Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 18 :: chapitre 18

Pubblicato: 06-02-20 - Ultimo aggiornamento: 06-02-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36


 

Chapitre 18  

 

Les cinq compères arrivèrent en plein milieu de la nuit au port, débarquant discrètement dans un coin sombre. Ils avaient fait presque tout le chemin depuis le cargo dans le silence, n’échangeant que quelques banalités ou nécessités. Après les avoir gardées un long moment dans la main, Ryo avait fini par ranger les bagues dans sa poche sombrement. Il ne savait quoi penser des sentiments qui l’agitaient.  

 

Il s’était un instant senti soulagé, soulagé de voir qu’elle avait respecté son engagement, soulagé de savoir que les choses allaient revenir à la normale, qu’ils allaient rentrer chez eux… chez eux, pensa-t-il amèrement soudain. Cette histoire était enfin finie, se disait-il. Ils avaient clos tous les aspects de cette mission et il n’y aurait pas de bagages supplémentaires à trimballer, rien qui viendrait se mettre définitivement entre eux.  

 

Néanmoins, il s’était vite senti blessé et se demanda pourquoi en jetant un regard vers le dos de Kaori dont le regard restait fixé sur l’océan. Il s’était attendu à des pleurs, des supplications, des mots doux-amers, des cris peut-être mais rien. Il avait vu la douleur dans ses yeux mais elle ne s’était pas battue pour eux, elle lui avait rendu les bagues sans faire d’histoire… comme promis. Pourquoi lui en voulait-il alors ? Parce qu’elle s’était montrée raisonnable, comme toujours ? Parce qu’elle tournait la page, comme lui l’avait fait auparavant ? Parce qu’il aurait voulu la voir effondrée ? C’était pitoyable de sa part. En fait, il aurait juste voulu la voir se battre contre lui, contre sa peur de s’engager.  

 

Bizarrement, elle lui manquait. Elle était à un mètre de lui mais elle lui manquait. La proximité, l’intimité qu’ils avaient partagées lui avaient apporté beaucoup de bien-être malgré les circonstances. Il avait aimé l’appeler sa femme, la tenir dans ses bras, l’embrasser, lui faire l’amour et même la soutenir pendant ses vomissements. Il étouffa un rire cynique en passant une main sur son visage fatigué. Il fallait être réaliste. En finir avec cette comédie était la meilleure chose à faire pour elle. Elle n’avait pas besoin d’être une cible plus importante pour le milieu. Elle méritait la lumière, la légèreté et, tôt ou tard, il savait qu’il la blesserait et elle ne le méritait pas.  

 

Pour ne rien laisser au hasard, la culpabilité se jeta aussi dans la partie. Comme depuis qu’ils se connaissaient, il ne lui avait encore une fois rien épargné. Non seulement ils avaient fait un vrai mariage légal, jusqu’à la destruction de son existence tout du moins, mais il l’avait aussi poussée à s’exhiber comme une jeune femme amoureuse devant tant de monde. Il l’avait embrassée, plus qu’il n’avait été nécessaire, et ne comptait plus toutes les fois où il lui avait fait l’amour où il aurait pu là aussi s’en passer, ne cédant qu’à ses pulsions et son envie d’elle. Il avait juste été complètement incapable de se contrôler et il ne pouvait, malheureusement ?, pas tout mettre sur le compte de la drogue. Comment ferait-il quand ils se retrouveraient seuls à l’appartement ?  

 

Dire qu’il se sentait mal était un vain mot. S’il s’était écouté comme il l’avait fait pendant toute cette mission, il aurait repris les bagues et les lui aurait remises au doigt, là où était leur place. Il ne pouvait, ne voulait cependant pas le faire. Elle méritait mieux que la vie qu’il pouvait lui offrir. C’était la meilleure, si ce n’était la seule, ligne d’action à tenir. Décidé, il se leva et alla rejoindre Mick et Umibozu.  

