Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 27 :: chapitre 27

Published: 28-10-20 - Last update: 28-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 27  

 

Le lendemain matin les trouva tous deux apaisés. Aucun d’eux ne savaient ce que présageait l’avenir mais ils redémarraient d’un bon pied une histoire qui avait été chahutée pendant un moment. Layla jouait à la poupée avec Sam lorsque Ryo descendit avec des albums photos en main.  

 

- J’ai été chercher cela dans ta chambre., lui apprit-il, les posant sur la table basse.  

- Des albums-photos ? J’en apprendrai peut-être un peu plus. Merci., fit-elle, prenant place sur le divan.  

- Ta chambre est là-haut. Je n’ai rien touché depuis…, commença Ryo avant de s’arrêter, gêné.  

- Quand tu te sentiras prête, je t’y emmènerai si tu veux., lui proposa-t-il.  

- D’accord. Je vais commencer par les photos d’abord. Tu veux rester ?, lui demanda-t-elle alors qu’elle le voyait hésiter sur ce qu’il devait faire.  

- Tu ne me les as jamais montrées., pipa-t-il.  

- Alors viens les découvrir avec moi., dit-elle, posant une main sur la place à côté d’elle.  

 

Il accepta et vint s’asseoir à ses côtés. Appréhendant un peu de ne pas bien réagir, Sam ouvrit le premier album et ils découvrirent des photos d’un homme, d’un adolescent et d’un bébé.  

 

- Lui, c’est Hideyuki., lui indiqua Ryo.  

- Oui, je me souviens de l’avoir vu sur la photo que tu as dans ta chambre. Donc ça doit être mon père adoptif et… moi., murmura-t-elle.  

 

Elle observa ce bébé de huit ou neuf mois dont les grands yeux fixaient l’objectif curieusement.  

 

- Tu avais déjà une mèche rebelle à l’époque., s’amusa le nettoyeur, désignant la petite mèche qui lui barrait le front.  

- Je…, commença-t-elle, fronçant les sourcils.  

 

Inconsciemment, elle passa la main sur son front et repoussa une mèche inexistante.  

 

- J’ai un vague souvenir de ce problème., murmura-t-elle.  

- Avant que tu laisses pousser ta frange pour ressembler à Layla ?, lui demanda-t-il, intéressé.  

- Oui, je crois., acquiesça-t-elle.  

 

Ils tournèrent quelques pages et tombèrent sur une série de photos regroupées sous le titre « les premiers pas de Kaori ». Divers clichés montraient la petite fille un pied en l’air avec le regard déterminé, assise par terre l’air fâchée certainement après être tombée par terre, arrivant dans les bras de son père ou dans ceux de son frère tout sourire.  

 

- Tu avais déjà un sourire craquant à l’époque., fit-il remarquer, lui adressant un regard chaud.  

- Certainement parce que j’étais aimée. Quand on voit leurs regards, ça ne fait aucun doute., affirma-t-elle.  

 

Elle ressentait un véritable réconfort à savoir cela et elle ne put s’empêcher de jeter un regard inquiet vers Layla. Elle espérait qu’elle aussi se sentait aimée, qu’elle grandissait en toute confiance malgré l’absence de sa mère biologique.  

 

- Elle est heureuse., lâcha Ryo comme pour apaiser ses craintes.  

- J’espère. Je ne veux pas qu’elle souffre de cette période de sa vie., s’inquiéta-t-elle.  

- Elle aura peut-être raté quelques moments avec sa mère mais elle en a une deuxième pour veiller sur elle, l’aimer et l’éduquer. Tu es sa mère aussi, Sam., lui assura-t-il.  

- Merci. Ca fait du bien de l’entendre. Qu’est-ce que…, souffla la jeune femme, interloquée.  

 

Elle avait devant elle une photo d’elle tenant une massue.  

 

- La première massue de Kaori ? C’est quoi cette histoire ?, s’exclama-t-elle.  

- Les filles, ça joue avec des poupées, non ?, ajouta-t-elle, effarée.  

 

Sa réaction fit rire Ryo à gorge déployée même si c’était légèrement déroutant de la voir dénigrer son instrument préféré. Il mit même un certain temps à se calmer avant de pouvoir lui répondre.  

