Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 47 :: Chapitre 47

Published: 21-11-20 - Last update: 21-11-20

Comments: Bonjour, voici l'avant-dernier chapitre de cette histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 47  

 

Debout devant la fenêtre, Kaori observait la nuit noire. Accrochée à la poignée de la fenêtre, ses doigts serraient à intervalles réguliers le morceau de métal. Elle sentait son cœur battre douloureusement et cette douleur était bien plus insupportable que celle qui lui vrillait le ventre depuis une heure.  

 

- Où es-tu ?, murmura-t-elle, angoissée.  

 

Elle sentit les larmes monter et ne put les contenir. Ca ne pouvait pas se finir ainsi. Elle ne pouvait pas avoir disparu le jour où leur couple devait naître pour que Ryo disparaisse le jour où leur enfant devait naître. Le destin ne pouvait pas être aussi cruel… Il ne pouvait pas, se dit-elle, la gorge nouée. Le pouvait-il ? Elle entendit le premier sanglot sortir suivi d’un autre. Le troisième ne sortit pas, une contraction lui coupant le souffle. Elle devait aller à la clinique. Elle le savait mais elle était incapable de bouger, paralysée par la peur de devoir affronter tout cela toute seule. Elle ne pouvait mettre un enfant au monde sans passé. La mémoire ne voulait toujours pas lui revenir et, si Ryo ne rentrait pas, que dirait-elle à leur bébé ?  

 

- Ne me laisse pas seule. J’ai besoin de toi. Notre enfant a besoin de toi. Tu as encore tellement de choses à vivre., implora-t-elle.  

 

Pourquoi avait-il fallu qu’après tant de temps passé dans un calme relatif, les choses se soient empirées en à peine quelques semaines ? Il en était à son dixième duel en trois mois, les clans s’agitaient de plus en plus et, chaque jour, chaque fois qu’il devait quitter l’appartement, elle craignait qu’on lui annonce le pire. Il était soucieux, elle le sentait, mais, malgré tout, il n’évoquait que très rarement la question. Il avait fait une rapide mise au point avec elle concernant sa sécurité, quelques semaines auparavant et, depuis, il tentait de rendre sa vie et la fin de sa grossesse le moins pénibles possibles, se montrait enjoué et souriant, prévenant. En retour, elle faisait le maximum pour rester insouciante, le titillait sur des sujets qu’elle savait faire mouche et, le soir, ils se retrouvaient pour des moments câlins ou coquins selon leurs envies, leur refuge face à la noirceur de leur monde.  

 

Une nouvelle contraction monta, lente, douloureuse, et elle serra la poignée de la fenêtre, serrant les dents pour ne pas hurler. Elle ne voulait pas crier. Elle devait être forte pour leur enfant, pour Ryo. Elle devait gérer sa douleur, son angoisse et faire face. Elle ne sursauta même pas en sentant une main se poser dans son dos et apprécia le massage procuré sans un mot. Quand enfin la vague repartit, elle se redressa et se tourna vers l’homme à ses côtés. Le regard sombre et insondable, il l’observait et soudain ses traits se détendirent.  

 

- Le travail a commencé ?, lui demanda Ryo d’une voix inquiète.  

- Oui, je crois… Oui., admit-elle, incapable de le leurrer.  

- Les contractions sont espacées ?, l’interrogea-t-il.  

- Entre cinq et dix minutes, je pense.  

- Alors donne-moi en juste deux pour me doucher et changer. Je ne veux pas accueillir notre bébé en sentant la mort., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça en sentant son cœur s’alourdir. Ainsi, l’issue du jour avait été fatale… Il n’avait pas pu l’éviter cette fois-ci contrairement aux autres. Elle eut envie de hurler de rage mais se contint. Ne pouvaient-ils donc être tranquilles pour une fois ? Se sentant gauche et lourde, elle se dirigea vers la penderie et sortit sa veste et son sac à main. Elle récapitula mentalement tout ce qu’elle avait dans sa valise et, soulagée, attendit son mari qui redescendit comme promis deux minutes plus tard.  

 

- Tu aurais pu t’asseoir., fit-il remarquer, la voyant appuyer contre le dossier du fauteuil.  

- Non, je ne sais pas si j’aurais su me relever et je suis mieux debout., admit-elle, posant sa main sous son ventre pour le soutenir alors qu’il la dirigeait, un bras autour de la taille vers la sortie.  

