Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 22 :: chapitre 22

Published: 23-10-20 - Last update: 23-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 22  

 

Passablement énervée, Saeko pénétra dans le café, traînant derrière elle un homme que personne ne connaissait. Soulagée de trouver les deux couples réunis, elle les rejoignit.  

 

- Quelqu’un a vu Ryo et Sam ?, leur demanda-t-elle sans préambule.  

 

Les quatre amis se regardèrent puis se tournèrent vers elle.  

 

- Non. Ils n’ont pas déposé la petite ce matin. Pourtant, je pensais que Sam avait un service ce midi., lâcha Miki.  

- J’ai cru que Layla était peut-être malade et, comme personne ne répond chez eux…  

- J’ai quitté Ryo hier soir en rentrant d’une tournée des cabarets. Il n’y avait rien de particulier., l’informa Mick.  

- Pas d’information sur une attaque du Lotus noir., enchérit Umibozu.  

- Et moi, je n’ai pas été appelée en renfort., leur apprit Kazue.  

- Pourtant Sam avait bien un service ce midi et, en général, quand il y a un problème avec Layla, elle appelle., pipa l’homme.  

 

Quatre paires d’yeux se braquèrent sur l’homme, interrogateurs.  

 

- C’est Hajime, le patron de Sam., leur présenta Saeko.  

- Je l’ai retrouvé comme Ryo me l’avait demandé mais maintenant, c’est Ryo qui est introuvable avec Sam. Je n’aime pas cela du tout…, ajouta-t-elle, fronçant les sourcils.  

- On sait ce que Ryo voulait lui demander donc on peut gérer cela et lui transmettre les informations., proposa Mick.  

- Que voulez-vous savoir ? J’avoue que je ne comprends pas pourquoi vous avez fait irruption ainsi dans ma chambre et me traînez maintenant à travers la ville., leur fit savoir Hajime.  

- C’est à propos de Sam. Elle est poursuivie par le clan du Lotus Noir., lui apprit Saeko, attendant la réaction de l’homme qui la regarda sans comprendre.  

- Ca ne vous dit rien ?, insista-t-elle.  

- Non. Ca devrait ?, lui retourna-t-il.  

 

Saeko lui fit signe de prendre place à un siège au comptoir. Elle savait qu’Hajime était fils d’immigrant japonais. Il était né aux Etats-Unis et n’avait que peu voyagé vers le Japon.  

 

- Nobuto Tanaka, cela vous dit quelque chose ?, lui demanda Mick.  

- C’est le cousin de mon père… mais j’avoue qu’on ne se connaît pas bien. Il essaie d’approfondir nos relations mais je n’y suis pas très favorable., admit-il.  

- Pourquoi ?, l’interrogea Miki.  

- Je ne sais pas. Je ne me sens pas très à l’aise en sa présence. Mais pourquoi toutes ces questions ?  

- C’est le patron du Lotus noir et, pour une raison qui nous échappe, il pense que Sam a entendu et compris une conversation compromettante pour lui. Pourquoi lui avoir dit qu’elle parlait japonais ?, le questionna Saeko.  

- Parce que c’est le cas… enfin, j’ai exagéré un peu parce que je suis assez fier d’elle et que j’ai envie de la voir réussir., avoua-t-il, légèrement contrit.  

 

Ils le regardèrent sans comprendre.  

 

- Elle parle ou ne parle pas japonais ?, insista Mick.  

- En fait, je l’ai déjà surprise marmonnant des mots de japonais au restaurant mais j’avoue que, lorsque j’ai essayé de lui parler dans la langue, elle n’y entend rien., admit-il.  

 

Kazue l’observa, pensive, puis approcha de lui.  

 

- Semblait-elle consciente lorsqu’elle le parlait ou peut-être un peu perdue dans ses pensées ? Y avait-il des circonstances particulières ?, lui demanda-t-elle.  

