Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 12 :: Chapitre 12

Published: 13-10-20 - Last update: 13-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 12  

 

Les hommes face à Saeko et Sam dégainèrent leurs armes, les pointant sur elles.  

 

- Attendez une minute., les stoppa l’américaine.  

- On m’a toujours dit… bon d’accord, le toujours remonte à huit mois., concéda Sam en voyant le sourcil levé de l’inspectrice.  

- Bref… on m’a dit que les japonais étaient hyper polis. Là, vous débarquez, me demandez de vous suivre, sortez vos armes sans même un bonjour ni vous présenter. Vous êtes qui ?, leur demanda-t-elle, croisant les bras.  

- Tu crois vraiment que c’est le moment ?, pipa Saeko.  

- Nous sommes du clan du Lotus noir., répondit l’un des hommes, se faisant immédiatement rabrouer par les autres.  

- Vous êtes des samouraïs ? Des ninjas ?, s’exclama Sam, enthousiaste.  

 

Elle n’en menait pas large mais tentait de gagner du temps pour trouver une solution ou laisser à Ryo le temps d’arriver.  

 

- Ce sont des yakuzas., lui apprit l’inspectrice.  

- Des yakuzas ? Enchantée, messieurs., fit l’américaine, se penchant respectueusement en avant.  

 

Les hommes la regardèrent, un peu ébahis, puis firent de même sous le regard stupéfait de Saeko.  

 

- On aura tout vu…, murmura-t-elle, se tapant le front du plat de la main.  

- Mais dites-moi, vous ne devriez pas vous battre avec des sabres plutôt qu’avec des revolvers ? Côté animation touristique, il y a tout à revoir. Je me souviens dans Soleil Levant… Vous voyez le film avec Sean Connery ?, les interrogea-t-elle.  

 

Ils hochèrent la tête, armes baissées, intrigués par la conversation.  

 

- Son coéquipier se fait décapiter par des yakuzas à moto avec des sabres, genre samouraïs des temps modernes, quoi., acheva-t-elle.  

- Moi, je dis ça, je dis rien., musa-t-elle, se mettant à marcher de long en large dans la ruelle.  

- Mais quand même, ça laisse à désirer…, conclut-elle.  

- Pourquoi j’ai l’impression d’avoir Ryo à mes côtés ?, se demanda Saeko.  

- Bon, si on en revenait à nos moutons. Lequel on frappe en premier ?, l’interpela Sam, revenue avec une barre en fer à la main.  

 

L’inspectrice la regarda, entendant au loin des corbeaux croasser.  

 

- Ben quoi ?, s’étonna l’américaine.  

- Une barre en fer ?, répondit la japonaise.  

- Tu t’attendais à quoi ? Une masse, un fléau, peut-être ?, répliqua la blonde.  

- Un fléau ?, pipa l’un des plus jeunes yakuzas.  

- Une boule à piques suspendue à un bâton…, expliqua un autre.  

- Ah merci pour l’explication.  

- A moins que tu aies un autre revolver à me prêter ?, enchérit Sam.  

- Pourquoi pas un bazooka pendant que tu y es ?, la piqua Saeko.  

- Ca me plairait bien d’essayer mais, si je me plante de sens comme on voit dans certains mangas, ça risque de faire mal…, réfléchit l’américaine.  

- Les filles, quand vous aurez fini vos chamailleries, on pourra peut-être libérer ces messieurs.  

 

Tous se tournèrent et dévisagèrent les nouveau venus. Mick, Umi et Ryo bouchaient l’entrée de la ruelle et observaient d’un regard sombre la dizaine d’hommes entre eux et leurs amies.  

 

- Les trois mousquetaires…, pipa Saeko.  

- Sauf que les trois mousquetaires étaient quatre., pipa Sam.  

- T’as toujours besoin d’avoir le dernier mot ?, s’agaça la japonaise.  

- Désolée… Mauvais réflexe quand je suis nerveuse., s’excusa l’américaine.  

