Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 7 :: Chapitre 7

Pubblicato: 26-01-20 - Ultimo aggiornamento: 26-01-20

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Eh oui ShaninXYZ, il faut profiter de ces moments de douceur. Une histoire à ma sauce est rarement douce tout du long quoique je fais des progrès mais il faudra attendre d'avoir fini cette fic et la suivante pour le voir… ;) soit encore 91 jours de patience… POur le moment je vous souhaite un excellent dimanche, une bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 7  

 

- Kaori, tu es avec moi ?, l’appela le Professeur.  

- Oui, pardon., s’excusa la nettoyeuse pour la troisième fois.  

- Tu es bien distraite ce matin. C’est rare., constata-t-il, un regard perçant posé sur elle.  

 

Elle le regarda et se mit à rougir en pensant à la nuit d’avant. Ryo et elle… Wouah quel rapprochement en si peu de temps… Elle en avait le vertige d’ailleurs. Tout allait tellement vite depuis hier matin qu’elle avait l’impression d’avoir vécu quinze vies en une journée.  

 

- Kaori…, s’impatienta le vieil homme.  

- Que se passe-t-il ?, l’interrogea-t-il.  

- J’ai besoin d’un contraceptif., dit-elle simplement, toujours perdue dans ses pensées.  

- Quoi ?!, fit le médecin, surpris.  

- J’ai besoin d’un contraceptif., répéta-t-elle, se sentant rougir.  

- Tu as rencontré quelqu’un ? Babyface et toi…  

- Nous partons en mission. Nous allons simuler un couple marié et risquons d’être séparés. Ryo préfère assurer mes arrières.  

- Vous allez coucher ensemble ?  

- Non ! On… on va simuler., le corrigea-t-elle.  

 

Il leva un sourcil, doutant apparemment de sa réponse, puis se recomposa une attitude neutre. Il ouvrit son dossier sur l’ordinateur et le consulta.  

 

- Pourrais-tu être enceinte ?  

- Non… nous n’avons… Je n’ai… Je suis toujours vierge., avoua Kaori, baissant les yeux.  

 

Elle devait se calmer. Elle était encore sur les émotions de la veille au soir et c’était dur de redescendre après ce qui aurait pu se passer. Elle s’était sentie prête, elle aurait sauté le pas sans hésiter, elle avait complètement perdu le contrôle de la situation. Elle s’en voulait mais, heureusement, - enfin non pas vraiment- raisonnablement, Ryo s’était repris au dernier moment avant qu’ils ne furent allés trop loin.  

 

- Très bien. Enfin, je veux dire, ça règle un problème. Alors je peux te proposer la pilule ou l’implant. Tu connais ?  

- Oui, avec Miki, j’ai eu le droit à des conversations sans fin sur les moyens de contraception., lâcha-t-elle.  

- Tu m’étonnes. Que préfères-tu ?  

- Je suppose que l’implant est plus sûr. Je doute que les ravisseurs penseront à prendre ma pilule…, dit-elle.  

- Oui, c’est plus sûr en effet. Vu qu’on est dans l’urgence, je suppose que je n’aurais pas la chance que tu sois réglée actuellement., laissa-t-il échapper.  

- Non. Je l’ai été il y a dix jours., répondit Kaori.  

- Alors sache que l’implant sera efficace dans sept jours. Avant cela, si tu as des rapports, il faut te protéger ou il y aura un risque de grossesse., lui apprit-il.  

 

Elle acquiesça et il l’invita à passer dans la salle d’examen, l’ausculta rapidement puis lui inséra l’implant.  

 

- Ryo voudrait aussi que vous me posiez cela en sous-cutané à la lisière des cheveux., dit-elle, lui montrant la micro puce.  

- Il se montre prudent.  

 

Le Professeur prit la puce, la désinfecta soigneusement et fit une très légère incision à la base du crâne de Kaori après avoir anesthésié la zone. Il l’inséra et utilisa une colle transparente pour refermer la plaie.  

