Chapitre 23 :: 23

Publiée: 23-07-04 - Mise à jour: 23-07-04

Commentaires: Au diable l'avarice, comme dirait un sage homme...que je devrais fréquenter plus souvent ;) lol

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Sous l’œil médusé de Miki, Falcon déclara, d’un ton sans appel :  

-« Et tu ne crois tout de même pas qu’il suffise que tu claques des doigts pour que tu aies tout le confort ! Nous n’avons que la grange a vous proposé. Aucune chambre n’est disponible… Fallait prévenir. »  

-« Prévenir ? Comment ? En perroquet voyageur ? » hurla Ryô.  

-« Si tu n’es pas content, sois sur que je préfèrerais que tu dormes ailleurs ! »  

Ryô ouvrit la bouche pour protester mais il la referma bien vite, terriblement agacé de ne pouvoir répliquer. Il avait trop envie de dormir dans un bon lit douillet, pour envisager la perspective de coucher dehors. Et chez Falcon, ils seraient en sécurité. Ronchon, il capitula.  

***  

Miki leur fournit lampes et couvertures nécessaires, et laissa une Kaori cramoisie et un Ryô bougon, dans la grange annexe. Rejoignant son mari, elle lui demanda :  

-« Tu es méchant Falcon. On aurait pu les héberger… »  

-« Je ne suis pas aussi trouble-fête que ça ! … Et ils ont assez fait de casse ici ! » grogna-t-il.  

Miki étouffa un rire devant la mine embarrassée de son époux ; une manière comme une autre pour son mari, de s’expliquer : une petite mise au point ne leur ferait effectivement pas de mal.  

***  

Kaori était épuisée et cette ultime épreuve lui semblait de trop. Quant à Ryô, apparemment nullement embarrassé, il jeta négligemment sa veste sur le sol et enleva ses bottes poussiéreuses. Puis, sans demander son reste, il s’allongea sur la paille et, croisant ses bras derrière sa tête, il ferma les yeux.  

Voyant que son compagnon était décidé à s’endormir de suite, et non pas tenter de fâcheuses plaisanteries de mauvais goût, elle prit le parti de s’installer confortablement, afin de profiter d’une bonne nuit de sommeil. Cette soirée, elle l’avait appréciée et elle se sentait apaisée.  

Lorsque la jeune femme s’affaira à étendre la couverture et à façonner une couche douillette, Ryô profita qu’elle l’ignorait totalement, pour s’attarder quelque peu sur sa silhouette… Lorgner serait peut être un mot un peu plus juste…  

Dieu, qu’elle était belle ! Tout comme sur le bateau de Makimura. Cette fois où il avait pu la toucher,…la sentir…  

Une délicieuse chaleur se répandit en lui.  

Conscient de cette réaction un peu trop vive à son goût, il posa sa main sur son visage et se rabroua mentalement : chasser ces images qui commençaient à affluer en masse dans son cerveau en ébullition et à titiller son imagination libidineuse. Elle était quand même bien roulée !!  

…  

Ses pensées se voilèrent d’une étrange émotion. Il n’avait aucunes attaches à cette vie bassement matérielle. Toute son existence à survivre et à essayer de comprendre pourquoi la vie valait la peine d’être vécue !  

Mais, depuis l’arrivée de ce petit bout de femme, si innocente et si forte à la fois, ce raz-de-marée, rien ne lui avait semblé si éclatant. Avait-il déjà connu une soirée si agréable ? Avait-il déjà vu un sourire si magnifique ? Avait-il vraiment envie qu’elle s’en aille ?  

Noyé sous un torrent de sentiments contradictoires, il ne put réprimer une vague de tendresse à l’égard de sa Kaori.  

Sa Kaori !?? Est-ce qu’il aurait pris un mauvais coup sur la tête ?!? Pas étonnant après avoir passé ces dernières heures en compagnie de cette bonne femme !  

Prenant cette très mauvaise excuse comme exutoire, il mit sur le compte de ses nombreux traumatismes, ces excès d’émotivité. Il allait respecter sa promesse : remettre Kaori entre de bonnes mains et c’est tout !  

Déterminé à ne plus laisser ces mièvreries l’envahir, son sens pragmatique reprit le dessus.  

Il avait bien remarqué que la jeune femme était terriblement séduisante dans cette jolie robe. Pour sur ! Il l’avait suffisamment détaillée du coin de l’œil, tout le long de la soirée. Mais, et d’une, ce serait mettre ses nerfs, et son mokkori, à rude épreuve, et de deux, cette tenue ne serait pas du tout pratique pour ce qui les attendait ces prochains jours. Aussi, tout aussi conscient de devoir lui faire de la peine, il se jeta à l’eau :  

-« Kaori. »  

-« Oui ? »  

Kaori se tourna vers lui et lui adressa un sourire sincère.  

-« Faudra penser à enlever ce déguisement. » lança-t-il.  

-« Quel déguisement ? »  

-« Les robes, c’est pour les femmes du monde. Et d’une, ce serait mettre les nerfs des marins à rude épreuve, de vous voir afficher de la sorte, et de deux, cette tenue ne serait pas du tout pratique pour ce qu’il nous attend ces prochains jours. »  

Il débita ces mots comme une leçon bien apprise. Sur qu’il savait que le châtiment n’en serait que plus grand.  

Mais finalement, il n’avait rien dit de méchant, non ?  

*CENSURE*  

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