Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

» Write a review

 

DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I change the colour/format of my fanfiction?

 

Usually, all fanfictions are automatically formatted to a standard format, but if you need special colours or forms, you can use the following tags. - <b>Text in bold</b> - <i>Text in italic</i> -

<div align="center">Centered text< ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 39 :: Chapitre 39

Published: 13-11-20 - Last update: 13-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 39  

 

Septembre venait de débuter et, pour ne pas faillir à la tradition, les typhons de plus ou moins forte intensité avaient balayé le Japon. Echappant à la pluie d’une fin de tempête en s’engouffrant dans le Cat’s, Ryo referma la porte et vint s’asseoir au comptoir. Miki approcha de lui avec son gros ventre arrondi et regarda derrière lui avant de l’observer.  

 

- Kaori n’est pas avec toi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, je suis parti alors qu’elle dormait encore., répondit-il.  

- Tu t’es réveillé avant Kaori ?, s’étonna la barmaid.  

- Oui, ne me regarde pas comme s’il m’était poussé un troisième œil., grommela-t-il, se frottant le visage.  

- Tu as l’air épuisé., fit-elle remarquer, lui préparant un café.  

- Toi aussi., lui retourna-t-il.  

- Je suis enceinte de plus de huit mois. J’ai des raisons de l’être. Et toi, comment tu te justifies ?, le taquina-t-elle, lui tendant une tasse qu’il attrapa.  

- Merci. Umi n’est pas là ?, demanda Ryo, regardant partout.  

 

C’était rare dernièrement de ne pas les voir ensemble. Discrètement, le géant s’était montré très protecteur vis-à-vis de sa femme et il s’était souvent arrangé pour ne partir que lorsque quelqu’un était avec elle.  

 

- On était en manque de produits d’entretien., résuma-t-elle avec un léger froncement de sourcils.  

- Dis plutôt que tu l’as éjecté parce qu’il te faisait suer…, plaisanta le nettoyeur.  

 

Miki esquissa un léger sourire contrit puis acquiesça.  

 

- Oui, j’en ai eu assez de l’avoir sur le dos alors je lui ai sorti une liste de courses à faire longue comme un bras et envoyé au magasin., avoua-t-elle, malicieuse.  

- J’ai fui la maison., lui confia Ryo en retour.  

 

La barmaid s’immobilisa et lui jeta un regard inquiet, une main sur son ventre.  

 

- Un problème avec Kaori ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui… Non, non rien de grave, rassure-toi., lui opposa-t-il de suite en voyant sa pâleur.  

- Comment dire… elle m’épuise., pipa-t-il, baissant les yeux.  

- Elle te demande de raconter ses souvenirs ?, s’intéressa la future maman.  

- Non.  

- Elle veut s’entraîner à go-go pour être à la hauteur ?, insista-t-elle.  

- Non… non non, ce n’est pas cela. Ecoute, laisse tomber…, lâcha Ryo, mal à l’aise, se demandant comment il avait pu ainsi se mettre dans l’embarras.  

- Ah non ! Tu ne vas pas me laisser m’inquiéter ainsi. Tu ne peux pas faire cela à une femme enceinte. Tu en as trop dit ou pas assez !, lui opposa-t-elle, les poings sur les hanches.  

 

Quel con, s’incendia-t-il… Il allait devoir tout déballer à la meilleure amie de Kaori. Ce n’était même pas le genre de conversation qu’il pensait avoir avec Mick et pourtant des sujets gênants, ils en avaient partagés une paire… Il s’éclaircit la gorge avant de se lancer.  

 

- Elle… Elle est insatiable., murmura-t-il, détournant le regard.  

- Elle n’arrête pas de manger ? Elle est enceinte ?, s’étonna Miki.  

 

Ryo se retint de grogner au manque de compréhension de son amie.  

 

- A ce train-là, ça ne m’étonnerait pas…, pipa-t-il pour lui-même avant de pousser un long soupir.  

- Non, je ne te parle pas de bouffe, Miki. Elle est insatiable… sexuellement., précisa-t-il.  

