Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence an ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 36 :: Chapitre 35 - Partie 1

Pubblicato: 19-03-17 - Ultimo aggiornamento: 29-07-17

Commenti: JAWRELL CALVINIA: Ouh, que de mots sensibles pour moi et qui me touchent particulièrement. Je te remercie d'être aussi attentive à ma fiction et de la suivre depuis de nombreuses années... Et elle touchera à sa fin certainement dans les semaines à venir, et j'espère que la fin ne te décevra pas. Je souhaite que tu apprécies la première partie de mon dernier chapitre. Je te remercie encore mille fois pour ta fidélité de lectrice. à très vite ! JAZZ : Je n'ai jamais assez de mot pour tous vous remercier de vos si gentils mots, et d'être resté fidèle à la lecture de ma fic... Je suis super heureuse que tu es relus les chapitres que j'ai réécrit, et qui oui, seront plus en raccord avec la fin... Je vais d'ailleurs corriger sûrement la plus grande partie du début... Alors, je ne révèle rien, mais j'espère également que la première partie de ce dernier chapitre t'accordera de bonne émotion ! Merci encore infiniment, c'est un travail qui vient du cœur, et des commentaires de lecteur que je reçois toujours avec tellement de bonheur ! BIBOUCHA67 : Mdr ! C'est vrai que j'ai longtemps cru que je finirai aussi cette fiction à ma retraite ! Je souhaite que ce chapitre t'apporte satisfaction et plaisir, et merci encore un million de fois d'être fidèle à ma fic et à ce manga aussi ! Avec hâte de vous lire prochainement... Hime-Lay (cityxyz)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

Chapitre 35 : Rideau !  

- Partie 1/3 -  

 

 

 

Ryô était accoudé à la rambarde situé sur le toit de l’immeuble. Une main droite pâle tenait une tasse de café chaude, tandis que l’autre jouait avec les barreaux. Les yeux du nettoyeur se perdaient dans l’immensité de l’horizon. Le cœur troublé, le ventre serré, impossible de se concentrer convenable depuis qu’ils étaient revenus de cette atroce mission. Il pouvait se vantait, le City Hunter, d’avoir affronté, parlementé, éliminé, exterminé, balayé les plus grands truands de la mégapole, mais pas au point d’avoir mis un pied dans les entrailles même de l’enfer. La peur, il la modulait selon l’ennemi, selon l’homme, ou la femme, qui le visait de son arme, mais cette peur-là, celle qu’il ressentait en ce moment était étrange, obsessionnelle et pure à la fois.  

 

Kaori observait son bien-aimé se morfondre. Des épreuves, ils en avaient traversées, déjouées, neutralisées, les rendant plus faibles ou incommensurablement plus forts, mais celle-ci se trouvait radicalement difficile, voire quasi-insurmontable. Elle-même s’avouait être complètement déprimée, et depuis la mort de son frère, elle n’avait ressentie une aussi descriptible douleur. L’humeur était morose, le corps en alerte, et les jours même ensoleillés ressemblaient à des jours de pluie qui n’en finissaient plus.  

 

Tout doucement, sans le brusquer, Kaori s’approcha de Ryô, et elle posa sa main sur son bras. Le nettoyeur tourna la tête et sourit légèrement en observant sa bien-aimée. Il se redressa et souleva son bras en signe que sa partenaire vienne se réfugier dans ses bras. Vivement, Kaori venu se fondre contre le torse de son amant, et fermant les yeux, elle respira intensément son parfum, ce parfum qui rendait un peu de bonheur dans son quotidien.  

 

Le couple de Ryô et Kaori n’avait jamais été aussi soudé. Plus la vie leur faisait de croche pied, et plus ils s’en relevaient amoureux. La force de leur amour pourrait tout briser, même les instants mornes comme en ce moment présent. C’était par ailleurs la seule certitude qui réussissait à les faire sourire ces temps-ci, car leurs amis avaient bien évidemment deviné, suite à ce baiser passionné dans la caserne de la Guoanbu, que ce couple s’était formé officiellement maintenant, depuis un an dans le secret.  

 

Le temps des réjouissances avaient été courtes, et les félicitations furtives. Depuis des années ils attendaient tous cet instant où Ryô et Kaori officialiseraient leur union, et cette dernière s’était faite dans la lourdeur d’une douleur sans nom… Ou sauf peut-être un…  

 

- Tu es réveillée depuis longtemps… ? Demanda Kaori  

- Un moment… Bien avant que le soleil ne se montre…  

 

Si Kaori dormait peu, Ryô ne dormait pas. Bien qu’elle avait deviné son attachement, elle n’aurai cru qu’il soit autant affecté. Les nuits étaient couleur blanches, les journées de couleur noires, les après-midi gris, et les soirées cafardeuses. Elle en était consciente pourtant, lucide du fait que son bien-aimé était un être d’exception, qui n’aimait pas qu’à moitié ses proches. Et s’il fut fort par moment, s’était uniquement les jours où il devinait que Kaori sombrait.  

 

Larmoyante, elle se blottit encore plus fort contre lui, et Ryô laissa tomber sa tasse de café pour venir porter sa tristesse, son désespoir… Avec ses deux bras…  

 

- Au fait… Mick a laissé un message sur le répondeur, il veut qu’on vienne à la clinique… Répliqua Kaori, entre deux sanglots  

- Nous avons le temps…  

 

………..  

 

Miki était assise à son bar, ses deux mains supportant sa tête. Elle s’ennuyait, et souffrait en silence sous la douleur de son oreille droite ; blessée par le bruit de l’explosion. Falcon, non loin d’elle, essuyait depuis cinq minutes la même assiette. Le bar était vide depuis plusieurs temps, Ryô et Kaori n’ayant posés pied depuis la mission, depuis ce jour. Le couple de barman s’inquiétait de leur état moral.  

 

Ils leur rendaient visite à l’appartement et trouvaient à chaque fois une Kaori et un Ryô se forçant à sourire, à se chamailler, à distraire l’attention pour que personne ne fixe leur tristesse. La vie leur avait tellement donnée et repris, empruntée sans payer sa dette. Les observer tous deux dans une déchéance qui ne finirait probablement jamais, sauf à force de temps les blessaient, les attristaient…  

 

Sursautant, Miki tourna la tête et sentit la main chaude de son mari dans son dos, en train d’émettre de chaleureux va et vient. Affectueusement, elle positionna sa tête sur son épaule, et ferma les yeux en pensant à des jours meilleurs, à des jours où Kaori et Ryô pousseraient de nouveau la porte de ce café avec un sourire sincère et solaire.  

 

………..  

 

Kenji se trouvait dans la foule du quartier de Shinjuku. En ce matin menaçant de pluie, les habitants étaient sortis comme pour faire un pied de nez à ces nuages gris, et profitaient du plein air. Il prenait garde à ne pas perdre son fils de vu, lui qui marchait devant lui sans écouter un instant de rester à côté de lui.  

 

Le père protecteur pressa le pas et se mit à hauteur de son fils et le força à lui prendre la main… Observant son petit garçon, il se demandait s’il était un bon père. Quentin avait été heureux de retrouver son papa après une année d’absence. L’enfant n’avait aucunement grondé son père d’une telle absence, il l’avait serré contre son petit corps et avait pleuré toute sa timidité de le retrouver. Toutefois, depuis son retour, le petit garçon ne voulait plus quitter son père, et dormait ainsi près de lui chaque nuit.  

 

Kenji n’aurait imaginé que son fils aurait pu autant lui manquer. L’odeur de son parfum de bébé, même si maintenant il avait six ans passé… Les couleurs de sa naïveté, sa gentillesse innée, son sourire élargi et infatigable. L’enfance était divine à regarder, et facile à regretter ; Quentin était sa source de vie irréfutable. Sans lui… Il serait de l’autre côté du ciel.  

 

Serrant sa main plus forte dans la sienne, Kenji ne pouvait plus détacher son regard de son fils. Et il le regardait tellement, qu’il finit par remarquer un détail perturbant. Quentin se tenait le ventre dès lors qu’il avait quitté l’appartement. Le père s’affola.  

 

- Quentin, tu as mal au ventre ? Demanda-t-il  

- Non… !  

- Tu te tiens le ventre depuis tout à l’heure pourtant… !  

- Ça va… Rougit-il  

 

Kenji ne chercha pas plus loin que l’imaginaire de son fils. Il le trouvait étrange, et presque gêné ? Peut-être se confirait-il plus facilement à sa mère ! Ils partaient justement tous deux la rejoindre chez le Doc ; il aurait ainsi deux avis certains.  

 

………..  

 

Amélie s’épuisait depuis l’aube sur les barres parallèles. Elle était sortie du coma sans impact psychologique ou psychomoteur. La balle logée dans ses longs dorsaux ; professionnellement sortis par le Doc ; avaient toutefois laissé des séquelles à son corps. Le dos et les jambes avaient des difficultés à communiquer, et la jeune femme s’acharnait à la rééducation.  

 

Néanmoins, malgré sa rage de guérir, l’épreuve était difficile pour les nerfs de la bipolaire, et elle demandait bien trop à ce corps encore très fragile. Craquant sous la pression, elle chuta de nouveau, et Déborah se précipita pour l’aider à se relever. Mais la main d’Amélie la repoussa fortement, et elle interdit à son amie de l’assister en quoi que ce soit.  

 

Marie fit son apparition sous les cris d’Amélie ; elle qui apportait de quoi se rassasier à ses amies. Elle vit la blonde repousser Déborah et hurler son désarroi.  

