Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 36 capitoli

Pubblicato: 20-01-20

Ultimo aggiornamento: 29-02-20

 

Commenti: 65 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: NC17 - Ryo doit à nouveau effectuer une mission pour Saeko : il doit se marier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Marry me" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Marry me

 

Capitolo 16 :: Chapitre 16

Pubblicato: 04-02-20 - Ultimo aggiornamento: 04-02-20

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Qu'a entendu notre nettoyeuse qui l'a laissé aussi abasourdie? Comment va-t-elle réagir? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 16  

 

- Kaori, que se passe-t-il ?, murmura Ryo.  

 

Il ne lui avait jamais vu un tel regard. Il était empli d’une férocité intense, de peur et de douleur mélangées. Qu’avait-elle entendu qui avait pu la mettre dans un tel état ? La voyant perdue dans sa découverte, il posa une main sur son visage et sa pupille se rétrécit légèrement. Elle sembla enfin s’apercevoir réellement de sa présence.  

 

Elle ouvrit la bouche, la referma, ne sachant comment lui dire. Elle trouvait cela tellement atroce et n’osait imaginer ce qui advenait après… Elle leva la main pour le toucher, hésita, la rebaissa… Elle sentait une colère noire gronder à l’intérieur d’elle en même temps qu’elle était morte de peur. Elle ne savait comment gérer toutes ces émotions. Elle ne s’en sentait plus maîtresse. Et elle avait si mal. Son coeur se serrait à l’idée de penser qu’elle n’avait su être aux rênes de sa destinée, que celle-ci lui échappait une nouvelle fois… Elle sentit son estomac se contracter de nouveau et elle se précipita au dessus de la cuvette des toilettes pour vomir une fois de plus de la bile.  

 

Posant une main sur son estomac, elle se posa pour la première fois la question : et si… Elle laissa sa main descendre plus bas sur son ventre, se demandant si elle aussi était déjà…  

 

- Kaori. Kaori, parle-moi s’il te plaît., murmura Ryo, inquiet.  

- Qu’est-ce que tu as entendu ?  

 

Elle leva les yeux vers lui.  

 

- Un cri de femme et des pleurs de bébé. C’est ce que j’entendais depuis plusieurs jours et que je n’arrivais pas à identifier., lui dit-elle.  

- Ryo, il y a des bébés sur ce bateau. C’est pour cela qu’ils gardent les couples aussi longtemps, c’est pour cela qu’ils utilisent la drogue et qu’ils nous laissent nus dans la cabine. Ils veulent que nous fassions l’amour aussi souvent que possible pour procréer. J’en suis sûre., résuma-t-elle.  

 

Ryo sentit son coeur s’arrêter de battre. Il y avait donc beaucoup plus d’otages que prévu. Combien de femmes avaient déjà accouché ? Combien étaient enceintes ? Kaori ?  

 

- Que font-ils des bébés, Ryo ? Il les vendent à l’adoption, tu crois ?, demanda-t-elle d’une voix étranglée.  

 

Il la regarda et vit sa détresse. Elle adorait les enfants. Cela lui serrait déjà le coeur lorsqu’elle allait voir ceux de l’orphelinat qui étaient arrivés là par les aléas de la vie, ayant perdu leurs parents. Il imaginait très bien sa colère et sa peine à savoir que des hommes pouvaient volontairement arracher des bébés à leurs mères. Il l’attira contre lui comme pour la protéger de tout cela et tenta de réfléchir plus posément.  

 

D’un autre côté, se dit-il, pourquoi s’encombrer d’une mère avant même qu’elle eut conçu ? Pourquoi enlever des couples pour les faire s’accoupler ? Pourquoi des jeunes couples ? Pour un trafic de bébés, il leur « suffisait » d’enlever des femmes enceintes proches de l’accouchement même s’ils voulaient s’assurer de la catégorie sociale de leurs proies. Non, ça ne cadrait pas avec les soins qu’ils apportaient qui devaient leur revenir cher également.  

 

- Je ne pense pas, Kaori. Je pense qu’ils se sont assurés d’un moyen de recevoir la deuxième rançon. Tu donnerais quoi pour revoir ton enfant, ton héritier ?, lui demanda-t-il.  