- Pas de circonstances particulières, non. Mais c’est vrai que, maintenant que vous me posez la question, elle avait souvent le regard dans le vague ou était très concentrée quand elle le parlait. Et il y avait aussi les fois où elle était en colère. Parfois, elle poussait des injures en japonais, ce qui est assez troublant même si ça nous fait rire au restaurant., répondit-il en souriant.  

- A chaque fois, elle se défendait et disait que c’était de notre faute à force de penser qu’on était toujours entre hommes., expliqua-t-il en riant légèrement.  

- Un sacré bout de femme… Mais ça m’inquiète de savoir qu’elle est en danger, surtout par ma faute. Je peux aller voir Tanaka et lui expliquer.  

- Ca ne servira à rien, je pense. De toute manière, elle est entre de bonnes mains., le rassura Mick.  

- Je vous remercie de nous avoir expliqué tout cela, Hajime. Je vais vous raccompagner., lui proposa Saeko.  

- Non, non ça ira. Ca fait longtemps que je ne me suis pas baladé dans ce quartier. Je vais marcher un peu. Dites à Sam de m’appeler quand vous la verrez. Elle devrait être là au service de ce soir. Elle ne loupera pas le concours., se rassura-t-il, les laissant.  

 

Tous se laissèrent envelopper par le silence pensif qui envahit la pièce. Ils se demandaient où étaient Ryo, Sam et Layla, étaient intrigués par l’absence de message. Ce n’était pas le genre de leur ami de s’éclipser sans rien dire, d’autant moins depuis la disparition de Kaori. Il avait beaucoup plus d’égard. Mick touillait son café, perdu dans ses pensées. Il balayait de nouveau toutes les informations qu’ils avaient, se remémorait tous les moments qu’il avait partagés avec Sam, releva toutes ces petites choses qui l’avaient intrigué.  

 

- Bon sang ! Pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte avant., fit-il soudain, bondissant de son siège en tapant du poing sur le bar.  

 

Tous s’attendaient à une explication qui ne vint pas. Kazue approcha, la seule à oser face à l’air dur qu’il arborait.  

 

- Mick, que se passe-t-il ? Qu’as-tu compris ?, lui demanda-t-elle, posant une main sur son bras.  

- Elle nous a menti. Elle n’est pas américaine. Son accent… Je n’arrivais pas à l’identifier, à le rattacher à une région particulière des Etats-Unis., leur dit-il, les dents serrés.  

- Qu’est-ce que tu racontes ?, lui demanda sa compagne, abasourdie.  

- Elle ne vient pas des Etats-Unis ni même du Canada. Son accent est scolaire. C’est celui qu’on entend chez la plupart des étudiants étrangers quand on leur apprend l’anglais., ajouta-t-il.  

- Tu veux dire qu’elle n’est pas anglophone ?, s’inquiéta Miki.  

- Non, elle n’est pas anglophone mais je n’arrive pas à dire de quel pays elle vient malgré tout., admit-il, furieux de s’être fait jouer.  

 

Dire qu’il avait encouragé Ryo à se rapprocher de la jeune femme, dire qu’il lui avait même proposé de lui parler de Kaori pour qu’elle puisse se battre à armes égales, dire qu’il commençait à la considérer comme une amie… Il se sentait trahi.  

 

- Je retourne chez Ryo voir s’ils sont revenus. Il faut qu’il sache., se fâcha Mick, se levant brusquement.  

- Mais Mick, qu’est-ce que tu as ?, s’inquiéta Kazue.  

- Je ne peux pas le laisser se faire avoir une deuxième fois. Il ne se sent peut-être pas en danger mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir., lui répondit-il.  

- Tu as fait examiner les passeports qu’elle t’a donnés ? Tu as prélevé les empreintes dessus ?, demanda-t-il à Saeko.  

- Non… J’ai voulu lui laisser une chance malgré mes a priori…, admit l’inspectrice à la plus grande surprise de tous.  

- Ils sont toujours là dans mon sac à main., leur montra-t-elle.  