 

Il ne lui fit même pas la mauvaise blague de lui proposer de prendre les escaliers et elle entra dans la cabine d’ascenseur avec soulagement.  

 

- J’espère qu’il n’y aura pas une coupure d’électricité., plaisanta-t-il.  

 

Elle avait une répartie bien cinglante à lui offrir mais la contraction qui arriva la prit de court et seul un gémissement sortit de ses lèvres.  

 

- Ca va aller. Respire., lui murmura-t-il, l’enlaçant.  

- C’est un mois trop tôt, Ryo., s’inquiéta-t-elle.  

- Tout va bien se passer. Cet enfant est comme nous, fort, courageux et résistant. Il se développe bien et est en parfaite santé. Ca va aller., lui assura-t-il.  

 

Elle releva les yeux vers lui, une fois la contraction passée, et plongea dans son regard y cherchant force et réconfort. Elle finit par lui adresser un sourire courageux et ils allèrent au garage. Une demi-heure plus tard, ils arrivaient à la clinique et furent accueillis par le Professeur.  

 

- Le travail a commencé., lui indiqua Ryo, soutenant sa femme.  

- C’est un peu tôt mais, à ce stade, il y a peu de risques., les rassura-t-il, les guidant vers une salle.  

- Je te laisse te déshabiller et passer cette blouse. Ryo, tu sortiras les affaires pour le bébé pendant que c’est encore calme et tu t’habilleras ensuite., lui dit-il, lui tendant une surblouse, une charlotte et des surchaussures.  

- Je reviens dans une dizaine de minutes pour t’examiner, Kaori.  

- Laisse-moi t’aider., fit Ryo à sa femme, enlevant le bouton de sa tunique dans son cou.  

- On va avoir notre bébé, Ryo., murmura-t-elle, les mains sur son ventre.  

- Oui. Comment tu te sens ?, lui demanda-t-il, posant ses mains au dessus des siennes.  

- Je voudrais te dire bien mais… je suis terrifiée autant qu’excitée., avoua-t-elle.  

 

Il la serra contre lui, déposant un baiser dans ses cheveux. Il connaissait ses inquiétudes et les dernières semaines n’avaient pas aidé. Alors qu’il aurait dû être là pour l’entourer et lui dire que leur enfant serait parfaitement équilibré même avec une mère amnésique, il avait dû courir aux quatre coins de la ville pour remettre au pas tout ce petit monde qui semblait s’exciter pour un rien, sortir le soir pour relever des duels ou faire le tour des cabarets et bars pour récolter des informations. Etait-ce le fait de savoir qu’il allait être père tout comme ses deux compères ? Pensaient-ils tous que cela l’affaiblirait, le ramollirait ? Ils se trompaient tous autant qu’ils étaient. Sa femme, leur enfant étaient deux éléments qui le motivaient d’autant plus à poursuivre le combat, à tout faire pour assurer leur sécurité, leur offrir une belle vie. Kaori en avait néanmoins souffert, devant rester seule face à l’inquiétude, à ses doutes, à l’espoir pour le moment toujours déçu de voir ses souvenirs revenir.  

 

- On sera heureux tous les trois, tu verras. Tu veux t’allonger ou marcher ?  

- Retourner au onsen ?, souffla-t-elle, lui lançant un regard où perçaient la douleur et l’amour qu’elle lui portait.  

- Là où il a été conçu… Ce serait une manière de boucler la boucle mais je ne suis pas sûr qu’on aura le temps d’y arriver., répondit-il avec un léger sourire, lui massant le dos.  

- Moi non plus., admit-elle, appréciant le mouvement.  

 

Le Professeur revint et examina la parturiente pendant que son protégé sortait de la valise les vêtements qu’ils avaient choisis pour leur enfant. Ni bleu ni rose, les habits étaient d’une couleur neutre. Ils n’avaient pas voulu connaître le sexe de leur bébé. Il était persuadé depuis le début qu’ils auraient un garçon et, au sourire malicieux de sa femme par moments, il sentait qu’elle était de son avis mais ce serait la surprise au final et, même s’ils avaient une fille, ce ne serait pas un problème… sauf pour son intuition.  

 

- Tu en es à cinq centimètres. On va te mettre la péridurale. Tu peux encore marcher le temps que je revienne avec ce qu’il faut., l’informa-t-il.  

- D’accord. Je dois aller…, fit-elle, désignant le cabinet à peine le médecin sorti.  

- Viens., lui proposa Ryo, la voyant peiner à se relever et se recroqueviller à l’arrivée d’une nouvelle contraction.  