- Ma vie., répondit-elle, levant les yeux vers lui.  

- Sans aller jusque là, tu paierais tout ce qu’on te demanderait, non ?  

- Oui.  

- C’est ce dont ils se sont assurés. Ils se sont certainement dits que certains de ces hommes ne paieraient pas de rançon pour leur femme, mais qu’ils paieraient pour leur enfant soit par sentiment de filiation soit par pression familiale., résuma-t-il.  

- C’est horrible., murmura-t-elle.  

 

Il ne dit rien mais la serra un peu plus contre lui. Il n’osait poser la question qui le taraudait. Il appréhendait la réponse quelle qu’elle fut.  

 

- Kaori… Tu… Comment tu te sens ?, l’interrogea-t-il.  

- Mal…, répondit-elle à voix basse.  

 

Il sourit à sa réponse qui n’était pas celle qu’il attendait mais c’était de sa faute aussi, il n’avait qu’à être plus direct plutôt que de tourner autour du pot.  

 

- Je sais mais… est-ce que tu ressens… est-ce que tu as… la sensation que tu pourrais…  

- Etre enceinte ?, le coupa-t-elle, sentant son malaise  

- Je ne sais pas. C’est possible, je suppose, puisque on a eu des rapports non protégés le week-end de notre mariage et que c’était le milieu de mon cycle… dit-elle.  

- Mais maintenant l’implant est efficace, donc on n’a plus de soucis à se faire si on n’a pas été efficaces à ce moment-là., constata Ryo, croisant les doigts pour qu’ils ne l’aient pas été.  

- Oui, cette petite chose me protège pour trois ans., dit-elle, soulevant son bras, touchant l’endroit où le Professeur l’avait inséré.  

 

Elle rebaissa le bras et se recala contre lui. Elle sourit en se disant que la zone n’était plus sensible, à peine un léger tiraillement comme elle avait ressenti à la base de son crâne quand la puce avait été insérée et sa peau collée. Même le léger renflement semblait avoir disparu… Elle sentit le froid l’envahir et releva le bras, cherchant frénétiquement.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta Ryo, la regardant faire.  

 

Elle ne l’entendit pas, trop prise à chercher, et elle finit par trouver. Elle agrippa un morceau de peau et tira.  

 

- Arrête, tu es folle. Qu’est-ce que…, commença-t-il.  

 

Il s’arrêta en voyant l’incision sur son bras et le morceau de latex de la même couleur que sa peau qu’elle tenait entre ses doigts.  

 

- Non…, murmura-t-elle, le regard empli de désillusion.  

- Non ! Non, non et non !, cria-t-elle.  

- Ils m’ont enlevé mon implant, Ryo. Ils m’ont enlevé mon implant ! Je… non !, s’énerva-t-elle avant de pleurer.  

 

Il la prit de nouveau dans ses bras, n’arrivant pas non plus à y croire. Ils n’avaient rien laissé au hasard. Ils devaient sortir de là au plus vite. Ils ne pouvaient rester un mois de plus prisonniers de cette chambre au risque supplémentaire de créer une petite vie qu’il n’était pas prêt à assumer… si ce n’était déjà fait, lui souffla une petite voix dans sa tête. Il la sentit trembler contre lui et vit sa peau se couvrir de chair de poule. Il ressentit alors le froid de la pièce et la força à se lever.  

 

- Viens, on va essayer de dormir., dit-il.  

- Je n’en ai pas envie. Je veux sortir d’ici., répondit-elle, se dégageant de son emprise.  

- Je sais. Moi aussi, je veux sortir d’ici mais, pour cela, nous devons concevoir un plan et tu dois reprendre des forces., lui affirma-t-il patiemment.  

- Kaori, si on devait se battre maintenant, tu ne tiendrais pas le coup. Même courir, tu n’en serais pas capable. Je ne sais pas à quoi m’attendre dans ce cargo. Je ne sais pas où sont les canots de sauvetage qu’on pourrait utiliser. Ca veut dire qu’on devrait fuir et se cacher sur le bateau un bon moment avant de pouvoir en descendre. Et on ne peut pas non plus abandonner toutes ces personnes et ces enfants. Il faudra donc rester sur le bateau jusqu’à l’arrivée des secours. Ca peut prendre plusieurs heures à devoir se cacher et rester sur nos gardes.  

