Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write c ...

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   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 2 :: 2

Pubblicato: 22-07-11 - Ultimo aggiornamento: 12-08-17

Commenti: Merci pour ta correction KAORI62 ^^ Amicalement.

 


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Chapitre 2 : « La jeunesse à cela de beau qu'elle peut admirer sans comprendre »… ANATOLE France  

 

 

*** chapitre réécrit le 02/01/2017 ***  

 

 

Une nouvelle journée se levait sur le quartier de Shinjuku. Kaori était la première à admirer ce soleil radieux printanier. Les rayons tapaient si forts qu’on aurait presque dit que l’été essayer de chasser sa voisine pour prendre irrémédiablement sa place. La chaleur réchauffait son cœur, et consolait ses peines de la veille.  

 

Ce fut un peu mécaniquement que Kaori s’était levée. Elle s’était levée, fragilement, prit une douche rapide, ne supportant pas de rester figée à réfléchir, puis elle s’était hâtée dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner du jour.  

 

Malgré la monotonie de ces matins, Kaori les appréciaient encore, depuis cinq années. Ces moments intimes n’appartenaient qu’à elle et Ryô. Elle s’occupait de lui comme une véritable épouse japonaise le ferait. La situation lui convenait, et lui avait toujours convenue, mais une réalité la rattrapait souvent, honteusement, et bien que la force de son amour pouvait accumuler encore bons nombres de sacrifices, elle n’en n’était pas moins une femme comme toutes les autres.  

 

Dans ses rêves les plus intiment, Ryô se réveillait souriant en apercevant son visage dès son réveil. Ils restaient au lit, à bavarder, se câliner, se chamailler, encore, car leur tempérament de feu ne pouvait s’en passer. Elle respirait son parfum et goûtait à la réelle sensation de le sentir contre elle, tout contre elle, à peu de distance de son cœur.  

 

Kaori ne pouvait pas le nier, depuis le mariage de Miki et Falcon, un sentiment, un rapprochement certain s’était tissé. Cependant, Ryô faisait trois pas en avancer et cinq en arrière, reculer pour mieux sauter et elle se sentait dévalorisée ainsi.  

 

S’en était trop, il suffisait de ses faux semblants, de ses promesses furtives et de sa façon singulière de se montrer sérieux et honnête pour redevenir le Ryô distant. Elle avait cru comprendre qu’il eut fait son choix en la nommant officiellement comme sa partenaire, comme « le » City Hunter, pourquoi ne pouvait-il pas en être de même pour leur amour !  

 

Avec énergie, Kaori monta les escaliers et comptait mettre les pendules à l’heure une bonne fois pour toute ! Ils n’étaient plus des adolescents, c’étaient deux adultes consentants, réfléchis et suffisamment intelligents pour parvenir à une discussion sérieuse qui marquerait le coup d’une nouvelle relation…  

 

Toutefois, Kaori se découragea rapidement ! La cause était cette pression subite qu’elle s’était mise, comme fixée un objectif qui devait être décoincé aujourd’hui ou jamais ! Tout était de sa faute, lui et son sal caractère, lui et sa timidité maladive, lui et son dédain pour les moments sérieux, lui et sa perversité, lui, Ryô, le plus grand tourment de sa vie…  

 

Kaori était tellement dans l’excès, emportée par sa fougue, qu’elle pénétra dans la chambre de Ryô bruyamment, claquant la porte et approchant de son lit avec des pas qui réveillerait toute une ville entière.  

Ryô fut réveillé en sursaut pas les pas lourds de sa partenaire, et il fut tellement surpris de tombé sur son visage tel le diable, qu’il en tomba de son lit, effrayé. Qu’avait-il fait ? Qu’avait-il dit ? Le jour venait à peine de se lever et Kaori voulait déjà en finir avec sa vie ?  

 

- Mais qu’est-ce que tu as ?! Demanda-t-il, apeuré, prenant ses oreillers pour en faire des boucliers.  

 

Kaori se sentit subitement bête et le rouge aux joues montrait sa honte. Elle était tellement emportée par ses pensées, qu’ils avaient communiquées avec la réalité, et elle était venue en véritable conquérante, sans pitié ni merci pour son « adversaire ».  

 

- Pardonne-moi Ryô, j’ai été emporté par mes pensées ! Ricana-t-elle, nerveusement  

- Par l’univers entier tu veux dire, tu es rentré comme un ogre dans ma chambre !  

- Tu sais ce qu’il te répond l’ogre ?!  

- Non, qu’est-ce qu’il me répond ?!  

 

Kaori fit deux pas en arrière, Ryô s’était relevé sans qu’elle ne s’en aperçoive, et il était venu coller son front au sien, avec son rire béat. Elle se maudissait ; un simple regard, un infime contact, un innocent mot sorti de sa bouche, et voilà qu’elle chutait, chutait dans le plus profond de ses abysses, sans jamais trouver de sortie de secours. Déçue par elle-même, elle se recula davantage, et balbutia,  

 

- Le petit-déjeuner est bientôt près…  

 

Kaori se dirigeait vers la sortie, lorsque Ryô attrapa son bras, fortement. Stupéfaite, elle se retourna et fit fasse à son partenaire qui tenait un regard profond, sérieux, et triste ? Et puis, sans s’y attendre, elle sentit la main de Ryô glisser de son bras jusqu’à sa main, et ce qu’il fit la bouleversa. La galanterie même, et pourtant, ça ne le définissait pas, mais il avait attrapé sa main pour lui donner un chaste baiser, et prononça sa phrase dans une pudicité certaine,  

 

- Merci Kaori… Pour ma fête d’anniversaire et… Tout le reste…  

 

Kaori déglutit difficilement et le son qu’émettait son cœur en tapant sur sa poitrine rendrait sourd ce monde s’il pouvait l’entendre. À chaque instant où elle se disait injustement qu’il ne ferait plus d’effort, qu’il n’essayait plus de décoincer la situation, il agissait pour lui prouver le contraire. C’était un peu maladroit, prononcé en retenue, mais aucun autre mot de sa part ne pouvait lui faire plus plaisir.  

 

Restant dans son cocon de bonheur, elle entendit soudainement son partenaire l’appelé de la cuisine ? « L’idiote » était restée plusieurs minutes à se répéter et se renouveler les paroles de Ryô. Embarrassée, se fut penaude qu’elle rejoignit son partenaire dans la cuisine, pour déguster un petit-déjeuner qui se passerait entre deux visages déconfits par l’instant qui venait de se produire.  

