Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How to make an interactive story?

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 5 :: Chapitre 5

Published: 06-10-20 - Last update: 06-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Hey hey en général pour moi aussi, Ryo et Kaori ne peuvent aller avec d'autres mais elle lui a confié une mission : celle de vivre pour elle et de rester l'homme qu'il est devenu avec elle… jusqu'où peut le mener cette mission? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 5  

 

Ryo regarda Sam un peu surpris. Veuf… Elle l’avait qualifié de veuf comme si Kaori et lui avaient été mariés. C’était beaucoup et c’était peu à la fois. Beaucoup parce qu’ils n’avaient jamais convolé ni même étaient un couple officiellement. Ils n’avaient qu’été sur le point de l’être, juste avant que tout cela s’envola en fumée. C’était cependant peu parce que, pour lui, leur relation était tellement forte qu’elle ne tenait pas seulement de l’union de deux coeurs mais de leur fusion, n’en faisant qu’un. De ce fait, il n’était pas seulement privé de la moitié de leur couple mais de la moitié de lui-même et il avait l’impression de voguer sur une mer démontée depuis un an sans savoir vers où il allait, espérant juste que ce serait là où il la retrouverait. Il observa la jeune femme en face de lui et se refusa à partir dans une histoire de définition de ce que Kaori et lui avaient été.  

 

- C’est quelque chose que j’ai encore du mal à admettre., avoua-t-il simplement.  

- Ca aurait été tellement plus simple de me le dire. J’aurais juste évité le sujet., lui répondit-elle, baissant les yeux.  

- Pourquoi tu as si mal réagi ? Pourquoi tu as cru que je voulais interférer dans ta vie ?, lui demanda-t-elle.  

- Je ne cherche rien, Ryo. On s’entendait bien, ce qui n’était pas négligeable avec la tension ambiante. C’était tout ce que je cherchais à entretenir., lui expliqua-t-elle.  

- Je suis nul en relations humaines, n’est-ce pas, Miki ?, demanda-t-il.  

- Tu t’es amélioré mais c’est encore mention peut mieux faire., répondit la barmaid.  

 

Ryo se tourna vers elle et lui sourit, amusé. Elle venait d’avouer qu’elle écoutait leur conversation et posa une main sur sa bouche avant de rire légèrement.  

 

- Je suis désolée si je t’ai donné l’impression d’en attendre plus. Je t’apprécie mais je ne veux rien de plus. On peut être un homme et une femme qui s’entendent bien, non ?, lui proposa-t-elle.  

- De toute façon, d’ici quelques semaines, je serai repartie alors…, suggéra-t-elle.  

- Sauf si tu gagnes le concours., lui opposa-t-il.  

- La formation a lieu à Kyoto, donc quoiqu’il arrive, je ne serai plus ici., répondit-elle.  

 

Il l’observa un instant, misant sur le soulagement qui était là, présent mais pas envahissant.  

 

- D’accord. En attendant, il faut que tu puisses finir ce concours sans te faire tuer ou blesser. Laisse-moi finir ma mission. Je sais que je ne me suis pas montré sous mon meilleur jour mais donne-moi une autre chance, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

- Professionnellement, je n’ai rien à redire., lui opposa-t-elle, tournant le regard vers Layla, songeuse.  

 

Que faire ? Elle ne voulait pas se retrouver dans la même situation mais, d’un autre côté, elle devait être raisonnable.  

 

- C’est d’accord.  

- En plus, je pense qu’on a trouvé une baby-sitter pour Layla., lui fit-il remarquer, voyant Miki jouer avec la petite.  

- Je ne veux pas les déranger., lâcha-t-elle, jetant un regard anxieux vers sa fille.  

 

Elle n’avait pas pour habitude de confier Layla à des personnes qu’elle ne connaissait pas et encore moins d’être loin d’elle.  

 

- J’ai confiance en eux. Tu peux la leur confier les yeux fermés. Ils sauront très bien la protéger., lui promit-il.  

