Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 45 :: Chapitre 45

Published: 19-11-20 - Last update: 19-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 45  

 

Rassemblée, toute la bande regardait le monde qui évoluait autour d’eux. Tous semblaient détendus malgré le nombre de policiers au mètre carré qui les entouraient, tous sauf une.  

 

- Détends-toi, Kaori. Que veux-tu qu’il se passe ?, l’encouragea Ryo.  

- Me détendre alors qu’on est entourés des personnes qui pourraient t’arrêter, nous arrêter tous ? Ce n’est pas un peu inconscient d’être ici ?, lui retourna-t-elle, anxieuse.  

- On n’allait pas manquer le mariage de Saeko tout de même., répondit-il.  

- Non mais… Je ne suis pas tranquille. J’ai un mauvais pressentiment, Ryo., lui avoua-t-elle, se laissant attirer contre lui dans une étreinte protectrice.  

- Que veux-tu qu’il nous arrive avec un tel service de sécurité, au moins un tiers des invités portant une arme et les meilleurs nettoyeurs du pays ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle lui retourna un regard circonspect puis força un sourire sur ses lèvres, tentant de se détendre.  

 

- Tu as raison. Il vaudrait d’ailleurs mieux pour les meilleurs nettoyeurs du pays de passer incognito., pipa-t-elle.  

- On sait se faire discrets…, lui répondit-il.  

 

Sceptique, elle jeta un œil vers Umibozu qui détonait dans le paysage et, comme pour appuyer ses pensées, on entendit au même moment des cris féminins outrés. Ryo soupira et partit en quête du malotru qui perturbait la réception du mariage. Lorsqu’il le trouva, le Professeur était cramponné à une jolie jeune femme terrifiée par la chose baveuse. Il s’empressa de le détacher et de le ramener manu militari près d’eux, croisant le regard reconnaissant de Saeko qui, accompagnée de Kenji et de son père, faisait le tour des invités.  

 

- Vous voudriez bien vous tenir correctement, Professeur ?, gronda Ryo, le jetant au milieu du groupe.  

- Je rends hommage à la beauté féminine. Kaori ma chérie, tu es très en beauté aujourd’hui., lui fit savoir le vieil homme, les yeux rivés sur son décolleté.  

 

La jeune femme eut presque l’impression de voir ses yeux sortir de leurs emplacements et fit un pas en arrière en le voyant bondir vers elle. Ryo s’interposa mais ce fut Umibozu qui arrêta l’homme, le saisissant par le col en plein vol et le faisant rencontrer violemment le sol à ses pieds.  

 

- Tu parles de discrétion…, maugréa la rouquine, adressant un regard inquiet autour d’elle.  

 

Elle sourit au garde non loin qui les observait suspicieusement et se tourna quand elle vit du mouvement derrière elle.  

 

- Excusez-moi, on s’est déjà rencontrés, non ?, lui demanda un jeune homme en uniforme.  

- Je… non, je ne crois pas., fit-elle, mal à l’aise.  

- Je suis pourtant persuadé de vous avoir déjà vu quelque part., insista-t-il, la détaillant de la tête aux pieds.  

- C’est vrai que votre visage m’est familier., ajouta un policier plus âgé, fronçant les sourcils.  

- Je… je ne sais pas. On s’est peut-être croisés au supermarché., pipa Kaori, tentant de s’en sortir sans l’aide de Ryo.  

 

Le nettoyeur n’était pas dupe de ce qui se passait mais préférait éviter d’intervenir. Leurs deux visages avaient fait ensemble la une des journaux deux ans auparavant. Seule, elle pouvait encore réussir à échapper aux radars, à deux, c’était se coller un avis « wanted » sur le front.  

 

- Messieurs, vous n’avez rien d’autre à faire que d’embêter une jeune femme pendant une réception ?, gronda une voix ferme derrière eux.  

 

Les deux hommes se retournèrent et se firent droit comme des i.  

 

- Repos, allez vaquer à vos occupations., leur ordonna le Préfet de police.  

