Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 10 :: Chapitre 10

Published: 11-10-20 - Last update: 11-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 10  

 

Adossé contre la paroi de l’ascenseur, Ryo observa sa protégée se reposer en fermant les yeux. La semaine avait été harassante et, même s’il adorait Layla, il devait avouer que c’était un soulagement qu’elle ne fut plus avec eux pendant les services. Il n’osait imaginer ce qui lui serait arrivé si elle avait été là ce matin, qu’elle avait été mise dans son parc dans le vestiaire.  

 

- Tout ça pour un concours, Ryo… Ce n’est pas un peu exagéré ?, soupira Sam, lasse.  

- Provoquer une fuite dans le vestiaire et faire passer de l’électricité dedans… Il aurait pu y avoir des morts…, souffla-t-elle.  

- Oui mais apparemment, la place est convoitée., admit-il, même s’il avait eu du mal à y croire au départ.  

 

Les tentatives s’étaient multipliées pendant la semaine et Sam n’avait dû de voir son intégrité préservée que grâce à la vigilance de son garde du corps. Il avait cependant remarqué qu’elle l’observait faire sérieusement et commençait à prendre certains de ses tics. Il avait encore une fois pu remarquer qu’elle ne perdait pas facilement son sang-froid et, lorsqu’elle le faisait, ce n’était pas la panique mais la colère qui s’exprimait.  

 

- Layla…, murmura-t-elle soudain.  

 

Ryo la regarda et vit son regard terrifié alors qu’elle réalisait ce qui aurait pu arriver. Il approcha d’elle et posa une main sur son épaule.  

 

- Elle aurait pu être…, constata-t-elle.  

- Elle n’était pas là et elle va bien., lui opposa-t-il, la forçant à s’arrêter là avant de paniquer pour quelque chose qui n’était pas arrivé.  

- Mais si…  

 

Soudain, l’ascenseur s’arrêta brusquement. Ryo observa le panneau et vit que l’électricité était coupée. Il appuya sur le bouton d’appel mais personne ne répondit.  

 

- On est coupés…, remarqua-t-il.  

 

Sans plus un mot, il chercha la trappe d’accès dans l’ascenseur et la dégagea avant de se soulever et de grimper sur le toit de la cabine. Il l’examina attentivement malgré l’obscurité et n’eut pas de mal à trouver le petit engin explosif accroché sur les freins de la machine, un engin sans dispositif à retardement mais relié à un téléphone portable.  

 

- Grimpe, dépêche-toi., lui ordonna-t-il, tendant la main à Sam.  

 

Elle ne lui posa aucune question et attrapa sa main, se laissant soulever sans difficulté.  

 

- Attrape l’échelle et monte sans t’arrêter aussi vite que possible., lui enjoignit-il.  

 

Il la vit attraper les barreaux et s’y agripper malgré sa main encore légèrement brûlée. Sans un regard en arrière, elle escalada l’échelle en métal et il la suivit dès qu’il put. Il lui était gré de ne pas poser de question, d’éviter de perdre du temps et de l’énergie dans une discussion qui ne leur apporterait rien pour le moment et surtout de gérer son stress.  

 

Sam refusait de réfléchir pour le moment. Ryo lui avait demandé de monter et elle s’exécutait. Elle savait que le danger était imminent, elle le sentait dans la tension qui émanait de son garde du corps. Elle devait l’écouter et monter, toujours monter, jusqu’à ce qu’il lui dise de faire autre chose. Elle voulait juste sortir de là et revoir Layla, pouvoir avoir d’autres conversations détendues comme ils les avaient multipliées les soirs de la semaine juste avant d’aller se coucher chacun de leurs côtés. Alors elle montait sans regarder en arrière, la seule chose qui l’intéressait en dehors de la petite fille grimpant juste derrière elle.  

 

Soudain, une sonnerie de téléphone résonna dans la cage d’ascenseur, se réverbérant sur le béton. Aucun des deux ne se demanda ce que c’était : ils savaient.  

