Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 29 :: Chapitre 29

Pubblicato: 20-02-20 - Ultimo aggiornamento: 20-02-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36


 

Chapitre 29  

 

Observant de loin, Ryo vit enfin la scène qu’il attendait depuis plus d’une semaine. Il faisait nuit noire maintenant et, suivant la trace du Ministre grâce à l’émetteur que Kaori avait inséré sur lui, le nettoyeur assistait au travers de ses jumelles infrarouges à la rencontre entre le ministre et Chang. Il allait enfin pouvoir suivre ce dernier et trouver sa planque. Il entendit un léger soupir à sa gauche et tourna la tête. Kaori dormait profondément après avoir passé une nouvelle journée entière assise dans cette voiture, dans le froid du mois de novembre. Il remonta la couverture qu’il avait empruntée à Erika trois jours auparavant quand les températures avaient brusquement baissé et se concentra de nouveau sur leurs cibles. Les deux hommes discutèrent âprement un moment puis chacun repartit de son côté. Ryo laissa passer la voiture du Ministre et suivit celle de Chang.  

 

Ce fut le bruit du moteur qui démarra qui réveilla Kaori. Encore ensommeillée, elle se redressa péniblement et observa les alentours, cherchant à se repérer. Elle avait fait un merveilleux rêve où ils étaient tendrement enlacés dans leur lit dans leur appartement à Shinjuku. Ils ne faisaient rien de particulier, juste dormir à deux, mais ils étaient chez eux et c’était cela qui était beau. Leur maison lui manquait. Faire le trajet jusqu’à la gare pour du travail, pester contre une fin de mois difficile, voir leurs amis, tout lui manquait en fait. Elle sentit son coeur se serrer et prit sur elle pour ne pas se laisser abattre et garder l’espoir de bientôt pouvoir retrouver ses murs, son quotidien.  

 

- Ce n’est pas la voiture du Ministre., remarqua-t-elle.  

- Non, nous avons enfin Chang. On va enfin jouer à égalité et ne plus êtres les seuls à chasser., répondit Ryo, sérieusement.  

- Tu crois que ça va durer encore longtemps ?, demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Non mais ça va se corser, Kaori. On va lui mettre la pression et forcément les recherches pour nous retrouver vont s’intensifier. Il faudra être encore plus prudents., la prévint-il.  

- D’accord.  

 

Ils suivirent le chinois à travers les rues de la ville jusque dans le quartier du Minato.  

 

- J’y crois pas…, laissa échapper Ryo en voyant la voiture entrer dans le parking de l’ambassade de Chine.  

- Ryo ?, s’inquiéta Kaori.  

- Il se terre dans l’ambassade de Chine. Ce pourri se fait couvrir par les autorités., lui expliqua-t-il.  

 

Il fixa sombrement le bâtiment, réfléchissant rapidement, puis se tourna vers sa femme.  

 

- Ecoute-moi bien. Je ne le répéterai pas et j’ai absolument besoin que tu respectes ce que je te dis. Alors promets-moi de m’obéir même si ça ne te plaît pas., lui dit-il, fixant un regard sombre sur elle.  

 

Il la connaissait si bien qu’il pouvait anticiper le moindre de ses faits et gestes, ou presque puisqu’elle arrivait encore à le surprendre dans l’intimité, laissant ses envies s’exprimer malgré sa timidité. Il avait donc peur, peur qu’elle défia toute logique et se mit en danger.  

 

- De quoi tu parles, Ryo ?, lui demanda-t-elle anxieuse.  

- Promets-moi d’abord., réitéra-t-il.  

 

Elle ne trahirait pas une promesse, il le savait… enfin, il l’espérait.  

 

- D’accord, je te promets tout ce que tu veux mais parle., lui enjoignit-elle brusquement.  

- Je vais devoir rentrer dans l’ambassade pour poser un traceur sur le véhicule de Chang.  

- Non…, souffla-t-elle, terrifiée.  

- Il le faut, Kaori…  

- Alors, je viens avec toi., lui affirma-t-elle.  

- Non. J’y vais seul. A deux, ce sera trop dangereux. Seul, j’ai une chance., lui expliqua-t-il.  