 

Quand elle l’entendit s’éloigner, Kaori relâcha la tension qui l’habitait et qui lui permettait de tenir. Continuant à observer l’obscurité, elle laissa librement les larmes couler sur ses joues. Tout était fini, définitivement fini. Il ne lui resterait que des souvenirs de cette mission, certains durs, d’autres très doux et elle savait qu’elle oublierait facilement les premiers mais pas les seconds et que ceux-ci la feraient sourire comme pleurer très souvent. Aucun sanglot ne vint agiter son corps, ce dont elle fut soulagée car les crampes dans son bas-ventre étaient déjà suffisamment fortes pour la faire souffrir. Elle appréhendait par avance le moment où elle devrait faire face au résultat. Son coeur se serra à la pensée. Elle avait perdu leur bébé et, même si elle savait que c’était courant au premier trimestre, cela n’atténuait pas la douleur qu’elle ressentait. Ajoutée à la douleur de leur séparation, prévisible mais à laquelle elle n’avait pas su se préparer, elle se demanda comment elle réussirait à se relever. Elle se demandait même si elle en avait l’envie.  

 

Elle avait espéré pendant quelques instants qu’il lui rendrait les bagues, avait même failli lui demander de tenter l’expérience d’une vie à deux. Après tout, il avait eu l’air heureux par moments pendant cette mission… Mais quand il n’avait esquissé aucun geste alors qu’elle posait les bagues dans sa main et les secondes qui avaient suivi, elle s’était résignée et avait refermé ses doigts sur les anneaux. La page se tournait, c’était peut-être mieux ainsi. Il n’y avait pas besoin de post-scriptum, d’addenda ou d’épilogue. Elle ne lui parlerait pas du bébé. Ils se coucheraient comme d’habitude et demain matin, la vie reprendrait son cours. Le temps passant, la douleur s’atténuerait, elle finirait peut-être même par oublier, pensa-t-elle sans y croire vraiment.  

 

- Kaori, tu dors ?, chuchota Miki à ses côtés.  

- Non., murmura-t-elle.  

 

Elle ne tourna pas le visage, le laissant volontairement dans l’ombre pour pouvoir extérioriser sa souffrance sans être vue. Elle n’ajouta pas un mot. Elle avait besoin d’être seule. Elle aurait même préféré se retrouver ailleurs que sur ce bateau voguant à ciel ouvert où elle se sentait paradoxalement enfermée… encore. Son amie resta cependant à ses côtés, respectant son silence, ne le brisant qu’au moment où ils arrivèrent au port.  

 

- Tu es prête ? On va débarquer., l’avertit-elle.  

 

Kaori essuya ses yeux rapidement du dos de la main et, quand les hommes descendirent, elle se leva rapidement pour les suivre. Sans leur demander leur avis, ils furent emmenés à la clinique où ils furent pris en charge par le Professeur.  

 

- Occupe-toi d’abord d’elle., lui demanda Ryo, d’un ton péremptoire.  

 

Le vieil homme accepta et partit sautillant de joie vers le lit de la jeune femme. Il fut sèchement rattrapé par le col et son visage ramené à hauteur de celui du nettoyeur. Ce dernier lui adressa un regard noir.  

 

- Un geste déplacé et couic, finies les galipettes…, le prévint-il.  

 

L’homme déglutit et acquiesça vivement. Ryo le lâcha et le regarda se diriger vers Kaori. Cette dernière leva les yeux et se sentit mal quand elle vit que son partenaire restait dans la pièce. Prenant un air détaché, elle esquissa un léger sourire.  

 

- Tu peux nous laisser et aller prendre un café ou une douche si tu veux., dit-elle d’un ton posé.  

- Tu es sûre ?, demanda-t-il, jetant un œil vers le médecin.  

- Oui. Je peux de nouveau user de mon arme fétiche, non ?, lui rappela-t-elle.  

 

Ryo déglutit. Ca ne faisait définitivement pas partie des bons côtés du retour à la normale…  

 

- D’accord. Je reviens dans dix minutes.  

 

Kaori souffla en le regardant partir et croisa le regard suspicieux du Professeur quand elle se tourna de nouveau vers lui.  