 

- Accroche-toi bien., lui cria Ryo avant de couvrir la distance entre eux et de se plaquer contre elle, appuyant son corps contre l’échelle.  

 

La déflagration fut assourdissante mais, contre toute attente, la fumée peu épaisse et le souffle peu violent, considéra Sam.  

 

- Ne bouge pas et continue de t’agripper. Tout ira bien., lui assura-t-il, son menton posé sur son épaule.  

 

Elle ne comprenait pas pourquoi il lui disait cela mais elle n’avait pas peur. Elle aurait dû mais elle n’avait pas peur. Elle savait que, si elle faisait ce qu’il disait, tout irait bien. Elle resserra la prise sur l’échelle et attendit, rassurée par sa proximité. Elle n’avait cependant pas anticipé les vibrations que provoquerait la cabine en s’écrasant au sol et manqua de lâcher prise. Le sentant, Ryo resserra son emprise sur elle.  

 

- Mets ton nez dans ton coude et ferme les yeux., lui conseilla-t-il, juste avant de fourrer le nez dans le cou de la jeune femme, ses deux bras étant inaccessibles.  

 

Elle comprit la consigne quand un épais nuage de poussière remonta violemment dans le conduit, les entourant pendant quelques secondes, le souffle chaud et puissant semblant vouloir les soulever. Ils puisèrent tous deux dans leurs forces pour se maintenir en place et ne pas se laisser soulever malgré le manque d’air, malgré la chaleur qui semblait avoir chauffé le fer, le rendant brûlant. Quand finalement le tout retomba, ils relevèrent le visage, toussant comme des bons, légèrement asphyxiés par les restes de l’incident.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., murmura-t-elle, se sentant encore un peu bizarre.  

 

Il y avait le choc de l’expérience qui apportait son lot de tensions mais il y avait eu aussi ce moment un peu surréaliste où, malgré le danger, la seule chose à laquelle elle arrivait à penser était la sensation de sa respiration dans son cou, cette chaleur qui se répandait sur sa fine peau et qui lui avait donné la chair de poule tellement c’était intense. Cette sensation avait comme occulté tout le reste.  

 

- Tu vas tenir le coup ? Je vais redescendre pour essayer d’ouvrir la porte de l’étage juste en dessous., lui dit-il, soucieux.  

- Oui, ça va aller. Je n’ai jamais été fan de plongeon. Ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer…, pipa-t-elle.  

- Encore une de tes intuitions ?, lui demanda-t-il, faisant référence à son goût pour les attractions.  

 

Elle lui en avait parlé la veille au soir quand il lui avait demandé si elle avait des bribes de souvenirs qui revenaient, des sensations ou des certitudes qu’elle ne savait expliquer, si son amnésie laissait vraiment une page blanche ou si les traces des inscriptions précédentes pouvaient réapparaître en surimpression. Elle lui avait expliqué que, parfois, elle savait qu’elle savait mais pas comment, que c’était à la fois une petite victoire de se souvenir de quelque chose d’insignifiant, d’une impression mais également une grande frustration de ne pas savoir si les choses plus importantes reviendraient.  

 

- Non, juste un trait d’humour., admit-elle.  

- Si jamais tu sautes malgré tout, n’oublie pas le plus important., lui dit-il.  

- Le matelas pour me réceptionner ?, suggéra-t-elle.  

- Non, le bikini., répondit-il, le regard pétillant.  

- Putain, déconne pas !, dit-il en la rattrapant alors qu’elle venait de lâcher l’échelle, assommée par une libellule.  

 

Il la plaqua contre lui, glissant une jambe entre les siennes pour lui faire un siège de fortune. Elle était plaquée contre son torse et il ne pouvait pas dire que la situation le laissait insensible. Malgré tout, il n’aurait pas agi sur le désir qui montait en lui. Il ne pouvait oublier sa furie rousse. La regardant droit dans les yeux, il défit cependant la boucle de sa ceinture.  

 

- Que fais-tu ?, bredouilla-t-elle.  