 

- Ca ne se verra pas. Evite de gratter si ça te démange : tu pourrais enlever la colle. Alors quel est le programme ?, l’interrogea-t-il curieux.  

- On se marie cette après-midi à la mairie, samedi à l’église et on embarque pour une croisière de dix jours. On suppose qu’on n’en rentrera pas dans les temps prévus. Si vous êtes libre samedi, vous êtes le bienvenu., lui offrit Kaori.  

- Rater le mariage de l’Etalon de Shinjuku ? Tu plaisantes. Je serais là. En attendant, si tu veux que je t’initie sur certains points…, lui proposa-t-il, ses doigts frétillants approchant de sa poitrine.  

- C’est un faux mariage, Professeur, et Ryo a un message pour vous : si je résume, si vous avez un comportement déplacé, il vous coupe votre troisième jambe, enfin celle qui n’est pas en bois…, lui apprit-elle, un sourire ironique aux lèvres.  

 

Les doigts s’arrêtèrent net et il pâlit légèrement.  

 

- Je crois… que je vais m’abstenir., dit-il en reculant.  

- Il faut que j’y aille. Je vais être en retard pour mon rendez-vous avec l’organisatrice de mariage., fit Kaori, voyant l’heure à sa montre.  

- N’oublie pas, Kaori, sept jours avant que ce soit efficace., lui rappela-t-il.  

- On ne va que simuler…, dit-elle en sortant.  

- Simuler ? Ces deux-là ? On se revoit dans quelques temps…, murmura-t-il pour lui-même.  

- J’ai failli faire l’amour à ta sœur, Maki. Pas coucher avec elle mais lui faire l’amour vraiment. J’avais envie d’elle hier soir comme un fou. Pas juste de son corps, je voulais tout., avoua-t-il à voix haute à son vieil ami disparu.  

 

Cela faisait une heure maintenant que Ryo était là, adossé à la stèle de Hideyuki. Il avait déjà essuyé quelques regards désapprobateurs à cause de sa position déplacée mais il s’en fichait : il parlait avec son ami. Au début, il avait évoqué divers sujets puis il en était venu à l’affaire. Là, il éprouvait le besoin de lui parler de Kaori.  

 

- Ca m’a fichu la trouille parce que… je ne sais pas en fait. Je n’ai jamais ressenti cela pour personne. C’est tellement fort entre nous deux. Tant que nous gardons nos distances, ça reste gérable mais hier… J’ai été scié. Je ne pouvais plus m’arrêter. J’avais juste envie de la toucher et de l’embrasser et, plus je le faisais, plus j’en avais envie. Mais elle mérite tellement mieux, Hide. Elle mérite une belle vie.  

 

Il se fit silencieux un moment, sentant le vent sur son visage. Il réfléchit à tout ce qui s’était passé la veille.  

 

- C’est vrai ce qu’elle a dit ? Tu m’as confié sa vie ? Putain Maki, quelle idée t’est passée par la tête ce jour-là ? T’imagines : elle était jeune et innocente et regarde le monde dans lequel on vit maintenant ! Elle est prête à se donner à un homme comme moi mais, moi, je ne mérite pas quelqu’un d’aussi pur qu’elle. Je ne pourrais jamais lui rendre un centième de ce qu’elle m’a offert. Je ne vais pas en plus lui voler son coeur et encore moins sa virginité, non ? Si ? T’as pas envie de te transformer en fantôme deux minutes et de venir me causer ? J’ai besoin de ta bénédiction, de tes conseils, de ton poing dans ma gueule, tout ce que tu voudras mais merde Maki… J’ai besoin de toi là.  

- Ca va, jeune homme ?  

 

Ryo releva les yeux et fit face à un homme d’un certain âge, le gardien du cimetière.  

 

- Oui, merci. J’ai une discussion avec mon pote., plaisanta Ryo.  

- Sérieuse apparemment., pipa l’homme.  

- Oui. Ca concerne sa sœur.  

- Oh… Un homme qui vient parler à un ami décédé de sa sœur. Soit elle a fait une grosse bêtise soit vous êtes amoureux. Un frère veut voir sa sœur heureuse. Si c’est votre but, alors il vous donnerait sa bénédiction.  

