Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 37 :: Chapitre 37

Published: 11-11-20 - Last update: 11-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 37  

 

- Falcon, tu sais bien…, commença Miki, lançant un regard gêné à son amie.  

- Merci, Umi. Je ne me souviens pas de quel est mon café préféré mais je te fais confiance pour me le rappeler., fit Kaori, admettant devant tout le monde sa nouvelle identité.  

 

Nouvelle ancienne, ancienne nouvelle, elle ne savait pas mais peu importait. C’était son identité à présent et elle ne reviendrait plus en arrière.  

 

- Mais Sam…, pipa la barmaid.  

- Je l’ai laissée partir. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire., répondit la rouquine, sentant son compagnon poser une main dans son dos.  

- Il était temps pour moi de reprendre ma vie même si j’ai oublié ce qu’elle était.  

 

Les regards se tournèrent anxieux vers Ryo, se demandant ce que cela pouvait signifier.  

 

- On ne recrée pas le passé. On dessine notre futur., répondit-il.  

- On met en place notre routine, notre relation et on avance. On fait des incursions dans le passé quand c’est nécessaire ou qu’on en a envie., expliqua Kaori.  

- Tout ça en quarante-huit heures ? Chapeau., pipa Saeko, un peu surprise.  

 

Le couple s’adressa un regard complice, se souvenant très bien à quoi la moitié des quarante-huit dernières heures avait été consacrée.  

 

- Humpf !, toussota le géant, sentant la tension monter, une tension qui menaçait de le faire virer en mode cocotte-minute.  

- Tu devrais être habitué depuis le temps, Umi., plaisanta Ryo.  

- Avant, tu t’excitais sans résultats…, répliqua-t-il.  

 

Il n’avait pas vraiment envie de se retrouver avec un couple amoureux dans un recoin du restaurant, surtout quand Ryo était l’un des deux membres.  

 

- C’est vrai. J’étais vraiment idiot…, ironisa le nettoyeur, jetant un regard de braise à sa compagne.  

 

Celle-ci se retint de se jeter à son cou pour l’embrasser comme elle en avait envie et posa juste une main sur ses abdominaux, la laissant glisser jusqu’à sa ceinture, la taquinant du bout du doigt. Sentant son meilleur ami s’animer, il captura ses doigts et les porta à ses lèvres.  

 

- Alors, c’est vrai. Tu es là ?, fit Mick, approchant d’eux.  

- Pas entièrement mais oui., affirma-t-elle.  

- Quel dommage que tu ne te souviennes pas de nos baisers et de nos ébats passionnés, ma Kaori…, se plaignit-il.  

- Toi et moi ? Et on l’a fait où ? Souvent ? On a fait la totale ? Ca a duré longtemps ?, lui demanda-t-elle innocemment.  

 

Elle avait attrapé et pressé les doigts de Ryo pour lui signifier de ne rien dire. Sachant qu’elle n’avait pas eu de rapports avant, elle se doutait que Mick la charriait et il en serait pour ses frais.  

 

- C’était avant que tu sois avec Kazue ? Pendant ? On n’a quand même pas fait ménage à trois ?, ajouta-t-elle, levant un sourcil étonné.  

 

Mick la regarda, surpris de ne pas la voir rougir, et se mit à rire, la prenant dans ses bras.  

 

- Non, il ne s’est rien passé de notable entre nous. Nous sommes restés amis, c’est tout., lui avoua-t-il, la serrant contre lui.  

- Je suis heureux de te retrouver, ma Kaori., lui murmura-t-il à l’oreille avant de déposer un baiser sur sa tempe et de la lâcher.  

- Mick…, grogna Ryo.  

- Oui, oui, je sais, c’est ta femme., éluda l’américain.  

 

Il ne savait pourquoi il avait eu besoin de rappeler cela à son ami. Il savait qu’il n’avait plus rien à craindre de lui, que Mick était heureux en ménage et qu’il ne ferait rien pour briser la famille qu’il venait de créer mais il avait toujours craint cette amitié, née sur une ancienne attirance, et ce qu’elle pourrait donner le jour où Kaori en aurait marre de lui.  

 

- Ryo, tu es avec nous ?, lui demanda Kaori, lui prenant la main.  

