Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

» Write a review

 

DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I've signed in, but I cannot get access to the management section.

 

Please check that your browser accepts cookies. Please contact me with the email address you signed up and give me your login, password, ISP and localisation. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 28 :: chapitre 28

Published: 29-10-20 - Last update: 29-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour os commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 28  

 

Sam resta un moment à la porte et contempla les lieux. La pièce sentait le renfermé, il y avait une couche de poussière sur les meubles mais elle s’en fichait. Derrière elle, Ryo attendait de voir ce qu’elle décidait de faire. Il ne la pousserait pas à rentrer. C’était sa chambre mais elle était libre de vouloir la découvrir.  

 

- Je n’ai touché à rien sauf au cadre-photo que j’ai pris et qui est sur ma chevet., lui dit-il.  

 

Sam hésita un instant. Elle avait l’impression de violer un espace intime mais c’était le sien, celui dans lequel elle se réfugiait quand elle en avait besoin avant. Prenant une profonde inspiration, elle avança enfin et s’arrêta en plein milieu de la pièce. C’était propre et fonctionnel, simple comme elle aimait… mais ça manquait un peu de couleur chaude. Elle avait besoin de couleurs chaudes dans son environnement, c’était un besoin quasi impérieux pour elle. Peut-être, se dit-elle, peut-être parce qu’elle avait ressenti le froid de l’océan ou de la solitude.  

 

Sans un mot, elle fit le tour de la pièce, laissant traîner ses doigts sur les meubles. Peut-être que leur contact éveillerait quelque chose en elle. Elle ferma les yeux, chercha la petite étincelle et maîtrisa sa frustration quand rien ne vint. Elle continua son tour et s’arrêta devant l’armoire. Elle ouvrit la première porte et contempla les piles de vêtements bien pliés et ordonnés.  

 

- Ca me change de l’armoire de Layla que je m’évertue à ranger et elle à déranger., plaisanta-t-elle, jetant un regard affectueux à la petite fille dans les bras de Ryo.  

 

Celle-ci lui renvoya un regard malicieux, se nichant dans le cou du nettoyeur comme pour se cacher, ce qui les fit sourire tous deux.  

 

- On va te laisser regarder. Un conseil, si tu ouvres la porte du milieu, ne te mets pas devant., lui dit-il.  

 

Forcément, cela attira l’attention de la jeune femme qui, se mettant de côté, tira sur la poignée. Dans un bruit épouvantable, les massues, kompeïtos et marrons de Kaori tombèrent à terre, soulevant un nuage épais de poussière.  

 

- Mais c’est quoi, ça ?, s’écria-t-elle, horrifiée, entre deux quintes de toux.  

- Tes anciens jouets de prédilection., pipa-t-il, passant la tête dans l’encadrement.  

 

Eternuant une nouvelle fois, la jeune femme alla ouvrir la fenêtre, laissant l’air frais pénétrer et recycler l’air vicié. Ryo l’observa une dernière fois et descendit avec Layla. Il n’aurait pas à vider la chambre et décider quoi faire de ses affaires. Elle était là et ce serait son choix. C’était mieux ainsi. Pour le moment, même s’il n’avait plus envie de la quitter des yeux, même s’il avait besoin de la savoir là, il la laissa tranquille pour se réapproprier les lieux.  

 

Dans la pièce, Sam maugréait en se frayant un passage entre les armes. Un peu sonnée par ces apparitions, elle s’assit sur le lit et observa le tas. Elle se remémora la photo de la veille, celle de la petite Kaori et de sa massue, et examina attentivement les monstres de fer et de bois, lisses ou à picots et remarqua le soin avec lequel ils avaient été faits. Ce n’était pas des assemblages à la va-vite. Elle nota également au passage les annotations sur certaines : « colère divine », « vengeance », « Je suis une femme »… Elle les avait faites et même pour des armes, elle y avait mis beaucoup de cœur, ce qui l’interpela. Machinalement, elle regarda les muscles de ses bras, les contracta, s’imaginant difficilement capable de soulever autant de poids… Plus par jeu que par plaisir, elle tenta de soulever une massue et y parvint à peine.  

 

- Comment elle faisait ?, murmura-t-elle.  