 

Miki esquissa un « Oh » des lèvres et posa une main devant sa bouche avant de rire de bon coeur.  

 

- Ben alors ? L’Etalon de Shinjuku ne tient pas la cadence ? Vous avez juste quelques années d’abstinence à rattraper. C’est normal, non ?, ironisa-t-elle, le regard pétillant.  

- Je voudrais bien que ce soit ça mais elle a beau être épuisée, dès que j’ouvre la bouche, elle me saute dessus…, lui apprit-il.  

- C’est ton charme qui opère, Ryo. Tu devrais être fier. Tu as trouvé une compagne à ta mesure., lui répondit-elle.  

- Tu ne comprends pas. Si je lui dis « il pleut aujourd’hui » ou « passe-moi le sel », elle me déshabille. C’est même pire parfois… Si elle entend un autre parler, elle me saute dessus… même une femme… On a presque l’impression que c’est incontrôlable…, soupira Ryo.  

- Je suis épuisé. Il n’y a que lorsqu’on dort qu’elle est calme. Je n’ose même plus lui dire un mot doux la nuit pour pouvoir récupérer… Je suis vanné. Ca fait plus d’un mois que ça dure…, se plaignit-il, posant la tête sur ses bras croisés devant lui.  

 

Miki l’observa, pensant qu’il y avait bien une raison au comportement bizarre de son amie. Elle voulait bien croire Kaori plus extravertie mais pas à ce point… Incontrôlable, c’était le mot qu’avait utilisé Ryo et, soudain, le tout s’imbriqua.  

 

- Bordel…, lâcha-t-elle, attirant l’attention de son ami.  

- Oh non., fut le deuxième cri de stupéfaction qui suivit en même temps qu’elle regardait à ses pieds.  

- Quoi ? Miki, que se passe-t-il ?, s’inquiéta le nettoyeur.  

- Je viens de perdre les eaux., lui apprit-elle, portant les mains à son ventre en grognant.  

- Miki ?  

- Contraction., souffla-t-elle.  

- Préviens Falcon., lui demanda-t-elle, poussant le téléphone vers lui avant de s’agripper au comptoir.  

- Tu vas pas accoucher ici, hein ?, fit Ryo, anxieux.  

 

Elle lui lança un regard noir et il s’empressa de téléphoner à son ami qui se mit à courir, paquets en main, à travers les rues de Shinjuku.  

 

- Ryo…, l’appela Miki, haletante.  

- Je suis là. Tu n’es pas seule., lui assura-t-il, lui prenant la main.  

- J’ai… J’ai hypnotisé Kaori…, lui apprit-elle.  

- Tu as… Mais pourquoi ?, s’étonna-t-il.  

- Elle était… stressée par cette his… toire de japonais… Je voulais… qu’elle… putain, ça fait mal…, grogna-t-elle.  

- Tu voulais qu’elle se détende, c’est cela ?, compléta-t-il.  

- Oui… J’ai l’impres… sion que ça… a… un peu foiré…, admit-elle.  

- Non, tu crois ?, lui demanda-t-il, sarcastique.  

 

Il n’était cependant pas fâché de son intervention. Même si les conséquences n’étaient pas négligeables, elle avait voulu aider Kaori et l’apprentissage avait été fortement accéléré à n’en point douter.  

 

- Je ne me suis pas toujours plaint non plus. On l’a fait dans plein d’endroits auxquels je ne pensais même pas., admit-il, rêveur.  

- Ryo… Je n’ai pas besoin... de tout savoir., lui dit-elle, lui jetant un regard consterné qui vira vite au douloureux.  

- Tu seras peut-être soulagée d’apprendre qu’elle connaît le vocabulaire pour toutes les pièces de la maison, l’ameublement, tout ce qui a trait au sexe et aux positions…, énonça-t-il, malgré tout goguenard.  

- Ryo, la ferme., lui enjoignit-elle.  

- Attends, je n’ai pas fini. Il y a aussi les vêtements, beaucoup de verbes d’action, les lieux publics…, insista-t-il.  

- Vous l’avez fait dans les lieux publics ?, s’écria-t-elle, oubliant la contraction qui arrivait.  