- Je sors mon outil de prédilection., lui apprit-il avec un petit sourire.  

 

Ne pas avoir envie d’agir sur ses pulsions ne signifiait pas ne pas la taquiner un peu, surtout quand il sentait sa nervosité monter.  

 

- Ah oui, ton couteau…, se rappela-t-elle, fière d’elle.  

- Ben oui, mon couteau…, murmura-t-il, une petite pointe au cœur.  

 

Kaori aurait piqué un fard et l’aurait certainement écrabouillé sous une massue parce qu’elle était habituée à ses idioties. Sam ne l’était pas. Elle n’avait pas connu le Ryo séducteur pervers. Il avait aimé les colères kaoriennes mais il appréciait aussi de ne plus devoir feindre des mauvais travers pour repousser une femme qui l’attirait. Sam allait partir, quitter sa vie. Il n’avait pas à se poser la question de savoir s’il pouvait la laisser entrer dans sa vie ou non. Il pouvait profiter de sa présence. Elle lui apportait une nouvelle bouffée d’air, la possibilité de mettre en œuvre ce que Kaori lui avait demandé, de vivre et espérer, peut-être d’ouvrir son cœur un peu.  

 

- Tu vas devoir te raccrocher à l’échelle. Je vais devoir me caler devant la porte pour l’ouvrir., lui dit-il.  

- Te… Non ! C’est de la folie. Tu pourrais tomber sans rien avoir pour te retenir., s’inquiéta-t-elle, jetant un regard vers le bas.  

 

Elle se sentit pâlir et vaciller et une main prit son visage et le releva.  

 

- Ne regarde pas en bas… Jamais., lui dit-il, croisant son regard.  

 

Elle acquiesça et se sentit mieux à son regard doux et rassurant. Doucement, elle se retourna et fit face à l’échelle, s’y agrippant. Ryo ne l’avait pas lâchée d’un pouce pendant toute la manœuvre, s’assurant qu’elle était bien placée avant de la laisser et de réussir à attraper le bord qui délimitait les portes. Il plaça d’abord son pied droit et, quand il fut sûr de son coup, lâcha l’échelle pour se placer dans l’encadrement. Il entendit le soupir de soulagement de Sam et, les deux pieds calés dans chaque angle, sa main gauche poussant sur le linteau au dessus de lui pour le maintenir en place, il glissa la lame du couteau entre les portes, tentant de faire levier pour les ouvrir. Il se retint de pousser un juron alors qu’elles résistaient.  

 

Soudain, il sentit les portes s’entrouvrir et tenta de glisser les doigts mais elles se refermèrent brusquement, le déséquilibrant. Sam le vit alors basculer et disparaître hors de son champ de vision.  

 

- Ryo !, hurla-t-elle, terrifiée, baissant les yeux pour le chercher.  

- Regarde en haut !, lui intima-t-il.  

- Je suis là. Regarde en haut. Je ne pourrais pas te rattraper si tu tombes., lui dit-il, serrant les dents alors qu’il s’agrippait du bout des doigts au rebord en béton..  

- Oh bon sang… tu m’as foutu la trouille., murmura-t-elle, le cœur battant à toute allure.  

- Ca te dit d’aller faire un tour à la mer demain ?, lui demanda-t-il, se hissant à la seule force de ses bras sur l’encadrement de la porte.  

- Quoi ?, lui retourna-t-elle, stupéfaite.  

- Je disais : as-tu envie d’aller faire un tour à la mer demain pour ton jour de repos ?, répéta-t-il patiemment.  

- Tu crois que c’est le moment ?, s’étonna-t-elle.  

- C’est demain., répondit-il en haussant les épaules.  

 

Elle l’observa un moment puis se mit à rire légèrement.  

 

- Tu m’étonneras toujours…, lâcha-t-elle, se calmant.  

- Toujours ? Peut-être pas…, gronda-t-il.  