 

………………  

 

Hélène fut réveillée par un vacarme qui venait de la cuisine. Elle entendait dès le lever du soleil, la voix grave et criarde de sa sœur aîné râler. Elle soupira. Encore une journée qui allait commencer dans la dispute, le dédain, le malheur…  

 

Sortant discrètement de sa chambre afin de tempérer l’ambiance qui demeurait dans le salon, ce fut à pas de loup qu’elle se dirigea dans la cuisine. Pénétrant dans la pièce, Hélène sentit le parfum sucré, accompagné de celui de cigarette de son aînée. L’odeur de sa sœur recouvrait toujours son cœur de chaleur. C’était incompréhensible, Hélène éprouvait souvent ce sentiment fraternel, au-delà de la haine que pouvait lui porter Marie à son égard. Mystérieux, une émotion qui venait de son ventre et qui circulait dans ses veines, même si le sang de leur génétique ne le permettait pas…  

 

- Marie, qu’est-ce que tu cherches ? Demanda-t-elle, innocemment  

- Où tu as encore foutu le café ?!  

- Il n’y en a plus…  

- Comment ça il n’y en a plu ? Tu devais faire les courses hier soir ?!  

- Je n’ai pas eu le temps, je suis rentrée tard…  

- Je m’en fou de tes excuses ! Tu prouves encore une fois ton inutilité !  

 

Hélène prit son insulte en plein cœur, ce même cœur qui plus tôt c’était laissé envahir par des sentiments chaud et réconfortant ; Marie ne ferait jamais de pas vers elle. En colère et frustrée de n’avoir ce qu’elle souhaitait, l’aînée s’habilla et sortit de la maison, non sans omettre de laisser à sa cadette, des mots sanguinolents.  

 

- Si je reviens ce soir et que je retrouve cette cuisine vide de course, tu recevras une raclée que tu n’es pas prête d’oublier compris !  

 

Hélène déversa des larmes aussi grandes que l’était sa tristesse. Pourquoi ? Qu’avait-elle fait pour mériter sa colère, sa rancune ? À chaque fois qu’elle essayait d’aborder le sujet avec elle où son père adoptif, le débat était ni stérile ni clos, il n’avait tout simplement pas lieu… Jeff refusait constamment de dire quoi que ce soit au sujet de ses origines, et qu’il n’y avait rien d’intéressant à savoir « de toute manière ! ».  

 

L’amour d’une famille, l’ardeur d’être unie, la symbiose d’êtres qui s’aiment et que rien ne peut détruire, elle ne le connaissait pas…  

 

- Tu as encore énervé ta sœur ?!  

 

Hélène tomba nez à nez avec son père qui sortait de la salle de bain, il semblait s’être rafraîchit après sa cuite de la vieille. Elle n’avait pas de très bons rapports avec son père également ; distant, froid, discret et peu bavard, il n’était pas aussi malveillant que Marie, mais leur rapport se voyait quelques fois électriques aussi.  

 

- Je n’ai pas eu le temps de faire les courses hier… Dit-elle pour justifier la crise  

- Je te conseille de les faire dès ce matin si tu ne veux pas finir en charpie ce soir !  

 

Jeff repartit dans la salle de bain sans aucun autre mot, sans même un regard compatissant ou emphatisant pour sa fille. Hélène expira fortement, comme si elle voulait libérer son thorax d’un poids lourd.  

 

Résolue à satisfaire sa sœur et son père en omettant de s’occuper d’elle, Hélène commença par établir une liste des courses. Ensuite, elle s’attaqua au ménage, elle repassa et rangea le linge. Ce fut une fois seulement ses tâches terminées qu’elle prit le temps de manger un petit-déjeuner. N’ayant pas perdue une seconde de son temps, elle se prépara pour partir en ville effectuée sa tâche.  

 

Marchant en direction de Shinjuku, Hélène aimait se perdre dans le regard des autres passants. Elle aimait voir courir ce bureaucrate en retard, cette maman serrer son enfant dans les bras avant de le lâcher pour l’école, ce chauffeur de taxi qui râlait déjà des embouteillages de Tôkyô ; la vie dans toute sa pudicité.  

 

La sienne était si triste. Son père avait toujours refusé de la mettre dans une école, et c’était dans une bibliothèque ses jours de repos qu’elle pouvait étudier. N’étant dans un établissement scolaire comme toutes les adolescentes de son âge, il était par conséquent difficile de se faire un cercle d’amis. Elle était seule… Sans famille, sans amis… La seule chose précieuse qu’elle possédait était son travail du soir. Hélène était serveuse dans un restaurant dans le quartier de Shinjuku. L’endroit n’était guère bien fréquenté, et une ambiance frivole régnait dans ces rues, mais elle s’y sentait étrangement bien… Le seul endroit où son cœur et son thorax respiraient sans attendre de réprimande.  

 

Plongée dans ses pensées, Hélène percuta sans le vouloir un passant ; un homme pour le moins vexé de s’être fait bousculée par une jeune fille toute frêle.  

 

- Tu pourrais t’excuser au moins ?! Menaça-t-il  

- Pardonnez-moi… Je ne vous ai vraiment pas vu… S’intimide-t-elle  

- Ouais… Hey ! T’es pas mal gaulée petite ! J’accepterais bien des excuses plus charnelles… !  

 

Hélène prit soudainement peur et se recula quelque peu, effrayée par la proposition malsaine de cet homme. Ce n’était malheureusement pas rare qu’elle croise des hommes qui souhaitait « goûter » sa chair, mais il faisait nuit, et ils étaient souvent en état d’ivresse, ce qui les rendaient inoffensifs, mais ici, en plein jour, que faire ?  

 

Sentant qu’elle n’avait plus le choix, elle s’apprêtait à crier à l’aide, quand soudainement, elle vue l’homme en face d’elle s’écrouler au sol, sans explication et pleurer comme un enfant en tenant sa tête.  

 

Hélène leva le regard et aperçue Lydia en face d’elle – la gérante de la supérette – tenir un poêlon les bras bien en l’air.  

 

- Lydia… Souffla-t-elle  

- Relève-toi sale mauviette !!  

 

L’homme croisa le regard menaçant de Lydia, il se releva comme un vulgaire bleu, se mit à pleurnicher, et s’enfui en courant dans la fourmilière de la ville. Hélène se mit légèrement à sourire, cet homme imposant n’était en réalité qu’un bandit de bas quartier, effrayé par une femme armée.  

 

- Décidément, ils ne résistent pas à ton petit minois ces caïds !  

 

Hélène était âgée de seulement quinze printemps ; bientôt seize dans quelques semaines. Il était vrai que sa fraîcheur et son innocence attiraient tous les regards, des plus curieux au plus vicieux. Pourtant, elle était loin de rayonnait comme toutes les jeunes femmes de son âge. Son teint était terne, elle possédait des yeux marron soulignés par des cernes et s’élevaient par une chevelure châtain foncé, mi longue. Sa façon de se vêtir n’était guère en accord avec la mode, elle se contentait du confortable.  

 

- Tu venais faire tes courses ? Sourit Lydia, observant son malaise  

- Mh !  