- Donne-les moi. Je vais les relever de suite., lui ordonna l’américain.  

- Non !  

 

Les trois lettres claquèrent comme un fouet dans l’air. Elles sortirent tout le monde de la stupéfaction dans laquelle la scène les avait plongés. Saeko avait été la plus virulente sur la duplicité de Sam et, aujourd’hui, elle semblait prendre sa défense. C’était… surprenant.  

 

- Comment ça non ?, bafouilla Mick.  

- Non. Je ne te les donnerai pas. Elle me les a confiés pour lui montrer qu’elle était clean et, même si je trouve que tout va trop vite entre eux, je ne m’en servirai pas pour la faire plonger… pas sans l’accord de Ryo., lui expliqua calmement l’inspectrice.  

 

Elle en avait assez discuté avec Kenji pour avoir tourné et retourné la question dans tous les sens et pris du recul sur le sujet. Il lui avait surtout fait remarquer que, si elle mettait des bâtons dans les roues de son ami et de sa relation naissante, elle pourrait le perdre et que, pour avoir entretenu pendant longtemps sa culpabilité de n’avoir pas eu le courage d’aller au bout de sa relation avec Hideyuki et en être enfin sortie retrouvant le sourire – enfin c’était ce qu’il espérait, ce dont elle l’avait assuré -, elle devrait être la première à le soutenir pour qu’il avance, pas à le pousser dans les bras d’une morte. Elle avait bien vu sa crainte de se retrouver amoché par un de ses coutelas pendant un instant, elle en avait aussi caressé l’idée, fâchée qu’il n’aille pas dans son sens, mais elle avait fini par se calmer. C’était ce qu’elle aimait chez lui : il n’avait pas peur de l’affronter, de la contredire.  

 

- Quoi ?! Mais tu étais la première à vouloir la jeter en prison !, lui rappela-t-il, excédé.  

- Il se trouve que j’ai changé d’avis. Ca m’arrive aussi d’admettre que j’ai tort !, rétorqua-t-elle.  

- Depuis quand ?, lui demanda-t-il, voulant en découdre.  

- Depuis… depuis… Oh et puis zut, je n’ai pas à te répondre ! Je ne te donnerai pas ces passeports, un point c’est tout !, lui asséna-t-elle avant de tourner les talons et de s’en aller.  

- Mick…, l’appela Kazue.  

- Tiens les clefs pour te rendre à la clinique. Je vais aller chez Ryo et après je ferai le tour de mes indics pour le retrouver., leur apprit-il avant de sortir à son tour.  

 

Kazue le regarda partir démunie. Elle ne comprenait pas d’où venait cette soudaine virulence. Bien sûr, ces nouvelles données l’inquiétaient et elle aurait aimé savoir à qui ils avaient affaire, connaître la personne qu’ils avaient commencé à intégrer dans leur groupe pour être sûre que sa famille, son fils n’étaient pas en danger.  

 

- Vous aussi vous pensez que Sam est un danger pour nous ? Vous avez changé d’avis ?, demanda-t-elle à ses amis, se tournant vers eux.  

 

Miki se tourna vers Umibozu, cherchant à voir sa réaction, mais il ne broncha pas. Il restait stoïque comme à son habitude.  

 

- Non, je ne pense pas qu’on se soit trompés. Tu en penses quoi ?, lui retourna la barmaid.  

- Je ne vais pas dire que je ne suis pas soucieuse mais j’ai du mal à penser qu’elle puisse être mauvaise. Elle est si douce avec sa fille, leurs yeux… Non, elle ne représente pas un danger.  

- Moi, j’avoue que j’ai du mal à comprendre qu’on puisse oublier sa propre langue pour se souvenir d’une autre…, admit Miki.  

