Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 17 :: 17

Pubblicato: 12-05-12 - Ultimo aggiornamento: 12-06-12

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

« Toute figure exemplaire est nourricière de confiance » Alain Peyrefitte  

 

 

Un petit grincement, une souris gambadant souplement sur le parquet, son objectif étant ce bloc de lait qui l’attendait. Elle remue le museau, gloutonne de sentir cette délicate odeur, son estomac fait des siennes, elle se hâte de sauter sur cette gourmandise. Son chemin est presque terminé, qu’elle pose soigneusement une patte devant l’autre, elle s’arrête, bouge ses oreilles, veut entendre les pas discret d’un individu qui oserait la suivre, elle tourne la tête délicatement, rien, pas même un chat. Alors, gambadant, elle reprend sa route divine quand soudain, un craquement, oui, un gros craquement, mais ? Quel est cet humain, qui copie ces gestes ? Il marche sur la pointe des pieds, remue le museau et sourit, c’est vrai que ça sent la vanille. Il tourne la tête de droite à gauche, se stop lui aussi, afin de vérifier que personne ne le suit, puis, l’air d’un pantin, il reprend sa route. Que peut-il bien y avoir d’appétissant derrière cette porte de bois pour que cet humain ait cette expression perverse et lubrique ?  

 

Doucement, son visage s’illumine, son air tordu se transforme en air sincère, cette porte entre-ouverte laisse apercevoir une silhouette presque nue. Entouré de blanc, sa peau couleur pêche doit être aussi douce que le fruit, cette vanille capable de vous endormir, c’est elle. Une tâche brune apparaissait minutieusement, cet homme devait connaitre cette rousseur par cœur. Sans doute lassé de ne se contenter que de l’admirer de loin, il s’approchait de sa proie comme un cadeau du ciel. Cette petite souris bien curieuse pouvait aller déguster son fromage tranquillement.  

 

Kaori aperçoit avec surprise le corps parfait de son homme dans le miroir. Il déposa ses deux mains sur ses épaules, épaules qu’il embrassait avec délicatesse. Ne pouvant se contenter de peu, ses mains glissèrent auprès de ses hanches et il déposa sa tête au creux de son cou.  

 

- Tu m’as manqué cette nuit… Confessa ce dernier.  

- Tu m’as manqué aussi… Rougit-elle.  

 

Ryô serrait fort Kaori contre lui, ce simple geste lui hâtait sans cesse, toujours il voulait la prendre contre lui, tenir sa main fermement, prouvant à tous ces hommes que s’ils osent encore poser les yeux sur elle, ils finiraient au pied de Lucifer. Kaori s’appuya contre le corps du nettoyeur, elle ferma les yeux et se laissa envahir par les caresses et les baisers de son amant. Encore plus de baiser, plus de caresse, donnèrent l’envie à Kaori de faire face à son partenaire et de l’embrasser. Tentation qu’elle exécuta. Il prit dans ses bras ce cygne gracieux et lui offrit le plus savoureux des baisers. Un baiser sensuel.  

 

- Ce n’est pas risqué, Sylvana pourrait nous surprendre…  

- Tu t’es levé tôt pour ça non ? Dit-il suivi d’un baiser.  

- Oui, mais je ne pensais pas que tu en ferais autant…  

 

Ryô emporta Kaori dans son baiser, elle devait s’appuyer contre le lavabo pour tenir debout.  

 

- J’ai envie de toi Sugar…  

- Ryô…  

- Te faire l’amour dans la salle de bain, sais-tu combien de fois j’ai fantasmé cette scène… Avoua ce dernier dans l’oreille carmin de son amante  

- …  

 

Ce moment devait être unique, séducteur, charnel, une manière de plus de lui prouver tout son amour pour elle, à défaut de lui dire ces trois mots qui lui piquait la gorge.  

 

Une frappe, deux frappes, trois frappes, puis une quatrième, plus insistante, la cinquième fut fatale, impatiente.  

 

- Je vais tuer l’individu qui ose nous déranger !!  

- Je pense que tu seras plutôt ravie de le voir… Sourit-elle.  

- Ah oui ?  

- Cette manière de frapper, ce ne peut être que Kenji…  

- Tu reconnais sa façon de frapper ?  

- Oui… Et alors ?  

- Non, rien ! Tu sais d’autre chose sur lui ? Questionna ce dernier pouvant faire de la concurrence au regard de Colombo.  

- Oui, il aime les filles qui se maquillent fortement et les sous-vêtements rouges !  

- Oui et bien moi je n’aime pas ce genre !  

 

Kaori rit de bon cœur, son amant sortit de la salle de bain boudant, non seulement il n’avait pu réaliser son fantasme et en plus celle-ci jouait avec sa jalousie. « Sa jalousie ? ». Ryô descendait les marches de son escalier, motivé à expulser ce visiteur non souhaité.  

 

- J’espère que tu as une bonne…  

 

Les mots accusateurs de Ryô restèrent dans sa bouche, la mine déconfite de Kenji faisait peur à voir. Les contours de ses yeux étaient affaiblis, des cernes monstrueuses, il avait les mains dans ses poches, se laissant porter par la porte.  

 

- Rentre…  

- Merci…  

- Bonjour Kenji… Lui sourit Kaori.  

 

Le jeune homme admirait la beauté de cette femme, elle partait dans la cuisine, préparer sûrement un petit-déjeuner. Parfaite, ce mot ne devait être que rarement utilisé, mais quand il croissait cette femme, ce mot lui venait tout de suite à l’idée.  

 

- Arrête de mater ma femme !  

- Désolé…  

 

Les deux jeunes hommes s’assirent. Ryô observait son ami, il avait l’air…  

 

- Tu as la gueule de bois ?  

- Oui, ça faisait longtemps que je n’avais pas bu et…  

- Fumé ?  

- Ouais… J’ai mal à la tête !  

- Aspégic au ergot de seigle, ne faites pas cette tête, ça a le goût de menthe poivré…  

 

Kaori déposait ce verre comme par habitude, nombreux avaient été les matins où son partenaire revenait avec une affreuse migraine.  

 

- Merci…  

 

Elle déposa de quoi manger et surtout du bon café chaud.  

 

- Il est décaféiné…  

- Il y a quelque chose que vous ne savez pas faire ?  

- Sûrement… Sourit-elle.  

- Hélène était très triste hier soir, quand je lui ai annoncé que tu la quittais, elle s’est mise à pleurer et a raccroché…  

- …  

- Elle…  

- Arrête !  

- Quoi, tu m’as bien demandé de la quitter pour toi ! Je l’ai fais, c’est certainement mieux pour elle d’ailleurs !  

- Sûrement…  

 

Kaori fut triste pour Kenji, il avait l’air abattu, la mine d’un petit garçon qui aurait fait une énorme bêtise et qui ne savait pas comment s’excuser. Kaori le trouvait attendrissant.  