 

Sur ces paroles, l’homme s’en alla et laissa Ryo seul avec ses pensées. Voir Kaori heureuse, c’était ce qu’il voulait. Mais, s’il faisait le bilan des sept dernières années, il ne pouvait pas dire qu’il avait accompli sa mission. Il n’avait aucune idée de la façon dont il devait s’y prendre. Il n’était même pas sûr d’être l’homme de la situation… Il poussa un long soupir.  

 

- Allez Maki, juste une petite apparition, deux secondes, tu me dis oui ou non et tu t’en vas. Je n’en demande pas plus…, insista le nettoyeur.  

- Un coup de tonnerre ? Un rayon de soleil ?, tenta-t-il mais le ciel resta désespérément gris.  

 

Il finit par se relever et regagna la mini. Il n’était pas plus avancé. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il allait retrouver Kaori et que, s’ils continuaient à se tourner autour comme ils le faisaient, la nuit de noces n’aurait rien d’un simulacre… Il n’arriverait certainement pas à se contenir comme la veille au soir à tous les coups. Sans ce sursaut de conscience, ce sentiment étrange qui l’avait effrayé au dernier moment, sans l’envie qu’elle fut parfaitement consciente de ses actes, ils se seraient réveillés dans les bras l’un de l’autre ce matin, la dernière limite entre eux franchie, et il n’avait absolument aucune idée de la réaction qu’il aurait pu avoir. L’aurait-il blessée en n’assumant pas ? Aurait-il accepté de se laisser enchaîner à elle pour une relation de plus d’une nuit ? Il ne savait pas. Il était attiré par elle comme un aimant mais il ne savait pas ce qui se passerait s’ils venaient à fusionner. Est-ce que ça les rapprocherait ? Les éloignerait ?  

 

Par le plus grand des hasards, ils se retrouvèrent devant l’immeuble en même temps et regagnèrent l’appartement ensemble dans le silence. Sans un mot, ils ôtèrent leurs vestes avant de se séparer. Kaori partit en cuisine réchauffer de la soupe dans laquelle elle versa des nouilles, Ryo consulta les messages avant de la rejoindre.  

 

- Il faut qu’on parle d’hier soir., lui dit-elle, légèrement tendue.  

- Sur quel point ? Ce n’était pas toi, Kaori. C’est moi. Je ne voulais pas te blesser.  

- J’ai compris, Ryo. Je t’assure que j’ai compris et je ne suis pas fâchée. J’ai… J’ai juste besoin d’être sûre qu’on va bien, qu’on est capable de dépasser ce léger malaise., lui expliqua-t-elle.  

 

Il approcha d’elle et la prit dans ses bras. Ce simple geste attisa son envie.  

 

- Oui, ça va, Kaori. Ne t’inquiète pas., la rassura-t-il.  

- Cette après-midi à la mairie, tu ne t’enfuiras pas en courant alors ?, le taquina-t-elle.  

 

Il baissa les yeux vers elle et sourit, amusé.  

 

- Non, je ne fuirai pas., répondit-il.  

- Tu m’embrasseras ?, demanda-t-elle, les joues rosies.  

 

Elle rêvait de sentir ses lèvres sur les siennes à nouveau. C’était déraisonnable et ne faisait qu’attiser son envie mais elle en rêvait quand même. Il caressa sa joue et déposa un baiser sur ses lèvres.  

 

- Ca répond à ta question ?, murmura-t-il.  

 

Elle lui sourit. Ils déjeunèrent rapidement puis partirent à la mairie. Hitomi les retrouva sur place à l’heure qu’ils avaient convenue.  

 

- Si vous avez un peu de temps, nous pouvons aller visiter l’église que j’ai trouvée pour le mariage et la salle de réception. J’ai validé avec le traiteur, le fleuriste et le photographe, ce que nous avons décidé ce matin, Kaori. Vous avez des questions, Ryo ?  