 

Le concours fini ou avant, elle partirait et ce serait terminé. Il retrouverait sa solitude avec peut-être un sourire sincère aux lèvres. Le vie reprendrait son cours comme avant, plus léger. Kaori lui manquait toujours mais il se surprenait à avoir le sourire en pensant à elle beaucoup plus souvent qu’avant. Tout doucement, la douleur se faisait un peu moins forte et il lui arrivait de rire de souvenirs sans avoir ensuite d’arrière-pensées négatives. Elle aurait aimé cela et il aimait cette idée.  

 

- Oui, si tu veux, on peut aller à la mer demain., répondit-elle, sentant la tension redescendre un peu.  

- Layla appréciera, je pense., ajouta-t-elle.  

- Je pense aussi., répondit-il, réinsérant le couteau dans la fente entre les deux portes.  

 

Il parvint à espacer suffisamment les deux pans pour passer un pied puis la jambe, le temps de glisser le couteau dans sa poche. Les deux mains libres, il força les portes grandes ouvertes et les bloqua avec ce qu’il trouva.  

 

- Sam, tu peux descendre au niveau de la porte., lui apprit-il.  

- Comment tu te sens ?, l’interrogea-t-il, l’observant attentivement.  

- Fatiguée, les muscles endoloris mais ça va aller., lui répondit-elle honnêtement.  

- Bien. Ecoute-moi, tu vas devoir me faire confiance., lui dit-il, plongeant dans son regard.  

- D’accord., murmura-t-elle.  

- L’espace entre l’échelle et la porte était juste bien pour moi mais pour toi, il sera un peu trop grand. Tu vas remonter de… deux barreaux et te lancer vers moi., lui expliqua-t-il.  

- Non., souffla-t-elle, pour le coup terrifiée.  

- Non, je ne peux pas. On était arrivés au quinzième étage quand l’ascenseur s’est arrêté. On a dû remonter de deux ou trois niveaux tout au plus. C’est du suicide., se défendit-elle.  

 

Il se garda bien de lui dire qu’ils avaient réussi à remonter jusqu’au vingt-et-unième étage. Ca n’aurait pas aidé à la convaincre. Il comprenait sa peur. Elle avait Layla qui avait besoin de sa mère. La petite finirait dans un orphelinat puisque personne ne saurait à qui la confier si elle disparaissait.  

 

- Je vais redescendre jusqu’au rez de chaussée., proposa-t-elle.  

- L’hôtel dispose d’un sous-sol de quatre niveaux plus la fosse de réserve. On ne sait pas dans quel état sera l’échelle en bas mais probablement pas terrible., lui opposa-t-il.  

- Je sais que tu es terrifiée, Sam, mais tu dois avoir confiance en moi. En plus, dis-moi que tes muscles ne sont pas en train de se tétaniser à cause de l’effort déjà fourni, que tu n’as pas de mal à respirer ?, lui demanda-t-il.  

 

La jeune femme appuya la tête sur l’échelle, ne pouvant qu’admettre qu’il disait vrai. La poussière lui chatouillait le nez et elle aurait bien apprécié une bouffée d’air frais. Ses muscles tremblaient à force d’être contractés.  

 

- S’il m’arrive quelque chose, tu pourras trouver une bonne famille pour Layla ?, murmura-t-elle, le cœur lourd.  

- Arrête de dire des bêtises. Elle a déjà une mère., objecta Ryo.  

- Ryo…, grogna-t-elle, malgré la boule dans sa gorge.  

- Sa mère a accepté d’aller faire un tour à la mer. Tu ne peux pas mourir sans avoir vu une plage du Japon., lui fit-il remarquer.  

- Vraiment. Pourquoi ? Coutume locale ?, s’étonna-t-elle.  

- Non… juste parce que ça sonne bien et que je te le dis., répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Allez Sam. Grimpe ces deux barreaux et lance-toi. Je suis là., lui assura-t-il.  

 

Elle le regarda, emplie de doutes, puis escalada les deux barreaux comme il le lui avait demandé. Elle tourna le regard vers lui, prenant confiance, avant de prendre une inspiration et de baisser les yeux.  