 

L’américaine leva un sourcil, sceptique. Le gérant était un colosse qui pouvait impressionner mais elle l’avait déjà vu rougir à plusieurs reprises aux noms doux que lui donnait sa femme. Miki était une jeune femme adorable à qui elle donnerait le bon dieu sans confession. Alors leur confier sa fille pour être bien soignée, elle comprenait mais pour la protéger…  

 

- Un souci ?, lui demanda-t-il, voyant son hésitation.  

- C’est-à-dire que… à part la taille d’Umibozu, ils ont l’air plutôt… inoffensifs…, murmura-t-elle, lançant un regard gêné vers le couple, craignant d’être entendue et de les vexer.  

- Inof… ahahah…, se mit à rire Ryo de manière tonitruante.  

- Mais arrête ! Tu nous fais remarquer !, le tança-t-elle alors que quatre yeux se braquaient sur eux, interrogateurs.  

- Putain ! Je pourrais dire que j’ai tout entendu !, lâcha-t-il, hilare.  

- Surveille ton langage ! Layla est dans la pièce !, le sermonna-t-elle, vexée.  

- Oui, pardon., fit-il, se calmant.  

- Umi, que fais-tu quand tu veux dissuader quelqu’un d’approcher ?, lui demanda le nettoyeur, se levant.  

 

Le géant se mit à sourire de manière forcée, ce qui effraya Layla.  

 

- Pu… rée, je ne t’ai pas demandé d’effrayer la petite mais le méchant qui chercherait à t’embêter !, le reprit Ryo, prenant la fillette à bras, ce qui la calma.  

 

Il vit le regard surpris de Miki passé de l’un à l’autre et il devait avouer qu’il l’était lui-même par sa capacité à l’apaiser.  

 

- Oh mon dieu…, entendit-il souffler derrière lui quand le géant dégaina son bazooka.  

 

Il ne se retourna même pas pour voir le regard surpris de Sam.  

 

- Ca, c’est de l’arme de défense., dit-elle, passant à ses côtés et allant voir la bête.  

- Vous devez souvent vous en servir ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non… une ou deux fois par mois… D’ailleurs, on ne l’a pas encore sorti ce mois-ci., pensa à voix haute le géant, un peu surpris par la réaction de la jeune femme.  

 

Sam se retourna vers le café et l’examina attentivement avant de croiser le regard de Ryo.  

 

- Alors ?, l’interrogea-t-il.  

- S’ils le sont, je suis d’accord., approuva-t-elle.  

 

Elle savait que c’était insensé, que l’idée de confier sa fille à des personnes qu’elle connaissait depuis quelques heures à peine et qui se protégeaient avec un bazooka n’aurait même pas dû l’effleurer mais elle allait le faire parce qu’elles lui inspiraient confiance et surtout parce que Ryo avait confiance en elles et qu’elle avait confiance en lui. Leurs premières vingt-quatre heures avaient certainement été chaotiques mais elle avait vraiment confiance en lui, au moins professionnellement. Personnellement, elle ne savait pas vraiment encore sur quel pied danser et resterait prudente.  

 

- Dans notre grande générosité et pour vous préparer à l’arrivée de Junior, nous vous confions Layla tous les midis du dimanche au vendredi., leur annonça Ryo, tout sourire.  

- Euh, c’est vraiment une façon de leur demander un service ?, pipa Sam, sceptique.  

- Laisse-moi faire., lui dit-il.  

- Layla, fais-leur un regard implorant. Montre à Miki à quel point tu serais malheureuse si elle n’acceptait pas., demanda-t-il à la petite fille.  

- C’est moche d’utiliser une enfant pour arriver à tes fins, Ryo., le sermonna la barmaid, les sourcils froncés.  

- Bien sûr qu’on peut la garder. Ramenez-la à n’importe quelle heure., leur offrit-elle, changeant subitement d’humeur.  

 

Soudain, Layla commença à se frotter les yeux et tendit les bras vers sa mère qui la prit sans rechigner.  

 

- Il faudrait qu’on rentre. Ca va être son heure., informa-t-elle Ryo.  

- Alors on y va. A demain., salua-t-il ses amis avant de sortir.  

