Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

» Write a review

 

DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I haven't received the activation email.

 

If you didn't receive the activation email, you probably entered an incorrect email address or you are using Caramail (that refuses automatic emails). In this case, contact me using the email address you put in your profile or one that you want to use instead, and give me your pseudo and password.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 32 :: Chapitre 32

Published: 06-11-20 - Last update: 06-11-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 32  

 

Debout près des jeux au parc, Ryo regardait Layla courir du tourniquet aux balançoires en passant par le toboggan non loin, un sourire s’étendant d’une oreille à l’autre.  

 

- Ca fait toujours plaisir de voir un enfant rire., lâcha Mick, faisant glisser Samuel sur un toboggan plus petit.  

- C’est vrai. Ce sera la meilleure partie de la journée., souffla le nettoyeur.  

- C’est décidé ? C’est aujourd’hui qu’elle emménage chez Livia ?, demanda l’américain d’une voix neutre.  

- Oui. On l’a préparée toute la semaine. Hier, on lui a tout expliqué à trois. On espère que ça ira. Sam et Livia transportent ses affaires en notre absence et vont lui aménager son espace., répondit Ryo.  

- D’où le tour au parc pour éviter la crise pendant l’opération…, comprit Mick.  

- Comment le vit Sam ?, s’intéressa-t-il.  

 

Ryo observa Layla, l’interpela pour lui dire d’arrêter de courir sans regarder où elle allait puis soupira.  

 

- C’est dur. Elle a le sentiment de l’abandonner alors qu’elle a tout fait pour elle. Quasiment toutes les nuits, je l’ai trouvée éveillée observant la petite dormir., lui apprit le nettoyeur.  

- Oh… et tu l’as trouvée comme ça, par hasard ?, le taquina son ami, voyant son air sombre.  

- Ou tu veilles son sommeil à elle aussi ?  

- A qui ? Layla ou Sam ?, répliqua Ryo avec un léger sourire.  

- A ton avis ?  

- Je ne voudrais pas qu’elle disparaisse pendant la nuit., répondit le japonais.  

- Elle est revenue, Ryo. Tu n’as plus à t’inquiéter., lui affirma Mick.  

- Elle a disparu une fois. J’aurai toujours peur de la perdre une deuxième fois., murmura-t-il sombrement.  

 

Il n’y eut ni sarcasme ni plaisanterie pour détourner l’attention, juste une main qui se posa sur son épaule en soutien et Ryo l’apprécia à sa juste valeur.  

 

- Donc elle emménage au quatrième et l’étape suivante, elles s’en vont, c’est cela ?, résuma Mick, faisant attention que Layla soit bien hors de portée d’oreille.  

- Livia attend des réponses pour des offres d’emplois. Dès qu’elle aura un boulot, elles déménageront., expliqua Ryo.  

- Tu as commencé à entraîner Sam ?  

- Oui, quelques heures cette semaine pour savoir d’où on part.  

- Et alors ?, l’interrogea son ami.  

- Tir, zéro de chez zéro. Elle n’a pas gardé de réflexe. Elle a en revanche de bonnes notions en arts martiaux et auto-défense., lui apprit Ryo, un léger sourire en coin.  

 

Il se souvint des deux entraînements qu’ils avaient faits et qui avaient dérivé en très agréables séances de caresses et baisers plus ou moins osés. Mick observa son ami et lui donna un coup de coude, goguenard.  

 

- Pourquoi j’ai l’impression que les tatamis n’ont pas vu que des prises techniques ?, le taquina-t-il.  

- Je pourrais te répondre mais je serai obligé de t’éliminer après. Par égard pour mon filleul, je vais me taire., fit-il, attrapant Samuel et le soulevant dans les airs, le faisant rire.  

 

L’américain ne dit rien : la lueur chaude dans son regard parlait pour lui. Ca faisait du bien de voir Ryo apaisé. L’amnésie de Kaori restait un problème mais ils paraissaient tous deux s’en être fait une raison et prenaient la vie comme elle venait. Ils construisaient leur couple progressivement, gérer les problèmes un par un, posément. Ca changeait des cris et massues qu’ils avaient connus. Ils en étaient au niveau d’osmose atteinte juste avant la disparition de Kaori, une relation mature, posée, sereine.  

