Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How to put images in a fanfiction?

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 9 :: Chapitre 9

Published: 10-10-20 - Last update: 10-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

- Que fais-tu ?  

 

Sam regardait Ryo inspecter son poste de travail de fond en comble. Il avait été déposé Layla chez Mick avec, en tête, toutes les consignes qu’elle aurait aimé lui transmettre de vive voix. Elle avait cependant compris les raisons qui poussaient son garde du corps à la tenir éloignée pour le moment de ses amis. Il était prudent pour eux. Elle aurait aimé lui demander ce qui s’était passé mais elle n’osait pas : elle ne s’en sentait pas le droit. Peut-être dans quelques temps, si elle arrivait à regagner sa confiance, elle comprendrait alors pourquoi ils étaient si méfiants.  

 

- Je m’assure que tu ne risques rien parce que je vais devoir te laisser seule un moment. Je vais aller observer l’autre cuisine., lui apprit-il, revissant certains manches d’ustensiles juste pour être sûr.  

- J’en voudrais une comme ça aussi., plaisanta-t-elle, le voyant remettre son couteau dans la boucle de sa ceinture.  

- Tu ne me demandes pas de rester ?, s’étonna-t-il.  

- Je te fais confiance. Si tu me laisses seule, c’est que tu estimes que je suis en sécurité, non ?, répondit-elle.  

- Oui. De toute façon, l’autre cuisine n’est pas loin., affirma-t-il, regardant partout autour d’elle sans jamais s’arrêter sur elle.  

 

C’était ainsi depuis qu’ils étaient rentrés. Elle l’avait senti s’éloigner depuis qu’ils avaient quitté le café comme si, en l’absence de ses amis, il n’avait pas à prétendre.  

 

- Tu arriveras à me faire de nouveau confiance ?, finit-elle par lui demander d’une voix douloureuse.  

 

Il s’arrêta et la regarda enfin, impassible. Il ne savait pas quoi penser. Il avait été blessé de savoir qu’elle lui avait menti. Il comprenait ses justifications mais ça lui faisait mal quand même. Elle lui avait confié sa vie mais il avait le sentiment d’avoir protégé sa fausse vie. C’était idiot parce que, pour elle, c’était la seule vie qu’elle connaissait. Ce qui l’embêtait également, et c’était peut-être cela le plus dérangeant, c’était qu’il n’arrivait pas à la soupçonner. A part Umi et lui, toute la bande restait méfiante, ce qui était légitime à ses yeux. Il avait ce feeling avec elle qui l’empêchait de penser qu’elle pouvait lui vouloir du mal ou à ses amis. Les apparences jouaient contre elle mais il s’en fichait. S’il n’avait eu ce sentiment de trahison, tout aurait pu être comme avant.  

 

- Je te crois, c’est déjà pas si mal, non ?, répondit-il, grimaçant intérieurement à l’implacabilité de ses propres mots.  

- Oui… Je suppose que oui., murmura-t-elle avant de commencer à préparer le menu du soir.  

- Ton chef n’est plus là ?, lui demanda-t-il, surpris de ne pas l’avoir vu depuis plusieurs jours.  

- Non. Il est parti voir de la famille à Hokkaïdo. Il reviendra en fin de semaine., lui apprit-elle.  

- Ok. Je te laisse. Pas d’errance inutile. Tu restes ici et tu ne touches qu’à ton matériel., lui ordonna-t-il.  

- Pas d’errance inutile…, maugréa-t-elle.  

- Il croit quoi ? Qu’avec tout ce que j’ai à faire, j’ai le temps de flâner. Je vais lui en foutre des errances inutiles, tiens. La seule que je connaisse d’errance inutile, c’est de m’être entichée de lui. Tu parles d’une belle balade. Ce n’est même pas le grand huit, c’est le splash. Un coup en haut, un coup en bas et à la fin la douche froide… Quelle imbécile… Moi qui déteste les manèges à sensation…, grommela-t-elle avant de s’immobiliser.  