- C’est possible. Un stimuli a pu raviver la zone de l’apprentissage. La mémoire est un sujet tellement complexe. On pense toujours qu’un choc remettra en place les oublis générés par un autre choc mais c’est loin d’être si simple. Tu peux te souvenir comment faire du vélo sans te souvenir de ton prénom. Ce ne sont pas les mêmes mémoires, pas les mêmes zones du cerveau qui sont impactées., leur expliqua-t-elle.  

- Donc pour toi, c’est possible qu’elle se rappelle sa langue ?, s’intéressa son amie.  

- Oui ou toute langue apprise. Peut-être qu’elle a aussi appris le japonais à l’école. Il faut se rendre à l’évidence que Sam peut aussi bien être japonaise que russe ou française., conclut Kazue.  

- Il faut que j’y aille. Je vais être en retard., s’excusa-t-elle, attrapant Samuel qui jouait dans un parc non loin.  

 

Les deux époux restèrent un moment en silence, perdus dans leurs pensées, enfin surtout Miki qui se demandait sur quel pied danser. D’eux tous, après Ryo, c’était elle qui s’était le plus rapprochée de Sam. C’était aussi douloureux qu’improbable pour elle de se dire qu’ils avaient encore été bernés. Devait-elle mettre son manque de vigilance sur le dos de la grossesse ou sur le besoin de retrouver une nouvelle amie avec qui papoter de Ryo ? Après tout avec Kaori, ça avait été son sujet de discussion principal et elle éprouvait un certain goût d’inachevé tant elle avait espéré un jour parler de leurs projets heureux et non de leurs engueulades perpétuelles. Ca avait été frustrant de se voir tenue à l’écart pendant la fin de l’affaire de la Mante Verte… même si elle avait compris l’impératif de rester concentré et son besoin à elle d’oublier le bébé qu’elle avait perdu. Elle aurait aimé taquiner son amie sur les prouesses sexuelles de son homme juste pour le plaisir de voir son regard s’illuminer même si ses joues viraient au carmin entre temps.  

 

- Tu en penses quoi, Falcon ? Qu’est-ce que tu ressens ?, lui demanda-t-elle à voix basse comme si elle craignait de briser le silence.  

 

Son homme arrêta de frotter l’assiette qu’il avait en main et la posa.  

 

- C’est troublant mais je ne change pas d’avis. Elle n’est pas un danger pour nous. Il y a autre chose., lâcha-t-il.  

 

Miki fut surprise par la tension qu’elle sentit émaner de lui à ce moment-là. Elle aurait presque pensé qu’il était déstabilisé et c’était rare de sa part.  

 

- Autre chose ? Que veux-tu dire, Falcon ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je ne sais pas mais tu n’as pas à t’inquiéter., lui assura-t-il.  

- Alors pourquoi Mick a l’air si remonté ?, se demanda Miki.  

- Pourquoi Saeko était-elle si hostile et s’est calmée ?, lui retourna-t-il.  

 

Elle eut un sourire amusé. Ils étaient humains, simplement humains au-delà d’être d’anciens guerriers ou professionnels. Ils avaient parfois des réactions étranges.  

 

- J’ai compris. On va attendre et voir venir. On va entourer Ryo s’il en a besoin, Sam pareil et on verra. C’est ce que Kaori aurait voulu., affirma-t-elle.  

- Tout de même, je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas appelé…, pipa-t-elle.  

 

Arrivé à l’appartement, Mick tambourina à la porte comme un bon mais sans résultat. Il tenta d’ouvrir la porte mais la trouva verrouillée. C’était une habitude récente de Ryo, habitude qui remontait à l’époque où il avait réintégré l’appartement seul. Il lui avait déjà demandé les raisons de ce changement mais n’avait pas obtenu de réponse. Peut-être… peut-être qu’il avait simplement voulu éviter d’être surpris, non pas par le danger mais par l’arrivée impromptue de l’un d’eux sans avoir le temps de masquer ses émotions réelles, de se cacher, de leur faire croire que ça allait.  