 

Sylvana avait été réveillée par les bruits insistants de Kenji. Elle reconnu sa voix grave et rauque, ce jeune homme avait tout pour plaire. Son charisme était le flambeau attirant les papillons vers la lumière, au risque de s’y brûler. Elle se mit dans le pas de la porte et écoutait attentivement leur conversation, « Dieu, qu’il est beau aujourd’hui »…  

 

- Arrête quoi ! Ce n’est que le résultat de ce que tu m’as demandé, tu proposes, je dispose comme d’habitude !  

- …  

- Alors quoi, même ça, ça ne te fais rien ??  

- La ferme !  

- Ne me dis pas de la fermer ! Gamin capricieux !  

 

Excédé par son comportement enfantin, Ryô se leva et partit dans la salle de bain, furieux. Décidément, Kenji était à prendre avec des pincettes ces derniers temps.  

 

- Excuse-le, il est sur les nerfs en ce moment…  

- Non, il a raison, j’ai tendance à tout gâcher…  

 

Kaori était plutôt surprise de cette déclaration. Il était serein tout à coup.  

 

- Vous savez, lorsque j’ai rencontré Ryô, il était comme vous… Vous n’avez pas les mêmes personnalités, mais votre définition de la vie n’est pas différente… Ryô faisait toujours l’imbécile avec les jolies femmes, je pensais que c’était un véritable pervers…  

 

L’homme aux oreilles indiscrètes tomba des nus devant cette déclaration.  

 

- Puis, au fil du temps, surtout lors de nos missions, le visage de Ryô devenait de plus en plus sérieux, il était crispé, son regard vide de tout, parfois sans sentiments… Son métier est dangereux, mais je savais bien qu’au fond ce n’était pas ce qui lui faisait le plus peur…  

- …  

- Il n’y a que depuis deux ans que je connais le passé de Ryô, j’ai compris pourquoi il était tant détaché de tout… Le passé fait ce que nous sommes aujourd’hui, c’est une certitude, cependant, il ne faut pas perdre pied… Moi-même, je n’ai pas eu une enfance facile et pourtant chaque jour je promets aux personnes que j’aime et que j’ai perdu que je continuerais de vivre… Pour eux, seulement pour eux…  

 

Un long silence s’installa entre les deux jeunes gens, Kenji respirait difficilement, comme prit par une envie de vomir.  

 

- La personne que j’ai perdue n’est pas morte, elle m’a abandonnée, elle m’a laissée seul, pourtant, c’était dans notre sang, dans notre cœur, de rester toujours ensemble, elle avait promis de ne jamais me laisser et après tout ce qu’on avait vécu, j’ai naïvement cru ces paroles… Pourtant, aujourd’hui, je suis tout seul pour vaincre mes démons…  

- Non, vous n’êtes pas tout seul… Ryô est votre plus cher ami, trois jeunes femmes feraient tout pour vous et une jeune fille est tendrement amoureuse de vous…  

- La personne que j’ai perdu est irremplaçable… Ce n’est pas un caprice, chaque être à besoin de cette personne, j’avais un lien encore plus particulier avec elle, j’ai supporté des choses que tu n’imagines pas et qui serait insupportable à écouter… Après ça, je n’ai aucune envie de vivre…  

- Alors pourquoi être toujours là ?  

- Je n’en sais rien !!  

 

Kenji se leva comme fébrile, il n’avait pas l’habitude de se confier, Kaori l’avait ouvert comme une huitre. Il devait s’avouer qu’il se sentait bien, ses deux amis lui avaient ouvert le cœur, mais cela allait-il influencer sa raison ?  

 

- Au cas où ça vous intéresse, Ryô n’a rien dit à Hélène…  

- Peut-être…  

- …  

- Peut-être que ça m’intéresse…  

 

Kenji referma la porte. Il s’écroula sur cette dernière, il se replia comme un petit garçon et laissa son cœur ralentir le mouvement.  

 

Ryô souriait, les mots de Kaori l’avaient apaisé, il allait réfléchir. Son regard se tourna sur cette porte à moitié ouverte, Sylvana écoutait discrètement leur conversation.  

 

- Je peux vous aider ? Retentit la voix froide du nettoyeur, la faisant sursauter de peur.  

- Non, non ! Désolée, j’ai, j’étais perdue dans mes pensées…  

 

Ne désirant pas envenimer les choses, Ryô partit se doucher. Cette femme était bien étrange, le nettoyeur ne cessait de se demander ce que pouvait bien cacher Sylvana. Une fois prêt, les trois jeunes gens sortirent de l’appartement et eurent la surprise de tomber sur Kenji, toujours assis par terre, replié sur lui-même.  

 

- Kenji ?  

- Mmh…  

- Qu’est-ce que tu fais assis par terre ?  

- …  

 

Kenji se leva.  

 

- Bonjour…  

- Bonjour, Kenji… Dit tendrement Sylvana.  

- J’emmène Kaori à la boutique de robe de mariée, tu veux m’aider sur l’affaire aujourd’hui ?  

- Comme tu veux !  

 

Sylvana était ravie de cette nouvelle, elle allait avoir pour elle toute seule, Kenji et Monsieur Saeba. Assise près de lui dans la voiture, la jeune femme ne cessait de le guetter des yeux. Son jeans délavé, ce polo blanc accompagné de ce boléro noir lui allait élégamment bien, « quelle beauté »… Le jeune homme quant à lui, scrutait la ville sans fin.  

 

- Je commence à être lassé de ce mauvais temps, j’espère que Kazue et Mick n’auront pas de pluie à leur mariage…  

- Oui… Vous seriez obligé de vous mettre en pantalon, quel dommage ! Aie !!  

- Tu n’es qu’un imbécile !! Grondait sa partenaire, lui lançant une mini massue.  

 

Kenji reconnaissait bien là, la perversité de son ami, ce n’était peut-être pas entièrement une couverture après-tout, cet humain devait être à moitié obsédé. Cette pensée eu le don de le faire presque sourire, sourire invisible que le nettoyeur n’aurait manqué. « J’espère que ça va continuer ».  

 

Ryô déposa Kaori devant la boutique.  

 

- Bonne journée !! Glissa gentiment cette dernière. Et pas de bêtise !! Hein !!  

- Oui !!!! Répondit Ryô suivi d’un grand sourire !  

 

Avant qu’elle parte, Kenji lui glissa un mot.  

 

- Merci… Pour ce matin…  

- C’était rien…  

 

Le jeune homme donna un baiser sur la joue de Kaori, celle-ci devenant rouge de stupéfaction. Kenji prit la place de Kaori et Ryô s’en alla sur les chapeaux de roue, traduisant, « Toi, je t’attends au tournant, gamin !! ».  

 

- Alors, on essaye de faire jalouser Ryô ! Sourit Mick qui venait d’arriver sur les lieux avec Kazue.  