 

Contemplant une dernière fois les objets, elle ouvrit la dernière porte et examina les tenues accrochées dans la penderie. Elle grimaça en en voyant certaines bien peu féminines. Elle en sortit cependant quelques-unes qu’elle positionna devant elle, appréciant leurs formes. Elle avait du mal à cerner Kaori dans son style vestimentaire, et même plus généralement d’ailleurs. C’était une jeune femme à la fois douce et dure apparemment. Non, pas dure, se corrigea-t-elle, forte, courageuse. Elle avait plus l’impression que son manque de féminité était dû à un manque de confiance qu’un manque d’attrait, sinon elle n’aurait pas eu ces jolies tenues comme cette robe bustier de couleur pêche qu’elle sortit de son armoire.  

 

Elle toucha le tissu du vêtement et le porta à son nez, grimaçant en sentant l’odeur de renfermé dessus. Elle aurait aimé sentir une odeur autre qui aurait peut-être ravivé quelque chose en elle, ne serait-ce que des sensations. Elle attrapa d’autres pièces de tissu et se rendit compte qu’aucune ne portait d’odeur particulière. Contrariée, elle se laissa tomber sur le lit et, tournant la tête, avisa l’oreiller. Elle le prit et le porta à son nez pour constater la même chose.  

 

- Rien… Rien de rien… Que reste-t-il ?, murmura-t-elle, le cœur lourd.  

 

Elle aurait voulu trouver et se rapprocher d’elle… Dire qu’à peine deux jours auparavant, elle la tenait pour sa rivale… C’était fou comme les émotions pouvaient jouer les montagnes russes. Il avait suffi de l’enlèvement de Layla, de passer près de la mort pour changer radicalement de position. C’était facile après tout : ils avaient déjà perdu un an à deux, à quoi bon en perdre plus ? La vie était trop courte. Remettant l’oreiller en place, elle vit un fil marron dépasser de sous le lit. Elle se mit à genoux et regarda ce qu’il y avait. Elle tira une énorme poupée en chiffon et un sourire étira ses lèvres en voyant la touffe de cheveux de laine noire, les traits du visage grossièrement dessinés et les vêtements qui lui laissèrent penser qu’elle faisait face à une effigie de Ryo.  

 

- Tu donnais dans la sorcellerie, Kaori ? Ou il te permettait de lui faire tout ce qui te passait par la tête, tout ce que tu ne pouvais lui faire en face ?, chuchota-t-elle, éprouvant un étrange sentiment.  

 

Cela tenait à la fois de la nostalgie et de la compassion. Ryo avait été franc : il n’avait pas été tendre avec l’ancienne version d’elle. Combien de secrets avait-elle confiés à cette poupée de chiffon ? Combien de sentiments avoués ? Combien de larmes versées sur son épaule en tissu ? Elle ne s’en souvenait pas mais elle savait que cette poupée avait été un exutoire et elle la posa religieusement sur le lit.  

 

Sentant l’air frais envahir la pièce, voyant les vêtements dans et hors de l’armoire, elle décida de dépoussiérer cette pièce, de remettre un coup de frais, de l’exhumer… Peut-être que…., se dit-elle, n’osant laisser ses espoirs s’envoler cependant. D’un pas décidé, elle alla jusqu’à la buanderie et revint avec un panier. Elle y entassa tout ce qu’elle put avant d’aller le déposer sur le plan au dessus de la machine à laver et refit ainsi plusieurs voyages.  

 

- Que fais-tu ?, s’inquiéta Ryo, alerté par les mouvements de la jeune femme.  

- J’ai vidé l’armoire. Je vais défaire le lit., l’informa-t-elle, le contournant, ne voulant pas perdre de temps.  

- Pourquoi ?, lui demanda-t-il.  

 

Il s’arrêta sidéré sur le seuil et contempla le chantier, le cœur lourd. Il avait l’impression de la voir chasser Kaori, comme si elle évacuait sa présence pour prendre la place et ça faisait mal même si c’était son droit.  

 

- Je vais tout nettoyer, tout remettre en place… Je ne veux plus que cette chambre soit un mausolée., répondit-elle, sans s’arrêter.  

 

Soudain, elle se rendit compte de son silence, de la tension qu’elle ressentait dans la pièce et qui ne venait pas d’elle et s’immobilisa avant de se retourner. Elle vit le regard hagard de Ryo et approcha de lui.  