 

Il ne s’en était pas vraiment rendu compte. Malgré le chagrin de la disparition de Kaori, il avait été pris par l’arrivée de Samuel qui lui avait permis de remonter la pente. Ce bébé avait été une bouée de sauvetage pour Kazue et lui. Ryo avait retrouvé le sourire quand leur fils était né mais il n’avait pas vu que ce sourire n’était pas cent pour cent sincère. Il ne s’en était vraiment aperçu qu’à l’arrivée de Sam et Layla. Son ami avait retrouvé une sorte de sérénité. Alors oui, il était en colère de s’apercevoir qu’elle avait encore une fois menti, qu’elle était peut-être un danger que Ryo ne voyait pas, aveuglé par ses sentiments, et il l’avait poussé vers elle. Il ne se le pardonnerait jamais s’il lui arrivait quelque chose. Il ne s’était toujours pas pardonné de ne pas avoir forcé Kaori à monter dans ce foutu bateau cette nuit-là.  

 

Il contempla l’idée d’éclater la poignée d’une balle pour pénétrer et aller fouiller les affaires de la soi-disant américaine mais finalement changea d’avis et, après un dernier coup rageur dans la porte, rebroussa chemin et s’en alla parcourir les rues de Shinjuku en quête d’informations. Ne rentrant que tard dans l’après-midi, il dut admettre que Ryo était introuvable tout comme l’était Sam même si le Lotus noir avait déployé tous ses hommes pour la retrouver. Comment avaient-ils réussi à s’éclipser ? Etait-ce un plan de Ryo pour mettre Layla et sa mère à l’abri jusque jeudi ? Pourquoi ne leur en aurait-il pas parlé alors ? Peut-être qu’il n’en avait pas eu le temps, peut-être qu’une information lui était parvenue dans la nuit qui avait nécessité leur fugue précipitée…  

 

- Où tu es ?, lança-t-il, s’immobilisant dans la rue devant l’immeuble de briques rouges.  

- Kazue, je te confie ces patients-là., l’informa le Professeur à son arrivée.  

- Très bien, Professeur., accepta-t-elle sans poser de question.  

- Je t’ai préparé tous les médicaments et matériel dont tu aurais besoin. La matinée a été tranquille., lui mentit-il.  

 

Il avait l’impression d’avoir couru un marathon depuis l’arrivée de Ryo et n’avait pas eu une minute pour se poser. Il avait dû veiller sur tous les petits détails comme pousser son protégé à aller planquer sa voiture si reconnaissable hors de vue avant l’arrivée de leur amie, à organiser le programme de la doctoresse pour qu’elle soit le moins possible à proximité de la chambre de Sam… Il était épuisé et la journée n’était pas finie. Dès que Kazue fut hors de vue, il frappa à la porte et entra sans attendre.  

 

- Je viens chercher Layla pour l’examiner., dit-il à la jeune femme.  

- Elle dort encore., l’informa-t-elle, soucieuse.  

- C’est mieux ainsi. Il n’y en a que pour quelques minutes.  

- Je vais la porter., proposa Sam.  

 

Il acquiesça et passa devant elle, vérifiant avant de sortir dans le couloir qu’il n’y avait personne. Comme promis, l’examen fut rapide et elles regagnèrent la chambre moins d’une demi-heure plus tard.  

 

- Layla n’a rien. Quoiqu’il se soit passé, tu devais la tenir fermement contre toi, la protégeant du souffle et des débris., lui dit-il quand il revint après examen des clichés.  

- C’est une chance. Je ne voudrais pas qu’elle vive comme moi. Vous… Vous avez analysé son sang ? Ce serait possible de le comparer à une base déjà connue ?, lui demanda-t-elle.  

- Ce serait possible mais est-ce vraiment ce que tu veux ? Est-ce le moment pour toi de bousculer un peu plus ton univers ?, l’interrogea-t-il.  

 

Sam baissa les yeux avant de se tourner vers Layla et de l’observer un moment avec un regard triste mais déterminé.  