 

Hélène fit les courses pour un régiment, elle ne souhaitait ne véritablement rien oublier pour ne pas attirer les foudres de son père et sa sœur. Lydia, la gérante de la supérette où Hélène faisait constamment ses emplettes, se prenait beaucoup de pitié pour elle. Elle trouvait cette toute jeune fille tellement brillante, gentille, et respectueuse, qu’elle avait des difficultés à comprendre comment deux monstres avaient pu l’élever d’une aussi bonne manière. Car malgré les méandres de sa vie, Hélène restait toujours courtoise, généreuse et c’était une battante. Courageuse, elle ne se plaignait jamais, seule son âme malheureuse pouvait s’entendre à travers son regard rempli de solitude.  

 

Avant de laisser partir sa protégée, Lydia lui donna un sac en papier de plus.  

 

- Qu’est-ce que c’est ? Demanda Hélène, surprise  

- Un bento pour ce soir ! Pour que tu partes travailler en forme ! Dit-elle d’un grand sourire  

- Merci… Lydia…  

 

Hélène fut très émue de l’intention de Lydia. Elle était véritablement toujours attentionnée envers elle, sans rien demander en retour, excepté qu’un jour elle aperçoive un sourire sincère et véritable.  

 

Hélène prit le chemin du retour, et pensait trouver la maison vide en rentrant, mais Marie était visiblement déjà là, sortant de la salle bain, entourée d’une serviette.  

 

- Ce n’est pas trop tôt ! Qu’est-ce que tu as foutu bordel ?!  

- Désolée… Mais il y avait beaucoup de chose à prendre…  

- Pff, tu es juste mal organisée !  

 

Hélène ne prêta pas attention aux remarques acérées de son aînée et se réfugia dans la cuisine pour tout ranger. Il fallait de surcroît qu’elle bouscule le temps, car elle commençait à être en retard pour son service du soir. N’ayant pas de répit pour se détendre de sa journée, elle partit se rafraîchir légèrement, enfila son uniforme et rangea précieusement son bento dans son sac ; elle le mangerait une fois arrivé.  

 

Hélène pensait à la tendresse de Lydia en faisant de la place dans son sac pour ce repas. C’était une délicate attention, et elle s’avouait que parfois, sans la douceur de cette femme, elle perdrait pied plus souvent. Mais ce sourire cajoleur aurait dû rester dissimulé, car cette vision de bien-être fila la nausée à Marie, et il son incontrôlable démon fit surface.  

 

- C’est quoi ça ?! Questionna Marie, prenant le bento dans ses mains  

- C’est… C’est juste un présent… Comme ça…  

- Tu l’as volé oui ! Qui aurait ce genre d’attention pour toi ?  

- Je… Je vais être en retard… Tu veux bien me le donner… S’il te plaît ? Dit-elle, tendant sa main  

 

Hélène l’avait cru, elle avait eu foi au fait que la rendre triste avec de simples mots et l’humilier encore une fois aurait suffi, mais ce fut l’inverse. La punition n’était pas assez forte, la dévalorisation pas assez cruelle. Et dans un élan de méchanceté et de colère, Marie tendit diaboliquement le bento vers sa main, mais ce fut pour mieux prendre de l’élan, et le balancer contre le mur.  

 

Le cœur d’Hélène s’arrêta de battre… Pourquoi ? Pourquoi lui infliger ça ? Que voulait Marie, que voulait-elle obtenir d’elle pour être à ce point aussi méprisable avec elle. Au-delà que le même sang ne coulait pas dans leur veine, elles étaient sœurs… Ce sentiment fraternel ne représentait-il vraiment rien pour Marie ?  

 

Hélène craqua, les larmes s’emparèrent de sa gorge, et ce fut honteux qu’elle partit en courant de sa maison, de la maison…  

 

…………………  

 

- Piouf ! Quelle journée !  

 

Kaori essuya son front comme l’ouvrier venant de terminer son travail vaillamment. Elle remonta les manches de sa chemise, et rangea les courses nombreuses qu’elle venait de faire chez Lydia, l’épicerie populaire du quartier. Chantonnant, elle organisait l’agencement de ses emplettes tel un chef d’orchestre. Depuis quelques temps, Kaori ne pouvait s’empêcher d’être guillerette. Quelque chose en elle, en lui, en Ryô avait changé, et ce lien qu’elle sentait encore plus fort la rendait heureuse… Et le baiser cavalier de son partenaire qui s’était dessiné ce matin y été pour beaucoup…  

 

- Zut ?!  

 

Kaori se mit soudainement à fouiller le fond de ses sacs en papier un à un, en jetant n’importe où, les aliments, les boîtes ou ingrédient qui se trouvaient sur son passage. Elle s’affolait, et s’insultait de tous les noms d’oiseaux.  

 

- Je suis certaine de les avoir pris !!  

 

Kaori écrasa ses joues de panique ; elle venait de commettre l’irréparable. « Non ! ». Impossible de se laisser mener par les énergies négatives, elle était City Hunter, et elle mènerait l’enquête comme telle. Revenant sur ses pas, elle regarda sur le plancher de l’appartement s’ils ne s’y trouvaient pas : rien à signaler. Ouvrant la porte, elle descend les escaliers, les yeux grands ouverts, quand subitement, ses iris tombèrent sur une paire de talon ? Kaori leva la tête, et tomba sur l’objet de son désir.  

 

- C’est ça que tu cherches ? Questionna Kazue  

- Oui !!  

 

Kaori attrapa dans ses bras, intensément, fiévreusement et de manière soulagée, une boîte de biscuit ? Kazue ricana tendrement. Les gâteaux qu’elle tenait dans ses bras comme une divinité étaient les préférés de Ryô ; une scène de ménage l’aurait-elle attendue si elle les avait oubliés ? Ou bien…  

 

- Tu es adorables Kaori…  

Kaori ricana de façon gênée et se grata le dernière de la tête. Mais le grand sourire qu’émettait la nettoyeuse à son amie sous la moquerie, retomba lorsqu’elle aperçue le visage de Kazue, devenir morose.  

 

- Kazue… Tout va bien ?  

- Et bien… Je voudrais te parler de quelque chose qui me tracasse !  

 

Kaori invita Kazue a rentré chez elle, et elle prépara deux tasses de thé fumantes et reposantes qu’elle déposa sur la table basse du salon. L’atmosphère était pesante, presque oppressante. Les instants où l’anxiété gâtés les jeunes femmes n’étaient pas rares, mais la nettoyeuse sentait son amie véritablement perturbée, et confuse…  

 

- Quelque chose d’étrange s’est passé au café… Décrocha-t-elle, après un long silence.  

 

Kazue était partie en ville faire du ravitaillement pour la pharmacie du Doc, et voulue sur le chemin, passer embrasser Mick. Elle le savait au café, s’étant échangé quelques messages dans l’après-midi. Arrivant sur place, l’ambiance était celle de d’habitude, Ryô s’amusait à séduire Miki, pendant que son fiancé à elle, déballait un poème dans la langue de Shakespeare à une charmante cliente.  

 

- Quels séducteurs du dimanche ! S’énerva Kaori, envoyant une mini massue dans le mur du salon.  

