envoyer une massue sur le coin du nez. Elle était blessée.  

 

- Pourquoi dis-tu cela ?, fit-il innocemment.  

 

Intérieurement, il se posait des questions. Elle avait l’air si heureuse hier soir et il l’avait entendue aller et venir fébrilement ce matin, ressentant son excitation mais, là, devant lui, elle semblait nettement plus froide.  

 

- Pour rien. C’était une question., mentit-elle.  

- Je ne serai pas là pour t’ennuyer et te restreindre. Tu pourras faire tout ce que tu voudras., ajouta-t-elle, se retenant de pleurer.  

- Kaori…, commença-t-il mais il s’arrêta.  

 

Que lui dire ? Qu’elle allait lui manquer ? Ce serait après tout la vérité mais elle partirait le coeur lourd. Qu’il n’aurait pas le temps de courir les filles et qu’elle pouvait partir l’esprit tranquille ? Ce serait comme lui dire que la Terre avait arrêté de tourner, elle se poserait tout un tas de questions auxquelles il ne voulait pas répondre…  

 

- Profite de ton voyage sans t’inquiéter, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

- Je dois aller faire le tour de mes indics. A tout à l’heure., l’informa-t-il.  

 

Il l’observa encore quelques secondes, attendant une réponse qui ne vint pas, puis s’éloigna.  

 

- Dommage que je ne sois pas une petite chose sans cervelle. Pourquoi suis-je tombée amoureuse de toi, Ryo Saeba ?, laissa échapper Kaori, le pensant suffisamment loin pour ne pas l’entendre.  

 

Mais il ne l’était pas et son coeur se serra. Il sortit discrètement et se dirigea vers l’agence. Tout le long du trajet, il se rappela pourquoi il l’avait semblait-il blessée une fois de plus : sa sécurité. Parvenu à destination, il sortit une cigarette, qu’il alluma et fuma en patientant.  

 

Peu après le départ de Ryo, Kaori jeta le torchon sur la table après s’être essuyée les mains puis, repentante, elle le prit et l’étala sur le porte-serviette comme il fallait : cette pauvre chose n’avait rien fait après tout… Elle récupéra sa veste, son sac à main et remit ses chaussures avant de sortir pour se rendre à une agence de voyages. Dans la rue, elle tomba sur Reika qui sortait de son appartement et lui lança un regard de défi. Elle l’ignora et reprit son chemin.  

 

Elle n’avait pas fait dix mètres que la détective l’arrêtait, une main sur le bras. Elle posa un regard noir sur elle et eut un petit sourire moqueur.  

 

- Je te conseille de ne pas gaspiller ton fric à prendre un billet retour. Reste aux Etats-Unis, Kaori. Trouve-toi un gentil mari là-bas et oublie Ryo.  

- Je resterai là-bas si ça me chante, Reika., répondit la nettoyeuse.  

- Tu as une chance d’avoir une vie normale. Tu ne crois pas que, s’il avait voulu de toi, il se serait lancé depuis longtemps déjà ?  

 

Kaori fit un effort considérable pour cacher la blessure qu’elle venait de lui infliger. Elle ne se montrerait pas faible devant elle.  

 

- Moi, quand il me voit, il me saute dessus. Tu ne peux pas en dire autant…, la nargua-t-elle.  

- Oublie-le. Reste là-bas.  

- Je n’ai pas besoin de tes conseils. J’ai un partenaire qui compte sur moi…, commença la nettoyeuse.  

- Tu en es si sûre ?, la coupa la détective.  

- S’il comptait vraiment sur toi, ce serait avec toi qu’il ferait cette mission, non ?  

- Fiche-moi la paix, Reika. Le jour où Ryo ne voudra plus de moi, il me le dira en face. Tant que ce n’est pas arrivé, ne m’exclue pas de sa vie., répliqua Kaori.  

 

Elle se tourna, lui signifiant que la conversation était close. Reika serra les poings de rage et la suivit.  

 

- Sale petite peste ! Je ne vais pas te laisser gâcher ma vie éternellement ! Tu vas lui foutre la paix. On va se marier et tu quitteras sa vie !  

- Tu perds ton sang froid, Reika ! Tu es bien moins jolie quand tu affiches ton vrai fonds., persifla la nettoyeuse.  

- Sale garce !, cria la détective.  

