Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 3 :: 3

Pubblicato: 03-08-11 - Ultimo aggiornamento: 13-08-17

Commenti: *** chapitre réécrit le 13.08.17 ***

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

Chapitre 3 : "Une fâcheuse rencontre a plus d’éloquence que tous les avertissements du monde". Alexandre Ostrovski.  

 

 

*** chapitre réécrit le 12.08.2017 ***  

 

 

« La pluie commençait à tomber. Mon oreille a été attirée par les coups de feu que j’entendais depuis mon quartier voisin. J’essayais de calfeutrer la fuite d’eau de ma cabane en carton, lorsque les tires déferlent se sont propagés comme un écho dans toute la rue. J’ai sursauté, je ne m’attendais pas à entendre une telle guerre des balles à une heure aussi tardive. Les yakuzas des horizons sont sortis de leur planque pour écouter d’où provenaient les sons. L’un d’eux n’a pas mis longtemps à deviner l’auteur d’une telle valse : le gang de Serge Dieter.  

 

Il en était certain ; d’une part parce qu’il avait entendu qu’un trafic se faisait non loin de là, et que les hommes de Dieter avaient été aperçu. Et puis, c’était aussi grâce à son ouïe performante qui avait repéré l’endroit des déflagrations ; le quartier où se tenait son restaurant.  

 

Les yakuzas ne se sont pas risqués à partir admirer le bal, mais moi, la curiosité m’a rongé. J’ai prudemment rasé les murs du quartier, et j’ai aperçu tout le long de mon parcours, des hommes vivement armés sur le toit des habitations et commerces, près à exécuter le gibier. C’était presque une chasse à l’homme, je n’avais jamais vu autant d’assaillants être déployés pour une seule cible.  

 

Gabriell’s c’est plutôt bien débrouillé ; sa réputation est sans aucun contexte fondée. Malgré sa balle logée dans le derrière de son genou, il a su éparpiller les hommes de main, et les a tous désarmés sans difficulté. J’ai continué à le suivre, hypnotisé par sa façon de se défendre ! Faut dire que ce loustic n’a pas été formé par n’importe qui !  

 

Kenji avait de l’avance, mais la fatigue la soudain prit, et j’ai vu de la panique dans ses yeux lorsqu’il a réalisé qu’il n’aurait bientôt plus de munitions pour son magnum. Fuyant presque le diable, il a soudainement percuté une jeune fille qui fuyait la déflagration de balle ».  

 

- Une jeune fille ? Retentit une voix rauque, n’ayant pas décroché mot depuis le début du récit de l’homme qui se trouvait face à lui.  

- Une jeune fille chef !  

- Décrit-là moi…  

 

« Elle était jeune, très jeune même je dirais, elle portait un uniforme de serveuse, vous savez, ce pantalon épinglé, un tee-shirt blanc et le tablier qu’elle tenait avec son bras droit. Elle avait l’air terrifiée, et je me suis tout de suite demandé ce qu’une jeune fille pouvait bien faire dans ce quartier ! Étant donné son uniforme, je présume qu’elle travaille dans le quartier, malgré je le répète, son jeune âge.  

 

Mais, quand j’y réfléchis, je me dis « pourquoi pas », malgré sa fraîcheur, elle était plutôt mignonne, même si tout ce qui émanait d’elle était sombre ; de sa couleur de cheveux, aux pupilles de ses yeux. Le teint pâle, et les traits du visage refermés !  

 

Je n’ai pas eu tellement le temps de trop m’attardait sur elle – bien que l’homme eut repéré sa teneur sombre – c’est plutôt ce qu’elle a fait ensuite qui m’a laissé sans voix.  

 

Lorsqu’ils se sont percutés avec Gabriell’s, il a chuté, violemment, étant sacrément blessé, et elle n’a pas résisté également à tomber étant donné la force de survie du nettoyeur ! Il a hurlé, et son cri à fait sursauter la jeune fille qui s’est immédiatement approché de lui ! Elle a essayé de l’aider, mais il a violemment insulté et demandé de déguerpir !  

 

Avec sa blessure, ensanglanté, à terre, sans munitions, Gabriell’s était à leur merci. L’un des gars a pointé son arme sur lui, et des minutes se sont écoulées… Il doutait… Ou plutôt, il attendait comme le feu vert. La jeune fille ne bougeait pas, malgré les ordres agressifs de Gabriell’s, elle restait là, près de lui, à insister. Et puis, à force d’attendre, à force de rager, de s’impatienter face au temps qui défilait, et qui rongeait son envie viscérale de tuer, le gars n’a plus eu le courage de patienter… Il a activé le chien, et s’apprêter à l’abattre, lorsque quelque chose que je n’imaginais pas est survenu… »  

 

- « Il » a tiré dans la jambe de son homme de main… Continua-t-il  

- Il l’a neutralisé ? Pourquoi ?  

- Je ne sais pas, j’étais trop loin pour entendre quoi que ce soit… Mais j’ai vu ses lèvres bouger, il a dû marmonner quelque chose ?!  

- Étrange… Dit-il, se raclant la gorge  

 

« Ce n’est pas le plus étrange, croyez-moi ! Après que tous se soient repliés sur son ordre, la petite est restée près du corps de Gabriell’s ! Lui, il s’est évanoui, il a perdu connaissance peu de temps après qu’on ait faillit leur tirer dessus ! Je comptais récupérer son corps, et le ramener, pour le soigner, et tout le reste, mais la gamine ne partait toujours pas ! Elle restait des minutes entières, à pleurer, à couiner comme un chien abandonné ; elle regardait partout autour d’elle. Visiblement, elle était sous le choc.  

 

Mais… Elle a subitement repris conscience, et à enchaîner un tas d’action que je ne lui aurais pas imaginé ! Je pensais qu’elle allait s’enfuir, en criant de l’aide, mais non, elle est restée la gamine, et elle a commencé par le secoué, Gabriell’s, pour qu’il se réveille. Seulement, vu la quantité de sang qu’il perdait, impossible qu’il reprenne connaissance. Elle pleurait, elle pleurait, puis comme par enchantement, il lui est venu l’idée de fouiller ses poches, pour trouver des papiers je présume ? Elle a regardé longuement un petit morceau de papier, j’ignore de ce que c’était ! Et puis, là, elle l’a soulevé, il pèse lourd le Gabriell’s, mais elle a réussi à le mettre sur l’une de ses épaules, et à le traîner jusqu’à son domicile.  

 

Je me suis dit qu’une fois qu’elle l’aurait emmené chez lui, elle partirait, ou appellerait les secours ; non. Que diantre ! Elle est restée la gamine, et elle a soigné Gabriell’s ! Elle qui larmoyait comme un bébé, voilà que je la vois prendre de l’eau bouillante, une serviette et un ciseau et là voilà qui ôte la balle du corps de Gabriell’s ! J’étais sidéré ! Et je n’avais pas bu ! Elle a recousue la plaie, et est restée près de lui, toute la nuit… ».  

 

- Je vois…  

- Monsieur, c’est tout ce que je peux vous en dire de cette soirée !  

- Je te remercie Paul, tu as été d’une grande aide ! Dit-il, lui tendant une enveloppe remplie d’argent  

 

Paul, assoiffé d’avoir conté son récit, s’apprêter à partir pour dépenser déjà les milles qu’il avait reçu, lorsque l’homme le retenu encore un peu.  