 

- Non ! Ne regarde pas en bas. Regarde-moi dans les yeux. Je suis ton seul point d’attention. Rien d’autre n’existe, d’accord ?, lui ordonna-t-il très sérieusement.  

- Quand tu veux, je suis prêt., lui affirma-t-il, se tenant d’une main à la porte, l’autre bras tendu, prêt à la réceptionner.  

 

Elle acquiesça, se vida l’esprit et se préparait à sauter quand l’échelle bougea dans un bruit métallique sinistre.  

 

- Il faut le faire maintenant, Sam. L’échelle va céder., la prévint-il.  

 

Elle ne réfléchit pas une seconde de plus et sauta, prenant appui sur le métal. Elle sentit le vide autour d’elle alors que son corps s’élevait légèrement puis l’apesanteur faire son effet et l’entraîner vers le néant alors que, simultanément, l’échelle se déboulonna et tomba. Alors ça ressemblait à cela faire le grand saut ? C’était terrifiant et, en même temps, ça lui laissait une drôle d’impression. Soudain, elle fut entourée par un bras fort et musclé et tirée en arrière, atterrissant par terre contre Ryo. Elle resta un long moment contre lui sans bouger, cherchant à réaliser ce qui venait de se passer, qu’elle était encore bien vivante et saine et sauve, qu’elle reverrait Layla, que lui aussi allait bien et, soudain, la tension s’effondrant, se mit à pleurer.  

 

Passé le choc de la chute sur le sol, le nettoyeur ne bougea pas. Il avait l’impression que toute la scène avait duré longtemps mais, en fait, seule une poignée de minutes s’étaient écoulées. Il ne l’aurait pas avoué mais il avait eu peur. Il avait revécu la scène où Kaori s’était jetée du haut de cet immeuble sauf qu’elle avait de l’expérience et de la ressource que Sam n’avait pas. Quand il sentit sa protégée secouée par les sanglots, il resserra sa prise sur elle, l’amenant tout contre lui. Elle venait de faire un sacré pari en acceptant de sauter dans le vide. C’était un coup risqué, nécessitant une grande confiance l’un en l’autre, et elle l’avait fait.  

 

- Ca va aller, Sam. C’est fini. On va rentrer et retrouver Layla., lui murmura-t-il, dégageant ses cheveux de son visage.  

 

Elle releva les yeux et plongea dans son regard, s’apaisant progressivement. Il ne détourna pas les yeux et la laissa puiser des forces en lui pour remonter la pente. Entendant des pas arriver, Ryo se retint de soupirer. Il n’avait pas vraiment envie de la lâcher mais il le devait.  

 

- On va peut-être se relever, non ? Il y a plus agréable pour se coucher que le sol d’un couloir d’hôtel… quoique la moquette est assez moelleuse., plaisanta-t-il.  

 

Elle hocha la tête , forçant un sourire faible sur ses lèvres, et se leva au même moment où des membres de la sécurité arrivaient.  

 

- Vous allez bien ?, les interrogèrent-ils.  

- Mieux que l’ascenseur., répondit Ryo.  

- La police va arriver. Nous allons prendre l’ascenseur de service., leur proposèrent-ils.  

- Je préférerais les escaliers si ça ne vous fait rien., murmura Sam, dardant un regard inquiet sur la cage d’ascenseur.  

- Vous êtes sûre de vouloir descendre les vingt-et-un étages à pied ?, lui demanda l’un des hommes.  

 

En entendant le chiffre, elle se sentit pâlir et vaciller, heureusement rattrapée par Ryo qui la surveillait de près.  

 

- Eh oui, tu montes les échelles comme un cabri., la taquina-t-il.  

- Tant mieux pour nous parce que six étages entre nous et l’explosion, c’était plus que nécessaire., lui dit-il.  

- Pourtant, elle n’avait pas l’air très forte…, fit remarquer l’américaine.  

