Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 33 :: Chapitre 33

Published: 07-11-20 - Last update: 07-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 33  

 

- Non, je ne veux pas apprendre à tirer pour le moment.  

 

Dans la salle de tir, Ryo et Sam se faisaient face. Le nettoyeur posa l’arme, le revolver d’Hide qui était devenu celui de Kaori, sur la tablette du box et poussa un léger soupir. C’était déjà la troisième fois cette semaine qu’il tentait sa chance et qu’il se faisait refouler.  

 

- Quand alors ?, lui demanda-t-il.  

 

Dire que Kaori avait été demandeuse alors qu’il refusait de lui apprendre et Sam, c’était tout le contraire. Pourtant, il aurait juré qu’elle ne lui ferait aucune difficulté.  

 

- Je ne sais pas mais pas maintenant., lui opposa-t-elle, le contournant pour sortir de la pièce.  

 

Elle lui cachait quelque chose, il le sentait. Elle avait cette attitude fuyante avec lui, celle qu’il avait pu avoir avant quand il tournait à la plaisanterie toutes les conversations sérieuses. Elle éludait et ce n’était pas la première fois. Elle s’était renfermée depuis quelques jours. Elle affichait un regard douloureux même si un sourire ourlait ses lèvres en continu. En deux enjambées, il la rattrapa et lui bloqua l’accès à la porte.  

 

- Parle-moi., lui demanda-t-il.  

- De quoi veux-tu que je te parle ? Je ne veux pas apprendre à tirer pour le moment. Je ne suis pas prête et je déteste les armes., lui répondit-elle, levant brièvement un regard qu’elle voulait furieux avant de le rebaisser de peur qu’il ne découvre son mensonge.  

- Sam, parle-moi. Il y a autre chose, je le sens. Tu as déjà été braquée ?, l’interrogea-t-il.  

- Si tu veux trouver plus près, rappelle-toi que j’ai été menacée ici au Japon., répliqua-t-elle sèchement.  

- De toute façon, en quoi ça te regarde ?, le questionna-t-elle agressivement.  

- Laisse-moi passer, je veux remonter à l’appartement.  

 

Il ne bougea pas d’un pouce et continua à la regarder sans un mot. Sa colère ne l’impressionnait pas. Il la sentait fausse, érigée comme un bouclier pour cacher autre chose et il ne la laisserait pas s’enraciner dans ce qui la rongeait.  

 

- Laisse-moi passer !, se fâcha-t-elle, cherchant à le pousser.  

 

Elle tenta pendant un long moment même si elle savait qu’elle n’arriverait pas à le bouger d’un pouce. Elle enrageait de ne pas le voir céder et, en même temps, une infime part d’elle-même était ravie qu’il lui tienne tête, qu’il soit là pour elle.  

 

- Mais tu vas me laisser passer, oui !, cria-t-elle, s’écartant et le toisant, les poings serrés.  

 

Il continua à la regarder sans parler, toujours appuyé sur la porte. Il attendait patiemment le moment où la pression serait trop forte, où la colère retomberait et où elle n’aurait plus la force de garder pour elle son problème.  

 

- Laisse-moi sortir d’ici, Ryo ! Laisse… Laisse-moi… Laisse-moi sortir…, finit-elle en murmurant.  

 

Elle baissa la tête, vaincue, et sentit les larmes rouler sur ses joues. Pourquoi ne voulait-il pas la laisser seule ? Elle ne voulait rien d’autre que de garder pour elle ce secret inavouable, cette chose qui la rendrait moche et détestable. Mais il était là et il l’empêchait de se cacher. Pourquoi ? Elle faillit rire mais ses larmes s’accentuèrent. Parce qu’il l’aimait et elle le comprenait parce qu’elle avait fait pareil que lui lorsque les rôles avaient été inversés. Elle n’avait pas bloqué la porte mais elle s’était montrée présente. Elle sentit rapidement deux bras l’entourer et, malgré tout ce qu’elle avait pu dire avant, elle ne chercha pas à s’échapper. Elle posa la tête contre son épaule et évacua son anxiété.  