 

- Qu’est-ce qui ne va pas, Ryo ? Tu… tu ne veux pas ? Tu m’as pourtant dit que je pouvais faire ce que je voulais., l’interrogea-t-elle.  

- Oui… mais je ne m’attendais pas à cela., admit-il.  

- Kaori est en vie. Elle est là quelque part en moi en sommeil. J’ai besoin de le faire pour elle, pour moi. C’est comme si je préparais son retour. C’est vraiment important., lui affirma-t-elle.  

- Je ne vais pas jeter ses affaires, Ryo. Je… je voudrais même en porter si c’est gérable pour toi., lui dit-elle, l’observant.  

- Tu le fais vraiment pour toi ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui et pour elle. Je crois que je m’approprie doucement mon existence., lui confia-t-elle.  

- D’accord. Tant que tu ne te sens pas obligée de le faire, ça me va., acquiesça-t-il.  

- Dis, par contre, tu voudrais pas m’aider à ranger ces trucs-là ? Je n’arrive pas à les soulever., lui apprit-elle, désignant les armes de Kaori.  

 

Ryo regarda le tas de bois et de fer mêlés et sourit.  

 

- Je vais les ranger. Va surveiller Layla en attendant., lui conseilla-t-il, s’écartant pour la laisser passer.  

- Dis-moi : elle était plus musclée que moi ?, l’interrogea Sam.  

- Non.  

- Mais comment elle faisait alors ?, s’étonna-t-elle.  

- Le pouvoir de la colère et de la jalousie., répondit-il, le regard malicieux.  

- Tu as vraiment dû la faire tourner bourrique…, pipa-t-elle.  

- Oui et, ça, je ne suis pas pressé que tu t’en souviennes., avoua-t-il, une ombre traversant son regard.  

 

Elle l’observa un instant puis acquiesça. Elle comprenait un peu l’avantage que pouvait représenter son amnésie sur les points négatifs. Oublier la douleur, tracer un trait sur les remarques désobligeantes qu’elle soupçonnait avoir existé… reprendre où ils s’étaient arrêtés mais uniquement avec les souvenirs positifs, c’était tentant… mais aussi biaisé parce que les expériences négatives, la façon dont ils les avaient gérées étaient tout aussi importantes. Elle descendit, le laissant seul, et rejoignit Layla avant de s’apercevoir qu’il était presque midi. Elle se rendit alors en cuisine et prépara le repas. Au bout d’un long moment, ne voyant pas redescendre Ryo, elle le rejoignit, Layla l’accompagnant. Elles le trouvèrent assis sur le lit contemplant l’endroit pensivement.  

 

- J’ai été trop vite ?, s’inquiéta-t-elle.  

- J’ai remis les pieds dans cette pièce samedi soir dernier. Ca faisait un an que je n’y étais pas entré. J’avais trop peur de te revoir évoluer et de craquer., admit-il.  

- Samedi, je pensais que, la prochaine fois que je rentrerais ici, ce serait pour vider les lieux pour te faire de la place., ajouta-t-il.  

- Aujourd’hui, je suis là et c’est moi qui ai tout chamboulé. Tout va si vite, n’est-ce pas ?, conclut-elle, venant s’asseoir à ses côtés.  

- Oui… , souffla-t-il.  

- Hier soir… hier soir, j’avais tellement peur que tout cela soit irréel que j’ai failli venir te trouver pour que tu me rassures. J’avais envie de sentir tes bras autour de moi juste pour savoir que c’était vrai. J’en ai le vertige et, quand je sais ce qui m’attend encore, je voudrais parfois revenir en arrière quand je maîtrisais mon environnement., avoua-t-elle.  

- Ca va être dur de la laisser partir., confia Ryo.  

- Oui mais c’est le mieux pour elle. Elle a encore une mère qui est vivante., affirma-t-elle d’un ton assuré.  

 

Elle savait ce qu’elle avait à faire et pourquoi elle le faisait. Ca aiderait à surmonter la douleur et, très honnêtement, elle doutait que Layla les quitterait ce samedi-là. Il lui faudrait certainement un peu de temps pour s’adapter, ce qui leur laisserait du temps à eux aussi. Sentant une main se glisser dans la sienne, elle se tourna vers lui et croisa son regard rassurant et compréhensif. En retour, elle pressa ses doigts délicatement.  