- La péridurale te soulagera., la réconforta-t-il.  

- Ca va…, grimaça-t-elle.  

- Tu n’as pas besoin d’être forte tout le temps. Tu as le droit de me dire que tu as mal, que c’est insupportable et que tu me détestes., plaisanta-t-il.  

 

Il la vit sourire en reprenant le chemin. Il la laissa à la porte et attendit anxieusement qu’elle sorte. Sa vessie soulagée, Kaori se lavait les mains quand elle sentit la contraction suivante arriver. Elle sentit ses doigts se crisper sur la porcelaine face à la déferlante violente.  

 

- Oh la vache !, lâcha-t-elle comme un cri du cœur.  

- Oh bon sang., fut le murmure effaré qui suivit en sentant le liquide chaud couler entre ses jambes.  

- Kaori ?, s’inquiéta son mari, entrouvrant la porte avant d’entrer dans la pièce.  

- J’ai… J’ai perdu les eaux., lui annonça-t-elle.  

- Et les contractions s’accélèrent., remarqua-t-elle, soufflant à l’arrivée d’une nouvelle.  

 

Ils revenaient tous deux près du lit quand le professeur pénétra avec un plateau en main.  

 

- Poche des eaux rompue à ce que je vois. Installe-toi, on pose la péridurale et on va laisser ce petit venir au monde.  

 

Il procéda à la mise en place de l’anesthésiant et des perfusions, aida Kaori à s’installer ensuite, posa les monitoring et recontrôla la dilatation avant de laisser le couple en paix quelques temps. Ryo prit une chaise et s’installa à côté du lit, sa main attrapant celle de sa femme libre d’entrave, et l’encouragea autant que possible.  

 

La douleur montant plus vite que la péridurale ne faisait effet, Kaori garda sa concentration tant bien que mal. Epuisée, elle se motivait pour ne pas craquer, pensant à cet enfant qu’elle verrait bientôt, qui viendrait compléter leur famille, qui embellirait leur avenir. Elle tenta de juguler la tension qui grandissait en elle, cette anxiété qui prenait doucement place et dont elle n’arrivait à identifier la raison.  

 

- C’est le moment., annonça le Professeur au bout de plusieurs heures, Kazue à ses côtés.  

- Les derniers efforts pour voir ce bébé.  

 

Il guida la poussée patiemment, laissant peu de répit à Kaori pour respirer, non pour l’embêter mais pour faire sortir le petit bout qui commençait à montrer quelques signes de faiblesse. Soudain, un cri résonna dans la pièce et la vie prit alors une autre couleur pour le couple.  

 

- C’est un magnifique petit garçon aux dimensions honorables à première vue… et je ne parle que du poids et de la taille., indiqua le vieil homme, visiblement ému.  

- Tu avais raison, Ryo., murmura Kaori, les larmes aux yeux, traçant le visage de leur enfant qui s’apaisait contre elle.  

- Je n’aurais pas à réaiguiser mon intuition légendaire., souffla-t-il, luttant contre la boule qui obstruait sa trachée.  

- On va vous laisser quelques minutes à trois mais, par pure mesure de précaution, je vais le placer en couveuse quelques heures par la suite., leur indiqua le médecin.  

- Comment vous allez l’appeler ?, leur demanda Kazue.  

- Kei., répondit Ryo, caressant le dos de son fils qui s’était endormi, ramenant un peu plus le drap sur lui.  

- C’est très joli. Je reviens dans quelques minutes et on ira le baigner et l’habiller., lui proposa-t-elle.  

- Tu as fait du beau boulot, Sugar., fit le nettoyeur à son épouse, un regard empli d’émotions posé sur elle.  

 

Elle acquiesça, incapable de parler. Il mit cela sur le compte de l’émotion de sa nouvelle maternité même s’il pressentait qu’il y avait quelque chose de plus profond. La fatigue devait jouer et ne pas l’aider à prendre sur elle. Après tout, en une soirée, elle avait dû imaginer le perdre et mis au monde leur enfant. Jetant un œil vers la fenêtre, il vit que le jour se levait. Ce n’était même pas en une soirée mais une nuit.  

 

- Ce n’est peut-être pas plus mal que Kei passe un petit peu de temps en couveuse. Ca ne te fera pas d’excuse pour dormir un peu. On aura toute notre vie pour se connaître et se forger des souvenirs., lui dit-il d’une voix où se mêlaient inquiétude et tendresse.  