 

- Ne m’aide pas ! S’emporta-t-elle  

- Amélie, tu fais ça depuis deux heures maintenant, tu es épuisée…  

- Non, n’insiste pas !  

- Amélie, écoute Déborah… Tu freines tes capacités en insistant… S’approcha Marie  

 

Amélie regarda profondément Marie. « Jamais ». Jamais elle n’abandonnerait. Elle viendrait à bout de ce chemin parsemé de ces deux barres parallèles qu’elle comptait bien dompter. Les efforts paieraient, elle se le devait, elle lui devait…  

 

- Je lui dois la vie… Je lui dois la vie et je compte bien la vivre sur mes deux jambes… Affirma Amélie, serrant les dents, empêchant l’eau de ses yeux de couler.  

- Amélie…  

 

Les trois jeunes femmes se retournèrent à l’entente de ce prénom prononcer dans la douceur. Ce fut Kenji. Amélie vu ses yeux verts plonger dans ses yeux océan et le regard qu’il déposait fut un peu triste et inquiet. Ils avaient tous conscience des efforts d’Amélie et de sa volonté à vouloir remarcher, mais même les efforts et les volontés les plus extrêmes, doivent s’accorder une pause…  

 

Amélie abdiqua. Elle acceptait de baisser les armes pour un court armistice, mais comptait bien reprendre la bataille rapidement. En attendant, elle laissa son tendre filleul l’embrasser, et laissa les bras puissants de Kenji la poser dans son fauteuil roulant.  

 

Quentin embrassa fortement la joue de sa tante en serrant ses deux bras autour de son cou. Mais alors qu’il accordait toute son attention à sa tante, il laissa tomber quelque chose de sous son tee-shirt. Marie s’abaissa et ramassa un bout de papier sous le regard coléreux du petit garçon. Il se dépêcha de quitter les bras d’Amélie pour venir récupérer son dû, avec ardeur.  

 

- Qu’est-ce que tu caches comme ça chenapan ! Se moqua Marie  

- Ça ne te regarde pas !! S’emporta l’enfant  

- Doucement Quentin… Gronda Déborah. Tu es dans une clinique ici, ne crie pas…  

 

Marie ébouriffa les cheveux de son filleul pour le calmer, mais le petit garçon recula et tira la langue à sa tante. Contrariée, la jeune femme, de manière enfantine, fit de même. Cet échange de futilité fit rire Amélie.  

 

- Je me demande lequel de vous deux à six ans… Ironisa celle-ci  

- Kenji sans aucun doute ! Retentit moqueuse, la voix de Ryô  

 

Le concerné se retourna, étonné d’apercevoir soudainement Ryô et Kaori. Le couple de nettoyeur expliqua que Mick avait laissé un message ce matin en demandant de les rejoindre ici.  

 

- Vous aussi ? Se questionna Marie  

 

La jeune femme avait également reçu un coup de téléphone de Mick, demandant la même requête, et il en était par ailleurs de même pour Kenji. L’assemblée se demanda à l’unisson pour quelle raison ils avaient tous été conviés.  

 

Bientôt leur interrogation trouva sa réponse, puisque que Mick et Kazue arrivèrent avant même que le débat fut lancé. Toutefois, les faciès devinrent rapidement sombres en remarquant que le Doc se trouvait juste derrière le couple, tapis dans l’ombre, comme ne souhaitant pas être aperçu. Les traits de son visage étaient tirés, fatigués, et du bleu venait même colorer les cernes du médecin bien âgé. L’air soucieux qu’il dessinait présageait le pire, il fallait s’attendre au débit d’une mauvaise nouvelle…  

Le Doc était crispé, et au lieu de consoler la mauvaise atmosphère, il tira sur les nerfs des convives. Il se dirigea vers Amélie, en silence, souhaitant l’ausculter après l’avoir entendu se débattre avec son corps, et chuter. Et le couple Mick et Kazue ne prononçait toujours pas un mot, seul un faible « bonjour » s’était entendu depuis leur arrivée. Ils n’osaient même pas regarder leurs amis dans les yeux et leurs regards se trouvaient collés au sol : s’en était trop.  

 

Marie agrippa le poignet de Kenji pour l’appeler à l’aide. Le cœur de la jeune femme allait lâcher et depuis la vision du Doc, respirer était devenu difficile. Elle s’attendait à tout, mais n’avait aucunement le courage de l’entendre, et voici que son bourreau jouait avec sa patience.  

 

- Doc ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Questionna Kenji, tremblant sous la vibration des frissons de Marie  

 

Le Doc ne répondait toujours pas. Et puis, la main d’Amélie toucha son épaule, demandant ainsi de cesser ses gestes d’auscultation. Le regard azur fort et triste à la fois de la jeune femme transperça le cœur sensible du vieil homme. Ce n’était pas une question de lâcheté, l’expérience guérit les blessures de médecin. Toutefois, même si l’expérience apaise Ô combien les mauvais instants, il n’apaise aucunement le cœur de l’homme, de l’humain qui se réveille parfois. Il y a des patients pour lesquelles on s’attache, parce qu’ils ont raconté une histoire… Comme Ryô…. Comme elle…  

 

Le Doc se redressa, et affronta le regard de Kenji ; en sentant le regard inquiet et pesant de Marie sur lui. Du coin de l’œil, il pouvait aussi observer le désarroi de Kaori et l’appréhension de Ryô ; il se sentait soudainement ridicule. Même avec les années, le Doc pouvait être encore un vieil égoïste. Prenant du courage, il se dirigea vers la sortie et put prononcer ;  

 

- Suivez-moi…  

 

Le Doc guida l’assemblée dans la salle des cafés. Le pas était lourd, lent et rapide à la fois, sûrement poussé par l’angoisse. Le vieil homme n’était toujours pas décidé à desserrer les dents, sous le bouillonnement des nettoyeurs. Ils se servirent tous un café, une boisson chaude, même avec l’arrivé de l’été, la douceur réchauffait les âmes abattus ; et puis c’était un jour de pluie aujourd’hui.  

 

Avant l’annonce cruciale, Déborah demanda à Kazue si elle voulait bien conduire Quentin dans une autre salle, et le faire jouer. Elle ne tenait pas à ce qu’il assiste peut-être à une hystérie générale, à des crises de larmes ; à l’image d’un père qui pourra s’effondrer de tristesse, de désespoir.  

 

Attrapant sa petite main, Kazue guida l’enfant dans une autre pièce, au fond du couloir. Le laissant entrer et s’installer sur une petite chaise, il vit la jeune femme s’avancer vers le coffre à jouet, en lui demandant ce qu’il souhaitait pour l’occuper. Toutefois, l’infirmière s’aperçut quelques minutes après, en se retournant, qu’elle s’adressait au vide ; Quentin s’était mystérieusement volatilisé…  

 

Dans la salle un peu plus loin, le Doc se décidait enfin à parler. Tous le regardaient comme des juges attendant la plaidoirie d’un témoin. Positionnant ses mains dans le dos, il regarda le sol, comme pour cueillir un brin de courage, et inspira avant de sortir finalement de sa poche, un graphe. Il déplia un papier où une montagne de ligne de couleur rouge et bleu se croissait, s’entrechoquait.  

 

- Ces courbes représentent les rythmes cardiaques… Les bleus sont normaux, dans un bon rythme, mais les rouges…  

- Les rouges ? Insista Kenji, sentant le Doc s’évadait  

- Les rouges signifient que le cœur s’emballe anormalement… Et ce qui est étrange, c’est la constance de ces rythmes… Toujours à la même heure chaque jour…  

- Est-ce que tu peux être plus explicite Doc ? Râla Ryô  

- Le rythme cardiaque augmente tous les soirs à deux heures du matin !  

- Et alors ? Ce sont peut-être des périodes de rêve ou de cauchemar ? J’en ai également eu non ? Rétorqua Amélie.  

 

Le Doc devenu de nouveau silencieux et ne répondit pas précisément aux questions. Kenji commençait à s’impatienter, il savait que le médecin cachait quelque chose de bien plus important que les raisons banales de ces foutus courbes rouges, mais le séculaire hibou jouait au vieil homme sensible. S’apprêtant à aboyer sur ce roublard manquant de courage, sentant dans sa peau se griffer les ongles tourmentés de Marie, Mick prit l’initiative d’aller droit à l’essentiel.  

 

- Ce matin, en faisant sa ronde, Kazue a trouvé ceci !  

 

Mick tendit un pétale de fleur à la teinture rose, et un caillou, plus précisément, du gravier, tombés d’une chaussure à posteriori. Le groupe de mercenaire se trouva perplexe, et ils ne saisissaient pas où le Doc et Mick voulaient en venir. L’américain leur tendait des pièces à conviction comme s’ils possédaient les réponses à ces propres interrogations – mais vraiment, ils ne comprenaient pas.  

 

- L’un d’entre nous a semé des composants de l’extérieur, quel rapport ? S’impatienta Amélie  

- La pétale provient d’une fleur qui ne pousse pas au Japon ! Et on ne trouve cette espèce que dans un seul pays… Répondit Mick  

 

Les réflexions se firent dans la pièce avec un silence de plomb pour allier. Ils étaient tous concentrés, essayant de comprendre la devinette avec si peu d’indice. Qu’est-ce que le Doc et Mick essayaient de leur faire comprendre ? Une ambiance tragique régnait et ils ne souhaitaient pas que le rideau tombe avant de découvrir ce fameux mystère strident.  

 

Alors que les idées se bousculaient dans les esprits de chacun, Kazue débarqua soudainement, un peu paniquée.  