- Oui. Excuse-moi, j’étais… perdu dans mes songes., se défendit-il.  

 

Elle l’observa un moment, notant la contrariété dans son regard, la légère pointe d’appréhension aussi et suivit le regard fixé sur Mick mais un peu perdu dans la vague.  

 

- Je sais qu’on n’a pas couché ensemble mais il y a eu quelque chose entre Mick et moi ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

- Oui et non. Il était attiré par toi, tu l’aimais bien mais j’étais là., résuma-t-il.  

- Tu t’es interposé entre nous deux ? J’étais en couple avec lui et tu as brisé cela ?, s’étonna-t-elle.  

 

Elle était perplexe. Est-ce que Mick aurait pu lui mentir pour la ménager ? Que devait-elle comprendre par « rien de notable » et « restés amis » ? Qu’il s’était passé autre chose ? Miki, non loin, écoutait l’échange attentivement et vit Ryo hésiter sur ce qu’il devait dire alors que son amie semblait cogiter à vitesse grand V.  

 

- Tu reveux un café, Kaori ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, merci Miki., répondit-elle, ne quittant pas son compagnon des yeux.  

- Une part de gâteau peut-être ?, insista-t-elle.  

- Non merci.  

- J’ai faim. Tu ne veux pas m’accompagner pour que je me sente moins coupable ?, renchérit-elle.  

- Je veux une réponse., affirma Kaori, fronçant les sourcils et regardant Ryo qui semblait perdu.  

 

La question n’était pas gênante en soi mais devait-il lui dire que cela faisait des années qu’elle attendait qu’il se décide, qu’elle avait été jusqu’à défier Mick pour le sauver lui, qu’à ce moment-là, il aurait pu tout faire basculer… Que dire ? Où s’arrêter ? Quelles étaient les informations qui lui étaient nécessaires et celles qui la pousseraient peut-être dans un sens ou un autre ? Il craignait moins de la voir partir que de la voir frustrée par une image qui ne correspondait plus à ce qu’elle était, cherchant à lui ressembler alors qu’elle avait juste à être elle parce que ce qu’elle était aujourd’hui lui convenait tout aussi bien, qu’il l’aimait comme elle était.  

 

- J’en aurai une., lâcha-t-elle, fâchée, se levant et allant voir Mick.  

- Que s’est-il passé entre toi et moi ?, lui demanda-t-elle de but en blanc.  

 

Mick la regarda, surpris par la version affranchie de Kaori, et se tourna vers Ryo pour savoir quoi faire.  

 

- C’est moi qui te pose la question, Mick ! J’ai le droit d’avoir des réponses., se fâcha-t-elle.  

- J’ai bien vu votre cinéma, toutes ces conversations qui se taisaient brusquement dès que j’arrivais, qui débutaient quand je m’effaçais temporairement. C’est ma vie. J’ai le droit de savoir., affirma-t-elle, s’adressant à toute l’assemblée.  

- J’ai bien noté que vous parliez parfois en japonais en me regardant. Je ne comprends pas à part quelques mots mais il y en a un que je connais et c’est mon prénom. Ce temps-là est révolu désormais. Si vraiment vous êtes mes amis, vous me parlerez de qui j’étais, de ce qu’on était, de ce qu’on a partagé et dans une langue que je comprends., leur dit-elle, le regard brillant de colère.  

 

Elle ne savait pas d’où lui venait cette soudaine rage. Etait-ce de la déception ? Etait-ce juste la peur de voir son monde éclater à nouveau, de voir que ceux qui avaient été les amis de son ancienne version lui tournent le dos, de perdre ce qu’elle partageait avec Ryo et de se retrouver seule ? S’ils lui cachaient des choses, à quoi devait-elle s’attendre ? Est-ce qu’ils ne faisaient que la ménager ou se laissaient-il un peu de temps pour juger ? Le silence lui sembla durer une éternité et elle se sentit sombrer lorsque tous les regards se tournèrent vers Ryo comme s’il était seul juge en la matière et, malgré toute la confiance qu’elle avait en lui, malgré l’amour qu’elle lui portait, elle lui en voulut d’être le maître de sa vie à elle, le détenteur de son passé, celui qui décidait. Elle eut la sensation d’étouffer et s’enfuit à toutes jambes du café, occultant le cri de Ryo.  