- Je ne veux pas te perdre., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Il s’approcha d’elle et l’enlaça malgré le frein à main. Elle s’accrocha à lui, désespérée.  

 

- Moi non plus. C’est pour cela que je dois le faire seul., lui chuchota-t-il.  

- Kaori, tu m’attends ici. Sois prête à démarrer à tout moment. Si tu entends des tirs ou que tu ne me vois pas revenir d’ici une demie-heure, tu t’en vas., lui ordonna-t-il, s’écartant d’elle pour la regarder droit dans les yeux.  

- Non !, s’opposa-t-elle, les yeux écarquillés.  

- Non, je ne veux pas !  

- Tu m’as promis, Kaori., lui rappela-t-il, se sachant injuste.  

- Si je ne reviens pas, tu vas voir Mick ou Falcon pour qu’ils te mettent à l’abri. Tu es ma vie, Kaori. J’ai besoin de te savoir en sécurité si je ne suis pas là pour toi., lui dit-il.  

 

La nettoyeuse sentit les larmes rouler sur ses joues. Elle n’arrivait pas à croire que tout pouvait se terminer là, maintenant, après tout ce qu’ils avaient vécu et le peu de temps qu’ils avaient eu ensemble. Elle en voulait tellement plus. Elle sentait son coeur battre et se serrer en même temps, la tête lui tournait et elle suffoquait.  

 

- Respire. Calme-toi. Je te promets de faire le maximum pour rentrer., lui assura-t-il.  

- Je t’aime, Ryo. Je ne veux pas te perdre., hoqueta-t-elle entre deux sanglots.  

- Tu as confiance en moi ?, lui demanda-t-il.  

- Oui.  

- Alors dis-toi que ce soir, nous dormirons une nouvelle fois dans les bras l’un de l’autre. Ne pense qu’à cela… et ta promesse si ça tourne mal.  

 

Elle plongea dans son regard et se calma progressivement. Il devait pouvoir se reposer sur elle ou tout du moins ne pas s’inquiéter. Essuyant ses larmes, il déposa un baiser sur ses lèvres et sortit de la voiture.  

 

- A tout à l’heure, Sugar.  

 

Il s’éloigna et elle prit sa place côté conducteur, ses doigts se mettant à pianoter inlassablement sur le volant.  

 

Ryo approcha discrètement de l’ambassade, longeant les murs pour rester à l’ombre. Il avait vite repéré les caméras et savait qu’il n’aurait pas droit à l’erreur. Il n’avait qu’une possibilité offerte par une caméra mobile et qui laissait un mince angle mort lors de la rotation, non couvert par les deux autres caméras fixes situées aux coins du bâtiment. Il se glissa sous la caméra lorsqu’elle couvrit l’autre zone et attendit qu’elle revint de l’autre côté pour pénétrer dans le parking souterrain. Il détestait avancer à l’aveugle mais il n’avait pas le choix.  

 

Il mit KO le gardien de l’entrée, réussissant à le faire tenir en position pour donner l’illusion. Il progressa discrètement, profitant de chaque recoin sombre pour s’arrêter et évaluer ses options. Il ne pouvait pas échouer. S’il était pris, il ne resterait pas au Japon et finirait au mieux dans une cellule en Chine. Au pire, Kaori n’aurait même pas un corps à incinérer. Il serra les dents. Il ne voulait pas la laisser seule. Ils avaient encore tant de choses à vivre ensemble, toute une vie à construire à deux voire à trois…  

 

Se faufilant, il arriva en vue des véhicules et trouva celui qu’il cherchait. Malheureusement pour lui, deux hommes étaient appuyés dessus et discutaient de filles, d’après ses maigres connaissances en chinois. Cela le fit sourire mais il resta concentré. Il décida de tenter le tout pour le tout et se glissa entre les voitures. Il arriva à son objectif et posa un émetteur longue distance en dessous de la carrosserie, à un endroit difficilement atteignable mais où il serait presque impossible de le trouver également.  

 

- C’est ce que vous appelez être de garde ?!, entendit-il soudain crier.  

- Vous êtes là à discuter avachis. Tenez-vous droit et patrouillez plutôt que de vous tourner les pouces.  

 

Ryo releva la tête et vit Chang apparaître, froid, hautain et autoritaire.  