- C’est étonnant de le voir aussi… doux avec la petite, tu ne trouves pas, Nounours ?, fit Miki, songeuse.  

- Ou il prépare le terrain pour dans une vingtaine d’années., répliqua le géant, n’aimant pas se retrouver dans ce genre de conversations.  

- Je ne sais pas. Ce qui m’inquiète, c’est son comportement. Je ne comprends pas pourquoi il reperd le contrôle comme au début., lui avoua-t-elle.  

- La vie reprend ses droits., pipa-t-il.  

- Tu crois que Sam et lui…, lui demanda Miki.  

- Ce ne sont pas mes affaires., répondit-il, réprimant le froncement de sourcils pour ne pas interpeler sa femme et qu’elle lui pose des questions auxquelles il ne voulait pas répondre.  

 

Il avait ressenti certaines choses qui le dérangeaient mais, en même temps, aucun danger ne s’y apparentait… Il préférait réserver son avis pour le moment.  

 

Arrivés à l’appartement, Sam se mit rapidement aux fourneaux et prépara un repas en moins d’une demi-heure. Ils dînèrent puis elle partit mettre Layla au lit. Se demandant ce qui prenait autant de temps, Ryo monta jeter un œil et les trouva assises l’une contre l’autre, la tête du bébé posée contre la poitrine de sa mère, écoutant l’histoire qu’elle lui racontait. Il ne put empêcher l’image de Kaori avec leur propre enfant de se superposer sur celle-ci mais, cette fois, même si son cœur se serra, il ne perdit pas pied. Il aurait aimé cela tout comme il aurait certainement aimé être père. Sans un mot, il redescendit et s’assit dans le divan, allumant la télé et zappant de chaîne en chaîne.  

 

- Mets ce qui te plaît, je m’en accommoderai… si je peux regarder avec toi bien entendu., lui dit Sam en redescendant, soulagée de le voir acquiescer.  

- Pourquoi tu t’es emportée comme cela tout à l’heure ?, lui demanda-t-il à brûle-pourpoint.  

- Tu trouves mon comportement injustifié ?, lui retourna-t-elle, les yeux plissés.  

- Non, je cherche à comprendre. Tu t’es enfuie sans tenir compte de votre sécurité alors que tu le dis toi-même, tu es dans un pays que tu ne connais pas et dont tu ne connais pas la langue., expliqua-t-il.  

- Je suis mère célibataire, Ryo. Ma vie est compliquée et je me bats chaque jour pour tout. Je n’ai pas de temps à perdre, d’énergie à gaspiller. Si je ne fais pas tout ce qu’il faut, je pourrais être séparée de Layla et je ne peux pas. Elle est tout ce qui me reste de mon passé et je dois prévoir son avenir. Alors oui, parfois, je m’emporte vite, je sors les griffes mais je le fais pour elle., résuma-t-elle.  

- Tu n’as personne pour t’aider ? De la famille ? Le père de Layla ne pourrait pas te filer un peu de fric pour te rendre la vie plus facile ?, l’interrogea Ryo.  

 

Sam serra les dents et détourna le regard, le fixant sur l’extérieur.  

 

- Je te l’ai dit : je ne veux pas parler de son père. Il ne la connaît pas., gronda-t-elle.  

- D’accord mais ta famille ?, lui demanda-t-il.  

- Je n’en ai plus. Elle est ma seule famille., murmura-t-elle.  

- Je suis désolé.  

 

Il l’observa un moment et vit sa posture figée, tendue. Il sentait presque la douleur émaner jusqu’à lui.  

 

- Si on se faisait un bon vieux film d’action ? Piège de cristal passe à la télé., lui proposa-t-il pour détourner son attention.  

- Pourquoi pas…, concéda-t-elle.  

- Ce sera en japonais en revanche., s’excusa-t-il.  

- Je regarderai les images et peut-être que j’apprendrai du vocabulaire utile…, plaisanta-t-elle, souhaitant oublier ses pensées sombres.  

- Du genre ?  

- Bazooka, explosifs, revolvers, fusils mitrailleurs ?, lui proposa-t-elle.  