- Non, non ! Lâcha la jeune femme, rouge pivoine.  

- Fais pas cette tête ma douce, je te taquinais… Bien… Quand vous avez fini, appelez-moi, je viendrais vous chercher !  

- D’accord chéri, à ce soir ! Répliqua Kazue en l’embrassant tendrement.  

 

Mick laissa les deux jeunes femmes.  

 

- Miki sera en retard, elle attendait un fournisseur, mais elle nous rejoint d’ici peu !  

- Bien !  

 

En attendant leur amie, les deux jeunes femmes repérèrent les robes de mariées susceptibles de plaire à Kazue.  

 

- Je crois que je vais essayer le magasin !  

- Je te comprends, elles sont toutes ravissantes !  

- Je vais avoir du mal à me décider !  

- Tu as un ordre de prix ?  

- Non, pas du tout, je veux me faire plaisir, je veux être parfaite pour épouser l’homme de ma vie !  

- Oui, tu as raison…  

- Il faut quand même faire une sélection ?  

- Oui, par exemple, tu la veux avec buste ?  

- Non, je ne trouve pas ça très jolie… Je voudrais le même genre que celle de Miki, classique, simple, mais un peu moderne aussi !  

- Je vois !  

- Coucou les filles, désolée je suis en retard !! Retentit la voix de Miki, qui venait de pénétrer dans la boutique.  

- C’est rien ! Avec Kaori, on regardait les robes, je vais avoir du mal à choisir !  

- Je te comprends, ce magasin fait un malheur !  

- Je vais déjà commencer les essayages, celle là me fait tourner la tête !  

- Ok, c’est parti !!  

 

* * * * *  

 

- Sylvana, vous avez une photo de votre sœur ?  

- Non !  

- Vous pouvez nous la décrire ?  

- Oui, elle est plus grande que moi, brune, les yeux bleus, un visage fin, un corps élancé, elle est toujours vêtue de tailleur…  

- Des filles comme ça au Japon, il y en a plein ! Râla Ryô.  

- Oui, je sais bien…  

- Est-ce qu’au moins vous savez si elle avait des activités ?  

- Non !  

- Attendez ! Vous savez quoi de votre sœur ?  

- Pas grand-chose, nous ne sommes pas très proches, je vous l’ai dis !  

- Alors pourquoi vouloir la retrouver ?!  

- Parce qu’elle reste ma sœur…  

- Ouais…  

- On pourrait fouiller son bureau, on aurait peut-être des indices ? Demanda Kenji.  

- Hum… C’est un début ! Vous savez où elle travaille quand même ?  

- Oui, son cabinet est à cent kilomètres d’ici !  

- Cent kilomètres ! C’est une blague j’espère !  

- Non…  

- Pff… Bon, bah on n’a pas le choix c’est la seule possibilité pour le moment !  

 

Ryô se mit en route, il avait l’impression d’être pris pour un idiot, pensant que ce chemin ne les mènerait nulle part.  

 

- Hum… Ca fait longtemps que vous vous connaissez tous les deux ?  

- Pourquoi cette question ? Râlait Ryô  

- Comme ça, personne ne parlait alors…  

 

Kenji et Ryô s’échangèrent un regard complice, cette femme était de plus en plus étrange.  

 

- Je n’en sais rien, sept ans je dirais !  

- Vous êtes de vieux amis !  

- Oui !  

- Vous vous connaissez par cœur dans ce cas !  

- Une vie ne suffit pas pour connaitre une personne, elle peut changer de visage au fil du temps ! Répondit Kenji.  

- C’est vrai, je suis d’accord… Kaori aussi est une vieille connaissance ?  

 

Ryô freina brûle pour point la voiture, il était sur l’autoroute et les dégâts qu’il pouvait infliger aux passants lui était égal.  

 

- Pourquoi vous posez ces questions ?  

- Vous tenez beaucoup à Kaori ?  

- Quoi ?  

- Vous vous énervez !  

 

Ryô dévisagea Sylvana, cette femme commençait à sérieusement le mettre hors de lui. Pourtant, même les quelques femmes qu’il avait eu comme adversaire ne l’avait pas autant chamboulé, de plus, il s’était juré de ne jamais s’en prendre à une femme, cependant, il était prêt à tous les sacrifices concernant Sylvana. Le nettoyeur reprit sa route, laissant la jeune femme dans sa peur, le regard que lui avait lancé Monsieur Saeba était effrayant.  

 

 

* * * * * *  

 

- Des heures qu’on est là et je ne me suis toujours pas décidé !  

- Ne t’en fais pas, on n’a le temps… Sourit Miki.  

- Oui, mais je voudrais trouver ma perle rare !  

 

Kaori faisait le tour des rayons, ces robes étaient toutes superbes, elle enviait secrètement Kazue, elle allait épouser l’homme qu’elle aimait, reconnaitre son amour devant les personnes qui comptaient le plus pour elle et l’officialiser au monde entier en portant son nom… Aurait-elle droit à ce jour ? Elle était enfin avec Ryô, mais leur avenir était déjà tracé quant à officialiser cette relation.  

 

Le regard de Kaori se fixa, une robe, belle, sublime, un décolleté discret, une fissure qui laissait apparaitre les courbes du dos, un collier de perle capturait la taille, des bretelles fines mettaient en valeur les épaules, la robe épousait le corps et descendait jusqu’au pied, Kaori tombait amoureuse.  

 

- Ah tu es là Kaori !! Sourit Kazue. Regarde celle… Oh ? Cette robe est divine…  

- Oui, oui, j’étais en train de la regarder…  

- Kaori tu as trouvé la perle rare… Miki vient voir !  

- Superbe… La plus belle que l’on ai vue…  

- C’est Kaori qui l’a trouvé ! Je vais l’essayer !  

- Oui, bien sûr…  

 

Kazue se vêtit de la robe et lorsqu’elle sortit de la cabine, les deux amies restèrent sans voix.  

 

- C’est celle là… Dit simplement Miki.  

- Je la trouve parfaite !  

- Oui… Elle épouse parfaitement ton corps… Tu es as croqué…  

- Kaori, qu’en penses-tu ?  

- Tu, tu es très belle Kazue…  

- Merci…  

 

Les filles aidèrent Kazue à soigneusement préparer cette robe.  

 

- Je n’arrive pas à croire que tu vas te marier !  

- Oui… Moi non plus, je suis heureuse… J’espère qu’il l’est aussi…  

 

Les deux amies savaient que Kazue ne faisait pas allusion à Mick, mais au fiancé qu’elle avait perdu il y a cinq ans.  

 

- Oui, il aurait voulut ça, crois-moi… Rassura la barmaid.  

- Oui… Il ne restera plus que toi Kaori !  

- Pardon ?  

- Tu seras la dernière à marier !  

- Moi, mais avec qui ?  

