Chapitre 25 :: 25

Publiée: 29-07-04 - Mise à jour: 29-07-04

Commentaires: Merci à vous tou(te)s pour vos commentaires qui comme d'habitude, me font devenir toute chose (vous voyez Falcon et son crâne cramoisi, et bien moi pareil...sauf que j'ai encore des cheveux ;) lol ) . Ma chère Kairi, (je ne sais pas comment te dire à quel point tes reviews me font trop trop trop mais alors, trop plaisir ^______^. Gros bisous ) ne t'inquiètes pas, à partir du chap 26, on devrait voir une tête blonde apparaître ;) Et gros poutous à tou(te)s ^^

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Quelques minutes passèrent, silencieuses et impassibles.  

-« Ryô ? »  

Sa voix se fit tellement douce et timide, qu’il crut déjà rêver. Il ouvrit cependant les yeux et tenta un rapide coup d’œil vers la jeune femme. Mais celle-ci n’avait pas bougé d’un pouce.  

-« Mmm ? »  

-« Vous avez l’air de bien connaître ce Kaibara, je me trompes ? »  

Le choix était facile : lui répondre qu’effectivement Kaibara était une vieille connaissance et s’en tenir là, ou bien lui avouer toute la vérité. Seulement, pour Ryô, déballer sa vie passée et ses sentiments, n’étaient pas chose commune !  

Pourtant…  

-«Oui, c’est vrai. Je connais assez bien Kaibara… C’est lui qui m’a recueilli et élevé comme son propre fils. »  

Kaori ouvrit grand les yeux. Avait-elle bien entendu ? Le père adoptif de Ryô !? Elle ne savait que dire, que penser.  

De longues secondes s’égrenèrent. Puis, Kaori se retourna et toisa Ryô comme si elle le voyait pour la première fois.  

Ce dernier se tenait sur le dos, yeux mi-clos, fixant un point imaginaire au plafond.  

Lui seul aurait pu décrire la très sensuelle, et imaginaire, danseuse, qui se trémoussait sur les solides poutres du toit. Mais, malgré son obsession, somme toute légitime pour l’Etalon des mers, il avait une réputation à tenir tout de même; au plus profond de son être, son âme immergeait dans un océan de tristesse... Celui qui restait l’ultime solution des désespérés, celui qui terrifiait les criminels, celui qu’on nommait City Hunter, Le pirate numéro 1 n’était néanmoins, qu’un homme. Et un imperceptible sentiment d’espoir se terrait quelque part, l’espoir de connaître le repos de l’âme.  

Son père, il l’avait aimé et l’aimait toujours. Kaibara…Jadis, il avait combattu vaillamment dans les factions rebelles. Le temps où il avait recueilli un enfant naufragé et élevé comme son propre fils. Il lui avait tout enseigné : l’art de la guerre et de la piraterie. Et puis… la cupidité et la folie l’avaient emporté.  

Kaibara resterait son père, lui seul pouvait mettre un terme à cette démence. Le coin de son œil brilla étrangement.  

A la grande surprise de Ryô, le tirant immédiatement de ses rêveries, la jeune femme se leva et vint se placer près de lui. Pensant qu’il serait risqué de rester allongé au côté de cette brune fascinante, il l’imita et ils se retrouvèrent côte à côte, assis contre le pan de mur.  

L’agréable odeur du foin entreposé embaumait la pièce. Assez petite, divers objets s’y amoncelaient, disposés méticuleusement à leur place respective. Au coin à droite, se trouvait une petite forge et une multitude d’outils pendaient au mur. Quelques poignards, nouvellement façonnés, trônaient sur le plan de travail, près d’un large bac rempli d’eau.  

Kaori survolait les lieux, croyant qu’en se faisant, elle pourrait réfléchir plus posément à la situation.  

Au loin, deux stalles, propres et soigneusement entretenues, servaient à entreposer tonneaux et matériel relatif à la marine: voile, gouvernail, canon…  

Canon ?!! Pour sur, que les tonneaux contenaient plusieurs explosifs et grenades ! Ce détail la ramena aussitôt à la réalité.  

Ryô n’avait connu que déboires et infortune. Elevé par un pirate sanguinaire, Ryô Saeba n’en était pas moins un justicier hors la loi, redouté de tous… Quel chemin avait-il du parcourir pour arriver à ne pas sombrer ! Avait-il connu, ne serait-ce qu’une once d’humanisme, dans son enfance ?  

Si Kaibara avait été son tuteur, il est évident, qu’à l’époque où il était encore un petit garçon, Ryô a du aimer cet homme. Malgré tout, un père, aux yeux de son enfant, reste l’homme à aimer…C’était bien une larme qu’elle avait donc entraperçue…  

Son cœur se serra, mue par une irrépressible envie de le réconforter et de lui prouver son soutien, elle prit la parole.  

-« Je suis désolée Ryô. Vous n’avez pas du être très heureux dans votre vie. Bien sur, il m’est difficile d’imaginer qu’il existe un monde aussi noir où vous avez vécu… »  

Puis, mettant un doigt sur la bouche, en signe de réflexion intense, elle ajouta :  

-« Ca expliquerait bien des choses sur votre comportement. »  

La tête de Ryô s’affaissa, se sentant brimé une fois de plus. Mais jamais Ryô n’avait connu ce sentiment, cette sensation de se sentir apprécié pour ce qu’il était vraiment. Cette jeune femme, malgré le fait qu’elle connaissait maintenant un peu de son histoire, n’avait pas pris ses jambes à son cou et ne l’avait pas fui. Non, au contraire…  

-« Je sais ce que c’est de ne pas avoir connu ses parents. Je connais cette tristesse et cette solitude. Je ne vous serais peut être pas d’une grande utilité mais je serais quand même là. »  

Kaori gardait obstinément la tête baissée. Son courage était suffisant pour prononcer ces quelques paroles, mais le regarder dans les yeux …  

Dos au mur, côte à côte, Ryô la dominait largement d’une tête. A aucun moment, Kaori n’avait la possibilité de voir à quel point ces paroles l’avait touché, ému. Passant un bras autour des épaules de sa partenaire, Ryô l’attira à lui, et déposa un baiser furtif dans ses cheveux.  

-« Merci Kaori. »  

Plus aucun mots, plus de phrases ne troublèrent les lieux et le silence apaisant. Cramoisie, mais profitant de ce bien être, la jeune femme s’endormit finalement sur l’épaule de son compagnon.  

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