 

- J’ai un autre service à te demander, et payé double cette fois !  

- Double ? J’écoute ! Dit-il, se rasseyant  

- Je voudrais que tu restes près du groupe pendant un petit moment, et que tu guètes cette fille, sachant un peu plus sur elle… !  

- Vous savez patron, c’est qu’une gamine ! Je crois qu’elle a agie par instinct, c’est tout !  

- Et bien… Peut-être que tu as raison Paul… Mais je préfère ne pas prendre de risque…  

- Toutes les âmes qui trainent à Shinjuku après dix heures du soir sont des âmes déchues ! Hein patron !  

 

Sous ses airs de vieux sans abri alcoolique, Paul avait de la ressource, du répondant, un sens curieux qui intéressait beaucoup l’homme qui venait de lui ouvrir la porte pour lui indiquer de partir. Paul n’insista pas sur les raisons de cette nouvelle mission, et la somme promise était trop alléchante pour jouer les fouineurs mal venus.  

 

Une fois que Paul fut partit, l’homme se dirigea de nouveau vers son bureau, et prit le temps de décrocher immédiatement son téléphone, et de joindre un confrère au bout du fil. Nul le temps d’être formel, les premiers mots furent ;  

 

- Nous avons un problème…  

 

……  

 

Kaori ouvrit doucement les yeux… Étrangement, elle se sentait bien, tout de suite, à peine le regard éclos, son corps paraissait serein, et énergique pour la journée. Elle se mit à sourire, elle savait sûrement pourquoi, ce matin elle se réveillait avec paix. Le légendaire City Hunter, l’homme pervers, mais également solitaire, le cœur le plus convoité par ses dames, c’était conduit d’une manière gentleman. Au-delà de la dispute et de cette massue qui avait castrée sa tête dans le mur de la salle de bain, il avait su derrière son humour dégradant, être sincère ; il tiendrait sa promesse envers elle.  

 

Une chaleur, une douce chaleur venue caresser son dos, ses reins, son échine, elle pouvait presque sentir sa présence… « Mais ? » ; elle sentait bien une présence. C’était certain maintenant, elle faisait le tour de son corps avec sa pensée, lorsqu’elle fut convaincue qu’une masse chaude se trouvait là, tout contre elle…  

 

« Impossible » ; Ryô n’était pas venu s’allonger près d’elle ? Et pourtant, quel autre homme que lui pour venir se glisser sous les draps ? Kaori rougit et commença à rire de manière nerveuse ; son parfum venait chatouiller le bout de son nez. Elle qui pensait qu’il ne ferait jamais le premier pas, voilà qu’il venait directement prendre place à ses côtés… Elle mourait d’envie de se retourner, et de voir son visage tout près, endormi, songeur… Son cœur battait à vive allure, et elle mordit sa lèvre pour s’empêcher de souffler son nom de bonheur.  

 

- Ryô… Murmura-t-elle  

 

Trop tard ; il lui échappa. Et tandis qu’elle rougissait encore plus d’avoir chuchotée son prénom, elle prit la dernière de ses forces pour en faire don à son courage, et osa se retourner dans le lit pour lui faire face… Et à ce moment ; Kaori poussa un hurlement.  

- RYÔ !!  

 

Kaori sauta de son lit, apeurée, contrariée, frustrée et déprimée ! Elle accourut dans le salon, là où se trouvait ce charlatan, cet assassin des sentiments, ce neutralisateur de romantisme, la guillotine qui tranchait ses rêves…  

 

- Je peux savoir qui est cet homme dans mon lit ? Cria-t-elle, rougissante, embarrassée  

- Voyons, ne hurle pas comme ça ! C’est un ami ; Paul ! Dit-il d’un grand sourire  

- Et tu laisses des hommes monter dans ma chambre et se glisser dans mon lit comme ça ? Sans rien dire ? Tu es complètement malade !!  

- Ah non, là, tu exagères ! Dis-toi que tu as peut-être ratée ta seule chance de faire mokkori cette année ! Dit-il, posant son doigt dicteur sur son nez  

 

Kaori était hors d’elle ; l’enfer lui-même bouillait tout au fond de son ventre. Elle avait envie de lui tordre le cou, de lui arracher la langue, de l’attacher fermement et de l’enfermer dans un sous-sol jusqu’à temps qu’il se repentît de ses fautes. Quel déluré, quel pervers, qu’est-ce qui pouvait à ce point le rendre irrésistible et si détestable à la fois ?  

 

C’était trop, trop à supporter pour le cœur pur de Kaori. Elle encastra une fois de plus la tête de son irrécupérable partenaire dans le mur avec une massue, et décida de s’en aller. « Oui ! » ; de s’en aller. Le summum de l’humiliation avait été atteint, et c’était plus qu’elle ne pouvait réellement en supporter. Enfilant son parka et prenant son sac en main, elle partit sans un mot ni regard, juste en claquant fermement la porte.  

 

- Mais où elle va ? Bougonna Ryô, sortant la tête du mur  

- Et bah dit donc, elle a une sacrée poigne ta partenaire ! Ricana Paul  

- Oh, ça va, la ferme ! Bouda-t-il  

 

Paul était venu rendre visite à Ryô très tôt. C’était un homme de la rue bien connu des yakuzas, servant souvent d’indics pour la plupart d’entre eux. Bien rémunéré, mais trop ambitieux de l’alcool, sa vie se résumer à prendre plaisir à la boisson et à travailler sur des affaires à haut risques, entouré par quatre bout de carton comme maison.  

 

Paul était d’une taille moyenne, rondouillet, brun, toujours vêtu de ce même manteau gris troué sur le torse gauche. La nature l’avait tout de même gâté de deux magnifiques yeux verts – il comptabilisait cinquante-trois printemps.  

 

- Merci pour la douche en tout cas ! Ça faisait longtemps !  

- Ouais ! La prochaine fois, évite de te mettre dans le lit de ma partenaire ! Râla-t-il. Regarde où ça met mène ces conneries ! Cria-t-il  

- C’est toi qui voulait des nouvelles de Kenji je te signal !  

- Mh ! D’ailleurs tu n’as pas été très clair à ce sujet ?!  

- Tu m’as juste demandé comment il allait, et je t’ai répondu ! Dit-il, prenant le chemin de la sortie  

 

Ryô sentait bien le malaise qui habitait Paul ; après tout, il n’appartenait à aucun gang, n’avait signé de contrat avec aucun chef, il était libre et indépendant ; en droit de choisir l’ami ou l’ennemi. L’air qu’il avait pris pendant qu’il racontait rapidement l’état de Kenji laissait entendre sa confusion, il essayait de tâtonner le terrain, mais pourquoi ?  

 

- Hey, tu veux un conseil City Hunter ! Demanda Paul, ouvrant la porte  

- Quoi encore ?  

- Tu devrais t’y glisser plus souvent dans les draps de ta partenaire ! Tu ne le regretterais pas ! Dit-il émettant un clin d’œil, et sortant rapidement avant de se faire abattre par le concerné  

 

Ryô se mit à rire fortement, et nerveusement ; se glisser dans les draps de Kaori. Ce n’était pas qu’il y avait pensé mille fois, mais un million de fois, presque un milliard de fois s’il rajoutait le monde éphémère de ses rêves. L’envie ne manquait pas, le désire n’était pas absent, l’ardeur n’était pas éteinte mais,  

 

- Ils ne comprendront jamais… Dit-il, à voix haute, regardant le ciel, et souriant, sincèrement.  

