Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 40 :: Chapitre 40

Published: 14-11-20 - Last update: 14-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de cette histoire. Arrivée de Sayuri, comment vont se passer les retrouvailles? Bien, mal? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 40  

 

- Sayuri… Tu la connais ?, s’étonna Kaori, se tournant vers son compagnon, le regard interrogateur.  

 

Elle ne vit pas l’incompréhension teinter le regard de la visiteuse, lui causant une douleur intolérable sans le vouloir. Ryo le vit néanmoins et, d’un regard, parvint à faire comprendre à la journaliste de ne rien dire.  

 

- Oui, c’est une amie. Tu veux bien préparer la chambre d’ami pendant que nous allons faire un tour. Je suis sûr que Sayuri aura oublié de prendre ses affaires., lui demanda-t-il.  

- Je… bon d’accord., soupira-t-elle, se demandant pourquoi il devait l’accompagner.  

- Profites-en pour ranger notre désordre de tout à l’heure., lui chuchota-t-il à l’oreille avant de l’embrasser et de sortir de l’appartement.  

- Oops…, fit Kaori.  

- Désolée, ça a été un peu… fougueux., s’excusa-t-elle auprès de leur visiteuse sans un rougissement en commençant à ramasser son soutien-gorge puis un caleçon.  

- Ryo…, murmura la journaliste.  

- Viens, je vais t’expliquer mais pas ici., lui expliqua-t-il, attisant sans le vouloir la curiosité de sa compagne.  

 

Déstabilisée, se posant mille questions sur la nature des relations entre les deux, Kaori regarda la porte se fermer et resta seule. Après l’euphorie des dernières heures, c’était la douche froide. Elle sentait son estomac se nouer en se rendant compte que la jeune femme était celle qui avait appelé la veille. Elle voyait son image flotter devant ses yeux, une jeune femme séduisante, élégante et visiblement très émue par leurs retrouvailles et surtout très chamboulée de l’avoir trouvée elle, là. Ca devait être une ancienne petite amie de Ryo…  

 

Dire qu’il lui avait assuré qu’aucune d’elle ne ferait un retour dans sa vie. Apparemment, il s’était trompé ou il avait sous-estimé son charme… mais à quel point pouvait-il avoir sous-estimé ses sentiments pour cette femme ? Risquait-il de se rendre compte qu’il l’aimait encore, qu’il voulait faire sa vie avec elle ? Après tout, si elle avait bien compris qu’elle l’avait aimé depuis longtemps et qu’il avait mis un certain temps à accepter leur relation, il ne lui avait pas avoué que les sentiments étaient partagés dès le départ. Elle ne pouvait que constater que cette Sayuri lui ressemblait énormément et peut-être qu’elle représentait un ersatz pour lui, pour combler son absence à elle.  

 

Nerveuse, elle se mit à rire en réalisant qu’en tant que Sam, elle avait toujours eu peur de sa présence en elle alors qu’elle aurait dû craindre une présence bien plus réelle, qu’encore une fois c’était au moment où elle acceptait de se lancer pleinement dans l’aventure d’un futur partagé qu’elle se prenait une claque dans la gueule et que tout son univers s’effondrait. Elle ne pouvait pas rester là et attendre qu’il lui demande de s’en aller. Elle devait être lucide et savoir s’effacer. Elle n’était même pas fâchée contre lui. Elle savait qu’il aurait tout donné pour elle mais elle était revenue et cela changeait tout. Elle ne le supplierait pas de la choisir. Elle avait encore sa fierté.  

 

Le coeur lourd, elle monta à l’étage, défit les draps du lit et les changea, reprit son contraceptif dans la poubelle et entassa des affaires dans son sac avant de redescendre. Elle regarda l’appartement une dernière fois puis sortit de là en se disant que, finalement, sa vie était comme elle l’avait imaginée sans Layla, froide et solitaire, et, aujourd’hui, elle n’avait même plus de perspective d’avenir. Refusant de pleurer, elle descendit les escaliers et déboucha dehors, se demandant par où aller…  

 

Marchant côte à côte, Sayuri et Ryo se dirigèrent vers la supérette. Même s’il avait usé de son manque de bagage comme excuse, c’était une réalité et ça leur donnait un peu de temps. Gêné, il ne savait par quoi commencer. Depuis le temps, il aurait pu soulager Sayuri de sa douleur, bien réelle malgré l’éloignement, liée au décès de sa sœur, d’autant plus qu’elle était seule désormais.  