 

L’inspectrice la dévisagea, se souvenant qu’elle n’avait pas à faire à une habituée du milieu. Sam y avait plongé quelques fois pour survivre mais ce n’était pas une habituée… comme eux… ou Kaori.  

 

- Bon, Messieurs, deux solutions s’offrent à vous : la manière douce ou la manière forte. Donc vous vous retirez maintenant sans bobo ou on sort les pétards., leur proposa Ryo, observant Saeko entraîner Sam à l’abri.  

- A trois contre dix, je pense que c’est plutôt à vous que s’offrent deux solutions., se moqua le chef de la bande.  

- Vous nous donnez la fille et vous avez la vie sauve ou on la prend après vous avoir tous descendus., ricana-t-il.  

- Donc la manière forte…, soupira le nettoyeur.  

 

Sur ces mots, les dix hommes firent face à un magnum 357 python, un bazooka, une main d’où on voyait sortir un mécanisme de projection et, derrière eux, un autre revolver se fit entendre.  

 

- N’empêche qu’à quatre… et encore trois et demi., fit l’homme, moqueur en regardant Mick.  

- Les chances sont contre vous. Aïe !, hurla-t-il, alors qu’une des fléchettes de l’américain le touchait en pleine virilité.  

- Oh pardon… le mécanisme est un peu sensible., railla-t-il, vexé.  

 

Les coups de feu partirent assez vite, un coup de bazooka fit voler le groupe de tous côtés, des fléchettes se plantèrent dans des postérieurs, arrachant larmes et cris de douleur, et un homme plana dans les airs. Quatre regards se tournèrent vers l’origine du vol.  

 

- Quoi ? J’ai un bon coup de batte au base-ball. Autant que ça serve, non ?, se défendit Sam, barre de fer sur l’épaule.  

- T’es sûre que tu veux faire cuistot ?, demanda Mick.  

- Tu as peut-être d’autres carrières à envisager., ajouta-t-il, lançant un regard à Ryo.  

- Aïe ! Qu’est-ce que j’ai dit ?, s’offusqua-t-il, remettant sa crinière blonde en place après le taquet qu’il avait reçu de son ami.  

- Tu crois vraiment qu’il a envie de l’attirer dans notre monde ?, lui lâcha Umibozu avant de l’entraîner vers le parc, suivis par Saeko.  

- Ca va ?, interrogea Ryo, observant sa cliente pour voir si elle était blessée.  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

- Tu peux peut-être lâcher ça maintenant ?, plaisanta-t-il doucement, lui prenant la barre des mains et la rejetant au loin.  

 

Elle le regarda faire, tressautant quand l’objet heurta le sol dans un bruit sourd. La tension redescendant, elle se rendit compte du danger qu’elle avait encouru par sa seule faute.  

 

- C’est fini., lui murmura-t-il, l’attirant contre lui.  

- Je n’aurais pas dû suivre Saeko. Je n’aurais pas dû me laisser emporter comme je l’ai fait., admit-elle, la gorge serrée.  

- Je vous ai fait courir un danger inutile parce que je suis trop impulsive., s’en voulut-elle.  

- Tu as un petit côté passionné effectivement. Ca ne me déplaît pas mais tu devras apprendre à le contrôler dans certaines situations. Remarque, le côté positif, c’est qu’on a passé un bon moment ensemble et on a découvert tes aptitudes au base-ball., la taquina-t-il, la faisant légèrement rire.  

- Merci Ryo., dit-elle, s’écartant de lui, soulagée de ne pas s’être prise un savon.  

 

Il hocha la tête simplement et la guida vers le parc, une main posée dans son dos. Il devait gérer la sensation étrange d’avoir eu Kaori face à lui. C’était encore un trait commun entre Sam et elle : leur côté passionné. Peut-être avait-il besoin de cela après tout. Peut-être qu’un homme comme lui, élevé comme un soldat qui devait se montrer encore plus froid que la glace, avait besoin d’un caractère de feu pour s’humaniser, se réchauffer et laisser l’homme prendre le pas sur le guerrier.  