- Non, je suis pudique mais qu’est-ce que ça a été dur de la ramener à la maison… Une fois ou deux, on n’a pas eu le temps de rentrer et ça a fini au love hotel. Remarque, elle a ainsi pu réviser son vocabulaire sur le milieu de la jungle et celui de la police…, lâcha-t-il avec un grand sourire.  

- J’arrive pas à y croire…, souffla Miki.  

- Moi non plus, fit Ryo.  

 

Soudain, elle serra sa main et il se retint de hurler de douleur.  

 

- Tu n’as pas pensé à t’hypnotiser pour la douleur ?, lui demanda-t-il, secouant son membre endolori aux cinq appendices rougis.  

- Je n’ai rien dit., se défendit-il face à son regard noir.  

- Je n’ai pas réussi…, avoua-t-elle, soudain au bord des larmes.  

- Tu dois être un peu stressée. C’est normal mais tout ira bien, tu verras. Vous allez avoir un beau bébé en pleine forme, bien portant qui vous réveillera la nuit et vous en fera voir de toutes les couleurs à son adolescence. Alors réjouis-toi…, la taquina-t-il.  

 

Miki se mit à rire puis, reprenant son sérieux, tenta de paraître mécontente.  

 

- Tu auras la monnaie de ta pièce quand ce sera ton tour., lui fit-elle d’une voix menaçante.  

- J’y compte bien. J’attends cela avec impatience., admit-il.  

- Vous êtes bien ensemble ?, l’interrogea-t-elle, oubliant la douleur en parlant.  

- Oui, très bien même si elle m’épuise sexuellement…, plaisanta Ryo.  

- Je lèverai l’hypnose dès qu’on se reverra., lui promit-elle, soufflant.  

- Occupe-toi de vous d’abord. Je peux encore donner de ma personne quelques jours., lui assura-t-il avec un sourire mutin.  

- Miki !, cria Umibozu en entrant dans le café.  

- Ici, Tête de Poulpe. Emmène-la à la clinique. Je ferme le café., lui ordonna le nettoyeur.  

 

Avec un signe de tête, le géant remercia son ami d’avoir été là pour sa femme et partit avec elle par la réserve pour rejoindre la voiture. Ryo verrouilla la porte du café, tourna la pancarte sur « fermé », ajouta un mot « pour cause d’arrivée du chaton » avec un sourire amusé, débarrassa et lava sa tasse. Il éteignit toutes les lumières, ferma les portes et fenêtres puis sortit en claquant la porte de la réserve. Ne restait plus qu’à attendre le coup de téléphone qui annoncerait l’arrivée en ce bas monde d’Ijuin Junior et ça, il pouvait le faire de la plus agréable des manières chez lui en donnant de sa personne… Son dévouement mériterait une médaille, pensa-t-il avec un sourire idiot.  

 

A l’appartement, loin de se douter de ce qu’il se passait, Kaori faisait le ménage. Après une grasse matinée qui l’avait requinquée, elle s’était levée de bonne humeur même si l’absence de Ryo l’avait quelque peu chagrinée. D’un autre côté, elle devait avouer qu’être sûre d’avoir un peu de répit dans leurs ébats lui faisait du bien. Elle faillit rougir en se remémorant les dernières semaines et le nombre de fois où ils avaient fini nus, ou pas d’ailleurs, allongés, appuyés contre un mur, dans l’escalier aussi, pensa-t-elle posant une main sur sa bouche en étouffant un rire. Bon sur ce coup-là, c’était plutôt elle qui avait oeuvré et ils avaient fini sur le garde-corps du palier. Quelle sensation de vertige… Quelle sensation tout court de savoir qu’à tout instant, s’il la lâchait, elle tomberait mais il ne l’avait pas lâchée et elle n’avait eu aucun doute sur ce sujet. Bon sang, elle ne s’était jamais crue l’esprit aussi débridé… mais elle devait avouer qu’il l’inspirait… énormément.  