 

- T’es pas drôle… Je n’ai toujours pas eu de réponse à la question que je me suis posé en arrivant au Japon…, grommela Mick.  

- Et tu n’en auras toujours pas., lui opposa Ryo.  

- Parce que tu ne sais toujours pas ?, tenta l’américain, se penchant vers son ami.  

- Même si je savais, je ne te répondrais pas. J’espère, bonhomme, que tu tiens plus de ta mère que de ton père. On tirera peut-être quelque chose de toi., plaisanta le japonais.  

- J’espère qu’il héritera de mon charme naturel., s’offusqua le papa.  

- Personnellement, je suis plus sensible à celui de ta femme. Elle pique moins., répliqua Ryo.  

 

Mick ricana puis se tourna vers les jeux, regardant Layla évoluer et imaginant bien Samuel courir comme elle dans quelques temps. La petite fille ne serait plus là cependant et son regard s’assombrit en pensant à ses amis. Ils avaient néanmoins raison : c’était mieux ainsi.  

 

- J’ai fait le tour de mes indics ce matin, Ryo. La nouvelle de la réapparition de Kaori a déjà fait le tour de Tokyo., lui dit-il, se doutant néanmoins que ce ne serait certainement pas une grande surprise pour lui.  

- Je sais. J’ai même eu vent que certains projetaient déjà de l’enlever., fit le nettoyeur, l’air sombre.  

- Pour le moment, elle est conciliante et écoute ce que je lui dis. Elle a Layla pour s’occuper., ajouta-t-il, réaliste.  

- Tu t’inquiètes pour après ? Lorsque la petite ne sera plus là ?, lui demanda son ami.  

- Oui, quand elle aura trop de temps pour penser et besoin de s’occuper. Elle sait que notre vie sera emplie de dangers mais je n’ai pas encore eu le courage de lui en expliquer la nature. Il faudra que je le fasse…, soupira Ryo.  

 

Pour le moment, il avait réussi à la préserver de tout cela, ce qui était déjà bien avec ce qu’elle traversait avec Layla et la séparation qui se profilait. Il ne pourrait néanmoins pas la garder plus longtemps dans l’ignorance et devrait lui apprendre ce que la mémoire avait effacé.  

 

- Tu espérais qu’elle aurait recouvré la mémoire ?, l’interrogea Mick.  

- Un peu même si je sais que c’est illusoire., admit le nettoyeur.  

- Donc tu devras lui en parler. Elle doit être prête si un jour ça arrive. Si tu as besoin d’aide, tu sais que tu peux compter sur chacun d’entre nous. On peut être là pour lui expliquer, l’entraîner, la soutenir, te soutenir aussi., lui assura l’américain, reprenant son rejeton qui lui tendait les bras.  

- Je sais. Merci à vous tous., murmura Ryo, se ravisant alors qu’il allait continuer.  

- Crache le morceau, Ryo.  

- Quoi ?, s’étonna-t-il.  

- Ne fais pas l’innocent. Tu allais dire quelque chose alors dis-le. Tu ne t’en porteras certainement pas plus mal… sauf si c’est pour me dire que tu as couché avec ma femme., plaisanta l’américain.  

 

Ryo ricana un instant avant de se faire plus sérieux.  

 

- Je n’aurais pas été contre à un moment., répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- S’il n’y avait pas eu Kaori…, pipa Mick.  

- Ne cherche pas à détourner la conversation. Je te connais., expliqua-t-il au regard interrogateur de son compère.  

- Touché., s’amusa Ryo.  

- Je me disais juste que, sans vous, je n’aurais pas été là pour son retour. Je vous dois une fière chandelle.  

- Tu t’es montré fort, Ryo. On était tous abattus et tu t’es montré fort pour nous et pour elle., lui opposa Mick.  

