Chapitre 59 :: 59

Publiée: 11-04-05 - Mise à jour: 11-04-05

Commentaires: Prochain ... et dernier chapitre...dans pas longtemps. Merci à vous ^^

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Serein, un sourire radieux illuminant son visage, Ryô entra dans la cabine où se trouvait la jeune femme.  

-« Bonjour Belle au bois dormant, com… ?? »  

Il stoppa net, la main encore sur la poignée de porte. Sa mâchoire se crispa en une grimace de stupéfaction.  

Kaori se tenait debout sur son lit, fermement campée sur ses jambes, dont il remarqua de suite la nudité alléchante, et armée d’un marteau démesuré. Une position bien incongrue pour une convalescente…  

Le professeur se cachait le visage de ses bras et se réfugia derrière Ryô dès qu’il l’aperçut.  

Pensant désamorcer la situation, Ryô lança une boutade :  

-« Et bien Kaori, c’est ta façon de remercier un homme qui apprécie tes formes ?! »  

Le visage du prince charmant, qui avait envoûté les rêves de la jeune femme ces dernières heures, de dissipa aussitôt pour la face d’un pauvre crétin pervers lubrique et vicieux.  

Et puis d’abord, qui c’était cette « Belle au bois dormant » ?  

Ses yeux obliquèrent sur lui et le dévisagèrent d’une façon peu sympathique. Ryô pinça les lèvres, sa partenaire n’était pas d’humeur à plaisanter. Il détourna le regard mais ses prunelles s’agrandirent à la vue de ce corps superbe.  

La légère chemise en flanelle ne l’habillait guère plus jusqu’à mi cuisse. Instinctivement, son mokkori power se réveilla.  

Kaori remarqua alors la bave qui coulait abondamment au coin de sa bouche, ses yeux libidineux fixant ses jambes.  

Extrêmement gênée qu’il la détaille aussi librement, elle sentit le rouge lui enflammer les joues. Kaori n’avait pas une image d’elle-même très flatteuse, le ton moqueur qu’avait employé Ryô à l’instant l’empêcha de raisonner convenablement. Son trouble se transforma en ressentiment, et elle perdit le peu de sang froid qui lui restait.  

De rage, elle hurla :  

-« DEHORS !! »  

Et elle ponctua sa phrase d’un lancer de massue et de tout autres objets qui se trouvaient à sa portée.  

Ryô et le professeur se retrouvèrent projetés hors de la chambre. Le vieil homme put esquiver l’assaut, sûrement grâce à la légère bourrade de Ryô. Mais ce dernier se prit le meuble de chevet en pleine face, et il se retrouva figé sur le mur, la tête coincée entre les quatre pieds du mobilier.  

Falcon, Miki, Kazue, qui soutenait Mick, cachés dans un coin du couloir, attendant un dénouement des plus romantiques, se retrouvèrent les quatre fers en l’air.  

Mais à quoi pouvait-on s’attendre avec ces deux là ??!  

Ryô dégoulinait du mur tandis que Kaori tentait tant bien que mal d’enfiler un pantalon.  

Sa première pensée se fixa sur la douleur qui étreignait son crâne, la suivante sur le souvenir de la silhouette de Kaori. Elle était vraiment très belle…  

Après toutes ces aventures trépidantes, il avait avant tout besoin de petits câlins. C’était légitime, non ?  

Sentant ses pulsions sexuelles reprendre le dessus, Ryô se rabroua mentalement. Il n’allait certes pas sauter sur sa partenaire ici et maintenant. La maîtrise des événements lui échappait totalement. Il n’avait pas pensé dompter la fureur de Kaori juste après son réveil, alors qu’il avait imaginé entamer cette journée sous un jour nouveau. Discrètement, laissant la jeune femme se calmer, il s'échappa sur la pointe des pieds.  

Aux tréfonds de lui, une petite voix sournoise le traita de lâche, mais il n’en prit pas ombrage et sortit de la maison.  