 

- C’est le départ de Layla ?, murmura-t-il.  

 

Elle hocha la tête contre lui et sentit ses lèvres se poser sur son front. Cela faisait un peu plus d’un mois que Layla vivait avec sa mère dans l’appartement du dessous, que Sam laissait de la place à Livia pour retisser les liens qui s’étaient défaits. Logiquement, la fillette s’était rapprochée de sa mère biologique et c’était ce qu’elle avait toujours voulu mais la voir s’éloigner tout en l’ayant sous les yeux ou à portée d’oreille, imaginer les moments qu’elles partageaient, moments qu’elle avait eus avant, c’était dur, très dur. Le coup de grâce était arrivé dix jours plus tôt lorsque Livia leur avait annoncé qu’elle avait trouvé un travail à Yokohama et qu’elles déménageraient à la fin de la semaine qui suivait.  

 

- On savait que ça arriverait, Sam., lui rappela-t-il.  

- J’ai mal, Ryo. Je sais que tu es là mais… tu n’es pas elle., chuchota-t-elle.  

- Si tu veux, j’ai les cheveux assez longs pour mettre des nœuds dedans., plaisanta-t-il, la faisant rire.  

- J’y songerai., concéda-t-elle.  

- Tu veux me dire ce qui carbure dans cette cervelle torturée ?, lui demanda-t-il doucement.  

 

Sam ne bougea pas de là où elle était. Elle n’avait pas la force d’affronter son regard, sa désapprobation, sa colère. Elle ne voulait surtout pas le décevoir parce que les sentiments qui l’agitaient étaient bien loin de ce qu’aurait éprouvé son autre elle… enfin d’après ce qu’elle en avait compris au fil de bouts de conversations surpris par ci par là. Etrangement, dès qu’elle apparaissait, tous les sujets qui touchaient de près ou de loin à Kaori étaient évités et ça la mettait mal à l’aise.  

 

- Sam…, l’interpela-t-il, doucement, ses doigts caressant la base de sa nuque.  

- Rien d’important., répondit-elle.  

- Rien d’important qui t’empêche de vouloir apprendre à tirer ?, insista-t-il.  

- Je n’aime pas les armes., lui rappela-t-elle.  

- Si tu veux rester avec moi, il faudra que tu apprennes à t’en servir pour te défendre., lui opposa-t-il d’un ton ferme.  

- Pas maintenant.  

- Pourquoi plus après que maintenant ? Qu’est-ce que ça va changer ?, l’interrogea-t-il.  

- Ca changera, c’est tout., lui opposa-t-elle, s’écartant de lui.  

 

Il ne la laissa cependant pas aller bien loin, la retenant par la main. Prenant son menton de l’autre, il la força à le regarder droit dans les yeux.  

 

- J’ai pratiqué trop longtemps la fuite perpétuelle pour en ignorer les résultats. Kaori… Kaori me ménageait beaucoup et ne m’a jamais forcé à vocaliser tout ce qui me trottait dans le cerveau mais elle aurait peut-être mieux fait. Maintenant, elle avait aussi déjà beaucoup à faire… Mais toi, je ne te laisserai pas faire., lui affirma-t-il.  

- Et pourquoi pas ? J’ai le droit d’avoir mes secrets comme tu l’as fait !, lui asséna-t-elle.  

- Ca te bouffe, ça te rend mal. Et si tu veux savoir en quoi ça me regarde…, lui dit-il, comme s’il lisait dans ses pensées sa prochaine réplique.  

- J’envisage notre couple très sérieusement donc je ne laisserai rien se mettre entre nous., lui apprit-il.  

 

Face à son regard sincère et déterminé, Sam baissa les yeux, honteuse.  

 

- Je veux garder ce dégoût des armes jusqu’à ce qu’elle soit partie et que je sois sûre de maîtriser la colère qui gronde en moi. J’ai peur… de faire un geste inconsidéré si, par hasard, tenir une arme ne m’était plus aussi rédhibitoire., avoua-t-elle enfin.  

- Tu as peur de vouloir tuer Livia parce qu’elle va partir avec Layla ?, l’interrogea-t-il, sans une once de jugement dans la voix.  