 

- Kaori ! Reviens !, fit-il, sortant du restaurant et partant à sa poursuite.  

 

Il ne comprenait pas pourquoi il n’avait pas été capable de décider quoi faire ni quoi dire. Elle attendait des réponses, des réponses qui étaient simples mais dont il craignait parfois les conséquences. Il la sentait encore fragile psychologiquement et ils auraient peut-être dû parler avant. Il aurait peut-être dû prévenir les autres avant d’arriver, de leur dire qu’ils pouvaient lui parler sans approfondir de trop. La réaction de Miki avait dû la déstabiliser, l’hésitation que Mick et lui avaient eue n’avait rien arrangé. Il n’avait pas fait attention aux papotages en japonais que ses amis avaient parfois eus en leur présence. Il ne pensait même pas qu’elle y avait été sensible. Il ne pouvait pas leur en vouloir d’avoir parfois eu besoin d’exprimer un souvenir qu’ils partageaient sans vouloir la brusquer comme il le leur avait demandé. Il ne pouvait pas tout prévoir.  

 

Arrivé au troisième carrefour après le restaurant, il dut admettre qu’il avait perdu la trace de Kaori. Elle aurait dû se mettre au lancer de marteau, pas à la course à pieds, grommela-t-il. Elle courait beaucoup plus vite qu’avant… Il décida de cesser de courir sans réfléchir. Où pouvait-elle aller ? Avant, il aurait tablé sur le cimetière mais ils n’y avaient pas encore mis les pieds. Sam n’avait rien à y faire de spécial et Kaori… ils avaient eu d’autres choses à faire depuis son retour et parler n’en avait pas vraiment fait partie. Il s’arrêta et poussa un long soupir. Ca ne servait à rien de courir en rond sans savoir où aller. Il devait admettre que Kaori telle qu’elle lui était revenue était un mystère pour lui. Il ne pouvait pas espérer prédire ses actes, d’autant plus qu’elle n’en avait certainement aucunement conscience elle-même. A contrecœur, priant pour que rien ne lui arrive, il rebroussa chemin et fonça jusqu’au Cat’s.  

 

- Alors ?, lui demanda Miki, inquiète.  

- Je n’ai pas réussi à la suivre., admit-il.  

- Je vais rentrer à l’appart chercher la mini pour retracer l’émetteur dans son sac…, dit-il, sa voix mourant en apercevant ledit sac accroché au dossier du siège qu’elle avait occupé.  

- Eh merde…, soupira-t-il, le prenant en main.  

- Elle n’avait pas d’autres émetteurs sur elle ?, l’interrogea Mick.  

- Non, je ne pensais pas qu’on serait séparés., avoua-t-il.  

- Je vais t’aider à la chercher., lui proposa l’américain.  

- Falcon est déjà parti., leur apprit la barmaid.  

 

Mick fronça les sourcils. Il avait bien vu le géant partir dans la réserve avec une caisse en mains mais ne l’avait pas entendu sortir.  

 

- C’est Kaori…, leur offrit-elle en guise d’explication, ce qui leur suffit.  

- Répartition habituelle. Miki, tu nous appelles si elle revient., lui ordonna Ryo.  

- Je vais au commissariat voir si je peux la retrouver avec les caméras de surveillance., proposa Saeko.  

 

Les deux hommes acquiescèrent et sortirent ensemble du café.  

 

- Désolé, j’ai merdé. Je ne savais pas quoi lui répondre., s’excusa Mick.  

- C’est moi qui aurais dû réfléchir un peu plus en amont mais tout cela a été si rapide que je me suis laissé emporter par les évènements. Pourtant… j’avais senti qu’elle s’approchait. Je n’ai juste pas pensé qu’elle réapparaîtrait d’un coup., soupira Ryo.  

- Si vite que cela ?, s’étonna l’américain.  

- Elle s’est enfermée des heures seule après le départ de la petite. Quand elle est ressortie, Sam s’en allait et Kaori est revenue. C’était sa façon de faire face., expliqua le japonais.  