 

- Toi, va voir à l’entrée pourquoi ton camarade ne répond pas aux appels. Dis-lui qu’il sera rétrogradé s’il ose s’endormir à son poste !  

 

Il devait sortir de là, si possible discrètement pour ne pas attirer l’attention sur sa présence et ses intentions. Il rebroussa chemin et s’arrêta à la lisière des voitures. Il s’assombrit. Il avait cinq mètres à faire à découvert. Il serait forcément repéré. Machinalement, il se mit à jouer avec un caillou trouvé par terre. S’en rendant compte, il faillit le rejeter au loin et s’abstint au dernier moment. Au lieu de cela, il le jeta sur l’une des voitures au fond du garage, voiture dont l’alarme se mit aussitôt en route. Il vit les deux gardes et Chang courir dans la direction, lui laissant le champ libre. Il courut se mettre à couvert et vit le garde de l’entrée se réveiller au moment où il arrivait à la guérite. Il s’accroupit et avança prudemment. Quand il entendit des pas précipités arriver derrière lui, il se cacha devant l’emplacement, priant pour que personne n’arriva à ce moment-là. Il savait que jusque là son sort n’avait tenu qu’à la chance qui l’avait suivi. Il fallait y croire encore un peu.  

 

Il entendit le gardien se faire enguirlander par Chang et regarda furtivement sa montre. Si Kaori respectait sa promesse, d’ici deux minutes, elle s’en irait. Pourquoi doutait-il qu’elle le ferait ? Parce qu’il aurait fait de même, se dit-il… Il espérait juste qu’elle ne suivrait pas ses traces jusqu’au point de se jeter dans la gueule du loup… Rien n’était moins sûr. Il ne pouvait pas la laisser se mettre en danger.  

 

Une odeur de brûlé lui parvint alors au nez et il se retint de tousser. Il posa sa veste au dessus de sa bouche. Il vit des hommes passer en courant et tenta le tout pour le tout en espérant que la fumée couvrirait suffisamment sa fuite. Il se mêla au groupe d’hommes en baissant la tête et ne bifurqua qu’une fois en dehors du champ des caméras. Pas vraiment surpris mais légèrement furieux, il vit Kaori derrière le volant. Elle était visiblement soucieuse, les doigts agrippés sur le volant à en avoir les phalanges complètement blanches. Dès qu’elle le vit, son visage s’éclaira et, soulagée, elle mit le moteur en route. Il grimpa côté passager et, discrètement, elle partit en marche arrière pour ne pas croiser les hommes qui tentaient d’éteindre l’incendie.  

 

- Eloigne-toi du centre-ville pour le moment. On va tourner un moment pour être sûrs qu’on n’ait pas été suivis., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça et s’exécuta. Ils roulèrent pendant dix minutes en silence, regardant souvent dans le rétroviseur. Ils ne virent personne les rejoindre et soufflèrent.  

 

- Gare-toi là-bas., lui indiqua-t-il, désignant une place plongée dans le noir à l’abri des regards.  

 

Kaori manoeuvra et coupa le moteur. Elle se sentit soudain vidée de toute son énergie et posa la tête sur le volant.  

 

- Tu aurais dû être partie depuis cinq minutes déjà, Kaori., murmura-t-il.  

 

Il ne savait pas s’il devait être en colère ou soulagé qu’elle lui eut désobéi.  

 

- Et te laisser tout seul entre leurs mains ?, répondit-elle.  

- Tu t’imagines vraiment que j’allais t’abandonner sans un regard en arrière ? Tu crois que je t’aime comment, Ryo ? A moitié ? Comme ça en passant ?, s’énerva-t-elle, se tournant vers lui, les yeux lançant des éclairs.  

- Je donnerais ma vie pour toi comme je sais que tu le ferais pour moi ! J’aurais dû être partie, tout comme je n’aurais pas dû m’inquiéter toutes ces nuits pour toi quand tu partais faire ta tournée des cabarets et que tu rentrais ou que je te retrouvais ivre mort dans des poubelles au fond d’une ruelle, mais je n’ai pas pu ! Tu es ma vie, Ryo, ma vie et, sans toi, plus rien n’aurait de sens !, cria-t-elle d’une voix suraiguë.  