 

Elle hocha la tête et contempla leur nouveau-né. Elle était heureuse, vraiment heureuse d’avoir conçu ce bébé avec l’homme qu’elle aimait. C’était un cadeau inespéré que la vie lui faisait. Elle ressentait un amour profond et inébranlable en elle pour ce petit bout d’eux. Elle se sentait plus forte et investie d’une mission comme lorsqu’elle avait eu Layla et lui, elle ne le perdrait pas. Elle ferait tout pour qu’il soit heureux, grandisse en sécurité et serein, se sente aimé et n’en doute jamais.  

 

- Allez maman, il va falloir lâcher ce beau bébé., annonça le Professeur en revenant.  

- Kazue va s’en occuper avec Ryo. Moi, je vais finir avec toi et te libérer., lui indiqua-t-il.  

 

A regrets, Kaori abandonna son enfant à son père. Le Professeur acheva la délivrance puis retira la péridurale, les monitorings et perfusions avant de l’aider à s’asseoir dans un fauteuil roulant. Il l’emmena jusqu’à sa chambre et l’aida de nouveau à se remettre au lit après qu’elle se soit changée. Gênée, Kaori se demanda pourquoi il restait là à l’observer quand il s’assit sur le bord de son lit.  

 

- Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas, Kaori. Je peux tout entendre., lui indiqua-t-il.  

- D’a… D’accord., souffla-t-elle.  

 

Elle le regarda s’en aller et s’allongea dans le lit, se sentant courbaturée et épuisée. Elle se mit sur le côté et observa le mur, une main posée sur son ventre désormais vide. Vide… A ce mot, les larmes sortirent d’elles-mêmes sans qu’elle put les retenir. Elle se sentait déchirée, coupable, sans défense, incapable de mener à bien la mission qui lui était tombée dessus avec la naissance de leur fils. Elle se rendit compte qu’elle avait placé beaucoup d’espoirs dans cette grossesse, espoirs aujourd’hui déçus sur un certain plan. Les larmes redoublèrent.  

 

Ce fut ainsi que la trouva Ryo, le corps secoué par les sanglots et non endormie comme il l’avait pensé. Inquiet, il s’allongea à ses côtés et se serra contre elle, l’enlaçant. Il savait qu’elle serait encore soumise aux sautes d’humeur quelques jours, le temps que les hormones redescendent à des niveaux respectables mais il était vraiment surpris par la virulence de ses pleurs.  

 

- Calme-toi, Kaori. Tu tiendras à nouveau Kei dans quelques heures. On pourra aller le voir entre deux si tu veux., tenta-t-il de la réconforter.  

 

Elle ne répondit pas mais s’accrocha à lui. Il la serra encore plus fort, sentant que c’était ce dont elle avait besoin et attendit. Finalement, son corps s’alourdit et elle tomba d’épuisement au bout d’une heure, le laissant seul avec ses interrogations. Que pouvait-il bien se passer ? Est-ce qu’elle n’était pas heureuse ? S’attendait-elle à autre chose ? Etait-ce juste la fatigue ? Regrettait-elle ? Il secoua la tête en remettant une mèche rousse derrière son oreille. Non, ça n’avait rien à voir avec leur bébé. Il avait bien vu son regard quand elle avait posé les yeux sur Kei. Elle était émerveillée et l’avait aimé de suite. C’était autre chose et il sentit son cœur se serrer.  

 

Quand elle se réveilla deux heures plus tard, Kaori eut du mal à émerger. Elle ne paniqua cependant pas en sentant des bras familiers la serrer et ouvrit les yeux péniblement.  

 

- Bonjour, la belle au bois dormant., entendit-elle.  

 

Elle leva le regard et croisa celui serein et heureux de son homme. Elle se souvint alors de la dernière scène qu’elle lui avait offerte et s’en voulut.  

 

- Avant que tu ne me poses la question, Kazue vient de passer. Kei va bien et dort comme un bon. Ils nous le ramèneront en début d’après-midi., l’informa-t-il.  

 

Kaori hocha la tête, soulagée, et se lova contre le torse de son mari, cherchant sa chaleur.  

 

- Parle-moi, Kaori. Je sais que tu as quelque chose en tête et je ne veux pas que ça t’empêche de profiter de ce moment., l’incita-t-il.  

- Je me suis rendue compte que j’attendais autre chose en plus de la naissance de notre enfant., murmura-t-elle.  