- Elle a toujours eu la capacité de rebondir et su se montrer forte quand il le fallait. Je n’aurais certainement pas fait mieux, Ryo. Cette histoire, c’est un grand chamboulement pour tout le monde, alors vous deux, je n’imagine même pas. Ne culpabilise pas d’avoir voulu la protéger., lui conseilla son ami.  

- Je n’aime pas la savoir seule alors qu’on sait qu’elle est une cible., murmura le nettoyeur.  

- Alors allons la retrouver.  

 

Arrivés au coin de la rue, ils se séparèrent et prirent chacun une direction opposée.  

 

A bout de souffle, le cœur prêt à exploser, Kaori finit par s’arrêter de courir. Sentant ses jambes se dérober, elle se laissa tomber sur un banc, la tête dans les mains. La course l’avait vidée de sa colère. La scène qu’elle avait faite lui semblait maintenant déplacée et hors de propos même si un fond de vérité restait. Elle ne voulait plus de cachotteries. Elle voulait savoir, peut-être pas en restant des heures à écouter une histoire mais elle ne voulait plus qu’on refuse de lui répondre quand elle avait des questions, qu’on se cache d’elle quand on parlait d’elle.  

 

- Elle est là, chef !, entendit-elle soudain, sentant un long frisson lui traverser le corps.  

 

Elle s’était mise en danger. Elle chercha des yeux son sac à main et la bombe lacrymogène qu’elle avait mise dedans mais se souvint que son sac était resté au Cat’s. Elle n’avait rien pour se défendre et ils étaient une dizaine, bien armés eux.  

 

- Alors ma p’tite dame, tu vas nous suivre bien gentiment. Notre patron voudrait te causer… enfin surtout causer à ton partenaire., fit l’un d’eux, goguenard.  

- Qu’il vienne, ça lui fera prendre l’air., lança-t-elle, cherchant une solution pour s’enfuir.  

 

Elle resta malgré tout assise, se disant que, peut-être, cela endormirait leur méfiance et, en effet, ils restaient tous groupés, ne cherchant même pas à l’encercler.  

 

- Tu sais, cocotte, notre patron, c’est quelqu’un d’important. Il n’a pas de temps à perdre. Alors, tu vas te lever et nous suivre, sinon on va devoir te faire bobo., recommença l’homme.  

- C’est en CAP yakuza qu’on apprend à causer comme un neuneu ? J’ai pas cinq ans., ironisa-t-elle.  

- Tu vas faire quoi ? Me balancer une boulette, Maurice ?, ajouta-t-elle, nerveuse, ne trouvant aucun échappatoire sur cette grande esplanade à découvert.  

- C’est qu’elle a de la gueule, la demoiselle… Je vais t’apprendre à la boucler., se vexa-t-il, approchant avec un air mauvais.  

- Boucle-la toi-même, idiot !, se fâcha-t-elle, se levant d’un coup et dégainant une massue.  

 

Surprise, elle la lâcha sans viser mais l’envoya malgré tout au milieu du groupe qui se retrouva éparpillé.  

 

- Comment j’ai fait ça, moi ?, se demanda-t-elle, soudain observant ses mains en oubliant totalement la situation.  

- Ca suffit maintenant ! Tu vas nous suivre bien genti…, fit l’homme, sa voix mourant au fur et à mesure qu’une grande ombre les englobait.  

 

Alors même que les hommes s’enfuyaient sans demander leur reste, Kaori se laissa tomber de nouveau sur le banc, encore incrédule. Revenant à la réalité, son humeur s’assombrit. Elle allait devoir rentrer, donner des explications à Ryo et surtout leur présenter des excuses à tous.  

 

- Je ne sais pas pourquoi, j’étais sûr de te trouver ici., tonna soudain une voix derrière elle.  

- Pourquoi ? Ce lieu est particulier pour moi ?, demanda Kaori.  

 

Umibozu leva un sourcil. Elle n’avait esquissé aucun geste de surprise quand il avait parlé et, pourtant, il aurait juré qu’elle ne s’était pas rendue compte de sa présence.  

 

- Je t’ai déjà trouvée ici une fois., admit-il, prenant place à ses côtés.  

- Pourquoi tu es venu, Umi ?, lui demanda-t-elle.  

- Après la crise que je vous ai faite, je ne mérite pas que vous vous souciez de moi., murmura-t-elle.  