 

Outre ce trait de caractère, il y avait cette propension à rester calme dans le feu de l’action et cette façon dont elle avait usé de la barre de fer. Réminiscence du passé ou simple coïncidence ? Il ne savait pas mais, pendant quelques secondes, il avait vraiment eu l’impression d’avoir sa furie face à lui. C’était pour cela que la remarque de Mick lui avait valu un coup plutôt qu’une remarque acerbe. Il avait entraîné Kaori dans son monde et pour quel résultat ? Il ne ferait pas la même chose une deuxième fois, d’autant plus que Sam avait Layla et qu’il n’entraînerait pas une enfant dans ce milieu dangereux.  

 

- Maman !, cria Layla, lâchant la main de Kenji pour se réfugier dans les bras de Sam.  

- Tu vas bien ? Tu t’es bien amusée sur les jeux avec Ryo ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. On pourra revenir ?, l’interrogea la fillette.  

- On verra si on a encore le temps., répondit-elle.  

- Pour le moment, on ferait mieux de rentrer., suggéra Ryo.  

- Encore voir les fleurs voler., cria Layla, boudeuse.  

- Non, on va rentrer, Layla., répliqua sa mère.  

- Non ! C’est pas juste !, cria-t-elle.  

- Ce n’est pas juste mais c’est comme cela. C’est moi qui décide, Layla.  

 

La petite se débattit et quitta les bras de sa mère, se réfugiant auprès de Ryo pour obtenir gain de cause. Il la prit à bras, ne souhaitant pas courir après elle quand elle subirait son refus également, et tendit le sac à Sam.  

 

- Ryo, on peut rester ?, chouina la petite.  

- Non, maman a raison, Layla. Nous rentrons à la maison., lui opposa-t-il, la serrant contre lui alors qu’elle cherchait également à le fuir.  

 

Il ne se rendit pas compte des regards un peu étonnés autour de lui. Ses amis ne l’avaient plus entendu parler de chez lui comme d’une maison avec tout ce que ça impliquait comme sous-entendus depuis que Kaori était partie. Pour Sam, c’était un profond sentiment de regret qui naissait sachant qu’elle aurait adoré pouvoir envisager son appartement comme leur cocon, le nid qui abriterait leur famille mais elle ne pouvait pas se bercer d’illusions. Elle avait des objectifs à atteindre et il y avait peut-être quelqu’un quelque part qui l’attendait, quelqu’un à qui elle avait juré fidélité et qui se faisait du souci pour elle. Elle ne pouvait occulter ce fait même si tout son être tendait vers lui, même si, pour elle, Ryo comblait cette absence qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même. Elle ne pouvait leur faire cela, ni à cet inconnu potentiel ni à Ryo.  

 

- Rentrons à l’appartement., acquiesça l’américaine, faisant taire cette petite voix qui lui disait d’oublier le passé.  

- Au revoir tout le monde., les saluèrent-ils avant de s’éloigner.  

- Ca fait longtemps que tu connais Saeko ?, osa soudain demander Sam alors qu’ils étaient presque arrivés à l’immeuble.  

 

Ryo replongea dans ses souvenirs, caressant les cheveux de Layla qui avait fini par s’endormir sur lui. Il sourit en repensant à leur première rencontre alors qu’il venait de voler… enfin penser avoir volé le collier d’une quelconque royauté, manipulé par une jeune femme qui lui avait promis monts et merveille, juste pour pouvoir approcher le roi.  

 

- Plus de quinze ans maintenant., répondit-il.  

- C’était dans le cadre de votre travail ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui, on peut le voir ainsi. Je venais de voler un collier pour une de mes clientes et elle m’a arrêté., expliqua Ryo.  

- Voler ?, répéta Sam, interloquée.  

- Tu as volé ? Mais je pensais que tu étais garde du corps…, souffla-t-elle.  

- Je… On va finir cette conversation après avoir couché la petite si tu veux bien., lui proposa-t-il.  

 

Il alla donc mettre Layla au lit, la bordant soigneusement, et la laissa après avoir caressé ses cheveux, s’abreuvant de sa sérénité alors qu’il pressentait une conversation difficile. Lorsqu’il redescendit, il trouva Sam dans la cuisine, rangeant les affaires du pique-nique.  