 

« Ils » ne comprendront jamais que la seule femme à rendre le grand Ryô timide, maladivement timide, ne pouvait être et ne serait à jamais que Kaori.  

 

……  

 

De haut en bas, de bas en haut, les yeux d’Hélène clignèrent doucement. Le réveil se fit lentement, mais douloureusement. Assise sur une chaise, près du lit où dormait Kenji, son dos fut courbé tout le long de la nuit, ayant posé sa tête éreintée sur le matelas. Ses tempes cognaient, le bruit assourdissant des déflagrations de balle résonnait encore dans sa tête. Frottant son front, et passant une main sur son visage pour se réveiller, et sortir de la brume, elle posa ses yeux sur le corps de Kenji qui dormait à point fermé.  

 

Hélène s’arrêta un instant sur lui. Il était beau ; grand, svelte, elle avait cru apercevoir même un court instant des yeux émeraude. Il lui apparaissait comme un prince, mais lorsqu’elle y songeait, une vague de réalité s’abattait sur elle. Par ailleurs, qu’avait-elle fait ?! Elle qui était si craintive, elle avait aidé un inconnu qui s’était retrouvé encerclé par des hommes armés jusqu’aux dents et qui le poursuivait comme un gibier. Ça avait été instinctive, une évidence, attirée par cette âme fuyant le diable.  

 

Aimantée par lui, elle osa tendre sa main vers son visage, et souhaitait glisser ses doigts sur sa peau pâle, lorsqu’elle fut violemment saisit par le poignet par le prince endormi. Kenji serrait sa peau, empêchant presque le sang de circuler dans ses veines. Il s’était précipitamment relevé et commença un interrogatoire agressif.  

 

- Qui es-tu ?!  

- Je… Je…  

- Quel est ton nom ? Qui t’a envoyé ? C’est lui ?!  

 

Hélène ne savait que répondre. Où voulait-il en venir ? Est-ce qu’il la prenait pour un membre de ce gang qui voulait sa mort ? Ne se souvenait-il pas qu’elle ait souhaitée l’aider, qu’elle était restée à ses côtés ? Peut-être qu’après cette nuit agitée, il ne se souvenait plus de rien, le choc avait dû être terrible pour lui. Délicatement, elle posa son autre main sur la sienne, et prononça doucement,  

 

- Je… Je ne vous veux pas de mal…  

 

Kenji reçu comme un coup de tonnerre dans le cœur à ce contact. Les veines de son cœur compressaient son organe, l’empêchant de respirer, de penser… Les yeux qui se posaient dans les siens se voyaient si doux, si compréhensifs, si sincères… Depuis quand n’avait-il aperçu ce genre de regard, et surtout, se poser dans le sien comme une plume se pose légèrement. Était-il en train de sombrer ?  

 

Kenji devait se reprendre, cette jeune fille l’amadouait ! Comment pouvait-elle l’avoir transporté, aidé à se soigner sans l’aide de personne ? Et quand bien même elle fut seule, aucune femme « civile » ne pouvait agir de la sorte ; elle le manipulait. Furieux de se faire ; s’être fait rouler ; il relâcha la pression qu’il avait sur son poignée et sortit une arme du tiroir et la menaça de son canon.  

 

- Tu réponds à mes questions immédiatement, où la promesse d’un nouveau monde t’attend au bout de mon arme !  

 

Hélène poussa un cri de panique et se mit à ramper en arrière pour s’éloigner de l’arme qu’il pointait sur elle. Elle cacha sa tête avec ses mains, et se mis à sangloter ; comment lui prouver qu’elle ne cherchait pas à le nuire ?  

 

Kenji observait la réaction de la jeune fille. Si elle était une véritable professionnelle, elle se serait défendue, ne serait-ce que par fierté, ou survie, mais sa mise en protection comme un hérisson lui apportait le doute. Pour la première fois de sa vie de nettoyeur, il s’interrogeait sur la façon d’agir de son adversaire. En faisant le tour de son corps rapidement avec ses yeux, elle paraissait frêle, ni muscler ni développer, fine, trop fine, presque amaigri ; seuls peut-être ses bras s’imposaient. La pâleur de son visage était hideuse, on la croirait malade, et sa façon de se vêtir était risible. Quelle empotée ! Il perdait son temps avec une gamine des rues !  

 

- Casses-toi de là ! Dit-il, baissant son arme  

- …  

- Tu es sourdes ou quoi ? Casses-toi de là avant que je ne décide de t’achever !  

 

Kenji s’était tellement énervé, qu’il en perdit de la force, et la douleur à sa jambe se réveilla. Maladroitement, il tomba au sol, et fini au pied d’Hélène qui cria d’affolement. Le nettoyeur poussa un son de mal-être, il était très mal tombé, et la fatigue broyait ses nerfs.  

 

Hélène éprouva de la peine pour lui, et elle tendit sa main vers la sienne pour l’aider à se relever. Le toucher, le frôler, le contact de ses doigts fins eut encore l’effet d’un courant d’électricité dans le corps de Kenji ; il paniqua, férocement.  

 

- Bordel, mais faut que je te le dise comment, casses-toi de chez moi !  

 

Subitement, la porte s’ouvrit, et dans l’embrassure se trouvait une jeune femme à moitié vêtue. Hélène prit peur, le regard de la visiteuse était davantage effrayant que celui de Kenji. Elle se releva, de toutes les forces qu’elle put, et s’enfui en la bousculant.  

 

- Eh, sale pétasse, reviens ici !  

- Putain Amélie, laisse-là se barrer et aide-moi !  

 

Amélie accourue vers Kenji, et l’aida à s’asseoir sur une chaise. Elle voulut regarder sa blessure, mais un travail digne des plus talentueuses infirmières fut déjà accompli. La douleur n’était due qu’au choc entre son genou et le parquet. Amélie fut dubitative ; qui était cette femme que Kenji avait laissée s’approchée, lui qui était d’ordinaire terriblement sur ses gardes, ne laissant personne l’approcher ?  

 

- C’était qui cette pute ?  

- Pitié Amélie, ne commences pas ! Dit-il massant ses tempes  

- Tu l’as laissé te soigner, et pour la remercier tu l’as gracieusement sautée ?!  

- Tu racontes vraiment que des conneries ! Est-ce que tu l’as vue ? C’était qu’une pauvre gamine des rues !  

- Une gamine qui a passé la nuit avec toi !  

- Amélie, j’ai une balle qui était située dans l’arrière de ma jambe, je n’étais pas en mesure de « sautée » une femme ! D’accord !  

 

Amélie n’appréciait pas qu’une autre femme qu’elle puisse satisfaire les appétits féroces en matière de sexe de Kenji. Elle avait déjà des difficultés à admettre qu’il se donnait encore parfois à Déborah et Marie, ce n’était pas pour affronter une autre de ces farouches.  

 

Amélie savait que Kenji détestait être mit en conflit, et détestait encore plus se justifier. Elle devait se faire pardonner, et surtout, elle devait lui faire oublier l’aplomb mystérieux de cette inconnue. Et ce fut avec aucune pudeur ni complexité, qu’elle s’assit à califourchon, face à Kenji. Elle lui donna le plus hardi des baisers, et sentit avec satisfaction, la fierté de son amant se réveiller…  

 

- Laisse-toi faire mon chéri… Je vais te faire oublier cette affreuse nuit… Susurra-t-elle, à son oreille.  

