Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Can I have my fanfiction proof-read?

 

Yes. You just have to choose one of the beta readers of HFC and contact that person by email. Don't f ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 19 :: 19

Pubblicato: 18-06-12 - Ultimo aggiornamento: 23-07-12

Commenti: PATATRA : Héhé, j'ai bien pris en compte tes conseils, cela étant j'ai quelques justifications à faire en toute amitié... Pour ce qui est des temps différents que j'emploi, Isa, m'avait donné le même conseille en me demandant de choisir un temps pour écrire cette fic, toutefois, je n'arrive pas à choisir, je trouve que l'emploi de différents temps donnent de la profondeur à certaines scènes de la fiction, plus de sensibilité, après peut-être n'ai-je pas encore le dont pour le faire... Après, je t'avoue qu'il y a beaucoup de personnage dans ma fiction, il y en aura d'autre... Je peux te faire un petit résumé de certain lien de mes personnages mais pas dans le détail, car ma fiction n'aurait plus lieu d'être et l'intrigue ne serait plus présent... Pour l'instant, je peux t'aider de cette façon : Effectivement, Sylvana et Erika sont deux sœurs jumelles, Sylvana à une fille, Katarina... Erika travaille pour le compte d'un trafiquant, son nom apparaitra dans les chapitres à suivre...! Le grand-père chinois, Shen-Yang et sa petite-fille, Hua, sont deux personnages important, mais leurs passés sera dévoilé plus tard, je tenais quand même à les faires intervenir... Cela étant, ils n'ont aucun lien avec Sylvana et Erika. Il m semble que sont les seuls pour qui cela peut être ambigu, si d’autre personnages te perturbent, fais moi signe (^^) ! Je peux également te rappeler pour les gangs : Shu’Kiru : gang de Serge Dieter Ten’Shi ‘Koo : gang de Ryô Saeba Mon style un peu naïf, je ne sais pas comment prendre ce pseudo compliment (^^), toutefois, je l’avoue mon style est plutôt dans la nuance de tendresse… Héhé, pour la nuance des personnages, je suppose que tu fais référence à leur caractère, notamment Hélène, cependant, ma fiction est loin d’être fini et les personnages vont forcément évoluer… Voila, sinon, je suis ravie que tu suives ma fiction, j’espère avoir correctement répondu à tes attentes, sinon, bah, n’hésites pas ! Bon continuation pour toi !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

« Ce qui complique tout, c’est que ce qui n’existe pas s’acharne à faire croire le contraire… » Michel Tournier.  

 

Ryô avait l’impression de crever à petit feu, son cœur battait difficilement, il avait peur. Comment avait-il pu laisser sa bien-aimée toute seule ? Laisser son ange partir loin de lui avec cette étrangère, cette femme à la facette mystérieuse ? Il savait qu’elle était dangereuse, mais son amante voulait lui donner sa chance. Il ne cessait de demander à Hide de le pardonner et suppliait Kaori de l’attendre.  

 

- Je vous en prie Sylvana ! Écoutez-moi…  

 

La jeune femme baissa sa garde, mais son ange déchu la tenait par les sentiments.  

 

* * *  

 

Karl s’était arrêté, mourant d’envie de savoir ce qui se cachait dans cette boîte. C’était sa mission, rien ne devait passer outre.  

 

Kenji courait comme jamais, il avait le cœur bondissant hors de sa poitrine, il avait peur, ciel que ce sentiment l’agaçait, il avait mal, il voulait arriver, trouver sa petite-amante saine et sauve, il devait se l’avouer…  

 

Karl défit gracieusement le premier nœud, puis le second, la ficelle tomba au sol. Il déchira le papier, le jeta au loin, il ne restait plus que le couvercle à soulever.  

 

* * *  

 

Rien, plus rien ne pouvait la faire capituler, Sylvana appuya sur le chien, faisant rouler le barillet, sa cible était cette jeune femme, elle souffla un dernier adieu et…  

 

- Pardon…  

- Kaori !! Retentit la voix perturbée de Ryô.  

 

* * *  

 

Il vit ce bellâtre aux yeux bleus, il souriait machiavéliquement, il était prêt à ouvrir la boite. De son côté, Kenji entraperçut une ficelle accrochée au couvercle. Au loin, il vit sa bien aimée fixer le sol. Une peur indéchiffrable s’empara de tout son être et dans un moment de panique, il poussa un hurlement de frayeur.  

 

- Hélène ! A terre !!!  

 

Surprise par ce cri remplit de terreur, la jeune femme releva la tête et aperçut son amant se coucher sur le sol. Sans se poser de question, elle imita ses gestes lorsqu’une explosion retentissait, pulvérisant en mille morceaux le corps de Karl.  

 

- Hélène !!  

 

Kenji se releva, il n’avait jamais crié son nom avec tant d’ardeur, il prit dans ses bras cet être fragile, elle respirait, elle s’était seulement évanouie, heureusement, car le spectacle de Karl était immonde. Il rentra vite, très vite, chez lui.  

 

Non loin des lieux, la sonnerie d’un téléphone retentit.  

 

- Madame ?  

- Il est éliminé ?  

- Oui !  

- Bien joué Dieter ! Tu peux aller te reposer !  

- Merci Madame, bonsoir…  

 

Serge s’écroula sur le sol, si Kenji n’était pas intervenu, Hélène ne serait plus de ce monde, comment avait-il pu la mettre en danger… Il prit sa tête entre ses mains, honteux.  

 

* * *  

 

Le coup de feu était parti, faisant un trou dans son point vital, oui ! Le rideau céda sous ce point d’attache désormais inexistant. Ryô avait grimpé les marches deux à deux, il croyait avoir couru cent kilomètres. Il s’était jeté sur Sylvana, déviant ainsi la trajectoire de la balle. Kaori, qui croyait que sa dernière heure était venue, avait tenté de faire basculer sa chaise, mais celle-ci, en tombant, se cogna la tête sur le coin du lit.  

 

- Kaori… Mon dieu, Kaori…  

- « Sauve-toi idiote !!! »  

 

Sylvana se releva tant bien que mal et courut le plus vite possible.  

 

- Reviens là toi !!  

- Ryô !! A encore la force de crier sa partenaire. Ryô…  

- Kaori, dans quel état tu es… Ne bouge pas, je te détache tout de suite…  

 

Le prénom de son amant fut son dernier mot, Kaori s’évanouissait. Ryô avait les mains qui tremblaient, qu’avait-il fait subir à son ange ? Il détacha ses liens, puis libéra ses mains, il frotta ses deux marques rouges horrible. N’avait-il pas vu encore son visage, tuméfié, assaillit de coups ?  

 

- Kaori…  

 

Ryô aurait pu facilement déposer son ange sur le lit, soigner lui-même ses blessures ou appeler le Doc’ pour qu’il vienne l’examiner, mais le nettoyeur s’empressa de prendre son amante dans les bras. Quand il s’agissait de Kaori, rien n’était censé. Il courait dans la rue, vite, le peu de passant qui se trouvait encore dehors à cette heure-ci étaient surpris de voir ce jeune homme aussi blanc que neige, courir désespéramment en un lieu. Il arrivait chez Doc’, frappait à sa porte violemment, il criait, suppliait que ce dernier ouvre.  

 

- Une seconde, une seconde, j’arrive…  

 

A peine eut-il le temps d’ouvrir la porte que Ryô le bouscula et entra dans la pièce, il allongea son ange sur le fauteuil.  

 

- Doc’ qu’est-ce que tu fabriques !!  

- J’arrive Baby Face, que se passe-t-il ? Kaori…  

 

Le docteur courut sur sa patiente, il craignait le pire, Ryô qui débarquait en cassant tout sur son passage, heureusement Kaori n’avait que de bénigne blessure.  

 

Il prit sa température, sa tension, vérifia les battements de son cœur, il regarda ses poumons, rien, tout allait bien. Il soigna ses blessures, pansa ses bleus, ses égratignures. Il regarda attentivement son entaille à la tête, elle n’était pas profonde, ça devrait aller.  