 

- Est-ce que… Quentin est avec vous… ?  

- Bien sûr que non ? Pourquoi ? Où est-il ?! S’inquiéta Déborah  

 

Kenji posa sa main sur son épaule, et lui demanda de se calmer. Quentin ne devait pas être très loin, il devait avoir repéré un terrain bien plus attrayant dans la Clinique ; c’est tout. Mais Déborah ne l’entendait pas de cette façon, après la devinette morbide du Doc et de Mick, la jeune mère n’était pas tranquille, et partit immédiatement à la recherche de son fils.  

 

Tous se séparèrent, excepté Amélie qui resta auprès de Marie. Elle était devenue pâle comme un linge, et le Doc avait dû faire asseoir à l’aide de Mick, la jeune femme sur une chaise. À travers la carapace, en transparence de son sarcasme habituel, Marie était profondément fatiguée, et son cœur et sa tête avaient été profondément secoués depuis qu’elle avait fait face à son passé. Elle se massa le front, respira plusieurs fois bruyamment, et laissa la douceur de son amie, caresser de manière apaisante ses cheveux.  

 

De leur côté, Ryô et Kaori s’étaient rendus dans l’aile ouest de la clinique, pendant que Déborah et Kenji recherchaient à l’opposé. Scrutant les lieux, ils aperçurent la porte d’une chambre qu’ils connaissaient parfaitement bien être ouverte. Le couple se regarda, triste et soucieux, et se dirigèrent d’un pas léger vers l’embrasure de la porte. Là, Ryô et Kaori assistèrent à une scène pour la moins émouvante…  

 

Quentin venait de poser un dessin sur la table de chevet. Puis, de sa petite force, il poussa une chaise pour la positionner près du lit, et prit place près du corps qui y dormait. Ni le bruit des machines, et pas même l’odeur médicale de la chambre ne semblait perturber son âme innocente. Balançant ses pieds dans le vide, traduisant sa timidité, il se mit à s’adresser tout doucement à la patiente.  

 

- Je t’ai fait un dessin…  

 

Le silence fut le seul qui répondu au petit garçon. Frustré de n’avoir aucune répartit, il se mit debout sur la chaise, et posa ses mains sur le ventre de l’endormi.  

 

- Il faut que tu te réveilles ! Papa est triste à cause de toi ! Dit-il, presque en colère.  

 

Candidement, il secoua un peu le corps en léthargie comme pour essayer de la réveiller. En vain… Les secondes universellement silencieuses pesa sur l’âme sensible de l’enfant, et il posa finalement sa tête sur ce ventre qu’il avait secoué.  

 

Kaori craqua. Un sanglot assourdissant s’échappa de sa bouche, et alors qu’elle mit sa main sur ses lèvres pour le cacher, elle déposa sa tête sur l’épaule de Ryô, et ce dernier referma son étreinte. Elle s’accrocha à sa veste, et pinça ses lèvres pour empêcher sa tristesse de voyager dans cette atmosphère déjà bien assez macabre. Ryô serra encore plus fort Kaori contre lui, et ce fut en embrassant sa chevelure, que les jours, les heures, les secondes passées, refirent surface dans son esprit.  

 

. . . . .  

 

Kenji tenait Hélène dans ses bras, laissant ses genoux se mouvoir dans le sable. Il avait enfoui sa tête dans son cou, cachant sa peine, et étouffant ses larmes. La respiration du nettoyeur devenait lente, et il avait l’impression qu’on venait d’arracher son cœur de sa poitrine. L’univers venait de lui arracher des mains, celle qui lui avait tendue les siennes. Il ne serait pas l’homme qu’il est devenu sans elle, il n’aurait pas retrouvé forme et âme humaine sans son amour posé sur lui. Il ne la méritait peut-être pas, cette petite femme généreuse, douce, tolérante, aimante, mais était-ce la sentence qu’il fallait que de lui ôter à tout jamais !  

 

La vie lui enlever pour la seconde fois une femme qu’il aimait, chérissait, respectait…  

 

Kenji voulait demander grâce à l’amnésie, oubliait tout l’amour qu’il portait à Hélène pour ne plus souffrir… Car il souffrait, douloureusement. Il avait l’impression de chuter dans le néant, de tomber dans un immense trou noir qui n’aurait pas de fond ; de fin. Les membres et les muscles de son corps ne répondaient plus, c’était comme une subite paralysie, son corps semblait vide, et il ne restait rien dans son enveloppe charnelle si ce ne fut que vouloir mourir… Mourir avec elle… Ses jambes auraient assez de force pour se lever et se diriger vers la mer, et laisser leurs corps se balancer dans les abysses de l’enfer.  

 

- Laisse-moi partir avec toi… Chuchota-t-il  

 

Kenji creusa dans son cou pour encore plus s’y plonger, s’y réfugier. Il pensait à son fils, Quentin, qui l’attendait sûrement, et pourtant, mourir était sa seule et unique volonté. Avec son nez, il caressa sa peau, eut l’envie extrême de vouloir la mordre, peut-être pour lui redonner vie, et pour ne pas oublier son goût… Son goût… Rien n’avait plus de goût chez sa bien-aimée que ses lèvres, fines, rosées, étirant suavement un sourire pécheur pour son plaisir.  

 

Kenji sortit son visage de son cou par envie brutale de capturer une dernière fois ses lèvres, de lui voler un baiser comme ce prince venant sauver sa princesse endormie. Les larmes perlaient de toute part sur ses joues et ses lèvres, et ses oreilles captèrent les cris déchirants de Marie. D’une manière aussi douce qu’une petite main manie la dentelle, l’une des mains de Kenji, tremblante comme sous moins cinquante degrés, parcouru son visage. Tel l’artiste scrutant sa muse, il parcouru la courbure de ses lèvres. Mais ce contact eut l’effet d’un éclair venant s’écraser sous le bois rustre d’un arbre, et une déchirure partant de son cœur à son ventre, venu entailler ses entrailles.  

 

Kenji retira sa main grelottante de ses lèvres pour venir se réfugier dans sa nuque, et pencher son visage si beau un peu plus vers le sien, pour lui glisser quelques mots, des mots qu’il ressentait depuis le premier regard échangé, mais qu’il avait gardé, par égoïsme, par peur…  

- Hélène… Je t’….  

 

Kenji eut la nausée – car la main qui venait de voyager dans sa nuque, effleurant ainsi son échine, révéla un secret, un signe, une prière, un espoir… Il n’en n’était pas certain, mais il venait de sentir,  

 

- Un pouls… Souffla-t-il, inaudible  

 

La main qui venait de poser le doigt sur une solution miraculeuse, s’avança plus scrupuleusement. Kenji serra davantage ses doigts sur le cou d’Hélène pour être certain d’avoir bien sentit le sang traverser une veine et émettre un battement sous sa peau. Réalisant qu’il n’avait pas rêvé, il pencha sa tête sur la sienne, et mit son oreille presque coller à sa bouche, et ferma les yeux pour avoir le plus de concentration possible. Et miraculeusement, il sentit un minuscule souffle se loger dans le creux de son lobe.  

 

Kenji n’avait pas halluciné sous la drogue de la douleur, Hélène,  

 

- Elle a un pouls !!  

 

Kenji hurla, et réveilla toutes les puissances de la terre. Il se releva vivement, son corps qui n’avait tantôt plus de force, de puissance, eut l’énergie suffisante pour soulever sa bien-aimée, et courir le plus rapidement possible vers l’un des camions qui avaient amené les agents de la Guoanbu.  

 

Marie, tenue fermement par les bras de Déborah, se leva également sous la puissance terrestre de l’amour fraternel. Elle accourue rejoindre Kenji et elle voulait être certaine qu’il ne délirait pas.  

 

Kenji ordonna immédiatement à Mickaël de démarrer le camion et de l’emmener le plus rapidement possible vers l’avion pour qu’Hélène bénéficie au plus vite de soin intensif. Mickaël venu ouvrir la porte arrière du camion et compter complètement obéir à Kenji, lorsque Shen-Yeng referma brutalement la porte.  

 

Shen-Yeng était dubitatif, même s’il regagnait l’avion, Hélène mourrait certainement pendant le voyage. Et puis, l’avion de la Guoanbu était le seul restant, et il ne pouvait être utilisé que pour une seule personne. Le voyage serait long, et énormément de travail de précision restait à faire en ce lieu. En soit, il eut toujours une bonne raison pour que l’avion ne décolle pas pour Hélène…  

 

Kenji se mit à rire, à rire nerveusement. Il comprenait, il comprenait parfaitement où Shen-Yeng voulait en venir, mais la déraison de cet homme, piétinait le cœur meurtri du nettoyeur, et il ne comptait pas laisser mourir la femme de sa vie. Avec rage, acharnement, et tristesse, il déposa le corps inanimé de sa bien-aimée dans les bras de Mickaël, et dégaina son arme en visant entre les deux yeux de Shen-Yeng.  

Les hommes du Capitaine réagirent immédiatement, et un cercle d’arme humaine entoura Kenji ; Caleb était le premier à protéger le chef de la Guoanbu.  

 

- Une vie pour une vie… N’est-ce pas ? Prononça Kenji, à cran  

 

L’assemblée reçue les mots de Kenji comme une messe traverse l’esprit des élus. Shen-Yeng ne pouvait le nier ; sauver la vie d’Hélène n’était vraisemblablement pas sa priorité. Et pourtant, n’était-ce pas lui qui l’avait convié à rejoindre ses rangs pour les aider à affronter l’ennemi ? Sans elle, où en serait la Guoanbu sans son intervention courageuse ?  

