Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 25 :: chapitre 25

Published: 26-10-20 - Last update: 26-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos retours qui sont un plaisir. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 25  

 

Soutenant une Sam affolée, Ryo pénétra dans le Cat’s où il trouva Miki en pleurs dans les bras de Kazue. Alors qu’il se retournait pour venir leur parler, Mick s’immobilisa en s’agrippant à la table, devenant livide.  

 

- Kaori…, murmura-t-il, incapable de détourner le regard du visage qu’il n’avait vu qu’en photo ou dans ses souvenirs depuis un an.  

 

D’un coup, d’un seul, il approcha et l’enlaça, la serrant à l’étouffer. Tétanisée, la jeune femme ne savait quoi faire, tentant juste de régner sur ses sentiments confus. Malgré le moment de froid à entendre ce prénom qu’elle n’était pas encore prête à accepter, elle ressentit la chaleur, l’affection, la joie de l’américain à retrouver son amie.  

 

- Mick, lâche-la., tonna la voix de Umibozu.  

 

Il approcha des deux et s’interposa, guidant la jeune femme vers la table où étaient Miki et Kazue. Sans un mot, elle glissa la main vers la barmaid qui la saisit après un instant d’hésitation, la culpabilité flashant dans son regard.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda Ryo.  

- Des hommes ont fait irruption dans le café sur l’heure du midi. Ils ont profité de la foule pour tirer en l’air. Les clients ont paniqué et, dans la confusion, ils ont emmené la petite., expliqua Umibozu.  

- Elle était juste à côté de moi. Je ne l’ai pas quittée des yeux mais ils m’ont frappée et je n’ai rien pu faire., se justifia Miki, se tenant les côtes.  

- Tu n’as rien ? Ton bébé ?, lui demanda Sam, inquiète.  

- Tout… tout va bien., bafouilla la barmaid, après un instant de surprise.  

 

Elle s’attendait à se faire lyncher parce qu’elle aurait abandonné Layla après l’avoir abandonnée elle sur le bateau mais non Kaori… Sam, se reprit-elle, s’inquiétait de son sort.  

 

- Ryo…, murmura Sam, se tournant vers son garde du corps.  

 

Ils se regardèrent un moment sans un mot, très sérieusement.  

 

- On va la retrouver., lui assura-t-il finalement.  

- Tu as pu les reconnaître, Umi ?, l’interrogea-t-il.  

- Lotus Noir.  

- Les filles, vous restez ici pendant qu’on va faire le tour de nos indics pour savoir où ils se cachent., leur ordonna Ryo avant qu’ils partent tous les trois.  

- Je suis désolée, Ka… Sam. J’aurais dû mieux la protéger., s’excusa Miki à nouveau.  

- Au risque de perdre ton enfant ? Non, je suis sûre que tu as fait le maximum. Je ne suis pas fâchée contre toi. C’est à eux que j’en veux., gronda Sam.  

- Tout ça parce qu’ils pensent que tu comprenais ce qu’ils disaient. Tout ça parce qu’Hajime était fier de toi., murmura la barmaid, posant la tête sur ses bras, bouleversée.  

 

Ces mots pénétrèrent l’esprit de la jeune femme qui, malgré son anxiété et sa colère, tiqua.  

 

- Que vient faire Hajime là-dedans ?, lui demanda-t-elle, se retournant.  

- C’est lui qui a dit à Tanaka que tu parlais japonais., lui expliqua Kazue, épaulant Miki.  

- Mais pourquoi il a fait cela ?, bredouilla la jeune femme.  

- Il était fier de toi et Tanaka fait partie de sa famille., précisa la doctoresse.  

- Tanaka…, souffla-t-elle.  

 

Elle sentit une suée la prendre et se dirigea vers les toilettes comme un automate.  

 

- Sam ?, s’inquiéta Kazue.  

- Je… J’ai besoin de me rafraîchir., se défendit-elle.  

 

Kazue acquiesça et la laissa partir, restant près de Miki qui avait apparemment plus besoin de soutien. Elle avait vu la colère dans les yeux noisette de leur amie : celle-ci lui permettrait de tenir le temps de retrouver la petite.  