 

- Tu ne lui fais pas de radio ?  

- C’est inutile, sa blessure n’est pas profonde du tout !  

- Doc’ je t’ordonne de lui faire une radio !!  

- D’accord, d’accord…  

 

Le docteur s’exécuta, le regard noir de colère du nettoyeur lui donnait froid dans le dos. Il alluma toutes ses machines, la radio prit plus d’une heure, mais Ryô était rassuré.  

 

- Les radios sont bonnes…  

- Tant mieux…  

- Que s’est-il passé ?  

- J’ai laissé Kaori avec l’une de nos clientes seule à la maison, je ne sais pas pourquoi, elle…  

 

Ryô avait la rage, cette femme avait menacé Kaori, l’avait ligoté, frappé, il donnerait n’importe quoi pour retrouver cette garce et la tuer !  

 

- Ryô, tu devrais rentrer chez toi… Je vais garder…  

- Non !  

- …  

- Je vais la ramener chez nous…  

- Tu es sûr ?  

- Oui…  

- Je vais vous reconduire…  

- Merci…  

 

* * * * * *  

 

Kenji attendait patiemment que sa petite-amie se réveille. Il ne savait pas s’il devait être inquiet, énervé, fâché, il avait tellement de doutes qui se bousculaient dans sa tête, des questions sans réponses. Elle ouvrit tout doucement les yeux, elle avait mal à la tête. Sa mémoire lui joua des tours, n’était-elle pas au restaurant ?  

 

- Tu as mal quelque part ?  

 

Cette voix était celle de son amant, elle était chez lui ? Elle se releva avec difficulté.  

 

- A la tête et au dos…  

 

Kenji se leva, prit deux cachets et, tout en lui servant un verre d’eau, il lui ordonna d’avaler ces médicaments.  

 

- Que sait-il passé ?  

- Je n’en sais rien ! A toi de me le dire !! S’énerva le jeune homme.  

- …  

- Je commence à en avoir assez de tes mensonges !  

- …  

- Tu sais que dans le restaurant où tu bosses, il n’y a que des yakusas !!  

- …  

- Tu n’as pas l’air d’être si perturbée que ça !!  

- Kenji…  

- Comment, comment as-tu réussi à me ôter cette balle dans mon corps !! Qu’est-ce que tu caches !! Cesse de me mentir et de me faire croire à ton innocence !!!  

 

Le jeune homme hurlait, il expulsait sa haine, sa peur, son mépris, il avait le visage fermé et des yeux menaçant.  

 

- Kenji… Arrête, tu me fais peur… Tremblait-elle pleurant son incompréhension.  

 

Le jeune homme réagissait à la voix apeuré de sa petite amante. Comment pouvait-il arriver à faire ressentir de la peur chez elle ? Il se mit à genoux par terre, il n’en pouvait plus, il était fatigué, fatigué de lui-même, de ne jamais savoir comment gérer ses émotions, tout ça par sa faute !  

 

- Comment une simple gamine comme toi, as pu m’enlever une balle dans le corps…  

- …  

- Réponds bordel !!  

- C’est, c’est mon père qui m’a montré…  

- Ne mens pas !!  

- C’est, c’est la vérité, une nuit il est revenu avec une balle dans le bras… Je l’entendais crier, Marie n’était pas là, je me suis levée et, et, il essayait de l’enlever, alors, alors, je l’ai aidé, il, il m’a guidé et je l’ai enlevé… Expliquait-elle sous ses larmes.  

- Je…  

- Kenji, c’est la vérité, je t’assure…  

- Tu ne me caches rien !!  

- Non, jamais… Kenji, je t’en prie, ne te mets pas en colère…  

 

Le jeune homme baissait ses armes, son amante avait l’air mal en point, elle avait eu peur, était tétanisée et lui, au lieu de la réconforter, il lui criait dessus, la menaçait… Mais, depuis que Kenji avait pressentit un mal dans sa poitrine, il se sentait étrange, son instinct avait été le bon, sa petite amante aurait pu mourir… Non, ce mot lui fit encore plus mal, ils étaient liés, il avait eu peur, peur de la perdre et ce sentiment était douloureux, il ne savait comment l’équilibrer.  

 

Hélène se mit à genoux devant son amant, elle ne voulait pas qu’il se fâche.  

 

- Kenji, pardon…  

 

Le nettoyeur sauta sur son amante et la bloqua au sol, sa tête dans son cou. Il voulait la sentir près de lui, contre lui, entendre son cœur battre et s’il n’avait plus eu l’occasion de la voir ? Son cœur se déchira à cette pensée… Il était dépendant d’elle.  

 

Ses yeux pommes se glissèrent dans ses yeux chocolat, une main caressait son front, essuyant encore ses larmes présentent, il se pencha pour lui donner un baiser. Cette sensation était terriblement gourmande, il quitta ses lèvres, pour lui dévorer le cou, « tiens ! », cette partie est sèche et irritée. Ses yeux croisa alors celle d’un suçon, son regard s’agrandit, la main de Kenji agrippait fortement un bras de la jeune fille.  

 

- C’est quoi ça ? Questionne violement ce dernier, capturant entre sa main le cou de la jeune fille.  

- Rien… Dit-elle larmoyant  

- Qui t’a fais ça !! Tu te prostitue dans ce bar ou quoi !!!  

- Non, pas du tout !  

- Quel est l’ordure qui a fait ça ??  

- Karl… Karl… Ce soir, il m’a pris dans la cuisine, il m’a bloqué, je n’ai rien pu faire, pardon, pardon, pardon…  

 

Elle se blottissait contre lui, pensant à des tas de mots qu’elle mourait d’envie de lui dire. Il était le seul, il était l’unique, elle l’aimait à en mourir, elle ferait tout pour lui, elle voulait rester auprès de lui pour toujours, il était le seul qui arrivait à combler le vide de sa vie, malgré leur difficulté à se comprendre, Kenji était son messie.  

 

Kenji était hors de lui, encore un sentiment de jalousie, « ce mec est bien là où il est », le nettoyeur espérait en enfer. Il se ressaisit, il demanda à son amante de le regarder et captura de nouveau ses lèvres et commença son long chemin vers le plaisir charnel.  

 

* * * * * *  

 

Kaori dormait paisiblement, Ryô ne cessa de caresser son bras, elle avait l’air si fragile, si délicate. Ryô était douloureusement affecté des blessures de Kaori, elle avait un pansement sur la tempe, un bleu sur l’arcade gauche, une entaille sur les lèvres, lui aussi entouré d’un bleu. Il prit sa main dans la sienne et embrassa celle-ci. A ce contact chaud et réconfortant, Kaori se réveilla enfin.  

 

- Kaori… Comment te sens-tu ?  

- J’ai très mal à la tête… Dit-elle avec difficulté.  

 

Ryô se pencha sur elle et l’embrassa tendrement. La jeune femme posa une main délicate sur sa joue, son amant était auprès d’elle, tout allait bien…  

 

- Je suis désolé, je n’aurais pas du te laisser seule avec Sylvana, c’est la plus grosse erreur que je n’ai jamais faite…  

- Ne dis pas de bêtise Ryô, j’aurais du t’écouter…  

- Non, je devais faire attention à toi… Je savais Sylvana étrange, je…  

- Ryô, je t’en prie, ne t’en veux pas…  

 

Les deux amants se regardaient intensément, jamais Kaori n’avait subit de telle menace, une telle attaque, jamais elle n’avait été blessée, Ryô s’en voudrait à vie.  

 

- Ryô, je vais bien, ce n’est rien…  

- Pourquoi elle t’a fait ça ?  

- Elle voulait des informations, concernant ton gang…  

- Mon gang ?  

- Elle voulait des noms, un lieu…  

- Pourquoi ne pas m’avoir laissé la poursuivre…  

- Sylvana n’est qu’un cobaye, une proie, je pense qu’elle est manipulée par quelqu’un d’autre, avant de me dicter chaque consigne, elle réfléchissait, comme si une personne lui donnait les marches à suivre…  

- Une espionne ?  

