Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I'm almost 18. Can I get access to the NC-17 section?

 

No. Legally, you are not major, before you are 18 years old. I don't care if it's in a day or a week. Make your request when you are actually 18.

 

 

   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 33 :: chapitre 33

Pubblicato: 26-02-20 - Ultimo aggiornamento: 26-02-20

Commenti: Bonjour voici la suite de l'histoire. Ryo va-t-il réussir à sauver Kaori et Shinjuku? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 33  

 

Lorsqu’il arriva sur le lieu du rendez-vous, Ryo vit tout de suite que les deux lascars n’avaient pas lésiné sur le comité d’accueil. Il y avait une dizaine d’hommes armés qui l’attendaient et il sourit : pensaient-ils réellement que dix hommes suffiraient à l’arrêter ? C’était très mal le connaître. Tout en approchant de sa destination, il vérifia que tout était prêt et, confiant, il se gara devant le groupe. Kaori était agenouillée par terre, un canon posé sur le crâne. Malgré cela, elle gardait la tête haute et le regard qu’elle lui lança n’était pas celui d’une personne terrifiée. Elle savait qu’il la sauverait.  

 

- Te voilà enfin Saeba…, lança Chang, plein de morgue.  

- Ca va, Kaori ?, l’interrogea Ryo, ignorant avec superbe le chinois.  

- Je n’ai rien pu faire, Ryo., murmura-t-elle.  

- Tu t’es bien défendue à ce que j’ai vu., lui dit-il avec un clin d’oeil.  

 

Ils se sourirent comme si tout était normal, qu’ils n’étaient pas entourés de douze hommes qui voulaient les tuer.  

 

- On ne vous dérange pas ?, fit le Ministre d’un ton agressif.  

- Un peu quand même., répondit le nettoyeur, le toisant du regard.  

- Bon, il y a deux solutions., continua-t-il, s’appuyant nonchalamment sur le capot de la voiture.  

- Soit vous revenez à la raison et laissez partir ma femme sans plus attendre et j’envisagerai de me montrer clément., leur proposa-t-il, ce qui les fit ricaner doucement.  

- Soit vous persistez dans votre bêtise et je vais devoir sévir., acheva-t-il, attendant patiemment leur réponse.  

 

Les deux hommes éclatèrent de rire, vite imités par leurs subalternes.  

 

- Tu penses vraiment être en position pour négocier, Saeba ?, lui demanda le chinois, appuyant sur la mitraillette qui cogna dans la tête de Kaori, lui arrachant un léger cri de douleur.  

 

Ryo resta impassible malgré l’accès de colère qui le prit. Il ne leur laisserait pas penser qu’ils avaient un ascendant sur lui.  

 

- On a ta femme. Si j’appuie sur la gâchette, je lui éclate la boîte crânienne. Tu recevras toute sa matière grise sur ton corps. Ce sera votre dernier contact. C’est cela que tu veux ?, insista Chang.  

- D’une manière ou d’une autre, il ne lui arrivera rien. Ce qui ne sera pas votre cas malheureusement., répondit le nettoyeur simplement.  

- Il fait frais cette après-midi, vous ne trouvez pas ? Malgré ce petit soleil qui nous éblouit, on resterait bien couchés au fond de son lit., pipa-t-il soudain.  

 

Chang regarda le ministre, sans comprendre, tout comme les autres hommes. Kaori leva le regard vers Ryo qui lui fit un léger signe de tête et, brusquement, elle se projeta en avant, les yeux fermés. Moins d’une seconde après, un bruit métallique résonnait et un flash éblouit tous ceux qui avaient gardé les yeux ouverts. Cela laissa le temps à Ryo de neutraliser tous les hommes de main pendant que Kaori rampait vers lui pour se mettre à l’abri.  

 

- On fait moins le malin maintenant, Chang. Monsieur le Ministre, avec tout le respect qui ne vous est pas dû, vous allez me passer ces menottes., lui ordonna-t-il, lui jetant les bracelets métalliques qui tombèrent à ses pieds.  

- T’es un fétichiste des menottes ou quoi ?, pipa Kaori à voix basse.  

- Il n’y a qu’avec toi que ça m’excite, Sugar., répondit-il d’une voix sensuelle, le regard pétillant, la faisant rougir.  