 

- Tu as quelque chose à cacher, jeune fille ?, lui demanda-t-il.  

- Non. Plus rien, Professeur., répondit-elle, réprimant les larmes de douleur.  

- D’accord. Alors commençons.  

- Ils m’ont retiré mon implant le mercredi après son insertion., l’informa Kaori.  

 

Il l’observa longuement puis acquiesça. Il l’ausculta, contrôla la propreté des incision et piqûres qu’elle lui signala, lui fit un examen complet.  

 

- Tends ton bras., lui ordonna-t-il.  

- Pourquoi ?, s’inquiéta Kaori.  

- Prise de sang. Je vais faire un bilan global., l’informa-t-il.  

 

Elle le laissa faire et, alors qu’il se tournait pour poser les tubes dans le plateau prévu à cet effet, attrapa son dossier et lut la liste des tests qu’il avait prévus. Il fut surpris de la trouver ainsi en se retournant vers elle.  

 

- Kaori ? Un problème ? Tu sais que je ne ferais rien contre toi, n’est-ce pas ?, voulut-il la rassurer.  

- Je sais. Vous avez un stylo ?, l’interrogea-t-elle, très sérieuse.  

 

Il en sortit un de sa poche et le lui tendit se demandant ce qu’elle voulait faire. Il la vit raturer et écrire sur son dossier.  

 

- Vous avez mon autorisation pour tout sauf le test que j’ai barré., lui dit-elle en lui rendant son dossier.  

 

Il le consulta et releva la tête, très sérieux.  

 

- Vous n’avez pris aucun risque ?, l’interrogea-t-il.  

- Si., avoua-t-elle en rougissant.  

- Mais mes règles sont arrivées. Je ne suis pas enceinte., conclut-elle.  

- Je préférerais quand même…, tenta le médecin.  

- Je ne suis pas enceinte., martela-t-elle en lui lançant un regard noir, aussi noir que la colère qu’elle éprouvait.  

 

Pourquoi voulait-il l’empêcher d’oublier ? Pourquoi insistait-il pour lui faire une examen devenu inutile ? Elle ne voulait pas répondre à ses questions. Elle voulait juste dormir et oublier. Juste dormir et oublier, se répéta-t-elle, la gorge serrée, ce n’était pas trop demandé, non ? Elle se sentit sur le point de craquer.  

 

- Tu as été fort malade ou ils t’ont donnée des médicaments contre le mal de mer ?, lui demanda-t-il doucement.  

- Ils m’ont mis sous perfusion un jour après plus rien., murmura-t-elle.  

- C’est ce que je me disais. Tu es épuisée, Kaori, et déshydratée. Je voudrais te garder le temps de te passer une perfusion qui t’aidera à te remettre plus vite. Tu veux bien ?  

 

Elle acquiesça, retenant les larmes qui voulaient tomber.  

 

- Kazue va t’emmener dans une chambre et te la posera. Tu veux de la compagnie ou tu as besoin d’être seule ?  

- Seule… je veux être seule., répondit-elle, la gorge serrée.  

 

Autant s’habituer de suite à cette condition qui la suivrait le reste de sa vie. Il lui tendit la main pour se lever et la garda un instant de plus.  

 

- Kaori, tu ne seras jamais seule, tu le sais, j’espère., lâcha-t-il d’un ton paternel.  

 

Elle releva un regard blessé sur lui et une larme roula sur ses joues. Elle ne sut quoi répondre.  

 

- Tu es épuisée. Va prendre une douche et te changer. Tu dormiras bien mieux après., lui conseilla-t-il.  

 

- Où est Kaori ?, demanda Ryo, le regard sombre quand il revint quelques minutes plus tard.  

- Partie dormir., répondit le vieil homme.  

- Je veux la voir.  

- Tu dois être examiné d’abord, Ryo., rétorqua-t-il d’un ton intransigeant.  

 

Il lui indiqua le lit et attendit patiemment que le jeune homme daigna y poser les fesses. Il lui infligea le même traitement qu’à Kaori.  

