Chapitre 21 :: 21

Publiée: 16-07-04 - Mise à jour: 16-07-04

Commentaires: Merci du fond du coeur pour ces reviews qui font tout chaud dans mon petit coeur à moi ^_^

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Kaori s’était laissé tenter par un bon bain et après quelques instants de délassement, elle se rhabillait avec l’aide de sa nouvelle amie. Celle-ci lui avait apporté une belle robe d’un vert profond. Une robe sans fioritures mais qui soulignait terriblement les formes séduisantes de la jeune femme. Le léger décolleté mettait en valeur son cou gracile et son visage semblait plus reposé.  

Avide d’en connaître plus, Kaori lui demanda :  

-« Et toi Miki, quelle est ton histoire ? »  

Miki s’assit et un magnifique sourire l’illumina.  

-« Mon histoire ? …C’est Falcon… Avec sa troupe de mercenaires, il m’a recueilli quand j’étais enfant et j’ai été élevée dans ce monde de soldats. J’ai eu une enfance un peu particulière, dira-t-on. Mais malgré tout, j’étais heureuse car j’étais auprès de lui. Néanmoins, la vie nous a séparé. Falcon voulait une existence bien meilleure pour moi. Il n’avait pas compris que mon bonheur c’était celui que je vivrais avec lui. Je l’ai recherché et … voilà ! »  

-« Et maintenant vous travaillez ici tous les deux ? »  

-« Les choses les plus simples sont les plus importantes. Et puis, après avoir pas mal bourlingué, nous voulions prendre notre retraite, et savourer le simple fait d’être encore en vie. Même si nous croyons à la justice, quelque qu’elle soit, elle n’est pas toujours belle à voir. »  

Kaori resta stupéfaite. Miki, cette si belle femme, qui semblait si douce et si attentionnée, une guerrière ?!! Non, décidément, les amis de Ryô ne faisaient certes pas parti des gens qu’on pourrait appeler « normaux », mais Kaori se contrefichait pas mal de leur passé. Tout lui indiquait que ces deux personnes étaient admirables et elle se sentait bien en leur présence. Elle se doutait pourtant, que tous ces gens appartenant à ce milieu très fermé, n’étaient pas comme eux.  

Et Ryô ? D’où venait-il ? Est-ce qu’il oeuvrait pour le bien depuis toujours ? Que lui était-il arrivé ?  

Plus elle y pensait et plus elle brûlait de curiosité. Elle se décida, profitant de leur intimité, pour interroger sa nouvelle amie.  

-« Miki ? »  

-« Oui ? »  

-« Tu connais Ryô depuis longtemps ? »  

-« Je ne peux pas dire que je connaisse vraiment Ryô. J’ai appris à le cerner mais il est très difficile de comprendre ce qui l’anime. »  

-« Il a toujours été un pirate ? »  

-« Oui, d’après ce que je sais. Falcon l’a connu il y a très longtemps. Ils naviguaient sur des bateaux différents à l’époque, mais à présent et malgré les apparences, ils sont amis.»  

-« … »  

-« C’est un homme bien…si on prend la peine de s’y attarder » ajouta Miki d’un air complice.  

-« Oh mais je demandais ça juste par curiosité ! »  

L’air faussement dégagé qu’affichait Kaori ne trompa pas son amie qui en devinait bien davantage.  

Miki regarda du coin de l’œil la jeune femme. Ce qui la préoccupait le plus, et qu’elle n’osa point lui avouer, ce n’est pas tant l’intérêt que portait celle-ci à Ryô mais plutôt le comportement étrange de celui-ci envers Kaori.  

Comment un homme comme Ryô qui n’avait eu que des liaisons sulfureuses et qui vivait en narguant la mort chaque jour un peu plus, pouvait, en ces circonstances, prendre Kaori sous son aile.  

Etait-ce ce regard ? Avait-il, lui aussi, été touché par cette bonté naturelle ?  

Un large sourire éclaira son visage et prenant Kaori par le bras, elle claironna joyeusement :  

-« Maintenant, on va préparer un dîner royal ! »  

***  

Tout en finissant d’essuyer la vaisselle, Falcon en était arrivé à la même conclusion que sa chère femme.  

Intrigué, il se pencha vers Ryô, qui sirotait tranquillement un café, en face de lui.  

Celui-ci releva la tête, et eut un mouvement de recul lorsqu’il s’aperçut que le nez de Falcon se trouvait à quelques millimètres du sien.  

Puis, jouant le jeu, il se rapprocha et lui murmura :  

-« Dis donc gueule d’amour, on peut savoir pourquoi tu me regardes ainsi ? Aurais-tu changé de bord ? »  

Satisfait de sa réplique, Ryô ricana et pointant un index sur le géant, il continua sur sa lancée :  

-« Désolé beau brun, mais tu n’es pas mon genre. »  

Falcon, coutumier du fait, se redressa et dédaigna répondre à ce genre d’âneries. Puis, fixant Ryô, il demanda, tout de go :  

-« Ce n’est pas ton habitude de devenir l’ange gardien d’une jeune demoiselle en détresse…enfin, en dehors de ton travail. »  

Le sourire, quelque peu effrayant d’Umibozu, indiquait clairement que celui-ci le taquinait ouvertement. Bien qu’aveugle, ces sens et son intuition ne le trahissaient que rarement.  

Piqué au vif, Ryô afficha un air outragé.  

-« Parce que tu appelles ça une demoiselle en détresse ? Elle sait très bien se débrouiller toute seule, et à part prendre mon crâne pour cible régulièrement, je ne vois pas en quoi je pourrais l’aider ! Si Kaibara n’était pas intervenu, jamais je n’aurais accepté qu’une telle furie m’accompagne !! »  

Falcon éclata d’un rire tonitruant, qui surprit tellement Ryô, qu’il faillit tomber à la renverse.  

-« On peut savoir ce qui te fait rire, mou du bulbe ! » vociféra-t-il.  

-« Rien. »  

-« Comment ça « rien » ? C’est une réponse ça : « rien » !!?? Mon pauvre Falcon, à force d’exposer ton crâne au soleil, tu racontes n’importe quoi !! »  

Celui-ci ne répondit pas, il avait eu la réponse à sa question. Satisfait, il commença à laver le comptoir, sans adresser le moindre intérêt pour Ryô, la discussion étant pour lui, définitivement close. Mais Ryô, réalisant qu’il en avait peut être trop dit pour paraître plausible, continua à se justifier.  

-« Oh je sais bien à quoi tu penses ! Mais il n’en est rien ! Qui pourrait s’intéresser à une femme aussi revêche et aussi mal fagotée, hein !!?? »  

Agitant frénétiquement les mains, pensant donner du poids à ses arguments peu crédibles, Ryô ne prit pas la peine d’écouter son sixième sens ; un élément pourtant crucial : Miki et Kaori étaient de retour parmi eux.  

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