 

- Pas toi… Ton sport préféré, c’était de chasser les petits garçons mal élevés qui embêtaient les autres et tu ne t’amusais pas à les griffer ou leur crier dessus. Tu les tapais avec des massues fabrication maison. Tu as même varié les plaisirs en grandissant., lui apprit-il, le regard pétillant.  

- Je… non, ce n’est pas possible… Je… Je ne pouvais pas être aussi violente…, murmura-t-elle.  

- C’est sûr que c’était assez brut de décoffrage mais presque toujours justifié. En tous cas pour ce que j’en ai goûté…, admit-il.  

 

Elle se tourna vers lui avec des yeux ronds comme des soucoupes. Elle n’arrivait pas à croire ni ce qu’elle venait de voir ni ce qu’elle venait d’entendre. Il ne voulait tout de même pas dire…  

 

- Je t’ai frappé avec une massue ?, lui demanda-t-elle.  

- Oh oui et de très nombreuses fois…, admit-il avec une léger sourire.  

- Mais… mais… pourquoi ?, s’exclama-t-elle.  

- Oh pour des raisons diverses et variées… parce que je disais une énormité, parce que je draguais une fille dans la rue, parce que je faisais des trucs un peu glauques dans la maison…, résuma-t-il.  

 

Il n’avait pas vraiment envie d’étoffer mais ne voulait pas non plus lui mentir. C’était comme s’il avait une chance d’effacer les aspects négatifs de leur relation précédente et, la situation étant déjà délicate, il ne la gâcherait pas.  

 

- J’ai envie de savoir ?, lui demanda-t-elle, sentant sa réticence.  

- Si tu me poses la question, je te répondrai mais, si je peux résumer, je te dirai juste que je n’ai pas toujours été correct avec toi pour les mêmes raisons qui m’ont poussé à vouloir te faire partir., lui avoua-t-il.  

- Qu’est-ce qui a changé ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

 

Encore plus que les souvenirs ou les faits, elle voulait comprendre ce qui avait pu unir deux personnes si différentes de manière si profonde. C’était peut-être là que résidait le fondement de sa relation avec Kaori et donc avec Ryo.  

 

- Sept ans de vie commune avec une jeune femme au caractère aussi trempé que doux, une femme qui ne m’a pas lâché même dans les moments difficiles, qui était là pour m’entourer et me protéger, me montrer ce que signifier vivre et aimer., répondit-il.  

- Ce n’était pas moi le plus fort de nous deux. Tu me le montres encore aujourd’hui., lui affirma-t-il, levant une main et caressant sa joue, le regard empli de fierté.  

 

Sam l’observa un moment, le cœur battant la chamade. Elle savait que, naturellement, un prénom aurait dû se glisser dans sa phrase mais il l’avait tu parce qu’il parlait des deux parties d’elle-même. Elle n’avait pas besoin d’en avoir la confirmation. Elle le savait rien qu’à son regard.  

 

- Je vais continuer à me battre, Ryo., lui promit-elle à mi-voix.  

 

Elle parlait également pour les deux femmes en elle, l’une pour remonter à la surface et l’autre pour se réconcilier avec elle-même malgré les doutes et les peurs.  

 

- Tu pourras prononcer à nouveau son prénom sans crainte, je te le promets. Ce sera peut-être un tableau vierge mais elle sera là., lui assura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Prends ton temps. Quelque part, j’ai de la chance : j’ai deux femmes pour le prix d’une., plaisanta-t-il pour chasser la tension qui montait.  

 

Elle l’observa et laissa échapper un rire léger en acquiesçant. Elle avait compris et se sentait soulagée.  

 

- Donc, pour en revenir à ma façon de te garder dans les rails…, commença-t-elle, se laissant aller dans les coussins du divan.  

- Oui ?, répliqua-t-il, l’imitant, posant la tête sur sa main accoudée au dossier.  

- J’ai du mal à imaginer que j’arrivais à atteindre un homme avec tes réflexes., fit-elle remarquer.  

- Faut dire que t’es rapide et agile., pipa-t-il.  

- Moins qu’une balle, Ryo., lui opposa-t-elle.  

- Peut-être que j’aimais cela alors., répondit-il.  

- Tu es sado-maso ?, lui demanda-t-elle, levant un sourcil.  

