Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 25 :: Chapitre 25

Pubblicato: 16-02-20 - Ultimo aggiornamento: 16-02-20

Commenti: Bonjour, voici la suite. Tout d'abord merci pour vos messages de soutien. mon opération s'est bien passée et je regagne tout doucement l'usage de ma main. Nous entrons dans la deuxième partie de l'histoire qui n'était pas prévue au début mais qui s'est imposée d'elle-même. J'espère qu'elle vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 25  

 

Essoufflée, Kaori remonta quatre à quatre les escaliers jusqu’à l’appartement. Elle entra telle une tornade et trouva Ryo assis à la table entrain de nettoyer son arme. Quand elle apparut, celui-ci leva la tête, légèrement narquois.  

 

- Je te manquais à ce point ? C’est toi qui as voulu y aller seule…, l’accueillit-il.  

 

Elle lui répondit par un sourire éblouissant et il se sentit tout chaud à l’intérieur. Sentant un vertige la prendre, elle s’assit en face de lui.  

 

- Ouh la, je n’aurais peut-être pas dû courir depuis la gare…, murmura-t-elle.  

- Ca va aller ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, je suis juste fatiguée. Entre la fin de la mission où je n’étais pas bien et notre non-divorce où nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de dormir une nuit entière ou de faire une sieste non-crapuleuse, j’ai du mal à récupérer., lui expliqua-t-elle.  

- Trois semaines de relations sexuelles intenses…, soupira-t-il, rêveur..  

- Oui., rougit-elle.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent tendrement. Leur relation grandissait et se renforçait progressivement. Ils trouvaient leurs marques dans cette nouvelle configuration et s’y sentaient à l’aise.  

 

- Alors pourquoi courais-tu pour revenir si ce n’est pour mon corps d’Apollon ?, reprit-il.  

- On a un rendez-vous pour du travail à onze heures au Cat’s., lui dit-elle.  

- On ferait bien d’y aller d’ailleurs., fit-elle en se levant.  

 

Ils descendirent rapidement au garage pour prendre la mini et prirent la route. Alors qu’il conduisait, Ryo sentait le regard de Kaori posé sur lui. Elle ne se cachait plus pour l’observer et il aimait ce sentiment d’être au centre de son attention. Il se sentait important à ses yeux, il sentait son amour qui l’entourait et ça l’aidait à avancer sereinement dans la construction de leur couple.  

 

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Tu ne m’as pas demandé si c’était un homme ou une femme., répondit-elle.  

 

Il n’y avait même pas songé. Ce genre de critère ne l’intéressait plus même s’il serait difficile pour lui d’accepter un homme sous son toit de crainte de perdre sa femme. Il n’avait plus à prétendre vouloir draguer une miss mokkori puisqu’il lui avait officiellement donné son coeur et qu’il savait qu’elle lui avait donné le sien. C’était plus simple.  

 

- Non, c’est vrai., admit-il.  

 

Kaori attendit la suite mais rien ne vint. Il allait lui poser la question, non ? Elle allait devoir se battre pour lui faire admettre leur client ou non ? Stupéfaite, elle le vit sortir de la voiture alors qu’il s’était garé devant le café.  

 

- Tu viens ?  

- Euh… oui, j’arrive., murmura-t-elle.  

 

Elle sortit donc rapidement de la voiture et le rejoignit.  

 

- Bonjour les amoureux !, les accueillit Miki, un sourire aux lèvres.  

- Miki…, grogna Kaori.  

 

Elle lui avait déjà dit à plusieurs reprises que ça la gênait quand elle les accueillait ainsi même si c’était plaisant. Après tout, elle n’en faisait pas de même pour Mick et Kazue alors pourquoi faire tout un cirque autour de leur couple ?  

 

- On a attendu tellement longtemps pour vous voir ensemble qu’on peut bien le saluer, non ?, répondit-elle en prenant un air innocent.  

 

Comme toujours, Kaori soupira puis abdiqua. Elle prit place à un tabouret, Ryo à ses côtés, Miki leur servit un café et ils discutèrent de tout et de rien. A presque onze heures, un jeune homme de trente ans environ, bien habillé, coiffé, bref séduisant remarqua le nettoyeur, entra dans le café.  