- La Kaori d’avant n’aurait certainement jamais fait un truc pareil., ajouta-t-elle, souhaitant se faire toute petite et rentrer dans un trou de souris.  

- La Kaori d’avant n’aurait pas eu à le faire., répondit-il.  

- De quoi tu as peur ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle ricana légèrement et lui adressa un regard en coin, jaugeant la personne à ses côtés.  

 

- Je suis persuadée que tu n’es pas du genre grande conversation métaphysique., plaisanta-t-elle.  

- Non alors évite de me faire me répéter., fit-il d’un ton bourru.  

 

Kaori releva la tête et observa les alentours en silence.  

 

- Je ne serai peut-être jamais plus celle que vous avez connue., déclara-t-elle mélancoliquement.  

- Tu penses qu’elle était mieux que toi ?, la questionna-t-il.  

- Elle était celle que vous aimiez et respectiez., argua-t-elle.  

- Elle était celle que Ryo aimait., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

- Tu n’es pas qu’une image à nos yeux., lui opposa-t-il.  

- Je suis vide, Umi. Je ne suis rien d’autre qu’une image creuse… et impulsive. Je ne suis même pas foutue de régner sur mes sentiments et mes impulsions et je me mets en danger… Je pourrais tuer Ryo ou l’un d’entre vous si je prends encore des décisions comme celle-là., affirma-t-elle, en colère contre elle-même.  

- Alors ne le fais plus. Tu n’as plus de souvenirs, Kaori, et ça doit être déstabilisant mais, au fond, tu n’as pas beaucoup changé. Tu as toujours le même caractère volcanique et la même douceur en toi. Tu es entêtée et obstinée et il en faut pour tenir tête à ce crétin., gronda Umibozu.  

 

Sa répartie fit rire Kaori et la détendit un peu.  

 

- Il voulait seulement te protéger. Sous ses airs débiles, il n’a jamais fait que cela., ajouta-t-il après un moment de silence.  

- Pourquoi vous faire garder le silence alors ?, lui demanda-t-elle, cherchant à comprendre, ce qu’elle aurait dû faire avant de fuir.  

- Pourquoi tu veux savoir ?, lui retourna-t-il.  

- Ca t’arrive souvent de répondre à une question par une autre ?, l’interrogea-t-elle.  

- Et toi ?, répondit-il.  

 

Elle se mit à rire avant de se calmer et de réfléchir.  

 

- Je ne sais pas. J’ai besoin de comprendre qui j’étais, savoir ce qu’on a partagé., expliqua-t-elle.  

- Tu veux comprendre ou tu veux être ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle ne sut quoi répondre et cela suffit à Umibozu pour se faire son idée.  

 

- La base de ce que vous êtes, c’est la confiance et le respect. C’est la seule question que tu dois te poser., lui dit-il en se levant.  

- Mais pourquoi ne pas vouloir que je sache ?, réitéra-t-elle.  

- Tu le sais. Au fond de toi, tu le sais, Kaori., lui répondit-il simplement.  

- Rentrons., lui intima-t-il, se levant.  

- Il ne veut pas me forcer à être quelqu’un d’autre., murmura-t-elle, observant le sol et réalisant.  

- Rentrons maintenant., répéta-t-il plus doucement.  

 

Elle leva les yeux vers lui et sut qu’elle avait raison. Elle se leva et regarda autour d’elle attentivement avant de le rejoindre.  

 

- Tu disais que tu m’avais déjà trouvée à cet endroit-là. A quelle occasion ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Une ancienne partenaire de Ryo était venue pour l’éliminer. Elle t’avait raconté son passé et tu étais déboussolée., lui expliqua-t-il.  

- Une de ses partenaires a voulu l’éliminer ?, s’inquiéta Kaori.  

- Elle n’a pas été la seule. Lui et moi, nous sommes rivaux. Même Mick a voulu tuer Ryo… Miki aussi d’ailleurs…, lui avoua-t-il.  

- Mais vous êtes amis., lui opposa-t-elle.  

- L’un n’empêche pas l’autre…, répondit-il stoïquement.  

- Je ne sais pas si je m’habituerai à cela., soupira-t-elle.  