- Ouf… j’avais peur que tu me proposes des trucs plus improbables du genre fourchette, couteaux, cuillères…, répliqua-t-il, un demi-sourire aux lèvres.  

- Au Japon, ça me serait beaucoup moins utile que baguettes., rétorqua-t-elle.  

- A moins que tu aies des infos sur la probable invasion par le Japon des Etats-Unis ?, ajouta-t-elle, le coin de ses lèvres se relevant.  

 

Ryo sourit franchement à cette détente amorcée. Ils pouvaient peut-être réussir à cohabiter ainsi en s’entendant bien, juste une amitié entre deux personnes du sexe opposé.  

 

- Non, à part en technologie et en manga, on n’envahit plus personne. On laisse cela aux autres…, lâcha-t-il.  

- C’est une excellente idée., approuva-t-elle.  

- Allez. Viens t’asseoir et parfaire ton apprentissage des langues., l’invita-t-il.  

 

Il tenta de ne pas penser au double sens que pouvait prendre sa réplique et se concentra sur l’écran. Juste une cliente, se rappela-t-il, une cliente à qui il n’avait pas l’intention d’appliquer le traitement de l’époque Kaori. La joute se limiterait au niveau verbal.  

 

Sam prit place à ses côtés, laissant un espace raisonnable entre eux deux. Elle retrouvait cette sensation perdue de chaleur amicale, une sensation qui lui faisait du bien, qui l’apaisait au-delà des mots. Au bout d’un moment, elle se déchaussa et replia ses jambes sous elle sur le divan, se tournant un peu vers son voisin qui l’observait subrepticement. Il la voyait tour à tour froncer les sourcils concentrée, sourire, lever les yeux vers l’étage, revenir sur l’écran, parfois même rire.  

 

- Tu rêves d’embrasser chaque acteur ou quoi ?, la taquina-t-il à un moment, la voyant fixer leurs lèvres de manière intense.  

- Non… Je cherche à lire ce qu’ils disent., avoua-t-elle.  

- Ca ne doit pas être évident de comprendre un film dans une langue étrangère., concéda Ryo.  

- Celui-là ? Il est suffisamment passé pour le comprendre dans toutes les langues., plaisanta-t-elle.  

- C’est ma réplique préférée. Là, c’est le moment où l’allemand se fout de Mc Clane et lui demande pour qui il se prend John Wayne ou Clint Eastwood et lui répond…, fit le nettoyeur.  

- Roy Rogers pour ses chemises pailletées., le coupa-t-elle.  

- Toi, je parie que tu préfères Clint Eastwood dans Dirty Harry, non ?, lui demanda-t-elle, le fixant du regard.  

 

Il se tourna vers elle et la regarda avec un léger sourire.  

 

- C’est vrai. Comment tu as deviné ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. Intuition féminine… ou le magnum., répondit-elle, le regard pétillant.  

- Le seul truc qui gâche, enfin pour le personnage, pas pour moi, c’est que tu ne fumes pas., ajouta-t-elle.  

- J’ai arrêté il y a plus d’un an., lui apprit-il, son regard s’assombrissant.  

 

Elle ouvrit la bouche pour lui demander si c’était en lien avec elle mais la referma, se rappelant de sa réaction le matin même. C’était une de ses limites et elle la respecterait.  

 

- C’est une bonne chose., répondit-elle, seulement.  

- Parce que je vais vivre plus longtemps ? J’aurais peut-être dû continuer alors…, pipa-t-il, amer.  

- Idiot… Au moins, maintenant, tu appréhendes mieux le goût des aliments., répliqua-t-elle, les relançant sur un sujet plus léger.  

 

Il acquiesça, conscient et reconnaissant de son subterfuge, et elle lui sourit avant de se lever.  

 

- Je ferai bien d’aller me coucher. Je dois être à l’hôtel à neuf heures et demie demain matin. J’assure les entrées. L’avantage, c’est que je devrais avoir fini vers quatorze heures., lui apprit-elle.  

- Je suppose que rester enfermés avec Layla n’est pas une bonne solution ?, lui demanda-t-il.  