 

- Alors, le mariage c’était comment ?, lui demanda-t-il, d’un ton léger.  

- Occupe-toi de tes affaires, grand-père., répondit sombrement Ryo.  

- Babyface, je sais que elle et toi êtes allés plus loin que la simple simulation. La seule question que je me pose c’est à quel point tes sentiments étaient simulés., dit-il, se détournant, n’attendant visiblement pas de réponse.  

 

Ryo regarda son vieil ami, celui qui l’avait vu évoluer contre vents et marées, et soupira.  

 

- Tu sais très bien qu’avec elle, la seule chose que je simule c’est de ne pas l’aimer., murmura-t-il.  

- Tu songes un jour laisser tomber le masque ?, lui demanda-t-il.  

- Je l’ai fait… pendant quelques jours. Maintenant, c’est fini. La vie reprend son cours., répondit Ryo sombrement.  

- En es-tu si sûr, Ryo ? Es-tu sûr de pouvoir tourner la page sans regrets ?  

- Je n’ai même pas à être sûr. C’est ce qu’il faut faire. Un point, c’est tout. Je suis crevé. Où est Kaori ?, s’enquit Ryo, le visage fermé.  

- Je l’ai installée dans une chambre avec une perfusion qui l’aidera à se remettre plus vite. Elle veut être seule, Ryo.  

 

Le nettoyeur releva brusquement la tête, surpris. Ca lui faisait mal de se retrouver ainsi écarté. Il baissa les yeux et serra les poings sur les draps.  

 

- Très bien., dit-il d’une voix distante.  

- Tu peux dormir dans la chambre d’à côté si tu veux ou rentrer chez toi., lui proposa-t-il.  

- Je ne rentrerai pas sans elle., répondit Ryo.  

- Très bien. Alors va dormir, Babyface.  

 

Ryo quitta la pièce et se réfugia dans la pièce mise à sa disposition par le Professeur. Il s’allongea dans le lit, une main sous la nuque, les yeux fixés sur le plafond, mais le sommeil le narguait. Il ne pensait qu’à une chose : elle. Il avait passé près de deux semaines à dormir en la serrant contre lui et, cette nuit, il se retrouvait seul et il avait froid. Il savait pourtant que la température de la pièce était des plus correctes. Il se tourna sur le côté, donnant un coup dans l’oreiller, et fixa le mur. Il repensa à leurs dix jours de captivité et se demanda comment il avait réussi à ne pas exploser malgré l’exiguïté de la cabine. Il sourit amèrement en pensant aux exercices qu’ils avaient effectués la majorité du temps sous l’effet de la drogue, repensant aux beaux moments qu’ils avaient partagés, à leur première fois très sensuelle et douce. Il sentit son corps se tendre à ces souvenirs, ne semblant pas prêt à oublier le plaisir ressenti dans ses bras.  

 

Ayant trop chaud, Ryo se leva et commença à tourner en rond dans le pièce puis se souvint qu’il pouvait sortir maintenant. Il remonta donc le couloir silencieusement jusqu’à l’entrée et sortit sur le perron, laissant l’air frais lui fouetter le visage. Cette sensation lui avait tellement manqué… Cela l’apaisa quelque peu et, au bout de quelques minutes, il fit le chemin inverse.  

 

Traversant les couloirs déserts, il entendit soudain un gémissement et son corps se tendit. Il approcha de la porte et tourna la poignée, pénétrant silencieusement dans la chambre. Kaori était là, s’agitant dans son lit, une grimace de douleur imprimée sur son visage. Elle faisait un mauvais rêve. Il alla s’asseoir sur le bord du lit et doucement, craignant de la réveiller, il posa la main sur sa joue et laissa glisser ses doigts lentement. Le geste la calma et elle cessa de remuer. Il caressa sa joue doucement et l’observa longuement.  

 

- Sors d’ici, Ryo., murmura le Professeur, le regard sévère.  

- Elle faisait un cauchemar., se justifia-t-il à voix basse.  