 

Elle ressentit comme un long frisson à cette pensée. Elle n’avait jamais été au parc avec Layla, n’avait jamais réfléchi au fait que ça pourrait lui plaire alors pourquoi était-elle si sûre de son fait ? Entendant du bruit en provenance d’un autre poste de travail, elle revint à la réalité et secoua la tête. Elle devait se bouger. Les autres avaient une paire de bras supplémentaires, pas elle. Elle devait se débrouiller seule avec sa main bandée et douloureuse.  

 

Ryo se glissa dans la cuisine qui abritait les candidats restants. Profitant du passage de techniciens, il se faufila jusqu’à un recoin sombre et observa les trois hommes en train de donner des ordres… enfin deux en donner, le troisième aboyer… Hiro Todama, fils de Haku Todama, offrait une bien piètre image de son clan. Autant son père était un grand chef qui prenait soin des personnes sous sa protection, de manière sensée et bienveillante, autant le fils était un être abject empli de vanité et d’une prétention qui dépassait l’entendement. Il serra les poings en se souvenant de leur rencontre après la disparition de Kaori. Haku Todama lui avait assuré sa sympathie et il la savait sincère, rien qu’à voir la tristesse dans son regard. Hiro ne lui avait retourné qu’un petit sourire malveillant. Ca lui avait démangé de lui foutre son poing dans la gueule de ce petit con mais il n’en avait rien fait par égard pour son père et pour elle. Kaori lui aurait juste dit de passer son chemin, de l’ignorer.  

 

Soudain, un bruit provint d’un des deux autres postes et il vit le cuisinier se tenir la main, sa casserole éparpillée par terre. Il sentit la noirceur envahir la pièce et se tourna vers Hiro qui observait la scène, satisfait. Ainsi, Sam n’était pas sa seule victime. Se disait-il qu’elle serait bientôt hors-jeu et qu’il devait d’ores et déjà s’attaquer au second prétendant ? Rirait bien qui rirait le dernier, se dit Ryo. Il n’avait pas encore d’idée préétablie sur la manière de faire chuter ce petit prétentieux mais il savait déjà comment l’énerver.  

 

Lorsqu’il s’absenta quelques minutes alors que ses assistants partaient amener les entrées à table, Ryo sortit de sa cachette sous le regard médusé des deux autres cuisiniers. Il leur fit signe de se taire et approcha des plats principaux. Il observa les différents condiments à disposition et choisit du piment fort. Il en mit une bonne dose dans la casserole où chauffait la sauce qui devait accompagner le plat avant de sortir en adressant un clin d’oeil aux deux autres.  

 

Il alla retrouver Sam dans l’autre salle et la regarda s’activer de manière concentrée. A plusieurs reprises, il la vit lever l’épaule en fronçant les sourcils.  

 

- Un problème ? Tu t’es fait mal ?, lui demanda-t-il, oubliant un instant sa réserve.  

- Non, j’ai une mèche qui est sortie de l’élastique et qui m’embête., lui expliqua-t-elle.  

- Arrête-toi et remets-la en place., lui conseilla-t-il.  

- Non, je ne peux pas. Je dois rester régulière., marmonna-t-elle.  

- Ne bouge pas.  

 

Il se plaça derrière elle et détacha ses cheveux. Passant les doigts dedans, il se prit à fermer les yeux, se souvenant de la sensation de ces mêmes doigts dans d’autres cheveux. Kaori avait les cheveux courts couleur de feu. Il avait tellement aimé la sensation de ses pointes chatouillant son nez alors qu’ils dormaient l’un contre l’autre. Ceux de Sam étaient certainement trop longs pour lui faire cela. Il savait en revanche qu’il pourrait s’il le souhaitait enrouler une mèche autour de ses doigts et la laisser se dérouler lentement ensuite.  

 

- Ryo, je dois aller vérifier ce qui est au four., l’interrompit Sam d’une voix troublée.  

- Pardon, je réfléchissais., mentit-il, ramassant ses cheveux et les rattachant avant de s’écarter.  

 

Sam se dirigea vers le four et l’ouvrit, fermant les yeux. Ryo vit les papillotes en aluminium et se retint de se gratter la tête.  

 

- Comment tu peux vérifier sans ouvrir ?, lui demanda-t-il, perplexe.  