- Ca te plairait ?, lui retourna-t-il, un petit sourire mutin aux lèvres.  

 

Sam le regarda et ne put s’empêcher de l’imaginer tout de cuir vêtu, un fouet à la main, ses muscles se dessinant sous le vêtement, galbant sa silhouette. Elle se mit à rire, à la fois émoustillée et gênée.  

 

- Pas mon genre., répondit-elle, détournant le regard.  

- Même pas les menottes ?, la taquina-t-il.  

- Ca dépend : pour toi ou pour moi ?, lui retourna-t-elle, un regard empli de défi posé sur lui.  

 

Il sourit à la voir se défendre sans fléchir sur ces sujets-là. C’était un aspect qu’il aimait chez elle, un aspect qu’il aurait espéré voir chez Kaori quand ils auraient été plus à l’aise ensemble et qu’elle aurait été plus à l’aise avec ses désirs.  

 

- Je ne peux pas me permettre de perdre la liberté de mes mains., se défendit-il.  

- Mes mains pourraient t’être très agréables, alors pourquoi les emprisonner ?, lui opposa-t-elle.  

- Pour le moment, c’est plutôt ta bouche que j’ai envie d’emprisonner., lui lança-t-il, le regard rivé sur ses lèvres.  

 

Il la vit les entrouvrir puis les refermer à court de réponse bien sentie pour le remettre en place et il réalisa alors que la température avait quelque peu monté dans la pièce, que la conversation légère avait un peu dérapé. Il attrapa sa main à quelques centimètres de la sienne et, d’un coup, l’attira à lui en basculant sur le dos. Il la réceptionna sur lui, la remontant légèrement pour faire face à son visage. Pendant un moment, il traça le contour de ses traits, de ses lèvres du bout des doigts, la sentant frémir sous son toucher, la voyant humecter ses deux lignes rosées du bout de la langue, attisant un peu plus son envie de prendre possession de sa bouche. Son cœur battait la chamade contre le sien, plus calme, plus apaisé, à sa place. Sa main glissa dans sa nuque, lui faisant fermer les yeux sous la douceur du geste, et se glissa dans ses cheveux. Il l’observa encore un moment avant de l’attirer à lui quand on toqua à la porte.  

 

- J’aurais dû m’en douter…, grogna-t-il.  

 

Ils ne pourraient jamais avoir un moment de tranquillité, même maintenant… Sam se leva à regrets pour le laisser aller ouvrir. Son cœur battait à cent à l’heure et elle avait du mal à redescendre du petit nuage sensuel sur lequel il l’avait emmenée. Elle avait adoré la délicatesse de ses gestes, la douceur et la chaleur de son regard, la volupté dont il l’avait enveloppée. Elle en redemandait.  

 

- Saeko ? Quel bon vent t’amène ?, l’accueillit Ryo, s’effaçant pour la laisser entrer.  

 

Sam fut assez admirative de sa capacité à reprendre maîtrise de ses émotions, admirative mais pas vraiment surprise, se rendit-elle compte. Pourtant, elle ne doutait pas de ce qu’il avait ressenti. Il n’avait pas caché l’intensité des émotions qui avaient brillé dans son regard.  

 

- C’est pour le Lotus noir ?, lui demanda-t-il, son regard se durcissant.  

- Affaire classée., éluda-t-elle.  

- Le bateau a été saisi par interpol. L’organisation est en cours de démantèlement., lui apprit-elle.  

- Très bien., apprécia-t-il, se détendant visiblement.  

- Je viens pour les informations que tu m’as demandées… concernant Livia., répondit-elle.  

- Viens., l’invita-t-il.  

 

Ils prirent place dans le canapé, Sam s’asseyant à côté de lui.  

 

- On a peut-être une idée de qui est la mère de Layla., l’informa-t-il.  

 

Elle le fixa un moment, ne sachant quoi dire. C’était rapide. C’était ce qu’elle avait espérait mais c’était également inattendu et elle ne put s’empêcher d’observer la petite fille qui jouait calmement avec la boule au ventre. Elle savait qu’elle devait la rendre à sa mère, que c’était la meilleure chose pour elle mais ce n’était pas facile de s’imaginer vivre sans elle après.  

 

- Qui ?, finit-elle par murmurer.  