 

- Je suis désolé, Sayuri. Sincèrement. J’aurais dû t’appeler., murmura-t-il.  

- Oui, tu aurais dû, Ryo. C’est ma sœur ! Je te l’ai confiée pour que tu en prennes soin et elle est morte… Enfin, je l’ai crue morte ! Tu imagines ce que j’ai traversé ?, lui cria-t-elle, lui faisant face, ses yeux le mitraillant.  

- Oui, j’imagine… Le vide, la culpabilité, la douleur, les regrets…, j’imagine très bien. Quoique pour toi, la culpabilité ne devait pas faire partie du lot, plutôt la colère. D’ailleurs, je l’ai oubliée dans le mien., lui répondit-il d’un ton dur.  

- Parce que tu crois que je ne me suis pas sentie coupable ? Tu crois que tu étais le seul à pouvoir te draper dans cette cape d’affliction ? J’aurais pu empêcher tout cela, Ryo ! J’aurais pu l’en empêcher en l’emmenant avec moi aux Etats-Unis il y a des années de cela !, lui rappela-t-elle.  

 

Se calmant, Ryo l’observa un moment avant de détourner le regard. Il comprenait sa réaction, sa colère. Il avait été ainsi un long moment, jusqu’à l’arrivée de Sam en fait même s’il l’avait caché à la face de tous.  

 

- Je suis désolé… Je n’avais pas pensé à cela…, admit-il  

- Ca fait longtemps qu’elle est… là ?, demanda Sayuri, se calmant à son tour.  

- On s’est croisés une première fois le trente-et-un mars mais elle s’était déguisée et je ne l’ai pas reconnue. On a découvert son identité courant mai par hasard., répondit-il.  

- Courant mai… mais on est en septembre, Ryo. Ca fait presque quatre mois !, lui fit-elle remarquer des sanglots dans la voix.  

- Je sais… Je…  

- Tu es désolé, j’ai compris., cracha-t-elle, furieuse.  

- En quatre mois, tu as eu le temps de m’appeler, non ? Ou tu étais trop occupé à faire en sorte de la garder près de toi, de rattraper le temps perdu ?, l’interrogea-t-elle d’un ton mordant.  

 

Il accusa le coup en serrant les dents. Pas une seule minute, il n’avait songé à soustraire Kaori à sa sœur. Il ne pouvait nier qu’il avait tout fait pour la garder près de lui, même s’il avait été prêt à la laisser partir quand Sam avait eu besoin de disparaître parce qu’au fond de lui, il savait que ce ne serait pas un adieu, juste un au revoir et il ne s’était pas trompé même si le laps de temps avait été beaucoup plus court qu’imaginé.  

 

- Je n’avais pas d’autre choix que de la garder près de moi, Sayuri. Et crois-moi, on n’a pas joué la mélodie du bonheur en continu., soupira-t-il, la guidant vers le magasin.  

- Si on pouvait se dépêcher… Je ne peux pas jurer de l’état dans lequel on la retrouvera., ajouta-t-il, sérieux.  

- Visiblement, elle va t’attendre comme toujours. J’aurais presque juré qu’elle ne m’avait pas reconnue., gronda la journaliste.  

- Elle ne t’a pas reconnue., confirma Ryo.  

- Mais elle a prononcé mon prénom…, fit-elle remarquer.  

- Parce que je l’ai dit. Sayuri, Kaori est amnésique. Elle a été ramassée par un navire clandestin, s’est sauvée in extremis avec une petite fille dont elle a pris une apparence similaire pour ne pas en être séparée et c’est le pur hasard qui l’a ramenée au Japon., résuma-t-il.  

- C’est une plaisanterie ?, souffla la journaliste, sous le choc.  

- Non. Tu aurais eu plus de chance de la croiser que moi normalement, même si tu ne l’aurais pas reconnue. Elle était arrivée sur la côte ouest des Etats-Unis. Elle ne connaissait plus son identité, plus sa langue natale, plus rien en fait. C’était comme un livre vierge ou presque. Elle avait une grave hémorragie cérébrale qui a lésé certaines parties de son cerveau. C’est un miracle si elle est encore en vie, Sayuri., lui expliqua-t-il à voix basse alors qu’ils déambulaient dans les rayons.  