- La bombe en elle-même, non effectivement. Elle a juste fait sauter les freins. En revanche, le câble d’attache a sauté et il a dû remonter comme un fouet sur trois ou quatre étages. Ca aurait pu nous blesser. Tu as assuré, Sam., la félicita-t-il.  

- Je n’ai fait qu’exécuter tes ordres., murmura-t-elle, gênée.  

- Sans paniquer, ça fait toute la différence. Comment tu fais ?, lui demanda-t-il alors qu’ils suivaient l’équipe de sécurité dans les escaliers.  

- Je te l’ai dit : je n’ai pas toujours vécu dans un quartier calme de Los Angeles et, malgré le nom, il n’y a pas que des anges à L.A.., répliqua-t-elle.  

 

Elle soupira et resserra les bras autour d’elle, sentant le bras de Ryo se glisser autour de sa taille.  

 

- Tu ne vas pas t’évanouir, hein ?, plaisanta-t-il.  

 

Malgré tout, quand elle l’observa un bref instant, elle sentit son inquiétude et secoua la tête.  

 

- Je suis juste fatiguée., expliqua-t-elle.  

- Donc tu as été au milieu de scènes dangereuses à L.A. ?, l’interrogea-t-il.  

- J’ai erré quelques jours dans l’un des quartiers les plus chauds avant d’arriver dans Koreatown chez Hajime. Autant dire que je n’ai pas beaucoup dormi pendant ce temps. Je me faisais enguirlander par les filles des rues, draguer par les mecs, on a entendu deux ou trois fusillades, assisté à quelques deals de drogue et échappé à cinq arrestations de police. Il vaut mieux rester calme pour réfléchir dans ces cas-là, non ?, répliqua-t-elle avec un léger trait d’humour dans la voix.  

- En effet… Tiens, regarde qui est là., fit remarquer Ryo en voyant Saeko dans le hall, donnant ses instructions.  

- Inspectrice de mon cœur, comment vas-tu ?, l’interpela-t-il.  

- Ryo, pourquoi je ne suis même pas étonnée de te voir ?, rétorqua-t-elle, remettant en place une mèche.  

 

Elle nota avec déplaisir la proximité de son ami avec sa protégée, sa main posée sur sa hanche et elle qui se tenait contre lui. Son air hagard ne l’attendrissait pas. Elle n’avait pas confiance. Elle n’aimait pas les mensonges. Elle n’aimait pas se demander si Ryo était en danger. Elle n’aimait pas l’absence de soupçon de son ami après tout ce par quoi ils étaient passés. Plus encore, elle n’aimait pas l’idée qu’il pouvait s’ouvrir à une autre femme sentimentalement. Depuis neuf ans, ça avait été Ryo et Kaori. Elle avait peut-être effleuré un moment l’idée de tenter sa chance avec lui mais ça s’était vite tassé. Ils étaient trop semblables pour réussir quelque chose ensemble sur le plan privé et il y avait cette évidence entre les City Hunter que rien ni personne ne pouvaient s’immiscer entre eux même si, la plupart du temps, ils étaient comme chiens et chats. Ryo ne pouvait aller sans Kaori sauf que visiblement, Ryo accordait de l’attention à sa cliente comme jamais il ne l’avait fait et, si les gestes étaient déjà vus, c’était le regard qui changeait. C’était ça le plus déstabilisant : avoir vu Kaori attendre autant d’années pour qu’elle y ait droit en une semaine…  

 

Saeko songea un instant aux deux passeports dans son sac à main. Il suffirait d’un geste pour l’éloigner de lui, un geste pour voir des policiers l’embarquer et l’emmener loin et protéger Ryo. Elle savait néanmoins que c’était le geste qui pouvait l’éloigner elle aussi de son ami. Si elle se trompait sur le compte de la jeune femme, il ne le lui pardonnerait peut-être pas et elle ne pouvait pas se permettre de le perdre. Il était le dernier avec elle à avoir connu Hideyuki personnellement et ils partageaient cela à deux en plus de partager la mémoire de Kaori avec les autres.  

 

- Pour faire simple, une bombe sur le frein de la cabine d’ascenseur commandée par un téléphone portable., lui apprit Ryo.  