 

Kazue s’impressionnait d’une telle énergie chez Kaori à chaque fois qu’elle balançait une massue ; la force tranquille. Elle en ricana, lorsque sa quiétude reprit de nouveau le dessus. La nettoyeuse se concentra sur les mots de son amie, elle avait l’air véritablement angoissée.  

 

Le climat était à la jovialité au Cat’s Eyes, mais quand Kenji arriva, et pénétra dans le café, Ryô et Mick se concentrèrent, rapidement, comme sentant le danger arriver. Falcon demanda à Miki de partir vaquait à ses occupations à l’appartement du haut, quant à Mick,  

 

- Il m’a demandé de partir… Continua-t-elle  

- De partir ?  

 

Kazue avait les yeux remplie d’eau, elle sentait la turbulence venir à eux. Les inquiétudes, les angoisses, les peurs, les tourments étaient habituels en étant compagne de nettoyeur, mais là, l’infirmière avait un sentiment plus fort, plus inquiétant.  

 

- Kaori… Ils nous cachent quelque chose ! C’est certain… !  

 

Le regard perdu et noir de Kazue affola Kaori. Est-ce que son partenaire, est-ce que Ryô oserait lui cacher une affaire grave ? Dangereuse ? Non ! Il n’allait pas recommencer ! Il n’allait pas de nouveau la mettre à l’écart pour raison que ce serait trop imprudent pour elle ?! Elle ne lui pardonnerait pas qu’il se conduise ainsi une nouvelle fois !  

 

………………..  

 

Falcon servit une tasse de café à Kenji qui portait un visage solennel. L’allure de cet homme était constamment droite, froide, sérieuse, et rien ne semblait l’atteindre. Difficile de cerner, ses pensées et ses humeurs ; le seul capable encore de le comprendre, de l’arracher à ses démons pour qu’il redevienne humain, était Ryô.  

 

Toutefois, c’était bien par crainte de ne pas pouvoir contrôler les fougues destructrices et funestes que Mick et Falcon s’étaient engagés dans la partie, dans la mission la plus criminelle en compagnie de Ryô. Ils souhaitaient être un soutien pour lui, et puis, il en était ainsi, formant depuis tout ce temps une grande famille, impossible de laisser l’un des membres derrière soi.  

 

- Le patron m’a filé une adresse ! J’interviens ce soir ! Répliqua Kenji  

- Je t’accompagne ! Exprima Ryô  

- Non ! Le boss veut que j’y aille seul, et puis, je préfère…  

- Pourquoi ?  

 

Kenji resta silencieux face à la question simple de Ryô : pourquoi ? Tout simplement parce que cette mission ne lui appartenait pas et qu’il avait accepté son aide uniquement parce que son ami avait insisté. Malgré son air détaché, Kenji était un homme de parole, et il avait une dette envers Ryô, une vieille dette… Le mettre en danger suprême, c’était hors de question, pas même envisageable pour le nettoyeur ! Bien évidemment, il ne lui ferait pas comprendre avec ces mots là…  

 

- Tu vas me gêner ! Tu es un bourrin ! J’ai besoin de discrétion pour récolter des infos !  

- Qui est le bourrin ?! Grimaça Ryô, vexé.  

- Tu ne nous caches pas déjà des choses Gabriell’s ? Accusa Mick, buvant une gorgée de café.  

 

Kenji n’appréciait pas le scepticisme de l’américain. La confiance ne régnait guère entre les deux nettoyeurs, après tout, il n’était qu’une pièce rapportait par Ryô ! Toutefois, le menaçait ainsi, de traîtrise, après qu’il s’eut engagé lui-même dans cette affaire, cette affaire à glacer le sang même des plus grands romanciers, ne le distrayait pas.  

 

- Kenji… Je me suis engagé avec toi, et eux aussi, alors donne nous tous les éléments pour que l’on puisse t’aider au mieux… Concilia Ryô  

 

Le nettoyeur en vomirait. Toutes ces belles paroles et promesses, l’effort de fiabilité dont Kenji devait faire preuve était délicat pour cet éternel solitaire. Qu’importe… Il ne pouvait pas agir seul contre l’ennemi cette fois-ci, et il en avait pleinement conscience.  

 

- Le patron me paraît étrange ! Accusa Kenji  

- C’est-à-dire ? Questionna Falcon  

- Je ne sais pas… Je le trouve bien dans les détails pour un homme qui ne sait même pas qui dirige ce réseau de criminel…  

- Tu le soupçonnes ? Demanda Ryô, dubitatif  

- Je n’en sais rien, ce n’est qu’une intuition !  

 

Kenji paraissait pourtant bien certain de lui, et son instinct le trompait rarement. Le calme et l’austérité de cet homme le rendait incroyablement réfléchit et intelligent. Le groupe de nettoyeur retiendrait le conseil de leur camarade et en feront bon usage demain soir, à leur réunion.  

 

- Bon, je file ! Je dois me préparer ! Dit-il, prenant déjà route vers la sortie  

- Préviens-moi quand tu auras fini ta mission s’il te plaît ! Ajouta Ryô  

- Tu m’as prise pour ta femme ?! Se moqua ce dernier, allumant une cigarette  

- C’est une obligation ! Grimaça-t-il  

- OK !  

 

Mick se mit à pouffer de rire ; Ryô était décidément trop démonstratif ces derniers temps, tellement qu’il en perdait de la crédibilité. L’américain n’avait jamais vu autant son ami être inquiet, soucieux et presque troublé. Par ailleurs, Mick se demandait bien ce qui poussait autant Ryô à prendre de tel risque. Quel lien son ami ressentait vraiment pour Kenji ? Était-il le remplaçant d’Hide ?  

 

- Eh, à quoi tu penses l’amerloque ?! Le taquina Ryô  

- À Kaori en train de me masser sensuellement dans un bain chaud… Dit-il le plus sérieusement du monde  

- Parfait ! J’en ferais de même avec Kazue pendant ce temps ! Bava Ryô  

- Très bien, allons ’y, je m’impatiente déjà !  

 

Mick se leva de son fauteuil, et se précipita dans la rue, en direction de l’appartement de Kaori, lorsque son camarade le poussa au sol, lui piétina le dos, et marcha sur sa tête.  

 

- J’y serais le premier !! Ricana Ryô  

- Tu voulais surtout ne pas être le dernier, hein Ryô ? S’amusa l’américain.  

 

Falcon regarda s’éloigner ses deux amis comme de véritables fous furieux ; il se demandait lequel des deux étaient vraiment le plus atteint psychologiquement.  

 

Tendrement, il sortit de ses pensées en sentant une main venir se poser chaleureusement sur son bras. Miki posa sa tête sur son épaule, mélancolique. Elle détestait lorsque son mari lui faisait des cachoteries importantes. La jeune femme sentait le danger poindre, et son compagnon n’avait jamais été aussi distant.  