- Peut-être…  

- …  

- Ryô ?  

- Oui !  

- Tu, tu ne comptes pas arrêter… Nous deux…  

- Quelle question… Bien sûr que non… Seulement, je te demanderais…  

- Non, Ryô, je sais déjà ce que tu vas dire et c’est non !  

- Kaori, je ne veux pas que ce genre de chose se reproduise !  

- Elle ne se reproduira pas, je te le promets, désormais je t’écouterais et je ne resterais pas loin de toi…  

- Kaori…  

- C’est promis… J’ai l’impression que dans cette mission, personne n’est de confiance…  

- Kaori… Ne me fais plus jamais une telle peur… Dit-il collant son front au sien  

- Oui, juré…  

 

Ryô descendit sa tête et embrassa son amante, il s’allongea sur elle, son cauchemar de cette nuit lui glaçait le sang. Il caressa son corps, faisant attention de ne pas lui faire mal, il dévora ses baisers, il voulait cette femme maintenant…  

 

* * * * *  

 

- Idiote !!!  

 

Erika gifla violement Sylvana.  

 

- Tu ne sais donc rien faire de ta vie !!! Il te suffisait de tirer pour l’abattre et toi tu as bêtement échoué !!  

 

Erika poussa Sylvana sur le lit, elle était furieuse.  

 

- Je ne sais pas ce qui me retient de te tuer !!  

- …  

 

Sylvana était effondrée, qu’avait-elle fait à la vie pour mériter ce sort ?  

 

- Tu ne verras pas ta fille avant un mois !! Sache-le impotente !!!  

 

Erika quitta la chambre, enferma cette incapable, quand elle entendit un énorme « boum » sur la porte. Sylvana avait claqué ses deux poings sur la porte, elle frappait et suppliait.  

 

- Erika je t’en prie, pas ma fille, laisse Katarina, je t’en supplie Erika, c’est ta nièce, laisse-moi la voir, je t’en supplie !! Erika ! Erika ! Erika !  

 

Ses coups étaient violent, Erika avait le cœur soudainement réchauffé, c’était sa sœur, son sang, sa moitié, sa jumelle, cette scène ne lui en rappelait que de trop douloureuse, il fallait que cela cesse.  

 

- La ferme !!!  

- …  

- Peut-être que tu pourras la voir avant !  

 

Sylvana s’effondra de tristesse, elle laissa son corps fébrile se dégouliner de désespoir.  

 

* * * * *  

 

Kenji était au bord de sa fenêtre, il fumait une cigarette, rien de tel après un bon rapport. Son téléphone sonnait et vint troubler son bien-être.  

 

- Allô !  

- Kenji, ça va ?  

- Oui, Karl Wagner est mort, explosé…  

- Sympa… Dieter s’est débarrassé de ces deux espions…  

- Il avait tout prévu !  

- Je vois… Hélène n’a rien ?  

- Non… Dit-il tournant ses yeux vers la salle de bain. Et toi de ton côté ?  

- Kaori s’est fait tabasser par Sylvana, elle voulait des informations sur notre gang…  

- …  

- Elle allait la tuer quand je suis arrivé…  

- Tu l’as chopé ?  

- Non, Kaori m’a demandé de rester…  

- Ne t’en fais pas, on la retrouvera !  

- Kaori me certifie que Sylvana n’était qu’un pion…  

- C’est possible… Tu crois qu’elle est du même bord que les espions de Dieter ?  

- Oui… C’est très probable…  

- Ne t’en fais pas Ryô, l’homme qui as fait subir ça à Kaori va crever en enfer…  

- Oui !  

- Reste bien auprès d’elle…  

- Euh, Kenji ? Ca va ?  

- Ouais…  

- Tu veux…  

- Ne te fous pas de ma gueule, Kaori a vécu bien pire… Laisse-tomber !  

- Tu as eu peur de la perdre…  

- A demain Ryô !  

- A demain… Sourit-il de son côté.  

 

Kenji raccrochait perplexe, cette nouvelle l’avait choqué, comment pouvait-on faire du mal à cette femme angélique ? Égoïstement, Kenji pensait qu’Hélène aurait pu subir la même chose et le pire c’est que désormais, Sylvana savait l’existence de son amante et la relation qu’ils avaient.  

 

Kenji sentit une pression légère, Hélène avait agrippé son tee-shirt, elle rougissait, si elle avait pu le demander, elle se serait blottit contre lui.  

 

- Viens… Dit-il levant son bras pour qu’elle passe.  

 

Hélène était toute rouge, mais s’empressa de se blottir dans les bras de Kenji. Elle passa ses deux bras autour de sa taille, impatiente, elle posa sa tête contre son torse, respirant son parfum et était émue d’une telle tendresse. Le jeune homme regardait sa petite amante avec questionnement, le mieux pour elle serait d’être loin de lui, mais mille fois il avait voulut se débarrasser d’elle et il devait se l’avouer, c’est lui qui venait toujours la chercher…  

 

Il écrasa sa cigarette, s’apprêtant à faire un geste qu’il allait se permettre innocemment juste ce soir, « oui, juste ce soir ». Le nettoyeur resserrait son étreinte comme jamais, il avait posé sa tête sur la sienne et serrant, fort, très fort, cette jeune fille qui était désormais à lui, « ne pars pas » allait-il jusqu’à penser. Hélène remplit son cœur d’émotion, elle était plus amoureuse de lui que jamais…  

 

* * * * * *  

 

Kaori s’était endormie, Ryô s’allongeait doucement à ses côtés. Il prit cet ange dans ses bras et regardait respirer paisiblement cette jeune femme. Il replaçait soigneusement une mèche de ses cheveux, il sourit, « elle est belle »…  

 

Le nettoyeur mit longtemps avant de rejoindre le pays des songes. Il ne savait comment gérer la situation, il s’en voudrait longtemps de l’état de sa partenaire. Il réfléchissait une bonne partie de la nuit, il tournait en rond, ne comprenait rien, son chef était formel, le gang Shu’Kiru était leur ennemi, dirigé par Serge, mais « non », Dieter est lui-même espionné, Stéphane affirme avoir vu Ryô sur les lieux des trafics, ce même ami à comme certitude que le gang de Ryô était derrière tout ça, leur chef Ichiba, ayant un lien avec Dieter… Ryô avait mal à la tête ! Il était paumé !  

 

* * * * * *  

 

- Cette histoire put ! Affirmait Danno  

- A quoi ça sert qu’on fasse un topo toutes les semaines, on se dit toujours la même chose et on revient au point de départ ! S’agaçait l’américain  

 

Trois semaines étaient passées, trois semaines radicalement calmes. Une fois par semaine, Ryô et ses camarades se réunissaient entre eux au Cat’s Eyes.  

 

- Danno, tu n’as vraiment rien depuis la semaine dernière ! S’agaçait Marie.  

- Non, je n’ai rien, personne ne connait cette Sylvana Rosenberg ! Elle a prit un faux nom ! Pour le reste, j’ai quedal, je ne vais pas le répéter cent fois ! Et appelez-moi Dan les mecs !  

- Sylvana Rosenberg est un pion sur l’échiquier, même si on la retrouvait, elle ne parlerait pas, il l’éliminerait avant ! Affirma Miki.  

- Pourquoi ne pas se rendre au manoir où elle a soi-disant prit des affaires ? Proposa la partenaire du numéro un.  

- Kaori, on a déjà fouillé cette maison, il y a deux semaines… Lui confirma son amie.  

- Ah…  

 

Ryô s’inquiétait, depuis quelque jour, Kaori avait des soucis de mémoire, elle ne se rappelait même plus de la date de mariage de Kazue et Mick, elle confondait les jours et Doc’ qui avait affirmait que les radios de sa bien-aimée étaient négatifs.  

 

- Super, dans ce cas, on fait quoi, le chef ne nous convoque même plus ! Râlait Amélie  

- Je trouve ça plutôt suspect d’ailleurs, pas vous… Soutenait Déborah sortant sensuellement la fumée de sa bouche.  