 

Kenji captura les lèvres d’Amélie, et se laissa tenter à son pêché. Il lui enleva son corset, et dévora sans tarder sa poitrine. Il était toujours sauvage, en appétit, les femmes il aimait les désirer et les consumer. Néanmoins, il sentit que c’était différent en cet instant. Kenji était encore sonné par l’attitude de l’étrangère… Comme si son geste de vouloir à tout prix le sauver, l’avait atteint… « Impossible ! ». Aucun sentiment serein n’atteignait le cœur du nettoyeur, il n’avait de reconnaissance pour personne, d’attachement envers quiconque ? « Imposture ! ». Kenji savait qu’il se fourvoyait.  

 

Kenji savait que cette jeune inconnue l’avait marqué au fer rouge… Quelque part dans un endroit de son âme.  

 

……  

 

Jeff se sortit une bouteille d’alcool du frigo ; il se servit un premier verre, qu’il but d’une traite, puis un deuxième, qu’il déglutit encore plus rapidement que le précédent. Il fallait qu’il se mette les idées aux clairs, qu’il se prépare mentalement à l’arrivée d’Hélène qui avait découchée… Prenant place sur une chaise de la table du salon, il se servit un troisième verre et s’alluma une cigarette pour se forger un caractère d’acier !  

 

- « Comment est-ce possible »… Pensa-t-il avant d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir doucement  

 

Hélène retenue sa respiration en voyant son père assis à la table du salon. Elle pensait, espérait plutôt, qu’il ne soit pas à la maison, et qu’il ne se soit pas aperçu de son absence de cette nuit… Fatalité ; il était là, présent, assis mais d’une droiture infaillible, près à dégainer sa colère.  

 

- Bon… Bonjour papa ! Tu as bien dormi ?  

 

Jeff sentait la colère monter en lui. Alors, elle avait la capacité au mensonge, elle pensait faire croire à son père qu’elle était rentrée cette nuit sans bruit, et était partie aux aurores de la même manière ; incrédule. Il n’aurait jamais imaginé qu’Hélène puisse avoir le pouvoir de mentir, ni même la force mentale ; l’expérience de la nuit blanche avait dû l’endurcir, déjà !  

 

- Où étais-tu ? Prononça-t-il, finissant son troisième verre cul sec  

- Je… J’étais au restaurant… On a fini tard, alors… J’ai dormis là-bas…  

- Tu mens !!  

 

Jeff se leva violemment, faisant tomber la chaise, et il frappa de sa main ferme le verre et la bouteille qui se trouvait sur la table, et se brisèrent toutes deux au sol. Le bruit réveilla Marie, qui se leva sur la pointe des pieds et entrebâilla sa porte ; son père semblait dans une fureur incontrôlable.  

 

- Tu mens !! Où étais-tu ?!  

- Je… Je…  

 

Hélène commença à sangloter. La nuit avait été longue, psychologiquement d’abord. Elle avait échappée à une invasion de balle, à une guerre de rue ! Elle avait sauvé la vie d’un homme qui n’avait eu aucune reconnaissance pour elle, et qui avait pointé une arme en visant son cœur ; elle n’en pouvait plus.  

 

- De toute façon… Qu’est-ce que ça peut te faire…  

- Pardon ?!  

- Qu’est-ce que ça peut te faire où j’étais ?! Tu ne m’aimes même pas comme ta propre fille, tu ne voulais pas de moi, je le sais bien ! Alors qu’est-ce que tu en as à faire que je rentre tard ou pas ?!  

 

Marie vu son père gifler Hélène, elle qui s’était mis dans une consonance hystérique unique. La situation lui échapper… Est-ce que son père l’avait giflé à cause de son impertinence, des trois verres de saké ingurgité vivement… Ou était-il affecté par les dires de sa sœur ? Une atmosphère étrange régnait dans cette maison, et Marie préféra fermer la porte, et repartir se cacher dans son lit, sous la couette qui dissimulerait les bruits, les sons, les mots…  

 

- Je te demande de rester dans ta chambre ! Et de n’en sortir que quand je t’en aurais donné la permission ! Et si tu découches encore une seule fois, tu vas le regretter, crois-moi…  

 

Hélène toucha sa joue baignée de larme, et de douleur donnée par la colère de son père. Elle accourut dans sa chambre, et s’effondra sur son lit ; parfois, elle se demandait pourquoi on l’avait mise au monde… Parfois, elle se disait que rien ne changerait dans la vie de quiconque si elle ne lui avait pas été donnée…  

 

……  

 

La cloche du café retentit, Miki se retourna et aperçut le visage de son amie Kaori rouge de colère… Ou de honte… Elle déposa son sac sur le siège voisin, et prit place au bar, en croissant immédiatement les bras de rage. Miki sourit moqueuse, elle sait que ce rictus signifie que Ryô a encore fait des siennes. Que peut encore avoir inventé son partenaire pour la mettre dans un état de rancune.  

 

- Et bien Kaori, tu en fais une moue ? Questionna Miki  

- Dis-moi Falcon, c’est qui ce Paul ?!  

 

Kaori devenue sérieuse, très sérieuse, elle regardait droit dans les yeux le mari de Miki, et paraissait exiger une réponse immédiate et précise. Cet homme ne lui avait visiblement pas laissé une bonne impression.  

 

Umibozu se demandait comment Kaori avait pu rencontrer Paul, qu’il connaissait parfaitement. Néanmoins, il ne prendrait pas le risque de développer cette connaissance, mais comment esquiver la question, lui qui détestait mentir.  

 

Appel du ciel.  

 

Le téléphone du café se mit à raisonner et Falcon prit immédiatement l’occasion de ne pas répondre à Kaori en partant décrocher. Les deux amies se regardèrent, échangèrent une intuition dès plus inquiétantes, et tout se bouscula en elles, lorsque Falcon annonça qu’il devait partir.  

 

- Je ne tarderais pas… Dit-il s’en allant presque immédiatement  

- Où vas-tu ? Demanda Miki  

- Voir un informateur !  

 

La cloche sonna le départ de son mari, et Miki resta abasourdi par la réaction de marbre de son époux. Kaori repensa directement à son échange avec Kazue. Il se tramait un événement important dans leur dos, c’était maintenant évident.  

 

- Miki… Je voudrais te parler de quelque chose…  

- Oui, je crois que nous avons toutes la même impression…  

 

Tourment.  

 

……  

 

Ryô fumait une cigarette dans une grande salle sombre ou des chaises et des tables étaient disposées. Les pensées du nettoyeur vagabondaient au fur et à mesure que ses amis arrivaient. Était-ce une bonne idée d’avoir mêlé Mick à cette mission, avec sa main droite complètement blessé, il ne pouvait plus viser avec une arme, et encore moins se battre convenablement. Falcon était un homme marié, il pourrait avoir une vie tranquille avec sa femme, et au lieu de ça, cet éternel timide ruminait des injures à son encontre alors qu’il tenait simplement à l’aider.  