 

- Tu n’as pas joué les curieuses, c’est bien… Répliqua Falcon  

- J’ai respecté ! Même si j’aimerais qu’il en soit autrement…  

 

Falcon se défit de l’étreinte de son épouse. Ce n’était pas agréable pour lui de glisser un secret entre eux, mais il était contraint et forcé. La mission pour laquelle il avait accepté de s’engager pour Ryô dépassait le seuil de la simple délinquance habituelle. Mentir n’arrangerait rien, la peur n’évitera pas le danger, mais savoir Miki en dehors de ce contexte funeste le rassurer.  

 

- Falcon…  

 

Le nettoyeur tendit sa main à sa femme, et doucement, il la guida à l’étage pour profiter d’un dîner à deux, en lui souriant, et en lui promettant que « tout irait bien ».  

 

Miki abdiqua devant l’élan de romantisme de son mari, mais…  

 

- « Je ne te laisserai pas traverser ça seul Falcon ! »  

 

………………………..  

 

Kaori et Kazue papotaient toujours de l’ambiance grondante des hommes de leur famille. Si Ryô et Mick restaient d’éternels impulsifs, Falcon serait le plus réfléchi, et saura les maîtriser. Néanmoins, elles connaissaient moins le caractère de Kenji, même si elles avaient retenu de sa personnalité, une certaine nonchalance. Qui sait où cet homme mystérieux et inconnu jusqu’à là, les menait ?  

 

- Tu crois qu’on peut lui faire confiance Kaori ? S’inquiéta Kazue  

- Ryô m’a paru être très proche de lui !  

- Tu te fis donc à l’homme que tu aimes ! Sourit-t-elle fièrement  

- Mais, que, quoi, qu’est-ce que tu dis ?! Rougit Kaori, fortement  

 

Kazue ria devant la gêne de son amie. Elle se frictionnait les joues pour faire disparaître les rougeurs, mais ils devenaient bien plus vifs à ce contact. L’infirmière trouvait son amie irrésistible, et lorsqu’elle réagissait ainsi, elle avait l’image d’une jeune adolescente, innocente. Mais l’amour qu’elle portait à Ryô était tout autre. Paradoxalement, l’amour qu’elle éprouvait pour lui était fort, intense, et plus d’une fois, elle avait accepté la mort, la regardant droit dans les yeux, jurant qu’elle ne le séparerait pas de son partenaire…  

 

Kazue eut de la tendresse pour son amie, qui restait une amoureuse rêveuse, Ryô ne se décidant toujours pas à concrétiser sa relation avec Kaori. Attrapant sa main, elle dit d’un air le plus sérieux du monde.  

 

- Tu sais Kaori… Tu devrais faire le premier pas…  

- Tu veux que je fasse parler Ryô ?! Dit-elle motivée pour le faire  

- Non… Je ne parlais pas de ça… Je voulais dire…  

 

« KAZUE ».  

 

Le prénom de la jeune femme fut formulé dans un hurlement jouissif, où un filet de bave, et une langue pendante l’avait prononcé. La jeune femme n’eut guère le temps de riposter face à son agresseur, qu’elle sentit Kaori la pousser sur le canapé pour l’écarter du pervers, et elle vit son amie le neutraliser en lui infligeant son éternelle massue. Une salutation quotidienne.  

 

Kazue aperçue devant ses yeux, une main courtoise quémander la sienne : c’était son bien-aimé. Affectueusement, elle compressa ses doigts dans les siens, et se leva pour prendre chemin vers leur appartement. Prenant sa « darling » par la hanche, il salua en ricanant ce couple ouragan.  

 

Ryô s’étala dans le canapé et défit sa veste. Mettant un coussin derrière sa tête, il se cala confortablement en étendant ses jambes sur le divan, et prit possession d’un magazine pour s’occuper l’esprit. Kaori partit en direction de la cuisine, préparer le dîner. S’attaquant à la préparation du riz, elle se laissa emporter par ses pensées.  

 

Les appréhensions de Kazue sur une affaire qui serait secrète entre les garçons l’intriguaient énormément. Son amie n’émettait pas des soupçons sans fondement, sans preuve, et sans instinct. Et puis… Le comportement de son partenaire fondait les doutes. Ryô était différent, à sa manière, mais différent, différent car plus proche, moins pervers, et curieusement, ça l’inquiétait. Elle ne souhaitait pas qu’il se rapproche d’elle, pour pouvoir mieux se séparer après. Par ailleurs, ce n’était pas son genre d’agir ainsi, Ryô n’était pas calculateur, et il laissait toujours parler son cœur… Alors, est-ce que la mission qu’il exécutait avec Mick, Falcon et Kenji, était à ce point périlleux.  

 

- Merci Kaori !  

 

Kaori prit peur - Ryô l’a sortie de ses songes bien troublantes, et le sursaut qu’elle fit, lui valut de se couper le doigt avec le couteau qui coupait des légumes imaginaires depuis tout à l’heure. Ryô se précipita sur elle, en s’excusant, loin de lui l’envie de la perturbée à ce point. Le premier réflexe de Kaori, fut de lécher sa peau ensanglantée. Le geste sensuelle fit déglutir difficilement son partenaire, et l’envie d’être ses lèvres qui glissaient sur ce doigt, l’envoyait dans un fantasme certain.  

 

- Ça saigne encore ! Se plaignit Kaori  

 

Ryô demanda à Kaori de le rejoindre dans la salle de bain, afin de lui faire un pansement, et de désinfecter la petite plaie. Pénétrant dans la pièce d’eau, un silence profond se fit. Kaori était toujours dans ses pensées, quant à Ryô, il se battait avec son cœur, son ventre, sa tête, ses reins, pour ne pas capturer le corps de sa partenaire, qui depuis quelques temps maintenant, devenait son plus cher et ardent péché.  

 

- Ryô…  

- Mh ?!  

- Kazue… Kazue m’a rendu visite parce qu’elle s’inquiète… Vous seriez dans une affaire délicate avec Mick… ?  

 

Ryô n’était pas étonné de cette question, ou de cette affirmation. Étant donné la manière dont Falcon et Mick avaient demandé à leur compagne de partir du café, difficile de ne pas avoir de soupçon. Toutefois, ils s’étaient mis d’accord, aucunes d’elles ne devaient être mêlées à leur affaire. Le danger valait toute leur affaire réunie, et les confronter à ce risque pernicieux n’était pas envisageable.  

 

- Les femmes sont trop curieuses ! Se moqua Ryô  

- Ne soit pas égoïste Ryô ! N’oublie pas que tu ne vis pas seul ! S’emporta Kaori  

 

Ryô avait déjà aperçu de la colère dans les yeux de sa partenaire, mais cette colère-là, était tout autre. Le nettoyeur avait conscience de ses torts, il serait peut-être plus fort avec Kaori, certes, mais il était conscient également qu’elle donnerait sa vie non seulement pour protéger des innocents, mais surtout pour lui… La perdre n’était guère une option, c’était une illusion ! Hors de question qu’il perde la personne à laquelle il tient le plus sur cette terre !  