 

Sam s’aspergea le visage d’eau fraîche, ce qui lui permit de se reprendre. Elle s’observa un moment dans le miroir, réfléchissant à la situation. Etre ou ne pas être, musa-t-elle, se tournant vers la porte qui donnait dans la salle de restaurant. Ne pas être, décida-t-elle, se détournant de la porte pour ouvrir tout doucement l’issue de secours et sortir. Elle retint le panneau de sorte qu’il ne claque pas fermé bruyamment. Elle avait besoin de temps et, à coup sûr, les filles préviendraient Ryo de son départ. Elle avait conscience qu’elle faisait une erreur mais elle avait besoin de sortir Layla de là le plus vite possible, de ne pas la traumatiser, de s’assurer qu’elle sortirait vivante. Elle ne paierait pas pour quelque chose dont elle était innocente. Elle n’avait aucun moyen de se défendre, de s’enfuir. Ce n’était qu’une enfant, une enfant pour qui elle donnerait sa vie.  

 

Filant le long des immeubles, elle ne se demanda même pas si elle trouverait l’adresse de Tanaka dans un annuaire. Elle connaissait quelqu’un qui pourrait l’y conduire. Elle se dirigea donc vers le Sun City et monta directement à la chambre de son ami. Elle toqua impatiemment, prête à recommencer à peine quelques secondes plus tard quand la porte s’ouvrit.  

 

- Bonjour Mademoiselle. Vous devez vous tromper de chambre., répondit Hajime en la voyant.  

 

Sam fronça les sourcils et se souvint que, d’apparence, elle n’était plus Sam. Elle était Kaori Makimura.  

 

- Hajime, c’est moi, Sam., lui apprit-elle.  

 

Il la regarda surpris en clignant des yeux puis s’écarta pour la laisser entrer.  

 

- Je n’ai pas le temps de t’expliquer. J’ai besoin de ton aide., lui dit-elle.  

- Tu m’expliqueras après ?, insista-t-il.  

- Oui. Layla a été enlevée., l’informa-t-elle d’une voix où perçait l’urgence.  

- Quoi ? Mais… mais en quoi je peux t’aider ?, s’étonna-t-il.  

- C’est Nobuto Tanaka qui la détient. J’ai besoin que tu me conduises à lui, que tu repartes avec Layla et que tu la ramènes à Ryo. Il saura quoi faire., lui expliqua-t-elle.  

- Sam… non… Cet homme… Cet homme est dangereux., bredouilla-t-il.  

- Ecoute, c’est toi qui m’a mise dans le pétrin. Je ne te demande pas d’arranger la situation mais de mettre Layla à l’abri., lui asséna-t-elle, s’en voulant de le culpabiliser.  

 

Elle n’aimait pas cela mais elle devait s’assurer de pouvoir atteindre Tanaka et s’échanger contre la liberté de la petite. Elle avait encore une mère quelque part… Hajime baissa les yeux, coupable, et acquiesça.  

 

- D’accord., murmura-t-il.  

 

Il prit sa veste et ils descendirent tous deux pour prendre un taxi.  

 

- J’ai du mal à croire que ton garde du corps te laisse faire cela., fit-il, lui jetant un regard en coin.  

- J’ai du mal à croire que tu me crois., lui retourna-t-elle.  

- C’est ta voix et ton regard. Il est toujours aussi déterminé quand tu as une idée en tête dont tu ne veux pas dévier., lui expliqua-t-il.  

- Ryo ne sait pas que je suis là. Je pense qu’il ne serait pas d’accord et je ne veux pas risquer de perdre Layla., expliqua-t-elle.  

 

Elle s’était demandée à quel point Ryo aurait protégé Kaori, s’il préférerait la laisser loin de cela au détriment de Layla. Elle ne le connaissait pas assez pour être sûre qu’il aurait fait le bon choix alors elle avait décidé de ne pas être raisonnable et de foncer tête baissée. Elle le regretterait peut-être mais c’était son seul choix. Hajime ne dit rien même s’il n’était pas d’accord avec elle. Pour lui, elle aurait mieux fait d’attendre Ryo et de le laisser gérer la situation. Ils longèrent rapidement un grand mur d’enceinte et le taxi s’arrêta enfin devant un grand portail en bois montrant l’emblème du Lotus Noir.  