- Elle s’appelle Livia Stone. C’est une histoire un peu compliquée., soupira Ryo, le regard sombre.  

- Elle s’est faite passer pour notre cliente pour retrouver quelqu’un, un témoin gênant, et pouvoir l’éliminer., lui expliqua-t-il, d’une voix où perçait une colère mal maîtrisée.  

 

Il s’en voulait toujours de s’être fait duper par cette garce, qu’elle aie réussi à se jouer d’eux et à les conduire dans le piège de la Mante Verte… S’il s’en était aperçu plus tôt, tant de choses auraient pu être différentes…  

 

- En fait, on a appris d’autres choses par la suite mais tu n’as jamais voulu en entendre parler et je ne t’ai pas forcé à m’écouter., expliqua Saeko, remettant une mèche de cheveux en place nerveusement.  

 

Ryo se leva et alla jusqu’à la fenêtre, se massant la nuque. Il avait eu du mal à se raisonner et ne pas aller tuer Livia malgré le mal qu’elle avait fait. D’après Mick, Kaori lui avait affirmé qu’elle lui avait sauvé la vie en prenant une balle à sa place. C’était la seule chose qui lui avait valu sa clémence car, cette fois, même ses principes ne l’auraient probablement pas retenu. Il ne voulait pas avoir cette conversation. Il ne voulait pas entendre que Livia pouvait vraiment avoir eu des circonstances atténuantes. Il ne voulait pas savoir si elle était vraiment la mère de Layla. Ils pouvaient continuer leur vie à trois. Sa conscience ne lui pèserait pas : elle lui avait pris Kaori, il lui prenait Layla.  

 

Quand il sentit une main sur son épaule et un corps se coller au sien, il revint à la réalité et poussa un long soupir. Il pourrait vivre avec ce poids-là mais elle ne pourrait pas. Pourtant, elle allait souffrir de laisser partir la petite, il le savait. Il en avait encore une preuve là maintenant dans la tension qu’il sentait émaner d’elle. Elle allait souffrir bien plus que lui… Il se retourna et passa un bras autour de sa taille, sa main venant se poser sur la sienne.  

 

- Vas-y., incita-t-il son amie.  

 

Saeko les observa tous les deux, vraiment surprise même si elle n’en montrait rien. C’était étrange de voir Kaori de retour en chair et en os mais pas en esprit quoique Sam n’était pas si différente de son amie.  

 

- Livia nous a expliqué que Veermans avait kidnappé sa fille pour obtenir son aide. Il menaçait de tuer la petite si elle ne s’infiltrait pas et ne tuait pas le journaliste. Elles étaient dans le bateau toutes les deux mais, la nuit, elles étaient séparées pour éviter tout risque d’évasion. Lorsque Kaori l’a retrouvée…, commença l’inspectrice, jetant un regard à la rouquine.  

- Elle lui a tout avoué et demandé de l’aider à sauver sa fille. C’était juste avant de se prendre cette balle pour toi., souffla-t-elle.  

 

Ryo sentit les doigts de Sam se crisper sur les siens et resserra son emprise. Ca devait faire beaucoup pour elle d’assumer le retour de la mère biologique de Layla, de reparler de l’épisode qui lui avait coûté la mémoire et de savoir qu’elle avait échappé à la mort déjà auparavant.  

 

- Comment Kaori aurait pu être sûre qu’elle ne mentait pas ?, l’interrogea le nettoyeur, sceptique.  

- Parce qu’elles en avaient déjà parlé avant. Livia a expliqué que Kaori l’avait surprise en train de pleurer sur la photo de sa fille pendant qu’elle était chez vous., répondit Saeko.  

- Elle ne m’en a pas parlé., admit Ryo.  

 

Machinalement, Saeko se tourna vers Sam, le regard interrogateur, et celle-ci en éprouva beaucoup de gêne et de culpabilité, baissant les yeux.  

 

- Elle n’a pas de souvenirs d’avant son accident, Saeko., la reprit-il.  

- C’est vrai… C’est juste que c’est troublant., avoua-t-elle.  

- Tu sais où la trouver ? Dans quelle prison est-elle ?, lui demanda le nettoyeur.  

- Elle… Elle a été libérée il y a quelques semaines., l’informa l’inspectrice, à son tour gênée.  