 

- Bonjour. Je voudrais un cocktail XYZ, s’il vous plaît., demanda-t-il à Miki.  

- Bien entendu. Allez vous asseoir là-bas. Je vous le fais servir., le pria-t-elle.  

 

Il partit s’installer à la table indiquée et patienta.  

 

- Un homme, Sugar ? Tu crois que j’ai envie de laisser un homme dans tes parages., murmura-t-il à son oreille.  

- Il n’y a que toi qui compte, voyons. Sinon, je serais peut-être de l’autre côté de la planète à chercher un trésor ou I would be living in the States (trad. : je vivrais aux States)., lui répondit-elle, taquine.  

- Et en plus elle parle anglais… pfff, vantarde.  

 

Reprenant leur sérieux, ils se dirigèrent vers leur futur client et prirent place en face de lui.  

 

- Bonjour. Kaori Saeba, enchantée de faire votre connaissance., entama Kaori.  

- C’est Ryo…, commença-t-elle à présenter son partenaire.  

- Saeba, son mari., l’interrompit le nettoyeur, souhaitant mettre les points sur les i de suite.  

 

Il vit le regard moqueur de sa femme et tenta de lui en lancer un réprobateur, sans succès.  

 

- Tomo Ishinori. Je vous remercie de m’avoir recontacté. Je… Je suis à la recherche de mon frère, Kenji Tomoda. C’est mon demi-frère en fait., précisa-t-il, voyant le regard suspicieux de ses interlocuteurs.  

- Quand a-t-il disparu ?  

- Il y a deux jours. J’ai contacté la police mais ils disent que c’est une simple disparition d’adulte, qu’ils ne peuvent rien faire.  

- Qu’est-ce qui vous fait penser que ce n’est pas le cas ?, l’interrogea Ryo.  

- Il m’a appelé avant de disparaître. Il se sentait épié depuis plusieurs jours. Quelqu’un avait même essayé de l’agresser. Mon frère est photographe artistique mais je pense après avoir consulté ses dernières photos qu’il a immortalisé quelque chose qui n’aurait pas dû l’être., leur apprit-il en leur tendant une enveloppe.  

 

Kaori la prit et en sortit une dizaine de clichés. Elle les examina et vit ce dont parlait leur client.  

 

- Là, Ryo, regarde. C’est le ministre de l’intérieur, non ? L’homme à ses côtés, il me dit quelque chose mais je n’arrive plus à le remettre.  

- Tu as raison, c’est bien le ministre et l’homme à côté de lui, c’est Li Chang. C’est l’un des plus gros exportateurs d’armes d’Asie. C’est rare qu’il mette les pieds en dehors de la Chine. S’il est venu ici, c’est pour une grosse affaire, une très grosse affaire.  

- Vous allez m’aider à retrouver mon frère ?, leur demanda Tomo.  

- Oui mais vous devez être conscient du fait qu’il peut déjà être mort., le prévint Ryo.  

 

Il vit le jeune homme tressaillir et un sentiment étrange le saisit.  

 

- Je sais. Faites le maximum, s’il vous plaît., murmura-t-il, baissant les yeux.  

 

Sans surprise, Ryo vit Kaori poser la main sur celle de Tomo et lui adresser un de ces sourires dont elle avait le secret, un de ceux qui réchaufferaient même un iceberg.  

 

- Gardez espoir. Pour lui., lui dit-elle.  

 

Il la regarda et retrouva un léger sourire. Il acquiesça.  

 

- Vous êtes dorénavant une cible pour ces gens-là. Vous allez venir loger chez nous., l’informa Ryo.  

 

Il avait l’impression de faire entrer le loup dans la bergerie mais c’était une nouvelle épreuve pour eux deux : il devait apprendre à faire confiance à Kaori, à ne pas voir le mal partout. Kaori l’aimait lui même si c’était difficile de comprendre pourquoi, d’y croire.  