 

Et puis, était-ce raisonnable de mentir à Kaori, et de lui cacher la vérité ? Elle le sermonnerait encore à propos de leur partenariat, et qu’aucun secret ne devrait se dissimuler entre eux. Kaori s’imaginerait le pire, si le pire n’était pas déjà présent dans son esprit.  

- Et bien, tu en fais une tête Ryô !  

 

Mick avait posé une main sur son épaule, amicalement. Ryô ne pouvait pas livrer ses véritables quiétudes, et comme à son habitude, il dissimula ses sentiments avec des pirouettes juvéniles.  

 

- J’étais en train de penser à Kazue dans son joli ensemble bleu en dentelle ! Taquina Ryô  

- What ?!  

- Et ce sont dans ces moments que je bénies le ciel que nous soyons voisins ! Ricana-t-il  

 

Mick écrasa la tête de Ryô sur la table ; quel pervers, quel irrespect. Cet idiot avait fait un si grand pas pendant le mariage de Miki et Falcon, et voilà que depuis quelques temps, il recommençait son numéro de pervers adorant sa vie de célibataire endurci. Est-ce que la mission l’inquiétait au point de se permettre encore de jouer les lovelaces.  

 

Kenji fit son entrée dans la salle, accompagné de Marie, Déborah et Amélie. Ryô constata comme l’avait informé Paul, qu’il allait bien, mais il boitait. Une balle s’était logée dans l’arrière de sa jambe, l’affaire d’hier soir ne s’était pas déroulée comme souhaitait. Les assaillants furent plus nombreux que prévus ; et l’identité de l’hôte de ce bal l’avait quelque peu déstabilisé.  

 

- Dieter ! Serge Dieter ? Répéta Ryô  

- En personne… Répondit Kenji  

 

Serge Dieter était connu dans le milieu pour être un yakuza redoutable, mais très discret. Ils avaient très peu d’élément à son sujet, n’ayant jamais eu à faire à lui ou à sa bande, alors pourquoi maintenant ? De toutes les affaires de drogue ou de trafic dont il avait connaissance, le gang de Serge Dieter n’était jamais apparu.  

 

- Et comment tu as pu t’en sortir au fait ? Questionna Mick  

- J’ai eu de la chance… Répondit Kenji  

- De la chance et une petite garce en cadeau ! Intervenue Amélie  

- Arrête avec ça !  

- Non, non, au contraire, raconte ! Répliqua Déborah  

 

Amélie avait trouvé une jeune fille dans la cabane de Kenji, elle s’enfuyait juste au moment où elle arrivait. Visiblement, elle avait passé la nuit avec lui, et l’avait même soigné ; le pansement à sa jambe était parfait. Kenji osait nier les faits, il ne la connaissait pas, ne l’avait jamais vu, et pourtant, elle lui avait sauvé la vie !  

 

- Une étrangère t’a sauvé la vie ! Fut ébahi Ryô  

- Oublions ça d’accord !  

 

Kenji se leva, furieux, et s’alluma une cigarette. Ryô l’observa un instant, son ami semblait perturbé, et presque gêné. Est-ce que sa fierté de nettoyeur en avait pris un coup hier soir en se laissant d’abord mener par Serge Dieter, et ensuite être obligé de remettre sa survie entre les mains d’une étrangère ; Kenji devait bouillir de l’intérieur. Au-delà de la cicatrice laissée dans son amour-propre, Ryô ne saisissait pas que ça de curieux chez Kenji. D’habitude, il assumait toutes les circonstances, et parlementait jusqu’à obtenir le dernier mot, mais là, il avait l’allure d’un animal blessé, et apeuré… Mais par quoi ?  

Et puis, comme Paul, il se montrait vraiment brouillon quant aux détails de l’affrontement d’hier soir avec Serge Dieter ; mais que cachaient-ils ? Et pourquoi ?  

 

- En tout cas Serge Dieter nous mène déjà sur une première piste sérieuse ! Répliqua Marie  

- Exact, et une petite visite de courtoisie serait la bienvenue ! Proposa Falcon  

- On prend des décisions sans moi maintenant !  

 

La voix du chef de gang retentit dans la pièce. Ryô ressentait sa mauvaise humeur, il avait l’air frustré et embarrassé ? Une mauvaise nouvelle avait sonné à sa porte ; était-ce déjà l’information que Serge Dieter était mêlé de prêt ou de loin à cette affaire, ou est-ce que lui aussi cachait un détail qui faisait trembler tous ses membres.  

 

……  

 

Hélène se réveilla, la tête lourde. La nuit passée pleine d’adrénaline, et la matinée passée sous les nerfs avec son père raisonnaient bruyamment dans son crâne. Regardant par la fenêtre, elle constata que le temps annonçait la fin de l’après-midi ; son sommeil fut long. Elle se leva de son lit, et se dirigeant dans la cuisine, elle constata qu’elle était seule ; elle se servit un verre d’eau et un cachet pour sa tête qui cognait.  

 

L’heure de partir à son travail sonnerait bientôt, mais elle repensait aux paroles cruelles de son père. L’interdiction qu’il avait posée quant à se rendre à son lieu de travail la rendait malade. Ce job, c’était son moment à elle, presque un autre monde qu’elle traversait et empruntait pour se libérer de son quotidien morose et solitaire.  

 

Et puis,  

 

Il y avait ce jeune homme, ce jeune homme à qui elle avait prêté main forte hier soir. Hélène s’étonnait elle-même d’avoir eu une réaction aussi instinctive et d’être venue en aide à un parfait inconnu, autour duquel des hommes de l’ombre pointaient des armes et tiraient. Aussitôt qu’elle repensait à lui, son cœur battait fort, et son envie irrésistible de le revoir rongeait son ventre. Néanmoins, elle n’oubliait pas son hostilité envers elle, la colère de son regard, et la méfiance à son égard ; il l’avait même menaçait avec une arme… Était-il un bandit, un malfrat ? Qu’importe, son cœur ne voulait pas arrêter sa cadence.  

 

Happée par ses souvenirs, elle se rappela qu’elle avait laissé ses vêtements sous le lit pour les cacher à son père. Les attrapant, elle les mit immédiatement dans la machine à laver, et espérer que les tâches de sang partiraient ; si son père les découvrait, elle serait privée de sortie, à perpétuité.  

 

Hélène quitta la salle de bain, mais glissa sur un papier en sortant. Soulevant son pied, elle découvrit une photo qu’elle ramassa. Le cliché abîmé montrait cet homme qu’elle avait sauvé la nuit passée, avec un petit garçon à ses côtés. Elle avait reconnu les petites maisons derrières eux, elles furent abandonnés après un incendie dans une forêt reculées de Shinjuku. Immédiatement, elle avait su que c’était là qu’il fallait l’emmener.  

 

Le voir en photo remua son cœur, et fut plus forte que l’interdiction de son père. Hélène s’habilla pour aller travailler ; et si elle recroissait cet homme ce soir dans le quartier !  

 

Hélène partit en route pour le restaurant, en espérant ne pas croiser son père sur le chemin. Arrivant sur les lieux, elle salua tout le monde d’un air aimable, comme d’habitude, mais dessinait un sourire solaire, peu ordinaire.  

 

- Bonsoir ma poupée, et bien quel sourire !  

- Bonsoir Keiko ! Vous allez bien ?  

- Oh, je t’en prie chérie, tu me vouvoieras quand la première ride sur mon front apparaîtra !  

