Chapitre 44 :: 44

Publiée: 21-12-04 - Mise à jour: 21-12-04

Commentaires: Merci à vous ^^ Merci à Clo, Joyce, Chanlyr, Cat (qui j'espères "la petite nouvelle" se plaît sur ce site ;) ) , Spot2001, Zoé, ma Sophie ^^ et merci à toi ma Rosy, toi qui est toujours là !! Ton français s'est beaucoup amélioré d'ailleurs, félicitations !! ;) lol ^^ BisouS à vous tou(te)s !!!!!

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La nuit les enveloppait et ils accostèrent sans bruit dans les fourrés. Un voile de brume flottait à la surface de l’eau. Tout ici était lugubre.  

Falcon et Mick s’engouffrèrent dans les bosquets et partirent prendre position. Ryô et Kaori longèrent la côte, rasant les rochers abrupts bordant le lagon.  

Ils escaladèrent silencieusement le granit, dans le but d’observer d’un peu plus près le campement qui s’étendait sur la plage. Les deux partenaires s’allongèrent ventre à terre, et espionnèrent les soldats de l’Union Teope.  

Une vingtaine d’hommes gardaient trois cahutes délabrées servant de prisons, dont les gémissements leur parvenaient que trop distinctivement. L’épée contre la hanche, les pirates de Kaibara préféraient néanmoins manier le fouet contre de pauvres innocents, ricanant de leurs méfaits, bouteille à la main. Certains s’étaient rassemblés autour d’un feu de camp, se baffrant de viande fraîche, au nez de la trentaine d’esclaves affamés.  

D’autres patrouillaient dans les environs, fusil à l’épaule. Et même si ceux là avaient l’air beaucoup plus prompts à réagir, si attaque surprise il y avait, tous, sans exception, seraient un ennemi redoutable à combattre.  

Des pleurs de femme s’élevaient, mêlés à des supplications inaudibles. L’atmosphère était écrasante.  

Lorsque Kaori aperçut cet homme, emprisonné dans une cage de fer, à peine plus grande que le détenu, elle eut un haut le cœur. Le prisonnier pleurait en silence. Ses vêtements étaient déchirés, sales, et on pouvait noter, même de loin, les nombreuses coupures et blessures de sang séché. Affligé, désespéré, il pesait de tout son poids sur sa prison suspendue à une potence.  

Elle s’appuya de ses mains afin de se relever, quand Ryô la retint fermement.  

-« Et vous pensez aller où comme ça ? » se moqua-t-il gentiment.  

Horrifiée, elle lui lança un regard noir :  

-« Il faut aider ce pauvre homme ! Tous ces pauvres gens !! »  

-« Un peu de patience. Chaque chose en son temps »  

D’un mouvement de tête, il lui désigna les nombreux pirates gardant l’incarcéré.  

-« Suivez-moi…Et, pour une fois, faites ce que je vous dis ! » Lui intima-t-il, doigt tendu vers elle mais le sourire aux lèvres.  

Kaori fit la moue, vexée qu’il puisse penser qu’elle désobéirait à ses recommandations, mais elle le suivit aussi vite qu’elle pût, impatiente d’agir et de donner une bonne correction à ses bandits sans foi ni loi.  

Précautionneusement, ils redescendirent et s’approchèrent à pas de loup.  

Sur le chemin, ils croisèrent trois hommes. Debout, immobiles, ils se passaient une flasque de rhum tout en discutant de la rapidité des vaisseaux dernièrement pillés.  

-« Salut les gars ! »  

Ils n’eurent pas le temps de répondre à ce salut, que Ryô lançait déjà son poing sur le pirate de droite, qui s’affala sous le choc. Puis d’un coup de pied, il laissa une belle trace de botte sur la joue du deuxième, qui valdingua en crachant quelques dents.  

Le dernier obstacle à leur avancée, passé la surprise de voir deux de ses acolytes tombés si rapidement, posa sa main sur la crosse de son pistolet. Soudain, il sentit un tapotement sur son épaule.  

Lorsqu’il se retourna, il ne pût s’empêcher de sourire béatement à la vue de la jolie frimousse de Kaori. Elle remuait gaiement des doigts en signe amical et ajouta :  

-« Les gentils gagnent toujours à la fin, vous ne le savez pas ? »  

Puis, la dernière chose que vit cet homme fut une masse gigantesque s’abattre sur lui.  

Ryô suivit les exploits de sa partenaire des yeux, et admira le travail. Ce petit bout de femme… elle le faisait vraiment peur des fois…  

Il attrapa la main de celle-ci et ils continuèrent leur chemin.  