- Juste une : il y aura un gâteau ?, demanda-t-il, le regard empli de gourmandise.  

- Oui, au chocolat et à la mousse de framboises, gourmand., répondit Kaori, amusée.  

- C’est parfait, alors.  

- On y va ?, les invita Hitomi.  

 

Ils furent dirigés à travers les couloirs de la mairie jusqu’au service des enregistrements des mariages. Ils remplirent consciencieusement les papiers et les rendirent. Ils se rassirent et se jetèrent un regard légèrement anxieux, priant pour que Saeko ait eu le temps de créer le certificat de naissance de Ryo, sinon tout tombait à l’eau. Le nettoyeur prit la main de sa compagne et en embrassa les doigts.  

 

- Je t’ai dit que tu étais ravissante dans cette petite robe grise ?, lui demanda-t-il pour tuer le temps autant que faire impression sur Hitomi.  

- Non., murmura-t-elle.  

- Tu es sublime. J’ai de la chance que tu t’intéresses à un type comme moi., rétorqua-t-il.  

- Cesse de te dévaloriser tout le temps, Ryo. Je… Je t’aime tel que tu es. Je ne veux pas que tu changes., lui dit-elle, caressant sa joue tendrement.  

 

Elle approcha de lui et l’embrassa doucement. Il l’attrapa derrière la nuque et accentua le baiser, souhaitant lui monter par les gestes ce qu’il ressentait et qu’il n’arrivait pas à lui dire. Hitomi les regarda faire en souriant, émue.  

 

- Saeba-Makimura !, entendirent-ils soudain.  

 

Ils se levèrent main dans la main, Hitomi les suivant. Un officier d’état civil les accueillit et les invita à s’asseoir.  

 

- Nous avons un problème., leur apprit-il.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent anxieux.  

 

- Notre système informatique est en panne depuis ce midi. Je ne pourrais pas enregistrer votre mariage avant qu’il soit de retour mais tout est officiel, ne vous inquiétez pas. Il vous faudra juste donner cela à la personne qui officiera. Voilà, vous signez ici et ici., leur dit-il, présentant trois exemplaires d’un document à signer.  

 

Il s’exécutèrent et posèrent les stylos. L’homme leur tendit un exemplaire chacun qu’ils prirent et rangèrent soigneusement.  

 

- Félicitations, Monsieur et Madame Saeba., les salua-t-il, ouvrant la porte pour les laisser ressortir.  

 

Tous les trois se retrouvèrent hors de la mairie deux minutes plus tard et les nettoyeurs consultèrent bêtement leurs montres.  

 

- Vingt minutes ? C’est du rapide., souffla Kaori.  

- C’est minable comme mariage., dit-il en attirant sa femme dans ses bras.  

 

Il ne lui demanda pas son avis et lui donna un baiser langoureux qui les laissa tous deux à bout de souffle et ranima le désir dans leurs veines. Le regard fiévreux, ils se perdirent dans les yeux de l’autre et se rapprochèrent de nouveau pour s’embrasser plus tendrement, oubliant le monde qui les entourait et notamment leur organisatrice qui était un peu jalouse de leur relation si intense.  

 

- Voilà qui est beaucoup mieux. Vous ne trouvez pas, Madame Saeba ?, murmura-t-il à son oreille.  

 

Voilà une association de mots qui sonnaient bien à son oreille, Madame Saeba… Kaori rosit de plaisir et acquiesça, la gorge serrée par l’émotion. Elle savait que ce mariage n’avait rien de réel. Pourtant, elle se sentait réellement émue. Hitomi se racla la gorge et ils sortirent de leur transe.  

 

- Alors, nous allons voir cette église ?, leur proposa-t-elle.  

 

Ils acquiescèrent et tous trois prirent place dans la mini pour se rendre au lieu qu’elle leur indiqua.  

 

- C’est étonnant de vous voir conduire une telle voiture et surtout de n’avoir ni chauffeur ni garde du corps., remarqua l’organisatrice.  

 

Les nettoyeurs se regardèrent un court instant puis Kaori se tourna vers Hitomi.  

