Chapitre 55 :: 55

Publiée: 20-03-05 - Mise à jour: 20-03-05

Commentaires: Merciiiiiiiiiiii à vous tous !!! (je garde les trèèèès longs commentaires pour la fin ;) lol ...effectivement ma Rosy, je suis bien plus près de la fin que du début malheureusement -_- ) Rendez-vous très prochainement pour la suite ^^

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A regret, ils se séparèrent. Kaori commença à reculer puis, les joues baignées de larmes, elle tourna les talons et suivit Falcon qui portait Mick.  

***  

Ayant jaugé la situation, rapidement, Miki détacha une embarcation secondaire et la mit à l’eau. Ramant énergiquement, elle parvint à atteindre le navire de Kaibara avant que celui-ci ne sombre totalement. Déjà, l’Océan avait absorbé la moitié de la coque.  

***  

Saeko fixait avidement les moindres recoins du bateau, espérant trouver ces silhouettes familières qui s’échapperaient. Sa diversion n’avait fait que retarder l’échéance mais elle priait pour que tout le monde s’en sorte vivant.  

***  

Falcon ouvrait la voie, Mick en travers de ses larges épaules. Kaori courait derrière lui, ressassant les dernières paroles qu’ils avaient échangées. Il lui avait promis qu’il la rejoindrait, elle n’avait pas le droit d’en douter…  

Lorsque de nombreuses poutrelles, sous la trop forte pression, se détachèrent et tombèrent au sol dans un grand fracas, la jeune femme s’immobilisa.  

-« Kaori ! Qu’est-ce que tu fais ? Il faut se dépêcher ! » Hurla Falcon à son attention.  

Mais Kaori n’écoutait plus. L’image de son partenaire, enfermé dans les décombres, englouti vivant, la hantait. Elle ne vit pas le morceau de bois qui chuta droit sur elle. Elle ne ressentit qu’un choc sourd sur le côté de son crâne. Puis, vaguement elle eut conscience que quelqu’un la prenait par la taille et la hissait sur ses épaules.  

Umibozu grogna sous le poids des deux corps qu’il soutenait. Cependant, malgré la fatigue, il continua à avancer, slalomant entre les gravats.  

***  

Ryô prit encore quelques secondes afin de s’assurer que Kaori et ses amis s’éloignaient rapidement.  

Ceux-ci étant hors de vue, il se décida à examiner les possibilités qui s’offraient à lui. Il n’y avait pas beaucoup d’issues possibles dans cette salle et toutes étaient obstruées par les éboulis. Pendant une fraction de seconde, il sentit une vague panique s’insérer en lui. Bizarrement, ce qui le sauva fut la voix qui s’éleva derrière lui. Une voix qui pourtant appartenait maintenant au passé.  

-« Ryô… Sous nos pieds, c’est la mer. Enfuis toi par là avant que mon bateau ne sombre à tout jamais. »  

-« Kaibara ! »  

Ryô, consterné, s’approcha de feu son père. Instinctivement, il avait dégainé son arme. Mais l’homme qui le regardait, les yeux mi-clos, se tenait immobile, à terre.  

-« Ryô, tire sur ma jambe de bois. Il y a une bombe à l’intérieur. Avec un peu de chance, tu pourras percer une ouverture dans le bateau, qui te permettra de t’échapper. »  

Les yeux fixant le plafond branlant, Kaibara parlait pourtant sereinement. Aucune trace de folie dans ce regard, et Ryô le remarqua.  

-« C’est le seul moyen de t’échapper Ryô. »  

Abasourdi, Ryô avait du mal à réaliser ce que Kaibara lui disait. Il devrait être mort et cependant…  

Avançant d’un pas, il s’agenouilla à côté du commandeur.  

-« Merci Ryô. » Murmura-t-il.  

Surpris, Ryô écouta avec attention les confessions de Kaibara.  

-« Je pensais bien que tu étais le seul à pouvoir combattre et vaincre ma folie. La guerre et toutes ces années de piraterie ont gâté mon cœur et ma raison. J’ai vu tant d’ignominies, tant de cruauté, que j’en suis venu à haïr tout le monde…même moi. Je n’ai pas pu résister à cette folie qui m’a englouti. »  

-« Je n’ai pas été capable de t’aider à l’époque, c’est seulement maintenant …et de cette façon, que j’ai pu faire quelque chose… » Répondit Ryô doucement.  

Puis, rongé par la tristesse, il ajouta :  

-« En tant que fils, j’ai honte…Pardon Papa. »  

Une sensation de bien être, depuis bien longtemps oubliée, submergea Kaibara. Il ne pouvait rien faire pour changer toutes ces années de folie meurtrière, de souffrance, mais ces quelques mots, les mots de son fils, le réconforta plus qu’il ne le méritait. Ses yeux se remplirent de larmes. De regrets ? De joie ? De soulagement ? Qu’importe !  

La dernière chose qu’il verrait dans ce monde cruel serait son fils, l’homme qu’il était devenu, il en était fier et cela lui suffisait.  

-« Merci mon fils. » Fit il, dans un ultime soupir.  

Ryô resta une minute près de son père, lui rendant hommage à sa façon. Les murs vibraient, partout le bois grinçait, et les couloirs résonnaient de craquements ; le navire gémissait et sombrait lentement.  

***  

Falcon plongea. Kaori reprenait conscience et ce petit bain forcé finit par la réveiller totalement.  

De l’autre côté, Saeko assistait tout aussi impuissante au drame qui se déroulait devant ces yeux. Elle avait aperçut les trois autres protagonistes, mais à aucun moment elle n’avait vu la silhouette reconnaissable de Ryô.  

Kaori se cramponna au rebord de la barque, ses jointures blanchirent, ses lèvres tremblèrent. Un froid polaire l’enlaça et il lui sembla que les ténèbres l’engloutissaient.  

-« Ryô…… »  

Le navire de Kaibara, dans une ultime explosion, disparut définitivement dans les eaux.  

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