 

Elle le regarda quelques secondes. Sa respiration était saccadée, superficielle, et il voyait sa poitrine se lever et se baisser rapidement, ses lèvres trembler comme devait le faire tout son corps. Soudain, elle sembla s’effondrer et se mit à pleurer. Il chercha à s’approcher d’elle mais le frein à main les gênait.  

 

- Qu’est-ce que je regrette ma mini…, maugréa-t-il.  

 

Espérant ne pas lui faire mal, il l’attrapa par la taille et réussit à la hisser sur ses genoux, la pressant contre lui pour la bercer. Il l’entoura de ses bras, caressant ses cheveux. Il ne comprenait pas comment elle pouvait l’aimer à ce point mais il voulait le lui rendre d’une manière ou d’une autre. Il voulait être là. Il sentit ses bras passer autour de son cou et elle nicha son visage au creux de son cou.  

 

- Je suis là, Kaori. Je n’ai pas l’intention de te laisser., la rassura-t-il.  

 

Il ne la lâcha pas tant qu’elle pleura. Il lui murmurait des mots réconfortants, caressait son dos, déposait des baisers dans ses cheveux… Il ne savait pas si ça l’aidait, s’il faisait bien mais il suivait son instinct, c’était tout ce qu’il savait faire.  

 

Quand elle finit par se calmer, Kaori resta un moment sans bouger, se serrant contre son mari. Elle se sentait épuisée, vidée. Quand elle sentit ses doigts glisser une mèche derrière son oreille, elle se sentit coupable de s’être montrée faible. Elle s’écarta de lui en s’essuyant les yeux.  

 

- Excuse-moi, je devrais être plus forte., murmura-t-elle.  

 

Il posa une main sur son visage et caressa sa joue du pouce, notant sa fatigue, sa tension.  

 

- Ne t’excuse pas d’être humaine, Kaori. Tu as peur, tu es fatiguée. Tu craques, c’est normal. Tu t’es montrée courageuse et forte jusque maintenant. Si tu savais à quel point je suis fier de toi…, lui dit-il, admiratif.  

- Ca fait plus d’une semaine qu’on n’a pas vraiment dormi. On va rentrer chez Erika et nous reposer. Avec l’émetteur, nous retrouverons facilement Chang. Tu me fais un petit sourire ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle plongea dans son regard, y puisant le réconfort dont elle avait besoin, puis esquissa un léger sourire. Il y répondit, déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de la lâcher et de se glisser derrière le volant. Il les emmena vers Shinjuku et gara la voiture d’Erika dans le parking réservé. Ils regagnèrent le bar, main dans la main, et trouvèrent la patronne en train de ranger les lieux.  

 

- Vous voilà enfin de retour ! Je m’inquiétais., fit-elle, soucieuse.  

- C’est gentil, Erika., répondit Ryo qui ne s’était pas attendu à autant de sollicitude de la patronne.  

 

Il sentit Kaori poser la tête sur son épaule et la serra contre lui.  

 

- On va aller dormir un peu. On se voit demain matin., lui dit-il.  

- Ryo, regarde cela., fit la tenancière, lui tendant le journal, les sourcils froncés.  

 

D’une main, il le déplia et eut le déplaisir de voir leurs deux portraits en une avec le mot assassins en majuscule au dessus.  

 

- Oh mon dieu…, souffla Kaori.  

- Chut, ce n’est rien, Sugar. On sait tous que la presse est loin d’être infaillible.  

- Il est écrit qu’ils ont trouvé l’arme du crime chez nous avec tes empreintes…, murmura Kaori.  

 

Elle lui prit le journal des mains et l’ouvrit à la page indiquée. Elle vit deux photos d’elle dénudée dans les bras de Kenji tout aussi nu, des montages qui lui soulevèrent le coeur.  

 

- Ils disent que c’était mon amant et qu’on l’a tué parce qu’il nous faisait chanter., dit-elle d’une voix blanche.  

- Ce n’est qu’un tissu de mensonges, Ryo. C’est ignoble.  

- Je sais. On s’y attendait, Kaori. Reste calme, garde la tête froide., lui conseilla-t-il, lui reprenant le papier des mains avant de le reposer sur le bar.  

- Allez, au lit.  