 

- Cette voiture, c’est sentimental pour Ryo. C’est son premier amour. Il a appris à conduire avec et ne veut pas la lâcher. Par moments, je me demande même si elle n’a pas plus d’importance à ses yeux que moi…, expliqua-t-elle dan une version relativement proche de la vérité.  

- Elle ne peut pas avoir plus d’importance que toi, ma chérie. Elle ne me tiendra pas chaud la nuit, elle., lâcha-t-il d’un ton suggestif qui la fit rougir.  

- Son seul avantage, c’est qu’elle ne me tient pas tête comme toi. Avec elle, j’ai toujours raison., ajouta-t-il malicieusement.  

 

Ils éclatèrent de rire tous les trois puis Hitomi se tourna de nouveau vers Kaori.  

 

- Et le garde du corps ?  

 

Kaori se retint de lui dire qu’un garde du corps avait rarement besoin d’un garde du corps…  

 

- Vous croyez vraiment qu’il fait multimilliardaire dans cette voiture ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, c’est vrai., admit Hitomi.  

- Nous sommes arrivés., leur apprit-elle.  

 

Ryo gara la voiture et ils sortirent tous trois. Le nettoyeur attrapa sa femme par la taille et déposa un baiser dans le creux de son cou.  

 

- Bien joué., murmura-t-il.  

 

Ils échangèrent un regard lumineux et Kaori lui vola un baiser, le laissant quelque peu surpris. Ils avancèrent et contournèrent la rangée d’arbres qui cachaient l’édifice. La vue leur coupa le souffle. L’église se situait au sommet d’une petite colline et, dans le fond, alors même que le ciel était gris, ils devinaient la silhouette du Mont Fuji.  

 

- Il ne manque qu’un rayon de soleil et ce sera parfait., souffla Ryo.  

 

Il était émerveillé, ce qui n’était pas une mince affaire avec lui. Il n’aurait pu rêver plus bel endroit pour épouser la femme de sa vie, se dit-il avant de se morigéner. C’était un faux mariage, un faux mariage, un simulacre, une tromperie, un piège pour délivrer cinquante-quatre personnes. Il sentit un mouvement à ses côtés et vit Kaori s’éloigner du lieu.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta Hitomi qui fit pour aller la rejoindre.  

- Laissez, j’y vais., dit-il, lui faisant signe de rester là.  

 

Quand elle avait découvert le lieu, Kaori avait eu un coup au coeur. Elle adorait cet endroit. C’était magnifique et tout ce dont elle aurait pu rêver mais le fait était que cet endroit ne consacrerait qu’un mariage destiné à ne pas exister ou seulement pour quelques jours. Ses sentiments eux resteraient. Ils se fichaient de savoir qu’ils avaient une mission à accomplir. Ils étaient là avant, pendant et seraient encore là après. Elle fut submergée par la tristesse et le dégoût. C’était trop. Et hier soir, il n’avait pas voulu d’elle et, même si elle avait affirmé en étant sûre d’elle qu’elle l’avait bien pris, qu’elle avait compris, elle avait mal parce qu’elle ne pouvait même pas se raccrocher à l’espoir d’un après plus heureux qu’avant. Donc elle était là en plein air à avoir la sensation d’étouffer.  

 

Elle sentit soudain deux bras l’entourer et la plaquer contre un corps chaud. Une main s’aventura dans ses cheveux massant légèrement son cuir chevelu alors que l’autre la maintenait fermement mais doucement.  

 

- Respire., murmura Ryo à son oreille.  

- Ne pense à rien. Inspire, Kaori. Doucement. Et expire maintenant. Doucement.  

 

Il sentait les tremblements de son corps contre le sien, signe évident de son stress. Sachant que c’était déjà compliqué pour lui de parvenir à tout gérer, très imparfaitement qui plus était, il ne pouvait qu’imaginer la tension de sa partenaire beaucoup moins habituée que lui. Il se montra présent. Il ne la brusqua pas, ne fit que la tenir dans ses bras, murmurant quelques « Respire » de temps à autre, jusqu’à ce qu’elle s’écarta d’elle-même, les yeux humides levés vers lui, fautive.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Je suis désolée. J’ai paniqué., avoua-t-elle.  