 

- C’est vraiment nécessaire ?, s’étonna leur client.  

- Oui., répondit le nettoyeur.  

- Faites-nous confiance, Monsieur Ishinori. Ryo est un expert dans son domaine. Vous pouvez lui faire confiance pour mener à bien la mission confiée., le rassura-t-elle.  

- Vous pouvez nous faire confiance., la corrigea-t-il, lui adressant un regard chaud.  

- Je vous demanderai de ne rien nous cacher et de répondre à toutes nos questions éventuelles même si elles vous paraissent étranges., ajouta le nettoyeur.  

- Très bien. Je… J’accepte. Je vous confie cette affaire.  

- Où logez-vous, Monsieur Ishinori ?, lui demanda Kaori.  

- Appelez-moi Tomo, s’il vous plaît. J’ai un appartement dans le quartier de Chiba.  

 

Ils s’en allèrent donc à trois du Cat’s et se rendirent à l’appartement de Tomo où il rassembla quelques affaires avant de les rejoindre.  

 

- Vous avez l’air proches, votre frère et vous., remarqua la jeune femme en observant une photo accrochée au mur.  

- Oui, effectivement. Nous sommes très proches., murmura le jeune homme en détournant le regard.  

- Pardon, je ne voulais pas vous gêner., s’excusa-t-elle.  

 

Il acquiesça et se détourna, laissant Kaori perplexe. Elle consulta Ryo du regard et il haussa les épaules. Ils redescendirent en silence pour regagner la voiture et se retrouvèrent rapidement devant l’entrée. Une tension soudain se fit ressentir et Ryo appuya sur l’épaule de Tomo pour qu’il se baissa tout en dégainant son arme. Inquiet, il fut vite soulagé en voyant sa femme, arme au poing, le dos appuyé contre une voiture. Dans la seconde qui suivit, des coups de feu résonnèrent, perçant les carrosseries, faisant voler en éclats les vitres de l’entrée de l’immeuble et des véhicules qui les entouraient. Ryo se releva, restant à l’abri de la carcasse trouée, et tira sur leurs assaillants qui disparurent rapidement de la rue. Quand ils furent hors de vue, il rangea son arme, jeta un œil aux alentours, ne remarquant aucun blessé, puis à son client qui était recroquevillé sur lui-même, blême.  

 

- Ca va ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui., balbutia-t-il.  

- Kaori, tu n’as rien ?, s’inquiéta-t-il en l’examinant attentivement.  

- Non. Je vais bien et toi ?, répondit-elle, la voix tendue.  

- Impec. Si on rentrait, je meurs de faim !, s’exclama-t-il.  

 

Rassurée, elle lui sourit alors que son client le regardait effaré : comment pouvait-il penser à cela alors qu’ils auraient pu être tués ? Revenue à sa hauteur, la nettoyeuse lui tendit la main et l’aida à se relever.  

 

- Il ne vous arrivera rien avec nous, Tomo. C’est le meilleur., lui rappela-t-elle.  

- Si vous le dites… Pourquoi ils s’attaquent à moi ?, demanda-t-il.  

- Vous êtes un proche, la personne qui peut remuer ciel et terre pour le retrouver et qui peut donc potentiellement s’avérait dangereuse pour eux. Ils n’ont pas fouillé votre appartement, donc on peut supposer qu’ils n’ont pas trouvé de preuve indiquant que votre frère vous ait envoyé des documents. C’est une chance pour nous., répondit Ryo.  

- On rentre maintenant.  

 

Ils grimpèrent dans la mini et partirent vers Shinjuku, retrouvant l’abri de leur immeuble.  

 

- Kaori va vous montrer votre chambre. Donne-lui la tienne., l’informa Ryo.  