 

Keiko était une prostituée du quartier ; elle venait souvent devant le restaurant de son patron pour raccompagner frivolement les hommes ; majoritairement client en ce lieu. Âgée d’une quarantaine passée, Hélène l’a trouvait d’une beauté certaine ; blonde, grande, fine, et d’une gentillesse imposante.  

 

- Bah mon chou, qu’est-ce que t’as au visage ? Demanda Keiko  

- Oh, ce n’est rien… Dit-elle, cachant la rougeur de sa joue  

- Ce n’est pas rien, tu as la joue toute enflée ! Allez vient, suit Keiko qu’elle te soigne ça !  

 

Keiko et Hélène passèrent par les derrières du restaurant. Hélène s’installa sur la petite table située dehors, pendant que Keiko partit chercher un nécessaire de soin. D’abord, elle mit une poche de glace sur sa joue pendant quelques minutes, pour que la rougeur dégonfle. Et puis, tendrement, elle lui appliqua de la pommade et déposa un pansement.  

 

- Voilà ma poupée, tu es toute guérit !  

- Merci Keiko, vous êtes trop gentille avec moi…  

- Rho, la, la, arrête avec tes vouvoiements !  

- Désolée…  

- C’est ton père qui t’a fait ça ?  

- Mh…  

- Il ne faut pas te laisser faire ma poupée !  

- Je l’avais mérité cette fois, j’ai désobéit et mentit…  

- Eh ! Rien ne justifie une gifle, d’accord !  

 

Keiko attrapa son menton, et la regarda dans les yeux. Keiko était une jeune femme divorcée, qui après sa séparation s’était retrouvée sans rien, dans la rue ; elle avait vécue au crochet de son mari toute sa vie, et n’avait jamais travaillée. Hélène admirait sa force ; la vie que menait Keiko pouvait amener à tous les débats, mais elle lui trouvait un respect assuré. Keiko lui donnait constamment de la force, et de ne pas se laisser faire face à son père et à sa sœur.  

 

- Keiko, veux-tu un plat chaud avant de partir ?  

- Non, ne t’en fais pas ma poupée, j’ai un client qui m’attend avec un dîner !  

- Bonsoir…  

 

Le patron d’Hélène arriva, et il faisait sa tête des mauvais jours. Il n’aimait pas beaucoup que Keiko traîne dans les parages, et soit aussi intime avec Hélène. Keiko avait la mauvaise manie de savoir manipuler son monde, et il ne voulait pas qu’elle profite de la naïveté de son employée.  

 

- Inutile de me virer, je m’en allais !  

 

Keiko prit son sac et ses affaires, elle glissa un mot dans l’oreille d’Hélène, et l’embrassa sur la joue. Elle passa devant son patron en bousculant son épaule ; cet homme pouvait tellement être désagréable, et insociable.  

 

Hélène se leva et s’excusa auprès de son patron ; elle sait qu’il n’aime pas que Keiko soit dans les parages, mais elle est si gentille avec elle, qu’il est difficile, voire impossible de la repousser ; elle s’était prise d’estime pour Keiko ; son patron reconnaissait bien là son cœur docile, et pur.  

 

- Inutile de t’excuser, fait juste attention à toi…  

 

Hélène sentit la main de son patron se poser sur sa joue et caresser le pansement où se situait son égratignure. Et puis, de ses doigts, il passa sur l’autre joue et essuya la trace de rouge à lèvres qu’avait laissé Keiko, et partit sans autres mots.  

 

Hélène fut touchée, et émue par ses mots, son patron était un homme si froid, et tellement pudique ; ce geste signifiait beaucoup pour elle, c’était comme sentir la main d’un parent vous rassurez après un chagrin.  

 

Hélène ne connaissait rien de son patron, il parlait peu, et son ami Stéphane restait discret. Stéphane fut sûrement son seul et plus proche ami, et cette amitié paraissait comme ironique car Stéphane était beaucoup plus abordable que son patron, et plus joyeux aussi. Il avait toujours le sourire, et était remplit de bonnes intentions à son égard.  

 

Des horreurs sur le quartier de Shinjuku, elle en avait entendu, et les rumeurs sur le genre de fréquentations laissaient à craindre, mais Hélène ne pouvait s’empêcher de se sentir bien ici, auprès d’eux. Les clients de ce restaurant étaient certes curieux, avec des regards mauvais, intriguant, et parfois même effrayant, mais elle ne s’était jamais prise d’un danger immédiat.  

 

En ce lieu, plus rien de néfaste, de mal ou de triste ne semblaient pouvoir l’atteindre.  

 

……  

 

Dans le repère des nettoyeurs, l’agitation fut à son comble. Le chef de gang avait fait son entrée dans une nervosité extrême. Alors que Kenji avait fait savoir que Serge Dieter était peut-être mené à l’affaire en cours, il avait demandé à des indics de faire des recherches sur ce yakuza déjà bien populaire dans le milieu et les renseignements rapportés furent étonnantes.  

 

- Le gang Shu’Kiru ! S’exclama Ryô  

 

Le gang Shu’Kiru relevait plus de la légende urbaine et tout ce que concernait ce gang n’était pas concret. Néanmoins, ce gang n’avait pas bonne réputation, au contraire ; trafic de stupéfiant, d’arme et même d’être humain. Les actes barbares et morbides définissaient ce gang ; autrement dit, rien de bon ne se pointait à l’horizon de cette affaire. Quiconque ne connaissait le chef de meute des Shu’Kiru, et les loups qui agissaient pour son compte ; des fantômes, et des chimères.  

 

- Serge Dieter serait-il l’instigateur de ce gang ? Questionna Ryô  

- Je n’ai pas plus d’élément pour l’instant, tout ce que je sais, c’est que mes indics ont entendu cette rumeur, leur mode opératoire d’hier soir le laisse à penser en tout cas… Répondit le chef de gang.  

 

Kenji pensait cette rumeur plausible ; toutefois, il restait dubitatif et ceux par un détail qui le laissait toujours perplexe et interrogatif ; Serge Dieter l’avait épargné, et c’était débarrassé de l’un de ses propres hommes de main. Était-ce à cause de la présence de cette jeune fille ? Pourtant, le gang Shu’Kiru n’était pas réputé pour faire dans le sentiment, et éliminer un témoin gênant faisait partit de leur ligne de conduite. À moins que comme il l’eut pensé, cette jeune fille était l’un des leurs, et avait parfaitement joué son rôle de petit farouche ?  

 

Kenji en doutait, il l’avait pensé sincère, et son instinct s’était précipité dans le pire, elle paraissait bien trop empotée et fluette pour être une professionnelle du milieu. Kenji se leva de sa chaise, précipitamment frustré, pourquoi diable pensait-il sans cesse à cette jeune fille depuis ce matin !  

 

- Je dois convenir d’un plan et d’une tactique d’approche ! Serge Dieter est un malin, et rentrer dans son cercle intime sera compliqué ! Répliqua le chef de gang  

- Et d’autant plus s’il fait vraiment partit du gang Shu’Kiru ! Affirma Mick  

- Exact ! Je vous tiendrais informé d’ici peu, en attendant, rentrez chez vous…  

 

Le chef de gang se retira, et partit accompagné de ces éternels homme de main, occupant le statut de garde du corps. Amélie et Déborah rentrèrent de leur côté, seule Marie décida d’accompagner les garçons qui souhaitaient boire un coup dans un bar ; ou plutôt fricoter avec de jolies hôtesses. Mick avait toutefois décliné l’offre, il avait promis à Kazue de rentrer immédiatement après son rendez-vous ; dont il avait tût la véritable cause. Quant à Falcon, l’homme marié se contenta de rentrer rejoindre son épouse. En soit, il ne restait plus que Kenji, Ryô et Marie pour une éventuelle soirée frivole.  