- C’est normal. Ca va vite, très vite. Ne t’excuse pas., la rassura-t-il.  

 

Il lui accorda quelques instants de plus pour se reprendre puis passa un bras autour de sa taille pour la ramener vers Hitomi. Sur le chemin, Kaori posa la tête sur son épaule et il déposa un baiser dans ses cheveux. Il voyait au loin l’organisatrice fondre et, si ce n’était pas l’objectif premier, ça ne mangeait pas de pain…  

 

- Kaori, ça va ? L’église ne vous plaît pas ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Si, c’est parfait, Hitomi., répondit la mariée.  

- C’est de ma faute. J’ai voulu que tout cela aille vite mais c’est beaucoup de stress que j’ai délégué à ma fiancée. Un petit moment de doute mais c’est aussi pour son cerveau tortueux que je l’aime., plaisanta-t-il, posant un regard attendri sur Kaori.  

 

La gardant contre lui, ils entrèrent dans l’édifice et apprécièrent la simplicité du lieu. Hitomi leur présenta ses idées pour la décoration deux jours plus tard et ils validèrent le tout, se séparant peu après pour regagner chacun leurs pénates.  

 

A l’appartement, Kaori monta sur le toit et observa les étoiles faire leur apparition dans le ciel. Elle n’avait pas vu la journée passer. Elle avait encore été forte en émotions, d’un autre ordre cette fois mais tout aussi intense que ce fut de doutes que de plaisir.  

 

- Alors, Madame Saeba, on prend l’air ?, plaisanta Ryo.  

 

Elle eut envie de le reprendre, de lui dire de ne pas l’appeler ainsi, qu’elle ne voulait pas s’habituer parce qu’elle mourrait d’envie de porter ce nom depuis tant de temps que c’en était devenu presque risible mais se résigna à se montrer forte et détachée.  

 

- Je cherche à fuir ma part de tâches ménagères. Je me disais que peut-être mon… tu nous commanderais à manger chez un traiteur pour ce soir., répondit-elle.  

 

Elle avait failli l’appeler « mon mari » mais avait buté sur le mot au dernier moment, ressentant une profonde angoisse au fait de le perdre sans qu’il lui eut jamais vraiment appartenu. Elle se rappela alors les avertissements de Saeko sur la difficulté d’être un agent infiltré, de jouer un rôle sans se laisser piéger… Elle ne regretta pas son choix, pas encore peut-être, mais elle était en plein dedans.  

 

- Je vais le faire mais avant., murmura-t-il.  

 

Il attrapa sa main et la força à se retourner pour la prendre dans ses bras. Il contempla son visage anxieux, ce visage qui aurait dû resplendir parce qu’elle venait de se marier même si ce n’était pas LE grand jour. Elle méritait tellement d’être heureuse. Il baissa le visage et l’embrassa délicatement. Il sentit au bout de quelques secondes qu’elle s’accrochait à lui et répondait à son étreinte et laissa leur baiser s’enflammer un peu plus, mais pas de trop non plus. Il ne voulait pas revivre la même chose que la veille, ce sentiment de faire quelque chose de raisonnable tout en faisant une erreur, de vouloir faire le bien en faisant mal, non, il ne voulait pas de cela. Il voulait juste être là pour elle.  

 

Quand ils se séparèrent, Kaori posa la tête sur le coeur de Ryo et l’écouta battre un moment. Ce son régulier, fort, l’apaisa quelque peu. Elle avait tellement peur que cette mission ne mit à mal un équilibre si durement gagné, de le voir s’éloigner d’elle parce qu’ils se seraient trop rapprochés...  

 

- J’ai peur, Ryo. J’ai peur de te perdre., murmura-t-elle, deux larmes roulant sur ses joues.  

- Tu ne me perdras pas, Kaori. Je serais toujours là. 

 


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