 

Elle acquiesça sans réfléchir. Arrivés dans sa chambre, Kaori défit les draps du lit et les changea. Elle n’avait pas dormi là depuis trois semaines maintenant, passant ses nuits dans les bras de son mari. Soudain, elle s’immobilisa. Si Tomo dormait dans son lit et que Ryo et elle passaient une nuit chaste, où était-elle sensée dormir cette nuit ? Dans le lit d’appoint à côté de Tomo ? Dans la chambre d’amis ? Dans celle de Ryo ? Elle sentit son estomac se nouer. Elle ne s’était pas posée la question jusque maintenant parce que la décision s’imposait à eux mais là, ils pouvaient tout aussi bien dormir ensemble que séparés. Que devait-elle faire ? Attendre et voir ? Aller voir Ryo et lui dire qu’elle ne voulait pas dormir sans lui ? Se montrer forte et lui dire qu’elle voulait dormir sans lui même si ce n’était pas ce qu’elle voulait ?  

 

- Ca va, Kaori ? Je peux vous appeler Kaori ?, lui demanda Tomo.  

- Oui, vous pouvez. Je… je réfléchissais., bafouilla-t-elle.  

- A quoi ?  

- Des considérations… pratiques. Vous voulez un ou deux oreillers ?, détourna-t-elle la conversation.  

- Un, merci. Ca fait longtemps que vous êtes mariés ? Je suis surpris que votre chambre semble encore si… habitée., remarqua-t-il.  

 

Kaori observa les lieux et ne put qu’admettre qu’il disait vrai. On pouvait croire qu’elle avait juste découché quelques jours…  

 

- Ca fait six semaines. Je n’ai pas encore eu le temps de déménager mes affaires., mentit-elle.  

 

A vrai dire, la question ne s’était même pas posée. Ils s’endormaient dans les bras l’un de l’autre après avoir fait l’amour, ils se levaient et elle allait machinalement prendre sa douche puis dans sa chambre pour s’habiller. Tout cela relevait de leur routine, un mix entre leur ancienne et leur nouvelle situation, plus tout à fait colocataires, pas encore tout à fait conjoints. Elle sentit son coeur se serrer. Devait-elle s’inquiéter ? Etait-ce un signe que leur relation n’existait qu’à travers leur attirance physique ? Etait-ce le signe que tout cela se terminerait quand ils auraient épuisé leur désir mutuel ? Etait-ce le signe qu’elle s’était juste trompée depuis sept ans ?  

 

- Kaori, vous allez bien ? Vous êtes blanche., s’inquiéta leur client.  

- Oui… oui…, fit-elle alors que ses jambes se dérobèrent sous elle.  

 

Pas maintenant, pensa-t-elle, entendant un bourdonnement s’amplifier dans ses oreilles. Elle ne pouvait pas se montrer faible devant leur client. Elle ne devait pas laisser ses doutes sur leur condition personnelle empiéter sur le professionnel. Elle devait se reprendre et se montrer forte. Elle prit plusieurs profondes inspirations et, lentement, recouvra une audition normale. Pas assez vite apparemment car elle sentit Ryo s’accroupir derrière elle.  

 

- Kaori ? Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-il doucement.  

- Rien, juste un coup de fatigue., mentit-elle.  

 

Il l’observa, les yeux légèrement plissés, puis lui sourit, caressant sa joue.  

 

- Dur d’être la femme de l’Etalon, n’est-ce pas ? Tu veux que je trouve une autre femme à honorer pour te soulager un peu ?, plaisanta-t-il.  

- Mes massues te manquent ?, gronda-t-elle, faussement fâchée.  

- Si tu te mets nue pour me frapper, ça pourrait arriver., lui susurra-t-il langoureusement.  

 

Il vit ses joues pâles rosir et lui caressa la joue tendrement.  

 

- Je vais faire le tour de mes indics cette après-midi. Prépare-nous un sac avec des affaires. Je veux être prêt au cas où. Tomo, défaites le minimum. On doit pouvoir partir en moins de deux minutes. J’ai comme dans l’idée que ça ne sera pas simple., leur indiqua Ryo.  

- Tu as eu des nouvelles ?, s’inquiéta Kaori.  

- Non, juste un pressentiment. Quand tu auras fait cela, repose-toi un peu.  

- Je m’allongerai dans le canapé en t’attendant., tenta-t-elle, posant un regard plein d’incertitudes brièvement sur lui avant de le baisser.  