- Il est peut-être vexé de n’avoir aucune information… Répondait la barmaid.  

- Déborah a raison, c’est curieux… Soutenant Kenji.  

- Génial, aucun indice, aucun suspect, aucun endroit à fouiller ! Personne à interroger, les femmes qui ont été kidnappé il y a plus d’un mois sont mortes aujourd’hui, ou prostituées !  

- Mick, chéri, calme-toi…  

 

Le jeune homme s’installa auprès de sa femme, demain ils allaient se marier, Kazue faisait tout pour que ce jour ne soit pas gâché. Au milieu de leur réflexion, la cloche du café retenti.  

 

- Hello ?  

- Bonjour…  

- Puis-je avoir quatre sandwichs à la viande à emporter s’il vous plait !  

- Bien Monsieur…  

 

Miki partit chercher les sandwichs quand un autre client pointait son nez.  

 

- Bonjour Monsieur… L’accueillit Falcon.  

- Hi !  

- Anthony!  

- Dan, I’m not late?  

- No, You are punctual, as usual!  

- Ok!  

 

Kenji remarquait que l’homme avait toujours sa bague de marié, avant de partir, le nettoyeur retenu son ami.  

 

- Danno !  

- Dan !  

- Dan, cet homme est marié !  

- Non, il est en instance de divorce !  

- Qu’il te dit !  

- Tu sais quoi Kenji, au lieu de t’occuper de ma vie, occupe toi plutôt de ta petite-amie que j’ai encore vu partir en larme ce matin ! Lui crachait le jeune homme.  

 

Son ami partit au bras de cet homme.  

 

- Vos sandwichs !  

- Thanks ! Gardez la monnaie ! Vous êtes Kenji ? Demandait l’homme approchant de ce dernier  

- …  

- Votre ami a raison vous savez, si ma petite Hélène arrive encore un matin ou un soir en larmes, je vous botte les fesses poor wanker !!  

 

L’homme quitta fièrement le café, satisfait d’avoir rencontré ce débile faisant souffrir une jeune fille aussi adorable que sa collègue.  

 

- Ca veut dire quoi poor wanker ? Demanda Amélie.  

- Il ne vaut mieux pas que tu le saches… Répondit Mick.  

 

* * * * *  

 

- Mickael, tu faisais quoi ? Râlait Stéphane.  

- Je me suis confessé…  

- Hein… ?  

- Dites-donc vous deux, vous allez encore squatter longtemps ? S’agaçait Serge.  

- Bah quoi mon Serge-chou, il faut bien qu’on te donne un coup de main maintenant que tu n’as plus de personnel ! S’exclamait avec joie Stéphane.  

- Oui, d’autant plus qu’on ne va pas laisser notre petite Hélène tout faire ! Sourit Mickael.  

- Oui, ne soit pas radin et partage ! Répondait son ami d’enfance.  

 

Deux coups de feux retentirent, le patron ne supportait pas que ces deux gigolos parlaient d’Hélène ainsi.  

 

- D’ailleurs, where’s she ?  

- Elle est dehors… Elle se détend…  

- Il est beau gosse ce Kenji ! Je comprends qu’elle en soit amoureuse… Sourit Mickael.  

- Oui, mais c’est bien la seule qualité qu’il a ! Râlait Stéphane.  

 

* * * * *  

 

- Mon Kenji s’est encore disputé avec sa petite copine… Se moquait Marie.  

- C’est quoi cette fois-ci, elle ne veut rien faire d’autre que le missionnaire comme position… Rit Amélie.  

 

Le nettoyeur partit furieux. Il n’allait pas bien loin, juste au coin d’une ruelle sombre et fraîche pour se remettre les idées en place. Il repensait au pourquoi de leur dispute, elle avait simplement posé une question bénigne, elle s’était approchée timidement, un petit sourire au coin des lèvres, elle avait rougit et « Quelle est la date de ton anniversaire ? », avait-elle simplement demandé. Cette question était banale, sans importance, mais le jeune homme savait déjà qu’elle lui aurait préparé un diner minable, qu’elle aurait foutu son fric en l’air pour lui faire non pas un, mais plusieurs cadeaux, elle aurait acheté un gâteau aussi, « que de futilité ! ».  

 

Plus il y pensait, plus il s’insultait, elle était partie triste, en pleure, il aurait suffit de lui dire avec sincérité que cet événement n’avait aucune importance pour lui, mais le caractère lunatique du jeune homme l’avait conduit à s’emporter, à refuser toutes attentions de sa part. Ridicule. Pourquoi se donner entièrement à elle, sans pudeur, que lorsqu’il s’agissait de sexe ? Pourtant, il savait, au fond de lui, qu’elle n’était pas considérée comme toutes ces autres femmes qui étaient passées. Qu’elle méritait tout, sauf ce comportement misérable qui ne passait pas…  

 

- Tu fais du boudin ? Sourit Ryô à son ami.  

- La ferme !  

- Kenji…  

 

Le ton du nettoyeur était sérieux désormais.  

 

- Tu veux m’accompagner chez Doc ‘ ?  

- Oui !  

 

Le jeune homme se levait, déterminé de savoir ce qui soudainement, rongeait Ryô. Le chemin jusqu’à chez le Doc’ fut silencieux. Ryô sonna chez Doc’, inquiet.  

 

- Baby face ! Que me veux-tu encore ?  

- Il faut que je te parle de Kaori !  

 

Doc fit rentrer ses deux amis. Ils s’assirent dans le petit salon privé du docteur.  

 

- Kaori…  

- Je sais… Perte de mémoire ? Interrompit l’expert  

- Comment, comment sais-tu ?  

- …  

- Tu m’avais certifié que ses radios étaient bonnes !! S’emporta le nettoyeur, se levant et serrant ses poings  

- Calme-toi et assis toi !  

- …  

- Les radios de Kaori sont excellentes, seulement, je redoutais ce symptôme pré-psychologique !  

- Comment ça ?  

- Kaori ne s’est pas confiée à toi après cet événement, n’est-ce pas ?  

- Non…  

- Je la connais aussi bien que toi, elle a joué la fière afin de ne pas t’inquiéter ! Mais, elle a dû être naturellement choquée !  

- …  

- Elle s’est sûrement dit que tu la mettrais de côté sinon…  

- …  

- Il faut qu’elle évacue ce qu’elle a ressentit… Elle doit vivre avec ça intérieurement et le résultat est qu’elle à des troubles de la mémoire… Elle oublie des détails, comme pour se rassurer qu’elle oubliera ce moment…  

 

Ryô rageait de l’intérieur, comment n’avait-il pas pensé à ça ? Il savait SA Kaori forte, très forte, mais elle restait humaine, une femme prit en otage devant se sacrifier pour la sécurité de l’homme qu’elle aime…  

 

- Ryô, il faut juste qu’elle se libère de cette épreuve… Ce syndrome arrive à de nombreux patients qui subissent un choc émotionnel…  

- …  

- Ne sois pas brusque non plus… Parle-lui naturellement…  

- Oui…  

 

Ryô se leva soudainement, sans un dernier mot, ni regard. Kenji le suivit. Dans la rue, Ryô regardait lasse le béton sec. Il était perdu et Kenji qui rageait de ne pouvoir le « réconforter ? Mot écœurant ! ». Pour une fois, il allait s’élancer, dire un mot, même sans sens, sans profondeur, une phrase qu’il ne pensait pas, quand elle apparaissait, tel un ange à la recherche de ses ailes.  

 

- Kaori ? Prononce son amant dans un souffle court  

- Tu es allais chez Doc ‘ ?  

- Oui…  

 

Jaloux. Comment faisaient ses deux êtres pour s’aimer autant, ça se voyait rien qu’en les regardant, ils s’aimaient à en crever, ils étaient aimant, amant, allant dans le même sens sans se regarder, ils étaient liés par un « putain » de lien incassable, l’un ne pouvant respirer sans l’autre, cet autre n’était entier sans l’un… Kaori et Ryô, Ryô et Kaori, quel était leur secret ? Kenji s’éloigna en silence de ce couple qu’il jalousait.  