 

Pleine d’énergie, elle avait donc entrepris une grande séance de nettoyage en mettant la musique, des classiques anglo-saxons qu’elle connaissait par cœur et qu’elle chantait à tue-tête. Les voisins ne lui en voudraient certainement pas… Rangeant l’aspirateur en fin de matinée, elle entendit le téléphone sonner et se hâta d’aller décrocher. Ce serait un bon test après tout, pensa-t-elle nerveusement.  

 

- Moshi moshi., claironna-t-elle gaiement.  

 

Un long silence lui répondit et elle se demanda si la personne avait raccroché mais il n’y avait pas la tonalité caractéristique.  

 

- Allô ? Vous êtes là ?, bafouilla-t-elle.  

 

Sa première phrase au téléphone… Bon, ce n’était pas la phrase du siècle mais elle avait réussi et elle était fière d’elle.  

 

- Oui., entendit-elle souffler.  

 

Elle attendit un moment mais rien ne vint.  

 

- Je vous écoute., insista Kaori, fronçant les sourcils.  

 

Elle commença à se demander à qui elle avait à faire. Pour le peu qu’elle avait entendu, c’était une voix féminine. De la famille, une amie, une petite amie de Ryo… elle secoua la tête : non, il n’était pas de ce genre-là. Une ex-petite amie peut-être…  

 

- Bon, si vous n’avez rien à dire, je… je…, se fâcha-t-elle, cherchant comment dire raccrocher.  

- Vous allez parler !, finit-elle.  

- Ryo est là ?, demanda la personne en face.  

- Non., répondit-elle, se sentant mal à l’aise.  

 

Le silence s’installa un long moment, chacune ne sachant quoi dire. Nerveusement, Kaori tortillait le fil entre ses doigts.  

 

- Je… Appelez plus tard. Au revoir., dit-elle, décollant le combiné de son oreille.  

- Attendez !, cria la femme au bout du fil.  

- Oui., soupira la rouquine.  

- Co… comment vous vous appelez ?, lui demanda son interlocutrice, la voix tremblante.  

- Ca… Ca ne vous regarde pas., souffla-t-elle.  

- S’il vous plaît, dites-moi juste comment vous vous appelez., l’implora-t-elle.  

 

Kaori soupira ostensiblement, montrant son mécontentement, puis se calma en réalisant à quel point son interlocutrice semblait troublée.  

 

- Kaori… Kaori Makimura., répondit-elle.  

 

Elle entendit alors la jeune femme se mettre à pleurer au téléphone et se demanda à nouveau quels étaient ses liens avec Ryo. Peut-être une ex qui espérait renouer… Elle observa l’heure anxieusement à l’horloge et se mordit la lèvre.  

 

- Je… Au revoir…, dit-elle avant de reposer le combiné sur son socle, la main tremblant.  

 

Elle resta de longues minutes devant le meuble, les yeux semblant fixés sur l’appareil mais sans le voir. Elle avait un étrange sentiment, pressentiment même, comme si son monde allait bientôt à nouveau être chamboulé et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle ne voulait plus de bouleversements. Elle voulait juste mener une vie la plus normale possible, sans stress supplémentaire. Heureusement, au même moment, la porte s’ouvrit et, se tournant, elle vit Ryo entrer. Anxieuse, elle se précipita dans ses bras et ne lui laissa même pas le temps de se déchausser qu’elle se collait contre lui.  

 

- Serre-moi, serre-moi fort., lui demanda-t-elle.  

 

Il ne le fit pas répéter et enlaça son corps tremblant. Il lui laissa le temps nécessaire pour redescendre et, quand elle se détendit enfin, s’écarta légèrement d’elle pour pouvoir la regarder.  

 

- Que se passe-t-il ?, l’interrogea-t-il.  

- Tu as eu un appel., lui dit-elle, se sentant un peu mieux.  

- De qui ?  

- Une femme. Elle… Elle n’a pas dit son nom., avoua Kaori, s’en voulant de ne pas avoir pensé à demander.  

- Tu as une ex ? Une femme qui voudrait te revoir  ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, personne…, lui apprit-il, se retenant de lui dire que toutes les femmes devaient être folles de son corps d’apollon pour la taquiner.  