 

Il posa une main sur sa joue, la voyant blêmir au fur et à mesure.  

 

- Ca veut dire de la tension et de la fatigue. Si tu ne reprends pas des forces, c’est perdu d’avance et je m’en tiens au plan initial où je vais être libéré et tu devras attendre que je revienne. Très franchement, je ne veux pas te laisser seule entre leurs mains., lui avoua-t-il.  

- Moi non plus., balbutia-t-elle, honteuse d’admettre sa faiblesse.  

- Alors, pour le moment, on va aller se reposer et essayer de trouver un moyen de lutter contre ton mal de mer pour que tu puisses manger et reprendre des forces. On est d’accord ?  

- Oui.  

- Allez, viens. Une chose à la fois, Kaori., souffla-t-il, prenant sa main.  

 

Il l’emmena dans le lit et ils se couchèrent dans les bras l’un de l’autre. Le sommeil ne les cueillit qu’au petit matin alors que la lumière du jour perçait à travers les hublots. Ils dormirent une heure avant d’être réveillés par le grincement de la trappe annonçant l’arrivée du petit-déjeuner.  

 

- Allez, on y va à deux à ton rythme mais il faut que tu manges un peu., l’encouragea-t-il.  

 

Elle lui jeta un regard inquiet puis redressa le menton et vint s’asseoir à table. Elle ne pouvait nier que leurs ravisseurs faisaient le nécessaire pour équilibrer leurs repas. Il y avait café, thé et pain mais aussi des fruits et deux laitages. Hésitante, elle avala un morceau de fruit sentant son estomac se révulser. Elle se leva mais Ryo la retint.  

 

- Non, essaie de lutter. Viens ici., dit-il, l’attirant sur ses genoux.  

- Pense à autre chose. Respire lentement et profondément. Essaie les techniques de relaxation que tu connais. Ca ne peut qu’aider.  

 

Il sentait la tension dans son corps et son estomac se tordre sous sa main. Il continua à lui parler doucement pour l’apaiser tout en lui caressant le dos. Progressivement, Kaori sentit les spasmes se calmer et la fébrilité passa.  

 

- Ca va mieux., finit-elle par dire.  

- Encore un morceau ?, lui proposa-t-il.  

- Un peu de thé d’abord.  

 

Elle réussit ainsi à avaler quelques morceaux de plus et un quart de sa tasse de thé. Ce n’était pas grand-chose mais déjà un peu plus que ce qu’elle avait mangé les jours précédents. Ils restèrent toute la matinée assis dans le lit, Kaori assise entre les jambes de Ryo, à trouver un moyen de résister aux nausées et vomissements sans médicament. L’expérience du midi fut un échec, les spasmes prenant le dessus dès la première bouchée avalée mais ils ne baissèrent pas les bras et recommencèrent le soir avec plus de succès.  

 

- Tu as remarqué ?, fit Kaori, alors qu’ils étaient tous les deux allongés dans le lit.  

- Ta beauté ?, la taquina-t-il.  

 

Il la vit rosir de plaisir, ce qui lui donna un peu de couleur.  

 

- Pas de drogue aujourd’hui., précisa-t-elle.  

- C’est vrai. Ils sont peut-être à court., répondit-il, sans y croire.  

- Ou alors ils savent où j’en suis de mon cycle ou si je suis enceinte…, murmura-t-elle.  

- C’est trop tôt pour la deuxième option, non ?, se raccrocha Ryo, sombrement.  

 

Kaori réprima le pincement de douleur qu’elle ressentit à sa réponse. Elle savait qu’il n’envisageait pas d’avoir d’enfant et elle ne l’avait pas envisagé non plus, ou plutôt, pour être honnête, elle l’avait rayé de ses listes de souhait puisque ce n’était pas le sien et qu’elle n’envisageait pas d’aimer un autre homme. Néanmoins, ça restait douloureux de l’entendre de vive voix.  

 

- Certainement…, laissa-t-elle échapper.  

- Mon corps te manque, ma chérie ?, lui demanda-t-il, le regard pétillant.  