 

Le vieil homme le suivit dans le couloir après avoir refermé la porte. Il se tourna vers son protégé et le toisa du regard malgré la différence de taille.  

 

- Elle en fera encore beaucoup d’autres. Que vas-tu faire ? T’immiscer dans sa chambre comme un voleur ? La laisser se battre seule ? Ou te décider enfin à faire quelque chose de bien ?  

 

Ryo lui lança un regard noir puis se tourna et repartit dans sa chambre. Il ne voulait pas entendre ce discours-là. Il faisait quelque chose de bien pour elle même si ce n’était pas visible. Il lui laissait une porte de sortie. Dans leur monde noir et sans espoir, c’était presque inespéré… Il pesta un moment encore avant d’être emporté par Morphée.  

 

Quand elle se réveilla le lendemain, Kaori se sentit désorientée. Elle ne savait plus où elle était. Elle n’entendait plus le bruit des vagues et elle mit plusieurs secondes à se souvenir qu’ils étaient sortis du bateau, qu’ils avaient regagné la terre ferme et qu’elle était à la clinique. Elle sentit une vague de stress partir. Elle se cala dans le lit contre l’oreiller comme elle l’aurait fait sur Ryo. Sa chaleur lui manquait, son odeur aussi. Elle rêvait de sentir ses doigts caresser paresseusement sa hanche ou son dos, de sentir ses lèvres sur les siennes, de… Elle se cacha le visage dans le coussin, honteuse de ses pensées. Elle devait rester calme et distante. Elle ne pouvait plus rêver de tout cela. Ca ne pouvait que lui faire du mal…  

 

Lentement, elle se leva et alla se poster devant la fenêtre. La mi-octobre était arrivée et les feuilles commençaient à tomber des arbres. Bientôt le vent soufflerait et apporterait le froid de l’hiver. Ca ne changerait pas grand-chose pour elle. Le froid avait déjà envahi son corps. Elle posa une main sur le bas de son ventre et des larmes s’échappèrent de ses yeux qu’elle essuya rapidement. Quelqu’un pouvait entrer à tout moment et elle ne voulait pas être surprise. Elle ne voulait pas avoir à s’expliquer.  

 

On toqua à la porte et Kazue passa la tête.  

 

- Tu es réveillée. Comment te sens-tu ?, lui demanda-t-elle, un grand sourire aux lèvres.  

- Bien, je suppose vu les circonstances., répondit la nettoyeuse.  

- Je vais t’enlever la perfusion et tu pourras rentrer si tu veux. Je t’ai rapporté des vêtements.  

- Merci.  

- Oh de rien. Ryo trépigne d’impatience de sortir d’ici., lui apprit l’infirmière, amusée.  

- Je me doute., murmura Kaori.  

- Ca me fait plaisir de vous revoir en bonne santé. On était tous tellement inquiets., lui apprit Kazue en la serrant dans ses bras.  

 

Kaori ne sut comment réagir. C’était beaucoup d’informations à gérer en même temps et, par dessus tout, prédominait le fait qu’elle allait rentrer à l’appartement avec Ryo. Ils allaient se retrouver seuls, sans mission, sans fard, sans personne pour les déranger… Elle ne savait pas si elle en aurait la force mais il était hors de question de reculer. Un pas après l’autre, pensa-t-elle.  

 

- Je… je suis contente d’être de retour aussi., répondit Kaori poliment.  

 

Elles se séparèrent et la nettoyeuse laissa son amie lui retirer délicatement la perfusion avant de sortir. Elle se rafraîchit rapidement, s’habilla et attendit. Kazue revint quelques minutes plus tard avec un plateau.  

 

- Le Professeur me fait dire de ne pas forcer, d’augmenter les quantités petit à petit si ça ne va pas. Du café ?  

- Un thé, s’il te plaît., répondit Kaori.  

 

Kazue la laissa et revint avec une tasse de thé fumante.  

 

- Ryo est dans le couloir. Je peux le laisser entrer ?, lui demanda-t-elle, lui lançant un regard gêné.  