 

Quoique.  

 

De la minute où ces trois hommes ; Jeff, Kyosuke et Shen-Yeng ; avaient ouvert leur bouche pour retracer le passé d’Hélène, allant du geste de sacrifice de Vlad Lowski et passant par le dernier mot prononcé en portugais par Stanislas Gomes, le doute fut le porte-parole de ce qui ressemblait ici à une grande mascarade. Et puis,  

 

Qui avait tiré dans le dos d’Hélène ?  

 

- Je comprends votre douleur, croyez-moi Monsieur Homura… Mais le sacrifice de chacun est toujours vint…  

 

Mensonge ! Hélène n’était pas morte, mais elle mourrait s’il continuait de jouer avec son caractère aigrit, suivi d’une nature vengeresse démesurée. Visiblement, Shen-Yeng n’avait pas compris les sentiments de Kenji,  

 

- Vous ne me suivez pas Shen-Yeng, où vous laissez Mickaël emmener ma femme à l’Hôpital, ou je vous crève…  

 

C’en était assez, il suffisait pour Mickaël d’absorber cette mauvaise énergie, et d’entendre diminuer le pouls qui maintenait encore en vie Hélène. Il l’aimait comme un frère, et son instinct paternel qui puisa de la force à la pensée de ses deux petites filles ; agit. Tenant fermement le corps de la jeune fille contre lui, il se positionna entre le canon de Kenji et le regard de Shen-Yeng.  

 

- Capitaine, vous fut un père, et vous êtes grand-père, pitié, ne la laissez pas mourir !  

- Si vous me désobéissez agent Cox, je vous vire, et vous raye des listes des agents de tous les gouvernements de cette planète !  

 

Mickaël ne put le croire. Alors, même l’évocation de sa fille et de sa petite-fille ne pouvait faire une brèche dans le cœur corrodé de cet homme. « Qu’il en soit ainsi ». L’agent, esquissa un sourire en coin, fier, fier de ce qu’il allait accomplir, sans peur ni remord.  

 

- C’est très bien Monsieur ! Je comptais justement démissionner !  

Sans s’y attendre, Mickaël, serrant au plus fort contre lui le corps d’Hélène, il bouscula violemment Shen-Yeng, qui tomba sur le sable. Dans l’action, un homme tira sur Mickaël, et atteignit son épaule. Il cria de douleur, mais ne perdit pas de conviction pour autant. Kenji intervenu immédiatement et reprit le corps d’Hélène dans ses bras, pendant que Mickaël se précipita au volant du camion.  

 

Shen-Yeng ordonna de faire feu, et les hommes de la Guoanbu tirèrent en rafale sur le camion. Mais oubliaient-ils que Mickaël était également un agent, et qu’il savait parfaitement esquiver n’importe quelle situation…  

 

Caleb regarda s’éloigner son ami et posa ses yeux sur Marie qui s’était évanouie de fatigue psychologique. Le lieutenant ne savait plus que penser. La mission ne devait pas se finir ainsi, et il ne pensait pas qu’il perdrait autant en une seule nuit…  

 

Que faire ?  

 

Avec difficulté, mais hargne, Mickaël réussi à mener Hélène et Kenji dans l’avion et les déposa en urgence à l’héliport de l’entrepôt où ils avaient décollés. Arrivant en trombe, l’agent ordonna qu’on lui apporte tout de suite une voiture, et fut fait, Kenji demanda à Mickaël de les conduire à l’adresse du Doc.  

 

L’ancestral médecin prit immédiatement Hélène en charge, mais…  

 

. . . . .  

 

- Ryô ? L’interpella Kenji  

- Quentin est là…  

 

Kenji fut étonné de constater que son fils se trouvait dans cette chambre. Il venu le rejoindre le pas pressé, il avouait ne pas trouver confortable que son petit garçon fut dans cette pièce… S’approchant, il constata qu’un dessin avait été déposé sur la table basse ; c’était donc ce qu’il cachait sous son tee-shirt. Quentin était assis sur une petite chaise, ses pieds se balançant constamment et il lui demandait dans sa ferveur d’enfant de bien vouloir se réveiller…  

 

Kenji fut pour le moins surpris. Il n’y avait pas si longtemps encore, son fils faisait une crise, et faisait apprécier ses talents de capricieux. Aujourd’hui, il se posait là, et apposer des désirs pour le bonheur de son père.  

 

Kenji ne put qu’être touché par l’attention et l’intelligence de ce bambin de six années déjà… L’innocence, il en sait quelque chose, peut guérir de toute aigreur. Il s’approcha de son fils, et lui ébouriffa les cheveux et le remercia de manière encore réservée, pour le geste apporté.  

 

- Tu crois qu’elle aimera mon dessin… ? Se réjouit le petit-garçon  

- J’en suis certain !  

Kenji quitta quelques instants son fils pour faire le tour du lit, et venir se pencher sur le corps endormi, immobile de la patiente. Il déposa un baiser sur son front ; ses lèvres prisonnières d’un tube respiratoire ; et prononça doucement dans le creux de son oreille un vibrant et simple,  

 

- Bonjour…  

 

Intimidé par la présence de son fils et de ses amis, il se contentera de ce simple mot, qui d’ordinaire se suivait toujours timidement d’un ; « mon amour ».  

 

Un mois et trente jours qu’Hélène était plongée dans un coma artificielle. Chacune de ses veines étaient piquées d’une aiguille qui alimentait son corps et maintenait en vie ses organes. Sans le respirateur, son cœur s’arrêtait de battre, impossible de la débrancher sans prendre le risque de la perdre définitivement… Elle était à peine visible derrière tous ces tuyaux, et le bruit constant des machines empêchaient d’entendre battre ce cœur que Kenji espérait, luttait…  

 

Kenji refit le tour du lit, et prit son fils dans ses bras ; il n’aimait pas que Quentin rentre dans cette chambre, l’anxiété qui y régnait n’était guère approprié à cet angélique petit garçon.  

 

Tous trois retournèrent dans la salle des cafés, où Déborah avait fini par revenir espérant y trouver son fils. En arrivant, elle trouva une Marie effondrée, et Amélie désespérant à la consoler. Déborah s’approcha de son amie, et la prit dans ses bras, caressant son dos, ne supportant pas qu’une telle douleur puisse envahir l’âme de cette femme qui fut s’y forte.  

 

- Maman !  

 

Déborah se retourna vivement à l’entente de son surnom, et vit son petit garçon s’approcher rapidement d’elle. La mère d’abord prit le dessus et gronda quelque peu son fils, lui interdisant de s’absenter seul, où qu’il puisse se trouver. Et puis, à la réponse de son garçon, la fierté et l’amour calma l’ardeur de l’inquiétude.  

 

- J’ai apporté mon dessin à Hélène…  

 

À l’attente de ce geste affectif, Marie craqua davantage, ce qui interpella l’enfant. Il se rapprocha de sa « tatie » de cœur, et lui demanda de ne pas pleurer, que le dessin était réussi selon son père. La réponse spontanée de Quentin fit sourire l’assemblée, et fit reprendre ses esprits à Marie, qui câlina sans modération, la douceur de l’enfant.  

 

Embrassant son front, elle éprouva le besoin d’aller prendre l’air. Se relevant difficilement, à l’aide de Déborah, Amélie voulait l’accompagner, mais fut repoussée aimablement par la jeune femme qui souhaitait restée seule. Marchant en titubant quelque peu, elle s’aida du mur pour avancer. Elle avait l’impression de peser seulement dix kilos, et que son cœur se jauger à dix mille tonnes. La tête de Marie était vide, sans parler de son âme. Le mélange de son passé et de son présent se diriger comme une mauvaise cuite.  

 

- Marie…  

 

Une voix timide prononça son prénom. Elle leva les yeux face à celui qui la nomma, reconnaissant immédiatement l’intonation de celui-ci. Marie mit ses yeux dans ceux de Caleb. Il était là, droit comme un piquet, tenant un bouquet de fleur dans sa main droite, et arborant un air confus ?  

 

Marie fut saisie. Un éclair de rage traversa sa poitrine, et elle se laissa envahir par la haine qu’elle désirait depuis plusieurs semaines, évacuer. Furieusement, elle se jeta sur Caleb, et le gifla. Elle cria si fort sa colère, que tous furent interpellés et sortir de la pièce pour observer ce qui suivi, avec supplice et chagrin.  

 

Marie frappa dans le bouquet de fleur, qui tomba au sol, éparpillant les pétales de couleur. Caleb ne disait rien, et n’essaya pas de se défendre. « C’est ta faute ! » ; hurla-t-elle à son intention plusieurs fois, le visage imbibé d’eau salé et devenu pourpre. Elle vociféra sans cesse l’accusation, et voyant qu’il ne réagissait pas, ne se défendait pas, elle se mit à taper son torse, en ne cessant aucunement sa diffamation.  

 

Marie en avait besoin, elle avait besoin de se défouler, de hurler sa peine, une peine qu’elle n’imaginait jamais ressentir, et pour laquelle elle s’était constamment préservée. Mais aujourd’hui, savoir sa petite-sœur dans un coma artificiel, dont elle ne reviendra probablement jamais, l’envahissait de regrets et de remords poignants, tranchants. Et puis, subitement, à bout de souffle, sans comprendre pourquoi, elle s’effondra dans les bras de Caleb, et le serra, fort, très fort, pénétrant ses ongles dans son dos. Étourdi par ses sentiments, Caleb ne put faire autrement que de resserrer aussi fermement son accolade.  