- Même pas dans tes rêves…, grogna-t-elle, lui tournant le dos.  

 

Elle se mordit les lèvres et tenta de cacher la rougeur qui lui monta aux joues. Elle refusait d’admettre que, oui, elle avait envie de lui même si elle était épuisée, qu’après des jours à se sentir mal, à avoir froid, à être stressée, elle avait envie d’oublier un peu cette situation et de revivre un corps-à-corps torride avec lui en étant lucide. Elle savait que quoi qu’il advint, ils allaient boucler cette mission dans les jours à venir et qu’elle n’avait aucune idée de ce qui se passerait après. Si elle devait toutefois parier, elle ne miserait pas sur la permanence de leur couple. Pour elle, il prendrait fin quand ils descendraient de ce bateau.  

 

- Tu es sûre ?, susurra-t-il à son oreille.  

- Oui.  

- Vraiment sûre ?, l’interrogea-t-il, déposant des baisers le long de son cou.  

 

Il ne savait pourquoi il la sentait morose et il voulait à tout prix la voir retrouver sa bonne humeur, ce sourire qui l’avait ébloui pendant la croisière à chaque fois qu’ils avaient fait l’amour de leur plein gré. Il voulait la voir combative et qu’elle retrouva son envie de vivre et de s’en sortir. Il devina le rire qu’elle tentait d’étouffer et se prit à sourire. Il descendit le long de son épaule puis remonta jusqu’à sa joue.  

 

Quand elle sentit sa bouche revenir sur son visage, Kaori tourna instinctivement la tête. Elle avait envie de ses lèvres sur les siennes et fut heureuse de les retrouver, chaudes, humides, tendres. Elle se retourna et sentit ses bras se refermer sur elle. Elle glissa les siens autour de sa taille et se serra un peu plus contre lui. C’était bon de le retrouver pour un moment autre que ses après-vomissements.  

 

Quand ils se séparèrent, Ryo la regarda et vit un sourire s’afficher sur ses lèvres.  

 

- Je préfère te voir sourire, Kaori., murmura-t-il, caressant ses lèvres.  

- Merci d’être là., répondit-elle.  

- De rien. Si je peux t’être utile…, plaisanta-t-il.  

 

Elle baissa les yeux, se mordillant la lèvre, puis les releva.  

 

- Je… J’ai envie de toi, Ryo., avoua-t-elle.  

- J’ai envie que tu me fasses l’amour sans drogue, sans obligation, sans attente particulière. Juste toi et moi maintenant., ajouta-t-elle doucement.  

 

Il l’observa un moment, pas vraiment sûr de devoir céder. Il ne voulait pas lui donner de faux espoirs d’un lendemain possible entre eux. D’un autre côté, ils n’avaient que peu de temps devant eux pour vivre cette histoire. Ne devait-il pas profiter de chaque instant ? Voyant ses doutes, Kaori posa une main sur sa joue.  

 

- Ryo, je suis encore ta femme. Je ne te demande rien d’autre que quelques moments de plaisir. Tu retrouveras ton assistante dès notre retour à la maison., lui affirma-t-elle, les yeux dans les yeux.  

- Je te promets que je ne ferai pas d’histoires, peu importe ce qui arrive., ajouta-t-elle à voix basse, réprimant les larmes qui montaient.  

- Je le sais, Kaori. Tu as toujours su te contenter de ce que je te donnais. Moi, je suis incapable de profiter de ce que tu m’offres., avoua-t-il.  

 

Ils se regardèrent un moment puis se rapprochèrent et s’aimèrent un long moment avant de s’endormir.  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Kaori se sentait un peu mieux. Elle ne s’était pas levée de la nuit pour rendre pour la première fois depuis une semaine et son sommeil avait donc été réparateur. En revanche, elle ne put rien contre la nausée qui l’accueillit rapidement et bondit jusqu’aux toilettes où elle évacua une nouvelle fois de la bile. Elle avait au moins digéré son repas de la veille au soir, ce qui était déjà une bonne nouvelle… Un verre d’eau se présenta devant elle quand les spasmes se calmèrent.  

 

- Désolée, je n’ai pas eu le temps de gérer., s’excusa-t-elle.  