 

Il se tut un moment, lui laissant le temps de digérer la nouvelle. Cela faisait beaucoup à assimiler en peu de temps mais c’était nécessaire parce qu’ils ne pourraient rester beaucoup plus longtemps sans retourner à l’appartement.  

 

- Quand elle a découvert sa véritable identité, elle n’a pas su l’endosser.  

- Mais pourtant, elle se présente comme Kaori., pipa-t-elle.  

- Ca a été un combat long et douloureux et je t’expliquerai tout quand on aura plus de temps. Elle apprend à être elle. Depuis qu’elle a décidé de rester, elle a appris à se défendre. Depuis un mois, c’est un apprentissage intensif de la langue parce qu’avant, elle ne parlait qu’anglais. Sayuri, tu vas retrouver beaucoup de la Kaori que tu as connue mais bien des choses sont différentes également., lui apprit-il.  

- Il faut qu’on rentre, Sayuri., lui dit-il, regardant sa montre nerveusement.  

- Tu as peur de te prendre une massue ?, se moqua-t-elle.  

- Pas une depuis un bon moment., se targua-t-il.  

- Non. Je ne veux pas la laisser seule avec ses interrogations trop longtemps. Elle est forte mais beaucoup de cases manquent à l’appel et je n’ai aucune idée de la manière dont elle peut réagir., admit-il.  

 

Elle acquiesça, compléta ses achats et ils passèrent à la caisse.  

 

- Quand tu dis qu’elle est différente, que veux-tu dire ? Elle avait quelqu’un ? Elle a vécu des choses horribles ?, s’inquiéta Sayuri.  

- Non, heureusement non… Je pense qu’elle en a déjà assez bavé. Elle est plus… audacieuse, moins réservée, encore plus impulsive. Tu verras par toi-même… Sayuri, que veux-tu lui dire ? Tu veux lui dire que tu es sa sœur, une amie ? Décide-toi. Je te laisse le choix., lui apprit-il.  

- Tu ne lui as pas parlé de moi du tout alors ?, fit-elle d’un ton incrédule et blessé.  

- Non… C’était déjà compliqué… Pour tout te dire, je ne l’ai même pas encore emmenée sur la tombe de son frère et de son père. J’attends qu’elle me le demande.  

- Je… je ne sais pas quoi te dire, Ryo. Je ne m’attendais pas à cela en la retrouvant. Je pensais qu’hier, c’était juste le choc. Je pensais qu’on se tomberait dans les bras elle et moi. J’aurais dû me douter que si elle n’était pas revenue avant, c’était qu’il y avait eu quelque chose de grave. C’est peut-être horrible mais j’aurais peut-être préféré la savoir retenue en otage quelque part plutôt que par sa mémoire., lui confia-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.  

 

Ryo passa une main dans ses cheveux, nerveux. Il ressentait l’urgence de rentrer monter en lui comme si quelque chose de grave se passait mais il ne pouvait pas non plus le faire avec une Sayuri dans un état déplorable et incapable de faire face à la situation.  

 

- Ecoute, je sais que c’est dur, que tu es sous le choc et tout, mais il faut que tu te reprennes. Tu peux le faire, Sayuri, pour Kaori. Elle a besoin de nous, de nos souvenirs, de notre force, de notre joie de vivre. C’est une occasion inespérée pour vous deux de nouer une relation que vous n’avez pas eue avant. Tu es partie comme sa sœur de cœur mais est peut-être venu pour toi le temps d’être sa sœur de sang., lui affirma-t-il.  

- Décide-toi parce que, lorsqu’on sera en haut, on devra lui donner une explication et elle n’a pas besoin qu’on l’embrouille. Elle a besoin de certitudes., lui affirma-t-il.  

 

Elle l’observa monter et resta un moment sans bouger. Soeur, amie… Que devait-elle choisir ? Elle partageait déjà beaucoup de choses avec Kaori en tant qu’amie proche mais, comme le disait Ryo, elle pouvait renouer avec sa sœur sur de nouvelles bases. Sa sœur… se sentant investie d’une nouvelle mission, elle grimpa les escaliers quatre à quatre et frappa rapidement avant de suivre le nettoyeur à l’intérieur.  