 

Parfois, il faut savoir serrer dans ses bras ce qui vous fait le plus mal pour savoir lui dire adieu…  

 

Déborah demanda à Kazue de bien vouloir amener Quentin en salle des jeux, et de bien le surveiller cette fois-ci. La mère ne pouvait laisser une telle image de sa « tante » de cœur comme souvenir.  

 

Lentement, l’assemblée assista à une scène pour la moins déconcertante. Le Doc s’approcha de Caleb, et ramassa le bouquet de fleur. Il prit une tige dans ses mains, et observa attentivement les pétales roses. « Ketmie », c’était le nom de cette fleur, d’une origine bien connue, et qui fonda les soupçons du médecin.  

 

- Lieutenant Singh, vous êtes l’homme qui tombe à pic ! Répliqua le Doc  

- Que dois-je comprendre ? Demanda Caleb, enlaçant toujours Marie dans ses bras  

- Est-ce vous qui rendez visite à Mademoiselle Turner la nuit ?  

La question eut l’effet d’une bombe sur Marie, et elle se retira immédiatement des bras de Caleb pour affronter son regard face à la question du Doc. Kenji s’avança vers le médecin, ne comprenant pas la détermination pertinente de l’interrogation. Depuis le début, le vieil homme cachait une telle vérité, et ce ne fut que devant le futur coupable qu’il posait son secret. L’indignation gagna le nettoyeur, il exigeait de comprendre immédiatement ce qu’il en était.  

 

- Doc, on peut savoir où est-ce que vous souhaitez en venir ?! S’agaça Kenji  

- Kazue a trouvé un pétale identique à celle-ci dans la chambre de Mademoiselle Turner…  

- Pardonnez-moi mais… Je suppose que je ne suis pas le seul à apporter des fleurs à Hélène…  

- Ne prononcez pas son prénom vous ! S’indigna Kenji  

- Sauf que le Ketmie ne pousse qu’en Chine, et nous savons tous ici pour quel gouvernement vous travaillez…  

 

La bombe explosa, et Marie en trembla. Telle était l’énigme que cachait le Doc depuis ce matin. Voilà où il souhaitait que tous se dirigent ; un agent de la Guoanbu rendait visite à Hélène la nuit. Mais pour quelle raison ? Et quel rapport avec les courbes changeantes que le médecin avait désignées ?  

 

Précipitamment, cela sauta comme une évidence à la conscience de Marie, et elle attrapa la main de Caleb et le dirigea vivement vers un endroit où elle n’était jamais entrée… Traversant les couloirs, ce fut dans la chambre d’Hélène qu’elle demanda à Caleb de rentrer. Si elle comprenait bien, les courbes définissaient une réaction chez sa petite sœur, lorsque cette personne lui rendait visite. Peut-être que s’il restait près d’elle, assez longtemps, une réaction poussive finirait par la réveiller…  

 

Caleb pénétra dans la chambre, et avança doucement. Il déglutit difficilement, car même s’il avait affronté les yeux dans les yeux, les scènes les plus infâmes de ce monde, observer cette toute jeune femme entourée par ces machines qui la maintenaient en vie l’effondra. Depuis la fin de cette affaire, il était perdu, confus ! Mickaël, son seul ami et repère c’était volatilisé dans la diversité de Tokyo ; en somme il avait perdu tous ses repères.  

 

La chambre resta silencieuse, Hélène ne réagit aucunement face à la présence de Caleb. Néanmoins, le cœur du lieutenant se brisa. Il comprenait, bien qu’un peu tard, l’importance qu’avait donnée Mickaël à cette toute jeune fille, et pourquoi elle n’était pas qu’un numéro de dossier parmi les autres. Lorsqu’il l’observait, de la tête au pied, et qu’il se remémorait leur conversation, et imageait son chemin parcouru, comment ne pas éprouver un autre sentiment que le respect.  

 

- Je vous demande de sortir ! Répliqua Kenji  

- Je suis désolé… Vraiment…  

 

Marie était restée à l’extérieur ; elle n’était jamais rentrée dans la chambre d’Hélène ; son cœur ne tiendrait pas face à l’image de sa petite-sœur mourante. Caleb sorti de la chambre, apparemment, le Doc n’en n’avait pas terminé avec le lieutenant et ils se rendirent de nouveau tous en salle des cafés.  

 

Kenji aida Marie à se redresser, et l’aida à venir s’asseoir sur une chaise dans la salle. Il resta près d’elle, et ne lâcha pas sa main, une épreuve de plus semblait les attendre. Le Doc paraissait sur la défensive, voir agressif. Aussi, depuis plus d’un mois, il veillait, soignait, se tordait en quatre pour tenter de sauver Hélène, et un certain attachement fut créé.  

 

Pourtant, malgré sa détermination, malgré sa posture défensive, il taisait sa colère, sa rancune, et avait des difficultés à puisait de la combativité pour révéler un événement encore plus glauque que les visites noctambules d’un inconnu.  

 

Sachant que les nerfs allaient lâcher, ce fut Mick qui prit la décision de tout révéler. Posant sa main en signe de compassion sur l’épaule du Doc, il fit un signe amical de la tête pour lui indiquer qu’il prendrait la responsabilité d’aplatir la situation.  

 

- Cette nuit, les alarmes des machines respiratoire d’Hélène se sont déclenchées…  

- …  

- Ça veut dire qu’on a tenté de la tuer !  

 

Un silence digne des plus grand instant solennelle ce fit. Les mots de Mick furent répétés plusieurs fois dans les esprits, et à chaque reprise, avec plus d’intensité, de douleur. Une première fois, on avait intenté à sa vie, par ailleurs, ils n’avaient toujours pas l’identité de l’assassin. Qui avait tiré cette balle dans le thorax d’Hélène ? Mystère. La balle n’avait pas pu être identifiée, même pas par les meilleurs alliés balistiques des nettoyeurs. Identique constat pour les recherches de Saeko.  

 

Qui avait un tel acharnement à vouloir sa mort ? Pourquoi ? Quel intérêt ? Après toutes ces années… Obtenir des réponses s’avouait être de plus en plus compliquées, ils se fourvoyaient en essayant de remettre dans l’ordre les événements énumérés par Shen-Yeng, Kyosuke et Jeff ; en vint. Un secret, un secret plus important se cachait probablement en l’âme d’Hélène… Mais lequel ?  

 

Kenji tremblait, et il sentait la main de Marie écraser la sienne. Que faire ? Comment procéder ? Tout paraissait si compliqué… Quel chemin emprunter pour comprendre ce qu’il se passait et parvenir à le résoudre pour commencer une autre page de l’avenir ?  

 

- Écoutez… Je comprends votre trouble… Mais, je peux vous certifier, que malgré les sombres facettes que vous a montrez le Capitaine Shen-Yeng, il n’a aucune envie de s’en prendre à Hélène… Essaya de justifier Caleb  

 

L’assemblée n’éprouvait pas les mêmes sentiments et impressions que Caleb. Malgré ça, si une personne de la Guoanbu pour quelques raisons que ce soient avait décidé d’intenter à la vie d’Hélène ; l’événement macabre aurait déjà eu lieu…  

Alors… Qu’est-ce qui avait changé ?  

 

- Doc ! Tu as regardé les caméras de surveillance ? Demanda Ryô  

- Bien sûr et elles ne donnent rien…  

- Ok ! Nous allons donc rester cette nuit, et jouer les espions nous aussi ! Sourit-il  

- Permettez-moi de rester ! Je tiens à savoir qui en veut à la vie de Mademoiselle Turner ! Insista Caleb  

- C’est à Marie de décider… Répondit Ryô  

 

Marie releva la tête et regarda Caleb. En vérité, impossible pour la jeune femme d’oublier la nuit passée avec lui, et les mots, et confessions échangés. Ce fut grâce à lui tout d’abord que son cœur avait décidé de s’ouvrir aux sentiments fraternels. Bien qu’elle fut confuse, et qu’elle ne savait plus différencier qui était et ce qui était bien ou mal, un instinct certain lui dictait que Caleb était de bonne foi. Du moins… Était-ce son cœur ou sa raison qui l’espérait…  

 

- C’est d’accord… Murmura-t-elle  

- Pourquoi tu lui fais confiance ? S’emporta Amélie  

- Parce qu’Hélène lui a confié ses derniers sentiments… Et puis, elle n’a pas réagi tout à l’heure… Elle ne se sentait pas en danger… Je lui fais confiance…  

- Merci… Sourit Caleb, heureux  

- Ne te méprends pas ! Haussa Marie, subitement. Si je me suis trompée sur toi, je serais impitoyable ! Dit-elle, le regardant dans les yeux  

 

Caleb hocha la tête en signe de compréhension, et il avait saisi les consignes et sentiments de Marie. Et puis, maintenant qu’il y songeait, il n’avait pas eu l’occasion de s’expliquer sur cette nuit, cette nuit fiévreuse qui avait comptée pour lui… Cependant, il était certain qu’elle ne l’écouterait pas, et que sa vérité se traduirait en mensonge dans l’esprit de Marie. Si elle lui faisait confiance en cet instant, c’était uniquement pour le bien d’Hélène. « Dommage » ; pensa-t-il, morose.  

 

. . .  

 

L’obscurité fit place en cette fin de journée, et la pluie commença à tomber. Le plan pour la nuit de garde élaborée, ce fut en regardant le soleil s’éloigner dans le ciel qu’il commença d’ores et déjà.  

