Chapitre 30 :: 30

Publiée: 20-08-04 - Mise à jour: 23-08-04

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Pendant ce temps, Mick et Ryô, tasse en main, papotaient de la dernière mode de lingerie fine. Malgré les nombreuses années qui les avaient désunis, leurs habitudes, elles, n’avaient pas évoluées.  

Mick posa son café et sortit de sa poche intérieure une bague de tabac. Puis, tout en collant les feuilles, il lança, désinvolte :  

-« Vous faites vraiment un très beau couple tous les deux ! »  

Pouah !  

Ryô recracha la gorgée de café qu’il venait d’avaler. Puis, se tournant vers son ami, il afficha une mine déconfite. La bouche grande ouverte, les yeux exorbités, il fixa Mick comme si ce dernier venait de lui annoncer la fin du monde.  

-« Pourquoi fais-tu cette tête d’ahuri ? » demanda l’américain, dans une volute de fumée bleutée.  

-« … »  

Devant le peu de réaction de son ancien coéquipier, Mick continua dans sa lancée. Les yeux fixés sur l’étalage de bouteilles, accoudé au comptoir, il aspira quelques bouffées avant de reprendre de plus belle.  

-« Un sacré coup ! Pour ça, tu as fais des progrès, c’est certain ! »  

-« Comment…comment oses-tu ? » articula difficilement son interlocuteur.  

Mick tourna la tête, surpris par le ton sec employé, et s’aperçut que le regard de ce dernier s’était assombri, durci.  

-« Oser quoi ? »  

Puis Ryô explosa, balançant ses bras au-dessus de sa tête, chassant par la même, les corbeaux qui le narguaient depuis le début de la conversation.  

-« Je t’interdis de proférer ce genre d’ignominies ! Jamais le Grand Saeba ne se lierait avec une femme telle que Kaori !! »  

Mick en resta pantois. Comment Ryô pouvait se mettre dans une telle rage, alors qu’il parlait d’une belle et séduisante jeune femme ? Et surtout pourquoi ?  

Soudain, il hocha la tête, et un sourire apparut en coin.  

-« Ahhhhhh ! J’ai compris !!! » Lança-t-il triomphalement.  

-« Quoi ? Qu’est-ce que tu vas encore inventer comme horreurs !? » Persifla Ryô, mauvais.  

Mick se pencha vers son ami, et agita un index devant son nez.  

-« Tu veux me décrire Kaori comme un démon pour que je ne poses pas mes mains sur elle, c’est ça ? Tu veux la garder pour toi tout seul ! »  

-« Je ne te le répèterais pas deux fois : Kaori et moi, on est juste partenaires ! » affirma Ryô, le plus sérieusement du monde …et un tantinet affolé, et choqué, que quelqu’un puisse penser le contraire.  

-« Bon alors, tu ne verras aucun inconvénients à ce que je … » souffla Mick en un rictus ambigu.  

-« Tu ne feras rien du tout ! » coupa Ryô, incisif.  

Mick s’approcha tout près de son ami et lui tira la langue.  

-« Ah ah ! Alors, c’est bien ça, tu es amoureux de cette fille et tu la veux pour toi tout seul ! »  

Si en cet instant, Mick pensait retrancher Ryô dans ses dernières limites, il n’en fut rien.  

-« J’ai promis à Makimura de la protéger et je le ferais jusqu’à ce que je la mette en lieu sur, loin d’ici. »  

Le ton grave et sérieux qu'adopta Ryô surprit l’américain. Ainsi donc sa première impression était juste.  

Mick toisa du coin de l’œil son ami, et proclama :  

-« Tu as changé. La dernière fois que je t’ai vu, je n’aurais pas parié une seule pièce sur ta vie. Mais ton regard est différent. »  

-« C’est grâce aux Makimura. A la pureté de leurs âmes. Et la seule chose que je puisse faire pour les remercier, c’est de tenir ma promesse : éloigner Kaori de ce monde putride. »  

Ryô reprit sa tasse et sirota quelques gorgées tandis que Mick finissait sa cigarette en silence.  

-« Au fait ! On peut savoir ce que tu viens faire par ici, l’amerloque !? »  

-« On peut pas dire que le tact t’étouffe toi ! Des années de séparation et voilà comment je suis traité ! Moi qui ai fait un si long voyage !»  

Mick affichait un air outré. Ryô leva les yeux au ciel, se demandant intérieurement comment un tueur professionnel pouvait être aussi futile…  

Abandonnant son expression boudeuse, Mick redevint sérieux.  

-« Kaibara est ici. Et il veut ta peau.»  

-« Et pourquoi ne m’as-tu pas encore tuer ? »  

-« Qu’est-ce que tu crois !? Je suis un artiste moi ! » Répondit Mick dans un sourire.  

Un silence, nullement pesant malgré la gravité de la situation, s’installa. Quoi de plus normal pour des tueurs à gage de parler travail…  

Lorsque Miki entra dans la pièce et leur demanda s’ils n’avaient besoin de rien d’autre, les deux pirates hurlèrent de concert qu’une nuit en sa compagnie leur serait très agréable. Leurs ardeurs furent immédiatement étouffées sous une masse et une enclume. Kaori venait d’entrer.  

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