- Non mais s’il le faut, on le fera., répondit-elle, conciliante.  

- On pourra peut-être se permettre une sortie d’une heure au parc en allant la rechercher., envisagea-t-il.  

- Ce serait bien pour elle., le remercia-t-elle.  

- Bonne nuit, Ryo.  

- Bonne nuit, Sam.  

 

Il l’observa monter à l’étage et disparaître avant de faire le tour pour éteindre les lumières et vérifier les ouvertures puis de l’imiter. En passant, il s’arrêta un moment devant la porte de la chambre de Kaori. Cela faisait une éternité qu’il n’y était pas entré, depuis le lendemain de sa mort en fait. La pièce devait sentir le renfermé, les meubles être couverts de poussières… Il n’avait pas eu la force. Il posa la main sur la poignée, hésita puis la retira. Ce n’était pas encore le moment. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il se dirigea vers sa chambre et s’y enferma.  

 

En pleine nuit, Sam se réveilla soudainement, le souffle court, en nage avec un mal de crâne épouvantable. Elle avait fait cauchemar sur cauchemar dans une cacophonie épouvantable de sons indéterminés, évoluant dans un monde où elle ne comprenait pas ce qu’elle disait ni ce que John McClane lui disait… Pourquoi un film qu’elle avait si peu vu l’avait marquée à ce point ? Elle ne comprenait pas. Voyant Layla profondément endormie, elle se leva, tirant sur le tee-shirt de Ryo, et sortit de la chambre. L’air frais du couloir lui fit du bien et elle s’adossa au mur, se laissant glisser jusqu’au sol, les jambes recroquevillées contre sa poitrine.  

 

Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait plus eu ce type de cauchemar qu’elle pensait avoir dépassé ce stade mais, apparemment, les démons refaisaient surface. Elle poussa un long soupir de frustration et posa la tête sur ses genoux.  

 

- Un problème ?, entendit-elle à ses côtés.  

 

Elle sursauta, surprise, et leva les yeux vers Ryo qui la regardait d’un air interrogateur.  

 

- J’ai fait un cauchemar et j’ai mal à la tête., lui confia-t-elle.  

- Tu veux un comprimé ?, lui proposa-t-il.  

- S’il te plaît., acquiesça-t-elle.  

 

Il partit et revint deux minutes plus tard, un verre d’eau dans une main et un cachet dans l’autre. Elle l’avala sans demander son reste.  

 

- Tu peux aller te recoucher si tu veux. Je vais juste prendre le frais quelques minutes et retourner me coucher., lui dit-elle.  

- D’accord. Tu veux en parler ?, lui demanda-t-il, se retournant de nouveau vers elle alors qu’il était prêt à partir.  

 

Elle leva les yeux vers lui, hésita puis secoua la tête.  

 

- Non. Juste un vieux démon que je dois combattre., murmura-t-elle.  

- Tu es ensorcelée ?, la taquina-t-il, voyant son air sombre.  

- Tu veux que j’appelle quelqu’un pour qu’on efface tout cela de ta mémoire ?, plaisanta-t-il.  

- Je… Je vais retourner me coucher., fit-elle, se relevant en régnant sur ses traits.  

 

Il la regarda disparaître derrière la porte de sa chambre et retourna dans la sienne peu après. Il avait senti son malaise. Son cauchemar devait toucher un pan de son passé qu’elle n’aimait pas évoquer et il se demanda un moment si ça vaudrait le coup de déterrer de vieux squelettes pour savoir s’ils avaient un lien avec les attaques qu’elle subissait. Il tenterait peut-être d’aborder le sujet le lendemain ou le surlendemain. Sur ces pensées, il s’endormit rapidement.  

 

Dans la chambre d’amis, Sam tourna et retourna dans son lit le reste de la nuit, incapable de chasser la tension née de ses cauchemars. De guerre lasse, elle se leva, enfila un tee-shirt, son legging et ses baskets. Elle jeta un regard anxieux vers Layla mais, vue l’heure, la petite dormirait encore un moment avant de se réveiller. Sans un bruit, elle descendit l’escalier qui menait au séjour puis sortit de l’appartement. Arrivée à l’escalier, elle lui jeta un regard déterminé.  