 

Ryo la regarda et comprit alors ce qui la troublait. C’était tellement évident pour lui qu’il n’avait pas ressenti le besoin de le lui dire. Il pensait que ça coulait de source pour elle aussi.  

 

- Tu serais beaucoup mieux dans notre lit., lui dit-il.  

- Même si je n’y suis pas., ajouta-t-il.  

 

Elle leva un regard soulagé sur lui. Avait-il idée du poids qu’il lui enlevait de l’esprit ? Avait-il idée que le fait de faire de son lit leur lit signifiait beaucoup plus pour elle ?  

 

- Merci, Ryo., murmura-t-elle avant de l’embrasser légèrement.  

- De rien. Tu es la meilleure bouillotte que j’ai connue., la taquina-t-il.  

- Idiot…  

 

Il lui sourit et se releva, lui tendant une main pour l’aider. Elle la saisit et il la tira doucement. Rassurée, elle termina de préparer la chambre puis descendit préparer le repas. Ils déjeunèrent en discutant de l’affaire. Ryo posait des questions très précises sur Kenji, ses habitudes, sa façon de fonctionner. Tomo ne comprenait pas l’utilité de certaines questions mais il s’était engagé à répondre et il le fit. Kaori essayait d’adoucir la chose en expliquant l’utilité de certaines d’entre elles. Tomo s’attendait à voir son interlocuteur se fâcher à l’intervention de sa femme mais il posait sur elle un regard calme et reconnaissant. Il était époustouflé par leur complémentarité. Tout semblait si fluide dans leur relation…  

 

A la fin du repas, Ryo partit, la nettoyeuse débarrassa la table et fit la vaisselle. Elle suivit le conseil de son mari et alla s’allonger dans son lit, leur lit d’après ses dires. C’était étrange de s’y retrouver seule, néanmoins elle réussit tout de même à s’endormir et se réveilla une heure plus tard au moment où Ryo rentra.  

 

- Où est Tomo ?, lui demanda-t-il.  

- Dans sa chambre, il travaille sur un livre., répondit-elle.  

- Il est écrivain ?  

- Non, traducteur. Alors des nouvelles ?  

- Des grosses tractations se mettent en place. Kenji est vraiment tombé au mauvais endroit au mauvais moment., soupira-t-il.  

- Oui, on dirait… Tu as entendu ?, s’alarma-t-elle en se relevant.  

 

Quelqu’un grimpait les escaliers rapidement.  

 

- Oui. C’est Saeko. C’est rare qu’elle coure dans les escaliers., remarqua-t-il, fronçant les sourcils.  

 

Ils descendirent tous les deux, arrivant dans le séjour en même temps qu’elle.  

 

- Saeko, que nous vaut le plaisir ?, lui demanda-t-il se tournant vers elle, très sérieux.  

 

Il sentait la tension émaner de son corps et se préparait déjà à apprendre une mauvaise nouvelle.  

 

- Je viens juste d’apprendre qu’une enquête avait été diligentée sur toi et Kaori., répondit-elle.  

- Quelle étrange coïncidence…, ironisa Ryo.  

- Juste au moment où nous prenons en charge une affaire de disparition qui impliquerait le ministre de l’intérieur…, ajouta-t-il.  

- Qui est en charge ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle grimaça.  

 

- Moi. J’ai contacté le Professeur pour qu’ils rendent vos données introuvables mais je crains que l’information remonte de la rue ou du commissariat. Kaori est connue, Ryo., dit-elle en regardant la jeune femme qui ne put s’empêcher de se sentir coupable.  

- Oui, je sais. C’est la petite sœur et la fille des Makimura.  

- Il faut vous mettre à l’abri. Je vais faire mon maximum pour vous protéger mais je vais quand même devoir faire mon boulot si je ne veux pas être virée ou dessaisie de l’enquête.  

- On va se débrouiller, Saeko. J’ai l’habitude de passer sous les radars. Ne communique plus avec moi à compter de maintenant. Si tu as des choses vraiment importantes à nous faire savoir, appelle Mick ou Umi. Nous allons quitter l’appartement quelques temps., lui apprit-il.  