 

Kaori savait que si elle disait non, cela soulèverait beaucoup de questions, aussi acquiesça-t-elle malgré son envie de rester encore un peu seule. Juste après le départ de Kazue, Ryo passa la porte, visiblement nerveux.  

 

- Salut.  

- Bonjour., l’accueillit-elle du bout des lèvres.  

 

Ils s’observèrent un instant puis le nettoyeur approcha.  

 

- Tu as déjà meilleure mine. Tu as bien dormi ?, s’enquit-il doucement.  

- J’ai fait beaucoup de rêves. Et toi ?, répondit-elle poliment.  

- Pareil.  

 

Leurs regards se croisèrent puis se détournèrent. Kaori, anxieuse, attrapa un bout de pain et le grignota du bout des lèvres.  

 

- Tu rentres ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle leva un regard surpris vers lui. S’était-il rendu compte de la détresse qu’il avait laissée paraître dans ces deux mots ? Apparemment non ou il ne le laissait pas voir. Elle en fut bouleversée.  

 

- Oui, bien évidemment, je rentre, Ryo., lui dit-elle.  

- Bien., répondit-il seulement.  

 

Pourquoi avait-il eu soudain peur de repartir de là seul ? Pourquoi s’était-il demandé si elle aurait la force de revenir vivre avec lui après ce qu’ils avaient vécu et perdu ? Il savait que les choses avaient bougé entre eux, il savait que ce serait difficile de revenir à leurs relations antérieures, il savait qu’il ne pourrait plus prétendre ne pas voir sa beauté, ne pas être attiré par elle après ces quelques jours passés à deux. Il aurait pu s’ils n’avaient pas fait l’amour volontairement, s’ils ne s’étaient pas cherchés pendant les trois jours qui précédaient, s’il ne lui avait pas dit qu’il l’aimait. Mais ils avaient fait tout cela et, même si cela lui compliquait la tâche dorénavant, il ne regrettait pas, pas un seul moment, pas un seul mot.  

 

Lorsqu’elle eut terminé, Kaori se leva et suivit son partenaire en dehors de la chambre. Sur le chemin de la sortie, ils croisèrent le Professeur qui leur donna ses consignes : du repos pour les jours à venir et surtout éviter les situations stressantes. Ils sortirent tous deux de la clinique et trouvèrent Mick les attendant, appuyé sur le capot de sa voiture.  

 

- Je vous ramène ?, leur proposa-t-il.  

- Oui, s’il te plaît., répondit Ryo.  

 

Il grimpa à l’avant à côté de son ami et Kaori à l’arrière. Elle fixa le paysage pendant tout le trajet, ne participant pas à la conversation des deux hommes qui la fixaient discrètement par moments, tous les deux soucieux. Quand ils arrivèrent à l’immeuble, Mick les laissa, leur laissant de l’espace.  

 

- Je suis fatiguée. Je vais me reposer., lui dit-elle à peine entrée dans l’appartement.  

 

Elle avait besoin de rester seule, de se retrouver en tête à tête avec elle-même.  

 

- Très bien. Je serais à la salle de tir., lui dit-il froidement  

 

Elle le regarda se tourner et franchir le seuil. Elle poussa la porte pour la fermer puis monta dans sa chambre. Elle s’allongea sur le lit et se mit à pleurer. Alors ce serait cela désormais leur vie. Il lui soufflerait le froid après lui avoir donné le chaud ? Pourquoi ? Pourquoi ne pouvaient-ils s’aimer simplement ?  

 

Debout face à la cible, Ryo visa et tira. Il se retint de jeter son arme de rage. Il n’arrivait pas à se concentrer et cela se ressentait sur ses cartons. Pourquoi était-il capable de se jeter au devant du danger mais pas de l’être aimé ? Pourquoi était-il intrépide en tout domaine sauf dans celui des sentiments ? Pourquoi n’arrivait-il pas à vivre ici ce qu’ils avaient vécu sur les bateaux ? Bon sang, il était dans une sacrée galère…  

 


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