- Oui. J’en rêve la nuit. Je rêve que je la fais disparaître et que je garde Layla, qu’on est heureux tous les trois., acquiesça-t-elle.  

- Ta Kaori n’aurait jamais fait cela. Ta Kaori était tellement gentille et dévouée envers tout le monde qu’elle les aurait conduites jusqu’à Yokohama et aurait peut-être même déballé les cartons et préparé un repas de bienvenue. Moi, je rêve de la tuer parce qu’elle me prend ma fille mais, après tout, je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même parce que c’est moi qui ai été la trouver., gronda-t-elle, fronçant les sourcils sous l’effet de la colère.  

 

Ryo l’observa un long moment sans rien dire mais sans la lâcher non plus. Il comprenait. Même si c’était surprenant d’entendre cela sortir de ces lèvres-là, il comprenait et ça lui rappelait ces petites choses qui les différenciaient.  

 

- Ma Kaori, comme tu dis, aurait terré sa douleur au plus profond d’elle-même et ne m’en aurait pas parlé. Elle aurait caché cela sous une frénésie de ménage ou de cuisine tout comme moi, je cachais ce qui me gênait derrière… un autre moi…, fit-il pudiquement.  

- On ne communiquait pas bien sur nos sentiments. Non, en fait, on ne communiquait pas. On était là l’un pour l’autre mais on n’avait pas encore appris à totalement se mettre à nu devant l’autre, on avait encore cette pudeur qui nous faisait cacher nos faiblesses les plus profondes à l’autre. On les connaissait pourtant mais on n’en parlait pas., lui apprit-il avec un regard nostalgique.  

- Toi et moi aujourd’hui, c’est une version plus mûre, plus confiante de ce que nous étions. On se parle, on se bouscule mais on sait jusqu’où aller, on sait où on veut aller alors ne gâche pas cela. Je peux entendre tes envies de meurtre face à la femme qui va te prendre cette enfant qui t’aurait porté un amour indéfectible. Layla, c’était la sécurité. Un enfant, ça ne te tourne pas le dos normalement, pas comme un homme… n’est-ce pas ?, l’interrogea-t-il, un léger sourire aux lèvres, s’appuyant contre la tablette d’un box de tir.  

 

Elle acquiesça après un instant de stupeur avant d’approcher de lui. Elle plongea dans son regard cherchant la déception, la douleur de son manque de confiance apparent, la colère peut-être même mais ne trouva rien.  

 

- Elle a été ma bouée de sauvetage quand tout allait mal. J’ai toujours pensé que je voulais la rendre à sa mère et que j’avais réussi à garder une distance raisonnable avec elle mais… ce n’est pas le cas. Même maintenant qu’elle n’a plus besoin de moi, moi… je la porte toujours ici., murmura-t-elle, posant une main sur son cœur.  

- Tu la porteras toujours là., lui affirma-t-il.  

- C’est ta fille. Tu l’as protégée et aimée comme toute mère le ferait pour son enfant. Tu dois apprendre à apprivoiser cette douleur parce que, ce que tu as fait, c’est le geste ultime d’amour d’une mère pour son enfant : assurer son bonheur avant le tien. Et rêver que tu veux tuer sa mère pour la garder ne fait pas de toi un monstre. Ca te rend juste humaine., lui confia-t-il.  

- Et tu sais quoi ? Plus je te trouve de défauts, plus je déculpabilise d’en avoir autant., plaisanta-t-il pour détendre l’atmosphère.  

 

Il l’entendit éclater de rire et se redressa, posant une main sur sa joue.  

 

- Ca va mieux ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Merci Ryo. J’espère…, commença-t-elle, se mordant la lèvre avant de relever les yeux vers lui, des yeux brillants d’une lueur chaude.  

- Oui ?  

- J’espère que tu sais que tu es un homme merveilleux. Tu n’es pas le prince charmant mais tu es un homme bien et droit comme toute femme devrait pouvoir avoir., lui confia-t-elle.  

- J’ai de la chance de t’avoir dans ma vie et que tu veuilles de moi dans la tienne., ajouta-t-elle.  