 

- Tu oublies ma promesse… Murmura Ryô  

 

Kaori s’énervait toujours, mais soudainement, la réponse de Ryô l’a fit rougir, et l’a mis dans un état de timidité. Est-ce qu’il faisait référence à ce qu’il avait riposté au général lors du mariage de Miki et Falcon… Que sa définition de l’amour était de survivre pour l’être aimé ?  

 

Kaori regarda profondément Ryô, et l’instant d’unir leurs lèvres, de dessiner un baiser aurait été idéal, mais…  

 

L’un des deux paniqua,  

 

- J’ai fait la promesse à Saeko de payer toutes mes dettes ! Et tu sais que Ryô Saeba n’a qu’une parole ! Dit-il fièrement, en finissant par ricaner.  

 

Kaori chuta ! Ryô pouvait même apercevoir chaque parcelle de son corps, se briser en petit morceaux de pierre, et rouler loin de la bêtise de son partenaire. Elle y croyait, elle y avait cru, elle avait précisément vu Ryô faire un pas de plus vers elle, réel, son visage approchant du sien. Cependant, au lieu d’accueillir chaudement sa bouche sur la sienne, il avait fallu qu’il prononce le prénom de Saeko, et qu’il fasse référence à son mokkori.  

 

Un bruit sourd se fit entendre.  

 

- Kaori !!!  

 

La jeune femme avait quitté la salle de bain en encastrant la tête de son partenaire dans le mur à l’aide d’une massue de plusieurs tonnes ; le compteur avait explosé. « Il ne changera jamais finalement » ; bougonna Kaori, retournant à son éternel quotidien.  

 

……………………….  

 

Hélène se pressait, elle était très en retard, et voulait filer de sa demeure, avant que son père et sa sœur aînée ne reviennent. S’ils s’apercevaient que le dîner n’était pas prêt avant son départ, l’apocalypse sonnerait. Elle prit son sac, enfila sa veste, et se jeta sur la poigner de porte pour quitter la maison. Ouvrant la porte, le destin avait décidé de ne pas être de son côté ; elle tomba sur son père et sa sœur.  

 

Les deux adultes la snobèrent, ils rentrèrent dans la maison, Marie s’étant dans le fauteuil, et son père s’installant déjà à table. Discrètement, et sans rien dire ni faire, Hélène souhaitait partir, et fit des pas vers l’extérieur, lorsque son père l’interpella.  

 

- Où est le dîner ? Questionna-t-il, comme sachant la réponse  

- Je… Je n’ai pas… Je n’ai pas eu le temps…  

- Quoi ?! S’agaça Marie  

- Tu es restée à la maison toute la journée, qu’est-ce que tu as fichue ? Se fâcha-t-il, sèchement  

 

Hélène ne savait plus où se mettre. C’était vrai, elle était restée une très longue partie de la journée, à faire les corvées de la demeure. Mais sur les coups de quatre heures de l’après-midi, elle s’était assoupie, fatiguée moralement et physiquement. Réveillée, elle avait de manière paniquée regardait l’heure tardive qu’il était, et elle présentait la tempête en sachant qu’elle n’aurait le temps de préparer le repas du soir.  

 

- Je suis désolée…  

 

Jeff fut giflé par ses excuses. Les sentiments qu’ils avaient pour sa fille adoptive étaient complexes, et pour elle, il n’éprouvait pas plus de haine que d’amour. Ne souhaitant pas rentrer en conflit ce soir, éreinté par ses soucis professionnels, il voulut laisser filer Hélène, mais Marie riposta bien avant lui.  

 

- Tu n’es qu’une impotente ! Et tu vas faire le dîner avant de te barrer !  

- Non, je dois partir, je ne veux pas être en retard… !  

 

Marie n’apprécia pas la répartie de sa cadette, et s’approchant brutalement d’elle, la sentence comptait être terrible, lorsque Jeff intervenu. Il hausa le ton, en demandant à ses deux filles de cessaient leur chamaillerie. Il ordonna à Hélène de partir, hors de question qu’une partie du revenue de la famille soit perdue à cause d’une faute professionnelle. Quant à Marie, il lui demanda de leur servir une bière, et de se détendre tranquillement.  

 

Hélène profita de la clémence de son père pour partir à toute vitesse, vers le seul endroit où elle se sentait bien. Marie claqua la porte d’entrée, et partit affronter son père.  

 

- Tu peux aller te faire voir avec ta bière !  

- Inutile de gueuler ! Dit-il frappant du poing  

- Tu n’es qu’un vieil alcoolique, sensible, faible, rustre et tu aurais mieux fait de jeter cette gamine à la mer puisque ni toi ni moi ne sachons nous en occuper !  

 

Marie frappa dans le cendrier qui se trouvait sur la table pour expulser sa colère qui grondait en elle, et ce dernier se casa en mille morceaux au contact du mur. La rancœur de Marie se trouvait éparpillée sur le sol ; brisée.  

 

...............................................  

 

Kenji était perché sur le toit d’un entrepôt, allongé tel le félin chassant sa proie. Dans son œil droit, à l’aide de la lunette de son fusil d’assaut ; l’ennemi. Cinq hommes vêtus de noir en train de s’agiter et de préparer leur mauvais coup du soir. À ses côtés, un amplificateur de son branché à un casque posée sur l’une de ses oreilles – l’autre libre d’entendre un potentiel ennemi arrivé par l’arrière.  

 

La mission n’était en soit pas périlleuse, des informations, il devait récolter le plus de renseignement possible, résultant d’un travail de simple stagiaire. Cependant, Kenji était posé là depuis près d’une heure, et rien de la conversation qu’il entendait ne l’intéressait, il n’était témoin que de futilité entre cinq hommes ennuyeux. Pour un lieu de trafic, il trouvait ses assaillants bien trop détendus, aucunement concentrés, et il aurait pu les abattre cent fois sans difficulté.  

 

- Quelque chose me dit que je ne suis pas là que pour ça…  

 

Kenji fut dubitatif sur son véritable rôle d’espion du soir.  

 

………………………  

 

À quelques kilomètres du point d’attaque de Kenji, un restaurant se coinçait dans les rues de Shinjuku. Installé au fond d’une voie sans issue, le gérant se tenait droit comme un « i » devant la porte d’entrée, vêtu de son costume trois pièces. Une allure chic pour un quartier et un restaurant recevant une clientèle pour la moins… Infréquentable.  

 

- Monsieur…  

 

La voix douce d’Hélène chanta dans ses oreilles. Il se tourna vers elle, et encore une fois, elle fut contrariée de ne pas pouvoir apercevoir son regard. Son patron porté constamment des lunettes aux verres noirs, sombres, et il était impossible de voir ses yeux… C’était un homme charismatique, mystérieux, mais avec un cœur généreux ; selon les pensées d’Hélène. Il était le seul malgré son jeune âge, à avoir accepté de l’embaucher, afin qu’elle puisse économiser de l’argent pour sa famille, et un peu pour elle… N’allant aucunement à l’école, et ne recevant par conséquent aucune éducation scolaire, elle sollicitait ce travail pour acheter des livres, et encore des livres pour s’instruire. Et puis… Elle comptait bien un jour pouvoir partir loin de son père et sa sœur qui n’avaient jamais souhaiter visiblement sa venue.  