 

Lâchant le bras de sa fille, il approcha de Kaori et lui prit les deux mains.  

 

- Lorsque Saeko m’a appris que vous étiez vivante, ça a été un soulagement. Après ce que vous avez fait pour la ville, pour nous, pour ma fille, c’était une terrible injustice que d’apprendre votre décès., lui affirma-t-il, ému.  

- Je… merci., balbutia Kaori, mal à l’aise.  

- Monsieur le Préfet…, commença Saeko.  

- Papa, je t’ai dit de m’appeler papa aujourd’hui, Saeko !, la reprit-il sévèrement, les faisant tous sourire en se rappelant toutes les fois où il lui avait demandé le contraire.  

- Je marie ma fille aînée aujourd’hui, pas mon inspectrice de police., fit-il plus doucement avec un sourire aimant.  

- Vous devez être très fier, Monsieur., fit remarquer la rouquine.  

- Oui, très. J’ai cru comprendre que vous aviez également sauté le pas., lui retourna-t-il.  

 

A ces mots, Ryo approcha de sa femme et entrelaça leurs doigts.  

 

- Oui, effectivement., admit-elle avec un sourire radieux.  

- Félicitations à vous deux ! Je suis sûr que votre frère et votre père auraient été aussi fiers que je le suis., lui affirma-t-il.  

- Vous les connaissiez ?, s’étonna Kaori.  

- J’ai longtemps travaillé avec votre père. Nous étions dans la même brigade et il me parlait de ses deux enfants avec beaucoup de chaleur. J’ai moins connu votre frère étant déjà Préfet quand il était avec nous mais c’était un excellent policier. Quel gâchis qu’il ait quitté nos rangs…, soupira-t-il.  

 

Le nettoyeur vit la brève lueur de tristesse dans le regard de la mariée et la main que posa Kenji sur sa hanche. Il sentit l’hésitation de sa femme, ses doutes et vit le regard surpris du Préfet s’attendant à un acquiescement.  

 

- Kaori a perdu la mémoire le jour où elle a disparu. Elle ne se souvient ni de son frère ni de son père., intervint-il.  

- Oh… je suis navré. Tu aurais dû me le dire, chérie., s’excusa le père de Saeko.  

- Au début, j’espérais que la mémoire lui reviendrait mais je me suis faite à l’idée. Tant qu’elle est vivante et heureuse, le principal est là., expliqua la mariée.  

- Le principal est là., affirma Kaori.  

- Et plus encore…, pipa Ryo à voix basse, échangeant un regard complice avec sa femme.  

- La plupart des invités ne vont pas tarder à s’en aller. Vous vous sentirez certainement plus à l’aise après., leur indiqua le préfet avec un clin d’oeil avant d’entraîner les mariés vers un autre groupe.  

- Ca va, Kaori ?, s’inquiéta le nettoyeur.  

 

Il pouvait observer dans ses yeux une lueur étrange et se demandait ce qui lui passait par la tête. Etait-il possible que les mots du Préfet aient éveillé quelque chose en elle ?  

 

- Je… oui. Oui, ça va. Ne t’inquiète pas. Tu pourras m’emmener sur leurs tombes ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu te souviens de quelque chose ?, l’interrogea-t-il, ne pouvant empêcher l’espoir de percer dans sa voix.  

 

Il n’avait pas fait une croix sur la fin de son amnésie. Il restait persuadé qu’un jour ou l’autre, la mémoire lui reviendrait, non pour retrouver la Kaori d’avant mais pour lui permettre de vivre pleinement. Beaucoup de choses lui faisaient penser que ce que le Professeur estimait à une probabilité faible voire nulle pouvait arriver, toutes ces sensations qu’elle avait, la confiance innée qu’elle lui avait vouée, des gestes inconscients ou réflexes… Il avait le pressentiment que sa mémoire n’était pas loin, qu’il fallait juste lui laisser du temps ou trouver la bonne clef.  

 

- Non. Je ne me souviens de rien. Tu croyais que… Je suis désolée., s’excusa-t-elle, se sentant coupable de lui avoir donné un faux espoir.  