- C’est hors de question !, s’offusqua l’homme.  

- Kaori, attrape un revolver sur le siège arrière.  

 

La nettoyeuse s’exécuta et ressortit arme en main.  

 

- Tu tiens en joue ces hommes et, s’ils bougent, tu leur tires dessus., lui dit-il.  

- Mais, tu sais très bien que je ne sais pas viser. Je pourrais les tuer., s’inquiéta-t-elle.  

- Ah oui c’est vrai…, fit-il semblant de se souvenir bêtement.  

- Ce ne sera pas une grande perte pour l’humanité. Ca économisera des frais aux contribuables., lâcha-t-il, haussant les épaules.  

 

Le ministre s’essuya le front où perlaient de grosses gouttes de sueur et jeta un regard effrayé vers la nettoyeuse. Voyant cela, Kaori s’amusa à soulever son arme et le viser en prenant un air très appliqué. Alors que Ryo approchait du ministre pour le lier, elle vit Chang esquisser un mouvement vers lui et tourna brusquement vers lui, tirant au sol devant ses pieds.  

 

- La prochaine fois, je vise le corps., le prévint-elle, déterminée.  

 

Chang la regarda, sidéré, puis leva les mains en l’air. Ryo arriva enfin au niveau du Ministre et lui attacha les mains derrière le dos.  

 

- J’aimerais bien comprendre vos motivations, Monsieur le Ministre. Pourquoi un homme de votre position s’acoquine avec un marchand d’armes ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne vois pas de quoi vous parlez…, répliqua l’homme.  

- Vous êtes ici par hasard bien évidemment…, supputa le nettoyeur.  

- Kaori, tu veux t’entraîner avec celui-là ?, lui proposa Ryo en lui faisant un clin d’oeil.  

 

Elle saisit le message et laissa un grand sourire lui manger le visage.  

 

- C’est vrai ? Je peux ? Ce n’est pas toi qui va t’amuser cette fois ?, s’extasia-t-elle, le regard pétillant de joie.  

- Non. Nous sommes mariés maintenant, ma chérie. Tu as le droit de te faire plaisir. Pour que ça dure plus longtemps, je te conseille de commencer par les parties molles. Là, par exemple, dans le gras du bide ou les cuisses mais sur le côté. Si tu touches la fémorale, il mourra trop vite, tu n’y prendras aucun plaisir. Après, tu peux essayer de viser les genoux, puis les épaules. Il y a aussi les coudes mais c’est un peu plus difficile. Mais les trois sont très douloureux., lui conseilla-t-il.  

- Tu es trop chou, mon amour. Dis, je pourrais aussi lui ouvrir le ventre au couteau tant qu’il sera encore vivant. J’ai toujours rêvé de voir ce que ça faisait., l’interrogea-t-elle, prenant un air angélique.  

 

Ryo fut surpris de sa répartie mais n’en montra rien. En revanche, le ministre blêmit un peu plus et serait tombé si le nettoyeur ne le retenait pas.  

 

- Oui, fais-toi plaisir. Mais amuse-toi d’abord avec le revolver. Du cran, Monsieur le Ministre. Vous verrez au bout de trois tirs, vous ne ressentirez plus spécialement la douleur. Vous ne serez que douleur. Vas-y, mon ange. Il est à toi., répondit-il, gardant un ton posé malgré son envie de rire.  

- Super !  

 

Exagérant sa concentration, la langue visiblement coincée entre ses dents, Kaori leva l’arme et la pointa vers le Ministre. Elle la rebaissa soudain et regarda Ryo qui se dirigeait vers Chang.  

 

- Une question, mon chéri. Le genou, je le vise avant ou après avoir tiré dans le gras ?, lui demanda-t-elle, prenant un air d’élève appliquée.  

 

Ils entendirent un bruit mat suivi de larmes : le Ministre était tombé à genoux et pleurait toutes les larmes de son corps.  

 

- Pitié ! Ne la laissez pas tirer ! Je vais vous dire tout ce que vous voudrez ! Je vous donnerai tout ce que vous voudrez mais, par pitié, ne la laissez pas me faire du mal., les implora-t-il.  