 

Ryo se figea à ces mots et la fixa d’un regard troublé.  

 

- Elle est sortie après à peine un an ?, souffla-t-il.  

- C’est une plaisanterie ? Elle a tué quelqu’un !, s’exclama-t-il.  

- Non, ce n’est pas une plaisanterie. Elle a aidé les autorités à remonter bien au-delà de la Mante Verte. Sa peine a été réduite d’autant par le juge et elle a bénéficié d’une nouvelle réduction de peine pour bonne conduite., lui apprit-elle.  

- Elle s’est isolée dans un couvent… le Jakko In du côté de Kyoto., leur apprit-elle.  

- J’ai failli être près de sa mère sans même le savoir., ricana Sam, le cœur lourd, observant Layla.  

- La vie a drôle de sens de l’humour., soupira Ryo.  

- Pourquoi n’est-elle pas repartie aux Etats-Unis ?, demanda-t-il à Saeko.  

- Elle voulait rester près de sa fille., répondit-elle.  

 

Sam sentit les larmes lui monter aux yeux et se tourna dans les bras de Ryo, cherchant un peu de réconfort pour lutter contre la multitude de sentiments parfois contradictoires qui la traversaient. Il glissa une main dans ses cheveux, les caressant doucement. Il regarda la petite fille jouer calmement, lutta contre la douleur en réalisant qu’elle allait quitter leur vie alors qu’elle avait éveillé tant de choses en lui, qu’elle était une partie importante de la vie de la femme qu’il aimait.  

 

- Un mot de ta part et tu n’auras pas à subir…, dit-il.  

 

Il ne put finir sa phrase, une main bâillonnant sa bouche. Sam le regardait, les yeux écarquillés, effarée par sa proposition. Elle n’avait pas besoin d’en entendre plus. Elle savait qu’il lui proposait d’éliminer le problème Livia pour ne pas avoir à se séparer de Layla et souffrir son absence. Elle savait qu’il ne le faisait pas par vengeance. Elle ne savait pas comment mais elle le savait. Elle savait aussi instinctivement qu’elle ne pouvait pas le laisser faire. Même si c’était par amour pour elle, même si c’était pour qu’elle ne souffre pas, elle ne pouvait pas le laisser aller au bout ne serait-ce que de sa phrase.  

 

- Non… Ryo, je ne te demanderai jamais… ça pour moi. Ne pas avoir de passé, c’est l’enfer. Même si ça doit me faire souffrir, je rendrai Layla à sa mère. C’était mon but depuis le départ pour qu’elle puisse grandir avec des racines solides. C’est important pour elle et ça l’est pour moi., lui affirma-t-elle, retirant sa main de ses lèvres.  

- Tu m’en veux ?, murmura-t-elle, le regard incertain.  

 

Il l’observa, bouleversé par ce qu’il voyait et entendait. Cherchant à maîtriser ses émotions, il releva les yeux et croisa le regard de Saeko tout aussi chamboulée. Il vit même à sa plus grande surprise une larme rouler sur sa joue et, sans un son, elle articula « Kaori ». Elle aussi avait ressenti la présence de la rouquine à travers ses mots. Elle n’avait peut-être plus les souvenirs mais Sam transpirait l’âme de Kaori.  

 

- Non. Tu as été adoptée. Tu ne te souviens pas de ce que ça fait mais tu le ressens au plus profond de toi… comme moi. Tu… tu ne seras pas seule pour le faire., lui assura-t-il, ramenant sa tête contre lui.  

- Promets-moi de ne pas t’en prendre à sa mère quand tu la verras. Layla ne doit pas ressentir ta colère., lui demanda-t-elle.  

- Je te le promets et, si je ne me sens pas en mesure de me contrôler, je resterai à l’écart., lui promit-il.  

- Merci., souffla-t-elle.  

 

Ils restèrent un moment ainsi enlacés, trouvant le réconfort et le soutien dont ils avaient besoin en l’autre jusqu’à ce que Layla se lève et se jette dans leurs jambes en riant. Ryo la souleva et la cala entre eux deux, lui offrant la chaleur d’un câlin à trois.  

 

- Qu’allez-vous faire ?, leur demanda Saeko, se levant.  

- Je suppose qu’on va aller voir Livia., répondit Ryo.  