- On en a tous les deux parce que, sans toi, je ne serais doublement rien., lui répondit-il, l’attirant de nouveau dans ses bras, touché.  

 

Kaori l’avait sauvé une première fois l’amenant à vivre et Sam une deuxième en le poussant à revenir vers la vie. Sans elles, il serait loin de toucher le bonheur du bout des doigts avant d’y plonger complètement quand les nuages auraient quitté leur ciel.  

 

- Tu n’oublieras pas mais ça passera, tu verras., lui assura-t-il  

- Je te fais confiance… pour tout. Je sais que tu as envie que ça marche entre nous et je vais me battre pour y arriver aussi parce que je t’aime., lui affirma-t-elle.  

- Moi aussi. Allez, viens, on va remonter. Il faut préparer le repas pour ce soir., lui rappela-t-il, l’entraînant.  

 

Ils remontèrent et se partagèrent les tâches. A l’heure convenue, Layla et Livia arrivèrent pour passer leur dernier repas tokyoïte avec le couple. Elles n’arrivèrent pas les mains vides et offrirent un joli cadre avec une photo de Layla et Sam prise récemment. La rouquine refoula les larmes et les remercia, étreignant la petite fille. Le repas passa à une vitesse éclair, Layla babillant à tout va. Quand elle s’en alla, la petite l’embrassa et lui dit au revoir comme si tout était normal, laissant un drôle de goût en bouche à Sam.  

 

- Elle n’a que deux ans et demi. Elle ne réalise pas., murmura Ryo, comprenant le désarroi de sa compagne.  

 

Elle acquiesça et partit faire la vaisselle, profitant d’un moment seule pour se reprendre. Elle retrouva Ryo sur le canapé leur cherchant un film à la télé et prit place à ses côtés, posant la tête contre son épaule. Le film passa et, si on lui avait posé la question, elle aurait été bien en peine de dire ce qu’elle avait vu. Le générique défilant, elle se redressa mais ne put se relever, la main de Ryo l’en empêchant.  

 

Il l’attira à lui et elle tomba sur ses genoux. Sans lui laisser le temps de réagir, il prit ses lèvres dans un baiser sauvage tout en l’allongeant sur le divan contre lui. Il lui infligea ce doux supplice pendant quelques minutes jusqu’à la sentir plus détendue, juste un peu plus détendue avant de s’écarter d’elle et de l’observer tendrement.  

 

- On va dormir ensemble ce soir., lui dit-il.  

- Je… Je n’ai pas envie de…, bafouilla-t-elle.  

 

Elle n’avait pas la tête à batifoler. Elle avait juste envie de se terrer sous sa couverture et de lutter contre ses rêves assassins, d’attendre l’aube arriver en priant que ça n’arrive jamais, illusoire quête de garder les choses telles qu’elles étaient pour ne pas souffrir. Elle s’en voulait parce que l’avenir n’était plus comme il aurait dû être dans ses plans initiaux. Elle avait quelqu’un avec elle, quelqu’un qui envisageait un avenir au long terme avec elle. Elle n’était donc plus seule mais elle sentait au plus profond d’elle-même qu’il n’y aurait pas d’autre Layla, pas d’autre enfant pour venir embellir encore plus sa vie, faire résonner les murs de l’appartement de rires cristallins et innocents, de câlins aussi désespérés parce que c’était le soir et qu’on ne se reverrait plus avant le lendemain matin, un lendemain si lointain d’un point de vue enfantin.  

 

- Moi non plus mais je ne veux pas dormir seul ce soir parce que j’ai besoin de toi. Son départ m’affecte aussi. J’ai envie de sentir ta présence contre moi. Je n’en veux pas plus., lui répondit-il.  

 

Elle se sentit coupable d’avoir oublié les liens que Ryo avait tissés avec Layla. Il l’aimait sincèrement, l’avait protégée, avait joué avec elle, l’avait rouspétée lorsque c’était nécessaire… Lui aussi perdait quelqu’un à qui il tenait. Elle se tourna pour lui faire face et, posant une main sur sa joue, l’embrassa tendrement.  