- Et vous, vous en avez eu lorsque vous avez fait tuer Kenji Tomoda ? Son seul crime avait été de prendre une photo de paysage., lui demanda Kaori, les sourcils froncés.  

- Qu’est-ce qui devrait m’empêcher de vous tirer dessus jusqu’à ce que vous en creviez ?  

- J’ai une femme et des enfants., argumenta-t-il.  

- Kenji avait aussi quelqu’un qui l’aimait., le contra-t-elle.  

- Je veux vous entendre dire tout ce que vous avez fait, tout !, lui ordonna-t-elle.  

- Taisez-vous, espèce de lâche. Ils n’ont rien. Ils ne peuvent rien., hurla Chang.  

- La ferme., fit Ryo, le secouant un coup.  

- Parlez !, lui enjoignit-il d’un ton froid.  

 

Le ministre les regarda tous les deux et Kaori releva l’arme sur lui, l’effrayant.  

 

- On s’est organisés pour redonner le pouvoir aux gangs sur Tokyo. On les a armés pour cela. Ils devaient éliminer tous ceux qui résisteraient pour avoir le champ libre, vous deux y compris même si ça a été la cerise sur le gâteau de pouvoir vous coller le meurtre du photographe sur le dos., expliqua-t-il.  

- Je n’aurais jamais dû m’allier avec un politicien. Aucun cran., cracha le chinois dédaigneusement.  

- Quel était votre intérêt ?, l’interrogea Ryo.  

- Une part sur les bénéfices des gangs., répondit-il, rapidement, trop rapidement au goût du nettoyeur.  

- Le véritable intérêt., précisa celui-ci.  

 

Le ministre leva un regard surpris sur lui et se mit à chercher une parade. Ca se lisait sur son visage.  

 

- Pitoyable…, ricana Chang.  

- Il voulait envoyer les forces armées sur les yakusas quand ils auraient presque fini le travail. Ainsi Shinjuku serait en ruines, il pourrait racheter les terrains et en faire une aire de luxe. Deuxième avantage, il pourrait se targuer d’avoir mâté les gangs à quelques mois de la nomination du prochain premier ministre., leur expliqua-t-il avec obligeance.  

- Chang !, s’insurgea le Ministre.  

- Une belle pourriture en somme., résuma Ryo.  

- Finissons-en., ajouta-t-il.  

- Non, vous n’allez pas nous tuer tout de même ?!, s’inquiéta le politicien.  

 

Ryo posa sur lui un regard noir et froid.  

 

- Il fut un temps où je n’aurais pas hésité. Mais ce temps-là est révolu. Je vais vous livrer aux autorités., lui dit-il.  

- Vous croyez que je raconterai tout cela de nouveau aux flics ? Vous êtes naïfs !, se moqua-t-il.  

- Ce ne sera pas nécessaire. C’est bon pour toi, Saeko ?, demanda-t-il.  

- Tout est dans la boîte., lui assura-t-elle, sortant de la place arrière du véhicule.  

 

Tous furent bientôt menottés et, alors que les hommes de main étaient attachés ensemble de manière à ne pas pouvoir bouger, le ministre et Chang furent invités à grimper dans la voiture qui prit la direction de Tokyo. A peine quelques minutes après leur départ, un hélicoptère les survola puis revint aussi vite à la charge. Les vitres volèrent en éclats sous les tirs des mitraillettes et Ryo conduisit tant bien que mal en essayant de tirer d’autant que le politicien tentait de prendre le volant pour le faire dévier vers le muret. Pendant que Kaori tenait Chang en joue, Saeko assomma l’homme et libéra ainsi Ryo de son assaillant.  

 

- Tu as un bazooka avec toi ?, demanda Kaori.  

 

Il lui jeta un regard inquiet dans le rétroviseur. Il n’aimait pas du tout l’idée de la savoir dehors sous une pluie de balles.  

 

- Je sais, Ryo. Mais je n’ai pas envie de mourir ici avec toi et on doit encore sauver Shinjuku., lui dit-elle, comprenant ses réticences.  

- Dans le coffre. Tu devrais pouvoir l’atteindre., répondit-il, soutenant son regard.  

- Fais attention., dit-il.  