 

- On y est. C’est de la folie, Sam. Tu devrais retourner trouver Ryo. Il va la sortir de là., lui conseilla-t-il, anxieux.  

- Non, c’est ma fille. Je dois la sortir de là. Tiens-t’en à ce que je t’ai demandé., lui rappela-t-elle.  

- Ramène-la au Cat’s Eyes, c’est un café…  

- Je sais où c’est… D’accord. Je ferai comme tu veux., soupira-t-il.  

 

Même si au fond d’elle-même, elle était morte de trouille, elle était déterminée à sortir Layla de là le plus vite possible. C’était son rôle de mère même si ce n’était pas sa fille biologique. Elle avait accepté toutes les implications de son rôle quand elle avait décidé de la garder avec elle. Hajime soupira et acquiesça. Il frappa à la porte et, un moment plus tard, un homme vint leur ouvrir. Il ne comprit pas pourquoi l’homme en question devint livide en voyant Sam à ses côtés, ses yeux ne pouvant la quitter du regard.  

 

- Conduisez-nous auprès de monsieur Tanaka, mon cousin., lui demanda-t-il, brisant sa contemplation.  

 

L’homme hocha la tête et, jetant un dernier regard à la jeune femme, les conduisit dans le salon. A peine deux minutes plus tard, Nobuto Tanaka apparaissait et jetait à son tour un regard à Sam, appréciateur, prédateur même cette fois.  

 

- Nobuto, je te présente Sam…, commença Hajime.  

- Pas la peine, on se connaît, n’est-ce pas Mademoiselle Makimura ?, l’interrogea-t-il en japonais.  

 

Ne comprenant pas, Sam se tourna vers Hajime qui lui expliqua.  

 

- Vous connaissez la personne que j’étais avant mais cette personne n’existe plus que physiquement. Rendez-moi ma fille., lui ordonna-t-elle en anglais.  

- Qu’est-ce que j’y gagne ?, lui demanda-t-il en anglais à son tour.  

- Moi., répondit-elle simplement, levant la main pour faire taire Hajime.  

- Si vous restez, que faites-vous de la petite ?, s’intéressa-t-il.  

- Je la confie à Hajime., répondit-elle simplement.  

- Intéressant. Je gagne le témoin gênant et la partenaire de City Hunter que tout le monde croyait morte contre une gamine insupportable., réfléchit-il.  

- C’est d’accord., concéda-t-il.  

 

Il fit signe à ses hommes qui entourèrent Sam alors qu’un autre sortait de la pièce, revenant deux minutes plus tard avec Layla.  

 

- Maman !, hurla la petite, terrifiée.  

 

L’homme la lâcha et elle courut se réfugier dans les bras maternels. Sam la prit contre elle et huma, pour ce qui serait certainement la dernière fois, l’odeur sucrée de ses cheveux.  

 

- Tout va bien, Layla., la rassura-t-elle sans aucune trace de peur dans la voix.  

- Tu vas sortir avec Hajime et il va t’emmener voir Ryo. Je reste ici pour discuter avec ce monsieur, d’accord ?, lui dit-elle.  

- Viens avec moi., gémit la petite, les larmes aux yeux.  

- Non, je te rejoindrai plus tard, ma puce. Sois sage. Va avec Hajime., lui demanda-t-elle, se sentant prête à flancher.  

 

Elle lança un regard suppliant à son ami qui approcha et prit la petite par la main. Elle les regarda partir, les larmes aux yeux, alors que Layla hurlait après elle. Quand elle fut hors de vue, elle se laissa tomber à genoux, le cœur lourd. Elle savait le mal qu’elle allait causer et elle regretta de ne pas avoir plus profité du temps qu’elle avait. Pour elle, la question de son identité était importante, savoir qu’elle était aimée pour elle et non pour une image du passé était important mais, après tout, n’aurait-elle pas dû simplement se glisser dans cette nouvelle peau et laisser les choses se faire ? Elle ne savait plus mais cela n’avait plus vraiment d’importance.  