 

Kazue et Mick rentrèrent chez eux, et avaient promis à Ryô et Kaori de passer par le Cat’s Eye pour saluer Miki et Falcon de leur part. Le couple souhaitait rentrer par précaution, ils ne préféraient pas être trop nombreux pour éviter les soupçons. Ce fut également le cas pour Déborah, rentrant avec Amélie et Quentin dans leur appartement pour se reposer, et ne pas étouffer la mission.  

 

Quant à Marie, Kaori, Ryô et Kenji, ils firent mine de partir à leur tour de la Clinique, le soir venue, en s’éloignant de la zone avec leur véhicule. Plus loin, ils se stationnèrent, et attendirent que le Doc donne le signal d’alerte. Caleb fut le seul à être à proximité du bâtiment afin d’intervenir au plus vite auprès du médecin. Étant un espion haut gradé, et professionnel, difficile d’avoir refusé son offre.  

 

- Tu crois vraiment qu’on peut lui faire confiance ? Demanda Kenji, s’allumant une cigarette, assis au volant de sa voiture, anxieux.  

- À lui je ne sais pas, mais en l’instinct d’Hélène, oui !  

- Il s’est passé quoi entre vous exactement ?! Questionna le nettoyeur  

 

Marie se mit à rougir. Kenji en fut étonné, le pourpre c’était positionné sur ses joues avec facilité, naturel et spontanéité. Il pouvait observer le mal être, la honte et le désarroi chez son amie. En était-elle amoureuse ? « Ils avaient juste couché ensemble pourtant ! ». Kenji était curieux de savoir quels mots ou gestes avaient pu séduire Marie, elle au cœur si fermé, prisonnier, presque infranchissable. Elle était à la fois en colère contre Caleb, et déçue… Il l’avait deviné à sa façon de s’agripper à lui lorsque ses nerfs avaient lâchés ; toute la peine qu’elle possédait dans son ventre.  

 

- Oubli ça tu veux ! Il n’y a rien d’intéressant à dire !  

 

. . .  

 

Kaori ne cessait de jouer avec ses doigts. Elle était nerveuse, et son instinct lui indiquait qu’un événement terrible aller se produire. La nettoyeuse se torturait l’esprit de question, lorsque la main de Ryô venu prendre la sienne, et déposa un baiser sur le dos de sa main. Elle en rougit, ce geste intime et tendre eut l’effet d’apaiser ses craintes, et les battements effrénés de son cœur.  

 

Ryô lui sourit, et lui glissa doucement que « tout irait bien ». Kaori avait confiance en lui, et les épreuves augmentaient considérablement l’amour qu’ils se portaient. Maintenant qu’elle y pensait, avec toutes ces traverses, ils n’avaient guère eue le temps d’officialiser leur couple auprès de leurs amis ; même s’ils avaient visiblement compris qu’un rapprochement certain c’était créé.  

 

- J’ai peur Ryô… J’ai comme l’impression que cette histoire ne se terminera jamais…  

- Il reste beaucoup de question sans réponse ! Mais quelque chose me dit que nous aurons le plus à savoir ce soir même !  

 

Kaori observa Ryô. Il avait le regard noir et durci en cet instant, ayant foi en sa conviction. Il tenait à Hélène lui aussi ; ils avaient appris tous les deux à vivre avec elle, et comprendre son histoire. Celle qu’ils considéraient comme leur protégé leur manquait, bien plus qu’un ami peut manquer après une longue séparation.  

 

Kaori posa sa tête sur l’épaule de Ryô, et décida de laisser le temps la pénétrer de son agonisante attente.  

 

. . .  

 

Caleb s’était faufilé dans les jardins de la Clinique, et s’était vêtu de noir pour se camoufler dans un arbre qui donnait accès à la fenêtre de la chambre d’Hélène.  

 

Caleb était perdu, incroyablement pris dans un brouillard épais où la seule lumière qu’il pouvait suivre se voyait être trouble. À qui faire véritablement confiance ? À qui se fiait sans trahison ? Est-ce que celui qu’il admirait en tant que Capitaine de la Guoanbu n’était qu’un leurre ? Le cœur et la déontologie de Caleb ne cessaient de s’entrechoquer et le perdait davantage. Honnêtement, il ne savait en cet instant précis ce qui allait se révéler être vrai ou faux. Comment allait-il procéder ? Réagir, agir ?! Lui à qui on avait décoré jeune le titre de Lieutenant, que devait-il faire ?  

 

- Qu’est-ce que…  

 

Caleb observa les alentours du bâtiment, et ils pouvaient affirmer avoir aperçu quatre ombres, aux quatre extrémités du bâtiment. Ils s’opéraient, ceux qui en voulaient à la vie d’Hélène. Toutefois, contrairement aux accusations du Doc, Caleb pouvait affirmer ; excepté pour deux d’entre eux ; que les deux individus restants ne se déplaçaient pas avec les méthodologies des espions. Le lieutenant pouvait ôter avec assurance que ce n’était pas des membres de la Guoanbu qui rendaient visite à Hélène le soir ; il en fut soulager.  

 

Néanmoins, ils restaient les deux autres ombres qui elles, étrangement, avaient des attitudes d’espion. Les gestes qu’ils appliquaient étaient pour le moins scolaires. S’équipant de ses jumelles, il put avoir une vue bien plus précise sur les individus qui essayaient de s’infiltrer dans la Clinique. Caleb fit le tour, et su conclure qu’il y avait trois hommes, et une femme, même si les cagoules qu’ils portaient l’empêchait de les identifier correctement.  

 

Caleb eut une pointe au cœur, comme si un sentiment essayait de murmurer un message à son oreille. Et puis, il avait remarqué quelque chose d’assez peu commun pour des « truands ».  

 

Ce fut quelque peu embrouillait, qu’il appela Ryô et Kenji et leur indiqua que quatre individus essayaient de se rendre dans la Clinique clandestinement.  

 

L’action commença. Caleb descendu de son perchoir, et partit attendre qu’ils arrivent à l’arrière de la Clinique. Lorsqu’ils arrivèrent, Marie fut la première à demander un premier bilan.  

 

- Ils sont quatre ! Trois hommes et une femme… Affirma Caleb  

- Des agents de la Guoanbu ? Questionna Kenji  

- Non, je peux l’affirmer, même s’ils sont cagoulés, leur façon de se comporter ne me fait pas penser à des agents, enfin… Sauf pour deux !  

- Je ne comprends rien à ton charabia ! S’agaça Marie. Tu veux en venir où ?  

- Il y a autre chose aussi ! Ils n’ont pas l’air d’être armés !  

- Vous êtes certain ? Trouva étrange Ryô  

- Quasi sûr !  

 

Les quatre nettoyeurs se regardèrent. Ils ne portaient peut-être pas Caleb dans leur estime, mais il restait un espion haut gradé de la Guoanbu et il connaissait les ficelles du métier. Toutefois, ils étaient intrigués et presque dépourvus de ressentiment face à la situation. Que venait faire clandestinement trois hommes et femme dans une Clinique sans être armés ? Étaient-ils confiant au point de penser qu’Hélène ne serait jamais sous surveillance ? Était-ce ce qu’avait rapporté le précédent visiteur inconnu ?  

 

Qui étaient-ils ?  

 

- Il faut qu’on se sépare ! Dicta Marie  

- On les neutralise et on les réuni en salle des cafés ! Seconda Caleb  

 

Marie et Caleb étaient déjà près à rentrer en action, lorsque Ryô les interrompis, sérieusement, droitement, sévèrement.  

 

- Lieutenant Singh… Une question ?  

- Je vous écoute Saeba !  

- La femme qui avec eux… Elle est de quelle côté ?! Finit-il par un sourire baveux.  

 

Kenji baissa la tête de honte, Marie grogna d’exaspération, quant à Kaori… Elle dépoussiéra une massue qui n’avait pas servi depuis des semaines pour calmer les ardeurs sans faille ni limite de son pervers de partenaire.  

 

- Votre femme ne vous satisfait pas ou quoi Saeba ?! Ricana Caleb  

- Bien sûr que si, mais justement, un plan à trois entretiendra la flemme ! Dit-il, avec assurance  

- Vous savez, je viens du pays du Kâma-Sûtra, et je peux vous donner deux, trois conseils pour entretenir la flemme ! Répondit Caleb, entrant dans son jeu, et l’attrapant par l’épaule, comme un ami  

- Tu t’es amourachée d’un Ryô bis en réalité ! Se moqua Kenji  

- Ferme ta grande gueule de blanc bec ! Rougit Marie  

 

Ils étaient tous en train de se chamailler, de se taquiner, comme si rien de grave n’allait arriver, comme si le temps n’avait pas abîmé leur personnalité. Kaori en ria, discrètement, un son qui s’envola par ailleurs avec joie dans l’ouïe de chacun. En réalité, elle en aurait même pleurée de joie et de culpabilité. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils tous pas retrouvés pour partager un moment de bonheur ?  

Les quelques minutes de détente largement abusées, ils reprirent leur esprit en n’omettant pas leur objectif.  

 

Caleb partit le premier au nord du bâtiment. Il était intrigué par l’un de ces brigands qui se déplaçait avec familiarité. Poursuivant ses pas, il l’aperçut à une fenêtre qu’il essayait d’ouvrir. Il se munit de son arme, qu’il porta près de la tête, et plus il s’approchait de son dos, plus il ramenait son arme vers l’ennemi. Plantant le canon de son « Beretta » sur l’omoplate de l’homme habillait de noir ; il lui ordonna de lever les mains et de les mettre derrière la tête.  