- Alors remercie Miki. Si elle n’avait pas été là, j’aurais certainement retapissé les murs de la chambre de Kaori de ma cervelle., murmura Ryo.  

 

Le regard surpris que son ami posa sur lui lui confirma ce qu’il avait toujours pensé : Miki n’avait pas parlé de cet épisode-là. Malgré son appétence au commérage, elle avait gardé cela pour elle, n’avait pas étalé au grand jour la détresse de l’inébranlable Ryo Saeba, prêt à se suicider pour rejoindre l’amour de sa vie.  

 

- Tu voulais te suicider ?, murmura Mick, horrifié et se sentant coupable de n’avoir pas vu la profondeur de la détresse de son ami.  

- Oui. On était repartis avec Falcon en pleine mer toute la matinée. On avait fouillé la zone, suivi les débris qui avaient flotté mais on ne l’avait pas trouvée. Après ce qu’on venait de vivre, avec ce qu’on avait projeté de vivre, j’avais perdu tout espoir, la vie n’avait plus aucun sens. Je ne voulais que la rejoindre., admit le nettoyeur.  

- Comme un con, je t’ai vu triste mais affronter la vie jour après jour. J’aurais dû être là pour toi., s’en voulut Mick.  

- Tu l’as été, Mick. Je ne te reproche rien mais, pour la première fois, je suis capable d’en parler. Tu n’en as peut-être pas l’impression mais vous avez tous été là. Kazue était enceinte et tu t’es occupé d’elle. Avec cette nouvelle vie qui arrivait, il a fallu retrouver le sourire, la force d’avancer et l’espoir en des lendemains heureux. Miki et Falcon ont reconstruit le Cat’s et attendent maintenant un bébé, le Professeur accueille de nouveau des patients à la clinique et Saeko va même se marier. En continuant vos vies, vous m’avez tous montré le chemin et poussé à vivre la mienne même si c’était dur et sans saveur au départ., lui confia Ryo.  

- Et aujourd’hui, Kaori est de retour., conclut l’américain.  

 

Ryo regarda Layla faire un tour de toboggan puis se diriger vers lui. La voyant frotter ses yeux, il la prit à bras et avisa Samuel endormi contre son père également.  

 

- On ferait mieux de rentrer., constata-t-il.  

 

Les deux hommes quittèrent le parc et se dirigèrent vers leurs domiciles.  

 

- Kaori est de retour et c’est très bien ainsi., avoua Ryo, surprenant son ami par son ton mitigé.  

- J’avais décidé de faire ma vie avec Sam. J’avais laissé partir Kao et j’avais dit à Sam que je voulais qu’on tente notre chance. Je voulais la convaincre de rester avec moi, qu’on forme une famille tous les trois., lui apprit-il, déposant un baiser dans les cheveux de Layla qui avait posé la tête contre son épaule, luttant contre le sommeil.  

- Tu ne te sens quand même pas coupable d’avoir avancé ?, lui demanda Mick, affrontant le silence coupable de son ami.  

- Je suis persuadé que tu as reconnu Kaori instinctivement. Et même si ce n’est pas le cas, si tu as eu le coup de foudre ou que tu as été attiré par Sam, où est le problème ? C’était ce que Kaori t’aurait demandé et tu le sais. Tu le sais, non ?, insista-t-il.  

- Oui, je le sais. Elle me l’a demandé. Mick, ça ne faisait qu’un an…, objecta tout de même Ryo.  

- T’aurais préféré en attendre six de plus ? Pourquoi ça te gêne tant ? Tu as rencontré quelqu’un qui a touché ton cœur, qui t’a aidé à avancer dans ton deuil, qui t’aime et que tu aimes. Où est le problème ?, lui retourna l’américain.  

 

Il observa le nettoyeur japonais fixer l’horizon de son regard sombre sans vraiment le regarder. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre.  