- Pour en revenir au sujet premier, que s’est-il passé après qu’on se soit parlés ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Tournant au coin de la rue, ils tombèrent nez-à-nez avec Ryo.  

 

- Tu lui demanderas ce qu’il s’est passé lorsque Bloody Mary était là. Je ne le sais pas., répondit-il, les laissant.  

- Kaori, j’étais fou d’inquiétude., souffla Ryo, la prenant dans ses bras.  

- Je suis désolée., s’excusa-t-elle, l’enlaçant à son tour.  

- C’est moi. J’aurais dû réfléchir avant, mieux préparer vos retrouvailles, les…  

 

Il se retrouva bâillonné par les lèvres de sa compagne et sentit le goût salé de ses larmes sur sa bouche. Quand il s’écarta, il l’observa et essuya ses joues.  

 

- Je n’aurais pas dû partir comme une furie. J’aurais dû attendre tes explications. J’aurais dû avoir confiance en toi. Tu sauras me pardonner ?, lui demanda-t-elle d’une toute petite voix.  

- Tu n’as rien à te faire pardonner. Je sais que c’est compliqué et ça a été si rapide… Il faut qu’on s’adapte. Je ne cherche pas à te cacher des choses, Kaori. J’avais demandé aux autres d’être discrets sur ton ancienne vie quand tu étais Sam pour te laisser être celle que tu voulais., lui expliqua-t-il.  

- Je ne veux pas que tu sois frustrée par le manque de souvenirs ni que tu aies l’impression qu’on te demande d’être une autre. On t’aime comme tu es aujourd’hui., lui assura-t-il, caressant sa joue.  

- Merci. Dis-moi, que s’est-il passé quand Bloody Mary est venue ?, l’interrogea-t-elle, alors qu’il passait un bras autour de sa taille pour l’emmener au Cat’s.  

 

Ryo se fichait d’être vu. Il avait besoin de la sentir contre lui. Il se remémora cette époque et réfléchit.  

 

- Tu as foncé à travers la ville cachée dans la voiture pour aider une femme qui était venue me tuer pour sauver son amant., répondit-il.  

- Non, Umi m’a dit que c’était en relation avec ton enfance., précisa-t-elle.  

 

Elle sentit la pression involontaire de sa main sur sa hanche et fronça les sourcils en levant les yeux vers lui. Elle nota son regard sombre et lointain et posa une main sur la sienne.  

 

- Oublie. On n’a pas besoin d’en parler comme cette histoire avec Mick., lui dit-elle.  

 

Il baissa les yeux sur elle et rencontra son sourire doux et chaud. Son regard s’éclaircit et ses traits se détendirent.  

 

- Tu m’as donné une date d’anniversaire à ce moment-là. Et pour Mick, vous n’avez jamais été en couple. Il est tombé amoureux de toi et tu l’aimais beaucoup mais j’avais la chance que tu sois amoureuse de moi pour des raisons qui restent obscures encore aujourd’hui., lui répondit-il avec un léger sourire en coin.  

 

Elle plongea dans son regard et lut effectivement cette espèce d’incrédulité. Elle s’arrêta et lui fit face. Cherchant comment lui faire comprendre, comment le rassurer, elle prit son visage entre ses deux mains et le fixa.  

 

- Tu sais très bien pourquoi je t’aime. Tu le sais au plus profond de toi. Il te faut juste admettre que tu es bien meilleur que tu ne le penses., lui affirma-t-elle.  

- Je n’en suis pas si sûr mais je compte sur toi pour me le redire aussi souvent que nécessaire., lui murmura-t-il, laissant entrevoir son incertitude.  

- Il semble qu’on ait chacun des choses à apprendre à l’autre., lui dit-elle avec un léger sourire.  

- Ca a toujours été le cas mais l’élève que je suis a toujours été assez indiscipliné., plaisanta-t-il.  

- Oh… J’aurais peut-être un truc ou deux pour le persuader d’être attentif., fit-elle, laissant glisser la main sur son torse.  

- Ca pourrait me plaire…, admit-il avec un sourire coquin.  

 

Ils s’observèrent encore un court instant avant de reprendre le chemin du Cat’s. Quand ils pénétrèrent dans le restaurant, Ryo leva la main pour intimer le silence alors que toutes les lèvres s’entrouvraient.  