 

- Je n’ai jamais cru aux fantômes mais je dois avouer que ce spécimen-là me plaît beaucoup., fit Tanaka.  

- Je ne suis pas un fantôme. Je ne me souviens peut-être pas de vous mais il y a une chose qui est sûre, c’est que je vous trouve méprisable. Il faut bien peu d’honneur pour s’attaquer à une petite fille., cracha Sam.  

- Je n’ai pas le droit à l’erreur, ma chère. Dans mon métier, la fin justifie les moyens. J’ai de la chance de pouvoir faire d’une pierre deux coups. Vous éliminer et éliminer City Hunter. Ce gêneur aura enfin le sort qu’il mérite., gronda l’oyabun.  

- Tout le monde sait ce qu’il ferait pour sa partenaire., ricana-t-il.  

 

Sam se sentit pâlir. Elle n’avait pas réfléchi à cela. En fait, Ryo ne lui avait pas vraiment dit quels étaient ses liens avec sa femme en dehors des sentiments. Elle ne s’était pas posée la question de savoir si elle était mêlée de près ou de loin au milieu. Elle avait surtout oublié dans sa grande entreprise qu’elle n’avait plus l’apparence de Sam Taylor mais celle de Kaori Makimura. Elle avait fait une stupide erreur et cela allait lui coûter la vie et celle de Ryo. Elle en aurait pleuré. En quelques ordres aboyés, elle se retrouva coincée entre plusieurs hommes dans une camionnette, un bandeau sur les yeux, et emmenée dans un endroit inconnu…  

 

Lorsque Ryo revint au Cat’s peu après Mick et Umibozu, il trouva Kazue et Miki, le regard fuyant, les deux hommes se tournant vers lui. La tension plombait l’air. Il fouilla les lieux et poussa un long soupir de frustration.  

 

- Elle s’est tirée ?, demanda-t-il sombrement.  

- Oui. Elle a dit qu’elle allait se rafraîchir et elle est partie par la porte de sortie de secours., murmura Kazue, désolée.  

- Je n’aurais pas dû la laisser seule…, se reprocha-t-il.  

- Kaori était impulsive mais Sam… C’est sa fille. J’aurais dû y penser., pesta-t-il.  

- Le problème, c’est qu’elle a l’apparence de Kaori avec tous les dangers que ça comporte., fit Mick, soucieux.  

- Mais que ce n’est pas sûr qu’elle en ait les capacités et réflexes., pipa Umibozu.  

- C’est la merde., gronda le nettoyeur, passant une main sur son visage.  

 

Au même moment, la clochette tinta et Hajime pénétra dans le café avec Layla qui lâcha sa main et courut se réfugier dans les bras de Ryo. Sans un mot, il la souleva de terre et la serra contre lui, nullement rebuté par les sanglots bruyants qu’elle laissait échapper. Il caressa son dos et ses cheveux tendrement pendant un moment avant de se tourner vers Hajime.  

 

- Elle est chez Tanaka ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. En tous cas, c’est là où je l’ai laissée., répondit-il.  

- Ils vont la…, commença à s’angoisser Hajime, coupé par Ryo qui tendit la main pour le faire taire.  

- Maintenant qu’ils l’ont, ils vont en profiter pour essayer de m’avoir. Je ne suis pas dans les petits papiers de Tanaka. C’est une chance qu’il ne peut pas laisser passer., fit le nettoyeur.  

- Ce qui signifie ?, s’inquiéta le restaurateur.  

- Qu’elle a encore une chance., fit Mick.  

 

Le téléphone sonna à ce moment-là et Umibozu décrocha, passant rapidement le combiné à son ami.  

 

- Au port à vingt-deux heures ce soir., lui fit savoir Tanaka.  

- Bonjour, cher ami. Tu comptes profiter d’un repas à l’oeil avant ?, le taquina Ryo.  