 

Elle s’élança vers Kaori, furieuse, et celle-ci fit juste un pas de côté au dernier moment. Elle ne voulait pas se battre avec elle. Ca ne servirait de toute façon à rien. Reika, prise dans son élan, se retrouva dans le mur et se retourna rapidement, encore plus en rage. Elle repartit à la charge pour se lancer sur Kaori.  

 

- Reika !, cria Saeko qui arrivait en courant.  

 

Distraite par l’arrivée de sa sœur, la détective ne vit pas le poteau incendie placé sur son chemin alors que Kaori venait à nouveau de s’écarter et fonça dedans à pleine vitesse. Elle se retrouva par terre deux secondes plus tard, une douleur horrible lui transperçant la jambe. Quand elle regarda l’endroit concerné, elle vit que son membre n’avait pas l’aspect habituel. Elle sentait une suée perler sur son front et laissa sa tête reposer par terre, serrant les dents.  

 

- Ma jambe…, murmura-t-elle, se retenant de hurler.  

- Oh bon sang Reika, qu’est-ce que tu as fait ?, souffla Saeko, inquiète.  

 

Elle tenait la main de sa sœur en appelant une ambulance.  

 

- Je suis désolée, Saeko., intervint Kaori.  

- Tu n’as pas à être désolée. Tu n’as fait que l’éviter., lui répondit l’inspectrice.  

- Il faut prévenir Ryo que la mission est annulée. J’espère qu’il n’est pas déjà dans l’agence…, dit-elle, soucieuse.  

- Je peux prendre la place de Reika., proposa Kaori.  

- Non ! C’est trop dangereux, Kaori. Je… Je ne veux pas que tu le fasses., s’opposa l’ex-coéquipière de son frère.  

 

Kaori souffla de mécontentement, croisant les bras sur sa poitrine.  

 

- Très bien., marmonna-t-elle.  

- Merci. Tu peux rester deux minutes avec elle que j’éloigne les badauds., lui demanda-t-elle.  

 

La nettoyeuse accepta et s’accroupit à côté de Reika. Elle vit le papier qu’elle avait agité sous son nez peu auparavant dépasser de sa poche et le subtilisa, faisant taire sa mauvaise conscience.  

 

- C’est de ta faute tout ça., grommela Reika d’une voix douloureuse.  

- T’as qu’à arrêter de t’en prendre à moi !, lui répondit-elle.  

- T’es toujours dans mes pattes. Si tu ne fliquais pas Ryo, ça ferait longtemps qu’on serait ensemble.  

- Pfff… Ryo fait ce qu’il veut et tu le sais bien. S’il voulait vraiment cela, il se serait arrangé pour que ça arrive. Tires-en les conclusions que tu veux., répliqua Kaori.  

- Ryo ne décroche pas. J’ai laissé un message, j’espère qu’il l’écoutera avant d’entrer dans l’agence., maugréa Saeko.  

 

Kaori se retint de lui dire qu’elle avait vu son téléphone sur la console de l’entrée, chose qui ne l’avait pas étonnée d’ailleurs. Il ne le prenait jamais quand il avait des choses à faire qui nécessitait toute discrétion. Il avait dû craindre qu’elle l’appela, pensa-t-elle amèrement.  

 

- Ca ne sert à rien que tu restes là, Kaori. Les secours arrivent. Tu peux vaquer à tes occupations., fit Saeko.  

- Tu es sûre ?, demanda la nettoyeuse.  

- Oui. Dis à Ryo de m’appeler quand il rentrera. On essaiera de voir comment sauver les choses.  

- Je lui passerai le message., acquiesça Kaori.  

 

Elle se tourna et partit vers la zone commerçante d’un pas pressé. Saeko plissa les yeux et se releva, rattrapant la nettoyeuse deux secondes plus tard.  

 

- Où vas-tu, Kaori ?, l’interrogea-t-elle.  

- Chercher mon billet d’avion, pourquoi ?, répondit-elle innocemment.  

- Tu t’attendais à quoi ? Que j’aille retrouver Ryo pour remplacer ta sœur ?, ajouta-t-elle, faisant preuve d’un affront qu’elle ne se sentait pas.  

- Je… non bien sûr., fit Saeko, déroutée par l’attitude de son amie.  

- Comment veux-tu que j’y aille de toute façon ? Je ne sais même pas où ils ont rendez-vous., acheva-t-elle, touchant le papier dans sa poche.  

- C’est vrai.  

- A moins que tu ne souhaites me le dire…, tenta Kaori.  