PAN !  

Un coup de feu retentit.  

D’un réflexe surprenant, Ryô agrippa sa partenaire et l’entraîna derrière une souche d’arbre pour s’y abriter. Coutelas dans un main et pistolet de l’autre, il attendit. Kaori se trouvait sous lui. Une promiscuité ensorcelante, mais le regard fauve de Ryô la détourna de son imagination trop romantique. Jetant un coup d’œil curieux, et non sans une petite pointe d’angoisse, elle vit une silhouette avancer. Celle-ci rangeait son pistolet dans son ceinturon et tira de son fourreau une épée.  

De rares rais lunaires ricochèrent sur une lame longue et effilée. Un homme trapu, barbe et cheveux tressés, se dressa devant eux. Un rictus diabolique se crispa sur son visage blafard. Se plantant en plein milieu de leur course, il défia ouvertement Ryô au combat.  

-« Saeba ! Viens te battre en homme. »  

Ryô soupira de résignation :  

-« Ahlala, c’est toujours la même chose. Encore un qui veut prendre sa raclée. »  

Puis, il murmura à sa partenaire, de façon presque inaudible :  

-«Il y a une chance pour qu’il ne vous ai pas vu. Restez ici et ne bougez pas ! »  

L’ordre que lui intima Ryô était sans appel. Puis ce dernier se plaça tranquillement face à son adversaire.  

Les deux adversaires se jaugèrent du regard. Ryô avait sans contexte beaucoup plus de charisme, mais en l’occurrence, son rival semblait expert dans le maniement des armes blanches.  

Le premier a lancé son assaut fut l’affreux pas beau, comme le pensait en cet instant Kaori. Prenant son élan, son bras traça un arc de cercle invisible. Son arme fendit l’air d’un coup rapide et précis mais Ryô l’esquiva facilement.  

Celui-ci haussa un sourcil, presque déçu que le serviteur de Kaibara ne puisse faire mieux.  

Le soldat reprit sa position dans un grognement de mécontentement. Lorsque celui-ci leva ses yeux sur Ryô, ce dernier s’aperçut que le pirate devait déjà avoir consommé beaucoup de poussière d’ange.  

-« Je crains que votre petite combine ne tombe à l’eau … si vous me permettez cette expression pour des pirates d’eau douce comme vous… »  

La boutade moqueuse que lança Ryô fit perdre le peu de sang froid qui restait à son adversaire. Il se rua sur Ryô, fer en avant. Suivant des yeux l’avancée du combat, Kaori ne se rendit même pas compte qu’elle retenait sa respiration.  

Les lames s’entrechoquaient dans un bruit clinquant.  

Les parades de Ryô réussirent à contrecarrer les assauts de son assaillant, mais celui-ci obnubilé par la mort prochaine de Saeba, s’acharnait de plus en plus.  

Lorsque le pirate, drogué à l’herbe du diable, lança une ultime attaque, prenant son élan, Ryô profita de son engouement certain pour se déplacer rapidement. Il se retrouva sur la droite de son ennemi qui tenait son épée à deux mains, derrière la tête.  

Ryô se saisit alors de la lame, et d’un mouvement souple du poignet, l’arracha des mains de son adversaire.  

Une technique extrêmement dangereuse mais payante : le pirate fut désarmé, et Ryô en profita pour lui asséner un coup de pied magistral dans les côtes.  

L’homme se plia en deux et s’accroupit, gravement blessé. Mais, sournoisement, il rechercha activement un poignard, soigneusement dissimulé sous sa veste. Il n’eut pas le temps de s’en servir, Ryô pointait déjà la fine lame de son épée sur son cou.  

En temps normal, loin des considérations philosophiques de la société, Ryô ne serait pas posé de questions, il aurait abattu cet homme sans sommation. Mais il sentait le regard de Kaori. Pouvait-il tuer de sang froid devant sa partenaire si innocente ?  

Non sans sourire à l’idée que la jeune femme l’avait changé aussi profondément, il changea d’avis et préféra neutraliser son assaillant de façon moins radical. Il l’assomma d’un coup de poing et grâce à quelques cordelettes qu’il gardait sur lui, l’attacha à un arbre.  

Puis, il se tourna vers sa partenaire et lui décocha un clin d’œil complice :  

-« Encore un de moins, je parie que Falcon et Mick ne font pas mieux ! »  

Le ton résolument joyeux de Ryô détendit sa partenaire, qui recommença à respirer normalement.  

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