 

- Layla a une mère qui l’attend quelque part. Ne me demandez pas pourquoi mais je sais que sa mère l’aime et qu’elle doit être très affectée par sa disparition. Layla a besoin de connaître ses racines, son passé et, moi, je ne peux pas lui offrir cela, même pas en mensonge pour l’aider à grandir. Elle m’appelle maman, je l’appelle ma fille mais je lui ai toujours parlé de cette autre femme qui l’attendait quelque part., expliqua-t-elle.  

- Je sais que ce sera difficile de la laisser partir mais elle doit retrouver sa mère au plus vite., affirma-t-elle.  

- Toujours à penser plus aux autres qu’à toi-même…, soupira le vieil homme, s’attirant un regard blessé.  

- Vous avez des points en commun Kaori et toi. Votre gentillesse, l’amour de votre prochain, votre abnégation… Je sais que c’est difficile pour toi et que tu as l’impression d’avoir une rivale mais tu devrais peut-être te laisser une chance, juste apprendre qui elle était. Sans devenir elle, ça te permettrait peut-être d’avancer et de trouver un certain équilibre entre vous deux., lui suggéra-t-il.  

- Tout n’est peut-être pas aussi noir que tu le penses.  

- Je sais mais… je ne trouve pas ma place dans ce nouvel ordre des choses. Je ne sais pas si j’ai envie de rester. Je n’ai pas envie d’être celle qui endossera sa vie, ça me semble beaucoup trop lourd à porter., soupira-t-elle.  

 

Le Professeur approcha d’elle et s’appuya contre le lit à ses côtés.  

 

- Tu penses que tu te sentiras mieux en étant seule à pleurer ta fille et l’amour de ta vie ?, lui demanda-t-il, observant un cadre fixé au mur.  

- Non… mais je pourrais peut-être faire table rase du passé et recommencer de zéro quelque part où je pourrai être celle que je voudrai sans personne pour me reconnaître., lâcha-t-elle, baissant les yeux sur ses mains.  

- C’est tentant, très tentant en effet., admit-il, sans se tourner vers elle.  

- C’est tellement plus simple de fuir les problèmes mais c’est tellement plus gratifiant de les affronter et de les vaincre, d’en sortir plus heureux, plus fort. Ce qui est étrange, c’est que j’aurais juré que la femme à qui j’avais à faire était plutôt combative. Je suis un peu déçu de m’être trompé sur ton compte, Sam., fit-il, d’un ton navré.  

- Osez me dire droit dans les yeux que je suis lâche., gronda-t-elle, piquée au vif.  

- C’est à toi de me montrer qui tu es. As-tu envie de te battre pour l’homme que tu aimes ou pour vivre ou préfères-tu te terrer dans un coin et panser tes blessures ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle se leva et se mit à faire des allers-retours dans la pièce, furieuse. Malgré tout, elle ne songea pas une minute à l’expédier hors de sa chambre.  

 

- C’est bas, Professeur, très bas. Après tout ce que j’ai subi, me traiter de lâche… Je n’arrive pas à y croire. Je ne m’attendais pas à cela de votre part., ragea-t-elle.  

- Je suis bien obligé de te titiller un peu : tu te complais dans le rôle de la victime, de celle qu’on abandonne. Tu dis aimer Ryo mais que fais-tu pour le lui prouver ? Tu lui jettes à la figure l’amour qu’il a pour Kaori. Je comprends ton point de vue., la coupa-t-il, la voyant prête à objecter.  

- Si tu restes avec lui et qu’il reste avec toi, quelle est la femme en toi qu’il aimera ? Je comprends cela mais, si tu le pousses dans ses bras à elle, comment veux-tu qu’il sache que tu vaux la peine, que tu es là et que tu l’attends toi aussi ? La vie n’est pas faite que de noir et de blanc, Sam. Il n’y a pas que Kaori et Sam qui peuvent exister. Tu dois peut-être trouver en toi la femme que tu veux et peux être. Kaori est en toi, ne cherche pas à la chasser parce qu’elle est aussi toi., lui affirma-t-il.  