- Jamais de la vie…, répliqua sèchement l’inspectrice.  

- Je m’en doutais. Bonne journée, inspecteur Nogami., la salua froidement la nettoyeuse.  

 

Elle tourna les talons et repartit vers le centre-ville. Dès qu’elle eut tourné au croisement, elle sortit le papier de sa poche et le lut. Il était presque neuf heures et quart. Elle était déjà en retard. Elle pressa le pas. Par chance, l’agence n’était qu’à dix minutes à pieds. Plus ses pas la portaient, plus sa résolution l’emportait : il l’accepterait à ses côtés pour cette mission. Ils allaient tous voir si elle n’était pas à la hauteur. Parce qu’après tout, c’était de ça dont il était question, non ? Une mission trop dangereuse pour elle mais pas pour Reika, pour qui la prenaient-ils ? Une idiote ? Tout ce qu’elle comprenait, c’était qu’ils jugeaient la détective plus compétente qu’elle et elle ne pouvait l’admettre. Ryo et elle formaient une bonne équipe. Il l’avait déjà dit et il était hors de question de le laisser remettre cela en cause.  

 

La seule raison qui ferait que cette mission serait définitivement abandonnée serait qu’il serait déjà parti. Elle en doutait. Par chance, il avait voulu se protéger d’elle et, finalement, ça se retournait contre lui puisqu’il ne savait pas pour Reika et Saeko n’avait pas pu lui dire que la mission était annulée. Elle avait donc encore une ouverture et elle allait devoir la jouer finement pour s’imposer. Passant devant une vitrine, elle observa son profil, s’arrêta deux secondes et réajusta sa coiffure et sa tenue. Elle sortit le tube de rouge à lèvres qu’Eriko avait glissé dans son sac à main et s’en mit. La couleur était légère, ce qui lui allait bien. Elle reprit le chemin et tourna au coin de la rue. Elle souffla : il était encore là.  

 

- Ca va ?, demanda Saeko à sa sœur dans l’ambulance qui les menait à l’hôpital.  

- J’ai mal., souffla Reika, livide.  

- Tu peux me donner mon mouchoir, s’il te plaît ? Dans la poche droite, à côté du papier., murmura la détective.  

 

Saeko le récupéra et le donna à sa sœur qui s’épongea le front. Elle sentit soudain le sang quitter son visage et remit la main dans la poche, fouillant frénétiquement.  

 

- Tu es sûre que tu l’avais mis dans ta poche droite ?, lui demanda son aînée.  

- Quoi ?  

- Le papier.  

- Oui. Pourquoi ?, murmura Reika.  

- Il n’y est plus.  

- Il est peut-être tombé…  

- Ou on te l’a pris., souffla Saeko, pensant immédiatement à Kaori.  

 

Elle se maudit intérieurement et imagina la colère de Ryo si la nettoyeuse allait effectivement le rejoindre comme elle le craignait.  

 

Nerveuse mais déterminée, Kaori approcha de son partenaire, admirant son profil. Il paraissait tendu, ce qui n’était pas étonnant puisque Ryo détestait attendre. Bien trop fâchée, elle ne l’avait pas regardé ce matin et fut surprise de le trouver si élégant. Il avait revêtu un costume noir sur une chemise bleu foncé dont les deux premiers boutons avaient été laissés ouverts. Il faisait chic négligé avec ses cheveux pas vraiment domptés et elle fut soufflée par sa beauté. Elle n’était pas la seule d’ailleurs puisque d’autres passantes se retournaient sur leur passage. Elle le vit soudain jeter sa cigarette et approcher de la porte d’une boutique. Elle hâta le pas et ils se retrouvèrent à deux devant la vitrine. Pour une fois, elle vit ses yeux s’agrandir de surprise puis s’assombrir sous le coup d’une émotion plus violente.  

 

Ryo n’en croyait pas ses yeux. Alors qu’il s’attendait à voir Reika qui avait plus d’une demie-heure de retard, il se retrouvait face à face avec la seule personne qu’il ne voulait pas voir à cet endroit. Comment était-elle arrivée là ? Pourquoi maintenant ? Il ne voulait pas la voir ici. Il ne voulait pas laisser la moindre chance au hasard de la mettre dans une position délicate. Il n’arrivait pas à croire qu’elle était vraiment là… Comment Saeko avait-elle pu faire cela ?  

 

- Kaori ? 

 


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