 

- Tu voulais quelque chose ? Demanda-t-il  

- Non… Je… Je vous trouvez songeur… Je me demandais si vous alliez bien ? Sourit-elle  

- J’essayais d’apercevoir un certain horizon, mais c’est un impossible ! Sourit-il, sournois, tournant le dos à Hélène  

 

Hélène ne comprenait vraiment pas la réponse de son patron. Que voulait-il apercevoir d’ici ? Excepté la ruelle à perte de vue, rien ne s’observait de ce point de vu. Ou alors, était-ce une réponse à double sens ? Est-ce qu’il essayait de formuler un désir ?  

 

- Tu as l’air fatiguée… Dit-il, soudainement  

- Non, ça va, je vous assure ! Répondit-elle, pétillante  

- Stéphane m’a dit que quelqu’un te suivait le soir quand tu rentrais chez toi ?  

 

La question de son patron la gêna. Elle avait confié au collaborateur de Serge ; Stéphane ; ressentir une certaine présence le soir lorsqu’elle parcourait le chemin de sa demeure. Toutefois, c’était une confidence pour meubler une conversation, elle ne souhaitait aucunement déranger l’esprit de son patron avec ce détail, et puis…  

 

- Je ne me sens pas en danger… Rougit-elle  

- Comment ça ?!  

- Je ne sais pas comment l’expliquer, mais… Disons que sa présence me rassure… Sourit-elle  

- …  

- Vous devez me prendre pour une folle ! Dit-elle cachant son visage honteux  

 

Jamais. Jamais il ne penserait qu’Hélène fut folle. Il avait compris que cette jeune fille fonctionnait beaucoup à l’instinct, et qu’elle était sensible aux autres, aux sentiments des gens qui l’entouraient… C’était à la fois surprenant et déstabilisant pour lui.  

 

- Mademoiselle !  

 

Un client interpella Hélène, et elle repartit immédiatement accomplir sa tâche de serveuse. Elle était beaucoup appréciée dans ce restaurant, et les yakuzas et autres truands qui venaient se restaurer pour parler affaire semblaient apprécier curieusement sa présence. Il fallait dire que même le plus ténébreux des êtres ne pouvait pas résister à sa douceur…  

 

L’homme aux trois pièces fut interrompu dans ses pensées, son téléphone mobile venait de sonner dans sa poche ; il répondit,  

 

- Le gibier est en train de se faire chasser Monsieur ! Indiqua un homme, à l’autre bout du fil  

- Parfait !  

 

L’homme raccrocha, glissant un sourire satisfait aux coins de ses lèvres.  

 

…………………  

 

- Merde ! Comment ils ont pu me repérer !  

 

Kenji rageait. Il était arrivé une heure et demie avant les trafiquants sur les lieux pour trouver la bonne position de repérage, et pouvoir confortablement se dissimuler pour les fouilles. Les clients venant chercher la marchandise à peine arrivé, qu’il fut attaqué par surprise. Des balles s’étaient logées dans la taule, frôlant de près le visage du nettoyeur. Vivement, il c’était mis à ramper sur le toit pour s’en éloigner, et essaya de reprendre ses esprits rapidement – il sut que des ennemis en voulant à sa vie se trouvaient tout autour de l’entrepôt.  

 

Habilement, il avait éliminé la plupart d’entre eux en les neutralisants à l’aide de son fusil. Le champ libre, il avait réussi à se hisser au sol, sans trop d’égratignure, et se débarrassa de son arsenal pour se munir d’un léger magnum. Éliminant un à un les offenseurs, il se fit la réflexion suivante : beaucoup d’homme de main pour un seul nettoyeur « dit » repéré. Kenji avait la désagréable impression qu’on l’attendait, et que le seul ordre donné était de l’éliminer. Et pour se faire, son instinct lui dictait étrangement qu’il était comme une souris qu’on guidait avec un fromage pour la conduire dans un piège.  

 

- Je ne compte pas me laisser dominer Messieurs ! Dit-il, fièrement.  

 

…  

 

Onze heures et quart du soir, fin de service pour Hélène. Enfilant sa veste, elle salua chaleureusement Stéphane, et partit dire au revoir à son patron, qui n’avait pas bougé de l’entrée de toute la soirée.  

 

- Monsieur…  

- Oui ?!  

- J’ai fini… Je suis venue vous souhaiter une bonne nuit… Sourit-elle  

- Merci ! À demain… Et rentres bien !  

- Ne vous inquiétez pas… Rougit-elle, prenant déjà le chemin du retour.  

 

Hélène s’avançait dans les rues de Shinjuku. Le sentiment qu’elle devrait éprouver était la peur, l’angoisse et la frayeur ; les rumeurs sur ce quartier n’étaient guère rassurantes. Contrairement aux racontars, elle éprouvait un tout autre ressentit. Évidemment que le quartier l’effrayait et qu’elle s’était parfois – grâce à la présence toujours derrière elle – sortie de situation délicate avec des hommes peu fréquentables. Néanmoins, les odeurs de ce quartier, les sons, les paysages, tout la rendait joyeuse, et c’était comme si elle était chez elle, à l’abri.  

 

Hélène se laissa guider par ses pensées chaleureuses ; elle qui en avait si peu ; et profita encore ce soir de la présence de ce mystérieux inconnu. Encore ce soir, dans l’ombre, il la raccompagnait jusqu’à la sortie du quartier. Qui pouvait-il être ? Par ailleurs, était-ce un homme ou une femme ? Mais surtout, pourquoi accomplir ce rituel chaque soir en cachant son identité ? Ne serait-il pas plus simple de l’aborder et de la raccompagner en étant à ses côtés ?  

 

Hélène stoppa ses pas ; ce soir, c’était décidé, elle démasquerait son « héros ». Accourant vers l’instinct qui la pousser vers elle, ou vers lui, elle fut interrompue dans sa course par un bruit sourd. Au début, elle ne c’était pas rendu bien compte de ce son, puis un second retentissement lui fit comprendre qu’il s’agissait de bruit de canon d’arme à feu ? Un règlement de compte devait avoir lieu loin de là. Paniquée, elle voulue s’enfuir en direction de la sortie du quartier, mais un bruit sourd venant également de son chemin se fit entendre. Affolée, Hélène prit sur sa gauche, guidée par le hasard de sa crainte.  

 

L’ombre qui suivait Hélène fut déboussolé. Il prit son téléphone et passa un rapide coup de fil à son contact principal.  

 

- Où êtes-vous ?  

- Gabriell’s a compris notre guet-apens et nous l’avons perdu dans les ruelles de Shinjuku !  

- Abruti ! Ramène nos hommes vers l’entrepôt et ne tirait plus dans le quartier !  

- Bien Monsieur !  