- Tu as des personnes autour de toi qui veulent t’entourer, qui seront heureux de retrouver leur amie certes mais surtout heureux d’agrandir leur groupe. Elles t’épauleront dans ce long cheminement qui se dresse devant toi., ajouta-t-il.  

- Et il y a Ryo., conclut-il.  

 

Sam se posta devant la fenêtre et observa le ciel défiler un long moment. Il y avait Ryo qui avait commencé à s’ouvrir à elle mais qui aimait encore sa femme. Il y avait Ryo qui avait sa place dans son cœur et qu’il serait très difficile d’oublier même si elle jouait les dures.  

 

- Où est-il ?, murmura-t-elle.  

- Il attend le réveil de la petite dans mon bureau. Il va s’en occuper pendant que tu te reposes un peu. Il te laisse de l’espace pour réfléchir., lui apprit-il, se levant.  

- Je ne cherche pas à te pousser dans un sens ou dans l’autre, Sam. Je pense en tant que professionnel que tu devrais écouter ce qu’on peut avoir à te dire sur elle et ne prendre ta décision qu’après. Quoique tu en penses, c’est une part importante de toi. Ca ne veut pas non plus dire que tu as moins d’importance qu’elle. Laisse-la te parler. Laisse-le t’en parler., lui suggéra-t-il.  

 

Il vit les larmes rouler à nouveau sur ses joues livides et approcha d’elle, posant une main paternelle sur son épaule. Ils restèrent ainsi un moment avant qu’il ne la prit par le coude et l’emmena à son lit, la faisant s’allonger. Layla se réveilla au même moment.  

 

- On va voir, Ryo ? Maman a besoin de dormir., lui proposa-t-il, lui tendant la main.  

 

Elle glissa sa menotte et, après un petit signe de la main, suivit le vieux monsieur, son doudou contre sa bouche. Sam s’endormit sans demander son reste, épuisée.  

 

- Je te ramène le petit bouchon. Sam s’est endormie., fit le Professeur à son ami.  

- Comment elle va ?, demanda Ryo, tendant les bras à Layla qu’il voyait encore un peu somnolente.  

- Encore beaucoup de confusion… comme toi, je suppose., répondit-il.  

- Oui. Je ne vais même pas dire que j’attends le résultat de l’ADN pour être sûr… Je sais que c’est elle mais je ne sais pas comment gérer pour ne pas les perdre toutes les deux., avoua le nettoyeur, installant la petite contre lui.  

- D’un autre côté, je dois cesser d’espérer que je reverrai Kaori comme je l’ai connue. Je dois peut-être laisser Sam exister mais c’est dur en l’ayant devant les yeux. Je voudrais trouver le juste milieu qui nous permettrait d’être ensemble sans aucun doute, en étant bien.  

- Et si elle veut s’en aller ?, pipa le vieil homme.  

- Je… non… Je ne suis pas prêt pour cela. Je ne le suis plus., souffla Ryo, le regard sombre.  

 

Pourtant, il devait admettre que c’était une possibilité, il y avait même déjà songé mais c’était trop dur à accepter… Il devait trouver une autre voie.  

 

- Professeur ?, entendirent-ils à la porte alors que la poignée s’abaissait mais sans ouvrir le panneau verrouillé.  

- J’arrive, Kazue. Tu devras leur dire, Ryo.  

- Je sais mais je ne sais pas comment., admit-il.  

 

Sa famille avait le droit de savoir que l’un de leurs membres étaient de retour. Il se rendit compte qu’ils devaient s’inquiéter, ne serait-ce que Miki qui aurait dû garder Layla pendant le service du midi. Le service, le concours… Ils avaient tout occulté. Pourtant, ce concours était important pour elle mais pouvait-elle encore le faire en présentant les traits de Kaori… Sam devait décider de ce qu’elle voulait faire du reste de sa vie…  

 


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