- J’ai mal interprété. Oui, on ira quand tu voudras., lui promit-il, caressant sa joue.  

- Il est temps que je les retrouve. Je n’ai pas eu le courage d’y aller jusque maintenant mais il est temps., murmura-t-elle.  

- On ira. Dès demain, si tu es en forme., lui affirma-t-il.  

 

Le sourire qu’elle lui adressa valut tous les remerciements et il passa un bras autour de ses épaules pour la ramener vers le groupe.  

 

- Rappelle-moi de te faire mettre un habit de bonne sœur la prochaine fois qu’on sort., plaisanta-t-il, voyant les regards intéressés qui balayaient sa silhouette.  

- J’adore ta robe et elle me donne plein d’idées mais je ne suis pas le seul apparemment., ajouta-t-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

- Jaloux ? Moi, je n’ai que toi dans mon viseur, Saeba. Tu es le seul calibre qui m’intéresse et qui a le droit de recharger mon barillet., lui murmura-t-elle à l’oreille d’une voix sensuelle.  

 

Il faillit s’étouffer à ses mots. Jamais, ô grand jamais, il n’aurait cru entendre ces mots-là dans ce contexte-là sortir de cette bouche-là. Il s’immobilisa et l’attira dans ses bras, lui infligeant un baiser langoureux, avant de s’écarter et d’observer son visage radieux.  

 

- Il n’y a que toi pour me faire bander en me parlant flingue., grogna-t-il à son oreille.  

- Je suis presque sûre de pouvoir te faire bander en te parlant de n’importe quoi, même d’une brosse pour faire reluire les chaussures…, plaisanta-t-elle.  

- Si tu te mets nue et me laisse m’occuper de tes pieds, ça peut marcher., approuva-t-il avec un sourire coquin.  

- Tu vois… n’importe quoi…, se moqua-t-elle tendrement.  

 

Ils rejoignirent enfin le groupe où la conversation fut un peu moins sensible et virent au fil du temps le parc se dépeupler alors que la nuit tombait et que des torches étaient allumées ça et là. Invités à passer à table, Kaori s’éclipsa avec ses amies qui devaient changer leurs enfants qui dormiraient dans une chambre à l’étage en attendant la fin de la réception. Elle les regarda pouponner et cajoler leur fils et fille et se surprit par son impatience à pouvoir en faire de même avec le sien.  

 

Refermant la porte de la chambre derrière elle, laissant Miki et Kazue coucher les bébés, elle s’immobilisa surprise par le silence des lieux. Soudain, elle sentit un long frisson la traverser et déglutit péniblement. Elle avait eu un mauvais pressentiment toute la journée et il s’était réalisé. Quelque chose se passait et, comme pour le confirmer, elle entendit un homme ordonner à tous les invités de se coucher à terre. Doucement, elle fit marche arrière et retourna dans la chambre.  

 

- Kaori ?, s’étonna Kazue.  

 

Elle lui fit signe de se taire et posa une oreille contre le panneau avant d’avancer vers elles.  

 

- Il y a certainement une prise d’otages ou un truc du genre en bas. Restez ici avec les enfants., leur dit-elle.  

- Qu’est-ce que tu vas faire ?, s’inquiéta Miki.  

 

Pour toute réponse, elle ouvrit sa pochette et en sortit son colt, y fixant un silencieux comme Ryo le lui avait montré. Elle posa ensuite son sac sur le lit et enleva ses talons, manquant de discrétion sur le carrelage.  

 

- Non, tu ne peux pas…, souffla Kazue.  

- Il le faut. Je dois aider Ryo., répondit-elle, n’attendant pas plus pour sortir de la pièce et refermer la porte derrière elle.  

- Miki, on ne peut la laisser y aller seule., fit son amie.  

- On ne peut pas non plus laisser les enfants seuls et Kaori… ben c’est Kaori, autant parler à un mur quand elle a une idée en tête., soupira Miki, agenouillée à côté du lit d’Hikari.  