 

Le nettoyeur se saisissait de la main frêle de son amante et conduisit celle-ci loin des regards indiscrets.  

 

- On pourrait parler à la maison ? Demanda cette dernière.  

- Kaori… Je suis désolé, je ne faillirais plus dans mon rôle de protecteur…  

- Ryô, tu n’as pas faillit…  

- Si ! Je ne te laisserais plus seule, c’est promis… Tu as dû avoir horriblement peur, j’en suis désolé…  

- Non, ça va ! Dit-elle mordant sa lèvre inférieure  

- Kaori, tu n’es pas obligé d’être sans cesse forte, forte pour nous deux… Je suis là, tu peux te faiblir devant moi, ce n’est pas un souci, je suis là pour ça également… Ne te voile pas Kaori… Pas devant moi…  

 

Elle craqua, ces mots étaient vulgairement débouchés d’émotion. Elle pouvait craquer ? Elle pouvait faiblir ? Elle pouvait respirer ? Elle pouvait être petite ? Elle accourra dans les bras de l’homme de sa vie, celui qu’elle avait attendu lors de cette prise d’otage, elle qui n’avait cessé d’implorer son apparition, oui, elle devait se l’avouer, elle avait eu peur de perdre la vie et Ryô qui n’arrivait pas…  

 

Elle pleurait, évacuant cette encre noire épaisse, dégoulinante de son cœur, de ses poumons, elle en cauchemardait la nuit, elle était effrayée, « non, plus maintenant ». Sentir la chaleur de Ryô, avouer sa peur, rien ne pouvait plus la soulager.  

 

Le cœur du nettoyeur était mis à rude épreuve, jamais Kaori n’avait pleuré autant depuis la mort d’Hide. Hide, il devait lui en vouloir et l’aurait haïe d’apercevoir sa petite sœur à ses côtés.  

 

- Ryô…  

 

Ils ne voulaient pas sortir ses trois mots, timidité, peur, jeunesse ? Elle mourait d’envie, comme à chaque moment, de lui dire « Je t’aime ». Pourtant elle avait avoué être amoureuse de lui, avait eu le courage de lui dire, mais étrangement amoureux et aimer semblaient différent en cet instant. Comme ces mots étaient imposants, on a toujours l’impression qu’il est simple de les déballer, qu’on peut se permettre de les dire à n’importe quel moment, mais c’est quand on aime le plus que ces trois mots restent fragile, oui, si ce moment devenait banale et quotidien, il en n'est moins intense et peut-être même moins sincère.  

 

- Tu veux qu’on rentre se reposer avant ce soir ? Proposa ce dernier.  

- C’est vrai, ce soir, Mick et Kazue fêtent leurs enterrements de vies de célibataires…  

- Viens, allons nous reposer chez nous…  

- Oui… Sourit-elle. Oh ? Kenji ?  

- Il nous a laissé seul…  

- Le pauvre…  

- Ne t’en fais pas pour lui, être seul lui fait le plus grand bien…  

- C’est sûr qu’entouré de ses trois pestes, il ne risque pas de penser sérieusement…  

 

Ryô rit.  

 

- Trois pestes ?  

- Elles l’étouffent ! Dit-elle révoltée.  

- C’est vrai…  

- J’espère qu’il viendra ce soir…  

- Oui… Tu viens, on rentre…  

 

Un merveilleux sourire se créa sur le visage de Kaori, en guise de réponse. Les deux amants rentrèrent chez eux se prélasser dans le canapé, à consentir leur relation, leur amour dans une scène plus qu’interdite aux mineurs.  

 

* * * * * *  

 

Kenji se remémorait le visage heureux de ses deux amoureux. Ryô et Kaori. Allongé sur un banc, il alluma une cigarette, qu’il prenait plaisir à déguster. Il chopa son mobile, ses deux amoureux lubriques le rendaient sentimentale.  

 

Non loin de là, Hélène entendit un bip, elle prit son portable, curieuse de savoir qui pouvait penser à elle. « Kenji ».  

 

- Vingt-cinq décembre…  

 

Elle était émue, elle était heureuse, Kenji avait répondu… Elle voulait lui répondre, « oui, mais quoi ? ». Une idée bête s’inscrivit sur son écran « Le jour de noël… ». Kenji aurait pouffé de rire si son arrogance avait pris des vacances. « Sans blague » répondit ce dernier calmement. Puis, pendant quelques minutes, comme deux adolescents, ils s’envoyèrent des messages :  

 

- « Merci » Commença l’amante.  

- « Ne me dis pas merci ! »  

- « Mais, tu mérites un merci » Dit-elle trouvant le jeune homme dure avec lui-même au fil du temps.  

- « N’importe quoi, ne commence pas ! »  

- « Désolée… »  

- « Je sais, pour pas changer !! »  

 

Ce qui commençait si bien, finissait toujours mal, décidemment la jeune femme s’en voulait, elle savait que Kenji faisait toujours des efforts et qu’elle ne cessait d’être pauvrement elle ! Le jeune homme se demandait pourquoi elle ne répondait plus ? Mensonge, il ne se le demandait pas, il savait pourquoi, il ne pouvait s’empêcher d’être maladroit. Serait-il trop lui demander d’être « patient » pour un lapse de temps.  

 

- « Ne tarde pas ce soir… »  

 

Traduisant secrètement une crème fouettée d’excuse et d’envie de la voir, le nettoyeur ne sut que ce contenter de ça, libre à elle de l’interpréter…  

 

- « Oui »  

 

Il se leva, il voulait rentrer chez lui, dormir, éviter de penser. Enfin…  

 

* * * * *  

 

Le crépuscule était le moment le plus chaud, il n’avait pas de spectacle plus agréable et serein que cette grosse boule de feu qui se couchait sur le Japon. C’était doux, mais sa joue brûla aussi, elle passa sa main dessus, frottant celle-ci comme remède. Ce geste lui fit ouvrir les yeux, mais les referma aussi vite, les rayons du soleil étaient si fort. Elle mit sa main sur son front, permettant de s’accommoder d’un peu d’ombre et put enfin lire l’heure de cette pendule qui devait sûrement mentir.  

 

- Sept heures et demie !!! Ryô, Ryô réveille-toi !!!  

- Mmh…  

- Ryô nous sommes très en retard, réveille-toi !!  

 

Après un échange charnel divin, les deux amants s’étaient tendrement endormis dans le canapé, si le soleil ne les avait pas réveillés… Elle rougit.  

 

- Ryô ! Ryô réveille-toi !  

- Quoi… Non… Répondit celui-ci, en se retournant.  

- Ryô !!  

 

Elle avait beau le secouer son amant était une véritable marmotte, impossible de le réveiller en moins de cinq minutes.  

 

- Ryô, enfin, réveille-toi !!  

- Oh oui… Essaye le noir transparent… Confessait ce dernier en bavant.  

- Ryô !!!!!!  

 

Kaori prit le cousin et frappa son amant sur la tête afin de le sortir, une fois de plus, de ses songes grossiers.  

 

- Ah ! Qu’est-ce qui se passe ?!  

- J’espère que les essayages t’ont convenu !! Dit-elle en colère  

- Oui, tu étais très sexy dans cet ensemble ! Sourit grandement ce dernier  

- Ryô ce n’est pas le moment, il est sept heures et demie ! Nous sommes en retard !!  

- En retard ? En retard ? En retard pour quoi ?  

 

Une massue s’écrasa sur la tête de cet idiot, Ryô avait ses jours de tensions. Kaori monta dans la salle de bain se rafraichir, quand la couverture couvrant son corps nu s’envola. Ryô, petit esprit enfantin qu’il était, avait de ; seulement deux doigts ; réussi à faire glisser ce tissu qui devait sûrement gêner son esprit sadique.  

 

- Ryô !!  