 

Il avait confiance en elle. Elle pouvait y arriver. Il entendit les balles ricocher sur le toit de la voiture et craignit pour sa vie mais, contre toute attente, elle défit le haillon du coffre et cassa la vitre arrière. Elle était ainsi plus abritée. Kaori observa attentivement la position de l’hélicoptère. Elle n’aurait probablement qu’une seule chance pour y arriver. Elle n’avait donc pas droit à l’erreur.  

 

Prenant une profonde inspiration, elle se redressa et émergea de la voiture, pointant le bazooka vers l’engin volant. Elle ne se posa pas de questions et appuya sur la détente, se parant contre le recul. La fusée vola dans les airs laissant une traînée de fumée derrière elle. L’hélicoptère tenta de virer mais il était trop prêt de la voiture et n’eut pas le temps de sortir de la trajectoire. Le souffle de l’explosion atteignit la nettoyeuse et elle ferma les yeux et toussa, se laissant retomber dans l’habitacle.  

 

- Bien joué, Kaori !, la félicita Saeko, lui tendant un mouchoir pour s’essuyer le visage.  

- Ca vous en bouche un coin, n’est-ce pas, Chang ?, se targua Ryo, fier de sa femme.  

 

Il la vit reposer la tête en arrière, laissant la fatigue apparaître sur son visage. Cela l’inquiéta mais il ne le montra pas. Quand il la vit rouvrir les yeux, il baissa les siens pour qu’elle ne sut pas qu’il l’avait vue.  

 

- On arrive., murmura Ryo.  

 

A ces mots, Kaori repassa sur le siège arrière et regarda, stupéfaite, les volutes de fumée qui s’élevaient dans le ciel de Tokyo.  

 

- Apparemment, ça chauffe., se moqua Chang.  

- La ferme !, lui ordonna Kaori.  

 

Ryo s’enfonça dans les rues de Tokyo, traversant les différents quartiers jusque Shinjuku.  

 

- On n’ira pas plus loin., dit-il, se garant sur le côté.  

- Qu’est-ce qu’on fait d’eux ?, l’interrogea Saeko.  

- On n’a pas d’autres choix que de les laisser ici. On ne pourra pas atteindre le commissariat sans devoir traverser la zone de combat., répondit Ryo sombrement.  

- On les retrouvera s’ils s’en vont.  

 

Ils descendirent tous trois de voiture et prirent des armes dans le coffre. Ils entendaient au loin les coups de feu, les explosions de roquettes, les bruits d’immeubles touchés et, par moments, les cris d’hommes et de femmes.  

 

- Kaori, je vais te confier une mission., lui dit Ryo, se tournant vers elle et posant un regard sérieux sur elle.  

- Tu connais les ruelles et les passages aériens autant que moi. Tu vas grimper sur les toits des immeubles et arroser les yakusas à coups de bazooka. Quand tu as désorganisé un groupe, tu changes de position mais tu évites de passer par les rues où ont lieu les combats. Tu dois rester une ombre, d’accord ?  

 

Elle sonda son regard et il vit la détermination enflammer ses prunelles noisette.  

 

- D’accord., affirma-t-elle.  

 

Il posa une main sur sa joue, la caressant doucement, avant de la laisser glisser derrière sa nuque pour l’attirer à lui et l’embrasser.  

 

- Fais attention à toi, Kaori.  

- Toi aussi. Je t’aime., murmura-t-elle.  

- Moi aussi. On se revoit tout à l’heure.  

 

Elle acquiesça et s’enfonça dans une ruelle.  

 

- Tu as la bande ?, demanda Ryo à Saeko.  

 

Elle la sortit de sa poche et la lui montra avant de la ranger. Tous deux se mirent alors en route au pas de course.  

 

- Tu l’as mise à l’abri, n’est-ce pas ?, l’interrogea l’inspectrice.  

 

Ryo n’avait pas besoin de précision pour savoir qu’elle parlait de Kaori.  

 

- Oui., admit-il.  

- Elle ne va pas apprécier quand elle le saura.  

- Tu vas le lui dire ?, s’enquit-il agressivement.  

- Non, bien sûr que non, Ryo. Je préfère la savoir en retrait également mais pourquoi tu fais ça ? Je croyais que tu avais confiance en elle.  