 

- Eh, attendez-moi ! S’écria une voix derrière eux  

- Paul ? Fut surprise Marie  

- On n’attend pas son camarade de beuverie ! Se vexa-t-il  

 

Ryô s’excusa pour le groupe de ne pas l’avoir attendu, mais en réalité, sa visite tombée plutôt bien, il avait des comptes à régler avec ce cachotier. Ryô l’attrapa par l’épaule, il prit son air le plus pervers, et glissa à l’oreille de Paul,  

 

- Tu ne m’avais pas dit qu’il s’était fait sauver par une femme ! Gloussa Ryô  

- Ouais, une sacrée petite bonne femme même ! Ricana Paul  

- Ce que vous pouvez être puériles ! S’agaça Kenji  

 

Marie trouvait Kenji curieux aujourd’hui ; il était dans la lune, aucunement concentré, et ses yeux ne cessaient de voyager dans le vague, comme s’il rêvait en permanence. Et si Amélie avait raison, et si cette jeune femme qui avait sauvé la vie de Kenji ne l’avait pas laissé insensible. Même s’il s’était donné à son amie juste après, il n’en restait pas moins différent de d’habitude, et l’air perdu qu’il dessinait paraissait chercher une réponse à une question.  

 

- Puérile ? Eh, Paul, elle était comment cette jeune femme ?! Insista Ryô  

 

Paul la décrit à la perfection ; jeune, âgée de quinze ou seize ans, petite, brune, assez fétiche, le teint pâle, et elle portait un uniforme de serveuse. À la fin de la description de Paul, Marie s’arrêta net. Le cœur de Marie avait raté un battement et sa tête se mit à tournoyer. Ce matin, la dispute entre son père et Hélène lui revenue en mémoire comme un boomerang, et si c’était elle ? Hélène n’était pas rentrée de la nuit, et l’odeur mystérieuse de poudre qui se dégageait d’elle n’était donc pas un effet dû à son imagination.  

 

Marie serra les poings, elle en était désormais certaine, tout concordait, son aspect physique, moral, et surtout l’uniforme de serveuse ; elle ragea.  

 

- Eh, Marie, où vas-tu ? S’exclama Ryô  

- J’ai un truc à faire !  

 

Marie s’éloigna de son champ de vision, interrogateur. Ryô aussi aurait bien aimé faire chemin arrière, avoir le courage de rentrer chez lui, mais depuis quelques temps, il se sentait perdu vis-à-vis de Kaori. Avait-il un doute sur ses sentiments ? Bien au contraire, ils naissaient plus forts et plus intenses chaque jour, mais comment appartenir encore plus à sa partenaire qu’il ne le soit déjà. Que pouvait-il lui offrir de plus, ou plutôt, non,  

 

- « Comment je dois m’y prendre moi ? » Rougit-il, intérieurement.  

 

Bousculé par ses pensées, il reprit soudainement connaissance en s’apercevant de l’endroit où ils avaient atterrit.  

 

- Eh, Kenji, tu comptes nous emmener boire où là ?  

 

Ryô et Paul regardèrent autour d’eux et constatèrent qu’ils étaient dans un angle de rue, entourés par des murs qui ne conduisaient nulle part. Et puis, au bout de quelques secondes d’attention, Paul se rappela que c’était à cet endroit que Kenji avait été pris d’assaut hier, et blessé.  

 

- Ah, mais j’ai compris, tu espères croiser à nouveau cette jeune fille pour la remercier ! Sourit perversement Ryô  

- Tu délires ! Ce n’est qu’une gamine et je n’ai pas l’intention de la remercier ! S’injuria Kenji  

- Dans ce cas, qu’est-ce qu’on fait dans ces rues abandonnées ?! Bouda Ryô  

- Je ne sais pas, j’étais perdu dans mes pensées, je n’ai pas fait attention ! S’emporta Kenji  

- Et bien, et bien, qu’est-ce qui te rend si effacé et si désorienté aujourd’hui ! Taquina Ryô  

 

…  

 

Hélène avait enfin terminé son service ; elle était fatiguée, mais redoutait de rentrer chez elle. À l’heure qu’il est, son père s’était probablement aperçu de son absence, et la punition pour avoir désobéit serait sans appel.  

 

- Bonsoir Hélène, à demain…  

- À, à demain Monsieur…  

 

Hélène s’avança vers le chemin qui la ramènerait chez elle. Au bout de quelques secondes, elle sentit la présence quotidienne ; on la raccompagné encore ce soir. Elle se demandait qui était cette personne avec l’intention amicale de la suivre ainsi chaque nuit, et de se sentir en sécurité. Était-ce ce jeune homme qu’elle avait sauvé hier soir ?  

 

- Idiote, tu ne le reverras sûrement jamais… Dit-elle, versant une larme  

 

Hélène continuait de marcher, quand machinalement, elle se rendit compte qu’elle c’était complètement trompé de chemin, et que les pas l’avait guidé presque à l’endroit où elle avait fait sa curieuse rencontre hier soir ; décidément, le destin voulait qu’ils s’approchent l’un de l’autre, sans le savoir.  

 

Faisant demi-tour, elle se mit nez à nez avec un homme, un jeune homme, un peu effrayant. Il avait une cannette de bière à la main, une cigarette à la bouche, et ses vêtements laissait à désirer sur son hygiène.  

 

- Et bien mademoiselle, on s’est perdue…  

 

Le cœur d’Hélène se mit à battre très fort, elle avait peur, très peur, et elle se trouvait seule dans cette rue déserte, et la présence qui la suivait constamment semblait s’être envolée… Pourquoi avait-il fui au moment où elle avait le plus besoin de lui ?  

 

L’homme s’avança vers elle, et Hélène n’eut pas le réflexe de courir, et de le semer, non, la peur la terrorisait, la pétrifiait. Elle laissa l’homme s’approchait d’elle, et la coinçait entre le mur et son corps puant et repoussant. Il sentait l’alcool et la cigarette n’ayant pas eu que de la nicotine comme complice. Il la dévisagea, de haut en bas, et posa la main libre dans son cou.  

 

- T’es plutôt craquante… Est-ce que tu veux goûter au plaisir ! Dit-il, collant son corps au sien  

 

Hélène avait envie de pleurer, de crier, d’hurler au secours, mais le danger et la peur furent des ennemis bien plus terrifiantes que cet homme, et rien, pas même un geste d’autodéfense ne semblait vouloir s’échapper de son corps ; Hélène était tétanisée,  

 

Est-ce que quelqu’un viendrait la sauver ?  

 

…  

 

Et pourtant, non loin de là, Kenji, Ryô et Paul se chamaillaient, et Kenji fut la bête de foire, la pignada d’une fête pour enfant qui s’acharnait à vouloir taper sur lui pour obtenir les sucreries. Tandis qu’il écoutait bavasser et ricaner bêtement ses deux amis, Kenji eut un vertige, et il recula de trois pas sans même pouvoir avoir autorité sur son propre corps. Ryô le vit être déséquilibré sans raison apparente, et son ami ressentit son aura professionnelle se réveiller sans prévenir.  