 

- Toi aussi, tu avais un double enfoui., plaisanta Sam, désignant le mannequin.  

- Lui ? Peuh, il ne me ressemble pas., répondit-il, faussement vexé.  

- Pourtant, il est plutôt bien imité… jusqu’aux vêtements., répliqua-t-elle.  

- Tu as été voir ce qu’il avait dans le pantalon ?, lui demanda-t-il, un sourire en coin.  

- Il n’y a que là que tu sauras s’il est vraiment bien imité.  

 

Elle le regarda, ne sachant quoi répondre, puis, soudain, elle se pencha à son oreille :  

 

- Quand j’aurais pu voir ce que tu caches, je viendrai ajuster le mannequin., lui susurra-t-elle, se mordant la lèvre pour contrôler sa gêne.  

- Pourquoi tu ferais cela en ayant le modèle en chair et en os ?, lui demanda-t-il, tournant légèrement le visage.  

 

Ils sentirent leurs souffles se mêler, leurs bouches à deux centimètres l’une de l’autre, et restèrent ainsi un moment, se contemplant, se demandant si l’un des deux céderait à la tentation. Ce fut Layla qui les sortit de cet immobilisme en se jetant entre eux.  

 

- Je… Je ne sais pas. Pour me tenir compagnie les longues nuits d’hiver ?, proposa-t-elle, s’humectant les lèvres.  

- Je compte bien être là., lui répondit-il.  

- J’espère aussi., murmura-t-elle.  

- Maman, j’ai faim., s’écria Layla.  

- Moi aussi., pipa Ryo.  

 

Sam leva le regard vers lui, une boule de chaleur naissant dans son bas-ventre au ton de sa voix qui n’avait rien d’anodin. Elle croisa son regard chaud et lourd de désir et tressaillit. Elle en avait envie peut-être autant que lui mais craignait de griller les étapes, de tout faire rater en précipitant les choses.  

 

- Ca doit être prêt, chérie, sinon il faudra attendre un petit peu., lui dit-elle, levant les yeux vers Ryo.  

- On attendra le temps qu’il faudra., répondit-il, comprenant parfaitement le message.  

- Mais j’ai faim !, s’indigna la petite.  

- Vraiment très faim !, ajouta-t-elle.  

- On va manger., la rassura Sam en riant.  

 

Ils descendirent tous les trois et déjeunèrent dans un calme relatif avant de mettre Layla au lit pour la sieste. Pendant ce temps, dans la buanderie, Sam tria les vêtements et en mit quelques-uns à laver. La rejoignant, Ryo observa tout le plan de travail et approcha en lissant certaines pièces du bout des doigts. Il sourit en touchant les pièces de dentelle.  

 

- Tu comptes les mettre ?, lui demanda-t-il.  

- Tu en penses quoi ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse de sa réaction.  

- Que tu manques de vêtements et que ce serait dommage de ne pas utiliser ceux qui t’appartiennent s’ils te plaisent., répondit-il après un temps de réflexion.  

 

Elle lui sourit, reconnaissante. Il aurait pu lui refuser de les porter, cacher la chambre jusqu’à ce qu’elle accepte d’être Kaori mais il lui laissait toute latitude pour évoluer et grandir, il lui ouvrait les portes de la vie de la femme qu’il aimait sans réserve, lui faisant confiance pour la respecter tout en la respectant elle.  

 

- Merci Ryo., murmura-t-elle.  

- Je les mettrai… pas tous mais je les mettrai et j’espère bien que tu m’en enlèveras quelques-uns… quand le moment sera venu., osa-t-elle.  

- Quand le moment sera venu, ce sera avec plaisir., lui assura-t-il.  

 

Il se plaça derrière elle et l’enlaça, posant les mains sur son ventre. Ses doigts fins se posèrent par dessus et ils s’entrelacèrent aux siens. Ils restèrent un moment ainsi en silence, profitant de la compagnie de l’autre.  

 

- C’est bon de te sentir contre moi., murmura Sam.  

- Je n’ai jamais froid. J’oublie la mouvance perpétuelle de mon monde. Je me sens protégée., lui confia-t-elle.  

- Je sais que je vais souffrir quand je lui laisserai Layla mais je sais que ça ira parce que tu es là., lui dit-elle.  