- J’ai confiance. J’ai mes raisons, Saeko, et elle les comprendra le moment venu.  

 

Il accéléra le pas, forçant son amie à cesser de parler pour le suivre. Ils trouvèrent bientôt le premier front avec Miki en chef de file.  

 

- Où est Kaori ?, cria-t-elle pour passer au dessus du bruit des balles qui sifflaient.  

 

Comme en réponse, un tir de bazooka se fit entendre venant d’au-dessus d’eux et fit un trou dans la ligne des ennemis, certains volant dans les airs. Ryo ne dit rien mais pointa du doigt vers le haut en souriant. Miki lui sauta au cou.  

 

- Merci., lui souffla-t-elle à l’oreille, soulagée.  

 

Puis tous deux se tournèrent vers le camp adverse et commencèrent à canarder. Deux autres tirs de bazooka semèrent le trouble dans la ligne et leurs adversaires commencèrent à se retirer. Ayant le champ libre, les défenseurs de Shinjuku avancèrent et reprirent du terrain.  

 

- Où sont Umi et Mick ?, demanda Ryo.  

- Mick est à l’entrée du Kabuki et Umi du côté du commissariat., l’informa-t-elle.  

- On fonce au Kabuki. On pourra y diffuser notre propagande., décida Ryo.  

 

Tout le groupe s’avança d’un seul tenant, veillant les ruelles. Deux tirs de roquette venant des hauteurs les informèrent de la position du prochain groupe d’opposition dont certains membres égarés leur arrivèrent dessus et furent rapidement désarmés. Tous reprirent la route, essayant de ne pas s’attarder sur les traces de combat laissées dans la rue, les vitres éclatées, les impacts sur les immeubles, les tâches de sang par endroit.  

 

Ils mirent plus de deux heures pour arriver jusqu’à la position de Mick essuyant divers tirs et fronts d’opposition. Les tirs de bazooka renseignaient Ryo sur la situation de Kaori, ce qui le rassurait. Arrivés dans le quartier des plaisirs, Saeko se dirigea vers le premier cabaret qui avait des enceintes externes et passa en boucle les aveux du Ministre et de Chang, aveux qui furent bientôt relayés sur toutes les ondes lorsque le directeur du cabaret lui ramena un émetteur puissant.  

 

Kaori entendit les paroles, soulagée. Elle se disait que les choses touchaient à leur fin. Les tirs ne cessant pas encore, elle arma le bazooka et tira en direction de la ligne ennemie. Exténuée par toutes les montées et descentes d’escaliers qu’elle avait faites, elle se laissa aller contre le parapet quelques instants. Soudain, des bruits de pas se firent entendre venant de la cage d’escaliers. Elle se redressa et vit apparaître deux yakusas armés et visiblement furieux. Elle se sentit pâlir. Elle n’avait aucun moyen de fuir. Les deux hommes avancèrent vers elle et elle recula sans regarder en arrière jusqu’au moment où elle sentit le muret taper dans ses mollets.  

 

Ryo leva les yeux, se demandant pourquoi sa femme ne tirait plus. Ils auraient bien eu besoin d’un peu d’aide à ce moment-là. Surpris de sa négligence, il la vit le dos tourné vers eux et ne comprenait pas ce qui captait son attention mais ce ne fut pas ce qui l’inquiéta le plus. Il sut avant même que ça n’arriva ce qui allait se passer: elle bascula dans le vide. Il ne put s’empêcher de crier son nom et courir vers elle, espérant pouvoir arriver à temps pour la réceptionner, même s’il était illusoire de sa part d’espérer pouvoir retenir un corps même si léger qui avait chuté de huit étages. Il courut tout de même et la vit disparaître derrière une poubelle dans un bruit effroyable. Le temps sembla alors ralentir drastiquement et son coeur se serra douloureusement. Il ne pouvait pas la perdre, pas maintenant alors que le bout du tunnel était proche.  