- Ca va. Ne t’inquiète pas. Sans médicament, je ne m’attends pas à cent pour cent d’efficacité. Je veux juste que tu reprennes des forces., la rassura-t-il.  

- Je te laisse prendre ta douche. Après, petit-déjeuner.  

 

Elle acquiesça et se glissa sous l’eau chaude, maîtrisant tant bien que mal les soubresauts de son estomac. Ryo lui succéda quand elle en sortit. Il ne le lui disait pas encore mais il cogitait à la façon dont ils devaient s’y prendre pour sortir de là. Il voulait lui proposer un plan bien ficelé pour qu’elle ne s’inquiéta pas outre mesure. Il se sentait déjà suffisamment fautif pour l’avoir entraînée dans cette histoire avec un plan aussi bancal. Le prochain plan qu’il lui présenterait serait net, clair et précis… et du style qu’il appréciait : sortir, tirer dans le tas et libérer les otages. Bon d’accord, peut-être un plus élaboré tout de même. Il avait quand même une cinquantaine de personnes à secourir dont probablement des femmes enceintes – dont la sienne ?, il écarta cette pensée parasite – et des bébés. Il ne comptait pas vraiment sur l’aide des autres hommes qui n’auraient certainement jamais manié une arme de leur vie et ne pourrait donc compter que sur eux deux même s’il aurait préféré mettre Kaori à l’abri.  

 

Quand il revint dans la chambre, le plateau du déjeuner était sur la table et Kaori avait les yeux fermés, une main sur son estomac. A voir la légère grimace qui s’imprimait par moment sur son joli visage, elle tentait de dompter les spasmes stomacaux pour conserver un minimum d’aliments. Elle rouvrit les yeux deux minutes plus tard, poussant un soupir de soulagement.  

 

- Et de deux…, dit-elle en prenant la tasse de thé dont elle but une gorgée.  

- Je préfère celui de la maison., lâcha-t-elle, claquant la langue, légèrement dégoûtée.  

- Tout te paraîtra meilleur à la maison. C’est un avantage d’être pris en otage., répondit-il stoïquement.  

- Presque tout…, murmura-t-elle, la tasse masquant ses mots.  

 

Chez eux, elle n’aurait plus le droit de profiter de ses bras et de lui. Il redeviendrait son partenaire pervers et irresponsable en apparence. Ils feindraient que rien ne s’était passé ou rien d’important en tout cas. Après tout, qu’étaient quelques baisers ? Elle regarda sa main gauche et vit sa bague de fiançailles et son alliance. Elle devrait les lui rendre, il les retournerait certainement au magasin pour récupérer l’argent et aller le dépenser dans les cabarets. Son coeur se serra tout comme son estomac et elle ferma les yeux pour se concentrer et ne pas rendre ce qu’elle avait avalé. Cela eut le double avantage de lui permettre de réprimer les larmes qui voulaient sortir.  

 

- Respire., murmura-t-il, posant une main sur sa joue.  

 

S’imaginait-il à quel point ce geste lui était douloureux sur le moment ? Elle avait le vrai Ryo en face d’elle, celui qui ne portait pas de masque pour cacher l’homme qu’il était, celui dont elle soupçonnait depuis longtemps la tendresse et l’attention. L’homme fort et stable apparaissait souvent mais pas le plus sensible dont elle n’avait eu que quelques aperçus en sept ans. Elle inclina le visage pour profiter de ce geste malgré tout. Elle voulait se souvenir d’un maximum de choses. Quand elle retrouva son calme, elle rouvrit les yeux et le regarda.  

 

- Ca va mieux, merci., murmura-t-elle.  

 

Pour masquer la cause réelle de son précédent désarroi, elle attrapa un laitage et une cuillère, se concentrant sur chaque bouchée. Ce faisant, elle réussit à le manger en entier à la grande satisfaction de son partenaire.  

 

- Ca passe ?, lui demanda-t-il, posant une main sur son ventre.  

- Je me sens un peu barbouillée. Je n’aurais pas dû forcer., dit-elle en grimaçant.  

- Viens t’asseoir.  

 

Il l’entraîna sur le lit, l’asseyant entre ses jambes, une main sur le haut de son ventre.  