 

Il l’entraîna vers les escaliers après avoir salué Erika et l’emmena à leur chambre. Il lui ôta son pull, la fit s’allonger avant de lui retirer ses chaussures et son pantalon et se déshabilla rapidement avant de la rejoindre et de l’enlacer.  

 

- Au fait, tu as vu comment le feu a pris à l’ambassade ?, lui demanda-t-il soudain.  

- J’ai malencontreusement laissé tomber un mégot de cigarette dans un tas de feuilles mortes du parterre., répondit-elle, se lovant contre lui.  

- Tu… Tu as mis le feu à l’ambassade de Chine ?, s’étonna-t-il.  

- Pas à l’ambassade, à un tas de feuilles mortes. C’est pas pareil., murmura-t-elle, s’endormant déjà.  

 

Il la regarda fermer les yeux, stupéfait et attendri. Malgré ce qu’il pensait plus tôt dans la journée, elle avait encore le pouvoir de le surprendre. Elle pouvait se montrer forte et fragile, passionnée et timide avec lui et il l’aimait comme un fou malgré ses contradictions. Même si c’était déjà son intention, il n’en fut que plus déterminé à les sortir de là…  

 

Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, Kaori dormait encore profondément. Il décida de la laisser se reposer encore un peu et se doucha rapidement avant de descendre. Il trouva Erika en peignoir et pantoufles roses, les cheveux retenus par un bandeau. Avec ses traits rudes et ses joues portant des traces d’une barbe naissante, le spectacle était… inédit et pas très reluisant mais le fit sourire tout de même. Il faisait face à l’une des personnes emblématiques de Shinjuku, une de ces personnes qui lui donnaient envie de se battre pour ce quartier, pour le rendre vivable et sûr. Il ne s’était attendu à rien, même pas un simple remerciement pour son action, et c’était une surprise très agréable d’avoir trouvé un soutien sans faille de la part d’Erika malgré les dangers qu’elle pouvait encourir.  

 

- Bonjour Erika !, la salua-t-il.  

- Bonjour Ryo chou. Tu as osé quitter ta moitié ?, le taquina-t-elle.  

- Kaori est fatiguée. Elle dort encore. Je peux passer un appel ?  

- Tu es chez toi ici, Ryo. Ne me demande même pas la permission., lui répondit-elle, posant une main sur son épaule.  

 

Ryo lui sourit en remerciement et décrocha le combiné. Il discuta cinq minutes avec son interlocuteur puis raccrocha, avant de passer un autre appel très rapide. Il resta pensif un moment accoudé au bar puis reprit un air impassible quand Erika revint, portant un plateau.  

 

- Tiens, c’est pour vous deux. Rien de tel qu’un petit-déjeuner au lit pour vous remonter le moral., lui dit-elle.  

- Merci, Erika. Je ne sais pas comment je te repaierai tout cela., répondit-il, gêné.  

- Tu l’as déjà payé. Sans toi, ce quartier ne serait pas tel qu’il est aujourd’hui. Ce serait invivable et j’aurais dû partir. Ca m’aurait brisé le coeur. Nous sommes nombreux à t’en être reconnaissants., lui assura-t-elle.  

- Ceux qui te connaissent vraiment savent que tu n’as pas fait cela. Bats-toi jusqu’au bout. Nous sommes derrière toi.  

 

Il l’observa un instant puis acquiesça. Il attrapa le plateau et monta à l’étage. Il pensa à leurs amis proches. Il savait qu’il pouvait compter sur eux mais il avait voulu les protéger comme Kaori et lui en ne les impliquant pas. Il avait estimé que disparaître un temps était nécessaire pour pouvoir démanteler le réseau. Un appel suffirait pour les faire accourir en soutien mais ce n’était pas encore le moment.  

 

Quand il arriva dans la chambre, Kaori se réveillait. Il posa le plateau sur la chevet et s’assit à ses côtés. Doucement, elle recula et colla son dos contre son torse, serrant ses bras autour d’elle. Il la laissa faire, un bras en travers de sa poitrine et l’autre main posée sur son ventre. Il aimait ses moments de tendresse, simples, sans arrière-pensée. Il aimait ce sentiment de sécurité et d’apaisement que lui apportait, et certainement à elle aussi, leur relation. Il aimait ce balancement entre le côté passionné de leurs ébats et le côté tendre de ces moments, entre le côté sérieux de certaines discussions concernant ce qu’ils étaient, ce qu’ils voulaient être et le subtil et sensuel jeu verbal du chat et de la souris auquel ils se livraient à d’autres. Il avait toujours pensé qu’une relation stable et durable l’ennuierait et il était heureux de voir qu’il s’était trompé.  