 

- Ryo ?, l’appela-t-elle.  

- Ryo ?, répéta-t-elle quelques secondes plus tard, ne le voyant pas.  

 

Elle le vit redescendre les escaliers en courant, fouillant le placard comme un fou.  

 

- Ryo, que se passe-t-il ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Kaori est partie. Elle a dû s’imaginer des choses…  

 

Il fut coupé par le téléphone mais l’ignora et ce fut Sayuri qui alla décrocher. Elle resta une minute au téléphone avant de raccrocher et de revenir près de son ami.  

 

- C’était Mick. Kaori est chez lui. Il te rejoint en bas., lui apprit-elle, voyant le soulagement de l’homme.  

- Reste ici. Il faut que je lui parle avant., lui demanda-t-il.  

- D’accord. Ramène-moi ma sœur, Ryo.  

 

Il croisa son regard un instant et acquiesça, saisissant le message. Il dévala les escaliers comme un dératé et retrouva son ami au pied de l’immeuble.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda-t-il.  

 

Lorsque Kaori sortit de l’immeuble, ne sachant où aller, elle s’engouffra tête baissée dans la rue qui menait à la gare. De là, elle prendrait le train et aviserait mais elle n’avait pas fait deux pas qu’elle se cognait contre un homme qui la retint lorsqu’elle tenta de le contourner.  

 

- Doucement ma belle, ce n’est que moi., lui dit-il alors qu’elle s’apprêtait à le frapper.  

 

Quand son regard croisa le sien, il vit ses yeux s’emplir de larmes et la détresse qui les habitait. Il remarqua alors son sac de voyage sur son épaule et la tension qui crispait son corps. Comment était-ce possible alors que, deux heures avant, elle semblait si heureuse ?  

 

- Viens, sweetheart, je pense que tu as besoin de discuter., lui proposa-t-il.  

 

Il savait que Ryo était bien plus efficace que lui dans ces cas-là mais, pour une raison inconnue, il ne semblait pas être là alors qu’il l’était et il lui avait déjà servi de confident après tout. Il attrapa son sac et l’en débarrassa avant de passer un bras autour de sa taille et de l’entraîner dans l’immeuble d’en face.  

 

- Kazue est partie faire des courses avec Samuel. Il n’y a que toi et moi mais tu n’as rien à craindre, d’accord ?, la rassura-t-il.  

 

Elle l’observa puis hocha la tête. Fermant la porte à clef et la fourrant dans sa poche pour éviter tout risque d’évasion, il partit en cuisine préparer un thé comme il savait qu’elle les avait appréciés et revint avec deux tasses fumantes quelques minutes plus tard, la trouvant à la fenêtre, le regard figé sur l’immeuble aux briques rouges.  

 

- Alors, tu veux me dire ce qui ne va pas ?, lui demanda-t-il, prenant place dans le divan.  

- L’ex de Ryo est revenue., murmura-t-elle d’une voix tremblante.  

 

Il dut tendre l’oreille et se demanda s’il avait bien compris mais, à en juger par son attitude, c’était le cas. Il fronça les sourcils et réfléchit un moment.  

 

- Mary ? Mary est revenue ?, l’interrogea-t-il.  

- C’est qui celle-là ?, lui retourna-t-elle, lui faisant face brusquement.  

- Bon, pas Mary alors, ça m’aurait étonnée d’ailleurs. Sonia ? Ils étaient proches mais elle avait compris, je croyais.  

- Sonia ?, balbutia Kaori, stupéfaite.  

- Apparemment non plus., pipa-t-il, se giflant mentalement pour sa maladresse.  

- Il en a eu beaucoup comme ça ?, lui demanda-t-elle, en baissant les yeux.  

- Ryo… Je ne te ferai pas un dessin. Il a attiré quelques papillons qui lui ont tourné autour mais un seul l’a attrapé à son tour., lui affirma-t-il avec un sourire en coin.  

- Cette Sayuri…, murmura Kaori.  

- Non, idiote. Toi. Il pourrait être entouré d’un essaim de miss Univers, tu serais toujours la seule qu’il voudrait., lui expliqua-t-il tendrement, lui relevant le visage.  