 

- Je ne suis pas un garde du corps. Disons que ce pan-là de mon métier me permet de garder les comptes à flot. Je suis un nettoyeur, Sam. Je vis en marge de la loi pour faire régner la justice là où les autorités ont les poings liés., lui apprit-il.  

- Qu’est-ce… Qu’est-ce que ça signifie ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

- Ca veut dire que j’équilibre les rapports de force entre les clans en place, que j’interviens pour aider ceux qui en ont besoin., lui expliqua-t-il.  

- Les XYZ de la gare, ça correspond à quoi alors ?, l’interrogea-t-elle.  

- Tu ne le sais pas ? Pourtant, c’est toi qui l’as écrit, non ?, fit-il, étonné.  

- Oui, je sais mais je n’y croyais pas., avoua-t-elle.  

 

Elle baissa les yeux, un peu gênée par son aveu.  

 

- Les XYZ, ce sont des contrats que des personnes veulent me confier, souvent pour résoudre des problèmes pour lesquels la police ne peut rien., résuma-t-il.  

- Dans le genre, disparition inquiétante, menace, vol…, suggéra-t-elle.  

- Le vol, c’est rare. Je suis plus sur des enquêtes pour des disparitions, des missions de protection…, affirma-t-il.  

- On… On t’a déjà demandé de tuer ?, le questionna-t-elle d’une voix blanche.  

 

Ce fut Ryo qui, à son tour, détourna le regard. C’était une partie de sa vie qu’il aurait voulu effacer, oublier mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait qu’attendre une certaine forme de rédemption qu’il avait trouvée avec Kaori et qu’il pensait partie avec elle…  

 

- Oui., admit-il.  

- Et… tu l’as fait ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui., répéta-t-il, s’attendant à la voir fuir.  

- Tu le fais encore ?, ajouta-t-elle.  

 

Il avait envie de l’envoyer balader, de se lever et de monter sur le toit fumer une cigarette, cigarette qu’il n’avait plus touchée depuis plus d’un an, ayant arrêté pendant qu’ils avaient quitté l’appartement. A quoi bon ?, se disait-il. A quoi rimaient toutes ces questions ? Les réponses ne pouvaient que lui faire mal. Pourtant… Pourtant, il aurait pu mentir ou éluder mais il n’avait pas voulu le faire.  

 

- Non, plus depuis que j’ai travaillé avec ma femme., se confia-t-il.  

- Je ne voulais pas la confronter à ce genre de choses. Je ne voulais pas qu’elle ait à en subir les éventuelles conséquences.  

 

Pendant un long moment, Sam le regarda en silence, plongée dans ses réflexions. Elle se demandait comment réagir, pourquoi elle ne se sentait pas dégoûtée par cet homme, ce tueur professionnel, pourquoi elle n’avait pas peur de lui… La réponse s’imposa d’elle-même et elle approcha de lui, attrapant ses mains qu’elle décroisa pour les prendre dans les siennes.  

 

- Merci., souffla-t-elle, touchée.  

- Merci ? Mais… de quoi ?, lui demanda-t-il ébahi.  

- D’avoir été honnête avec moi. Tu aurais pu me mentir, Ryo, mais tu ne l’as pas fait. Alors merci d’être honnête et merci de me faire confiance pour me parler de cela.  

 

Sans même lui laisser le temps de réagir, il l’attira dans ses bras et la serra contre lui. Il était obligé sinon il lui aurait montré à quel point il était bouleversé. Quelque chose en lui venait de sauter et il ne savait dire si c’était bon ou mauvais. Kaori avait mis sept ans à le persuader qu’il était un homme bien malgré son passé. Pendant sept ans, il avait cherché à refuser cette cape qu’elle avait posée sur ses épaules et qui mettait une barrière entre son passé qu’il s’évertuait à le voir le poursuivre et l’homme qu’il était devenu. Il avait fini par accepter ce changement quand il avait accepté qu’ils deviendraient quelque chose à deux. Aujourd’hui, il retrouvait le chemin vers cet homme-là mais c’était une autre femme à ses côtés.  