- Comment ça avec qui ? Ryô bien sûr, allez Kaori pas à nous, depuis le temps que vous êtes toujours ensemble, il ne s’est rien passé entre vous ?! Enchainait Miki  

- Non, non… De toute façon… Même si nous voulions nous marier, Ryô ne pourrait pas, il n’a pas d’état civil…  

- C’est vrai…  

 

Les deux femmes se sentirent bêtes soudainement, Kaori et Ryô ne resteraient-ils jamais que deux personnes amoureuses l’une de l’autre, se contentant de juste savoir qu’ils s’aimaient ?  

 

- Ne faites pas cette tête ! Le mariage est sacré et ça compte mais, tant que les sentiments survivent, je n’ai pas besoin d’être officiellement la femme de Ryô !  

- Hey… Tu parles comme si vous étiez déjà en couple ! Fit remarquer la barmaid.  

- Quoi ? Non ! Non pas du tout ! Dit-elle se sentant mal à l’aise.  

- Tu nous le dirais s’il se passait quelque chose entre Ryô et toi !! Hein Kaori !! S’agaça Miki.  

- Mais, mais, bien sûr que oui…  

- Laisse-là Miki, de toute façon, une relation secrète c’est très excitant !  

- Quoi ??? Tu ne voudrais pas savoir !!! Si le célèbre Ryô Saeba est en couple et surtout avec notre Kaori !  

- L’important c’est qu’ils soient heureux tu sais, le reste les regardent…  

- Tu es moins curieuse que moi ! Moi, je mourais d’envie de voir enfin ces deux là !!  

- …  

 

Si seulement Miki savait. Kaori souriait, Ryô avait raison, s’ils déclaraient à tous qu’ils étaient ensemble, Miki et les autres seraient très curieux et poseraient sans cesse des questions. Elle avait de la peine de ne pouvoir partager son bonheur avec ces deux meilleures amies, ne rien pouvoir leur dire était dur.  

 

- Kaori ça va ? Demanda Kazue.  

- Oui, oui ! Je réfléchissais, j’espère que Ryô ne fait pas trop l’imbécile avec Sylvana…  

- Oui…  

- Ta cliente ? Elle a l’air étrange non ? Fit remarquer Miki.  

- Ryô s’en méfit beaucoup et pour que Ryô se méfit d’une femme c’est qu’il y a vraiment quelque chose de louche !  

- Ah oui ?  

- Oui, il la trouve trop calme, trop discrète, son air de chien battu ne l’impressionne pas…  

- C’est vrai qu’elle a l’air réservé et qu’elle porte la misère du monde sur son dos…  

- Peut-être a-t-elle réellement un souci ? Questionna Kazue.  

- Possible…  

 

* * * * * *  

 

Ryô et Kenji arrivèrent dans un petit village, plutôt calme, trop calme.  

 

- Le bureau de ma sœur est dans ce local, elle loue le box quatre !  

- Bien…  

 

Kenji et Ryô fouillèrent les lieux, mais ne trouvèrent rien d’intéressant. Sylvana restée dehors, reçu un coup de téléphone.  

 

- Allô ?  

 

- Toi aussi tu la trouve bizarre ? Demanda Ryô.  

- Elle a l’air complètement à l’Ouest !  

- Je suis assez d’accord… Elle cache quelque chose mais je n’arrive pas à savoir quoi !  

 

- Idiote, il se méfie de toi, ça se voit comme le nez au milieu de la figure !  

- Désolée…  

- Ne sois pas désolée imbécile agit, cesse de draguer ce type aussi, c’est ridicule ! Et les questions que tu as posées sont grotesques ! Pose des questions sur leur travail professionnel et pas personnel !!  

- Oui…  

- Empotée !  

- …  

- Tu sais ce qu’il va se passer si tu ne te décides pas à mieux réagir !!  

- Bien sûr…  

- Alors ne me déçois pas !!! Cria-t-elle de colère, avant de raccrocher.  

 

 

* * *  

 

- Il n’y a rien ici ! On n’est venu pour rien !  

- Désolée, je pensais bien faire, c’est le seul endroit que ma sœur fréquente le plus…  

- Elle n’est pas du genre à sortir ?  

- Un peu… Maintenant que vous le dîtes, il y a un bar où elle m’a accompagné une fois…  

- Où ?  

- A Shinjuku !  

- Vous vous foutez de nous ou quoi, je viens de faire cent bornes pour rien et vous vous rappelez seulement maintenant que votre sœur fréquente un bar à cinq minutes de chez moi !!! S’énerva le nettoyeur.  

- Désolée, vraiment…  

- Pff… Allez grimpez !  

 

La jeune femme pensait à sa seule raison de vivre, cela lui redonnait du courage.  

 

- Monsieur Saeba ?  

- Quoi ?  

- Ca fait longtemps que vous faites ce métier ?  

- Oui !  

- Vous avez dû fréquenter des gens très malhonnêtes…  

- Pourquoi cette question ?  

- Vous avez peur, parfois ?  

- Oui, bien sûr, je suis encore un être humain ! Vous posez des questions vraiment étranges !  

- Pardon… Je me demandais juste si ma sœur avait peur elle aussi, à force de fréquenter des hommes toujours condamnés pour le pire des vises…  

- …  

- …  

- J’espère qu’elle reviendra… Vraiment…  

- Oui, ne vous en faites pas… Je connais mon métier sur le bout des doigts, je n’ai jamais faillit ! Dit-il d’un clin d’œil.  

- Oui… Et vous Kenji, vous faites le même métier ?  

- Pas vraiment…  

- Vous travaillez ensemble parfois ?  

- Selon les missions oui !  

- Quel genre de mission !  

- Quand il s’agit d’éliminer un gang par exemple !  

- Oh…  

- A nous de poser les questions ! Vous faites quoi dans la vie… Commençait Ryô  

- Je suis femme de ménage dans un hôtel de luxe !  

- Vous plaisantez !  

- Non, je suis la rebue de la famille, ma sœur est l’intelligente, celle sur qui on fonde tous les espoirs !  

- Quoi, vous n’êtes pas aimé de votre père ?  

- Non, ni de ma mère d’ailleurs, ils ont toujours pris soin que ma sœur ne manque de rien… Ils lui ont payés les études de droit, payé son appartement, payé ses stages à l’étranger… Tout, elle a eu tout…  

- …  

- Vous ne dites rien ! De toute façon, il n’y a rien à dire ! C’est la vie…  

 

* * * * * * *  

 

Hélène dressait les tables dans le restaurant, quand elle vit la difficulté de son patron à se lever.  

 

- Monsieur… Vous voulez de l’aide...  

- Non, ça va, je dois me rendre chez un confrère, j’ai quelque chose à aller chercher !  

- Dans votre état ? Non ! Laissez-moi y aller !  

- Non, non, ce n’est pas un endroit pour toi !  

- Où est-ce ?  