- Des formes parfaites… Dit-il accoudé à la rambarde de l’escalier, ses yeux plissés.  

- Merci… Mais, je ne suis pas d’humeur, j’ai horreur d’être en retard !  

 

Kaori avait eu le malheur de choper la couverture, désormais agrippée à celle-ci le nettoyeur tirait d’un coup sec et enlaçait son amante.  

 

- Ryô !  

- Laisse toi faire ma coquine !  

- Ryô, je ne sais pas… !  

 

La jeune femme était écrasée par le corps robuste de son amant une nouvelle fois sur le divan.  

 

- Ryô ! Je vais me fâcher !  

- Kaori… Dit-il doucement  

- Oui… Surprise.  

- Mokori veut un deuxième round !  

 

Envolés les coussins, balancée la couverture, soufflés les vêtements, rejeté l’étalon de Shinjuku. Un violent coup de vent s’était invité, le mélange de l’élan prise par Kaori et la massue exécutant son châtiment, Ryô mit par K.O par sa charmante partenaire.  

 

Elle grimpa l’escalier, calme, elle avait expulsé son énervement. Ryô, le dos au mur souriait, « tout va bien ». Il se rassura ainsi depuis de longues années, la jalousie de Kaori, indispensable et son exaspération, pour la forme. Il alla s’habiller dans sa chambre, mettre une chemise, laissant entrevoir ses pectoraux un jeans, il se faisait beau, pour elle, impulsion enfin assumée.  

 

Kaori se vêtit simplement, sa timidité était plus présente que jamais, demain, cette robe pastel l’attendait pour être témoin et jeune femme d’honneur. En attendant ce merveilleux jour, elle enfila un pantalon, un haut décolletée, elle pouvait désormais oser et se pressa de dire à Ryô :  

 

- Ryô, prépare…  

 

Ce n’était pas juste, elle était élancée à le sermonner, d’être lent et passif, quand elle admira ce beau jeune homme souriant patiemment.  

 

- Je suis prêt avant toi ! Tu exagère Kaori, tu nous as encore plus mis en retard !  

- Idiot !!  

 

Il s’approcha, prit dans ses bras cette divine colombe et l’encercla passionnément. L’inquiétude de cet après-midi était encore présente, il ne put l’exprimer clairement, faire le pitre était sa seule issue de secours. Enfin un moment de faiblesse.  

 

- Ryô, je vais bien… Comprend cette dernière.  

- Oui… Je sais… Je me demandais juste ce que tu avais mis un string ou une culotte… Dit-il plotant subtilement les fesses de sa partenaire.  

 

Kaori y croyait, au fond d’elle, elle riait, Ryô ne changerait jamais, « heureusement », mais son réflexe vieux d’âge lui fit échapper une mini massue et l’envole de la colombe vers d’autres horizons.  

 

En route pour le café, Kaori ne cessait de triturer l’esprit afin de trouver une bonne excuse pour cette heure de retard. Elle chercha, elle chercha, angoissée, une main se posa sur la sienne.  

 

- Ne t’en fais pas, nous n’avons qu’à dire la vérité…  

- Hein ? Rougit-elle  

- Nous avons patiemment fait l’amour sur le canapé du salon, enfin ! Rit-il fortement.  

 

Elle grogne, son partenaire n’est pas doué pour garder son sérieux.  

 

- Non, je plaisante, mais nous n’avons qu’à leur dire que tu étais fatigué et que je t’ai laissé te reposer !  

- Oui…  

 

C’était une excuse simple, sans question, excepté, « ça va Kaori ? ».  

 

Arrivée, les regards furent fusilleurs, les têtes tournaient vers le couple City Hunter, pourtant ce n’était pas eux les vedettes de la soirée. Kaori était impressionnée, elle ne savait plus quoi dire.  

 

- Vous êtes en retard ! Râla la barmaid  

- Désolé, Kaori s’était endormie et je n’ai pas eu le courage de la réveiller… Dit-il doucement  

- Oh ? Kaori, tout vas bien ? Demanda Miki  

- Oui, oui, j’étais juste fatiguée… Sourit-elle  

- Bien, maintenant que tout le monde est là, nous pouvons passer à table ! Sourit Kazue  

 

En effet, tous étaient en ce lieu, Saeko et Reika étaient présentes et même Kenji suivis évidemment de ses trois groupies. Ils dinèrent, discutaient gaiement, cette soirée était sans ombre, tout était oublié pour une soirée. Le diner fini, Amélie lança les hostilités pour que cette soirée ennuyeuse devienne un vrai enterrement de vie de célibataire.  

 

- Il arrive quand le stripteaseur ?  

- Pardon ? Se demandait Kazue  

- Bah oui, il faut passer par là pour définir qu’on est plus célibataire !  

- J’ai pensé qu’on était peut-être un peu âgé pour ce genre de chose ! Sourit Kazue  

 

Amélie et Marie rirent.  

 

- Bien, si j’ai bien compris nous allons devoir mettre l’ambiance ! Sourit Marie  

- C’est clair, il faut rire un peu, on n’est pas dans un repas de deuil ! Renchérit sa complice.  

- Tu te joins à nous toi ! S’agaça Marie sur la jeune mère  

- Non, merci…  

 

Déborah était calme ces dernières semaines, elle ne faisait aucun reproche à Kenji, ne discriminait plus son amante. Ici, à l’écart de tous, elle avait posé sa tête tendrement sur l’épaule du jeune homme, il ne disait rien, il fumait, inquiet de savoir ce qu’allaient pouvoir inventer ses deux amies.  

 

Kaori et Ryô étaient assis côte à côte, Falcon et Miki reposés derrière leur bar, Kazue détendue sur les genoux de son amant et les deux policières curieuses de savoir quel jeu amusant allait inventer les deux jeunes femmes.  

 

- On pourrait poser des questions coquines ? Proposa Amélie  

- C’est trop simple ! Râla Marie  

- Tu as une meilleure idée peut-être ? Se vexa la petite blonde  

- Non, non, de toute façon cette fête est pourrie !  

- Je vous rappelle que je ne vous ais pas invité ! Répliqua Kazue froissée  

- C’est vrai, raison de plus pour se tirer sans dire merci ! Répliqua Marie  

- Oui, tu viens Kenji ? Demanda Amélie  

- Non…  

- Comment ça non ?  

- Les filles, ne commençaient pas… Râla Déborah  

- Toi la ferme, je ne sais pas ce que tu as ces derniers temps, mais ça commence à m’irriter ! Répliqua la rebelle  

- Viens Marie on se casse !  

 

Les deux jeunes femmes partirent.  

 

- Elles sont vraiment agaçante ! Dit Kazue  

- Moi j’aimais bien leur idée ! Sourit fier Ryô  

- Ryô, on n’est plus des ados ! Répondit Miki  

- Certes… Boudait ce dernier  

- Non, je suis d’accord avec Ryô ! Le jeu de la bouteille c’est toujours amusant ! Proposait Reika  

- Le jeu de la bouteille ? Doutait Mick  

- Reika… Soufflait Saeko  

- Quoi ? C’est un jeu comme un autre !  

- Non ! Répondit son ainée  

- Bon, tant pis !  

 

Le groupe d’ami se contentait de discuter et de rire de leurs mésaventures.  

 

- Kenji, je peux m’allonger sur toi, je suis fatiguée…  

- Déborah…  

- Quoi ? Je ne fais rien de mal…  

 

La jeune femme se positionnait sur les genoux du nettoyeur, elle collait son corps contre le sien, sa tête sur son torse.  

 

- Tu te souviens de notre première rencontre…  

- Déborah !  

- Ne te mets pas en colère, je te pose une simple question…  

- Je ne vois pas ce qu’il y a d’extraordinaire à notre rencontre…  

- C’est quand même toi qui es venu me draguer !  

- Oui, je cherchais juste une fille pour tirer un coup !  

- Pourquoi te sens-tu d’être toujours désagréable…  

- Tu me gonfles Déborah !  

- La vérité te blesse ! Pourtant tu es resté longtemps avec moi !  