 

- Ton cœur s’affole, Ryo., entendit-il murmurer.  

- Je ne voulais pas te perturber., s’excusa Sam, posant la main sur son palpitant.  

 

Fermant les yeux à cette sensation retrouvée, cette sensation qui lui avait apporté un bien fou toutes ces nuits où Kaori et lui avaient dormi ensemble, il attrapa sa main, entrelaçant leurs doigts entre eux.  

 

- Tu attends peut-être plus entre nous mais je ne peux pas. Avant elle, je t’aurais déjà mise dans mon lit depuis longtemps. Depuis elle… Je ne peux pas l’oublier., lui murmura-t-il, la voix sourde.  

 

Il avait l’impression d’être tiraillé entre deux femmes, deux femmes qui faisaient battre son cœur. Si Kaori avait été là, Sam n’aurait eu aucune chance. Mais Kaori n’était plus tout en étant encore là, bien présente, et Sam était là aussi, bien réelle, et il avait l’impression que, s’il franchissait le pas comme le lui avait demandé sa partenaire, non seulement il ne serait jamais à cent pour cent avec la blonde mais qu’en plus, il risquait d’oublier la rousse. S’il savait une chose, c’était qu’il n’était pas prêt à abandonner Kaori.  

 

- Je le sais. Je m’en suis rendue compte. Elle tient une place importante dans le cœur de tous tes amis encore aujourd’hui. Je n’imagine même pas à quel point elle te manque et te hante encore pour toi qui était si proche d’elle., lui répondit-elle.  

- Je te l’ai dit, Ryo. Tu m’attires mais je ne veux rien d’autre que ton amitié. Je sais que tu n’es pas prêt pour autre chose et puis, si ça se trouve, je suis mariée avec dix enfants…, plaisanta-t-elle, histoire de détendre l’atmosphère.  

- Si le passage que je fais dans ta vie peut juste t’aider à retrouver le sourire et à pouvoir penser à elle sans douleur, j’aurais fait ma part. Je suis sûre qu’elle devait t’aimer suffisamment pour ne pas vouloir te voir souffrir ainsi à cause d’elle., ajouta-t-elle.  

- Tu l’as très bien cernée apparemment., répliqua-t-il doucement.  

- C’est ce que je voudrais pour l’homme que j’aime. Je ne voudrais pas le voir se morfondre dans nos souvenirs mais être heureux, seul ou avec une autre., lui répliqua-t-elle.  

 

Ryo médita un instant ce qu’elle venait de lui dire, des paroles qui correspondaient à ce que Kaori lui avait écrit même si ce n’était pas mot pour mot le même texte. C’était le même esprit.  

 

- Je ne sais pas s’il existe un dieu ou autre pour que j’ai la chance de connaître dans ma vie deux femmes aussi bienveillantes envers moi. Si ce dieu existe, je lui demanderais juste pourquoi il leur inflige à elles de souffrir pendant qu’elles pansent mes blessures., lâcha-t-il amèrement.  

- Pourquoi dis-tu que ta femme a souffert ?, l’interrogea Sam.  

- Parce qu’il lui aura fallu attendre sept ans pour que j’accepte de lui laisser sa place., expliqua-t-il.  

- Tu as mis sept ans à l’aimer ?, fit Sam, fronçant les sourcils.  

- Non, l’aimer, c’était facile. Accepter de le lui avouer, c’était tout autre chose., se justifia-t-il.  

- Oh… d’accord. Vous n’aurez pas eu beaucoup de temps ensemble alors., comprit-elle.  

- Non. Nous allions débuter notre histoire quand elle…, fit-il, incapable de finir sa phrase.  

 

Sam leva les yeux et vit la douleur et les regrets dans son regard. Lâchant sa main, elle passa les bras autour de son cou et le serra contre elle, sentant ses bras entourer sa taille.  