- L’odeur et le son. Je saurai quand ce sera bon et il manque encore une ou deux minutes., lui dit-elle, refermant le four et revenant près du plan de travail pour sortir les assiettes de l’armoire chaude.  

 

Elle dressa rapidement l’accompagnement avant de sortir les papillotes et d’en disposer le contenu dans une sauteuse pour le faire revenir rapidement avant de le disposer dans l’assiette.  

 

- Ca ne se cuit pas dans un wok normalement ?, l’interrogea-t-il.  

- Si. Mais j’aime le moelleux et l’imprégnation des aliments qu’apporte la cuisson en papillote et le côté plus sec que lui confère le passage à vif dans la poêle. Il faut juste trouver le bon dosage et rester attentif. En plus, ça me permet de gagner du temps., lui dit-elle, avec un léger sourire malicieux.  

- Goûte si tu veux., lui proposa-t-elle, désignant les restes alors qu’elle disposait les assiettes sur le passe-plat, les serveurs arrivant.  

- C’est vrai que ça a du goût. C’est super bon., admit-il.  

- Merci. J’espère que ça plaira aux puristes., fit-elle, anxieuse.  

- Où tu as appris ?, lui demanda-t-il.  

- Apparemment, j’étais suffisamment douée pour qu’Hajime me donne ma chance., expliqua-t-elle.  

- Comment tu l’as rencontré ?, l’interrogea-t-il.  

 

Sam replongea dans ses souvenirs, ceux-là encore bien clairs et précis.  

 

- J’ai postulé pour faire la plonge dans son restaurant. Quand il a découvert que je n’avais pas de logement, il m’a proposé d’occuper temporairement un appartement au dessus du restaurant en échange du travail et du couvert. J’ai accepté. Un toit et des repas tous les jours, c’était inespéré pour nous deux., se souvint-elle, le cœur se serrant à nouveau en repensant à son soulagement.  

- Comment passe-t-on de l’éponge au couteau ?, la questionna-t-il.  

- En remplaçant au pied levé un collègue malade. Il m’a vu faire et a trouvé que j’avais quelque chose. Progressivement, il m’a demandé de venir suppléer les cuisiniers avant de m’offrir un poste définitif avec l’augmentation de salaire qui nous a permis de vivre un peu mieux et, aujourd’hui, il m’offre une nouvelle chance. Ca me fait même un peu mal au cœur de me dire que, si je réussis, je devrais le quitter., murmura-t-elle.  

- Tu l’aimes ?  

 

Elle se tourna surprise vers lui. La question était sortie d’elle-même avant qu’il y réfléchisse et, pour le coup, il se serait bien giflé tant c’était une question stupide. Parade, il fallait trouver une parade.  

 

- Ben quoi ? C’est ton chef, il t’a sauvé les miches. Tu pourrais être tombée amoureuse de lui…, fit-il remarquer, prenant un air idiot.  

- J’ai presque cru que tu étais jaloux., lui lança-t-elle, un peu fâchée de sa question stupide.  

- Moi, jaloux ? Même pas en rêves. Jaloux de quoi d’abord ? D’un…, se lança-t-il avant de s’arrêter, le mot qu’il allait lâcher restant bloqué.  

 

Non, il ne pouvait pas avoir ce genre de conversation avec elle. Ces répliques-là avaient été pour Kaori, uniquement Kaori même si elle aurait certainement préféré ne jamais les entendre. C’était sa façon de lui dire qu’il tenait à elle, la piquer, la forcer à réagir en repoussant toujours les limites, pour voir à quel point elle le supportait et l’aimait.  

 

- Je vais vérifier les environs., souffla-t-il sombrement avant de sortir sans un mot de plus.  

 

Sam le regarda faire, déstabilisée par ce nouveau changement mais peinée parce que, cette fois-ci, elle avait compris. Elle avait vu le flash de douleur dans son regard. Elle aurait aimé l’aider, lui montrer qu’il n’était pas seul mais ce n’était pas son rôle. Elle prenait peu à peu conscience de la présence invisible qui les entourait, cette absence qu’il ressentait de manière quasi permanente, dans laquelle il semblait se draper. Elle ne savait pas si c’était pour se protéger ou garder les souvenirs mais, par moments, c’était comme si elle était là, pendue à son bras.  