- Je pourrais très bien me rassasier de sa personne autrement. Elle est tout aussi appétissante que les plats qu’elle sert., riposta l’oyabun.  

- Un peu fade et surfait comme tout ce qui est américain., répliqua le nettoyeur, contrôlant sa fureur.  

- Tu oublies une chose, Saeba : elle a la fraîcheur d’un produit local. De plus, elle s’est faite très rare ces derniers mois et tu sais ce qu’on dit : ce qui est rare est cher… et d’autant plus apprécié., lança Tanaka d’une voix perfide avant de raccrocher.  

 

Ryo resta avec le combiné un moment, le regard perdu dans le vide, régnant sur la rage qui l’habitait, avant de le reposer sur son socle. Il se souvint alors du petit corps pressé contre le sien, corps qu’il sentait agité de frissons.  

 

- Tout va bien, Layla. Je vais te laisser avec Miki et Kazue, d’accord ? Moi, je vais aller chercher maman., lui dit-il d’une voix douce et rassurante qui eut l’air de faire son effet.  

- Elle est où ?, lui demanda-t-elle, inquiète.  

- Elle se cache. C’est un petit jeu entre nous., la rassura-t-il.  

- Tu restes ici et tu es sage, d’accord ? Je suis même sûr que Miki serait d’accord pour te faire une bonne glace., lâcha-t-il.  

- Ryo a raison. Tu viens, on va aller voir ce qu’il y a comme parfums. Kazue pourrait nous aider à choisir, non ?, proposa la barmaid, reprenant le dessus sur son inquiétude et se levant.  

 

Elle acquiesça en passant à côté de Ryo et s’éloigna avec Layla, Kazue les suivant de près.  

 

- On va la chercher, Ryo ?, l’interrogea Mick, observant Samuel dormir paisiblement.  

 

Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient plus eu à affronter cette situation, celle où Kaori se faisait enlever. Ca n’arrivait jamais à Kazue et Miki et il espérait pour son fils que cela durerait encore longtemps et qu’il n’en serait jamais lui-même la victime. Il avait déjà été plus que soucieux pour Layla. Si Samuel venait à être enlevé, il ne savait pas comment il réagirait.  

 

- Oui et maintenant., affirma le nettoyeur, vérifiant le nombre de balles dans son barillet.  

 

Aucun d’eux ne se posa la question de savoir s’il y allait seul ou accompagné. Ils le suivirent et ils prirent ensemble la route du port dans la jeep d’Umibozu.  

 

- Tanaka compte sur mon sens de l’honneur pour ne pas me voir débarquer avant l’heure prévue., expliqua Ryo.  

- Mais il n’aurait pas dû enlever Layla. On ne s’attaque pas aux enfants., affirma-t-il, déterminé.  

- Et on ne touche pas à la famille., surenchérit Mick, tout aussi fâché.  

- Oui… on ne touche pas à la famille., murmura Ryo.  

 

Difficile d’oublier cependant que Sam ne se considérait pas comme Kaori, qu’elle ne trouvait pas sa place dans cet ensemble… Il devrait lui montrer mais, pour cela, il devait la ramener d’abord. Ils arrivèrent rapidement au port et laissèrent la voiture en arrière.  

 

- Je vous laisse ouvrir le bal, messieurs., les invita-t-il.  

 

Il se plaça légèrement en retrait et observa Mick sortir le lance-roquette qu’il avait adapté pour compenser son handicap et Umibozu son bazooka. Les deux projectiles partirent en même temps et firent voler dans les airs la porte principale du hangar de Tanaka.  

 

- Beau tir., les félicita-t-il, leur lançant leurs mitraillettes respectives.  

 

Ils ouvrirent le feu, arrosant les hommes qui se précipitaient sur eux pendant qu’il s’effaçait dans l’ombre d’une ruelle, gagnant par la petite porte l’intérieur du hangar. Comme il s’y attendait, Tanaka ne s’était pas laissé leurrer et avait gardé une partie de ses forces autour de son appât. Il observa de loin Sam suspendue à un crochet au bout d’une longue corde. Elle touchait à peine terre et il imaginait bien la douleur de ses articulations et de son corps, ajoutée à la peur de la situation. Il parvint à croiser son regard qui reprit un peu espoir avant de se teinter d’angoisse.  