 

- Kenji, tout vas bien ? Demanda Ryô, inquiet  

 

Et sans prévenir, Ryô vit Kenji se mettre à courir et emprunter la rue d’en face. Partant à sa poursuite, ils virent une jeune fille se faire agresser par un homme, qui s’apprêtait à l’embrasser de force. Kenji arriva derrière l’agresseur, et lui mit le canon de son arme froide sur la tête.  

 

- Éloigne-toi d’elle, ou je te plante une balle en pleine tête !  

 

L’homme se retourna, vacillant et défia du regard Kenji ; il but une gorgée de sa canette de bière, et le titilla. Inutile de s’énerver, et de le menacer avec un flingue, il partagerait volontiers la marchandise.  

 

- Tu n’es qu’une ordure, dégages de là ! Menaça Kenji  

- Oh ça va, d’toute façon ton arme elle est fausse !  

 

Kenji activa le chien de son arme, prépara le barillet, et canarda l’homme ivre, la balle effleura sa joue, et brûla sa peau ; la jeune fille derrière lui ne fut pas touchée, mais le souffle l’effraya et elle se mit enfin à bouger pour s’échapper. Ryô la réceptionna dans ses bras, en lui demandant si tout allait bien.  

 

L’homme ivre prit peur, il en lâcha sa canette de bière, et s’exempta comme il le put, titubant toujours sous l’effet de l’alcool.  

 

- Eh, mais je vous connais vous ! Intervenu Paul  

- …  

 

Hélène observa cet homme, mais elle avait beau faire le tour de ces connaissances, et des clients qui venaient au restaurant, elle ne semblait pas le connaître.  

 

- C’est vous, c’est vous qui avez sauvé Kenji hier soir ! Pointa du doigt Paul  

 

Kenji se retourna, c’était impossible ! Et pourtant, Paul n’était ni soul, ni fatigué, il s’agissait bien de la jeune fille qui avait pris soin de lui hier soir. Que faisait-elle encore ici, dans ce quartier, seule ? Pourquoi une jeune fille mineure travaillait-elle dans un restaurant du quartier où ne se trouvait que des hommes comme celui qui venait de fuir ?  

 

Hélène se libéra des bras de Ryô, et comptait remercier l’homme venu à son secours, lorsque son cœur rata un battement ; « il » était là. L’homme auquel elle ne cessait de penser depuis la nuit dernière, l’homme qui envahissait sa tête et volait toute la place dans son cœur, il était devant elle.  

 

Hélène ne maitrisait plus ses émotions, et sans le vouloir, elle courut vers lui, et fut rassurée de le voir saint et sauf.  

 

- Merci… Rougit-elle. Je suis… Je suis contente de voir que vous allez bien…  

 

Ryô s’amusa de ce tableau, alors que cette jeune fille courait vers lui comme un petit chat vers son propriétaire, Kenji avait reculé, de peur, et aussi avec étonnement de voir cette inconnue venir vers lui avec un si gracieux sourire. Visiblement, il l’avait marqué malgré sa froideur, son caractère hargneux, et sa nature solitaire.  

 

- Tirons-nous !  

 

Kenji la snoba, il passa à côté d’elle sans même un regard, ni un mot de sollicitude à son encontre, et Hélène en fut blessée. À quoi pensait-elle ? Oubliait-elle l’atroce manière qu’il avait eu de se débarrasser d’elle ce matin, la menaçant, sans la remercier d’aucune façon ? Ce n’était qu’un étranger et ce qui lui fit le plus de mal, ce n’était pas son incapacité à la remercier par pudeur, mais son ignorance ; elle souffrait pour l’ignorance d’un inconnu…  

 

Hélène commençait à suffoquer, son cœur lui faisait mal, et sa poitrine se compressait. Prenant soin de s’excuser pour le dérangement, elle partit en courant avant d’exploser de tristesse devant lui.  

 

- Kenji… Râla Ryô  

- Quoi ?  

- Cette jeune fille t’a sauvé la vie, tu pourrais avoir un minimum de reconnaissance…  

- Je ne lui ai rien demandé !  

- Est-ce que par hasard, tu aurais peur… ? Titilla Ryô  

 

Kenji regarda Ryô d’un air mauvais. Lui, avoir peur ? Futilité. Kenji n’avait jamais peur, ni de ses ennemis, pas même de la mort, alors pourquoi serait-il effrayé devant une gamine des rues ? Certes, son acte d’hier soir ne manquait pas de cran, mais il restait sur sa position, qu’elle jeune fille normale ferait ça ? Dans tous les cas, il ne pouvait pas en rester là, Ryô l’assommerait de ces futiles théories ; Kenji allait la rattraper, la remercier, et plus personne ne parlerait de cette histoire !  

 

- Où vas-tu ? Demanda Ryô, le voyant partir sur les traces de la jeune fille  

- Te prouver que tu as tort !  

- C’est ça… Sourit Ryô, peu convaincu  

 

Kenji suivie le chemin qu’elle avait emprunté pour rentrer, et plus il marchait, plus rebondissait son esprit. Une question ne cessait de chatouiller son nez, comment avait-il pu pressentir le danger, alors qu’elle n’avait ni crier, ni essayer de se débattre et que l’homme soul ne dégageait aucune aura meurtrière ? L’instinct du nettoyeur s’était réveillé d’un point sec, et sans attendre. Pour quelle raison ?  

 

La ferveur de ses pas lourds se stoppa à l’entente de deux voix féminines qui s’élançaient dans le ciel. Approchant, il fut stupéfait d’apercevoir son amie Marie, et cette étrangère ! Elles se connaissaient ?  

 

- Je t’interdis de le revoir, tu entends ! S’époumona Marie  

- Mais… Mais de qui parles-tu ?  

- Ne fais pas l’innocente, ça ne prend avec moi ! Kenji n’est vraiment pas un homme fait pour toi, alors laisse tomber !  

- Mais, je…  

- Tu n’es qu’une empotée, tu ne sers vraiment à rien, ni à personne, tu ne fais qu’attirer l’attention et les ennuis en travaillant dans un quartier minable !  

- …  

- Je te conseille de suivre les recommandations de papa, où je serais l’auteur d’un second pansement sur ta joue !  

 

Marie partit en bousculant l’épaule d’Hélène ; mais pourquoi, pourquoi est-ce qu’elle la détestait autant ? Hélène s’effondra au sol, et déversa toute sa peine, sa solitude. Marie avait raison, elle ne faisait qu’aimanter les ennuis, et les personnes peu fréquentables ; son patron était probablement un yakuza, et sa seule confidente fut une prostituée ; quelle désolation.  

 

Kenji repartit sur ses pas, et s’alluma une cigarette. Un détail lui échappait, Marie avait dit « papa », en énumérant un père commun ; elles étaient par conséquent sœurs ? Kenji connaissait Marie depuis des années, et jamais elle n’avait évoqué le fait qu’elle est une petite sœur ? Et cette dispute à double tranchant, à double discours ? Marie était-elle vraiment énervée contre elle parce qu’elle la haïssait ? Ou était-ce une de ces disputes qui éclate par peur pour l’autre ?  

 

Incompréhension.  

 

 


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