 

Poussant un long soupir, elle se remit à l’ouvrage pour terminer le dessert, dressant les coupes élégamment. Bientôt, tout était fin prêt et elle commença alors à débarrasser ce qui restait, mettant les ustensiles au lave-vaisselle, lavant ce qui ne rentrait pas, nettoyant toutes les surfaces, le four, les plaques de gaz… Tout y passa. Ca aussi, c’était un précepte d’Hajime : qui cuisine bien prend soin de son matériel. Elle trouvait que cela faisait un peu devise militaire du genre « un bon tireur prend soin de son arme » ou samouraï même, imaginant parfois son chef avec un habit traditionnel et un katana.  

 

Quand elle eut fini, elle alla se changer puis attendit Ryo qui ne revint qu’une dizaine de minutes plus tard, tout sourire.  

 

- On dirait que tu viens de faire une mauvaise farce., suggéra-t-elle.  

- Notre cher Hiro a eu la main trop lourde sur les épices. Il vient de se faire houspiller par un groupe de clients. Pour information, ton plat a été salué., lui apprit-il.  

- Rentrons maintenant. Je vais te déposer et aller chercher Layla.  

- D’accord., murmura-t-elle, dépitée de ne pouvoir tenir la petite endormie contre elle pour rentrer.  

 

La journée avait été longue et éprouvante et la chaleur et la sérénité du bébé l’auraient certainement apaisée. Elle lui ferait un câlin en rentrant… Peu après, ils étaient à l’immeuble et Ryo lui confia les clefs, la laissant pour aller chez son ami.  

 

- Ca s’est bien passé ?, demanda-t-il à l’américain.  

- Nickel. Elle est adorable. Et toi ?, lui retourna-t-il, l’observant attentivement.  

- J’ai fait cracher le feu à certains clients., s’amusa Ryo.  

- Kazue a donné cela pour Sam. C’est un onguent qui va accélérer la guérison de sa brûlure., lui apprit Mick, lui tendant un petit pot.  

- Tu la remercieras. C’est gentil de sa part., apprécia le nettoyeur.  

- Elle doit pouvoir s’occuper de sa fille et tenter sa chance. On est méfiants mais on ne va pas non plus l’empêcher d’avancer en attendant qu’on se soit décidés., répondit son ami.  

- Moi non plus, je n’ai pas envie d’avoir un fantôme qui me poursuit avec une massue…, plaisanta son comparse.  

 

Les deux hommes se regardèrent, complices dans le souvenir et la nostalgie. Kaori leur avait à tous deux accordé une chance en voyant au-delà des apparences. Elle leur avait offert son amitié et son amour sans tenir compte des faits qui ne plaidaient pas forcément en leur faveur.  

 

- Elle ne nous fera pas de mal. Ce n’est pas Livia., répondit Ryo, prenant Layla endormie sur le canapé.  

 

Mick regarda son ami observer tendrement la petite fille. La lueur dans son regard avait changé depuis quelques jours. Il le sentait agité mais il y avait aussi autre chose de sous-jacent.  

 

- Tu t’es trompé une fois, Ryo. Ca ne signifie pas que tu as perdu ton flair. Ca signifie juste que tu es humain. Fais-toi confiance même si nous avons plus de mal., lui conseilla-t-il.  

- Tu ne traites pas toujours bien les gens mais tu les cernes bien.  

- Merci, Mick.  

 

Il cala la petite fille contre lui, la protégeant de son manteau, puis sortit pour rejoindre son appartement. Quand il arriva, Sam l’attendait assise dans le divan. Il lui fit signe de rester assise et lui amena sa fille. Elle l’entoura de ses deux bras et plongea le nez dans ses boucles blondes.  

 

- Vous vous ressemblez tellement, c’est fou…, souffla Ryo.  

- Les mêmes yeux, les mêmes cheveux. Tu as fait exprès de te faire une frange comme elle ?, lui demanda-t-il.  