 

- Tu aimais Kaori à la folie, Ryo. Ne pense pas que ce n’était pas le cas parce que tu es tombé amoureux de Sam si vite. Tu l’aimais et tu l’aimes toujours. Tu aurais très bien pu aimer Sam en même temps que Kaori. Il n’y aurait pas eu de contradiction. Kaori a fait de nous des hommes. Elle a su faire éclore en nous l’homme normal qui sommeillait, celui qui est capable d’accepter ses sentiments, même si dans ton cas, elle a dû bosser bien plus longtemps., le taquina Mick, arrachant un ricanement à son ami.  

- Alors cesse de culpabiliser parce que tu as accordé des choses plus rapidement à Sam qu’à Kaori. D’autant plus maintenant que tu sais qu’elles ne forment qu’une seule et même personne. Il y a des choses plus importantes à faire. La protéger, l’entraîner, l’aider à devenir celle qu’elle veut être. Et peut-être que dans quelques temps, Samuel aura un autre cousin si l’envie vous prend., ajouta-t-il, malicieux même s’il se préparait à la rebuffade.  

- Ca dépendra d’elle et de ce qu’elle souhaite., répondit Ryo.  

- Le grand Ryo Saeba prêt à engendrer… Je vais marquer le calendrier d’une croix rouge., s’exclama Mick, à peine surpris.  

- J’espère qu’elle dira oui. C’est un grand changement mais je ne reviendrais en arrière pour rien au monde., admit-il, caressant le crâne de son fils tendrement.  

 

Arrivés à destination, ils s’arrêtèrent et se firent face.  

 

- Ca remonte à quand la dernière conversation confession qu’on a eue ?, demanda Ryo, amusé.  

- Ca dépend ? Sobre ou alcoolisée ?, répliqua Mick, faisant sourire son comparse.  

- Merci Mick.  

- Ca me donne le droit de tirer un coup avec Sam ?, lui demanda-t-il, le regard pétillant.  

- A toi de voir si tu veux donner des frères et sœurs à Samuel…, répondit le nettoyeur avec un regard d’avertissement.  

- Même sans cela, j’ai une femme à satisfaire., plaisanta l’américain.  

- Peut-être qu’un jour, vous nous annoncerez une date pour votre mariage d’ailleurs…, lança son ami.  

- On planche dessus. Bon courage pour…  

 

Mick ne dit rien mais fit un signe de tête vers Layla. Ryo acquiesça et s’en alla vers l’immeuble. La petite endormie contre lui, il s’arrêta au quatrième et frappa.  

 

- Salut Livia, vous avez fini ?, lui demanda-t-il, posant la fillette sur le divan.  

- Oui, on préparait le repas. Sam m’expliquait la préparation de certains produits., expliqua-t-elle.  

- Ca aide d’avoir un chef cuistot sous la main., plaisanta-t-il, rejoignant sa rouquine dans la cuisine.  

- Ex-chef cuistot., le corrigea-t-elle.  

- Layla est dans sa chambre ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, elle dort dans le canapé. Elle n’a pas arrêté de courir au parc., lui apprit-il.  

- Tant mieux. J’ai fini ici. Il n’y a plus qu’à laisser cuire dix minutes et réchauffer au moment du repas., expliqua Sam à Livia.  

- Merci. Je ne comprenais pas la notice en japonais., fit-elle, reconnaissante.  

 

Ils retournèrent dans le séjour et le couple s’apprêtait à sortir lorsque Layla se réveilla.  

 

- On rentre ?, demanda-t-elle, se frottant les yeux tout en s’approchant d’eux.  

 

Les trois adultes se regardèrent et le couple s’écarta, laissant la place à Livia.  

 

- Ryo et Sam rentrent chez eux mais nous deux, nous restons ici ensemble. Ta chambre est prête. Tu veux venir voir ?, lui proposa-t-elle, lui tendant la main.  

 

Layla hésita puis glissa la main dans celle de sa mère.  

 

- Et demain, je vais dormir avec maman Sam ?, demanda-t-elle, se dirigeant vers la pièce.  

- Non, Layla. Tu ne dormiras plus chez Ryo. Tu vas dormir ici avec moi désormais., lui expliqua Livia, s’agenouillant près d’elle.  

- Non !, cria la petite, la lâchant et courant vers son autre mère.  