- Le retour de ta mémoire, n’est-ce pas ?, suggéra Ryo, caressant son bras doucement.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Elle resta un moment silencieuse, réfléchissant, digérant, affrontant.  

 

- Je suppose que, si tu es dans cet état, c’est que tu ne t’es souvenue de rien., pipa-t-il, s’en voulant d’avoir encore une fois vu juste.  

- Rien… rien du tout. Pas le moindre flash, pas la moindre scène. Rien., répondit-elle, se fâchant au fur et à mesure.  

- Comment veux-tu que j’élève notre enfant si je n’ai pas la moindre idée d’où je viens ?, lui demanda-t-elle.  

- On en a déjà parlé, Kaori. Je lui dirai. Je serai ta mémoire., la rassura-t-il.  

- Mais si tu n’es plus là ? Comment je fais si un jour, tu ne reviens pas d’un de tes duels ?, s’emporta-t-elle, s’asseyant dans le lit.  

- Kaori, je survivrai par n’importe quel moyen pour toi. Tu n’as pas à t’inquiéter de cela., lui jura-t-il.  

 

Elle le regarda, incertaine, puis finit par acquiescer. Elle baissa les yeux et poussa un long soupir.  

 

- Je… Je me disais qu’après toi, notre enfant serait la clef qui rouvrirait les portes de ma mémoire. Quoi de plus fort après s’être retrouvés ? Si même ça, ça ne marche pas, que me reste-t-il pour espérer ?, lui demanda-t-elle.  

- Ou est-ce que je ne l’aime pas assez fort ?, s’interrogea-t-elle dans un murmure.  

- Non !, cria Ryo, la prenant par les épaules.  

 

Surprise, elle releva le visage vers lui et croisa son regard furieux, vraiment furieux. Elle était incapable de détourner les yeux de ses océans gris nuit.  

 

- Je t’interdis de dire que tu n’aimes pas Kei. C’est faux. L’absence de souvenirs n’est pas la preuve de ton absence d’amour pour notre enfant. Je n’ai aucun doute à ce sujet., lui affirma-t-il.  

- Kaori, on sait que les chances que tu recouvres la mémoire sont quasi nulles. On le sait et on a appris à vivre avec., ajouta-t-il.  

- Tu as fait une croix sur mes souvenirs ?, lui demanda-t-elle, un peu blessée.  

- Non, bien sûr que non. Seulement j’ai appris à patienter. Je garde espoir mais je nous donne du temps. Kaori, tu as peur de ne pas être une bonne mère parce que tu ne te souviens pas mais c’est en toi. Tu es celle que tu étais et les choses qui changent ne changent pas qui tu es. Ce ne sont pas celles qui font de toi une personne courageuse, généreuse, aimante et optimiste. Garde cela en vue., lui conseilla-t-il.  

- Et surtout, tu es un miracle à toi seule. Alors crois en toi. Garde la foi.  

 

Elle sentit les larmes rouler sur ses joues et acquiesça, reprenant confiance en l’avenir. Elle se laissa enlacer et bercer jusqu’à apaisement de ses larmes puis tous deux allèrent voir leur fils avant de se voir autorisés à l’emmener avec eux.  

 

- Il va bien. Il ne montre aucun signe de détresse. Alors gardez-le juste bien au chaud et profitez de vous., leur conseilla le Professeur, soulagé de voir la jeune maman avec le regard moins sombre.  

- Visite courte pour aujourd’hui. Je me doute qu’une certaine bande ne pourra pas attendre de voir le nouveau venu., fit le médecin, amusé.  

- C’est vrai mais peut-être qu’il faudrait éviter pour aujourd’hui., fit Ryo, observant sa femme, tenant Kei en l’observant.  

- Non. Tout le monde semble attendre ce moment depuis longtemps., répondit-elle.  

- C’est peu dire., admit le jeune père avec un sourire ironique.  

- Appelle notre famille pour qu’ils viennent tous voir le dernier né. Il est le symbole que l’espoir est toujours permis… et que les miracles arrivent. On a tous besoin de s’en rappeler, même moi., avoua-t-elle.  

 

Levant les yeux de leur enfant, elle croisa le regard de son mari qui approuva ses paroles d’un sourire chaleureux et aimant. Les miracles existaient, ils en étaient la preuve vivante tous les trois : un homme qui n’aurait jamais dû donner la vie, une femme qui ne devrait plus être en vie, un bébé qui n’aurait jamais dû exister. Pourtant, ils étaient là tous les trois, prêts à vivre leur vie de famille. 

 


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