- Longtemps ? Juste la semaine, c’était l’hiver, les filles se font rares !  

- Kenji, arrêtes, tu n’arriveras pas à me faire dégouter de toi ! Tu n’es pas comme ça au fond, je le sais !  

 

Il voulait se retirer, mais Déborah poussait son torse pour qu’il reste assis.  

 

- Je le sais ! Pleurait-elle  

- …  

 

Elle se glissa dans ses bras, elle l’aimait, elle l’aimait tellement qu’elle acceptait tout de lui, Marie, Amélie, mais surtout Hélène, la plus difficile à digérer. Elle s’avouait chaque jour l’affreuse vérité, dimanche, après-demain, un mois qu’ils seront ensemble. Un mois que cette jeune fille le capture, le change, le dompte, le rend nouveau dans ces gestes, il devait être un Kenji qu’elle ne connaissait peut-être pas ? Elle la haïssait, changeant de méthode sans cesse pour faire oublié cette fille à Kenji, être haineuse n’était pas la bonne solution, mais être indifférente à Hélène, ne l’était pas non plus, elle ne savait plus quoi faire, elle était fatalement amoureuse de cet homme. Elle ne le voyait pas comme un homme dur, si dur avec la vie, avec lui, elle savait que quelque chose le rendait ainsi, qu’une douleur le noyait de jour en jour…  

 

Soudain, comme pour achever la peine de la jeune femme, le nettoyeur reçut un message, « j’ai fini plus tôt… ». Elle le vit se lever, tombant de ses jambes. « Il est si pressé que ça de la voir, il est si impatient, il lui hâte quoi ?? » S’agaça Déborah.  

 

- Merci pour le repas, à demain… Dit-il à Kazue  

- De rien, à demain…  

 

Ryô souriait, ce petit garçon s’empressait de vouloir retrouver sa peluche. « Sa peluche ? », c’est une trop tendre image pour ce gaillard. Déborah resta sur place un long moment, elle réfléchissait, se demandant si son geste allait être le bon ? « Oui ! ». Elle courut très vite et le rattrapa une rue avant le restaurant.  

 

- Kenji !!! L’interpella la jeune femme.  

- Quoi encore ?  

- Tu as l’air pressé, tu es un gentil petit chien maintenant !  

 

La machine était lancée, la douleur était trop forte, le désespoir aussi…  

 

- …  

- Tu es bien dressé, dans tous les sens du terme en plus, c’est quoi son secret, elle joue ta poupée, elle ne dit à rien, elle dit oui à tout ! Elle est peut-être habituée !  

 

Ces mots l’insupportaient, ses défauts, il les connaissait, ça ne le gênait aucunement qu’on lui jetait en pleine figure, mais elle, ne méritait pas ces mots. Mots, qu’Hélène entendait, un angle de rue les sépare juste, Déborah hurla son mal-être.  

 

- Arrête Déborah, tu me fais pitié…  

- Pitié, je te fais pitié ! Pauvre mec ! C’est elle qui fait pitié, ces aires à pas y toucher, son malheur à la cosette, cette pauvre fille n’a même pas d’ami, pas un seul, même pas une connaissance, elle porte toujours les mêmes fringues, d’ailleurs j’espère pour ton confort qu’elle les lave fréquemment !! Ce n’est qu’une enfant, qui se réfugie chez un mec de dix ans son ainé, d’ailleurs c’est sûrement la seule raison pour laquelle tu la garde, c’est flatteur pour un mec de bientôt trente piges d’avoir une minette avec lui !!  

- Tu as fini…  

- Ne sois pas comme ça ! Dis-moi pourquoi tu reste avec elle ?? Qu’est-ce qu’elle a de spécial ! Qu’est-ce qu’elle t’apporte que je ne peux te donner !!  

- …  

- Nous avons un fils ensemble, notre passé est tout aussi dessué, Kenji je t’aime !  

 

Le cœur d’Hélène battait à mille à l’heure, elle avait osé lui dire « je t’aime » et le plus perturbant, elle l’avait collé contre le mur et l’embrassait comme pour conclure sa déclaration.  

 

Le jeune homme détacha ses lèvres aussi vite que Déborah les avaient capturé et partit.  

 

- Kenji ! Kenji ! Tu es frustré c’est ça, tu ne sais pas comment t’en débarrasser ! Je peux le faire si tu veux !! Kenji !!  

- …  

- Kenji, cette fille !  

- Arrête !  

- Quoi ? La vérité blesse ! Tu es ridicule, mièvre !  

- Déborah, rentre chez toi !  

- Non !!  

- Déborah arrête ça ! Tu espères quoi ? Que je m’énerve, je suis fatigué, de toi, de Marie et d’Amélie, foutez-moi la paix ! Je ne vous ai rien promis, rien juré, je vie ma vie comme je l’entends !  

 

Il s’entendait prononcer ses mots, il n’était pas ravi, il devenait quoi, « sentimental », il débitait des mots s’entendant dire qu’il construisait enfin sa vie ? Qu’elle pouvait le changer, elle, son amante, le faire tomber amoureux ? « Non !! C’est répugnant !! ».  

 

- Je suis un mec invivable, je ne vois pas pourquoi tu dis que tu m’aimes ! D’ailleurs ces mots me donnent envie de vomir ! Je ne les accepterai de personne ! Et arrête de me faire dire des conneries ! Hélène n’est qu’un caprice, l’été va arriver, je vais peut-être m’en lasser ! Soit patiente…  

 

Il s’éloigna. Ne savait-il être que cet homme ? Un homme détestable, méprisant, détruisant tout sur son passage, sentiment, femme, pureté, bonheur, rien, aucun sentiment n’était accepté dans le cœur de ce jeune homme.  

 

Déborah n’était plus, elle était brisée. Au fond d’elle-même, elle savait que l’homme qu’elle regardait au fond des yeux n’était pas celui qui parait au quotidien. Cette facette lui était apparut lorsqu’elle avait annoncé sa grossesse, au début furieux, méprisant, retissant, le jour de la naissance de Quentin, pensant être seul avec son fils, Déborah avait eu l’immense honneur d’apercevoir le jeune homme dans une facette rare, l’émotion. Emu d’être papa, d’être un homme, un espoir, une revanche sur la vie, sur son passé…  

 

Il s’éloigne, elle fait de même, non loin d’elle le courage de le voir, « heureux avec elle ».  

 

Hélène était loin, les mots fermes de cette femme, la déclaration encore brisante de son amant, un inconnu réveilla la jeune fille de ses douloureuses pensées.  

 

- Excuse-moi, tu aurais du feu ?  

- Non, non je ne fume pas…  

- Tu es mignonne, je ne t’ai jamais vu dans le coin ?  

 

Kenji stoppait ses pas, il entendait la douce et timide voix de son amante et celle d’un jeune homme bien entreprenant. Entreprenant, c’est le mot qui convenait. Ce bellâtre osait dire de « sa femme » qu’elle était mignonne ? Son sang se glaçait, son corps se contractait, il se reprochait d’être jaloux, lui qui venait d’avouer qu’il serait bientôt lassé, « je suis indécis ».  

 

 

- Tu travailles dans ce restaurant ?  

- Oui…  

 

- « Idiote » Pensa son amant  

 

- Je viendrais y faire un tour dans ce cas…  

 

Il n’était qu’un peu plus âgé qu’elle, il n’était pas du tout mal comme jeune homme, ils iraient bien ensemble, peut-être serait-il prendre soin d’elle, être gentil, être patient, lui apporter ce dont elle a le plus besoin, « de l’affection ».  

 

- Que fais-tu toute seule à heure pareil ?  

- Je, j’attends quelqu’un…  

- Ton petit-ami ?  

- …  

- Non ?  

- Oui, oui…  

- Il n’est pas très galant, laissez sa jolie gazelle toute seule…  

 

- « Finalement, il n’est pas si bien que ça ! » S’agaça le nettoyeur  

 

- …  

- Il est peut-être avec une autre ?  