 

- Je suis là. Je ne bougerai pas., lui murmura-t-elle, plongeant son regard dans le sien et puisant en elle pour se montrer forte.  

- Retourne-toi. Le divan n’est pas assez large pour rester ainsi., lui ordonna-t-il.  

 

Elle lui tourna le dos et sentit sa main l’attirer contre lui, plaquant son dos contre son torse.  

 

- J’ai bien fait de choisir la largeur minimale. Ca me fait toujours une bonne excuse., plaisanta-t-il contre son oreille.  

 

Elle rit légèrement à sa plaisanterie et se tourna vers lui, se faisant emprisonner par ses lèvres.  

 

- La prochaine fois, on l’essaiera dans une autre position., lui proposa-t-elle, tentant de rester dans un domaine léger.  

- Ne t’inquiète pas, j’ai plein de positions à te proposer dans un canapé et, s’il le faut, je peux faire preuve de beaucoup d’imagination., lui promit-il avec un sourire mutin.  

 

Elle ressentit une certaine chaleur naître dans son bas-ventre, apaisant son anxiété vis-à-vis des évènements du lendemain.  

 

- Pour ça aussi, je te fais confiance et j’en aurai peut-être aussi quelques-unes à te suggérer., pipa-t-elle, le regard malicieux.  

- Avec plaisir… pour ton plaisir., conclut-il, l’embrassant légèrement.  

 

Sam tourna le visage de nouveau de l’autre côté et regarda l’image floue qu’ils donnaient dans l’écran de la télé. Elle aimait ce qu’elle voyait. C’était apaisant.  

 

- Merci, Ryo., murmura-t-elle.  

 

Elle sentit ses lèvres se poser dans ses cheveux, les pressant doucement, et entrelaça leurs doigts. Ils passèrent ainsi la nuit très sagement, le silence très rarement entrecoupé de quelques mots quand la tension montait un peu de trop, et virent bientôt l’aube parer le séjour de couleurs rose orangé. Quand ils entendirent du bruit provenir de l’étage inférieur, ils se serrèrent un moment l’un contre l’autre avant de se lever et de se préparer chacun leur tour avant d’avaler une tasse de café. Finalement, à l’heure prévue, ils descendirent en bas de leur immeuble et, surpris, trouvèrent tous leurs amis réunis, y compris le Professeur.  

 

- On est venus dire au revoir à Layla., leur apprit Miki, approchant de Sam et l’enlaçant.  

- Merci. Tu n’aurais pas dû. Tu dois avoir besoin de repos., objecta la jeune femme touchée.  

- Moi ? Non, je pète la forme. Le quatrième mois, c’est le pied, n’est-ce pas, nounours ?, s’esclaffa la barmaid.  

 

Tous les regards se braquèrent goguenards vers Umi qui vira au rouge, fumant par tous les pores de la peau. Il fut sauvé par l’arrivée de Livia et Layla, dernier bagage en main.  

 

- Vous êtes tous là… Merci., fit Livia, un peu mal à l’aise et craintive.  

- On est venus dire au revoir à Layla., lui apprit Mick.  

- Et te souhaiter bonne chance pour la suite. Tu nous donneras de vos nouvelles., ajouta-t-il, approchant d’elle.  

- Vous…, fit-elle, stupéfaite.  

- On a appris à pardonner., la coupa-t-il.  

- Ce n’est pas toujours facile mais il y a des choses qui en valent la peine., compléta Miki, approchant de Layla.  

- Sois sage avec ta maman, ma puce. J’espère que tu te plairas à Yokohama.  

 

Tous saluèrent la petite fille chaleureusement et sa mère avec un peu plus de réserve mais sans animosité. Ils avaient vu la façon dont elle aimait Layla et avait compris qu’elle n’avait pas menti sur son implication forcée.  

 

- Alors moustique, tu emmènes Kieko en voyage ?, lui dit Ryo, caressant la peluche qu’il lui avait offerte.  

- Oui. Je vais le mettre dans ma chambre. Tu m’en offriras un autre ?, lui demanda-t-elle, le regard pétillant.  