- Très bien. Ryo… je suis désolée. Ca tombe vraiment mal. Juste au moment où ça allait mieux après l’autre affaire… J’aurais aimé faire plus., avoua-t-elle.  

- Tu en as déjà fait beaucoup, Saeko. File. Je suppose que tu es passée par le sous-sol…  

- Oui. Faites attention à vous. Au revoir. A bientôt., le salua-t-elle avant de partir.  

- Oui, à bientôt.  

 

Ils la regardèrent partir puis se tournèrent l’un vers l’autre, l’air grave.  

 

- Le sac est prêt ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui.  

- Alors va le chercher et Tomo. On se retrouve dans l’armurerie dans cinq minutes., lui ordonna-t-il.  

- On y sera.  

 

Elle partit à l’étage alors qu’il dévalait les escaliers vers l’armurerie. Il ramassa le maximum d’armes et de munitions dans deux sacs, planqua l’artillerie lourde dans une cachette prévue à cet effet et qu’il n’avait jamais dû utiliser jusque là. Kaori arrivait avec Tomo alors qu’il sortait de la pièce.  

 

- Tu as tout mis en place ?, lui demanda-t-il.  

- La lumière se mettra en route vers dix-sept heures et s’éteindra à vingt-deux., lui apprit-elle.  

- Bien. Je vais sortir par le garage avec la mini et vous, vous sortez par chez Reika. On se retrouve de l’autre côté dans cinq minutes., dit-il avant de les laisser.  

 

Dans le garage, le nettoyeur examina la voiture à la recherche d’un émetteur, n’en trouva pas et se mit en route. Il était à peine sorti qu’il repéra trois personnes qui épiaient leur immeuble. Les loups rôdaient déjà… Il contourna l’immeuble et rejoignit l’entrée où il devait récupérer Kaori et Tomo, soulagé de ne voir aucun guetteur.  

 

- Pourquoi se séparer ?, demanda Tomo, suivant la nettoyeuse, inquiet.  

- Ils vont penser que nous sommes à l’intérieur tous seuls. Selon le moment où ils décideront de venir, nous aurons gagné quelques heures., lui expliqua-t-elle.  

- Mais ne pouvons-nous pas appeler la police pour être protégés ?, s’étonna-t-il.  

 

Kaori s’arrêta et lui fit face.  

 

- Tomo, nous n’affrontons pas seulement l’organisation criminelle. La police enquête sur nous également., lui apprit-elle.  

- Mais pourquoi ? Vous n’avez rien fait., s’étonna-t-il.  

- Non, en effet. Ils veulent certainement vous isoler et éviter que nous les percions à jour. Je vous l’ai dit : Ryo est le meilleur et pas seulement en tant que garde du corps et détective privé… Faites-lui confiance et tout ira bien., lui assura-t-elle.  

- D’accord., répondit-il après quelques secondes de réflexion.  

- Alors venez, ne traînons pas plus., lui enjoignit Kaori.  

 

Ils coururent rapidement jusqu’à l’entrée et retrouvèrent Ryo qui s’arrêtait devant l’immeuble au même moment. Ils grimpèrent dans la mini et il démarra.  

 

- Couchez-vous jusqu’à ce qu’on sorte de la ville., leur demanda-t-il.  

- Où va-t-on, Ryo ?  

- Se mettre au vert quelques temps chez un ami, suffisamment loin pour que vous soyez à l’abri, suffisamment près pour pouvoir agir., répondit-il énigmatiquement.  

 

Kaori le regarda. Ses traits étaient impassibles. Elle nota cependant la légère tension qui marquait son front et le noir intense de ses yeux. Il ferait tout pour les protéger et elle serait là pour l’épauler. Comme pour le lui signifier, elle posa une main sur sa cuisse et, quelques secondes plus tard, il posa la sienne dessus, les serrant brièvement. Elle remarqua le léger sourire qui rehaussa la commissure de ses lèvres. C’était déjà un bon début…  

 

 


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