 

Ce n’était pas le moment visiblement. A voir son regard anxieux, elle avait été vraiment chamboulée par l’appel.  

 

- Reste là., lui demanda-t-il, la lâchant.  

 

Il alla consulter le journal des appels mais le dernier numéro était masqué et il ne pouvait donc savoir qui avait appelé ni même d’où. Il reposa l’appareil et réfléchit mais ne voyait vraiment pas qui aurait pu appeler. Apercevant le reflet de sa compagne dans la vitre, il décida de tout faire pour qu’elle oublie ce moment.  

 

- Miki va accoucher., lui apprit-il.  

- Elle va avoir son bébé., lui expliqua-t-il, voyant ses sourcils se froncer.  

- Elle… elle t’a appelé ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. J’étais au Cat’s quand elle a perdu les eaux. Je lui ai tenu la main jusqu’à ce qu’Umi arrive., lui apprit-il.  

 

Satisfait, il voyait son regard changer, une flamme s’allumant et grossissant dans son regard.  

 

- On ira la voir quand elle aura accouché ce soir ou demain., lui proposa-t-il.  

- Oui, ce serait bien., répondit-elle, approchant de lui.  

- S’il faut, on leur demandera des conseils., la taquina-t-il.  

- Pour avoir un bébé ?, l’interrogea-t-elle, glissant les mains autour de son cou.  

- Oui, il y a peut-être des positions plus efficaces., fit-il avec un sourire.  

- Tu le veux toujours ?, le questionna-t-elle, déposant de petits baisers sur ses lèvres.  

- Notre bébé ? Bien évidemment., lui assura-t-il.  

- Alors si on s’y mettait maintenant ?, lui proposa-t-elle.  

 

Il s’immobilisa et plongea son regard dans le sien. Il chercha le moindre signe de doute mais n’en trouva aucun. Il voyait juste l’amour infini qu’elle lui portait et la flamme du désir qui y dansait, brûlant pour lui.  

 

Il encadra son visage de ses deux mains et posa les lèvres sur les siennes, lui donnant un baiser qui la remua par sa tendresse et l’amour qu’il y imprimait puis, d’un coup, sans prévenir, il quitta ses joues et passa un bras sous ses genoux pour la soulever, la faisant crier de surprise contre ses lèvres avant de rire.  

 

- Tu m’enlèves ?, plaisanta-t-elle, passant les bras autour de son cou, caressant la base de ses cheveux en un geste qu’elle savait apprécié.  

- Oui, je t’emmène dans ma caverne, femme., gronda-t-il, un regard chaud posé sur elle.  

 

Elle ne comprit pas tout mais le ton suffit à la faire rire et il la serra contre lui, toujours surpris par la chaleur et le bien-être qui montaient en lui quand il entendait ce son clair et joyeux. Arrivés dans sa chambre, il la posa à terre et la laissa s’échapper un instant après un signe de sa part. Elle alla jusqu’à sa table de chevet et en sortit son contraceptif à peine entamé avant de le lui tendre.  

 

- Tu es sûre ? On a le temps, tu sais., lui rappela-t-il, ne souhaitant pas la brusquer.  

 

Pour toute réponse, elle la lui reprit des mains et alla la jeter dans la corbeille.  

 

- Si tu es prêt, je le suis. Je sais qu’avec encore un peu de temps, on pourra bien parler ensemble., lui affirma-t-elle.  

 

Il était d’accord avec elle et était vraiment fier des progrès accomplis même si elle avait été un peu aidée, ce qui lui fit penser…  

 

- Tu demanderas à Miki de lever l’hypnose bientôt. J’adore te faire l’amour, il n’y a pas besoin de subterfuge., lui dit-il.  

- Je… Tu crois que c’est ça ?, fit-elle, surprise.  

- Oui, un effet pervers… Et crois-moi en terme de pervers, je m’y connais…, lâcha-t-il avec un sourire narquois, s’attirant un regard interrogateur.  