 

- Tu as déjà meilleure mine, Kaori. Je ne sais pas où tu as trouvé la force de surpasser ta faiblesse, de prendre sur toi pour lutter contre le mal de mer, mais tu l’as fait. Je suis fier de toi., lui avoua-t-il.  

- Je veux rentrer, Ryo. Je n’en peux plus d’être enfermée dans cette cabine et je veux que toutes ces personnes puissent rentrer chez elles également, que ces enfants grandissent dans une maison normale avec leurs parents entourés d’amour et de chaleur, pas dans cette carcasse de métal froide et inamicale sous le joug de personnes plus intéressées par l’argent que par leur prochain., dit-elle.  

 

Elle pensa au bébé qu’elle portait peut-être, se demandant brièvement quelle serait sa vie quand elle rentrerait, mais elle chassa rapidement cette idée de son esprit. Elle ne voulait pas fonder de faux espoirs sur une chimère. Elle savait que ce n’était pas si évident que cela de tomber enceinte, qu’il y avait de fortes chances qu’il ne se fut rien passé d’autre qu’une simple relation charnelle entre un homme et une femme sans conséquence.  

 

Soudain, un bâillement lui décrocha la mâchoire et fit sourire Ryo.  

 

- Tu devrais dormir un peu., lui dit-il, la lâchant.  

- Tu as raison., murmura-t-elle, s’allongeant.  

 

Il resta à ses côtés, réfléchissant, l’observant par moments, quand soudain il sentit une odeur lui piquer les narines. Il savait très bien ce qui allait se passer mais il n’était pas encore temps de faire preuve de bravoure. Il devait encore passer sous les radars un jour ou deux. Il sentit ses paupières se fermer et sombra dans l’inconscience.  

 

Quand il se réveilla, Kaori dormait toujours. Elle ne semblait pas avoir bougé et il la passa en revue. Il nota une nouvelle trace de piqûre, à son bras cette fois. Il l’aurait certainement ratée si la veine n’avait pas légèrement fui, laissant apparaître un hématome sous la peau. Etalés sur son ventre, il sentit sous ses doigts des résidus d’une substance légèrement visqueuse comme du gel et, regardant au sol pour trouver des indices, vit des traces de roues. Ils avaient à tous les coups pratiqué un examen sur elle, il optait pour une échographie même. Vérifiaient-ils l’évolution d’une grossesse ou que tout était normal ? Il ne savait pas. Il posa une main sur son ventre, se demandant quoi faire. Il n’en avait aucune idée et poussa un long soupir. Il aviserait en temps voulu.  

 

- Je ne te laisserai pas seule. C’est la seule chose que je peux te promettre., lui dit-il.  

- Ryo ?, murmura-t-elle, se réveillant.  

 

Elle avait légèrement mal à la tête et la bouche pâteuse.  

 

- Comment tu te sens ? On a été endormis., lui apprit-il.  

- Nauséeuse. Ils sont venus ici ?, demanda-t-elle, inquiète.  

- Oui, ils t’ont examinée.  

 

Il ne voulait plus lui mentir à ce sujet.  

 

- Ils t’ont fait une prise de sang et certainement une échographie.  

- Mais… pourquoi ?  

 

Il n’eut même pas à lui répondre car il vit la réalisation se peindre sur son visage alors qu’elle portait les mains sur son ventre.  

 

- Tu crois que je suis enceinte ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Ne te monte pas la tête. Ils peuvent aussi n’avoir fait qu’une vérification., tenta-t-il de la tempérer.  

- Oui, tu as raison., murmura-t-elle, la boule au ventre.  

 

Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait : de l’espoir, de l’angoisse ? Toujours était-il qu’elle avait plus que jamais envie, besoin même, de rentrer chez elle, chez eux. Elle leva les yeux vers son partenaire qui soutint son regard.  

 

- On va sortir d’ici. Je te le promets, Kaori. Je t’ai dit que je ferai tout pour la femme que j’aime, que je ferai tout pour survivre et qu’elle survive., lui dit-il, la prenant dans ses bras.  

- Même si je n’arrive pas à te le montrer, Kaori, je t’aime. Je t’aime vraiment. 

 


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