 

Il vit son regard brouillé par les larmes, sa lèvre inférieure qui tremblait et ses joues pâles. Sa Kaori avait toujours cette apparente force mais des moments comme celui-ci lui rappelaient qu’elle était encore fragile et qu’elle avait besoin d’être entourée et protégée.  

 

- Mais cette Sayuri…, insista-t-elle, incapable de finir sa phrase tant sa gorge était serrée.  

- Il t’expliquera mais tu n’as rien à craindre., lui assura-t-il, la serrant dans ses bras.  

- Tu as confiance en lui ?, lui chuchota-t-il à l’oreille.  

 

Il sentit qu’elle hochait la tête contre lui et fut étonné de sa réponse mais, finalement, après tout ce qu’il avait vu d’eux, ce n’était pas si illogique.  

 

- Il n’aime que toi, Kaori, et, toi, tu n’aimes que lui. Rien ne peut vous séparer., lui affirma-t-il.  

- Même pas moi., plaisanta-t-il, ce qui eut l’heur de lui faire relever la tête.  

- Tu m’as demandé un jour ce qui s’était passé entre nous. Tu veux une réponse aujourd’hui ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui. Je voudrais comprendre., avoua-t-elle.  

- Alors viens., l’incita-t-il, l’amenant au divan.  

 

Il lui tendit sa tasse, lui laissant un peu de temps pour se remettre, et prit la sienne dont il but quelques gorgées.  

 

- Je suis venu au Japon il y a quelques années pour raisons professionnelles. On m’avait embauché pour tuer Ryo., lui apprit-il, refusant de lui mentir.  

 

Il fut étonné de ne pas la voir esquisser le moindre signe de surprise et elle lui offrit un petit sourire.  

 

- Umi m’avait déjà dit que tu avais essayé. Qui voulait le tuer ?, l’interrogea-t-elle.  

- Un vieil ennemi mais ça n’a pas d’importance. Il est hors d’état de nuire désormais., éluda-t-il prenant un air impassible.  

 

Ce n’était pas à lui mais à Ryo de décider s’il voulait lui parler de cet épisode et jusqu’où il devait aller dans les explications.  

 

- Manque de chance pour moi, je suis tombé amoureux de toi, de ton charme, ta gentillesse, ta détermination, tout ce qui fait qu’on t’aime quoi… même les massues., plaisanta-t-il.  

- Je… Je t’ai aussi frappé ?, lâcha-t-elle horrifiée.  

- Oui… D’ailleurs si tu veux te faire pardonner…, offrit-il, approchant en tendant les lèvres.  

 

Elle interposa le coussin qu’elle appuya sur sa bouche baveuse.  

 

- Je t’offrirai des fleurs. Ca devrait suffire., grogna-t-elle.  

- Je te reconnais bien là avec ton caractère bien trempé qui nous a fait craquer., rit-il, amusé.  

- Bref, je t’ai fait la cour… d’accord, je t’ai honteusement draguée. J’ai essayé de t’éloigner de Ryo mais je n’y arrivais pas parce que je ne voulais pas briser tout ce qui te tenait à cœur. Quand tu as appris ce que j’étais vraiment venu faire, tu as fait le plus beau geste d’amour qui soit…, soupira-t-il, nostalgique.  

 

Il ne regrettait pas le combat qui avait eu lieu mais il aurait aimé être la cause d’une telle détermination à vaincre.  

 

- Tu m’as défié pour protéger Ryo et lui est arrivé à temps au moment où j’allais prendre le dessus sur toi. Ne te méprends pas, tu étais très douée mais tu n’as pas notre expérience. Tu combattais avec ton cœur là où je combattais… avec froideur…, répondit-il, sachant qu’il mentait parce qu’il avait été guidé par un instinct plus primitif… mais pas celui de survie…  

- Nous sommes partis pour faire un duel et, quand il t’a demandé de t’en aller pour que tu ne sois pas blessée, tu as refusé. Tu as dit que tu préférais mourir avec lui si je gagnais. Rien ne pouvait se mettre entre vous, Kaori, et je sais que c’est encore le cas aujourd’hui., lui assura-t-il.  

 

Elle l’observa un moment, incertaine, avant de baisser les yeux, triturant ses doigts.  