 

Sam se mit à son niveau mais ne la prit pas contre elle. C’était dur de voir son désarroi mais elle devait instaurer un peu de distance entre elles deux pour laisser la place à Livia. Caressant son visage, elle posa les mains sur ses épaules et plongea dans son regard attristé.  

 

- Tu vas vivre avec ta vraie maman, Layla. Nous avons ramené toutes tes affaires ici dans ta maison. On en a parlé hier, tu te souviens. Je sais que c’est difficile pour toi mais ta place est ici. Elle n’est plus avec moi., lui dit-elle d’une voix rassurante.  

- Tu ne m’aimes plus ?, lui demanda la petite fille, la voix tremblante.  

 

La jeune femme se retint de fermer les yeux pour juguler sa douleur. Layla, dans toute son innocence, lui infligeait une peine immense mais elle ne lui en tenait pas rigueur. C’était une peur légitime, une question qu’elle attendait. Comme en soutien, elle sentit une main se poser sur son épaule et puisa dans cette force réconfortante.  

 

- Si, Layla. Je t’aime encore… Je t’aimerai toujours, ma chérie, mais tu dois vivre avec ta maman, celle qui t’a portée dans son ventre. C’est important pour toi. On se verra encore, on se parlera encore mais moins souvent., lui assura Sam, faisant un effort qui lui semblait surhumain pour maîtriser sa voix.  

- Tu devrais aller voir ta chambre. Tu verras, elle est super., l’encouragea-t-elle.  

- Bonne soirée., la salua-t-elle avant de l’embrasser sur le front et de se relever.  

 

Le couple ressortit de là et regagna l’appartement du dessus. Ryo posa ses affaires et se déchaussa avant de rejoindre Sam, debout près de la fenêtre, les bras serrés autour d’elle. Il voyait les larmes qui roulaient sur ses joues et l’enlaça pour la soutenir.  

 

- Ca va aller, tu verras. Tu as fait ce qu’il fallait., la rassura-t-il doucement.  

 

Il sentit ses larmes redoubler et les sanglots la secouer un peu plus et resserra son emprise sur elle. Il avait mal de la voir si affligée et ne savait comment faire pour apaiser sa douleur. Il la fit se retourner et la serra contre lui, glissant les doigts dans ses cheveux et les caressant. Au bout d’un long moment, Sam finit par se calmer et cessa de pleurer. Malgré tout, elle ne quitta pas l’étau de ses bras qui l’aidaient à lutter contre le froid qui l’avait gagnée et la réconfortaient. Ryo ne disait pas un mot, ce qui aurait pu être pesant mais ne l’était pas.  

 

Il communiquait autrement avec elle. Le mouvement de ses doigts dans ses cheveux l’apaisait, la caresse de son pouce dans le bas de son dos créait une chaleur en elle qui venait à la fois combattre le froid et interférait dans sa tristesse, et son corps pressé contre le sien, solide, fort, stable, son cœur qui battait contre elle la rassuraient sur le fait qu’elle n’était pas seule, qu’elle avait quelqu’un à ses côtés qui veillait sur elle, s’inquiétait et comptait pour elle. Elle ne pouvait pas baisser les bras parce qu’il était là mais elle avait aussi le droit de dire qu’elle n’était pas bien parce qu’il était là et qu’il ne la jugerait pas.  

 

Il était là.  

 

Il ne jugeait pas.  

 

Elle avait confiance en lui comme il avait confiance en elle.  

 

- Je t’aime, Ryo., murmura-t-elle.  

- Moi aussi., répondit-il simplement, ne desserrant pas son étreinte.  

 

Il la sentait encore tendue, fébrile et la garderait contre lui jusqu’à ce qu’il soit sûr qu’elle ne flancherait pas quand il la lâcherait.  

 

- J’espère que Livia trouvera vite du travail. Je n’ai pas envie de voir Layla partir mais je pense que cette situation sera dure pour tout le monde si elle s’éternise., soupira-t-elle.  

- Je pense aussi. Sam, il faut qu’on parle., lui apprit-il, un peu gêné de devoir lui mettre une pression supplémentaire ce soir-là.  