 

- Ca va ? Tu as bien dormi ?, lui demanda-t-il doucement.  

- Oui. Ca m’a fait du bien., admit-elle.  

 

Elle se retourna dans ses bras et le regarda amoureusement.  

 

- Erika m’a fait monter un plateau pour un petit-déjeuner au lit. Tu as faim ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle hocha la tête, le regardant intensément, et il sentit son corps s’embraser. Leurs lèvres se rapprochèrent, s’effleurèrent puis s’écartèrent avant de se joindre à nouveau. Leurs mains ne tardèrent pas à se joindre à ce ballet et rapidement, leurs vêtements finirent à terre et les soupirs et gémissements rompirent le silence de la chambre.  

 

- Quand tout cela sera terminé, je demanderai la chambre une nuit de plus à Erika., murmura Ryo, rêveur, tenant sa femme dans ses bras.  

- Pourquoi ?, lui demanda Kaori, étonnée.  

 

Elle ne voulait pas dénigrer l’hospitalité de leur amie mais le lit n’était pas des plus confortables et elle rêvait de rentrer chez eux.  

 

- Parce que je vais t’attacher avec ces menottes et te faire tout ce qu’il me passe par la tête… et je te jure que tu vas adorer., lui affirma-t-il d’une voix rauque.  

- Peut-être même que je louerai le bar tout entier pour que tu puisses crier sans te restreindre., pensa-t-il tout haut.  

 

Kaori se sentit rougir face au désir qui perçait dans sa voix. Elle leva timidement les yeux vers le grillage et déglutit. Malgré son aversion première pour ces… jouets, elle devait admettre qu’une petite part d’elle-même ne serait peut-être pas tout à fait contre l’idée éventuellement potentielle de réfléchir à tester la chose… mais uniquement pour lui faire plaisir, se justifia-t-elle. C’était après tout une concession qui pouvait s’envisager dans un couple, non ? Elle sentit ses joues prendre deux teintes de plus.  

 

- Jure-moi que tu n’effleures pas un tant soit peu l’idée…, se moqua-t-il suavement.  

 

Elle grimpa de deux teintes supplémentaires, tout en entendant le rire amusé de son conjoint. Ils finirent par manger et se préparer avant de sortir. Ils marchèrent côte à côte jusqu’à l’entrée du parc.  

 

- Tu te souviens de ce que je t’ai dit ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, oui. Je prends la clé et je le quitte de suite., répondit-elle.  

- Je suis là, Kaori. Je serais toujours là, d’accord ?, lui rappela-t-il.  

 

Elle acquiesça et partit en avant, Ryo lui laissant de l’avance avant d’emprunter le même chemin. Elle marcha cinq bonnes minutes dans le parc quasi désert à cette époque de l’année puis s’assit à côté d’un vieux monsieur qui donnait à manger aux pigeons.  

 

- Bonjour Professeur., le salua-t-elle.  

- Bonjour Kaori. Ca va ?, s’inquiéta-t-il, l’examinant attentivement.  

- J’ai hâte que cela se termine., avoua-t-elle, la lassitude perçant dans sa voix.  

- Je te comprends. Tiens, c’est ce que Ryo m’a demandé. Je te laisse. Faites attention à vous., lui dit-il avant de se lever et de s’éloigner.  

 

Elle prit quelques instants avant de glisser l’objet dans sa poche et de se lever à son tour pour gagner la sortie. Elle adorait ce parc et pourtant, aujourd’hui, il lui semblait hostile. Etait-ce son humeur qui lui faisait penser cela ? Etait-ce les arbres dénudés ? La lumière grise du jour, annonciatrice de neige, peut-être ? Elle ne savait pas mais elle pressa le pas, anxieuse d’en sortir.  

 

- Kaori Makimura ! Ne bougez plus, les mains en l’air, vous êtes en état d’arrestation !, entendit-elle soudain derrière elle. 

 


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