- Peut-être la prochaine fois qu’on se verra., répondit-il.  

- Je t’aime, ma puce. Continue d’être gentille comme tu l’es., lui demanda-t-il, la serrant contre lui, le cœur lourd.  

- Prends soin d’elle et de toi., souhaita-t-il à Livia.  

- Promis. Merci Ryo., fit-elle, la voix étranglée.  

 

Les jambes en coton, Sam approcha de Layla et s’agenouilla, luttant pour ne pas pleurer.  

 

- Tu es contente de partir avec ta maman ?, chuchota-t-elle, incapable de parler plus fort.  

- Oui. Je vais aller à l’école là-bas., répondit fièrement la petite fille.  

- C’est bien. Tu… Tu es une super petite fille, Layla. Je t’aime de tout mon cœur, ma chérie., murmura-t-elle, sentant les sanglots monter.  

- Tu as l’air triste. Pourquoi ?, fit Layla, la contrariété marquant ses traits.  

 

Sam la regarda et força un sourire sur ses lèvres, se reprenant.  

 

- Je ne suis pas triste, ma puce. Tu vas vivre une belle vie. Tu seras heureuse avec ta maman alors je ne peux pas être triste., se justifia-t-elle.  

- Je t’aime, ne l’oublie jamais., lui murmura-t-elle à l’oreille avant de l’embrasser sur le front, fermant les yeux pour réprimer les larmes, et de l’enlacer un court instant.  

 

Elle se força à ne pas faire durer la chose. Elle n’aurait peut-être pas su maîtriser la situation plus longtemps. Alors elle se leva, se tourna vers Livia, affichant un sourire tendu.  

 

- Je ne saurai jamais assez te remercier pour ce que tu as fait., murmura l’américaine.  

- La garder avec toi après ce qui t’étais… Je ne pourrai jamais te remercier pour cela comme il le faut…, murmura-t-elle.  

- J’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant, c’est à ton tour. Occupe-toi bien d’elle, aime-la chaque jour qui passe même quand ce sera dur et vis ta vie. Si tu n’es pas heureuse, elle ne le sera pas., lui conseilla-t-elle, l’air sombre.  

- Je te promets de tout faire pour elle., acquiesça Livia.  

 

Sam l’observa un moment, se refusa à regarder une nouvelle fois Layla de peur de craquer et rejoignit Ryo, tournant le dos à la voiture. Elle sentit une main se poser dans son dos, la bande resserrer les rangs autour d’eux, et trouva la force de reprendre le dessus et de se retourner pour faire signe au revoir à Layla quand elle entendit les portières claquer. Elle fixa la voiture s’éloigner sentant les doigts de Ryo écraser les siens. Elle ne grimaça même pas mais réussit à desserrer l’étreinte pour enlacer leurs doigts.  

 

Ils restèrent ainsi un long moment tous ensemble devant l’immeuble après que le véhicule fut parti puis, un à un, les couples s’en allèrent. Le dernier à partir fut le Professeur qui posa un long regard empathique sur le couple et ne s’en alla qu’après avoir croisé celui de Ryo. C’était une nouvelle épreuve pour eux deux mais ils semblaient assez forts pour la traverser.  

 

- On rentre ?, finit par dire le nettoyeur.  

 

Sam acquiesça et le suivit à l’intérieur. Rentrée à l’appartement, elle observa les lieux un moment puis se tourna vers son compagnon.  

 

- Au risque de te blesser, j’ai… j’ai besoin d’être seule., murmura-t-elle.  

 

Il l’observa anxieusement puis poussa un long soupir, laissant la pression redescendre.  

 

- D’accord… mais je te préviens. Je ne te laisserai pas tomber ni m’écarter., l’avertit-il.  

- Je sais… J’ai juste besoin d’un peu de temps., lui confia-t-elle.  

 

Il hocha juste la tête et la regarda monter les escaliers avant d’entendre la porte de la chambre se fermer. Devait-il appréhender ce qui suivrait ? Il ne savait pas mais c’était le genre de situation qui pouvait tout faire basculer…  

 


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