- Maintenant ? Je… Ca fait déjà beaucoup à encaisser et ça a l’air sérieux… Ca ne peut pas attendre demain ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Non.  

- Tu… Tu ne vas pas me quitter quand même ? Si tu me laisses maintenant, je ne sais pas…, paniqua-t-elle.  

 

Il posa un doigt sur ses lèvres, lui coupant la parole et caressa sa joue livide.  

 

- Non, je ne te quitte pas. C’est justement pour cela qu’il faut qu’on parle., lui dit-il, l’emmenant au divan.  

 

Il la fit asseoir et prit place à ses côtés, l’attirant contre lui, un bras autour de ses épaules pour la rassurer.  

 

- La nouvelle de la réapparition de Kaori a déjà fait le tour de Tokyo. Il y a des projets qui se trament pour t’enlever., lui apprit-il.  

 

Le silence accueillit ses mots pendant un moment et il lui laissa le temps de digérer.  

 

- Tu comprends ?, lui demanda-t-il, l’observant le regard perdu dans le vide.  

- Oui. On veut m’enlever pour faire pression sur toi, je suppose., murmura-t-elle, se tournant enfin vers lui.  

- Oui. En général, ils t’enlèvent dans la rue, t’emmènent dans un endroit et me convoquent en duel., résuma-t-il.  

- Ta vie contre ma vie…, souffla-t-elle.  

- Je ne veux pas que tu te sacrifies pour moi, Ryo. Je veux que tu vives., lui répondit-elle, prenant sa main.  

- Et moi aussi, je veux que tu vives. On fait comment ?, la taquina-t-il, toujours aussi surpris par cet amour inconditionnel qu’elle partageait avec son autre elle.  

- Je ne me fais pas enlever… ou j’apprends à me sortir toute seule de ma prison., répliqua-t-elle, esquissant un léger sourire.  

 

Il ne chassa pas la tristesse dans son regard mais elle retrouva un peu de couleur.  

 

- On va commencer par ta première proposition : ne pas te faire enlever. Dans un premier temps, le temps que tu apprennes à te défendre et diverses petites choses utiles, je te demanderai de ne pas sortir seule. Je sais qu’avec l’absence de Layla, tu auras peut-être envie de t’occuper pour ne pas penser mais pas d’imprudence, s’il te plaît. Je me rendrai disponible autant que possible. On va s’occuper de tes compétences pour te rendre autonome en toute sécurité au plus vite. D’accord ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle l’observa, un peu submergée par tout ce qui lui arrivait ce jour-là, puis s’arma de courage, faisant appel à la femme combative qui l’avait amenée jusque-là. Elle avait réussi la mission qu’elle s’était confiée concernant Layla et, si elle avait perdu la présence permanente de la fillette, elle avait gagné un compagnon qui l’aimait et qu’elle aimait. Ca ne remplaçait pas mais ça aidait. Elle allait remonter la pente.  

 

- Promis. Je ne ferai pas de truc stupide. Maintenant que je me retrouve sans enfant et sans boulot, qu’est-ce que je vais pouvoir faire ?, se demanda-t-elle, posant la tête sur son épaule.  

 

Ryo se retint de lui proposer de monter dans la chambre pour la mettre enceinte. C’était un peu glauque dit ainsi et surtout c’était encore trop tôt.  

 

- Je faisais quoi avant ? Tu ne vas pas me dire que je restais ici à faire le ménage et la cuisine ?, lui demanda-t-elle, les sourcils froncés.  

 

Le nettoyeur fixa le plafond un instant, se demandant s’il devait lui dire la vérité ou tenter de l’écarter de ce monde de violence.  

 

- Partenaire…, murmura-t-elle, le ramenant à la réalité.  

- Tanaka, il n’arrêtait pas de dire qu’il avait gagné la partenaire de City Hunter. City Hunter, c’est toi, pourtant., réfléchit-elle.  