- Non… Je n’aimais pas mon front. Je le trouvais trop grand., expliqua-t-elle, un peu gênée de cette attention soudaine.  

- Ca te va bien., admit-il.  

- Je… merci., balbutia-t-elle, se levant pour amener Layla au lit.  

 

Il la regarda partir et se frappa le front du plat de la main.  

 

- Idiot ! Tu as fait exprès de te faire une frange ? Pourquoi pas lui demander si elle se manucure les ongles de pieds… T’es à chier, Saeba. Tu tournes pas rond en ce moment. Tu décarres carrément., se morigéna-t-il.  

- C’est ta cliente ! Pas une femme, ta cliente… Sam comme Samuel, ce n’est pas une femme…, se répéta-t-il, sa voix mourant.  

 

Il réalisa alors qu’il était vraiment attiré par la jeune femme, pas comme il l’avait été par Kaori mais il l’était. Elle ne l’avait pas laissé insensible comme les autres depuis la disparition de sa furie rouquine. Elle avait ce je-ne-sais-quoi qui avait éveillé en lui un instinct protecteur et fait rebattre son cœur un peu plus vite. Ils avaient cette connivence, quand aucune barrière ne venait les bloquer, qui leur faisait du bien. Elle n’était pas parfaite comme elle l’avait été au sein de City Hunter mais elle était là, instinctive. Il n’avait qu’à se rappeler ce qu’il venait de faire : utiliser les mêmes stratagèmes idiots qu’avec Kaori à part qu’il ne la dénigrait pas. Apprentissage longuement acquis ou symbole qu’elle représentait moins ?, se demanda-t-il.  

 

Il avait appris certes mais surtout il avait grandi. Kaori l’avait fait grandir au point d’accepter qu’il pouvait éprouver des sentiments sans que ce soit un poids pour lui. C’était le partage de ces sentiments, savoir qu’après tout cela, ils pourraient agir dessus qui l’avaient aidé à tenir pendant ces longs mois éprouvants à se battre contre la Mante Verte. Après la pluie, le beau temps, chaque nuage a sa ligne d’argent, dirait peut-être Sam. Il y avait cru jusqu’au bout, jusqu’au moment où il avait posé le pied sur le dock et s’était aperçu que Kaori n’était pas là. Ils avaient toujours tout vaincu à deux, des généraux fous, des agents de service secret, des fantômes de son passé, des assassins… tout sauf cette fois-là. Malgré tout, les sentiments étaient restés, doux-amers, lui rappelant la chaleur qu’elle avait fait naître en lui mais aussi à quel point elle lui manquait. Il sentit son cœur se serrer et posa la tête contre la vitre, se sentant vide.  

 

- Tu n’as pas à être seul, Ryo., entendit-il derrière lui.  

 

Il releva les yeux et l’observa par le reflet du carreau. Sam était à un mètre de lui et l’observait, visiblement inquiète.  

 

- Je veux dire… si tu as envie de parler à quelqu’un qui ne restera pas… je suis là. Tout cela restera entre nous et partira avec moi., lui expliqua-t-elle.  

- Tu n’auras pas à supporter mon regard longtemps.  

- Ma femme me manque., murmura-t-il simplement.  

- Je ne sais pas ce que c’est… mais ça doit ressembler un peu à une amnésie. Tu la cherches partout mais elle n’est pas là., admit-elle, approchant de lui.  

- Les émotions et les regrets en plus., ajouta-t-il, sombrement.  

 

Il sentit une main se glisser dans la sienne et la serrer et se tourna vers Sam, tentant de se dégager.  

 

- Je ne t’offre que mon amitié, Ryo. Je… Tu m’attires mais je ne veux être qu’une amie pour toi ce soir. On pourrait oublier nos solitudes respectives et profiter d’un peu de temps ensemble avant d’aller se coucher. Qu’en dis-tu ?, lui proposa-t-elle.  

- Que suggères-tu ?, lui demanda-t-il, craignant qu’elle lui propose de monter dans sa chambre.  

- Un chocolat chaud ou un thé et discuter de tout et de rien sauf des choses tristes., suggéra-t-elle.  