- Je ne te laisserai pas tomber. J’ai merdé de nombreuses fois auparavant mais tout cela, c’est fini. Tu n’es plus seule. Tu ne le seras plus jamais., lui assura-t-il.  

- Merci Ryo., souffla-t-elle, fermant les yeux un moment.  

 

Il retrouvait les sensations qu’ils avaient partagées pendant ces semaines loin de leur appartement. Ils pouvaient se toucher, se tourner autour, se taquiner, se rassurer sans aller plus loin, prenant le temps de s’acclimater et de se réchauffer amoureusement. C’était plaisant, même pour lui qui était plutôt du genre à faire son affaire vite fait. La patience pouvait avoir du bon, un petit côté excitant et rassurant aussi.  

 

- Dis-moi, la robe couleur pêche là-bas, je l’ai mise à une occasion particulière ?, l’interrogea-t-elle, soudain, sans quitter ses bras.  

 

Ryo détailla le vêtement et laissa les souvenirs affluer.  

 

- Au mariage de Umi et Miki. Elle en a vu de toutes les couleurs., ironisa-t-il.  

- C’est même étonnant qu’elle n’ait pas été abîmée…, pensa-t-il.  

- Pourquoi ? Vous avez chahuté pendant le mariage ?, lui demanda-t-elle innocemment.  

- C’est peu dire… Nous avons été attaqués par un groupe de mercenaires. Miki… Miki a été blessée par balle et toi, tu as été enlevée. C’était un général d’un pays lointain qui avait essayé de faire un putsch et notre intervention l’a fait échouer. Il voulait nous éliminer pour se venger., lui apprit-il, anxieusement.  

 

Il attendait sa réaction, les mots qui témoigneraient de sa capacité à accepter ce qui avait été leur mode de vie et qui le redeviendrait peut-être. Si elle l’acceptait, il pourrait souffler et se concentrer sur leur avenir. Si elle refusait, il serait quitte à la laisser partir… ou à quitter ce monde pour la suivre, se surprit-il à penser. Pour la première fois de sa vie, il envisageait de laisser derrière lui cette violence et cette noirceur pour vivre sa vie. Il avait assez donné depuis son plus jeune âge après tout, il avait perdu assez d’amis, avait même pensé avoir perdu l’amour de sa vie et, d’une certaine manière, elle l’était encore, perdue. Alors pourquoi ne pas envisager de tout quitter si elle ne voulait pas rester ?  

 

- Tu l’as arrêté ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui avec Umibozu, nous avons mis fin à ses exactions et je t’ai récupérée., répondit-il, revenant au moment présent.  

- Je suppose que c’est ce que tu fais toujours puisque nous sommes encore ici., répliqua-t-elle, le regard rivé sur le mur face à elle, pensive.  

 

Elle ne pouvait pas dire qu’imaginer sa vie entourée de danger faisait partie de ses rêves mais elle n’avait pas vraiment peur non plus. Elle savait que Ryo la protégerait et elle savait aussi qu’il n’était pas seul, que ses amis lui viendraient en aide autant qu’il les aiderait. Si elle arrivait à trouver sa place, elle ferait partie de ce groupe-là et intégrer ce monde n’était au final pas si effrayant que cela.  

 

- Oui, c’est vrai. Il y aura toujours des risques, Sam., lui fit-il néanmoins remarquer.  

- Je sais, comme dans la vraie vie après tout., lui opposa-t-elle.  

- Plus que dans la vraie vie…, la corrigea-t-il.  

- Est-ce que tu m’aimes ?, l’interrogea-t-elle, se retournant dans ses bras.  

- Est-ce que tu tiens vraiment à ce que nous vivions ensemble ?, ajouta-t-elle.  

- Oui. Je n’ai pas toujours voulu l’accepter mais j’étais prêt à le faire il y a un an et je le suis encore plus maintenant., lui confirma-t-il.  