- Tu as une partenaire ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Elle n’avait pas prêté attention aux paroles du vieux sur le coup. Elle était beaucoup trop inquiète pour Layla puis pour sa vie et manquait de trop d’éléments pour comprendre tout ce qui se disait.  

 

- J’avais une partenaire… toi., admit-il après un long soupir.  

- Moi ?, s’étonna-t-elle, se redressant.  

- Tu plaisantes ? Tu veux dire que la fois sur ce bateau n’était pas une exception ?, lui demanda-t-elle alors qu’il hochait négativement la tête.  

- Tu étais ma partenaire à part entière. City Hunter, c’était nous deux., lui affirma-t-il.  

- Qu’est-ce que je faisais ? Je n’arrive pas à m’imaginer un flingue à la main., lâcha-t-elle, ahurie.  

- Les armes de poing, ce n’était pas vraiment ton truc. Tu étais plutôt pièges et armes lourdes…, lui expliqua-t-il.  

- Armes lourdes ?  

- Bazooka, lance-roquettes, grenades…, explicita-t-il.  

 

Elle bondit du divan comme si le diable venait d’apparaître derrière elle.  

 

- Tu plaisantes ?, hurla-t-elle.  

 

Il se mit à rire de manière légère et se leva pour la rejoindre.  

 

- Tu dois mieux comprendre ta réaction face au bazooka d’Umi quand tu l’as rencontré.  

- Tu veux dire que je passais mon temps à manier ce genre d’armes ?, murmura-t-elle, horrifiée.  

- Non, heureusement non. Ton job, c’était d’aller voir au tableau s’il y avait des messages, de rencontrer le client pour le contrat et après, tu m’aidais quand j’en avais besoin. Tu as commencé grande débutante et tu as fini excellente professionnelle…, lui apprit-il.  

- Peu conventionnelle…, se rappela-t-elle d’une de leurs conversations.  

- Peu conventionnelle en effet. Ecoute, je ne te demande pas de redevenir une partie de City Hunter. Si tu peux déjà rendre la vie dure à ceux qui voudraient t’enlever, ce serait déjà bien., lui dit-il, anxieux.  

 

Il craignait que cette révélation ne la fasse fuir. Il avait pensé depuis le temps qu’elle avait compris son ancien rôle mais ils n’en avaient pas parlé ouvertement.  

 

- Je n’avais pas imaginé cela. Je pensais qu’on vivait ensemble et qu’une situation exceptionnelle m’avait poussée à t’aider ce jour-là. Je n’avais pas réalisé que je tenais un rôle à part entière à tes côtés., souffla-t-elle.  

- C’est trop pour toi ?, l’interrogea-t-il d’une voix tendue.  

 

Sam releva la tête et l’observa un moment, notant son inquiétude et se reprenant pour lui montrer qu’elle ne serait pas un poids pour lui, qu’il pouvait compter sur elle.  

 

- Est-ce que mon amnésie est trop pour toi ?. lui retourna-t-elle, relevant le menton.  

- Non, bien sûr que non. Ca fait partie de toi., lui répondit-il.  

- Alors tu as ta réponse., conclut-elle avec un léger sourire.  

- Donc on continue les entraînements à partir de demain ?, le questionna-t-elle.  

- Oui, si tu veux., murmura-t-il, un peu stupéfait par sa légèreté soudaine.  

- Super ! Je vais préparer le repas., s’exclama-t-elle, s’en allant en cuisine.  

 

Ryo resta debout dans le séjour, tentant de remettre de l’ordre dans ce qui venait de se passer. Finalement, cette discussion avait été bénéfique et avait permis d’éclaircir certains points flous pour elle. Sam n’avait pas rejeté cette partie de la vie de Kaori et semblait même plutôt bien l’accepter, ce qui était un soulagement. Surtout, elle avait retrouvé le sourire même s’il se doutait que la nuit en solitaire serait difficile pour elle.  

 

- Un bazooka ! Tu te prends pour qui, ma fille ? Rambo ?, entendit-il Sam s’exclamer de l’autre pièce avant de rire.  

 

Décidément, Kaori lui semblait de moins en moins loin.  

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de