 

- Ryo, va-t’en., lui hurla-t-elle.  

 

Sa réaction le prit au dépourvu. Il ne s’était pas attendu à cela et se mit à couvert alors que les balles pleuvaient autour de lui. Il sortit de sa cachette tout en tirant et désarmant plusieurs hommes. D’une balle bien ciblée, il coupa la corde qui la retenait suspendue et elle tomba lourdement à terre. Retenant un juron, il la vit regarder à droite et à gauche, hésitant sur la suite à donner. Il la vit se retourner et foncer vers les couloirs du fond.  

 

- Merde ! Il n’y a pas d’issue par là, tu le sais pourtant…, ragea-t-il.  

 

Il s’immobilisa un dixième de seconde. Non, elle ne savait pas. Ce n’était que le corps de Kaori sans ses souvenirs, ses réflexes, son expérience. A l’intérieur, c’était Sam qui ne se laissait pas abattre par le danger mais qui ne connaissait pas tout ce que sa partenaire avait appris au fil des ans. Il se ressaisit en sentant une aura plus noire et fit un bond en avant tout en tirant et tuant l’homme qui venait de surgir de l’autre côté. Il aurait dû s’en souvenir rien qu’en la voyant, rien qu’en écoutant : Kaori aurait invectivé les hommes autour d’elle, rien que pour les distraire et lui donner de meilleures chances. Sam avait voulu le prévenir mais n’avait fait qu’attirer l’attention sur lui.  

 

Son cœur sombra. Il n’était pas fâché mais il réalisait ce qu’il avait secrètement espéré en passant à l’action si tôt : que cet évènement ait réveillé Kaori. Il avait pensé que l’électrochoc de l’enlèvement, un énième enlèvement, la ramènerait de son néant mais il s’était trompé. Tout ça parce que Sam avait fait quelque chose que Kaori aurait pu faire. Il ne cessait de la rechercher dans tout ce qu’elle faisait et il comprenait mieux sa réaction même si c’était difficile à admettre.  

 

Il avança prudemment dans les couloirs, se servant de ses sens pour détecter les présences. Au détour d’un couloir, il assomma un homme de main avant de pénétrer dans une salle de réunion. Tanaka était là, tenant Sam contre lui, un revolver posé sur sa tempe.  

 

- Je suis désolée., balbutia-t-elle.  

- Je… Je voulais sauver Layla., s’excusa-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Je sais et tu la reverras. Tu finiras ta mission., lui assura-t-il.  

- Je ne pense pas. Vous allez mourir tous les deux aujourd’hui., leur apprit l’oyabun, avec un sourire malveillant.  

- Lâche ton arme, Saeba., lui ordonna Tanaka.  

- Ryo, non… Vis., l’implora-t-elle, sachant que, désarmé, il n’aurait plus aucune chance.  

 

Avec horreur, elle le vit jeter son arme en avant et les larmes se mirent à couler sur ses joues.  

 

- Une dernière volonté ?, plaisanta le chef de clan, goguenard.  

- L’embrasser une dernière fois., répondit-il, plongeant son regard dans celui de la jeune femme.  

- Pour l’Etalon de Shinjuku, ce serait la moindre des choses., s’amusa-t-il, projetant Sam vers Ryo.  

- Je suis désolée., murmura-t-elle alors qu’il l’attirait dans ses bras.  

- Ce n’est pas de ta faute. Tu es forte mais tu manques d’expérience., la réconforta-t-il.  

 

Il caressa son visage doucement, plongeant son regard dans le sien. Il lui sourit, rassurant, cherchant à lui transmettre un peu de force et de courage.  

 

- Bon, on ne va pas s’éterniser, les amoureux., grogna Tanaka.  

- Non, tu as raison. Un petit coup vite fait et ce sera nickel., fit Ryo, défaisant son ceinturon.  

