Chapitre 11 :: 11

Publiée: 16-04-04 - Mise à jour: 16-04-04

Commentaires: Merci à vous tou(te)s. Merci pour vos commentaires (qui font chaud au coeur ^^) et pour vos encouragements. merci à Rosi-Chan, Indya, Sekhmet, Lifetree, Me, Kairi, Sophie, Vy (qui, j'espères, ne regrettes pas le fait que j'ai relevé son défi) , Leeloo (et son fiston), Miyukichan, Scarlett, Ayumi, Mel, Natsu, Beautiful Strangeran, Trinity, Kaiko, Kaori_h, Mélusine, et tout le monde !!!!!!!!!!!!! ^^ lol

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Un coup de canon retentit à nouveau, la grande voile frémit et le mât porteur s’ébranla. Le navire commençait à sombrer. Des hurlements retentirent de toute part. Les pirates qui avaient investi le bateau se dispersaient. Leur but atteint, ils se retiraient.  

Ryô leva la tête, la flamme de l’enfer brillait dans ses yeux. Tel un automate, il se redressa lentement. Il tira son épée de son fourreau et chercha des yeux sa future proie. Vivant depuis longtemps dans ce monde froid et cruel de la piraterie, rien n’aurait pu l’arrêter.  

-« L’Enfer sera peut être un peu triste au début, Makimura, mais je vais vite te l’égayer. »  

D’un pas sur et empressé, il se dirigea droit vers l’assassin de son ami. Lorsque celui-ci dégaina et garda vaillamment, Ryô arracha l’arme d’un coup d’épée rapide et précis. L’aura qui émanait de son être l’enveloppait d’une puissance dangereuse. Sa main se referma brutalement sur le cou de celui-ci.  

Ryô le regarda, avec une pointe d’amusement dans les yeux, ce qui le rendait encore plus menaçant.  

-« On peut savoir pourquoi vous traîner dans le coin ? »  

-« Mais… »  

-« Comment ça « mais » ? C’est une réponse ça : « Mais » ? NON ! Alors, réponds-moi. »  

-« Mais… »  

-« Encore une fois « mais » et… »  

Ses doigts s’enfoncèrent un peu plus dans la gorge, et le pirate toussa  

-« Alors, j’écoutes ! Que viens faire l’Union Teope, trafiquant de drogue, dans ces contrées ? »  

-« Etre les premiers sur le marché et … »  

-« Rien que ça ?!! »  

-« D’ailleurs, on comptait sur tes services … »  

Le rictus qui animait le visage, déjà écarlate du pirate, se déforma et un cri de douleur jaillit de sa bouche. Ryô avait une fois de plus, resserré son étreinte.  

-« Je ne suis pas intéressé par cette proposition. Je supposes que vous aviez fait de même avec Makimura »  

-«Oui, et il a refusé. Et tu mourras toi aussi !! »  

-« Ah oui, tu crois ça ? »  

-« Tu penses que tu peux te mettre l’Union Teope à dos ? La sœur de Makimura est aussi sur la liste noire … »  

Le ton de sa voix devint hystérique. Sa main se perdit quelques instants sous sa veste et tâtonna, avant de trouver le petit couteau qu’il cachait dans une poche intérieure. Mais il n’eut pas le temps de s’en servir, Ryô écrasa la trachée de l’homme dans un ultime effort et ce dernier s’effondra durement sur le sol.  

***  

Tenant l’écrin fermement, Ryô repensa à sa promesse faite à Makimura : Kaori. Il honorerait la confiance de son ami.  

Il pivota et examina les environs. Il aperçut le bateau. Kaori tenait fermement une rame dans ses mains et frappait à la volée les quelques pirates qui l’avaient découverte et qui se délectaient d’avance à la vue d’une si belle femme, sans défense…ou presque.  

Ryô attrapa un des cordages servant à manier la grande voile et s’élança, renversant au passage quelques hommes de main de l’Union Teope.  

Il atterrit avec panache sur l’embarcation. Mais à peine avait-il mis un pied sur le canot, que Kaori se retourna et lui asséna un coup de rame qui lui fit rentrer la tête dans ses épaules.  

-« Mais ça va pas non !!! » hurla-t-il en se frottant le crâne.  

-« Ah c’est vous » ajouta Kaori sans éprouver le moindre remord.  

-« Mais qu’est-ce que j’ai fais au ciel pour mériter une telle furie ?!! »  

-« Votre côté bon samaritain peut être, à moins que ce soit votre amour pour la bouteille ou votre obsession pour les petites culottes ! »  

-« Donnez moi ça au lieu de dire des bêtises ! »  

Sur ce, il empoigna la rame que tenait Kaori, et la plongea dans l’eau.  

-« Il faut partir d’ici au plus vite ! » affirma-t-il le plus sérieusement du monde, tout en ramant vigoureusement.  

Mais la jeune femme ne fut pas dupe. Voyant que le navire s’enfonçait progressivement dans les ténèbres de l’Océan, elle pensa immédiatement à son frère.  

-« Mais qu’est-ce que vous faites ? On ne peut pas partir ! Hideyuki ! Pourquoi il n’est pas avec vous ? Qu’est-ce que … ? »  

Se tenant aux bords du bateau, ses yeux s’agrandirent d’effroi. Non ! Pas lui ! Pas son frère, sa seule famille !  

Elle lança un regard interrogateur et rempli d’espoir à Ryô, mais la mine sombre de celui-ci ne lui inspira aucune confiance.  

La petite barque s’éloignait progressivement du lieu maudit, enveloppé par l’obscurité. Le navire aux couleurs de l’Union Teope se trouvait de l’autre côté et personne ne les remarqua.  

Kaori appréhenda la terrible réalité.  

-« Il faut y retourner ! »  

-« Il n’en est pas question ! »  

La jeune femme s’approcha de Ryô et tira sur sa manche. Ce qu’il lut dans son regard lui transperça le cœur : un panel de sentiments variés s’y mélangeaient : une profonde tristesse, de la colère, du courage.  

-« Hideyuki … »  

Si elle ne se tenait pas à quelques centimètres de lui, il n’aurait pu entendre sa complainte. Sa voix se faisait murmure, emporté par les sanglots qu’elle tentait de contenir.  

Ryô ne lui répondit pas. Cette femme le décontenançait, il ne savait comment réagir. D’ordinaire, les seules dames, avec lesquelles il traitait, trinquaient aisément à sa santé en échange de monnaie sonnante et trébuchante. Jamais au grand jamais, il n’avait eu à découdre avec une femme telle que Kaori. Son monde se résumait en une série d’aventures et de cruauté. Il baignait depuis l’enfance dans la puanteur des bas-fonds de la société, que pouvait-il faire pour elle, que pouvait-il lui apporter ? Pourquoi Makimura lui avait-il confié ce précieux trésor ? Pourquoi lui ?  

Le silence s’installa entre les deux personnages. Seuls les clapotis des vagues sur la coque du bateau résonnaient dans la nuit. Au loin, la côte se découpait, et quelques lumières scintillaient. Mais la route serait encore longue.  

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