 

- Kaori est de retour. Sans l’assaillir d’informations à tout bout de champ, parlez librement de ce que nous avons connu, les bons comme les mauvais moments. Nous n’avons rien à cacher après tout., leur dit-il.  

- Et moi, je voudrais m’excuser pour mon attitude. Redevenir moi-même sans en avoir les souvenirs n’est pas évident et, parfois, je me laisse emporter par mes incertitudes. Excusez-moi, s’il vous plaît., leur demanda-t-elle, se penchant légèrement en avant.  

- Tu n’as pas à t’excuser, Kaori. Laisse le temps faire son œuvre., lui conseilla Kazue.  

- On va réapprendre à se connaître, partager nos souvenirs, en rire, en pleurer… parce qu’on est plus que des amis, on est une famille., ajouta-t-elle.  

- Merci… Merci à tous., murmura la rouquine, touchée.  

- On va rentrer. Tu as l’air fatiguée., conseilla Ryo, voyant les cernes apparaître sous ses yeux.  

- Merci, Umi., murmura-t-il, reprenant le sac à main de sa compagne.  

- Toi aussi, donne-toi le temps., lui conseilla-t-il.  

 

Ryo acquiesça et ils partirent du café. Marchant côte à côte, ils regagnèrent leur appartement.  

 

- Ryo, ton enfance, c’est un sujet tabou ?, l’interrogea-t-elle, visiblement anxieuse, en rangeant son sac et ses chaussures.  

- Je n’aime pas en parler., répondit-il.  

- D’accord, je n’insiste pas. Quel jour je t’ai choisi pour ton anniversaire ?, lui demanda-t-elle.  

- Le vingt-six mars.  

- Pourquoi ?  

- C’est le jour où on s’est rencontrés pour la première fois. Tu avais seize ans et tu étais déjà un sacré bout de femme. C’est aussi le jour où on s’est retrouvés quatre ans plus tard., lui apprit-il, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.  

- A quelques jours près, on aurait pu de nouveau se rencontrer ce jour-là., murmura-t-elle.  

- Oui, c’est vrai. Il faut croire que le mois de mars est un mois spécial pour nous., suggéra-t-il.  

 

Elle lui sourit avant de se mordre la lèvre et de baisser les yeux.  

 

- Tu es sûr que tu ne m’en veux pas ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Non, pas du tout. Je suis content que tu n’aies rien. Tu aurais pu être attaquée…, souffla-t-il, rassuré.  

- Oh… Ben, en fait, il y a une bande de rigolos qui voulait que j’aille rencontrer leur chef. Dis, ça m’arrivait souvent de faire apparaître des massues de nulle part ?, l’interrogea-t-elle, les sourcils froncés.  

- Oh non… Alors j’avais bien senti…, soupira Ryo, faussement dépité.  

- Tu l’as ressenti ?, s’étonna-t-elle.  

- Oh oui, tu as dû affoler quelques sismographes…, la taquina-t-il.  

- Et oui, tu fais apparaître des massues de nulle part. Ca m’a d’ailleurs toujours intrigué. Promets-moi que je n’en ferai plus les frais., lui demanda-t-il.  

- Si tu es sage… enfin… pas trop non plus…, lui répondit-elle d’une voix langoureuse.  

 

Il lui adressa un regard éloquent et se pencha vers elle pour l’embrasser sensuellement. Quand ils se séparèrent, elle lui adressa un regard incertain.  

 

- On va bien ?, murmura-t-elle.  

- Très bien même. Tu veux que je te le prouve ?, lui proposa-t-il, une lueur chaude brillant dans les yeux.  

 

Elle acquiesça et se laissa soulever dans ses bras. Elle se lova contre lui, rassurée de savoir qu’il était là, qu’il était toujours le pilier de sa vie, celui qui l’aiderait à s’épanouir pleinement et à se rassurer dans sa nouvelle vie… tout comme le reste de leur famille.  

 

- Je t’aime, Ryo., lui murmura-t-elle quand il s’unit à elle, les yeux dans les yeux, leurs doigts enlacés  

 

Seul un baiser lui répondit mais sa douceur valait tous les mots d’amour. 

 


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