Leurs amis se relevèrent, ébahis par la tournure des faits. Ils n’eurent guère le temps d’échanger un coup d’œil interloqué, qu’un bruit assourdissant leur vrilla les tympans.  

BLAAM ! Une porte qui claqua.  

-« Ryôôôôôô !! »  

Kaori se tenait sur le pas de la porte, une massue calée sur l’épaule droite, où l’inscription « 100% fureur » clignotait vivement, et le bras gauche crispé le long de son corps. Ses yeux lançaient des éclairs. Ryô lui devait une petite explication et elle saurait très bien lui tirer les vers du nez.  

Elle passa en trombe devant le petit groupe, pétrifié et confondu. Tous, en un mouvement unanime, se plaquèrent contre le mur, la laissant passer sans mot dire. Quand la silhouette de Kaori disparut, ils osèrent respirer de nouveau. Mick se claqua le front de la paume de sa main et secoua la tête, désespéré. Falcon ne put qu’émettre un grognement tandis que son épouse, Miki, croisa ses mains sur la poitrine.  

***  

Kaori déboula dans le jardin.  

La lumière matinale enluminait d’une douce auréole les plantes multicolores. Les effluves maritimes se mêlaient délicatement aux senteurs de la flore. Les feuillages bruissaient sous la légère brise.  

L’harmonie et la sérénité de ce théâtre naturel contrastèrent violemment avec la colère de Kaori. Mais celle-ci, encore fatiguée par les épreuves passées, sentit immédiatement les effets bénéfiques de cette agréable atmosphère.  

Les battements de son cœur se calmèrent quelque peu. Lorsqu’elle aperçut la carrure familière de Ryô, lequel se tenait appuyé nonchalamment sur un tronc d’arbre, elle sentit une bouffée de tendresse l’envahir. Peut être avait-elle été un peu trop dur avec lui? Alors qu’il venait prendre de ses nouvelles…  

Elle hésita quelques secondes puis s’avança vers lui. Elle ne le voyait que de profil mais l’air si sérieux qu’il affichait l’alarma.  

-« Ryô ? »  

Ce dernier tourna la tête. Son expression grave se décomposa et ses traits s’affaissèrent. Kaori recula sous l’effet de surprise. Son partenaire mit ses deux mains sur son visage et avec une moue des plus comiques, il s’exclama :  

-« Décidément… Je ne peux pas rester sérieux trop longtemps, physiquement ça m’est impossible. »  

Kaori ouvrit de grands yeux étonnés. Il ne cesserait donc jamais de faire le zouave !?!!  

Un silence pesant s’installa entre eux. Kaori ne savait que dire, et Ryô restait muet.  

Au loin, quelques oiseaux pépiaient, voletant dans le ciel azur de cette belle journée.  

Kaori osa jeter un coup d’œil à son partenaire. Celui-ci observait l’horizon et semblait ne manifester aucune émotion particulière. La jeune femme soupira. Après toutes ces aventures, il pourrait dire un petit quelque chose au moins !  

Ses joues rosirent quand elle repensa au baiser qu’ils avaient partagé. Machinalement, elle se passa les doigts sur ses lèvres.  

De longues secondes s’égrenèrent. Ryô savait pertinemment qu’une discussion sérieuse devait être abordée. Mais par où commencer ? Et comment se concentrer quand quatre paires d’yeux, à travers la fenêtre, les espionnaient !?  

Car il le sentait, même si ce jardin semblait être le lieu parfait pour parler, savoir que leurs amis les épiaient, le bloquait dans sa démarche. Aussi, faisant un pas de côté, les mains dans les poches de son pantalon, il s’adressa à Kaori :  

-« Tu viens ! On va se balader un peu. »  

La jeune femme sursauta au son de sa voix. Elle sentit la panique l’envahir. Où ça ? Où voulait-il l’emmener ?  

Toute colère dissipée, son romantisme reprit le dessus. Voulait-il qu’ils se retrouvent seuls ? Son cœur s’emballa et quelque peu troublée, elle le suivit.  

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