- Le bar « Blue Lagoon »…  

- Ce n’est qu’à deux pas d’ici !  

- Raison de plus pour que j’y aille… Dit-il souffrant.  

- Non, vous souffrez trop, d’ailleurs vous ne devriez même pas être ici !  

- Hélène, c’est non !!  

 

La jeune femme était malheureuse de voir son patron ainsi, cette blessure avait l’air de le faire durablement souffrir, elle ne pouvait se résoudre à le faire marcher.  

 

- Que vous faut-il là-bas ?  

- Hélène !  

- Monsieur s’il vous plait ! S’agaça celle-ci.  

- Bien… Se résigna finalement ce dernier de force.  

- …  

- Tu demandes Arata… Il te donnera ce que je veux, dis lui bien que tu viens de ma part… Et, fait vite, ne reste pas là-bas…  

- Oui… Monsieur…  

- Je t’ai déjà dis que je préfère que tu m’appelles Serge…  

- Je ferais attention Serge, promis…  

 

Elle lui donna un dernier sourire avant de s’éloigner de cet adorable patron. Arrivée, elle rentra dans l’établissement. Hélène fut surprise de l’endroit, c’était un bar étrange. Pourquoi des jeunes femmes étaient à moitié dénudées ?  

 

- Tu n’es pas un peu jeune pour vouloir postuler ici ? Lui demanda une jeune femme en train d’enfiler ses chaussures.  

- Je cherche Monsieur Arata…  

- Le boss, il est au comptoir chérie…  

- Merci…  

- Reviens quand tu seras majeur, tu feras un malheur ma douce…  

 

Hélène rougit, cette femme nue l’intimidait.  

 

- Bonjour !  

- J’n’accepte pas les filles mineures ici ! Dégage !  

- Non, je viens de la part de Monsieur Dieter Serge…  

- Dieter Serge ! Comment tu le connais ?  

- C’est mon patron…  

- Ton patron ?? Je ne trouve pas ça drôle fillette, va à l’école ! Ok !!  

- Mais, je viens vraiment chercher quelque chose pour Monsieur Dieter…  

- Chercher…  

- Il ne peut pas se déplacer avec sa jambe, alors je me suis proposée…  

- Mmh ? Bon, tu m’as l’air sincère !  

 

L’homme sortit de son comptoir, il monta les marches de l’escalier quand il sentit que la jeune fille le suivait.  

 

- Reste là !  

- Hum… Ok…  

 

* * *  

 

- C’est ici que votre sœur venez ?  

- Oui, c’est un peu l’anarchie, mais elle disait que c’était parfait pour passer inaperçue…  

- Inaperçue, tous les grands yakusas viennent s’amuser ici !  

- Je vous ai dis qu’elle passait inaperçue, à votre avis pourquoi ?  

- Une couverture ?  

- Oui…  

- Mmh… Futée, j’adore ça chez les femmes !!!!  

- Il est toujours comme ça ? Demanda Sylvana.  

- …  

 

Kenji ne répondait pas, ses yeux étaient dans le vide, il se sentait étrange tout d’un coup. Les trois jeunes gens rentrèrent.  

 

- D’habitude le chef est au bar ? Déclarait Ryô  

- Comment ça d’habitude ? Fut choquée Sylvana  

- Non, non je plaisante, je vais voir par là, je reviens ! Dit-il riant jaune.  

 

Kenji et Sylvana s’accoudèrent au comptoir.  

 

- Vous ne dites pas grand-chose…  

- Je ne suis pas un grand bavard…  

- Kenji…  

 

« Kenji ?? ». Hélène se retourna doucement afin de réaliser si elle ne rêvait pas. Non ? Kenji était là, à quelques mètres d’elle, c’était lui, aucun doute, que faisait-il dans ce bar ? Avec cette jolie jeune femme ?  

 

- Je peux vous poser une question ?  

- …  

- Vous ? Vous me trouvez jolie ?  

- Je crois avoir déjà répondu à cette question non ?  

- Vous étiez à peine séparé si je comprends bien… Mais, maintenant que c’est clair… Vous sortiriez avec une femme comme moi ?  

- Comme vous ?  

- Je suis plutôt une femme basique, secrète, réservée, pas très intéressante, je me demandais si entre ma sœur et moi, c’est moi que vous choisiriez…  

- Ne vous vexez pas, mais je ne suis pas le genre d’homme à me poser cette question, je drague les femmes que je qualifie bonne à coucher !  

- …  

- Seulement, vu mon état d’esprit actuel, il est certain qu’idiot que je suis, je vous choisirez sans doute !  

- Merci…  

- Ne me dites pas merci, ma réponse est grossière, vulgaire et il n’y a rien de bien dans ce que je viens de dire !  

- Alors vous ne faites pas exprès d’être tout de même attirant…  

- …  

 

La jeune femme se glissa dans les bras de Kenji.  

 

- Pardon, mais j’en ai besoin…  

 

Kenji voyait Sylvana différemment tout d’un coup, elle semblait sincèrement fragile, ne se cachant pas derrière un masque, elle avait l’air affecté.  

 

Cette scène brisa le cœur d’Hélène en deux, Kenji tenant une belle jeune femme dans ses bras, il l’avait déjà oublié, il était sérieux, plus que sérieux. Pourquoi ? « Pourquoi ça fait si mal… ? ».  

 

- Tenez !  

- Merci…  

 

Un mot, un mot prononcé vite fait, ce seul mot suffit à faire chavirer le cœur de Kenji, cette voix, la reconnaitrait-il entre mille désormais ? Sa tête fit quarante cinq degrés et son cauchemar se trouvait face à lui. Elle resta fixe cinq secondes, des larmes perlaient sur son visage, elle baissa les yeux, comme désolée et s’enfuit, vite et loin.  

 

- C’était… C’était Hélène ? Questionna Ryô.  

- Saeba ! Que fais-tu là gaillard ! Tu viens plus dis moi !  

- Hum ?  

 

Kenji ne préférait pas regarder cet homme, l’envie de lui sauter dessus comme un lion sur sa proie envahit tout son sang, que faisait Hélène dans cet endroit ? Il aurait donné tout pour avoir la réponse de suite, à l’instant, mais la vie de cet homme en dépendait ! Tué, il l’aurait tué de s’avouer l’affreuse vérité qu’il s’inventait…  

 

Ryô questionna le patron du bar et lui affirma que cela faisait plus de deux mois qu’il n’avait vu cette femme au bar. Les trois jeunes gens repartirent bredouille, encore.  

 

- Je suis désolée, je vous fais perdre votre temps…  

- La journée est déjà pratiquement finie… Nous allons rentrer…  

- Oui…  

- Je te dépose quelque part Kenji ?  

