Chapitre 12 :: Départ

Publiée: 20-06-09 - Mise à jour: 20-06-09

Commentaires: Me revoici :) je sais je sais ça fait longtemps mais ce n'est pas la joie en ce moment. Je vais essayer de m'y remettre ^^ bonne lecture et à bientôt ! ps : merci pour vos reviews, continuez lool !!

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Pas un seul bruit ne résonnait dans le café. Une faible lueur s’étalait, créant des ombres presque maléfiques. Miki fixait sa tasse de thé d’un air absent. Falcon, lui, frottait doucement ses verres, sans trop y croire. Le tic tac de l’horloge donnait un rythme presque hypnotique dans ce silence pesant. Seul le cliquetis de la porte d’entrée rompit l’ambiance. Le couple City Hunter rentra, d’un pas las. Kaori fit un signe de tête à Miki et la rejoignit au comptoir, faisant face à Falcon. Ryô resta droit comme un i derrière sa femme et fixa le mercenaire d’un air sérieux.  

-Saeko n’est pas encore arrivée…  

Le géant hocha la tête et continua de nettoyer les verres. Miki tourna la tête vers son amie et émit un faible sourire. Les traits de Kaori étaient tirés et ses yeux cernaient. La jeune femme avait pris au moins 10 ans en l’espace de quelques jours. Mais quoi de plus normal après l’enlèvement de sa petite fille. Le silence se réinstalla. Le tic tac de l’horloge redevenu seul maitre dans les lieux jusqu’à l’arrivée de Mick et Kazue.  

-Ryô… Kaori… je dois vous parler, commença l’Américain, tenant fermement la main de sa femme.  

Le nettoyeur se tourna vers le couple mais ne laissa pas finir son ami. Derrière eux se tenait une Saeko essoufflée qui tenait une grande pochette dans ses mains.  

-Tout est là. Passeports, livret de famille, carte d’identité japonaise et même certificat de détective privé… on ne sait jamais ça peut servir.  

La commissaire s’avança lentement vers le comptoir et se laissa tomber sur le tabouret le plus proche. Elle posa ensuite le dossier en le poussant vers Kaori et lui fit un clin d’œil.  

-Merci Saeko, sans toi on ne pourrait rien faire, remercia Kaori.  

-Oui et nous aussi nous avons quelque chose pour vous.  

Mick s’avança vers son amie japonaise et posa sa main sur son épaule.  

-Je pars avec vous !  

Kaori le regarda étonnée puis fixa son époux. Ce dernier ne disait rien.  

-Falcon aussi part avec vous, rassura Miki en passant tendrement sa main sur l’avant bras de la jeune femme.  

La nettoyeuse ne savait pas quoi dire mais des larmes montèrent à ses yeux.  

-Je… je vous remercie mais…  

-Kaori a raison, vous ne pouvez pas venir avec nous, lança Ryô coupant ainsi la parole de sa femme.  

-Pourquoi tu dis ça, Ryô ? Nous ne voulons que vous aider ! Commença à s’énerver Mick.  

Miki allait à son tour répliquer quand Kaori prit la parole, les larmes coulant le long de ses joues.  

-Mick, Miki, Falcon, je sais que vous voulez nous aider mais je ne peux pas vous demander ça. Vous avez des responsabilités, des bébés arrivent bientôt… Ryô et moi devons le faire seuls.  

Kaori se leva pour appuyer ses propos et s’avança vers son mari. Attrapant son bras, elle se tourna vers lui et essaya de sourire.  

-Kaori a raison, nous ne pouvons pas vous demander de tout laisser pour nous aider. Il faut que vous pensiez à vos familles.  

Ryô enlaça sa femme et continua :  

-Nous y arriverons, nous retrouverons Ai.  

Tout le monde se fixa et le silence s’installa de nouveau. Puis un grognement se fit entendre. Tous se retournèrent vers le géant qui frottait ses verres.  

-Ryô, Kaori… Je pars avec vous.  

Miki émit un sourire et se retourna vers ses amis.  

-Kaori, je sais que tu t’inquiète pour nous, pour moi et le bébé mais Falcon a prit cette décision en tout état de cause… il vous sera d’une grande aide pas seulement sur le terrain mais pour avoir des informations sur place. Il a encore des relations qui pourront vous aider et retrouver Ai au plus vite. Si je n’étais pas enceinte, je serais aussi venu avec vous…  

Miki se leva et s’approcha de Kaori.  

-Nous ne pouvons même pas imaginer ce par quoi vous passez. Mais il y a une chose que je sais… c’est que si c’était à nous que ce malheur était arrivé, City Hunter serait là pour nous.  

Kaori, émue, ne savait pas quoi répondre. Elle se jeta dans les bras de Miki et se mit à pleurer à chaudes larmes.  

Mick à son tour, prit la parole en regardant son homologue japonais dans les yeux :  

-Miki a raison, Ryô, vous êtes toujours là pour nous. Je pars aussi en sachant très bien ce que je laisse derrière moi mais… je sais aussi pourquoi et pour qui je le fais.  

Saeko se mit à sourire, la petite bande était encore plus unie qu’à son habitude. Sortant une autre enveloppe de son sac, elle la tendit à Ryô.  

-Qu’est ce que c’est ? demanda ce dernier.  