- Elle n’a pas changé pour cela., confirma la doctoresse.  

 

Kaori descendit doucement les escaliers, faisant attention à chaque pas qu’elle faisait. Elle aurait dû choisir une robe à la jupe un peu plus ample. La jupe droite limitait ses mouvements même si elle avait aimé la façon dont elle soulignait la longueur de son corps. Le regard de son homme sur le décolleté et sa chute de reins avaient beaucoup pesé dans la balance également. Elle secoua la tête, chassant ses idées inadéquates pour le moment. Arme à la main, elle s’arrêta au coin et vérifia les alentours. Elle n’avait aucune idée d’où lui venaient ces réflexes mais elle savait que c’était ce qu’il fallait faire.  

 

Elle progressa vers les voix qu’elle entendait et s’arrêta derrière une porte drapée pour l’occasion d’un double rideau bordeaux. Elle sentit son sang se glacer dans ses veines et ses genoux trembler. Un homme tenait Ryo en joue et affichait un sourire mauvais.  

 

- Je ne pensais pas te retrouver ici… aussi bien entouré., ironisa-t-il.  

- Que veux-tu ? Il faut savoir élargir ses horizons., répondit son mari d’une voix légèrement ennuyée.  

- Ca tombe bien. Je ferai d’une pierre deux coups., plaisanta le méchant.  

- Je ne pense pas que tu en auras l’occasion., fit Ryo.  

- Vraiment ? Et qui va m’en empêcher ?, se moqua son adversaire.  

 

Ryo esquissa juste un léger sourire ironique en s’écartant d’un pas sur le côté.  

 

Après avoir calmé ses nerfs et pris une profonde inspiration, Kaori sortit de sa cachette et s’immobilisa au moment où Ryo se mettait sur le côté. Il comptait sur elle et elle ne faillirait pas. Elle lui avait promis d’être là. Elle n’avait aucune idée de la manière dont il avait su qu’elle était là ou ce qu’il devait faire mais elle ne s’attarda pas dessus. Sans hésitation, elle visa la main qui portait l’arme et appuya sur la gâchette. Un cri de douleur résonna et le pistolet vola dans les airs. Les regards se tournèrent vers elle mais elle n’eut pas le temps de souffler qu’elle sentit un canon creuser son dos. Elle était au bord de la panique quand elle croisa le regard de Ryo et la sérénité la gagna instantanément. Elle devait juste le suivre et tout irait bien.  

 

- Jette ton arme., lui ordonna l’homme derrière elle.  

 

Elle s’accomplit immédiatement mais, au lieu de la jeter juste à ses pieds comme il s’y attendait, elle visa plus loin, faisant un mouvement plus ample, déstabilisant celui qui la retenait. Ryo se jeta en avant, attrapa son arme et, après une roulade, atterrit à genoux. Au même moment, Kaori s’accroupit, les mains sur la tête pour amortir un éventuel coup, alors que l’homme revenait sur elle et il se prit une balle dans l’épaule. Aussitôt, les autres hommes de l’équipe s’affolèrent, ce qui permit aux autres membres des forces de police présents d’agir.  

 

- Ca, c’est du mariage !, s’exclama Kenji, ravi.  

 

Son beau-père lui adressa un regard noir avant de se fendre d’un sourire.  

 

- Un peu d’action, ça dérouille !, admit-il.  

- J’ai bien fait de relire deux fois ton CV, mon garçon., lui apprit-il.  

- A cause de qui ?, pipa sa fille, un sourcil levé.  

- C’est tellement rare que tu me demandes de réexaminer un cas, Saeko., lui fit remarquer son père tendrement.  

- Donc je t’avais bien tapé dans l’oeil, mon inspectrice de choc !, se targua Kenji.  

 

Sortis d’on-ne-sait-où, Saeko brandit quelques couteaux en menace vers son mari.  

 

- Même aujourd’hui…, pipa-t-il, riant jaune.  

- Toujours prête… comme les scouts., l’informa-t-elle, satisfaite de lui faire ravaler sa morgue.  

