Chapitre 47 :: 47

Publiée: 08-02-05 - Mise à jour: 08-02-05

Commentaires: Merci à vous tou(te)s !!!!!! ^_____^

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Arrivés dans le plus grand silence, à fleur de coque, Kaori se leva prudemment et toucha le bateau.  

-« Comment va-t-on pouvoir monter ? » Murmura-t-elle, plus préoccupée par le détail pratique que paniquée à l’idée d’affronter le reste de l’équipage de Kaibara.  

Dos tourné à Ryô, elle ne pouvait voir le regard de celui-ci qui s’agrandissait peu à peu, hagard et hypnotisé… Il n’y avait pas que le regard d’ailleurs, son mokkori faisait exactement de même…  

Le pantalon de toile de Kaori, humide, lui collait aux cuisses et aux mollets. Les courbes de ses jambes et de ses fesses, au clair de Lune, juste sous ses yeux, et à portée de main, devinrent l’image la plus obsédante qu’il n’eut vu depuis lors. Et Dieu seul savait combien de fois, il avait lorgné sur les gambettes des jolies jeunes femmes !  

Sa bouche s’entrouvrit, et un petit filet de bave apparut au coin de sa lèvre. Ses doigts se mirent à frétiller, et ses bras s’allongèrent, tels des tentacules indéfinies. Ses yeux affamés pétillèrent d’une lueur lubrique.  

Lorsque la jeune femme se tourna vers lui, elle affichait une moue désabusée, attendant impatiemment la réponse à sa question ; après tout, n’était-il pas le grand Saeba, Pirate Numéro 1 des Caraïbes, dixit lui-même.  

Son expression se figea. Ses prunelles s’élargirent, comprenant en un éclair, les pensées libidineuses de son partenaire. Une étincelle de pure fureur traversa ses pupilles et Ryô comprit qu’il était foutu.  

-« Comment osez vous penser à la bagatelle dans un moment pareil ??!!! » Persifla-t-elle entre ses dents, les bras raidis le long de son corps, tentant tant bien que mal, de contrôler la déferlante de colère qui la submergeait.  

Pris en faute, et sans aucune échappatoire, Ryô déglutit avec difficulté. Puis, par réflexe, il se cacha la figure de ses bras.  

-« Désolé, Kaori. En fait…, son esprit fonctionnait à plein régime, et… En fait j’ai un peu faim, et j’ai cru voir un bon rôti. »  

Puis il désigna le fessier de madame, et haussa les épaules.  

-« Enfin comme cuissot, j’ai vu mieux quand même, et beaucoup plus appétissant. »  

Sa désinvolture, ses propos, sa manière dont il la dépréciait, et le peu de lucidité qui restait à la jeune femme s’évapora. Un halo d’éclair enveloppa Kaori. Démesurée, elle cachait entièrement Ryô de son ombre.  

Elle arracha brutalement à Falcon une des rames, Falcon qui semblait pétrifié par l’attitude de ce couple infernal. Ce dernier n’eut pas le temps d’agir, mais un léger sourire narquois flotta sur son visage, lorsque Kaori envoya valdinguer dans les airs, d’un swing impeccable, son idiot de partenaire.  

Ryô battit un instant des bras, essayant de prouver qu’un jour l’homme aurait la capacité de voler, mais la gravité a ses dogmes. Après avoir effectué un arc de cercle parfait, il atterrit de plein fouet dans les gréements du galion. Les cordages laissèrent des arabesques rouge vif sur le faciès déjà bien abîmé de Ryô.  

-« Je l’avais peut être mérité mais quand même, ce n’est pas une façon de traiter un homme !! »  

Il s’agrippa fermement, et regarda en direction de ses amis. Brandissant le poing, il bougonna un « espèce de folle furieuse » mais il s’arrêta net quand il aperçut un marin juste en dessous de lui.  

Ryô agita la main :  

-« Salut ! »  

Puis d’un coup de talon, il imprima sa marque sur la figure du pirate, qui, surpris, n’eut pas le temps de s’accrocher. Il tomba à quelques centimètres de l’embarcation où se tenait encore Kaori et Umibozu et celui-ci grommela sur le fait que Ryô aurait pu les attendre pour commencer les hostilités.  

***  

Bien entendu, leur présence fut aussitôt révélée. Le pirate qui était tombé d’au moins 50 mètres, avait pousser un cri assez fort, pour ne pas dire -assourdissant-, pour que tout l’équipage soit alerté. L’un d’eux sursauta et faillit s’étrangler avec la pomme qu’il découpait en fine tranche, avec une épée pourtant démesurée. Un autre se précipita derechef en hurlant, visiblement heureux de se dégourdir les membres, et de tuer quelque gens. Ce fut une dizaine d’hommes qui s’agglutinèrent autour du mât où se trouvait Ryô. Et une personne commença à grimper, une hachette calée dans sa main droite. Et même ainsi, il montait vite le bougre !  

Ryô dégaina son coutelas, et le plaça entre ses dents. Autant profiter de son avantage pour choisir le lieu de l’affrontement. Il escalada de quelques mètres, et atteignit le bras de vergue. De nouveau sur ses deux pieds, en parfait équilibre, il récupéra son arme coincée dans sa mâchoire. Enfin, il s’accroupit et, un petit sourire aux lèvres, attendit que son adversaire le rejoigne.  

La tête en arrière, à tel point que ses vertèbres grincèrent, Kaori retenait son souffle. Nonobstant, elle n’avait pas peur pour Ryô. Il s’en sortirait toujours. Non ? Ce qu’elle désirait ardemment, c’est être à ses côtés, et non pas spectatrice.  

L’homme de Kaibara posa une première main sur le bois brut. Il leva la tête et grimaça, ce qui parut être un sourire.  

Ryô le regarda, l’air des plus dégoûté.  

-« Tout ce chemin pour ça… » Dit-il dépité.  

Puis, prenant la garde de son épée dans ses deux mains, formant ainsi un poing énorme, lame vers le haut (Que de changement opéré chez cet homme, par ce tout petit bout de femme nommée Kaori…), il frappa un grand coup sur le crâne de son assaillant. Le rictus qu’il arborait jusqu’alors disparut au profit d’une expression des plus étonnée, et assez comique d’ailleurs, en ces circonstances.  

Au ralenti, il lâcha les haubans et atterrit sur le sol, dans un bruit sourd.  

Ryô profita de la surprise générale pour s’emparer d’un long cordage et le trancha d’un coup sec.  

Puis, il tendit les bras et prit deux cordes parallèles, suffisamment espacées. Il cala ses pieds de telle façon que seul le creux entre le plat de sa botte et le talon, ne soit en contact.  

-« Wou-ouhhhh !!! »  

Il se laissa glisser jusqu’en bas.  

Assommant au passage un des soldats de l’Union Teope, il atterrit élégamment sur le bastingage et bénéficia de suffisamment de temps pour attacher le cordage pris là-haut, et laisser le filin se dérouler et tomber aux pieds de Falcon.  

-« Ahhhh… On va pouvoir s’amuser un peu. » Exulta celui-ci.  

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