-De l’argent. Il vient de Reika… elle pense beaucoup à vous et comme elle ne peut rien faire de plus pour vous aider, elle a demandé à son mari de sortir un peu d’argent.  

Depuis maintenant deux ans, Reika filait le parfait amour avec un richissime homme d’affaire coréen. Partie vivre à Séoul avec lui, elle ne voyait plus autant ses amis qu’elle le voudrait mais sa sœur la tenait régulièrement au courant des nouvelles de Shinjuku. Depuis la disparition de Ai, la jeune femme voulait revenir au Japon pour aider ses amis mais Saeko l’en avait dissuadé, lui expliquant la difficulté de l’affaire. Alors la seule chose qu’elle pu faire, c’est les aider financièrement pour retrouver leur enfant.  

-Il y a une belle somme et vu que je vous ai déjà pris les billets d’avion, il y a bien assez pour tous. Maintenant si tout le monde est prêt, allons à l’aéroport !  

Après ses paroles, la commissaire se leva et se tourna vers Falcon et Mick.  

-Et je vous promets de veiller sur Miki et Kazue. Je ne peux malheureusement pas vous suivre mais ici, je veillerais sur tout.  

Les paroles prononcées rassurèrent un peu le groupe d’attaque, qui se préparait à partir. Les aux revoir furent difficiles pour les deux jeunes femmes qui restaient au Japon mais elles savaient aussi à quel point il fallait les laisser partir. Puis deux voitures quittèrent le café en direction de l’aéroport.  

Des mots n’ayant aucun sens, arrivaient à ses oreilles. Ouvrant doucement les yeux, l’enfant regarda autour d’elle et se releva légèrement. Elle était sous une tente de couleur verte militaire, dans un lit de fortune fait de couvertures en laine. Près d’elle un homme à la peau très foncée, montait la garde. Les voix venaient de l’extérieur mais elle ne comprenait rien. Commençant à sentir les larmes lui montait aux yeux, la petite fille se blottie à nouveau sous les couvertures. Pleurant sans pouvoir se retenir, elle répétait sans cesse « maman » et « papa » dans sa langue maternelle. Le garde arriva à sa hauteur et l’interpella mais sans succès. Excédé, il parti chercher sa chef en râlant. Quelques minutes plus tard la femme rentra sous la tente et poussa les couvertures pour trouver l’enfant. Puis elle l’attrapa dans ses bras et sortie. La petite fille, sans arrêter de pleurer, regarda autour d’elle et vit un paysage troublant. Entourée d’arbres d’hauteur impressionnante, cachant presque entièrement le soleil et le sol étant recouvert d’une mousse épaisse, rien de commun avec un vulgaire jardin d’enfant, seul lieu de nature connu par elle. Des tentes étaient plantées ça et là entre les arbres et un grand feu trôné au milieu de ce qui semblait être une petite clairière, seul endroit légèrement dégagé laissant de faibles rayons de soleil pénétrer. Des hommes habillés de treillis se trouvaient tout autour, mangeant bruyamment. D’autres fortement armés, faisaient les cent pas près des tentes.  

Serrant le vêtement de la femme, Ai se remit à pleurer de plus belle.  

-Tu as faim ? lui demanda-t-elle, presque gentiment.  

Ne répondant pas, la petite fille ne faisait que pleurer.  

-Ai ? Si tu ne me parles pas, je ne pourrais rien pour toi…  

-Je veux maman…  

-Je te l’ai déjà dis… je suis ta nouvelle maman.  

-NON !! hurla l’enfant en se débattant fortement de l’emprise de la femme.  

Sans même essayer de la calmer, elle la posa entre deux hommes le teint bronzé et les yeux noirs. Puis elle leur ordonna de surveiller la petite fille, le temps qu’elle revienne. Puis elle la laissa sans un regard. Ai redoubla ses pleurs mais fut interrompu par un regard assassin d’un des deux hommes qui ne voulait pas être dérangé pendant son repas. Instinctivement l’enfant se cacha derrière le deuxième homme, qui éclata de rire.  

-Elle a peur de toi ! (en espagnol dans le texte lol)  

-Elle a plutôt intérêt ! enchaina l’homme au regard méchant, tout en continuant d’avaler sa mixture.  

Ai ravala ses sanglot et attendit doucement le retour de la femme brune. Le temps passait au ralenti pour elle mais au retour de « sa nouvelle maman », elle s’avança tremblante vers elle.  

-Alors tu as faim ?  

-…oui…  

-Bien.  

Attrapant une gamelle, elle versa un mélange peu appétissant dedans. Puis elle lui tendit.  

-Tiens.  

Sans rechigner Ai l’attrapa et regarda son contenu.  

-Il n’y a que ça… bon dépêche toi… Après tu retournes au lit, fini la femme tout en redonnant des ordres aux deux hommes avant de repartir.  

Seule, la gamelle à la main, la petite Ai s’assit. Elle grignota quelques haricots rouges. Puis quelques bouts de viandes. Soupirant, elle regarda encore autour d’elle. Elle semblait si petite au milieu de cette jungle, si vulnérable à cet instant. Elle posa la gamelle et se leva sous les yeux de ses gardiens. Levant sa tête vers le ciel, elle fit une prière silencieuse, espérant qu’on pourrait l’entendre quand même. 

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