 

- Je comprends mieux que ce soit difficile. Non seulement tu vis avec le poids des souvenirs que vous aviez ensemble mais aussi avec le poids de ceux que tu aurais aimé avoir. Tu culpabilises de donner à une autre ce qu’elle n’a pas eu, n’est-ce pas ?, résuma-t-elle.  

- Oui., souffla-t-il à son oreille.  

 

La jeune femme ferma les yeux aux sensations qui naquirent. Elle avait beau ne pas vouloir entamer de relation avec lui, cela n’empêchait pas de ressentir toutes ces petites choses qui l’ancraient un peu plus en elle chaque jour passant.  

 

- Je ne sais pas si c’est mieux d’être amnésique. Je ne sais pas si quelqu’un m’attend quelque part, je n’ai aucun souvenir pour me faire sourire ou souffrir. Si je décide d’avancer en me disant que la mémoire ne me reviendra jamais, je ne sais pas si tout ne va pas m’éclater à la figure un de ces jours quand je serai enfin bien dans ma peau, heureuse avec celui qui partagerait ma vie. Ma seule souffrance vient du fait de ne pas savoir mais c’est ce qui m’empêche aussi d’avancer., lui confia-t-elle.  

- Je ne nie pas ta souffrance, Ryo. Tu as certainement peur de l’oublier ou de la trahir mais tu ne le feras parce qu’elle est en toi et qu’en acceptant de vivre, elle y restera. Ton amour pour elle ne s’éteindra pas si tu en aimes une autre mais il faut que tu acceptes de faire avec une autre ce que tu n’as pas pu faire avec elle. Tu dois cesser de culpabiliser. Je suis sûre que ce n’est pas ce qu’elle voudrait., lui affirma-t-elle.  

- Tu me dis quoi ? De tout jeter à la poubelle et de me lancer avec toi ? Je t’emmène dans ma chambre avant ou après le repas ?, lui demanda-t-il en colère, s’écartant d’elle.  

 

Il ne voulait pas avancer. En fait, il crevait de trouille à l’idée de le faire et de se dire qu’il n’avait peut-être pas aimé Kaori aussi fort qu’il le pensait. Alors s’en prendre à elle pour évacuer cela, c’était juste… facile.  

 

Sam le regarda s’éloigner puis le rattrapa.  

 

- Non, pas moi. Ce ne sera pas moi de toute façon., lui dit-elle patiemment.  

- Je ne pourrais pas entamer une relation avec toi alors que je dois repartir., lui affirma-t-elle.  

- Pourtant, tu as dit que je t’attirais., lui rappela-t-il.  

- Oui… Je crois même que je suis tombée amoureuse de toi… mais je dois repartir et j’ai peut-être une vie ailleurs. Je ne te blesserai pas. Je ne peux pas te faire ça. Je veux juste être ton amie et t’aider à avancer parce que, tout cela, ce sera long., fit-elle.  

- Pourquoi tu ferais cela pour moi ? Je suis un tueur, on se connaît depuis trois semaines et encore. Je n’en vaux pas la peine., lui opposa-t-il sombrement.  

- Et toi ? Pourquoi tu fais cela pour moi ? Tu m’as fait confiance pour te payer après mais qui te dit que je le ferai ? Tu viendras me chercher aux Etats-Unis pour avoir ton dû ?, lui retourna-t-elle, le regard déterminé.  

 

Il l’observa un instant puis sourit légèrement, pris à son propre piège. Kaori l’aurait abreuvé de paroles réconfortantes et encourageantes, encore et encore, avec toute l’abnégation et l’amour qu’elle lui portait, chose qu’elle faisait aussi bien que le corriger à coups de massue. Sam, elle, lui fonçait dans le lard.  

 

- Non, je te fais confiance., admit-il.  

- Moi, je sais que tu es un homme bien malgré un passé chargé et, mes amis, je les chéris., lui affirma-t-elle en retour.  

 

Ils s’observèrent un moment et se sourirent, conscients qu’ils partageaient un lien particulier, que leur rencontre changerait certainement quelque chose dans leur vie même après la fin de la mission. 

 


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