 

Il arriva enfin dans la ruelle et contourna le container. Il regarda le sol, sentant ses yeux se brouiller de larmes, et dut les essuyer à plusieurs reprises avant de réussir à y voir clairement. Il ne vit… rien. Il ne pouvait y croire. Il l’avait vue tomber, il avait entendu le bruit du choc, elle ne pouvait qu’être là mais il n’y avait rien. Soudain, venant de l’intérieur de la poubelle, il entendit un grognement sourd. Comme engourdi, il se tourna et escalada le marche-pied. Il éclata alors de rire, soulagé de voir sa femme vivante gisant sur un matelas.  

 

- Bien vu l’atterrissage., murmura-t-il, se sentant soudain beaucoup plus léger.  

- On a la classe ou on ne l’a pas., dit-elle, avec un sourire lumineux, soulagée d’être encore vivante.  

 

Il lui tendit la main et l’aida à se relever, la réceptionnant précautionneusement quand elle descendit de la poubelle. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui très fort et elle ne se priva pas pour lui rendre la pareille.  

 

- J’ai eu la trouille, Kaori. J’ai vraiment cru que j’allais te perdre., lui avoua-t-il.  

- Moi aussi. Mais il faut croire que quelqu’un veille sur moi., dit-elle.  

- J’ai ma petite idée là-dessus., répondit-il.  

 

Ils se sourirent tendrement puis Ryo la prit par la main et ils repartirent vers la bataille. Pour leur plus grand soulagement, les yakuzas s’étaient enfuis entre-temps.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda Ryo à Mick.  

- On ne sait pas. Certainement un ordre général. Ils ont cessé de tirer et se sont disséminés. Tu vas bien, ma belle ?, s’inquiéta l’américain en enlaçant Kaori.  

- Oui. C’est fini., murmura-t-elle, soulagée.  

- Vous allez pouvoir reprendre vos vies normales. On va fêter Noël mémorablement cette année., s’enthousiasma Miki, prenant son amie dans ses bras.  

- Nounours !, hurla-t-elle soudain, voyant Umi revenir et courant vers lui.  

 

Celui-ci vira au rouge mais enlaça tout de même sa femme, heureux de la retrouver en vie.  

 

- Ryo, il neige., remarqua Kaori.  

 

Il vit son regard s’adoucir et retrouver sa joie de vivre. Il regarda leur quartier, abîmé, souillé par les balles et les explosifs qui les avaient visés et dont ils avaient usé pour se défendre.  

 

- On a réussi, Kaori. La vie reprend ses droits. Tu viens ? On a une dernière chose à faire.  

- Quoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Fais-moi confiance., lui dit-il, tendant sa main.  

- Toujours, tu le sais bien., répondit-elle en la prenant.  

- Saeko, tu viens. On te dépose avec nos deux lascars au commissariat., lui proposa Ryo.  

- Eh Ryo, vous ne restez pas ? Une victoire comme celle-là, ça se fête, non ?, cria Erika.  

- Commencez sans nous. On arrivera après., répondit-il.  

 

Les trois retournèrent à la voiture de Mick. Le ministre et Chang avaient disparu. Ils ne furent pas vraiment surpris mais c’était tout de même ennuyeux.  

 

- On part à leur recherche ?, demanda Kaori, frustrée de ne pouvoir profiter de suite d’un moment de calme.  

- Non. Saeko, tu as toujours le récepteur. Cherche les signaux. M’est avis que tu retrouveras leurs deux cadavres dans une ruelle de la ville. Je doute que les chefs de clan aient apprécié de s’être fait manipuler., déclara Ryo.  

- Je pense aussi. Allez-y, je vais me débrouiller pour rentrer. Ce n’est pas loin. On se voit tout à l’heure.  

 

Ils la laissèrent donc et s’en allèrent. Ils roulèrent un moment en silence jusqu’à ce que Kaori le rompit.  

 

- Merci de ne pas les avoir tués. Je sais que tu aurais pu.  

- Je préfère laisser tout cela derrière moi, Kaori. Pour toi… et pour moi aussi. Ca n’augmente pas le poids de ma conscience et tu n’as pas besoin d’assister à tout cela. Notre milieu est déjà assez sombre., répondit-il.  

 

Ryo se gara devant un bâtiment et Kaori se tourna vers lui.  

 

- Mais que fait-on ici, Ryo ?, lui demanda-t-elle, surprise. 

 


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