 

- Je n’arrive pas à croire que tu utilises encore ce vieux truc de l’école de police ! Répliqua-t-il  

 

Caleb fut surpris de reconnaître immédiatement la voix qui venait de le snober, l’humilier. Et ce temps d’affection accordée au passé, l’affaibli complètement. L’ennemi fit un quart de tour sur son pied gauche et il affligea de son pied droit, un coup de son talon dans les mains du lieutenant pour le désarmer. La douleur fut saisissante, et Caleb tenait son poignée qui saignait déjà.  

 

- Je reconnais bien là l’élève attentif de l’école de police… Jacob… Sourit sournoisement Caleb  

- Mickaël, je préfère Mickaël maintenant ! Sourit-il, enlevant l’accessoire qui cachait son visage  

- Que fais-tu là ?  

- Je suis venue pour Hélène bien évidemment…  

 

. . .  

 

Marie observait l’homme qui se positionnait à l’Ouest du bâtiment, et il se trouvait exactement devant la fenêtre d’Hélène. Il était stoïque, ne bougeait pas et ne paraissait même pas respirer. La nettoyeuse éprouva un sentiment énigmatique ; elle ne sentait pas le danger, et l’instant semblait paralyser par le temps. Nulle atmosphère morbide ou dangereuse, juste la sérénité… Ce fut pour le moins déconcertant, et le caractère prudent de la jeune femme prit le dessus. Elle s’avança à pas de loup vers sa cible, l’arme prête à poudrer une balle ; concentrée.  

 

- Inutile de me menacer, je ne lui ferais pas de mal… Glissa la voix masculine  

- Alors éloignez-vous de la fenêtre de ma sœur ! Menaça Marie, n’aimant point son ton  

- Vous l’appelez « ma sœur » maintenant… !  

 

Marie ne supportait pas cet air de mépris, presque de dégoût ! Qui était-il pour la juger ? Mais surtout, quelle était son identité pour prétendre reconnaître ses sentiments envers sa petite sœur ?  

 

- Retournez-vous et découvrez votre visage si vous souhaitez m’insulter ! Répondit-elle, sûre d’elle.  

 

L’homme leva les mains en l’air, et exécuta les ordres de Marie. Il se retourna, doucement, et enleva la cagoule noire qui couvrait son identité. La nettoyeuse fut saisie en reconnaissant l’individu qui se trouvait devant elle,  

 

- Stéphane ? Répliqua interrogative Marie.  

 

. . .  

 

Au Sud du bâtiment, Kaori et Ryô guettaient ; dissimulaient derrière le petit temple du jardin ; la silhouette féminine qui n’avait pas bougée depuis leur arrivée. Étrangement à ses côtés, elle gardait comme un trésor un fauteuil roulant ? À quoi pouvait-il bien servir ? Comptaient-ils évacuer Hélène ? La situation devenait de plus en plus curieuse, et l’instinct du nettoyeur s’adoucit, paradoxalement.  

 

Kaori se retourna pour demander à son partenaire ce qu’il devait faire pour agir, mais elle trouva une immense peluche panda à sa place ? La nettoyeuse grogna comme une lionne détestant être dominé par son mâle ; à chaque présence féminine, il fallait encore qu’il agisse en enfant pré-pubère.  

 

Ryô s’était jeté sur sa proie comme le lion se projette sur la gazelle. Il la tenait fermement dans ses bras, neutralisant ses gestes. Il apprécia son corps fin, ses jambes élancées, sa poitrine ronde et sa taille fine que jalouserait la reine des abeilles. Aucunement farouche, il plongea son nez dans son cou, respira ce parfum qui intriguait son odorat depuis qu’il la maintenant contre lui. La fragrance ne lui était pas inconnue, et il fut capable de définir l’arôme,  

 

- Pamplemousse, fleur d’oranger, citron et zeste de clémentine… Je parierais sur « Eau Belle » d’Azzaro qui convient très bien aux femmes sportives et dynamiques !  

- Vous connaissez bien les femmes Monsieur Saeba… !  

- La voix confirme ma première intuition ! Sourit-il. Vous êtes…  

 

Ryô n’eut le temps de nommer sa réponse, qu’une massue de mille tonnes venue écraser, écrabouiller, piétiner son âme bestial et animal qu’il entretenait pour les femmes de ce monde. Kaori le trouvait insupportable, fallait-il encore pendant longtemps qu’il continu son jeu de séducteur, et affirme son célibat ?  

 

- Alors même dans les situations les plus morbides, il faut que tu joues au pervers ! S’énerva-t-elle  

- Tu sais que dans notre métier il est important de déchiffrer parfaitement son ennemi ! Se défend-t-il  

- Est-ce que par hasard tu me prendrais pour une idiote !  

- Madame ?! Tout va bien ?! S’approcha Stéphane  

- Madame ? Répéta Kaori  

 

Ryô fut pour le moins étonné d’apercevoir Stéphane, mais ayant deviné l’identité de leur brigande, il sourit plutôt à la présence d’un vieil ami. La femme découvrit son visage, et une chevelure parfaitement brillante et grise s’envola à la brise ; ce fut Ylia.  

 

- Qui est cette femme ? Demanda Kaori  

- C’est notre chef… Répondit Mickaël, arrivant derrière avec Caleb  

- Votre chef ?!  

- Si vous êtes là, j’imagine qu’il l’est aussi… Sourit moqueur, Ryô  

 

. . .  

 

Serge se tenait près du lit d’Hélène. Ses yeux éternellement cachaient derrière ses lunettes sombres, s’embrumaient. Le corps de la frêle jeune femme, entourée par des tuyaux aux bruits stridents, le paralysait. Il n’aurait jamais imagé une telle image, la majorité de son existence devait servir à la protéger, et voilà qu’elle se trouvait entre la vie et la mort.  

 

- Tu ne me le pardonneras jamais… L…  

 

Serge fut brisé dans son émotion par une attaque furtive. Kenji avait saisi au cou Serge, et l’avait traîné en dehors de la chambre. Serge essayait de se débattre, mais la pression du nettoyeur se voyait égal à celle du boa qui étouffait sa proie. Néanmoins, l’homme avait de la ressource, et il recula violemment, entraînant Kenji à se cogner contre le mur brutalement, et le blessa à la tête.  

 

Kenji eut pour réflexe de le lâcher, et Serge comptait lui infliger un coup de poing, mais le nettoyeur l’évita et lui rendit un coup à la lèvre. Les deux hommes portaient la répulsion dans leurs yeux. Ils se haïssaient, se maudissaient, depuis toujours, et encore davantage sachant qu’ils aimaient tous deux la même femme… Même si ce fut différemment…  

 

À se vomir, des rides de férocité poussa sur le sommet de leur nez, et ils s’apprêtaient à repartir au combat en face à face, lorsque le Doc les supplia de cesser ce raffut.  

 

- Messieurs, si vous voulez vous battre, c’est ailleurs que devant la chambre de ma patiente !  

 

Le médecin se voyait agressif ; le comportement irrespectueux de ces deux gorilles en conquête de territoire le mettait hors de lui. Heureusement, dans la foulée, les amis de chacun arrivèrent pour les séparer et les éloigner de ce couloir.  

 

Doc ouvrit la chambre d’Hélène, et s’approcha d’elle ; tout semblait aller. Tapotant son bras, il repartit en direction de la salle des cafés, soigner les blessures de ses deux chiffonniers.  

 

Refermant la porte, le Doc n’avait pas eu l’intuition de rester plus longtemps près de sa patiente ; à tort…  

 

Les coups que c’étaient donnés Serge et Kenji, avaient pénétrés dans l’inconscient d’Hélène. La haine que se portaient les deux hommes, alors qu’elle les aimait tous deux plus que tout en ce monde, secoua son âme.  

 

Qu’importe la raison qui ramène du coma, le son des poings qui blessés la peau de Kenji et Serge eut l’effet d’un électrochoc dans le cœur de la jeune femme, et ce fut au bout de quelques minutes de combat entre son corps, son esprit, et son cœur, qu’elle réussit après une noyade tourbillonnante, à ouvrir les yeux… !  

 

Hélène cligna des yeux, plusieurs fois, ses paupières pesaient trois tonnes. Closes pendant plus de six semaines, le regard pesait lourd. Elle ne reprit pas ses esprits immédiatement, sa tête cognait fort, et son cerveau se distinguait quant à lui, léger, trop léger pour réfléchir convenablement tout de suite. La respiration fut rapide, et son thorax cherchait à les faire survivre en se bombant toutes les secondes.  

 

Hélène paniqua quelques instants. Elle sentait le tuyau respiratoire chatouiller sa trachée et il fallait qu’elle se maîtrise pour ne pas s’étouffer. Elle leva, non sans difficulté, l’un de ses bras, et y aperçu un nombre affolant de perfusions. Regardant le plafond, ce fut avec mal qu’elle essaya de tourner quelque peu sa tête. Elle aperçut des machines aux mille couleurs, bipant le rythme de son cœur. C’était dans un lit d’Hôpital qu’elle se trouvait…  

 

La mémoire d’Hélène fut confuse, et elle due se concentrer péniblement pour se remémorer les faits passés. Fermant les yeux, elle chercha tout au fond de sa mémoire, les événements passés. Elle était dans un bureau, avec un homme boiteux, puis dans une villa, entourée de trois hommes. Elle ressentait subitement l’humidité d’une cave, et semblait flotter dans un avion. Elle marchait, marchait dans un couloir, un homme lui tenait fermement le bras et lui chuchotait.  