 

Il ne lui laissa pas le temps de poser la question et prit ses lèvres dans un baiser ravageur, l’emmenant doucement mais sûrement sur les chemins du plaisir. La tenant par la taille, il la guida vers le lit et l’y allongea, prenant le temps de redécouvrir une nouvelle fois son corps, ses moindres courbes et creux, la douceur de sa peau, la chaleur de sa bouche, le velouté de ses lèvres. Il sentit les mains et les lèvres de sa compagne le parcourir également tantôt tendres, tantôt sauvages, lui arrachant plus d’une fois un gémissement de plaisir. Quand il se sentit prêt à sombrer une nouvelle fois dans les affres de la passion, il croisa son regard et frissonna. Il fut submergé par l’amour qu’il y lisait, les promesses de bonheur à venir, la tendresse qui sublimait ses jours.  

 

- Je t’aime, Kaori., lui avoua-t-il, ne la quittant pas des yeux.  

 

Il vit un sourire chaud et aimant étirer ses lèvres et lui sourit en réponse.  

 

- Epouse-moi., lâcha-t-il, se surprenant lui-même.  

 

Il n’avait pas prévu de lui demander ainsi. Il avait tout prévu pour le faire au onsen dans un cadre romantique. Il avait déjà tout planifié dans sa tête : le restaurant où l’emmener, la promenade au clair de lune, main dans la main, le dernier bain à deux où il lui aurait sorti la bague avant de regagner la chambre et de célébrer ce moment en bonne et due forme… enfin surtout bonne, ironisait-il. Oui, il avait tout planifié sauf que le bon moment arriverait plus tôt que prévu et il n’avait aucun doute sur le sujet. La demande était spontanée mais c’était le bon moment, parce qu’ils s’aimaient, qu’ils rêvaient de finir leur vie à deux et qu’ils savaient que ni les fanfreluches ni les beaux décors ne rendraient les choses plus vraies.  

 

- Marry me., lui demanda-t-il, voyant qu’elle ne répondait pas même si ses yeux étaient noyés de larmes.  

- J’avais compris, Ryo., murmura-t-elle, lui offrant un sourire lumineux.  

 

Sa demande l’avait laissée sans voix. Elle ne s’était pas attendue à cela mais apparemment lui non plus. Elle ne se demandait même pas pourquoi il le lui demandait maintenant, pourquoi il n’y avait pas mis les formes ou autre. Elle s’en fichait. Ils s’aimaient et voyaient leur futur à deux puis à trois, c’était tout ce qui comptait. Le reste n’était qu’apparat et, après ce qu’ils avaient vécu, ils savaient ce qui était essentiel.  

 

- Oui, c’est oui, Ryo., lui affirma-t-elle, les larmes roulant de ses yeux sur ses tempes.  

- Je t’aime tellement., ajouta-t-elle.  

- Moi aussi, Sugar., murmura-t-il, prenant ses lèvres tout en se glissant en elle comme un prélude à leur nuit de noces.  

 

Ils quittèrent peu la chambre cette après-midi-là sauf pour décrocher le téléphone et apprendre l’arrivée d’une petite Hikari qui venait illuminer la vie de ses parents et de leur famille élargie. A peine habillé, pour l’un d’un caleçon, l’autre entourée du drap, le couple accueillit la nouvelle avec beaucoup d’émotions. Le divan fut le témoin de leur nouvel essai pour fonder à leur tour leur famille, ainsi que la cuisine avant de retrouver la douceur de leur lit qui ne les vit s’endormir que tard cette nuit-là.  

 

Lorsqu’ils se réveillèrent le lendemain matin, enlacés l’un contre l’autre, ils restèrent un moment silencieux à se contempler avant de s’aimer de nouveau, sereins face à l’avenir qui s’annonçait. Malgré l’envie de continuer leur intermède amoureux, ils se levèrent en milieu de matinée et sortirent ensemble. Ils allèrent d’abord consulter le tableau à la gare avant de se rendre au centre commercial pour trouver un cadeau pour le bébé.  

