Chapitre 42 :: 42

Publiée: 15-12-04 - Mise à jour: 15-12-04

Commentaires: Merci à vous. Merci de votre patience et de votre compréhension. KissouS à tous. ... Sophie: crois-moi, tu n'as rien à m'envier et ce serait une grave erreur de laisser tomber tes écrits, car il y a énormément de lecteurs, dont moi ^^, qui adooooront ta façon d'écrire. Alors s'il-te-plaît, ne me mets pas à hauteur d'inaccessibilité, je n'ai rien de plus que ce que vous n'ayez déjà. BiseS ^^

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-« Où va-t-on exactement ?» Demanda Kaori.  

-« Pas très loin de là où on s’est rencontré la première fois. L’île de Mêlée est un minuscule atoll, situé à quelques brassées de l’île Corail. Un endroit idéal pour trafic en tout genre. Les barrières de coraux pullulent dans ce coin et très peu de bateaux s’aventurent par là-bas. »  

-« Vous pensez qu’il y sera ? »  

La question, si naïve, fit sourire ce pirate aguerri par tant d’années sur les flots. Si Kaori pensait que Kaibara renoncerait à ces projets ambitieux, c’était sans compter sur la folie de celui-ci. Et Ryô était loin d’être crédule, les bandits qu’il avait combattus sur le navire de Makimura, devaient avoir d’ores et déjà informer leur commandeur de sa présence. Kaibara lui avait tout appris et son assurance l’aveuglait.  

Soit. La rencontre aurait lieu très prochainement…  

Ne voulant point inquiéter sa partenaire, Ryô se contenta donc de hausser les épaules :  

-« Je penses surtout à notre retour et à toutes les jeunes et jolies jeunes femmes qui acclameront le héros, c’est à dire moi. »  

Kaori prit la mouche immédiatement et se défoula d’un bon coup de massue. Malgré sa bosse naissante, Ryô soupira de contentement, ses diversions avaient au moins le mérite de faire oublier à sa compagne, le danger omniprésent.  

Le ketch était rapide et l’équipage atteignit leur destination dans l’obscurité la plus totale. Les falaises bordant l’île prenaient des formes distordues, inquiétantes dans les ténèbres. Cependant, Ryô manoeuvrait l’embarcation avec facilité.  

Dissimulé, le bateau s’immobilisa et Ryô se retourna vers ses amis :  

-« Il ne serait pas temps de manger un peu ? »  

Falcon évita de peu que sa femme ne tombe par-dessus le bastingage. Mick, épée à la main, s’attendant à l’assaut imminent, ouvrit grand la bouche de surprise, et Kaori manqua de peu de s’étrangler de stupeur. Une libellule traversa son champ de vision, et elle reprit ses esprits. Elle fut la plus prompte à rétorquer :  

-« Vous ne pensez qu’à votre estomac, c’est pas possible !! Dans un moment pareil ! »  

Ryô la regarda, un doigt sur la bouche, visiblement étonné qu’elle n’approuve pas sa logique. Puis haussant les épaules, il ajouta tout simplement :  

-« On va devoir faire preuve de discrétion, si j’ai le ventre qui gargouille, ça peut tout faire foirer ! »  

Et pour clore la conversation, il lui tourna le dos et se dirigea vers les escaliers, menant au niveau inférieur.  

Cela dit, histoire de taquiner un peu plus sa Kaori, il murmura :  

-« Et question discrétion, j’espères que vous saurez vous tenir ! »  

Kaori, démesurément terrifiante, agrippa la longue chaîne qui traînait à ses pieds et s’avança vers Ryô, dans la ferme intention de lui donner une bonne leçon de pondération verbale.  

Heureusement, Mick stoppa son élan et empêcha la demoiselle de traîner à sa suite l’ancre du navire…  

***  

Ce fut autour de quelques encas, qu’eut lieu de dernier briefing.  

-« Falcon, peux-tu nous faire un bref résumé des armes disponibles ? » demanda Mick tout en s’enfournant un énorme morceau de biscuit dans la bouche.  

-« Nous avons 3 mousquets, 2 haches, 5 poignard et coutelas. J’ai aussi préparé une dizaine de feux grégeoiss, avec l’aide de Kaori. »  

Cette dernière, à l’évocation de son nom, se mit à rosir légèrement. Elle avait beaucoup appris avec Umibozu, notamment la confection de ces petites bombes. Minutieusement, elle avait rempli les onze pots en terre avec de la poudre et de la grenaille. Puis, avec tout autant d’application, elle avait ajouté la mèche servant à mettre feu à ces grenades.  

Falcon avait aussi forgé des chausse-trappes. Un simple morceau de fer à quatre pointes acérées, dont l’une d’elles, quelque soit la position de l’objet, se dressait dangereusement.  

-« Et sur le navire, reprit Falcon, j’ai installé deux canons et une réserve de boulets, dont ceux-ci… »  

Le géant au crâne chauve, comme aimait à l’appeler si souvent Ryô, affichait une grimace qui avait tout l’air d’évoquer un large sourire satisfait. Il posa sur la table deux boules métalliques reliées par une chaîne, des boulets ramés redoutables, dont l’efficacité dévastatrice n’était plus à prouver.  

Mick s’approcha à son tour et sortit d’une gaine protectrice un fusil à long canon, gage d’une précision extrême.  

Il en tapota la crosse, très confiant.  

-« Je penses être utile avec ça » lança-t-il désinvolte, un sourire charmeur aux lèvres.  

-« Oui…si tu arrives à t’en servir » railla une voix derrière lui.  

-« Dis donc, pour qui tu me prends ?!! » s’insurgea l’américain, exagérément outré.  

Ryô hocha la tête en signe évident de doute mais tout cela n’était que façade. Un moyen, un peu puéril certes, de se chambrer amicalement une dernière fois peut être… Car les risques, il les connaissait. Il savait que pour les avoir aidé, Mick jouait.  

Kaori, nullement concentrée sur ces querelles de gamins, posa une question des plus sérieuses:  

-« Je croyais que Kaibara était plutôt un trafiquant de drogues. Pourquoi … pourquoi des esclaves ? »  

-« C’est une monnaie d’échange comme une autre pour lui. »  

Kaori était horrifiée par tant de cruauté, mais ce qui la troubla le plus, fut sans doute, la pointe de tristesse qui lui semblait percevoir dans la voix de Ryô. Se rendre compte et combattre la folie meurtrière de son propre tuteur devait être une torture émotionnelle épouvantable. La jeune femme se tut, mais elle se fit la promesse de tout faire pour aider et soutenir Ryô.  

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