 

- « Life it’s not dramatic affaire »…  

 

L’odeur d’un cigare cubain envahissait son nez, et un tissu léger caressa son corps. Des regards perçant et rouge la regardaient et elle sentit son corps nu trembler de peur. Elle entendait subitement un coup, un coup sec et chaud se diriger vers elle, mais le sang qui coulait ne fut pas le sien…  

 

Hélène transpirait et sa gorge se remplissait de sanglot, en sentant les grains de sable griffer sa peau… Une enveloppe chaleureuse l’entourait, et murmurait des mots tendres… Kenji ! C’était la voix de Kenji…  

 

Hélène ouvrit les yeux et ce fut confuse qu’elle se souvenue de ce qu’il s’était déroulé… Shen-Yeng, Ishiba, le lieutenant Singh, Mickaël, Marie, Déborah, Kenji… Le puzzle qui constituait les instants passés se forma en réalité.  

 

Hélène versa des larmes de désespoir ; ce tourbillon de sang lui faisait du mal, et malgré cette balle logée dans sa poitrine, la vie avait encore priait pour qu’elle survive… Après tous les affreux événements qui c’étaient déployés par sa faute, par la faute de son existence, la vie voulait encore d’elle… Pourquoi ?  

 

Hélène ne supportait plus d’être coincée dans ce corps maladroitement gardée par des machines, et qui avait dû occuper la quiétude des visiteurs. L’aptitude de l’aide-soignante qu’elle fut se réveilla. Elle retira les aiguilles plantées dans ses veines, avec précautions, et se libéra ainsi de geste qui serait plus précis. Le plus délicat serait de s’extuber. Soit, il fallait le faire, et agir sans compter l’aide d’autrui. Elle reprit les fondements essentiels de ses leçons et fit un à un les gestes requis.  

 

Hélène attrapa l’aspirateur buccal qui se trouvait à la gauche de sa tête pour enlever la salive qui entourait sa trachée. Ensuite, elle dégonfla le ballonnet de la sonde, et boucha les extrémités distales. Elle inspira fortement et fit glisser le tube.  

 

Le glissement du tube qui traversa sa trachée la fit tousser, énormément tousser et elle dut se relever quelque peu. Elle oubliait que pendant un mois et demi, les machines l’avaient aidé à s’oxygéner, et que son corps n’était pas encore près à l’indépendance. Devenant rouge, elle mettait en péril sa survie. Elle fit le tour de la chambre avec ses yeux, et vit un concentrateur.  

 

Hélène posa un pied, puis l’autre sur le sol, mais tomba immédiatement à terre ; elle marchait à peine comme un nouveau-né. Qu’importe, elle rampa, s’accrochant à la chance qu’on lui avait offerte. Elle poussa son corps à l’aide de ses bras, et s’efforçait de calmer sa toux grasse. Elle s’agrippa à la chaise et leva le bras pour s’emparer du masque à oxygène. Elle le mit devant sa bouche et alluma le concentrateur ; elle respirait, confortablement.  

 

Hélène rampa vers le mur, et se mit en position assise. Elle se familiarisa avec le concentrateur, et remit en place son esprit. Elle observa la chambre, une chambre plongée dans le noir, et la pluie qui tapotait contre la fenêtre la rendait encore plus morbide. Et puis, hasardeusement, elle vit de la couleur sur la table base. Elle fut fascinée de savoir ce que cette forme rectangulaire pouvait contenir de seul chaleureux dans cette pièce.  

 

Hélène fit l’effort de se relever, mais ce fut une épreuve, ses jambes tremblées et la force semblait avoir quittée tous ses muscles. Efficacement, elle décida de s’aider du concentrateur, accroché à un prolongateur de perfusion. Elle s’en servie comme d’une béquille, et réussi à atteindre la table base. Elle s’assit sur le bord du lit, et prit le morceau de papier dans sa main.  

 

Hélène fut saisie au cœur, et des larmes tombèrent immédiatement ; le dessin était signé « Quentin ». Le petit garçon avait accordé du temps à son enfance pour lui faire un dessin, où lui, son père et Hélène furent présent. L’émotion la gagna, comment avait-elle pu un instant vouloir en finir avec sa vie… Ce sentiment lui rappela que Marie, sa sœur, la sœur qu’elle chérissait avait également insisté pour la garder près d’elle… Émue, elle décida de partir à la rencontre de sa famille…  

 

Hélène marchait difficilement, et se tenait au mur. L’endroit lui semblait familier, et elle se rappelait que ce fut ici que Kaori l’avait amené un soir, lorsque Kenji était parti. Elle se souvenait s’être soulevé de courage pour demander à Monsieur Saeba de lui révéler l’endroit où se trouvait son bien-aimé… Les souvenirs semblaient avoir cent ans, alors qu’une seule année fut écoulée…  

 

Au bout du couloir, elle aperçut de la lumière qui émanait d’une pièce. Elle entendait des voix, notamment celle du Doc’… Inaudible, elle s’approcha, mais la faiblesse regagna son corps, encore très fragile. Elle continua d’avancer en rampant, lorsque en arrivant près de la porte, elle entendue, une phrase, une révélation, qui stoppa ses pas, et la paralysa…  

 

. . .  

 

Ils avaient tous regagnés la salle des cafés, et se déshabillèrent quelque peu, trempés par la pluie battante. Kenji et Serge s’assirent, chacun à l’extrémité de la pièce, et se firent soigner par le Doc’, qui ne manqua pas de sermonner les deux hommes. Marie venue s’asseoir près de son ami, elle ne tenait plus et souhaitait savoir ce qu’il faisait là tous les quatre.  

 

- C’est vous qui intentez à la vie de ma sœur ?! Dit-elle, provoquant Stéphane du regard  

- Bien sûr que non… Répondit Mickaël  

- Alors pourquoi rentrer par effraction dans ce cas ?  

- Vous nous auriez laissé rentrer peut-être ? Questionna Stéphane  

- Bien sûr que non ! Se leva-t-elle, envahit par la colère  

 

Marie s’approcha de Stéphane et le menaça du regard. Que venaient-ils faire ici ? Qu’avaient d’importance Hélène à leurs yeux ? Ils s’étaient servi d’elle pour les espionner, avaient pris opportunité de son chagrin du départ de Kenji pour la manipuler ! Où étaient-ils lors de l’impasse faite dans cet entrepôt où elle avait failli perdre la vie ? Où étaient-ils lorsque sur cette île elle voulait en finir avec sa propre vie… ?  

 

- Elle ne représente rien pour vous… S’acharna Marie  

- Elle ne représentait rien pour vous il y a pas si peu ?! Haussa Stéphane  

 

Marie le gifla, blessée, irrémédiablement blessée… La vérité la poignarda, vivement, d’une lame tranchante et s’enfonça dans le plus profond de ses entrailles. « Oui » ! Elle n’avait pas été la sœur aînée parfaite qu’elle aurait dû être, mais aujourd’hui, un sentiment fraternel naissait en elle, et Marie avait décidé de revoir où devait être l’important.  

 

- Hélène est ma sœur… Et vous ? Elle est quoi pour vous ? Insista Marie  

Le silence ce fit. Ylia regarda Serge, et ce regard percuta celui de Kaori. Hélène respectait cet homme, cet homme qui avait offert une chance à sa protégée de s’accorder le droit de vivre et de s’en sortir en devenant indépendante. Elle le regardait avec douceur, en parlait avec tendresse, et rougissait à sa manière de veiller sur elle. Et puis, elle repensait à sa visite au restaurant, où Kaori n’avait pas manqué le regard que Serge portait sur Hélène, et la complicité qui les liait…  

 

Kaori ne mit plus beaucoup de temps à comprendre, elle savait déceler ce sentiment et le définir par une seule réponse,  

 

- Vous êtes son père… Glissa-t-elle, un sourire presque ému à son intention  

- Hélène est ma fille… Oui… Dit-il, baissant la tête  

 

Kenji fut percuté par cette révélation ; Serge Dieter était le père d’Hélène. Improbable. Marie recula de quelques pas, et revenue s’asseoir près de Kenji ; il fallait qu’elle avale la révélation. Stéphane partit également se poser aux côtés de son ami d’enfance ; les explications allaient être longues…  

 

Ryô prit place auprès de Kenji, suivi de Kaori. Mickaël et Caleb, eux, restèrent debout, incapable de bouger ; Monsieur Shen-Yeng aurait-il oublié une partie de l’histoire, ou ne la connaissait-il pas ? Interrogation.  

 

Ylia s’avança près de la fenêtre, et regarda la pluie tomber. Kaori l’observait, c’était une femme élégante, très belle pour ses cinquante printemps avancée… Elle avait le regard sévère, mais des traits de visage apaisant… Une allure droite, forte, et téméraire. Que cachait cette femme derrière ce mur de force ?  

 

- Si vous nous racontiez… Demanda Ryô, posant une main sur l’épaule de Kenji  

 

Kenji s’avança sur le bord de sa chaise, et cacha sa tête dans ses mains, supportées pas ses coudes s’enfonçant dans ses genoux. Encore une histoire, encore des secrets décelés, il en avait déjà mal à la tête. Qu’allait-il encore entendre, qu’allait-il encore savoir… Quand le mystère auprès de sa bien-aimée allait-il cesser…  

 

Hélène quant à elle, retenait sa respiration, et écoutait son cœur battre de tout son soul. Et lorsque la voix d’Ylia commença à conter le récit, elle ferma les yeux, et essaya d’anticiper des morceaux de souvenir.  

 

 

 

à suivre…  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de