- Tu ne tiendras jamais la dragée haute à ma fille, mon garçon. Il faudra t’habituer., compatit son beau-père.  

- Tant qu’elle me laisse prendre le dessus dans d’autres situations de temps à autre, ça ne me dérange pas., plaisanta le marié.  

 

Il sentit un souffle d’air passé au ras de sa joue et tourna la tête pour voir un couteau planté dans le mur juste derrière lui.  

 

- Saeko, je t’ai déjà dit d’arrêter de jouer avec tes couteaux dans la maison ! Tu fais des trous dans les murs !, se fâcha son père.  

- Kenji réparera. Il a le don pour reboucher les trous., l’informa-t-elle avec un regard malicieux et chaud.  

 

Son père se sentit rougir face à l’allusion qu’il sentait dans cette phrase et le sourire de son beau-fils ne fit rien pour démentir l’impression.  

 

- Kaori ? Kaori, ça va ?, s’inquiéta Ryo, l’aidant à se relever, inconscient de la scène.  

- Je… oui, je crois., murmura-t-elle, livide.  

- Viens t’asseoir., l’incita-t-il, la guidant vers une chaise.  

- Kazue et Miki ?, demanda Mick, juste après, inquiet.  

- A l’étage avec les enfants., répondit-elle, le voyant partir.  

- Beau tir. L’entraînement a porté ses fruits., apprécia Umibozu, se tournant légèrement vers Ryo, suivant ensuite l’américain.  

 

Le nettoyeur comprit l’allusion au passé, au moment où il refusait d’entraîner Kaori et de lui donner une arme correctement réglée.  

 

- Oui même si c’est étonnant de ne pas avoir vu une massue., pipa Saeko.  

- Il me faut un peu de concentration pour la faire apparaître., se défendit Kaori, échangeant un regard avec son mari.  

- Viser la main, c’était plus risqué mais tu maîtrises ton arme. Je suis fier de toi., lui affirma-t-il.  

- En tout cas, c’était très plaisant de retrouver l’osmose d’avant dans l’action. On aurait pu jurer que vous aviez répété avant. City Hunter ancienne version, le retour, c’est une bonne nouvelle. Pourtant, je ne suis pas trop remake., pipa l’inspectrice.  

- Tu sais, ne crions pas fortune de suite., lui opposa Ryo.  

- Oui, une hirondelle ne fait pas le printemps., ajouta Kaori.  

- Vous ne voulez pas retravailler ensemble ?, s’étonna la mariée.  

- Si, bien sûr que si mais on a le temps., conclut le nettoyeur, posant les mains sur les épaules de sa femme.  

- Je ne vois pas pourquoi vous voulez attendre plus longtemps…, lâcha-t-elle.  

- Bon, on continue la fête. Les déchets ont été évacués., les informa Kenji.  

 

Les trois amis échangèrent un dernier regard avant que les mariés ne s’en aillent pour ouvrir le bal. Le couple les regarda danser, l’un contre l’autre, bientôt rejoints par les deux autres couples.  

 

- Tu danses ?, lui proposa Ryo à la fin de la danse d’ouverture.  

- Oui avec plaisir., répondit Kaori, enfilant ses chaussures que Miki lui avait rapportées.  

 

Il l’emmena jusqu’à la piste de danse, un bras autour de la taille, et la tint serrée contre lui pendant tout le temps que dura le slow. Il la sentait fébrile et craignait de la voir s’effondrer. Elle avait été forte pendant cette altercation mais elle avait certainement été aussi très stressée et en payait le prix.  

 

- Tu veux rentrer ? Tu sembles épuisée., lui demanda-t-il.  

 

Elle acquiesça, posant la tête contre son épaule. Ils prirent congé des mariés, de la famille proche et de leurs amis et quittèrent les lieux. Ils regagnèrent leur appartement et se glissèrent dans leur lit. Ryo vit Kaori s’endormir sans délai, allongée sur le côté, une main sous sa tête. Il se colla contre son dos et l’enlaça. La journée avait été bien remplie et les émotions avaient été légion. Saeko avait raison : City Hunter pouvait reprendre place dans son ancienne configuration, peu de choses s’y opposaient dorénavant. Il était cependant aussi certain qu’ils avaient le temps et que le retour ne se ferait pas maintenant.  