- Non, je te remercie, je vais marcher…  

- D’accord… Bonne soirée…  

- Toi aussi…  

 

Kenji marchait dans les rues de Shinjuku, il était beaucoup connu dans le milieu, son passé de Yakuza en étant pour quelque chose. Il se disait qu’il pensait trop en ce moment, connaitre la raison pour laquelle Hélène était dans ce bar le rongeait. Ne plus bander quand il est avec une femme canon le hantait. S’être senti seul la nuit dernière lui pourrissait l’existence ! Il avait peu dormi, se demandant chaque seconde où était Hélène ? Qu’avait-elle fait ? Pleurée, comme à son habitude, bien qu’il y ait de quoi, il n’y avait pas été de main morte hier matin, c’était la cerise sur le gâteau, il regrettait… Kaori et Ryô lui avait ouvert des failles, des blessures du passé qui rendaient responsable l’état du jeune homme actuellement. L’espace d’une seconde, il souhaitait être différent, être heureux. Cependant, c’était comme un tic, dès qu’il se sentait bien, il prenait peur, se rappelant les douloureuses passades d’aimer une personne…  

 

Soufflant son mal ou bien-être, il prit la direction du restaurant où sa petite amante travaillait, il l’attendrait jusqu’à l’heure de débauche, sans bouger.  

 

* * * * * *  

 

Au café le petit groupe s’était réuni.  

 

- Alors, cette journée les filles ?  

- Nous avons trouvé la robe parfaite ! Enfin, Kaori m’a trouvé la robe parfaite !  

- N’exagère pas, je suis tombée dessus par hasard…  

- Ah peut-être que je serais passée à côté…  

 

Ryô sentait une gêne chez Kaori, son intonation de voix était basse, de plus ses yeux reflétaient la tristesse.  

 

- Nous allons rentrer, je suis crevé ! Déclara Ryô.  

- Bien… A demain…  

- Bonne soirée… Glissa doucement Kaori.  

 

Revenu dans leur demeure, Kaori prépara le diner.  

 

- Du nouveau pour votre sœur ?  

- Non… Nous avons été à son bureau et rien, le bar qu’elle fréquente, rien ! A croire que votre sœur s’est volatilisée… Prit l’initiative de répondre son partenaire  

- Désolée, je vous fais perdre votre temps…  

- Non, ne vous en faites pas, nous avons l’habitude des difficultés, croyez-moi ! Nous allons retrouver votre sœur très vite ! Sourit tendrement Kaori.  

- Oui…  

 

Sylvana trouvait cette femme vraiment gentille, son visage était doux et angélique, Kaori prenait soin d’elle.  

 

- Je me sens fatiguée tout d’un coup… Je vais aller dormir…  

- Oui, vous avez eu une rude journée… Reposez-vous bien…  

- Merci…  

 

La jeune femme partit se coucher et à peine dans son lit, elle s’endormit comme un bébé. Kaori se levait entrain à faire la vaisselle quand les lumières s’éteignirent pour laisser place au noir total.  

 

- Qu’est-ce…  

 

Kaori sentit deux bras l’entourer, Ryô se glissait derrière cette femme qui lui avait tant manqué la nuit dernière, impossible pour lui de passer une fois de plus une nuit sans elle.  

 

- Ryô… Sylvana pourrait se lever…  

- Je lui ai donné un somnifère…  

- Tu as quoi ! Dit-elle se retournant précipitamment.  

- C’est rien, elle se réveillera demain matin…  

- Ryô !!  

- Il était hors de question que je passe encore une nuit sans toi à mes côtés…  

 

Kaori embrassa Ryô amoureusement, cette nuit sans lui avec été longue et pesante. Le nettoyeur prit son amante dans ses bras et l’emmena paisiblement dans la chambre. Il déposait cet ange avec délicatesse, ne cessant de savourer ses lèvres. Elle s’agrippait à son cou comme une demande de ne jamais la laisser. Le jeune homme parcourait le corps parfait de cette femme, « sa femme », Ô combien, il avait envie d’elle. Leurs vêtements ne tardèrent pas à valser au rythme de l’envie de ce couple. La pièce, si elle avait des oreilles, pourrait entendre leurs gémissements coquins, leurs gestes érotiques, leurs souffles saccadant, faisant vibrer leurs corps et choquer leurs cœurs.  

 

C’était chaud, doux et surtout bon. Jamais une telle jouissance n’avait atteint ce sommet, Ryô n’aurait pas imaginé mieux, faire l’amour à Kaori était un véritable délice et il ne se contentait plus d’en rêver, il le vivait désormais.  

 

Ils eurent tant donnée dans ce rapport, qu’ils s’endormirent comme deux bébés, l’un contre l’autre, Ryô n’avait jamais serré aussi fort Kaori dans ses bras.  

 

- Bonne nuit, mon ange…  

 

 

* * * * * * *  

 

Hélène débauchait enfin, elle n’était pas en forme aujourd’hui, elle allait rentrer chez elle, sans que personne ne lui adresse la parole, entendre encore les rires moqueurs de Marie concernant sa « rupture » avec Kenji. Elle pleurait déjà, ne saurait-elle jamais s’arrêter. Pourquoi faillait-il qu’elle gère cette souffrance ?  

 

Kenji vit sa petite amante sortir, sa première vision fut encore et toujours ses larmes. Décidemment, elle n’était pas heureuse et ce dernier qui lui avait déballé des mots cruels. Il ne pouvait pas continuer à lui faire du mal ainsi, le jeune homme n’était pas complètement insensible, il regrettait toujours ses gestes fermes envers elle, surtout qu’il n’y avait aucune raison de lui en vouloir, il n’arrivait pas à dompter ses démons et Hélène en pâtissait.  

 

Le jeune homme était déjà effaré de penser qu’il ne pouvait se résoudre à la quitter… Il revenait toujours vers elle, ne cessait de penser à elle, il était arrivé au point ou plus aucune femme arrivait à lui faire de l’effet. « Kenji, pauvre débile ! ».  

 

Il se lève résigné.  

 

- Bonsoir… Glisse t-il.  

 

La jeune fille arrête ses pas, elle croit mourir tellement son cœur bat contre sa poitrine, son corps se transforme en écho. Elle a du mal à bien l’apercevoir, ses larmes l’empêchent de voir. Il a l’air de s’approcher, soudain, il n’est plus flou, il est bien là, devant elle, de son pouce, il ôte les larmes salées de sa petite amante.  

 

- Viens, rentrons…  

 

Hélène ne disait rien, trop heureuse de revoir cet homme. Elle le suivit timidement.  

 

* * *  

 

- Que fait Kenji ?  

- Quoi, tu veux encore qu’on te le prête ? Râla Amélie.  

- Je n’ai rien fais avec Kenji, il ne bandait pas ! Je pensais me rattraper ce matin, mais il était partit !  

- Ah oui ?  

- Il avait beaucoup bu ! Dit Marie.  

- Je sais, mais ce ne sont que des foutaises !  

- Tu crois ?  

- Oui… Tiens, ce n’est pas lui là ! Surpris Saya.  