 

Garder le contrôle de sa compagne qui subissait les injonctions de l’hypnose à chaque mot prononcé ne fut pas une mince affaire mais Ryo en fut largement récompensé en rentrant à l’appartement où ils n’atteignirent même pas les escaliers. Ils s’aimèrent à même le sol fougueusement avant de monter à l’étage pour assouvir pleinement leur désir, laissant leurs vêtements éparpillés dans le séjour. Lorsqu’en plein milieu d’après-midi, ils se rendirent compte qu’ils devaient aller à la clinique, ils se levèrent en quatrième vitesse et descendirent après s’être habillés à la hâte.  

 

- On ne peut pas laisser…  

- On rangera en rentrant., fit Ryo, prenant sa compagne par la main.  

 

Ils filèrent alors à la clinique où ils retrouvèrent leurs amis qui leur adressèrent un regard malicieux en voyant leurs cheveux encore en bataille et le sourire qu’ils arboraient tous deux.  

 

- Viens, approche Kaori., l’interpella Miki, tenant un bébé contre elle.  

 

La rouquine alla s’asseoir face à elle sur le lit et, à sa demande, tendit l’oreille. La barmaid murmura les quelques mots nécessaires pour lever l’hypnose induite.  

 

- Ca devrait aller mieux maintenant., pipa-t-elle, lui faisant un clin d’oeil.  

- Euh oui… C’est Hikari ? Elle est belle., murmura Kaori.  

- Oui, c’est notre trésor. Tu veux bien être sa marraine ?, lui demanda-t-elle, avec un sourire anxieux.  

 

Kaori se tourna vers Ryo pour être sûre d’avoir bien compris et il lui adressa un léger sourire rassurant.  

 

- Oui, bien sûr que oui. Ce serait un…, commença-t-elle, séchant sur le dernier mot.  

- Honneur ?, proposa Ryo.  

- Oui, ce serait un honneur., répéta-t-elle, émue.  

 

Elle serra Miki dans ses bras, se sentant redevable et plus que reconnaissante du cadeau qu’elle lui faisait. Outre le fait de lui confier sa fille d’une certaine façon, c’était comme si elle lui accordait définitivement une place dans leur famille, qu’elle rendait réel son retour parmi eux. Elle n’avait plus à s’inquiéter de se retrouver seule. Elle se sentait enfin libérée de cette peur-là. Ryo, bientôt leur bébé, eux, elle avait toute sa famille autour d’elle, une famille dont elle faisait partie. Se sentant un peu ivre de bonheur, un peu submergée par ce calme soudain, elle caressa une dernière fois le crâne du bébé et alla se réfugier dans les bras de son compagnon qui l’entoura bien volontiers de ses bras, sentant sa fébrilité.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il alors qu’il regagnait l’appartement.  

- Oui. C’est étrange comme parfois on a besoin de moments particuliers pour comprendre ce qui aurait dû être évident., murmura-t-elle.  

- C’est vrai. Je ne te dirai pas le contraire., affirma-t-il, repensant à toutes ces années passées à freiner des quatre fers pour ne pas succomber et aux évènements qui avaient fait basculer sa vie.  

- Tu veux un verre d’eau ?, lui proposa-t-il alors qu’elle enlevait sa veste.  

- S’il te plaît.  

 

Ryo disparut dans la cuisine et Kaori se pencha pour ramasser sa culotte encore à terre de leurs ébats précédents quand on frappa à la porte. Elle attrapa le sous-vêtement et alla ouvrir, le roulant en boule dans sa main.  

 

- Bonjour., accueillit-elle la personne après avoir ouvert la porte.  

 

La jeune femme devant elle la regarda avec des yeux écarquillés et brillant de larmes comme si elle avait vu un fantôme.  

 

- Bonjour, que voulez-vous ?, répéta Kaori, nerveuse.  

 

Elle avait de beaux cheveux longs et roux comme elle. Elle était élégante dans son tailleur sur mesure. Elle ouvrit la bouche et la referma quelques fois, cherchant visiblement ses mots.  

 

- Kaori, qui est-ce ?, demanda Ryo, écartant un peu plus la porte.  

- Oh merde…, murmura-t-il, se sentant pâlir.  

 

Il avait complètement oublié… Comment avait-il pu ne pas penser ?  

 

- Sayuri…  

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de