 

Endormi après elle, il se réveilla avant elle le lendemain matin. Il la regarda dormir, sereinement lovée contre lui. Il la laissa dans les bras de Morphée, profitant de la vision qu’elle lui offrait pour réfléchir. Voudrait-elle toujours aller au cimetière ? Etait-elle prête pour cette étape ? Il ne pouvait que lui faire confiance pour cette partie. Comment réagirait-elle ? Il n’en avait aucune idée. Il ne s’attendait pas à la voir craquer ou se recueillir longtemps sur leurs tombes. Après, il ne savait pas. La sentant s’étirer, il relâcha un peu son étreinte pour lui donner de l’aise.  

 

- Tu es réveillé depuis longtemps ?, lui demanda-t-elle, après un bonjour en bonne et due forme.  

- Suffisamment pour me rappeler à quel point tu es magnifique., lui avoua-t-il avec un sourire charmeur.  

- Parce qu’il faut te le rappeler ?, lui retourna-t-elle, glissant sur son corps.  

- Je crois, oui. J’ai la mémoire courte., mentit-il.  

- Ca dépend de quelle mémoire on parle., pipa-t-elle, sentant sa virilité bien éveillée contre sa cuisse.  

- Celle-là ? Elle est instinctive. Un vrai radar à jolies filles. Je ne te dis même pas à quel point je dois lutter pour le mettre en sommeil par moments…, répliqua-t-il, mutin.  

- Alors évitons un dur effort pour ce moment-ci., lui offrit-elle.  

 

Il ne fit montre d’aucune résistance. C’était bon d’être un homme facile dans ses bras et il ne reculerait face à aucune de ses offres. Il l’aima avec beaucoup de tendresse et de retenue. Ses mouvements étaient empreints de douceur et de délicatesse comme s’il la câlinait en même temps qu’il l’aimait. Elle en eut les larmes aux yeux et se serra contre lui quand ils atteignirent l’apogée ensemble.  

 

- Tu veux toujours aller au cimetière ?, lui demanda-t-il alors qu’ils se levaient pour aborder leur journée.  

- Oui. Quand tu seras disponible., répondit-elle.  

- On peut y aller tout de suite si tu veux., lui offrit-il.  

 

Ils se préparèrent et partirent une petite heure plus tard. Ryo s’arrêta en route pour acheter les fleurs qu’elle avait eu l’habitude de déposer quand elle y allait. Arrivés au cimetière, ils descendirent de voiture et se dirigèrent vers l’entrée, main dans la main.  

 

- Par qui veux-tu commencer ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne sais pas. Mon père ?, proposa-t-elle.  

 

Il acquiesça et la guida à travers les allées. Ses doigts avaient des petits mouvements spontanés trahissant sa nervosité grandissante et il les caressa du pouce pour l’apaiser. Peu après, ils s’arrêtèrent devant une stèle en granit. Il lui tendit un des bouquets qu’elle posa dans le vase présent et où restait un bouquet défraîchi.  

 

- Je croyais que je n’avais plus de famille. Qui fleurit la tombe ?, s’étonna-t-elle.  

- Moi. J’ai pris ton relais. Tu n’as plus personne de ce côté-là., lui avoua-t-il.  

- Merci., souffla-t-elle, émue.  

 

Ca lui apprenait quelque chose sur lui et sur la relation qu’elle avait eue avec ses défunts. Apparemment, elle était proche d’eux et entretenait le lien et le souvenir à travers de petits gestes.  

 

- Je venais souvent les voir ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu venais au moins deux fois par mois sur la tombe de ton père. Presque toutes les semaines quand tu le pouvais sur celle de ton frère. Tu venais parfois entre deux quand tu avais besoin de parler à quelqu’un et que ce quelqu’un ne pouvait être moi., lui apprit-il.  

