Chapitre 2 :: 2

Publiée: 20-03-04 - Mise à jour: 20-03-04

Commentaires: La meilleure façon de ne pas se prendre la tête avec des titres de chapitres...c'ets de ne pas en mettre ;) lol

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Ses cheveux en bataille s’emmêlaient quelque peu. Des mèches rebelles lui retombaient dans les yeux et une barbe de quelques jours lui noircissait le visage. Ses habits étaient sales et en lambeaux. Une de ses manches de chemise avait servi de bandage de premier secours. Initialement blanc, le tissu était maintenant tâché de boue et de sang séché.  

Lorsqu’il se réveilla, la tempête avait fait place à un magnifique crépuscule. Le soleil rougeoyait encore derrière la ligne d’horizon et des reflets orangés coloraient les quelques nuages qui restaient ici et là.  

La tête à demi enfouie dans l’herbe humide, il se mit simplement à bailler et à s’étirer. Une grimace déforma ses traits et il porta sa main instinctivement sur son front.  

-« Woww ! Quelle gueule de bois ! »  

Et tout simplement, il se mit à rire. On l’aurait pris aisément pour un fou si l’étincelle qui dansait dans ses yeux ne démontrait pas le contraire. Instinct de survie, vengeance, détermination : un petit échantillon de ce que l’on pouvait y interpréter.  

Il se releva en faisant craquer deux ou trois vertèbres. Sa stature était imposante. Ses habits déchirés et mouillés soulignaient sa musculature irréprochable. Péniblement il se dressa de toute sa hauteur.  

-« Bon allez ! Fini la plaisanterie, au boulot ! »  

Sans oublier de ramasser sa précieuse et unique amie sur cette île, sa bouteille de rhum, il redescendit de la falaise. Il profita du cours d’eau douce qui se faufilait dans les sous-bois pour se désaltérer et se rafraîchir. Il plongea la tête la première dans cette rivière et ne réapparut que de longues secondes plus tard. Dégrisé, il se remit en route et rejoignit son campement.  

L’île se trouvait à la croisée de courants contraires. De ce fait, l’eau creusait chaque jour un peu plus la roche à sa base, sur un des côtés du lagon. Des reliefs imposants et esthétiques décoraient ainsi les abords de l’atoll, prenant des formes alambiquées et abruptes.  

Mais pour notre homme, l’aspect pratique primait sur la beauté de ce phénomène naturel.  

En effet, les crevasses ou les percées qui se trouvaient dans la roche pouvaient offrir un habitat temporaire correct, et à l’abri des regards indiscrets.  

Un de ces renfoncements avait la particularité d’être totalement invisible de la côte ou de la plage. Si un bateau s’aventurait dans le lagon, seul site d’accostage possible de l’île, il pourrait aisément tout dominer sans être vu. Cette petite grotte était une bénédiction.  

Ses affaires l’attendaient là : une caisse de rhum, quelques cadavres de bouteilles éparpillées dans un coin, des planches de diverses largeurs, une veste élimée, un couvre-chef poussiéreux, un pistolet et son nécessaire.  

Il déposa la bouteille avec les autres et déboucla sa ceinture ainsi que son épée et son couteau.  

Près d’une semaine qu’il se trouvait au beau milieu de l’océan ! Maintenant qu’il avait visité les lieux et s’était assuré de la présence de gibiers, indispensables à sa survie, l’heure était à la réflexion.  

Comment partir d’ici ?  

La seule solution plausible était de construire un radeau de fortune. Un long soupir se mêla au ressac de la mer. Des jours et des jours de travaux intenses en perspective… Mais bien déterminé à récupérer son bien, dusse-t-il y passer encore des semaines, il arriverait à son but.  

Il nettoya ses armes méticuleusement puis les remis sur lui, prêts aux combats. Pour l’heure, il fallait penser à se nourrir. Ces dernières heures, à boire plus que de raison, l’avait épuisé.  

D’un geste nonchalant, il se gratta la joue et bailla longuement. Il profiterait de la nuit pour chasser.  

-« J’ai faim ! »  

Et d’un pas décidé, il dévala la corniche pour atteindre dix mètres plus bas l’orée de la forêt.  

Tournant la tête par réflexe vers l’océan, il marqua une pause. Son visage se décomposa sous l’effet de la surprise. Bouche grande ouverte et yeux hagards, était-il aux prises à des hallucinations ou voyait-il vraiment ce bateau au loin ? Un bateau ici ? Cette route dangereuse n’était pas très fréquentée en raison des nombreux récifs de coraux.  

Il cligna des yeux plusieurs fois. Il ne rêvait pas ! Un navire, sûrement de la flotte marchande, naviguait au large.  

Le changement d’expression fut radical. Passant de l’air béat à un farouche désir d’action et de liberté. Un léger sourire s’étira, lui donnant l’air félin.  

Il remonta, sans s’attarder une minute de plus, à son campement. Avec une dextérité et une vitesse impressionnante, il ramassa ses effets et sortit de la grotte en courant. Il fallait faire vite !  

Il se dirigea droit vers la falaise la plus haute, face au navire et entreprit de mettre le feu à la caisse rempli de bouteilles de rhum. Choppant l’une d’elles pour son plaisir personnel, ça lui fendait le cœur de voir tout ce breuvage partir en fumée, il attisa et alimenta la flambée grâce aux planches et autres morceaux de bois. Tout ce qui pouvait brûler et qui se trouvait à portée de main y passa.  

Et ses efforts furent récompensés, le bateau bifurqua dans sa direction.  

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