 

- J’entends l’amour absolu d’une femme pour un homme dans tes mots mais cet homme pour cette femme, que ressent-il ?, lui demanda-t-elle, pas vraiment sûre d’avoir la même lecture sur la question que lui.  

- Il l’aime mais il ne sait pas le lui dire alors il essaie de le lui montrer. Il la protège, tente de l’éloigner pour son bien sans y arriver, la tient à distance mais pas trop loin, se plaint qu’elle ne trouve pas d’homme mais s’interpose dès qu’un s’approche et, dans les grands moments, ceux où tout pourrait basculer, il laisse son cœur parler., expliqua-t-il.  

- Ryo sait parler. Il est clair et honnête avec moi., lui opposa-t-elle.  

- Celui que tu connais aujourd’hui, oui, mais cet homme-là, c’est l’homme que tu as fait naître, Kaori. C’est l’homme qui a appris à briser ses chaînes pour te rendre heureuse et, ça, je peux te jurer qu’il ne l’a fait pour aucune autre. Il t’aime mais tu le sais déjà, non ?, la questionna-t-il, un sourcil levé.  

- Oui. Mais Sayuri…, revint-elle à la charge.  

- Il t’expliquera. Fais-lui juste confiance comme tu as toujours su le faire et bats-toi pour ton homme. C’est quoi ces façons de faire, d’ailleurs ? Tu allais t’enfuir comme une voleuse ?, lui reprocha-t-il, fronçant les sourcils.  

 

Se sentant coupable, elle se mordit la lèvre en détournant le regard.  

 

- Je ne veux pas être un poids ou une obligation pour lui. Mon amnésie… Je sais que c’est lourd à gérer alors je préfère m’effacer s’il peut être heureux avec une autre., admit-elle à voix basse.  

- Kaori, il ne sera heureux avec aucune autre. Tu es celle qu’il lui faut, celle avec qui il se sent bien. Il t’aime et tu l’aimes. Ne cherche pas plus loin., lui conseilla-t-il tendrement, approchant d’elle.  

 

Il lui tendit les bras et elle se laissa aller contre lui, se rassurant doucement. Il la berça un moment puis, la voyant endormie, l’allongea sur le canapé. Kazue rentra au même moment avec leur fils dans les bras.  

 

- Une longue histoire., lui dit-il, voyant la direction de son regard.  

- Ca va aller ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je pense., répondit-il approchant de la fenêtre, voyant Ryo rentrer au même moment accompagné d’une femme rousse, attendant qu’il soit rentré pour appeler..  

- Voilà, toute l’histoire., conclut Mick ouvrant la porte de l’appartement et laissant entrer son ami.  

- Elle s’est endormie.  

- Merci. Je ne sais pas ce qu’elle aurait fait si elle avait été au bout de son idée., souffla Ryo, prenant sa compagne dans ses bras.  

- Prendre le train et se terrer pour panser ses blessures certainement., suggéra l’américain.  

 

Le nettoyeur acquiesça et s’en alla avec son fardeau dans les bras. Rassuré, il la serra contre lui dans l’ascenseur, fourrant le nez dans ses cheveux. Ce moment lui rappela qu’il devait rester vigilant face aux évènements, que, comme toujours, il ne devait pas se laisser tromper par ses sourires et sa détermination.  

 

- Comment elle va ?, s’inquiéta Sayuri en les voyant rentrer.  

- Bien. Elle a été secouée mais elle va bien. Laissons-la dormir un moment., lui dit-il, posant Kaori dans le canapé.  

- On peut peut-être préparer le souper. Ca lui fera certainement du bien., proposa la journaliste, anxieuse.  

- C’est une bonne idée., admit-il.  

 

Il l’accompagna à la cuisine, s’attirant des regards méfiants, puis, à deux, discutant des derniers mois, ils cuisinèrent le repas du soir. Quand il fut prêt, ils retournèrent dans le salon et trouvèrent Kaori s’éveillant.  

 

- Comment tu te sens, Sugar ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Mieux. Je suis désolée., souffla-t-elle, se disant que, si elle était là, il était probable que Mick lui ait parlé.  

- C’est moi. Viens, je vais faire les présentations comme j’aurais dû. Kaori, je te présente Sayuri, ta soeur… 

 


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