- …  

- Tu ferais mieux de venir avec moi…  

 

Le jeune dragueur, n’imaginait même pas le résultat de son geste. Il posa sa main sur la joue d’Hélène et caressa du bout de son pouce, les lèvres de la jeune femme. Le cœur de Kenji se serra, il trembla, il ragea, pourquoi ?  

 

Il marchait, vite, très vite vers eux. Kenji sortit de nulle part, chopa ce « sale mec » par le col de son « minable » tee-shirt et le plaqua entre sa mauvaise humeur et le mur froid.  

 

- C’est quoi ton problème mec !!! Ragea le jeune  

- Ne t’approche plus d’elle et ne pense même pas à la toucher une seconde fois, ou je te crève !  

 

Kenji avait le regard noir, il n’était plus séduisant, ni beau, ni charmant, il était un homme défendant son territoire. Il jeta son rival contre le mur, prit la main de sa bien-aimée et s’en alla. Hélène était dans l’incompréhension, elle était blessée de la confession de son amant, mais heureuse de savoir que son amant éprouvait de l’appartenance pour elle. Arrivée à leur demeure, Kenji était silencieux, il prépara un repas sans un mot, il était certainement en train de se battre avec ses démons.  

 

Hélène était assise à table, elle était chez son amant, c’était chaud, son amant lui préparait le diner, toujours, c’était une habitude « adorable ». Déborah avait raison sur ce point, Kenji était un homme rempli de surprise.  

 

- Kenji…  

- Quoi ??  

- Tu… Tu as honte de moi… ?  

- …  

 

Il cessa toute activité, la voix de sa petite amante était tremblante, triste, cassé, comment les mots de Déborah ont-ils pu être entendu par cette dernière ? Déborah avait sortit quelques vérités, c’est vrai qu’elle était seule, que sa famille la rejetait, qu’elle ne portait rien sur elle de très excitant, timide, réservée, naïve, pleurnicheuse, que de défauts ?  

 

« Non », il ne pouvait se résoudre et se convaincre qu’il restait avec elle que par pitié, Kenji était son unique repère, son seul ami, elle avait sûrement beaucoup à donner, ce regard mélancolique lui donnait du charme, une envie de lui tendre la main, elle était douce, calme, patiente, délicate, sensible, apaisante… Le nettoyeur frissonnait devant tant de qualité qui lui trouvait, serait-il tombé sous son charme ? « Moi !! Attendrit !! Quel gâchis ! ».  

 

- Tu… Tu sais, je, je peux essayer d’économiser, ou de faire plus d’heure pour… Pour pouvoir m’acheter des vêtements plus jolis…  

- …  

 

Sa voix était remplie de sanglot, étrangement son cœur se serra, elle était malheureuse et sa tristesse brisa une barrière à la froideur du jeune homme.  

 

- Il ne me semble pas mettre plains de quoi que ce soit !  

- …  

- Il est hors de question que tu fasses plus d’heures, tu es déjà assez fatigué comme ça !  

- …  

- Je me fiche de savoir comment tu t’habilles, il me semble que je te fais l’amour nu non !?  

 

Il se retourna en déclarant ce dernier mot. Elle n’était plus assise, elle s’était levée précipitamment, elle se jeta dans ses bras, déversant des larmes de joies, enfin… Elle n’avait que lui, « oui » que lui… Etait-ce leur solitude mutuelle qui les réunissait ainsi ?  

 

Il referma son étreinte, posant sa main sur sa chevelure, « tendre », il combattait sans congé avec ce sentiment, c’était l’envie qui s’emparait de lui quand sa bien-aimée était contre lui ainsi…  

 

- Va t’asseoir c’est prêt…  

- …  

 

Elle quitta ses bras à regret, elle osa le regarder, il se força à faire un geste « doux », il essuya ses larmes.  

 

- Arrête de toujours te mettre dans ses états !!! Je t’ai dis que tu étais beaucoup moins attirante ainsi !  

- Oui…  

 

Le diner se passa dans le calme, ils se parlaient peu en fait, ils ne savaient pas toujours quoi se dire, l’un combattant perpétuellement avec ses horribles incubes traduisant sa puante luxure, elle, n’osait pas dire quelques mots, elle avait peur de dévoiler des actes inintéressants. Mais l’un contre l’autre, ce silence les incombaient tous les deux.  

 

Malgré son réconfort, la jeune fille était triste, elle ne pouvait se convaincre que Kenji resterait toujours avec elle. Allongée sur le lit, déversant de l’eau salée, « décidemment », elle se meurt d’être abandonné par la seule personne qui faisait attention à elle.  

 

Le jeune homme se dégoûtait d’avance de l’affection qu’il s’apprêtait à déverser. Il s’alluma une cigarette, s’allongea dans le lit, fit retourner son amante vers lui et la prit passionnément dans ses bras.  

 

- Pourquoi tu chiales encore ?  

- …  

- Je te jure arrête de chialer, c’est vraiment lassant ! Tu es déprimante !  

 

Elle se mit en boule dans ses bras respirant son parfum, tout ce qu’elle désirait c’était que ce moment ne s’arrête pas, elle était bien… Elle essuya ses larmes, prouvant sa détermination à arrêter d’être triste et prononça un seul mot.  

 

- Pardon…  

- Tu ne veux pas changer de refrain !  

- …  

- Tu veux regarder la télé ?  

- Non…  

- Tu es fatigué ?  

- Non…  

- Tu veux faire quoi ?  

- Je… Je veux rester comme ça… Tout le temps…  

- …  

- Mes bras sont si confortables que ça ?  

- Oui… Sourit-elle  

- Mmh… Je ne sens pas la vieille fumée de cigarette !  

- Non ! Tu sens bon Kenji ! Dit-elle relevant la tête du torse de son amant rougissante  

 

Il écrasa sa cigarette et plongea sa tête dans son cou. Elle aussi sa peau sentait divinement bon, une peau douce à la saveur délicate.  

 

- Tu as encore une peau de bébé sale gamine…  

- …  

 

Elle sourit, ce compliment la rassura.  

 

- Mais tu as le corps d’une véritable femme !  

 

Il sauta sur sa proie comme le lion attise sa femelle. Hélène était une sirène médiévale, elle l’attirait dans son monde aux profondes abîmes, il n’arrivait plus à faire surface, il était prisonnier de son chant lyriques, il perdait le sens de l’orientation, il naviguait vers un monde inconnu, se laissant guider par cette créature mystérieuse… Il pourrait résister ? « Non », il voulait se laisser emmener.  

 

* * * * *  

 

Ryô et Kaori revenaient paisiblement du pays des merveilles. Ils étaient tous deux sur le dos, leurs mains serrées, leurs doigts entrelacés, étendus vers le ciel, ils observaient tous deux ces deux mains unies.  

 

- Ryô…  

- Oui ?  

- Je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour demain… Tu sais, un événement catastrophe comme pour Miki et Falcon…  

- Oui, je comprends, mais ne t’inquiète pas, tout ira bien…  

- J’espère…  

- J’ai hâte de te voir dans cette robe !! Dit-il le sourire jusqu’aux oreilles  

- Tu vas être séduisant dans ton costume…  

- …  

- Quoi ? Rougit-elle  

- J’aurai l’autorisation de te faire l’amour dans ta jolie robe !! Aie !!!  

 

Une massue, cent tonne, il méritait plus, cependant, elle craignait pour l’état du lit. Elle tourna le dos à ce pervers.  

 

- Bonne nuit Ryô !!  

 

Il rit tel un enfant, puis vint se coller au dos de son amante. Sa chaleur, sa douceur, sa délicatesse, Kaori était un petit ange. Il passa un bras sous sa tête, l’autre entoura ses hanches et posa sa main doucement sur son ventre. Il ramena contre lui ce bout de femme.  

 

- Bonne nuit Sugar…  

 

Il baisa sa nuque et s’endormit paisiblement, donnant un dernier sourire à son amante avant de la rejoindre dans ses songes fous.  

 

 

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de