- Je… Je voudrais me souvenir d’eux., admit-elle, le cœur lourd.  

- Ca reviendra peut-être. Tu voudrais peut-être en apprendre plus sur ton père mais je ne sais pas plus de lui que ce que je t’ai déjà dit. Peut-être que tu pourrais voir avec Saeko et son père. Lui semblait le connaître., avança-t-il.  

- Oui, j’y réfléchirai. Mon frère, où est-il ?, le questionna-t-elle, resserrant son manteau autour d’elle.  

 

Il passa un bras autour d’elle et l’emmena quelques allées plus loin. Kaori déposa les fleurs dans le vase, à côté de fleurs fraîches.  

 

- Saeko est passée par ici., nota Ryo.  

- Saeko ?  

- Je ne sais plus si je te l’ai dit mais Hide et elle étaient amoureux l’un de l’autre mais n’ont jamais agi sur leurs sentiments. Malgré les années, elle ne l’a jamais oublié et je pense qu’elle ne l’oubliera jamais même en étant mariée., lui affirma-t-il.  

- Je crois que je peux comprendre., murmura-t-elle, le regard attiré par l’éclat dans le granit.  

- Que s’est-il passé ?, pensa-t-elle à voix haute.  

- Ton frère m’a sauvé la vie ici., lui répondit le nettoyeur.  

- Tu t’es battu ici ?, s’étonna-t-elle.  

- Mais… c’est inconvenant., lui fit-elle remarquer.  

 

Ryo détourna le regard, gêné, et passa une main dans ses cheveux.  

 

- C’est plus… pratique et j’étais dans l’humeur du moment. Umi était d’accord avec moi., expliqua-t-il.  

- Umi ? Il arbitrait ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, il m’affrontait.  

 

Il s’attendait à une multitude de questions, à de l’incompréhension, de la colère mais seul le silence lui répondit pendant un moment.  

 

- D’accord., finit-elle par souffler, un peu étourdie.  

 

C’était dur d’accepter que les deux amis s’étaient battus apparemment à mort là où sa famille reposait.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Oui. Je… je ne sais pas quoi lui dire., avoua-t-elle, observant la stèle.  

- Je lui parlais de quoi quand je venais ?, l’interrogea-t-elle.  

- De tout et de rien. De ta vie, de certaines affaires, de moi… beaucoup de moi en fait et de ce que je te faisais subir, des beaux moments qu’on partageait., répondit-il.  

 

Il était gré qu’elle ne se souvint pas de ces moments-là où il avait beaucoup fait le zigue pour ne pas montrer qu’il s’intéressait à elle mais il avait entendu la teneur de toutes ses conversations.  

 

- Je l’appelais comment ? Hideyuki ?, ajouta-t-elle.  

- Hide ou aniki, parfois. Tu veux que je te laisse ?, lui demanda-t-il.  

- Je… non… Je n’y arrive pas, Ryo. Je voudrais… je ne trouve pas… Comment ?, bredouilla-t-elle, la gorge serrée.  

- Ne force pas. Ca viendra quand ça viendra. Tu as fait un premier pas, Kaori., la rassura-t-il, l’enlaçant par derrière.  

 

Elle hocha la tête. Elle se sentait mal de ne plus se souvenir de sa famille, de ceux qui l’avaient vue grandir et aidée à devenir la femme qu’elle était… même encore aujourd’hui. Si, même à travers son amnésie, elle était restée proche de celle qu’elle était avant, c’était que son éducation était gravée profondément en elle, certainement grâce à l’affection qu’elle avait reçue. Elle avait besoin de se souvenir de son passé. Aujourd’hui plus que jamais, elle avait besoin de cela pour affronter le futur et pouvoir continuer à avancer sereinement.  

 

- Hide, je ne sais plus qui tu es mais je sais que tu as été important pour moi. Veille sur nous, s’il te plaît. Veille sur nous trois., l’implora-t-elle, posant une main sur son ventre, là où grandissait leur enfant, ce qu’ils avaient appris la veille au matin. 

 


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