- Il est accompagné ! Attends, mais je rêve !!! C’est Hélène !! Cria la jeune blonde.  

- Quoi ? Alors, c’est elle… Elle rit fortement. Je n’ai pas de soucis à me faire !! Non, mais vous l’avez regardé !!  

 

Les trois jeunes femmes pointèrent leur nez à la fenêtre. Kenji rentrait chez lui en compagnie de leur ennemie juré. Saya rit d’un air taquin, elle avait une idée derrière la tête. Déborah, assise dans le fauteuil, ne disait rien, elle préférait garder ses pensées pour elle.  

 

 

 

* * *  

 

- Hélène ?  

- Oui…  

- J’ai été un peu loin hier matin…  

- …  

- Écoute, je ne suis pas un mec parfait, j’ai la vie en horreur et tout ce qui va avec ! Surtout les sentiments et tout le reste !!  

- …  

- Je risque de ne pas changer, j’ai un caractère à la con, je suis lunatique et pas souvent de bonne humeur ! Tu peux te casser si tu sais que tu ne le supporteras pas !  

- …  

- C’est toi qui vois…  

 

Hélène sauta dans les bras du jeune homme, elle était heureuse, simplement heureuse.  

 

- Ne fais pas ce genre de chose gênante qui risque de m’énerver !!  

- Pardon…  

 

Elle leva les yeux vers l’homme de son cœur, il était beau aujourd’hui, il était parfaitement vêtu, il avait du faire tomber des têtes aujourd’hui, encore. Kenji posa une main innocente sur l’une de ces joues, sa bien-aimée fermait ses yeux, afin de ressentir encore plus la chaleur de son amant. Ce geste était tendre, comme elle aimait que son amant ait des gestes attentionnés, elle savait qu’il avait un bon fond, qu’il pouvait être gentil, surtout que désormais, elle savait… Kenji avait perdu la personne qu’il aimait le plus au monde et serait pour toujours blessé de cette situation. Elle en fut triste, pourrait-elle un jour prendre la place d’une femme dont Hélène ignorait tout.  

 

- Qu’est-ce que tu as à larmoyer encore ?  

- Non, non ça va… C’est rien, je ne pleure pas ! J’ai faim… Sourit-elle.  

- Oui, moi aussi j’ai faim !  

 

Kenji se saisit aussitôt des lèvres de sa bien-aimée, la faisant reculer de trois pas, l’envie du jeune homme était avide. Il ne perdit pas de temps, ils s’allongèrent sur le lit, le nettoyeur n’omettant pas de mettre sa maison dans le noir. La jeune fille se sentait revivre, elle était dans les bras de son amant et il avait envie d’elle.  

 

Son bonheur fut de courte durée, un individu voulait s’inviter.  

 

- « C’est pas vrai ! » S’agaça le nettoyeur.  

- Kenji… Retentit mielleusement la voix de Saya.  

 

Hélène se demandait qui pouvait être cette femme, elle ne reconnaissait pas sa voix, était-ce une prétendante ou peut-être, « elle ? ». Elle se redressa comme déçue quand sa main effleura un tissu. Elle prit le tissu et constata que c’était un soutien-gorge, Kenji avait ?  

 

Le jeune homme eut de l’angoisse, il ne pouvait jamais être tranquille et surtout il redoutait les futures paroles de cette sangsue.  

 

- Chéri, ouvre-moi, j’ai de quoi te faire bander ce soir… Dit-elle derrière les ricanements de ses deux complices.  

- …  

- Tu n’as pas oublié qu’on devait se voir ce soir, maintenant que tu es célibataire…  

- …  

- Quoi, ça ne t’a pas plus hier soir mon chéri…  

 

Kenji détournait la tête de cette diablesse afin de voir dans quel état était son amante, elle s’était relevé et tenait un tissu dans sa main, « et merde ! ».  

 

- Lâche ça ! Dit-il arrachant le tissu des mains d’Hélène et le balançant par terre.  

- …  

- Regarde-moi !!  

- …  

- Regarde-moi !!  

 

Prenant son visage en coupe pour bien capturer son regard, il fut déstabilisé par ces yeux humides. Son cœur se serra dans sa poitrine. Il maudissait ces femmes de lui pourrir la vie.  

 

- Je… Je n’ai rien fais avec cette femme… J’ai…  

 

Depuis combien de temps le jeune homme ne s’était-il pas justifié de la sorte ? Pourquoi le faisait-il à présent ? Pourquoi avait-il cette sensation étrange de la trahir ? De commettre le pire châtiment et d’en ressentir la souffrance ?  

 

- J’ai rien fait avec elle ok ! Elle est venue, j’ai essayé mais je n’ai pas réussi à…  

 

Il ne pouvait se résoudre à utiliser ce mot devant son amante.  

 

- Je n’ai pas eu envie d’elle… Saya est restée dormir mais c’est tout !! Compris !! S’impatienta ce dernier.  

- Oui…  

- Je… C’est vrai d’accord, je ne te mens pas !!  

- Je te crois… Kenji, je te crois… Dit-elle posant sa tête contre son torse.  

- Elles vont finir par partir, ne t’en n’occupe pas…  

 

Kenji s’allongea de nouveau sur son amante. A peine avait-il effleuré ses lèvres, qu’il partit dans un autre univers, il n’entendait rien, excepté la respiration lente et intimidé de son amante. Le jeune homme avait la plus grande des hâtes de faire l’amour. Sa fierté restée inerte hier soir, était en grande forme cette nuit, déjà là, prête à savourer l’unique.  

 

* * *  

 

- Kenji… Rends-moi au moins mon soutien-gorge…  

- Pourquoi il ne répond pas cet abruti !  

- Vous vous épuisez pour rien les filles ! Il est occupé ! Leur claqua Déborah.  

- Beurk, tu veux dire qu’il fait l’amour à cette potiche ! S’écœura Saya. Non, mais elle moche, aucun style, elle se maquille pas, elle a un air de fille couchant dans la rue, tu blagues !!  

- Rentrez… Vous perdez votre temps ! Leur conseilla la jeune femme en retournant chez elle.  

- Tu ne la trouve pas bizarre Déborah ? Questionna la blonde à son amie.  

 

Marie ne répondit pas, pourtant elle aurait tout donné pour savoir ce qui se tourmentait dans la tête de son amie.  

 

- Venez, on rentre ! S’exclama Marie.  

- Pauvre mec !!! S’écria Amélie.  

- Chéri, quand tu seras réveillé, appelles-moi !! Glissa Saya.  

 

* * *  

 

Depuis le premier mot prononcé par Saya, Hélène ne bougeait plus, elle avait quitté les lèvres de son amant pour écouter et encaisser les méchancetés de cette femme. Elle avait honte, honte que son amant entend de tel propos. Il devait être dégoûté.  