- La vie est faite de risques, Ryo. On prend le risque de s’aimer et de se blesser, on prend le risque de s’exposer à un autre ou au danger, d’être rejeté ou d’avoir mal. Je veux prendre le risque de vivre avec toi, de t’aimer même si ton monde semble hostile. Avec toi à mes côtés, je n’ai pas peur., lui affirma-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un instant et ce fut elle qui fit le premier pas. Elle enroula les bras autour de son cou et se colla contre lui, les yeux dans les yeux. Elle approcha, effleura ses lèvres doucement avant de se retirer et de le regarder cherchant sa désapprobation, puis revint à la charge, appuyant un peu plus le baiser et l’accompagnant d’autres de plus en plus affirmés jusqu’à le sentir réagir et la serrer contre lui. Elle l’entendit gémir, et elle aussi, lorsqu’il répondit à ses baisers, tour à tour tendres ou sauvages, avant de le sentir s’écarter, appuyant son front contre le sien, les yeux fermés, la respiration courte.  

 

- Tu me rends fou…, soupira-t-il, ouvrant enfin les yeux pour l’observer.  

- Pas mieux., plaisanta-t-elle.  

- Je… dis-moi…, commença-t-elle, un peu gênée.  

- Vas-y., l’incita-t-il, lui relevant le menton pour plonger dans son regard.  

- On… On s’était déjà embrassés avant ?, osa-t-elle.  

- Deux ou trois fois… Ca dépend si les baisers à travers une vitre comptent., lâcha-t-il, le regard pétillant.  

- La dernière fois, c’est toi aussi qui as pris l’initiative., se rappela-t-il.  

- Pour mon plus grand plaisir., murmura-t-il à son oreille, la faisant frissonner.  

- Le mien aussi, je pense…, répondit-elle.  

 

Ryo l’observa, se retenant de lui demander si elle avait eu des souvenirs. Il devait apprendre à vivre le moment présent et lui faire confiance : elle lui dirait si des choses lui revenaient en mémoire. Il en était certain. Doucement, il caressa sa joue et se pencha de nouveau vers elle pour prendre ses lèvres. Elles étaient si douces et chaudes… Il ne résista pas plus longtemps à l’appel des sens et taquina la pulpe du bout de la langue, lapant délicatement la courbe avant de tracer la vallée de la ligne médiane. Sans s’en rendre compte au même moment où elle le laissa passer, il la plaqua contre la machine à laver, sentant ses courbes se presser contre lui, tentatrices. Il avait envie de beaucoup plus, de la déshabiller, de sentir sa peau contre la sienne, sous ses doigts, sous ses lèvres. Il rêvait de partir à la conquête de ces terres inconnues qui avaient hanté de nombreuses nuits, de frissonner sous ses caresses maladroites et inexpérimentées, de lui laisser prendre le contrôle de ses sens comme elle l’avait fait de son cœur… Il avait envie de tout cela et surtout de faire avec leurs corps ce qu’ils avaient fait avec leurs âmes : ne devenir qu’un et un seul. C’était là, c’était tout près, ce n’était qu’une question de temps.  

 

Maîtrisant la passion qui circulait dans ses veines comme des coulées de lave, il posa les mains sur le plan de travail et les y cantonna. Il ne partirait pas à la découverte de ce corps désiré, pas encore, car il n’était pas sûr qu’il réussirait à s’arrêter avant l’inévitable, surtout avec la partenaire passionnée qui mêlait sa langue à la sienne, pendue à son cou, sans aucune retenue, lui échauffant délicieusement les sens.  

 

Quand enfin, elle s’écarta à bout de souffle, Sam sentait ses joues chauffer, la température de son corps ayant grimpé de quelques degrés après cet échange. Elle le regarda d’un air à moitié béat, à moitié gênée et se mit à pouffer de rire avant de se laisser de nouveau prendre par le regard lourd de désir fixé sur elle. Elle approcha de nouveau et posa les lèvres sur les siennes.  

 

- Tu y prends goût., murmura-t-il avec un léger sourire en coin.  

- Je manque de pratique. Il faut bien que je m’entraîne., lui opposa-t-elle, malicieuse.  

- Oh… Je te sers d’entraîneur alors… Je m’en tire bien ?, lui demanda-t-il.  

- Potable…, lâcha-t-elle, moqueuse.  

 

Le regard faussement outré, il la souleva et l’assit sur le plan de travail, se calant entre ses jambes, diminuant ainsi la pression sur son entrejambe déjà fièrement dressé dans son pantalon. Sans un mot de plus, il attira son visage au sien et l’embrassa passionnément. Il n’irait pas plus loin que les baisers mais lui aussi manquait de pratique et il profiterait encore du temps qu’ils avaient seuls avant le réveil de Layla. 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de