Chapitre 16 :: 16

Publiée: 29-05-04 - Mise à jour: 29-05-04

Commentaires: Voili voilà .... prochain chapitre en 2012 ;) lol

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-« C’est une honte ! Moi ! Saeba Ryô, Numéro 1 des Pirates ! L’étalon des îles ! Une honte ! »  

-« Oh, ça va ! Vous n’allez pas en mourir à ce que je sache ! Et puis, vous oubliez de me raconter le fin mot de l’histoire. Je ne suis pas naïve à ce point là ! J’ai bien remarqué que vous sentiez bien moins mauvais que tout à l’heure ! Où étiez-vous ?! »  

-« Comment ça je sens moins mauvais ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ? » rétorqua un Ryô offensé.  

-« Je me suis inquiétée de ne pas vous voir revenir. Je me suis fait un sang d’encre. J’estimes avoir le droit de savoir !» Le ton était péremptoire mais néanmoins touchant.  

-« N’empêche ! C’est pas juste » bouda Ryô, qui s’affaira à sa besogne.  

Kaori s’était confortablement assise sur le sable. Elle surveillait son compagnon, une solide branche prête à l’emploi dans sa main, un large sourire aux lèvres.  

Devant l’air apeuré de celui-ci, Kaori avait concédé à ne pas le punir aussi durement que prévu. Il était si pathétique. Aussi, elle décida de mettre finalement cet idiot au travail.  

Et pendant qu’elle s’installait, elle énuméra les tâches à accomplir.  

-« Il y a le dessert à préparer. Je voulais le faire après, mais …vous allez m’aider » ajouta-t-elle, facétieuse.  

Grommelant qu’il avait bien mieux à faire que de découper ces gros fruits orange, Ryô obéit néanmoins, docile.  

Il retroussa ses manches et se mit au travail. A la grande stupeur de Kaori, il abandonna son air débile pour un visage naturel. Maniant son couteau avec une précision certaine, il commença à trancher et à disposer les morceaux sur une grande feuille.  

Kaori l’observa du coin de l’œil. Cet homme la captivait, il fallait le reconnaître. La jeune femme tiqua à cette pensée soudaine et déplacée. Ce grand dadais ! Ce rustre ! Il l’énervait ! Jamais, elle ne s’était mise autant de fois en colère que ces dernières quarante huit heures ! Obsédé, fallacieux, puérile, ridicule…, … mystérieux, protecteur…  

Son cœur battit la chamade un court instant. Kaori baissa la tête vivement, attendant que la rougeur qui apparût violemment sur ses joues, s’atténue. Elle esquissa un sourire malicieux. Toujours est-il qu’il était terriblement craquant quand il arborait un visage autre que son masque de pervers raté !  

Un peu calmée, elle secoua la tête afin d’éloigner toutes ces interférences. Qu’est-ce qui lui prenait ?! Elle n’allait tout de même pas trouver un semblant d’intérêt pour cet individu !  

Kaori leva la tête et décida d’entamer sérieusement la conversation. Cela dit, pour se donner une certaine constance, elle s’était donné pour objectif de lisser le tas de sable sur sa gauche.  

-« Alors ? Cette bouteille ? »  

Ryô soupira, ayant, peut être, un peu trop espéré qu’elle l’oublie. Il haussa les épaules. Pourquoi ne pas essayer de coopérer un peu finalement ? Enfin, un peu plus…  

-« Je suis déjà venu ici. Cette bouteille fait partie de ma réserve personnelle. » lui lança-t-il dans un clin d’oeil.  

Le ton grave et sérieux de Ryô intrigua la jeune femme. Elle le fixa un court instant et l’image qu’elle vit à ce moment là, fut gravée dans sa mémoire. L’image d’un homme de stature, imposant,… Lui qui avait réussi à se frayer un chemin parmi des pirates avides de sang. Lui qui s’en était sorti sans aucune égratignure. Lui qui l’avait protégée tout le long. Lui qui avait tenu sa promesse de revenir. Son frère lui avait octroyé sa confiance. Il ne pouvait pas être si mauvais que ça... Peut être que sous cette carapace, se cache un autre homme ? L’homme dont elle était tombée amoureuse bien des années auparavant…  

Elle chassa cette pensée aussitôt. Oubliant toute discordance, Kaori l’invita à en dire un peu plus. Elle lui accorda toute son attention et se surprit à apprécier sa compagnie.  

-« Pourquoi ? »  

-« Pourquoi quoi ?  

-« Pour quelles raisons vous êtes déjà venu ici ? » insista Kaori, empressée et convaincue de l’évidence même de sa question.  

-« J’étais en mission. »  

-« En mission ? »  

Toujours en train de finir à bien sa punition, Ryô fit les quelques pas qui les séparaient du bateau et installa les plats. Commençant à répartir la nourriture, il invita Kaori à le rejoindre.  

Lorsqu’elle prit place, il lui tendit la part qui lui était due, et s’assit confortablement. Un morceau de viande avalée, il s’exclama de joie.  

-« Ahhhhhhh ! Ca fait du bien ! »  

Puis, ne voulant pas trop flattée la demoiselle, il ajouta, taquin.  

-« Mouais … pourrait être mieux.»  

Devant l’air pincé de Kaori, il abandonna sa blague de mauvais goût et reprit :  

-« Je travaillais pour une cliente qui offrait bien plus que son argent. Hé hé hé … » gloussa-t-il, l’air lubrique.  

-« Vous êtes toujours comme ça !? »  

Ryô leva la tête et vit une Kaori effarée et abasourdie.  

-« Bien sur ! Je ne travaille que pour des beautés ! Que ce soit entendu ! Que des belles femmes ! Ouais !»  

Une libellule vola tranquillement en arrière plan. Kaori se frappa le front de sa main et secoua la tête de résignation. Désespérée, elle ne prit même pas la peine de s’échauffer pour si peu. Elle relança donc le sujet principal.  

-« Et votre mission ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »  

Ryô se contracta, ses sourcils se froncèrent et tout d’un coup, il éclata :  

-« Cette vieille renarde !!! Ah, elle va voir de quel bois je me chauffe ! Elle va me rendre coup pour coup tout ce qu’elle me doit !! »  

Puis, il mordit à pleine dent le morceau de viande qu’il tenait dans sa main. Kaori le regardait médusée par ce comportement bizarre.  

-« Mais de quoi parlez-vous ? »  

-« Cette maudite Saeko ! C’est elle qui avait conseillé à ma cliente de prendre contact avec moi pour ce travail. »  

-« En quoi consistait votre mission ? Que s’est-il passé ? » s’impatienta la jeune femme, avide d’en savoir un peu plus.  

-« Je devais m’infiltrer dans un équipage de corsaire, soupçonné de faire du trafic d’esclave. Tout s’est bien passé, le capitaine a été arrêté, les esclaves libérés. Bref, tout aurait bien pu se finir si cette sournoise ne m’avait pas abandonné sur cette île, au dernier moment !!! »  

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