 

- Combien de fois je vais te dire de ne pas faire attention à ce que dises les autres !  

- …  

- Réagit ! Tu n’es plus une enfant !!  

- Oui…  

 

Elle était blessée, il faut dire que les mots de Saya ne devaient être agréables à entendre pour personne. Il ne pouvait la laisser plus longtemps dans un sentiment de frustration, « je crois qu’elle a assez souffert aujourd’hui ».  

 

La tendresse, la douceur, la passion, s’élancèrent toutes trois pour pousser ce jeune homme à ouvrir son cœur. Toutes trois réunies pour ouvrir une faille dans le cœur de Kenji, afin de laisser s’échapper l’amour…  

 

Doucement, il prit Hélène dans ses bras, l’allongeant sur le lit, il embrassa son cou et descendit jusqu’à son ventre. Il déshabilla avec tendresse sa bien-aimée, prenant soin d’admirer chaque partie du corps que ses habits dévoilés. Des formes parfaites. Les préliminaires furent douces, patientes, Kenji en profitait. Enfin, la passion s’emparait du jeune homme, il rentra en elle comme jamais, serrant près de lui cet être fragile.  

 

Sa balade au paradis terminée, le jeune homme partit préparer un diner. Hélène était heureuse, cette nuit été encore plus savoureuse que la première fois. Ils dinèrent, se détendirent devant la télévision et voyant que sa petite amante s’endormait, Kenji éteignit tous appareils pouvant perturber le sommeil de sa bien-aimée.  

 

Etrangement, il n’était pas fatigué, il regardait Hélène dormir, seuls les murs purent voir que Kenji serrait de plus en plus fort cette jeune femme dans ses bras, à cet instant, il était attendrit et loin du regard des autres, ce sentiment ne le dérangeait pas.  

 

* * * * * *  

 

Un hélicoptère atterrit sur les terres du Japon. Un homme, aux allures bourgeoises, descendit lentement de cet appareil, comme s’il redoutait déjà les raisons de sa venue. Il n’aimait pas venir au Japon, des souvenirs douloureux régnaient dans cette contré, une scène tout particulièrement et sa venue au pays du soleil levant résidait dans ce douloureux souvenir.  

 

- Nous vous attendions avec impatience Monsieur Shen-Yang… Criait une jeune femme assourdit par les ailes de l’appareil.  

- Impatience n’est pas le mot qui convient ! Répondit ce dernier.  

 

Des hommes aidèrent Monsieur Shen-Yang à partir loin de l’hélicoptère afin qu’il soit en sécurité. Une limousine l’attendait sur le parking, un homme lui ouvrit sagement la porte. Cette sirène noire brillante, habitait une femme, chinoise, la secrétaire de Monsieur Shen-Yang, Su-Lee et l’un de ces plus vieux amis, Pen, qu’il était surpris de trouver au Japon, sa venue n’annonçait rien de bon.  

 

- Ne le prends pas personnellement Pen, mais ta venue dans ce pays ne me dit rien qui vaille…  

- Tu parles comme les jeunes d’aujourd’hui Da…  

- Pourquoi m’avez-vous appelé ?  

- Tu ne devine pas ?  

- J’ai bien peur que si…  

- Nous t’expliquerons tout une fois arrivée !  

- Bien…  

 

Da regardait avec plaisir les lumières de la ville. Tokyo, une citée gigantesque, où trônait les péchés rares, tout était possible ici, Da ne savait jamais si le Japon était le paradis ou l’enfer ? Elle avait deux facettes, le Ying et le Yang de son pays natal.  

 

La limousine s’arrêtait devant une villa. Les grilles s’ouvrirent, faisant apparaitre un chemin de gravillons, entouré de fleurs de toutes les couleurs, sûrement pour plaire à l’humeur de Hua, elle portait divinement bien son nom.  

 

Da descendit de la limousine et pénétra dans sa grande demeure.  

 

- Da, nous devrions… Commença à dire son ami, avant d’être interrompu par Su-Lee.  

- Laisse-le, il va voir…  

 

Mais cette fleur ne pouvait se contenter d’un baiser sur le front, attendant le matin pour voir son grand-père. La petite fille âgée à peine de six ans, avait entendu le véhicule entrer, le grincement des cailloux y était pour quelque chose. Elle était sortie de sa chambre, cette limousine ne sortait que pour des raisons exceptionnelles et la venue de ce papi en était une. Hua avait sauté de son lit, descendait les escaliers, mais sans courir, Da lui défendait, puis reprit sa course dans les longs couloirs de la demeure, ce fut la petite-fille qui accueillit en premier son…  

 

- Grand-père !!! Criait cette dernière, courant dans les bras de son papi.  

- Ma chérie… Bonsoir…  

- Tu es un vilain grand-père, tu ne viens plus me voir, tu es toujours en Chine loin de moi !  

- Je sais… Excuse-moi, je suis très occupé, mais je risque de rester pour un petit moment ici…  

- Super !! Tu pourras jouer avec moi !!!  

- Oui… Sourit-il.  

 

Cette petite crème anglaise lui avait manqué, il serra cet ange contre lui, très fort.  

 

- Da, il faut qu’on parle, c’est urgent !  

- Je sais…  

- Nous parlerons demain… Retentit la voix de Su-Lee.  

- Quoi ? S’étonna Pen.  

- Je suis sûr que Hua meurt d’envie que son grand-père lui lise une histoire et qu’il lui raconte ces aventures en Chine…  

- Oui !! Se réjouit la petite.  

- Merci Su-Lee…  

- Monsieur… Dit-elle s’inclinant.  

- Conduis mon ami dans une chambre, nous parlerons demain matin à la première heure…  

- Bien, comme vous voudrez…  

 

Su-Lee indiqua une chambre à Pen. Puis, elle aussi, partit se coucher. En direction de sa chambre, elle passait devant la chambre de Hua, la porte entre-ouverte, elle ne put s’empêcher de s’arrêter et d’écouter.  

 

- Grand-père, tu joueras avec moi demain ?  

- Oui, chérie…  

- On ira se promener dans le parc aussi ! Les jardiniers ont plantés des arbres fruitiers…  

- Oui, d’accord… Pour le moment, il faut que tu dormes ma colombe…  

- D’accord… Boudait cette dernière.  

 

Un petit rire attendrissant sortit de la bouche de Su-Lee, Da se tourna vers elle, lui rendant un sourire somptueux. La jeune femme rougit et partit dans sa chambre. Da reprit son attention sur sa petite-fille.  

 

- Bonne nuit chérie…  

 

Da donna un baiser sur le front de ce petit bout de chou et partit lui aussi se mettre au lit. Il pressentait quelque chose de mauvais, il se dit qu’il n’était pas prêt de revoir les terres de Chine, ici se tramait une mission périlleuse, il avait des doutes sur sa venue en ce pays, pour la deuxième fois de sa vie.  

 

 

 


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