- Donc attaque ciblée a priori., constata l’inspectrice.  

- Oui. Ils ont attendus que nous soyons dans l’ascenseur. Je ne sais pas si la coupure d’électricité était voulue ou non mais elle nous a sauvé la vie., admit-il.  

- On a eu une surchauffe. La coupure était accidentelle., avoua l’un des hommes de la sécurité.  

 

Sam et Ryo se regardèrent un instant, conscients qu’ils avaient eu de la chance.  

 

- Je n’aime pas quand il y a autant de bleu foncé autour de moi. On peut y aller ? Tu sais où nous trouver si besoin., demanda Ryo à son amie.  

- Oui, ça ira., admit-elle.  

 

Il la salua brièvement et emmena Sam jusqu’au parking où était garée la mini. Ils arrivèrent peu après au Cat’s où ils retrouvèrent Miki jouant avec Layla, Umibozu derrière son bar essuyant les machines. Dès qu’ils entrèrent, il suspendit son mouvement et se tourna vers eux.  

 

- Un petit souci d’ascenseur…, déclara soudain Ryo.  

- Descente infernale ?, répliqua le géant.  

- Oui mais on l’a échappé belle., conclut-il.  

 

Indifférente à la conversation des deux hommes, Sam se dirigea vers Layla et la prit dans ses bras quand elle lui tendit les siens, la serrant contre elle, les larmes aux yeux.  

 

- Je t’aime, ma puce. Si tu savais à quel point…, murmura-t-elle contre son oreille.  

 

Quand elle ouvrit les yeux et croisa le regard de Miki, celle-ci se sentit bouleversée dans ses convictions. Elle eut comme l’impression de sentir Kaori la pousser à faire ce qu’elle aurait fait : se lever et la prendre dans ses bras pour la réconforter, ce qu’elle fit à la grande surprise de tous.  

 

- Je suis heureuse de savoir que vous n’avez rien… tous les deux., lui assura Miki avec un sourire amical.  

- Merci Miki, balbutia l’américaine, émue.  

- De rien. On a tous le droit à une seconde chance. On sait de quoi on parle, non ?, fit la barmaid, se tournant vers les deux hommes.  

 

Ceux-ci acquiescèrent. Ryo était fier de son amie, du rôle qu’elle endossait peu à peu dans le groupe, faisant vivre l’héritage légué par Kaori.  

 

- Mick nous a appris que les cerisiers étaient en fleur depuis ce matin. On a prévu d’aller faire un pique-nique au parc demain. Ca vous dit ?, leur proposa-t-elle.  

 

Le nettoyeur fut un peu déçu de louper cette occasion mais il avait proposé autre chose à sa cliente et il ne voulait pas se dédire.  

 

- On avait prévu d’emmener Layla à la mer…, commença-t-il.  

- On n’a pas tous les jours la chance de participer à l’hanami. On pourra toujours aller à la mer la semaine prochaine, non ?, intervint Sam, conciliante.  

 

Elle vit trois personnes se tourner vers elle, surprises.  

 

- Qu’est-ce que j’ai dit ?, leur demanda-t-elle.  

- Hanami, comment tu connais ce terme ?, l’interrogea Ryo, surpris.  

- Je… Je l’ai entendu aux informations, je crois., répondit-elle.  

- Pourquoi ? Je me trompe ?, les interrogea-t-elle.  

- Non. C’est le bon terme. Ca surprend de t’entendre prononcer un mot japonais., enchaîna Miki.  

- En fait, je commence à comprendre des mots et bouts de phrases., avoua l’américaine.  

- C’est bien., la félicita la barmaid.  

- Au bout de trois, non quatre semaines d’immersion, c’est une bonne nouvelle., compléta Ryo.  

- Bon, il semble que nous sommes partis pour un pique-nique au parc demain alors., ajouta-t-il.  

 

Ils discutèrent encore quelques minutes avant de quitter le café et rejoindre l’appartement. 

 


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