- Arrête de me prendre pour un con. Dépêche-toi de lui fourrer ta langue au fond de sa gorge qu’on en finisse., lui ordonna-t-il.  

- Pas drôle., gronda le nettoyeur, glissant la main dans les cheveux de la jeune femme et l’attirant à lui.  

 

Au dernier moment, il plaqua son visage contre son torse alors qu’elle entendait un humpf puis un bruit mat. Sam sentait tout son corps trembler contre lui et attendait anxieusement les détonations qui viendraient mettre fin à leurs jours. Rien ne vint, à part la chaleur d’une main enlaçant la sienne et l’amenant à l’extérieur de la pièce.  

 

- Attends-moi là. J’en ai pour deux secondes., lui demanda-t-il.  

 

Anxieuse, ayant besoin de le voir pour s’assurer que tout était réel, elle se retourna et vit Tanaka allongé par terre, Ryo agenouillé à ses côtés. Quand il se retourna, elle suivit son bras pendant et vit le couteau caché dans sa ceinture habituellement dans sa main, couvert de sang. Elle releva les yeux et croisa son regard sombre, sentant son estomac se tordre atrocement.  

 

Fourrant le couteau dans sa poche, Ryo vint la rejoindre et ferma la porte derrière lui pour lui cacher la vision du cadavre de l’oyabun.  

 

- Tu n’aurais pas dû te retourner., lui dit-il sombrement.  

- Je… J’avais besoin… de te voir., murmura-t-elle, fixant encore du regard la porte.  

- C’était lui ou nous. Tu vaux beaucoup plus que lui., déclara-t-il avant de la prendre par le coude et de l’entraîner à travers les couloirs puis à l’air libre.  

 

Il ne se souvenait plus de cette impression de laideur, de dégoût qu’il ressentait parfois avant de connaître Kaori ou au tout début de leur relation. Il avait oublié le poids de ce regard d’un être qui découvre un tueur. Il venait de le redécouvrir et il attendait maintenant le verdict. Ca pouvait être la fin, l’évènement qui lui ferait tout plaquer pour s’enfuir.  

 

- Vous en avez mis du temps., plaisanta Mick.  

- Tanaka a joué les prolongations., répondit Ryo, voyant Sam s’éloigner de lui, le visage baissé.  

 

Sans un mot, Umibozu lui avait emboîté le pas, la guidant vers la voiture. Il n’avait pas besoin qu’on lui dise ce qu’il s’était passé. Il le savait et il en connaissait aussi la manière, sans fioriture, sans scène pour lancer un avertissement à tous, propre et net pour ne pas la terroriser.  

 

- Ryo… Ryo l’a tué., murmura Sam, s’asseyant dans la jeep.  

 

Elle avait été choquée. Elle savait qu’il avait déjà tué. Elle n’avait pas eu peur de lui en l’apprenant. Pourtant, là, elle n’était plus sûre de rien. C’était une chose de savoir, une autre de le voir. Il la tenait dans ses bras, préparait son coup en douce et sans qu’elle s’en soit rendue compte, Tanaka avait un couteau planté dans le cœur et elle était contre lui, tout contre lui, entendant son cœur battre régulièrement, ni plus vite, ni moins vite, comme indifférent. C’était peut-être cela le plus dur à assimiler.  

 

- Oui, il l’a tué., admit Umibozu d’une voix calme.  

- Regarde au fond de ton cœur et tu sauras si tu es prête à accepter ce qu’il est totalement. Tu le connais. Tu sais qui il est., lui conseilla-t-il.  

- Parce que je suis elle ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, tu n’es pas elle. Tu es toi avec tes qualités et tes défauts, ton expérience de vie. Tu sais que tout n’est pas blanc ou noir dans notre monde. Tu sais faire la part des choses., lui répondit-il calmement.  

 

Sans un mot de plus, il se plaça derrière le volant. Mick devança Ryo et prit la place à côté d’Umi, forçant le nettoyeur à s’installer à côté de sa cliente, ex-cliente puisqu’elle ne courait plus aucun danger, devrait-il dire, ou partenaire ? Beaucoup de choses pouvaient changer dorénavant.  

 


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