 

Raccrochant, il suivi à toute vitesse Hélène, toujours en essayant de dissimuler son identité. Après son ordre donné, il pensait qu’elle serait en sécurité, ayant précisé de ne plus émettre aucun coup de feu, excepté que la guerre des balles fusait encore.  

 

- Je vais te faire la peau Gabriell’s ! Ragea ce dernier  

 

Kenji avait réussi à se dérober de son trou de souris et avait par conséquent, embrouillé l’ennemi et les faisait se disperser pour une défense plus facile. Toutefois, sa fuite avait eu un prix, et il se retrouvait avec une balle coincée dans le derrière du genou. Il tenait sa jambe ensanglantée et lutait pour ne pas s’effondrer sous la douleur.  

 

- Putain ! Comment je vais m’en sortir maintenant !  

 

Hélène courait dans tous les sens. Elle prenait toutes les rues qui allaient en sens inverse de la mélodie des balles qui se chevauchaient. Cavalant, elle s’accrochait au mur, et priait pour ne pas être touchée par l’un de ses brigands. Quels hommes pouvaient se faire une telle guerre, avec autant d’acharnement ? Les larmes tombèrent de son visage, pour la première fois depuis longtemps, elle prenait peur, et bientôt la terreur s’emparerait de ses jambes et n’arriverait plus à la supporter.  

 

Courant sans regarder devant elle, Hélène prit de nouveau une intersection, lorsqu’elle percuta quelque chose de lourd, de dur, d’humain ? Ouvrant les yeux, elle s’aperçue qu’elle avait foncé tout droit dans le corps d’un homme, qui hurlait de douleur en se tenant la jambe. Horrifiée, elle releva son corps et aperçu du sang sur ses deux mains. Elle observa le jeune homme qu’elle avait accidentellement bousculé, et se mis à présenter de multiples excuses, pensant être la fautive de sa douleur.  

 

- Pardon, pardon, je fuyais, et je…  

 

Violement, Hélène fut poussée en arrière par l’inconnu, et il lui hurla de se « barrer d’ici ». Sous le choc, elle ne pouvait plus bouger, plus parler, plus penser… Les coups de feu se rapprocher, et le blessé s’époumonait à lui ordonner de partir.  

 

- Bordel, mais bouge de là idiote !  

 

Hélène fut comme réveillée par les mots acerbes de cet homme, et ce fut en observant sa jambe ensanglantée, qu’elle comprit que le gibier que l’on chassait, c’était lui. Plongeant son regard dans le sien, Hélène eut une réaction pour la moins surprenante. Au lieu de s’enfuir, loin de cet individu ; ne sachant s’il faisait partit du clan des gentils ou des méchants ; ressentie l’étrange sentiment de devoir l’aider, de devoir lui porter secours.  

 

- Je… Je vais vous faire un garrot… Souffla-t-elle  

- T’es conne ou quoi ?! T’entends pas ce qu’il se passe autour, casse-toi !  

- Non !!  

 

Hélène hurla ce « non » de toutes ses tripes, partant du ventre pour s’écraser sur son cœur et rebondir dans ce thorax qui poussa la négation. C’était bien la première fois qu’une telle assurance se projetait de cette âme fragile.  

 

Kenji en fut bouleversé.  

 

À quelques mètres d’eux, les déflagrations dansaient toujours. Le chef des assaillants reçu un appel, l’un de ces hommes tenaient leur cible : Kenji. L’homme de main précisa qu’il était blessé à la jambe, et qu’une jeune fille venait de le percuter, il était à sa merci.  

 

- Une jeune fille ? Demanda le chef  

- Ouais ! Une gamine !  

- Ne tire pas ! Tu entends, ne tires pas, dis-moi ta position ?!  

 

L’homme raccrocha après avoir reçu le positionnement de son homme de main. Il courut à toute vitesse vers le point d’attaque et une fois arrivé, il paniqua. Le subordonné était fier d’avoir coincé Kenji Gabriell’s comme un simple lapin de prairie. Il visa le cœur de son ennemi, il avait décidé de ne pas attendre l’arrivé de son chef, bien trop excité à l’idée d’avoir les éloges du milieu en sachant qu’il aurait éliminé un nettoyeur recherché.  

 

Kenji souffrait le martyre, son arme était vide, et il ne possédait plus aucune balle, et cette gamine qui ne voulait pas s’enfuir. Soudainement, les déflagrations cessèrent, et le nettoyeur s’inquiéta de ce silence instantané. Puis, levant les yeux vert cette futile adolescente qui voulait impérativement l’aider, il vit le canon de son poursuivant les viser tous les deux.  

 

- Baisse-toi !! Cria Kenji  

 

Hélène cria de peur, et le bruit assourdissant d’une arme atteignant sa cible lui fit se boucher les oreilles. La scène à laquelle assista Kenji le stupéfait ; le chef de bande venait de blesser son homme de main à la jambe, en lui glissant une balle dans le mollet. La balle de ce dernier se logea dans le lampadaire, évitant ainsi le cœur de la jeune inconnue. Mais cette erreur lui coûta son identité, et Kenji pu apercevoir avec surprise, que l’homme qui essayait de l’abattre était Serge Dieter ; connu dans le milieu.  

 

Ce qui suivi l’étonna davantage, Serge Dieter laissa son homme de main à l’agonie, en lui soufflant avant de s’en aller,  

 

- Je t’avais dit de m’attendre… !  

 

La silhouette de Serge Dieter, s’évapora dans la rue, sans ajouter aucun mot ni geste, seulement un appel demandant à ses hommes de se replier. L’enchaînement de cette action laissa le nettoyeur sans voix, mais sa blessure le ramena rapidement à la réalité, et Kenji hurla de douleur.  

 

Hélène était toujours à ses côtés, et les cris de douleur de Kenji regagnèrent son attention. En pleure, elle n’en n’oublia pas pour autant, cet étranger qui souffrait. Tremblante, elle s’approcha de sa jambe, et entreprit de faire un garrot avec son tablier de serveuse, lorsque Kenji la poussa de nouveau avec force.  

 

- Putain, mais barre-toi de là ?!  

- Mais… Vous… Vous souffrez…  

- T’as rien compris ! T’as pas compris que tu as failli crever, alors, casse…  

 

Les hurlements de colère que poussaient Kenji contre Hélène, le fatigua, le vida de son énergie, et de manière foudroyante, le nettoyeur fut victime d’un malaise.  

 

- Mon… Monsieur…  

 

La pluie commença à tomber sur le quartier de Shinjuku, et dans sa chute, emporta avec elle, le sang de Kenji qui s’écoulait de sa jambe. Hélène fut prise de panique totale, et le tremblement de ses mains furent encore plus vacillantes. Mais sans savoir pourquoi, elle ne pouvait pas se résoudre à le quitter, à le laisser là, seul, abandonné dans un état inhumain. Le désespoir s’abattu sur ses épaules, et elle laissa l’eau rouillée envahir sa peau, la faisant frissonner de détresse…  

 

Comment le sauver,  

 

Comment le faire survivre… ?  

 

 


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