 

- A nous deux., lâcha-t-elle comme si elle allait affronter un ennemi.  

 

Elle se mit à descendre les marches au pas de course jusqu’au rez de chaussé avant de les remonter en courant. Chez elle, elle aurait attendu une heure décente, confié Layla à la femme d’Hajime et serait allée courir. Elle ne ferait pas cette folie ici, pas sans Ryo, et, en ce qui la concernait, elle lui demandait déjà assez pour ne pas lui en imposer plus, juste parce qu’elle avait besoin de se défouler. Arrivée au cinquième, elle se retourna et entreprit de nouveau la descente. Elle sentait tous ses muscles chauffer en même temps que l’endorphine se répandait dans son corps, chassant la tension nocturne. Elle refit le même parcours trois fois supplémentaires avant de s’arrêter essoufflée et de rentrer dans l’appartement.  

 

Elle alla en cuisine se servir un verre d’eau qu’elle avala d’un trait avant de chercher un coin pour poursuivre son activité. Elle cala ses pieds sous le divan et enchaîna sur une séquence abdominaux avant de se retourner face contre terre pour une série de pompes. Son corps se couvrait peu à peu de sueur, ses muscles travaillaient, son esprit se focalisait sur son souffle et le mouvement. Plus rien d’autre n’existait et c’était apaisant. Elle trouva ensuite deux bouteilles et les souleva comme elle aurait soulevé des haltères chez elle.  

 

Au bout d’une heure de ce traitement, elle s’arrêta, agréablement rompue. Elle n’avait pas récupéré suffisamment mais elle arriverait à tenir la journée.  

 

- Tiens, prends ça, tu as l’air d’en avoir besoin., lui fit Ryo, lui tendant une serviette.  

- Merci., bredouilla-t-elle, surprise de le trouver là.  

- Je t’ai réveillé ? Pourtant, je pensais avoir suffisamment fait attention., s’excusa-t-elle.  

- Tu as été silencieuse mais je serais un bien piètre garde du corps si je ne savais pas ce qui se passe sous mon propre toit., répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Quel sport pratiques-tu ?, lui demanda-t-il.  

- Jogging. J’ai aussi pris quelques cours de boxe, taekwondo et karaté pour pouvoir me défendre. Je pratique encore mais uniquement chez moi sauf la course., lui apprit-elle.  

- Tu cours beaucoup ?  

- Deux à trois fois par semaine. C’est le moment où je peux souffler., lui expliqua-t-elle.  

 

Il l’observa et comprit. Lui, c’était le tir, elle, le jogging, un moment pour évacuer, remettre les choses en place.  

 

- Si tu as besoin que je veille Layla pour refaire une séance du genre, dis-le moi., lui proposa-t-il.  

- Merci. Je vais aller prendre ma douche avant son réveil.  

 

La suite se déroula rapidement et sans anicroche : réveil en fanfare de Layla qui les fit courir dans tous les sens en riant avant d’accepter de venir prendre son petit-déjeuner, un bain qui transforma la salle de bains en piscine, l’habillage qui se transforma en lutte déséquilibrée.  

 

- C’est tous les matins comme ça ?, demanda Ryo, alors qu’ils s’habillaient enfin pour partir.  

- Non. C’est un bon jour., répondit-elle, d’un ton pince-sans-rire.  

 

Quand elle vit son air changer, elle se mit à rire, finissant de fermer le manteau de la fillette.  

 

- Je plaisante. Elle est certainement énervée d’avoir deux personnes pour elle. Ce n’est pas dans ses habitudes., expliqua-t-elle.  

- Oui. Il faut qu’on y aille. Allez chipie, viens là. Je ne te laisse plus fuir jusqu’à ce qu’on soit arrivés au Cat’s., l’avertit Ryo, prenant la petite à bras.  

 

Un quart d’heure plus tard, ils la déposaient au Cat’s et, peu après, Sam enfilait sa blouse et entrait en cuisine, l’air posé et serein. 

 


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