- Il faut prendre rendez-vous pour pénétrer au couvent. Tiens, le numéro., lui dit-elle, lui tendant un papier à entête.  

 

Elle s’éloigna puis s’arrêta et revint sur ses pas.  

 

- Sam…, appela-t-elle.  

 

Sam se retourna et attendit.  

 

- Tiens, je te rends cela., fit Saeko, sortant de son sac les passeports qu’elle lui avait confiés et les lui rendant.  

- Je… Je n’en ai plus vraiment besoin mais merci., répondit la jeune femme, les reprenant.  

- Je suis contente de m’être trompée sur ton compte., admit l’inspectrice.  

- Bienvenue parmi nous., compléta-t-elle avant de se retourner.  

 

Au passage, elle baissa les yeux et s’immobilisa. Elle attrapa l’album-photo sur la table et contempla une photo, nostalgique.  

 

- Je me souviens de ce moment., fit-elle remarquer, pointant une photo.  

- C’est vrai ?, s’étonna Sam.  

- Oui. J’étais au collège avec Hideyuki, pas dans les mêmes niveaux mais on était déjà amis. Votre père… votre père venait de décéder. Il n’y avait plus que vous deux et une tante quelque part que vous n’aviez jamais vue. Les services sociaux avaient menacé de t’embarquer mais, après quelques temps d’hésitation, il a refusé de te laisser. Il m’a fait écrire une lettre au nom de votre tante, disant qu’elle arrivait. Le concierge de votre immeuble avait pitié de vous et il l’a soutenu en disant qu’il veillerait sur vous le temps qu’elle arrive. , expliqua l’inspectrice, amusée.  

- Cette photo a été prise le jour où il a décidé de te garder avec lui. Ne te méprends pas, il n’a jamais voulu se débarrasser de toi, ne t’a jamais considérée comme un poids mais il voulait ce qu’il y avait de mieux pour toi. Il a hésité en se disant que tu aurais peut-être une famille normale pour t’élever mais il n’a pas pu te laisser partir. Il t’aimait plus que tout au monde, sa petite furie à la massue., se souvint-elle, un sourire tendre éclairant ses traits.  

- Il a fait le bon choix ce jour-là et il ne l’a jamais regretté même si ça n’a pas toujours été facile., conclut-elle.  

 

Sam la regarda, les larmes aux yeux, et, après un moment, approcha et enlaça Saeko. Elle était émue d’avoir appris quelque chose d’aussi touchant, d’aussi intime sur elle, quelque chose que peut-être Ryo n’aurait pas su lui expliquer…  

 

- Merci., murmura-t-elle, comprenant un peu mieux ce qui avait aidé Kaori à devenir cette personne aimante et aimée.  

- De rien. J’espère que tu trouveras ta place parmi nous., lui retourna Saeko avec un léger sourire.  

- C’est ce que nous espérons., répondit Ryo, tenant Layla contre lui.  

 

Ils regardèrent Saeko s’en aller puis Sam se tourna vers lui.  

 

- Je crois que tu apprends même des choses que Kaori ne savait pas., pipa-t-il.  

- Nous n’en sortirons que plus grande…, répondit-elle.  

- Tu peux appeler pour prendre rendez-vous au couvent, s’il te plaît ? Ca ne sert à rien de faire traîner les choses en longueur., lui demanda-t-elle.  

- Très bien si c’est ton choix., concéda-t-il.  

- C’est le mieux pour elle. Et qui sait ce que l’avenir nous réserve ?, musa-t-elle, prenant Layla et l’emmenant en cuisine pour préparer le repas.  

 

Ryo les observa s’en aller, pensif. S’ils devenaient un couple solide, aurait-il la force de lui proposer d’avoir un enfant à deux ? Il en avait envie, avait été prêt à accueillir Layla dans son monde parce qu’elle faisait partie d’un package mais décider de faire naître un bébé pour l’exposer au danger c’était tout autre chose, pensa-t-il. Repoussant cette pensée à plus tard, il décrocha le téléphone.  

 

- Samedi en début d’après-midi., informa-t-il Sam en les rejoignant dans la cuisine après avoir raccroché.  

- Samedi… d’accord., murmura-t-elle, le cœur lourd. 

 


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