Chapitre 40 :: 40

Publiée: 22-09-04 - Mise à jour: 22-09-04

Commentaires: Pour ma Sophie, et tout ceux qui aiment lire ! ^^ Merci pour vos reviews ! BisouS à tou(te)s ...............May the force be with you !

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Tout l’après midi, les hommes chargèrent les canons et autres projectiles, ou armes à feu, dont ils auraient besoin. Miki et Kaori s’occupèrent de la nourriture mais aussi de la confection de grenades en tout genre, ou du rafistolage de sections de voilure.  

Ayant fini leurs tâches, les deux jeunes femmes rejoignirent leurs compagnons respectifs.  

L’eau s’ornait de multiples miroitements orangés. Le soleil commençait à décliner à l’horizon. Bientôt il rejoindrait son reflet, dans les profondeurs de l’océan. Nul nuage ne bigarrait le ciel.  

La brise légère qui enveloppait Tortuga, caressa le visage de Kaori. Cette dernière sourit tout naturellement à ce contact. Elle exhala une grande bouffée d’air. N’y avait-il rien de plus beau que la vie ?... Elle respira profondément, s’imprégnant de cette légèreté apaisante.  

Miki, intriguée de ne plus entendre les pas de son amie, tourna la tête dans sa direction et comprit alors, pourquoi Ryô avait tellement changé. Une onde de tendresse la traversa.  

Sur le port, les bateaux à quai se balançaient doucement, au gré des courants.  

-«Lâche moi ! Gros plein de soupe ! »  

La voix de Mick leur parvenait très clairement. Miki se tourna vers Kaori et s’exclama, sceptique :  

-« C’est peut être celui-là ! »  

Elle désigna un navire impressionnant, long d’une soixantaine de mètres environ, à trois mâts entièrement gréés, chacun pouvant porter trois ou quatre voiles. L’éperon surgissait de la proue, prêt à engloutir le paysage, loin en avant, ciselé en une forme féminine plus qu’alléchante. Les nombreuses cavités, correspondantes aux différents étages du navire, s’effaçaient dans l’obscurité naissante, mais chacune de ses alvéoles cachait les dizaines de canons qui s’y trouvaient. Les gravures et autres dorures sculptaient la poupe et donnait une dimension irréelle au bateau. Les voiles repliées, s’enchevêtraient dans une douce harmonie rigoureuse et claquait sous les risées du vent. Un bâtiment de guerre rapide, sans aucun doute. Rutilante, imposante, la frégate devait sûrement accueillir un équipage d’au moins 300 hommes !!  

Kaori en était à cette réflexion quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Miki affichait une légère moue amusée et lui désigna Falcon, facilement repérable.  

Kaori ouvrit grand la bouche et regarda Miki. Les deux femmes ne savaient plus si elles devaient rire ou pleurer.  

Umibozu, Ryô sous un bras et tenant Mick du revers de sa veste de son autre main valide, se trouvait sur un bateau aux proportions beaucoup, beaucoup plus modestes.  

D’une envergure avoisinant les 12 mètres, le navire semblait ridicule, amarré aux côtés de l’immense frégate.  

Le grand mât et le mât d’artimon s’effaçaient devant la magnificence du bateau voisin. Pas d’ornements, pas de décoration superflue sur la poupe carrée, le ketch était taillé pour sa discrétion et sa rapidité.  

Kaori haussa un sourcil, interrogateur. Son regard se posa sur le nom du navire.  

-« La Mini … Un drôle de nom pour un bateau » lança-t-elle, dubitative quant à l’efficacité d’un si petit bateau face à la flotte de Kaibara.  

***  

Les quelques détails qui restaient à régler, furent rapidement gérés par Falcon, maître en la matière pour tout ce qui concernait les canons et l’armement. De plus, n’ayant point confiance en ses deux crétins, à savoir, Ryô et Mick, dixit Umibozu, celui-ci préférait s’en charger seul.  

Mick astiquait quelques boulets, et en passant, le crâne de Falcon. Miki tentait désespérément de modérer les pitreries de l’américain.  

Pendant ce temps, Kaori, décidée, se dirigea vers Ryô, accoudé à la barre, boussole en main.  

Entendant les pas de la jeune femme, il se tourna vers elle et lui gratifia d’un sourire énigmatique.  

Kaori, prise au dépourvue par cette soudaine démonstration, se sentit rougir, confuse.  

-« La coque craque bizarrement. Va falloir penser à perdre du poids Kaori. »  

Une libellule chuta sur la tête de Kaori. Celle-ci rougit encore plus, mais de rage.  

Empoignant le bras de vergue voisin, une des antennes soutenant la voilure la plus basse, elle le lança d’une force quasi inhumaine dans sa direction.  

Ryô eut juste le temps de se baisser afin d’éviter la collision. Relevant la tête, il aperçut Kaori, aussi droite et furieuse, nullement consciente du danger. Il se précipita vers elle et l’attira à lui d’un bras robuste, bloquant de son autre main, le lourd morceau de bois, lequel, dans l’élan, continuait sa course autour de son axe et avait comme but premier, de s’écraser sur l’arrière du crâne de la jeune femme.  

Kaori ne se rendit compte de rien. Excédée par l’attitude grossière de son compagnon, elle se dégagea vivement.  

-« Lâchez moi ! Je vous interdis de poser vos grosses pattes d’obsédé sur moi ! »  

Ryô souffrit de ce manque total de gratitude. Vexé, il mis ses mains sur ses hanches, prenant l’aspect d’un frère moralisateur.  

-« Sotte ! Une fraction de seconde plus tard et vous auriez été projetée comme nourriture à requins ! »  

Il lui désigna le mât perpendiculaire, coupable de s’être plié à la loi de la physique, vibrant encore.  

-« J’aurais du le laisser vous assommer, j’aurais eu la paix ! »  

Kaori se sentit un peu confuse de l’avoir accusé immédiatement, mais sa nonchalance et sa mauvaise foie, elle n’en avait cure.  

-« Si vous étiez moins stupide ! » Lança-t-elle sur la défensive, mais désireuse néanmoins de radoucir le ton de sa voix.  

-« Comment ça ? Je vous sauve à corps perdu et voilà comment vous me remerciez ? »  

Kaori ne pipa mot. Elle se renfrogna, bras croisés sur la poitrine.  

-« Ahlala si Saeko était là. Une VRAIE femme à bord… »  

Miki passa non loin de là et Ryô tourna vers la silhouette, un regard imprégné de sa libido débordante.  

Il allongea les bras et se prépara à plonger dans sa direction, en une posture révélatrice de ses intentions, bave aux lèvres.  

Kaori aurait pu s’excuser, lui demander de lui pardonner son impulsivité et le remercier pour son geste héroïque mais son air hagard, ses sermons ridicules et cette tentative délibérée de sauter sur son amie, mokkori en avant, exaspérèrent tant Kaori, que son intention première de le pendre à l’un des cordages se révéla payante.  

Se frottant les mains en signe évident de grande satisfaction, elle ignora totalement Ryô pendant une bonne dizaine de minutes. Celui-ci gigotait en tout sens, ballotté contre le mât d’artimon, sous le nez et l’œil moqueur de ses comparses.  

-« Kaori ! Détachez moi tout de suite ! »  

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