- Ca me va., affirma-t-il, soulagé.  

 

Ils se dirigèrent à la cuisine et, pendant que Sam préparait deux tasses d’un breuvage fumant, Ryo farfouilla dans les armoires pour en sortir une boîte de biscuits. Quand le tout fut prêt, ils retournèrent s’installer dans le divan à une distance respectable l’un de l’autre et se mirent à parler du dernier film qu’ils avaient vu chacun de leurs côtés. La conversation glissa doucement sur d’autres sujets et, quand ils eurent terminés leur boisson, ils avaient tous les deux retrouvé un sourire léger.  

 

- Ca m’a fait du bien de parler avec toi et d’oublier un peu le stress de la journée., conclut Sam, se levant et s’étirant.  

 

Ryo observa son corps. Il n’aimait pas les femmes musclées, ça ne l’avait jamais botté de voir des muscles saillants sur un corps féminin. Sam était musclée, elle travaillait volontairement son renforcement musculaire, ce qui dessinait ses muscles bien plus que l’aérobic ne le faisait. Malgré tout, le tout restait discret et ne se notait que lors de certains mouvements ou plus généralement à sa silhouette ferme et affinée. Les courbes de sa rouquine étaient plus douces. La différence passerait certainement inaperçue aux yeux de beaucoup mais pas à ceux d’un physionomiste comme lui.  

 

- Moi aussi., concéda-t-il, se dirigeant vers les escaliers comme elle.  

- Je sens que je vais dormir comme un bébé après les deux dernières nuits., affirma-t-elle, étouffant un bâillement.  

- Tu veux refaire ton pansement ? Kazue m’a donné une crème spéciale pour toi., lui apprit-il.  

- Pour moi ? Tu la remercieras., lui demanda-t-elle, surprise et reconnaissante.  

- Laisse-leur un peu de temps. Ils apprendront à te connaître., souffla Ryo.  

- A quoi bon, Ryo ? Je ne suis pas amenée à rester. J’espère juste que ton amie inspectrice me laissera repartir. Je ne peux pas être séparée de Layla., lui dit-elle, anxieuse.  

 

Il prit sa main droite et défit le bandage délicatement. Il appliqua l’onguent sur la peau lésée doucement puis remit un morceau de tulle gras avant de refaire un bandage propre.  

 

- Saeko n’est pas inhumaine. Elle a juste déjà beaucoup souffert. Elle comprendra. Sam, nous ne sommes pas qu’amis. Pour nous, nous sommes une famille même sans les liens du sang., lui expliqua-t-il.  

- Je comprends., affirma-t-elle.  

- C’est bien que vous soyez là les uns pour les autres. Au moins, tu n’es pas seul même si ça ne repousse pas tout., lui dit-elle, se réfrénant de lever la main et de caresser sa joue.  

 

Il acquiesça et se retourna ému. Il avait eu l’impression fugace d’entendre Kaori. C’étaient des mots qu’elle aurait pu prononcer.  

 

- Je vais me coucher. Bonne nuit, Ryo., fit Sam, sortant de la salle de bains, consciente du malaise qui venait de revenir.  

- Bonne nuit., murmura-t-il.  

 

Elle disparut et Ryo la suivit quelques minutes plus tard après avoir rangé la salle de bains. Sortant de là, il ne tourna pas vers sa chambre mais vers celle de sa cliente et tapa à sa porte. Peu après, elle ouvrit et sortit de la pièce pour ne pas réveiller Layla qui dormait à poings fermés.  

 

- Un souci ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non… Je… Je voulais juste te dire… Je te crois, Sam… Je te crois et je te fais confiance., lui affirma-t-il.  

- Merci, Ryo. Tu n’imagines pas ce que ça représente pour moi., lui assura-t-elle, le regard empli de soulagement et de joie.  

- Va dormir maintenant. Tu as un concours à remporter., lui enjoignit-il avant de partir vers sa chambre.  

 

Il avait toujours su cerner les gens. C’était ce qui l’avait poussé à accepter Kaori dans sa vie et avec elle tous les membres de leur famille. Une erreur ne remettait pas tout en cause et il avait confiance en Sam. 

 


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